• Les jours passent, et la place de la République ne désemplit pas. Pour ce « mardi 36 mars » — soit le 6e jour après la date fondatrice du mouvement, le 31 mars — ils étaient même encore plus nombreux à se réunir, à partir de 18 h. Récit de l’AG — qui a adopté l’idée de faire de la langue des signes une langue officielle —, alors que la Confédération paysanne va rejoindre le mouvement.

    - Paris, reportage

    Clément et Thomas, qui se présentent comme la « génération CPE », sont venus par « curiosité intellectuelle » : « Cela fait 5 jours qu’on en entend parler, alors on est venu voir par nous-mêmes », expliquent-ils.

    Même son de cloche du côté d’Hugo, étudiant : « En classe, tout le monde ne parle que de ça ! » La curiosité, c’est aussi ce qui a motive Éric à se rendre sur place, directement à la sortie du travail, en costume : « Je n’ai pas bien compris d’où partait ce mouvement, mais c’est intéressant », explique ce conseiller en développement durable. Pour lui, la place de la République devient un lieu de contestation, après les événements d’Alternatiba en septembre et les manifestations de la COP 21 auxquels il a participé.

    Laura, elle aussi habituée des mobilisations sociales, dit découvrir une nouvelle ambiance à travers cette Nuit debout : « Cela fait plaisir de voir tout ce monde ensemble, dans le calme et la bonne humeur. » Pour Tom, « d’habitude, la lutte, je m’en sens proche sur internet, c’est facile d’être d’accord avec les publications sur les réseaux sociaux. C’est beaucoup plus rare et fort en vrai ».

    Pierre, de son côté, est presque déjà un habitué, après y avoir passé une partie de son week-end. Doctorant, il insiste sur le talent de communication des initiateurs du mouvement : « Ils ont réussi à donner une image très ouverte, où chacun se sent à l’aise. ». Dimanche soir, il est de ceux qui ont commencé à suivre l’Assemblée générale (AG) sur l’application Périscope. Avant d’enfourcher son vélo pour rejoindre la place : « Des AG d’étudiants, j’en ai fait et refait. Mais celles-ci sont marrantes, elles parviennent à transcender les organisations classiques. »

    Car au même moment, à partir de 18 h, l’assemblée « citoyenne et populaire » a commencé avec une foule dont les rangs se sont gonflés au fur et à mesure que la nuit tombait, jusqu’à atteindre plus d’un millier de personnes, assises sur la place.

    Pourtant, ce moment d’échange crucial, au cœur de la démocratie participative, aurait pu ne pas avoir lieu. En cause, l’information qui circule sur l’interpellation des 130 lycéens en marge du cortège parisien, plus tôt dans l’après-midi, et dont certains seraient toujours enfermés au commissariat.

    On discute, on vote pour savoir s’il faut aller sur place et appeler à leur libération. La décision est finalement laissée libre à chacun et l’AG démarre normalement. Même si la question du soutien aux lycéens reviendra tout au long de la soirée, montrant la tension constante entre la nécessité du débat démocratique, de proposer un système à mettre en place et l’urgence de l’action.

    Cette assemblée, qui rassemblait de nombreux nouveaux venus, permettait de faire un état de lieux du travail des commissions et d’étendre la convergence des luttes, avec par exemple la présence de migrants et de réfugiés.

    À l’ordre du jour, donc : un point sur les derniers jours, la question des réfugiés à Paris, un récapitulatif sur les commissions de travail pour finir par un temps de parole, libre mais encadré vu le nombre de personnes (2 à 3 minutes maximum pour chacune).

    La parole est d’abord donnée aux personnes qui sont là depuis le jeudi 31 mars, pour témoigner du mouvement. Certains parlent de l’importance de repartir vers des luttes existantes pour ne pas créer un énième mouvement. Ainsi, Malika, 55 ans, rappelle que « ce qui nous a réuni, c’est la loi El Khomri et qu’il faut garder ça en tête ».

    La présence de réfugiés vient briser la relative homogénéité sociale des intervenants. Mohammed vient du Soudan et dormait porte de La Chapelle avec d’autres réfugiés, où ils sont chassés tous les jours par la police. Son récit symbolise la convergence des luttes souhaitée par nombreux, afin d’éviter l’entre soi. Pour Moussam, ce point est stratégique : « Il faut inscrire à l’agenda les revendications des plus faibles d’entre nous : les migrants, les femmes, les noirs et les arabes. »

    D’ailleurs, Nuit debout apporte un sentiment de sécurité aux migrants qui y passent la nuit. Icham explique qu’à « 5h du matin, il ne reste plus personne sur la place, à part les réfugiés. C’est là que j’ai compris pourquoi on était sur cette place. Parce qu’ils se sentent protégés, donc il faut continuer l’occupation de la place. »

    Or, officiellement, l’autorisation de l’occupation de la place s’arrête à minuit. Certains appellent dès lors à une occupation 24h/24 du lieu. « Si on veut protéger les plus faibles, c’est en restant sur cette place. Les CRS sont moins nombreux que les Parisiens jusqu’à preuve du contraire », lance une jeune femme. En 2011, les Indignados n’avaient pas non plus le droit de rester mais c’est leur nombre qui leur a donné raison, enchaîne une dame. Pas de vote finalement sur cette question de l’occupation de la place de la République, mais un appel à apporter sa tente et à donner un coup de main à la commission logistique, que la fatigue guette.

    Faire de la langue des signes une langue officielle !

    Actions, communication, assemblée et modération, logistique, animation et enfin coordination : les commissions sont donc au nombre de six. Chaque « référent » vient expliquer le travail déjà effectué par chacune : diffusion d’un communiqué de presse international, organisation de l’accueil... Les interventions sont ponctuées de temps de parole qui débouchent parfois sur des propositions concrètes. Celles-ci sont ensuite débattues puis votées par l’assemblée, quitte à parfois enfoncer des portes ouvertes : qui est pour la régularisation des sans-papiers et des migrants ? Qui est contre les violences policières ? Mais aussi avec des surprises, comme quand Philippe, très ému, s’exprime en langue des signes devant la foule à l’aide d’un interprète. Il vient rappeler que la langue des signes n’est pas reconnue et demande son ajout comme langue officielle dans le cadre d’une VIe République. Une foule de mains s’agitent en l’air pour soutenir cette proposition. La convergence des luttes passe aussi par d’autres modes d’expressions.

    Mais tous n’écoutaient pas religieusement les discussions qui se sont prolongées jusqu’après 21 heures. Derrière la foule de l’AG, discussions, musiques, animations ont pris place. « Il y a bien plus de vendeurs ambulants de nourriture que les premiers soirs ! » fait remarquer Marie. Tandis que la cantine à prix libre poursuit vaillamment sa tâche. Et plus loin, ce soir, les Resto du cœur distribuent des repas à une cohorte d’indigents.

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    La cuisine prépare les sandwichs de la cantine à prix libre.

    Entre les fanfares et les concerts improvisés, des discussions s’improvisent, autour d’une bière. François zigzague au milieu, un drapeau du parti pirate tombant de son épaule. « Un pirate, c’est tout le contraire d’un parti ! » le moque-t-on. « Nous ne sommes pas un parti professionnel, répond François. Ce que nous prônons, c’est la réappropriation directe par les citoyens, et c’est exactement ce qu’il se passe ici ! »

    Cela peut-il encore passer par un parti ? « Le débat est ouvert, en interne », admet-il. Mais pour beaucoup, le succès de la Nuit debout s’interprète à l’aune de l’absence de ces partis. « Pour l’heure, je n’ai vu aucune récupération politique, affirme un membre d’EELV. C’est un terrain de jeu proprement citoyen. » Si l’on croise Clémentine Autain ou Julien Bayou — Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon sont venus ce week-end, ainsi qu’Olivier Besancenot —, ils restent en retrait, à l’écoute.

    Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, est aussi là, il découvre le phénomène. « Ça se prolonge, ça se prolonge… » Il annonce que, ce mercredi 6 avril, la Confédération paysanne officialisera son ralliement au mouvement.

    Celui-ci n’est près de s’éteindre. Un peu plus tard dans la nuit, au micro, François Ruffin poursuit son rêve : « Pour que cela marche, il faut sortir de l’entre-soi. Il faut que la place de la République devienne désormais un cœur qui innerve le reste de la ville… ».

    source: reporterre.net

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  • La Nuit debout est devenue réalité à Rennes, ce mardi 5 avril, rebaptisé 36 mars, par les organisateurs de ce mouvement.
     

    La première Nuit debout de Rennes, sur le modèle du mouvement lancé place de la République, à Paris, réunissait 250 personnes, mardi, en début de soirée.

    Rennes vit sa première Nuit debout, ce mardi 5 avril, rebaptisé 36 mars par les organisateurs de ce « mouvement citoyen ». L'événement, lancé sur Facebook, réunissait quelque 250 personnes, vers 21 h. 

    « Inventer autre chose »

    Les premiers participants sont arrivés vers 18 h, installant une banderole « Convergence des luttes, autogestion », aux abords de l'esplanade Charles-de-Gaulle. 

    Depuis, les prises de parole se succèdent, avec une sono un peu faiblarde et le même thème, résumé par l'un des participants : « La loi travail, on s'en fiche, il faut inventer autre chose tous ensemble ».

    Musique

    Ambiance bon enfant, vers 21 h, sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, à Rennes.
     

    Ambiance musicale et bon enfant pour ce rassemblement que les autorités n'ont pas interdit. Le parti pirate et plusieurs élus écologistes de Rennes ont été vus dans l'assistance, de même que de nombreux médias.

    Les prises de parole se succèdent sur l'esplanade.

    La Nuit Debout s'organise

    Après un vote en AG, il a été décidé de rester sur l'esplanade et non de rejoindre la place du Parlement. Des barnums on été installés. Les contacts sont échangés pour préparer la suite

     «  Le but est de revenir demain mercredi puis de se retrouver chaque soir. On occupe symboliquement une place ou chacun peut venir échanger librement et tenter de trouver un moyen de peser sur les politiques qui ne nous représentent plus », explique un participant, étudiant à Rennes 1 .

    A minuit, l'esplanade comptait encore quelque 150 manifestants

    A 1h du matin, le moment reste festif. Danses, débats et musique animent l'esplanade qui se vide doucement.

    La pancarte a du mal à tenir debout. Au milieu de la nuit les manifestants étaient, eux, toujours debout.

    source: ouest-france.fr

     


    Première "Nuit debout" à Rennes

    source: france3-regions

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  • Ligne Quimper-Brest : il manque encore 14 millions (OF 5/04/2016)

    La ligne Quimper-Brest va-t-elle s’éteindre à petit feu ? Usagers et cheminots s’inquiètent. La Région fait le forcing pour obtenir 14 millions de l’État. Indispensable pour réparer la voie.

    Presque deux heures pour atteindre Brest !

    Quel avenir pour la liaison ferroviaire Quimper-Brest ? Les voyageurs qui l’empruntent sont les premiers à dénoncer la situation actuelle (lire cicontre). Aujourd’hui, il faut s’armer de patience avant de monter dans le TER roulant sur cette voie unique. Quatre allers-retours quotidiens sont assurés. Depuis fin 2015, le temps moyen de parcours (en fonction des arrêts) est d’1 h 50. Gabriel André, conducteur de train sur la ligne, responsable CGT, raconte : « De Quimper à Quéménéven, on roule à 80 km/h. Après, une portion de 4 km permet d’atteindre 110 km/h. De Châteaulin à Landerneau, 60 km/h. Ça paraît très long ! De Landerneau à Brest, on pousse à 140 km/h. » Il n’y a pas si longtemps, il fallait 1 h 14. Pourquoi ce ralentissement ? La base de la voie, sur laquelle repose le ballast, les traverses et les rails, a vieilli. La SNCF a choisi de ralentir la vitesse pour des raisons de sécurité.

    Des travaux pour sauver l’existant

    On se frotte les yeux en comparant la situation avec un projet présenté en 2013. À l’époque, le temps de parcours était annoncé à une heure, grâce à un doublement d’une partie de la voie. Mieux, on devait passer de six à douze allers-retours quotidiens. Deux éléments on fait capoter le projet. Tout d’abord un éboulement sur les voies, en janvier 2013, près de la gare de Morlaix, qui a mobilisé les fonds prévus pour ce chantier. Au même moment, une étude technique montre que la modernisation-amélioration coûterait 110 millions, et non 70 comme prévu. En 2015, on repart sur un projet plus modeste. Il s’agit de sauver l’existant, pour 70 millions. Durée du trajet prévisionnel : 1 h 15 en moyenne. Début des travaux annoncés pour fin 2016, début 2017. Avec un an de fermeture de la ligne pendant ces travaux…

    « Délai bien court… »

    Les cheminots CGT estiment que la fermeture provisoire de la ligne durant les travaux sera préjudiciable au retour des passagers (146 500 voyages en 2014). Plus grave, le syndicat s’inquiète du financement du chantier. « Il manque encore l’argent de l’État ! » constate Gabriel André, au retour d’un comité d’établissement qui s’est tenu à Rennes fin mars. Selon la CGT, SNCF Réseau a déposé un appel d’offres dit conservatoire. « J’ai compris que c’était une façon de dire aux entreprises que la SNCF n’est pas certaine de réaliser des travaux. » Quoi qu’il en soit, le doute persiste. « À huit mois des travaux, le délai me semble bien court avant de lancer le chantier. »

     « Nous en faisons un projet prioritaire »

    Que dit la Région ? Gérard Lahellec, vice-président chargé des transports, confirme que le financement n’est pas encore bouclé. « La Région et le Département apportent 19 millions chacun. SNCF Réseau, 18 millions. Nous attendons de l’État 14 millions. Cette somme, nous ne l’avons pas encore. » Pour autant, ce n’est pas la panique. « Nous en faisons un projet prioritaire. J’ai bon espoir de voir l’ensemble des partenaires au rendez-vous. L’État, jusqu’aux services du Premier ministre, n’est pas insensible à nos arguments. » La semaine dernière, l’élu régional a plaidé la cause devant le préfet de région. Pour montrer la bonne volonté des collectivités, Région et Département seraient prêts à rajouter deux ou trois millions à la facture qui a un peu gonflé. Du côté de SNCF Réseau, on contredit l’information de la CGT. « Nous avons déposé un appel d’offres classique. » Mais il reste une ultime étape pour que les opérations soient confirmées. « Les instances de gouvernance (de SNCF Réseau) prendront la décision dans les prochaines semaines. »

    Jean-Pierre LE CARROU.

     

     « Qui veut noyer son chien… »

    Ligne Quimper-Brest : il manque encore 14 millions (OF 5/04/2016)André-François Gheerbrant a eu l’occasion d’utiliser la liaison Quimper-Brest au mois de mars. Il a écrit au PDG de la SNCF, Guillaume Pépy, pour lui faire part de son agacement. J’ai pris, avec mon épouse, le train pour aller de Quimper à Landerneau (83 km). Nous avons mis 1 h 35 à l’aller et 1 h 25 au retour. Nous avons été frappés du non-entretien de cette ligne. Qui veut noyer son chien, dit qu’il a la rage… C’est l’impression que donne la SNCF pour cette ligne. La voie est de plus en plus mauvaise, on limite la vitesse, les temps de trajet deviennent rédhibitoires, les usagers l’abandonnent, on met des cars en service, et, faute de clients pour le train, on ferme la ligne ! C’est exactement l’inverse qu’il faut faire : entretenir la voie pour qu’elle retrouve ses performances du passé, voire mieux. Il faudrait mener, c’est certain, la rénovation de cette voie. Je me doute que, d’un seul coup, l’investissement serait trop important, mais si l’on programmait ne seraitce que 20 - 25 km par an de rénovation, en commençant par les parties les plus mauvaises, on finirait par arriver à quelque chose au bout de quelques années. Mon épouse et moi-même faisons des allers-retours Quimper-Brest environ quatre fois par an, nous ne le ferions sûrement pas en car. L’intérêt de cette ligne est multiple. C’est la seule ligne reliant le nord Finistère au sud Finistère. Aux heures de pointe (notamment pour les lycéens et étudiants), le train est le seul transport de masse possible : plus de 200 passagers d’un coup, dans des conditions de transport beaucoup plus confortables que les trois cars qu’il faudrait mettre en face. Touristiquement, la voie n’est pas inintéressante, en passant par la Bretagne profonde, avec notamment de jolies vues sur Châteaulin ou Landerneau… Historiquement, il faut avoir du respect pour le travail des hommes qui ont construit cette voie difficile dans les années 1860, avec des viaducs impressionnants, celui de Daoulas notamment.

    Source : Ouest-France  5/04/2016

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  • « Ça nous interpelle, ce mouvement, qui s’interroge sur l’avenir et sur la manière de construire un projet », confie Dominique Marion, paysan bio depuis 1977 près de Royan (Charente-Maritime), en regardant l’assemblée générale qui se termine. Depuis le 31 mars, tous les soirs, la place de la République à Paris se remplit à l’appel de « Nuit Debout », pour des soirées et des nuits d’assemblées, de discussions, de débats dans la foulée de l’opposition au projet de réforme du Code du travail et pour la convergence des luttes [1]. Lundi, des paysans bio de toute la France se sont joints à l’occupation le temps d’un cercle de parole. Dans d’autres villes de France, le mouvement Nuit Debout continue d’essaimer et de grandir, jour après jour.

    Voir en plein écran

    Venus à Paris à l’occasion de leur assemblée générale, 150 paysans et salariés du réseau de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), en ont profité pour découvrir ce qui se jouait depuis quelques jours dans la capitale. « Il n’y a pas de changement de société sans implication citoyenne, c’est le message qu’on a voulu passer. Ça a été entendu, avec les gestes des jeunes ici, qui secouent les mains. » A quelques pas du cercle de l’assemblée générale, les codes de communication hérités des indignés sont inscrits sur un panneau. C’est comme ça qu’on échange depuis quelques jours sur la place de la République. « Pour beaucoup de paysans bio, c’est un choc de culture », sourit Dominique Marion.

    Le public de Nuit Debout est en effet jeune, et urbain. « Mais dans le bio aussi, on voit un certain nombre de jeunes qui ne viennent pas du milieu agricole et qui s’installent en bio », souligne Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, productrice laitière en Loire-Atlantique. « On est venu apporter notre soutien, car on considère que le débat démocratique doit s’améliorer et que le citoyen doit s’impliquer sur les territoires, sur l’alimentation, l’agriculture. Ces questions ont leur place dans les débats citoyens qui ont lieu ici. Nous voulons aussi montrer qu’on se bouge tous les jours, qu’on fait des choses dans le domaine des biens communs », explique l’éleveuse laitière qui s’investit aussi contre l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes dans sa région. « Je milite pour la préservation des terres agricoles. Comme ici, il y a à Notre-Dame-des-Landes une convergence des luttes ». Ce soir-là, l’assemblée générale des intermittents de la capitale s’est aussi transportée place de la République.

    Rachel Knaebel

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  • otan - 2

     À l’initiative du président Hollande, un projet de loi prépare le retour de l’ avec le stationnement sur notre sol de forces militaires étrangères membres, 50 ans après en avoir été exclues par le général .

    Le président de la République, bafouant les principes établis au nom de la France, de 1958 à 1966 pour sa sortie de du commandement intégré de l’OTAN, a soumis au conseil des ministres du 4 janvier 2016 un projet de loi qui autoriserait le retour sur notre sol de forces militaires étrangères sur décision des Etats-Unis, véritable maître de l’OTAN.

    Le général de Gaulle dès son accession à la présidence de la République en janvier 1959 a multiplié les démarches et pris les décisions afin que la France rétablisse sa souveraineté et son indépendance, ce qui fut réalisé en mars 1966.

    Le texte prévoit, s’il est adopté par le parlement, l’adhésion de la France à un protocole datant de 1952 qui définissait « le cadre juridique du stationnement des quartiers généraux de l’OTAN et de leurs personnels au sein des pays de l’alliance ».

    Ce protocole de 1952 induisait la présence de 28000 militaires américains qui paradaient sur notre sol 21 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ils occupaient principalement des bases aériennes, comme à Déols près de Châteauroux, tout en narguant les autorités et la population.

    Dans cette période où l’impérialisme américain avait déjà fait de l’OTAN son arme de guerre, le président de Gaulle développa sa politique étrangère selon les principes de souveraineté et d’indépendance qu’il avait mis en œuvre.

    Nous avons évoqué en commémorant en 2013 le 70ème anniversaire de la victoire de l’ soviétique à Stalingrad, qui fut le tournant décisif de la Seconde Guerre Mondiale, la visite du général de Gaulle à Moscou du 20 au 30 juin 1966. Ce dernier, se souvenant de 1944 où il avait vu la grande Russie«… tendue dans l’esprit guerrier qui allait assurer sa victoire et, pour une très large part, celle de la France et de ses alliés », clôtura sa visite par la signature d’une déclaration bilatérale qui donna une impulsion considérable à une coopération multiforme, le domaine spatial en témoigne encore.

    Le 1er septembre 1966, le président de Gaulle prononça un discours à Phnom Penh au Cambodge en présence de 100 000 personnes. L’impérialisme américain installé au Vietnam du sud se distinguait par l’utilisation massive du napalm et les bombardements aériens, c’est ce que mettait en cause le président français en ces termes : l’escalade américaine « de plus en plus étendue en Asie, de plus en plus proche de la Chine, de plus en plus provocante à l’égard de l’Union Soviétique, de plus en plus réprouvée par nombre de peuples d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine, et, en fin de compte menaçante pour la paix du monde ».

    La réintégration en décembre 1995 de la France au comité militaire et au conseil des ministres de l’OTAN fut qualifiée par l’historien Paul-Marie de la Gorce de « retour honteux de la France dans l’OTAN ». La réintégration fut complétée en 2009 sous la présidence de Sarkozy, ramenant la France à la situation antérieure à 1966.

    La décision de Hollande de démolir l’œuvre de De Gaulle en ce domaine, tout comme la mission impérative qu’il a donnée à son gouvernement Valls-Macron de déclencher une guerre totale contre ce qu’il reste des conquêtes sociales et démocratiques émanant du Front populaire et des fondamentaux du programme du Conseil National de la Résistance, illustre le caractère ultra réactionnaire d’une politique sociale-impérialiste.

    La 4ème conférence nationale du des 14 et 15 mars 2015 a constaté avec raison que le parti socialiste est bien « irréversiblement enchaîné à la « construction » européenne, à l’OTAN et à la gouvernance capitaliste mondiale (FMI, UE, OMC) ».

    Ce projet de loi Hollande, honteux et antinational, nouvelle soumission aux Etats-Unis, mérite la poubelle de l’histoire, il doit être rejeté par les députés et les sénateurs qui en seront bientôt saisis.

    Il éclaire l’urgence pour la sécurité de notre pays de sortir de l’OTAN qui réalisa avec le concours de la CIA le coup d’Etat des néo-nazis-fascistes de la place Maïdan à Kiev dont un des leaders fut reçu à l’Elysée. La soi-disant  « Europe de la paix » a été transformée par l’OTAN en « Union Européenne militariste » pouvant conduire à une troisième guerre mondiale.

    La sortie de l’OTAN devra s’accompagner du retrait de la France de l’Euro, de l’Union Européenne et des organismes déjà cités, FMI et OMC, qui assurent la dictature internationale des marchés financiers et menacent la paix et la démocratie.

    Michel DEBRAY
    Vice-amiral
    Ancien commandant de l’Aviation embarquée et du groupe des porte-avions
    Ancien président de l’Institut Charles de Gaulle

    Pierre PRANCHERE
    Ancien Résistant
    Ancien député à l’Assemblée Nationale
    Député honoraire au Parlement Européen
    Président de la commission Internationale du Pôle de Renaissance en France (PRCF)

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  • Déclaration des Syndicats CGT de Vinci

    Déclaration des syndicats CGT de Vinci réclamant l’abandon du projet de l’aéroport à Notre Dame de Landes et l’arrêt de la criminalisation du mouvement social

    Nous ne sommes pas des mercenaires ! Abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et des opérations de criminalisation du mouvement social .

    Déclaration des syndicats CGT de Vinci réclamant l’abandon du projet de l’aéroport à Notre Dame de Landes et l’arrêt de la criminalisation du mouvement social

    Après débats et consultations sur la question, les syndicats CGT du Groupe VINCI se déclarent opposés au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, et demandent son abandon. Ce projet, comme tout « partenariat » public-privé (PPP), relève de la politique de privatisation des services publics menée par les gouvernements depuis des années, et que la CGT a toujours dénoncée, car elle revient à alimenter des profits privés par de l’argent public.

    Sur ces projets, VINCI intervient à la fois comme constructeur et comme exploitant concessionnaire, sur la base de contrats abusifs dont les conditions ne varient guère : un financement opaque, des coûts immédiats sous-estimés, des gains futurs surestimés… et des profits permanents garantis.

     

    La surestimation des gains escomptés (en l’occurrence : des prévisions de trafic aérien) permet au Groupe de justifier un niveau exagéré de revenus garantis, qui deviennent rapidement une surcharge pour les usagers et la collectivité. Accessoirement, elle permet aussi de rendre dissuasifs les coûts d’une rupture de contrat. A Notre-Dame-des-Landes, les collectivités sont appelées à financer une bonne partie du projet, sans autre espoir de rentrer dans leur frais qu’une clause de « retour à meilleure fortune » parfaitement illusoire. Au final, la partie Concessions du Groupe encaisserait la totalité des bénéfices. La conception même de ce projet – où seules les surfaces lucratives (parkings et commerces) dépassent celles de Nantes-Atlantique – montre à quel point il s’agit avant tout d’une machine à profit.


    On sait que le projet ne tient pas compte, dans son chiffrage, du coût énorme des infrastructures et aménagements de desserte (connexions ferroviaires, liaison tram/train), qui resteront à la charge de l’agglomération. Mais les travaux de construction eux-mêmes ont été sous-estimés, sans qu’aucune provision n’ait été prévue pour les dépassements de coût éventuels – qui peuvent s’avérer importants sur un terrain aussi peu favorable à l’édification d’un aéroport. Or il est exclu, dans ce type de contrats, que la partie Concessions du Groupe couvre les pertes de sa partie Construction. Comme on a pu le constater sur d’autres projets en PPP, ces conditions contraires aux marchés publics ordinaires exercent alors une pression très forte sur les entreprises chargées des travaux ; cette contrainte économique peut les mettre en péril et impose, de fait, le recours à toutes les formes « modernes » de dumping social. Sur tous les chantiers importants dont VINCI est le maître d’œuvre, la majorité des ouvriers sont employés par des entreprises de sous-traitance qui les surexploitent : contrats précaires, intérimaires, salariés détachés avec des salaires de misère, salariés sans papiers, etc.

     
    C’est pourquoi, alors même que nos métiers sont durement touchés par une chute d’activité, ellemême due à la baisse des commandes publiques et aux exigences élevées de rentabilité de nos actionnaires, nous voulons souligner avec force que la multiplication de ces contrats, loin d’être une solution, fait peser une grave menace sur nos emplois, nos salaires et nos conditions de travail. Cette menace pèse aussi bien sur les entreprises de VINCI que sur les entreprises locales, dont la participation aux travaux n’est pas garantie. Nous nous associons également aux craintes exprimées relatives au transfert des emplois liés à l’activité de l’aéroport de Nantes-Atlantique (dont nos collègues d’AGO), et à la disparition de ceux qui sont liés aux activités agricoles sur le site de Notre-Dame-des-Landes.

     
    Ce projet est né, il y a 50 ans, de rêves mégalomaniaques périmés : recevoir le Concorde, faire de Nantes le « Rotterdam aérien » de l’Europe… Il ne répond plus aujourd’hui qu’aux intérêts particuliers de VINCI et des promoteurs qui convoitent les terrains ainsi libérés au sud de Nantes – avec l’appui des pouvoirs publics et sur le dos des citoyens contribuables. Nous dénonçons le simulacre de démocratie qui vise, depuis le début, à imposer ce projet inutile et destructeur, sans jamais permettre un débat de fond sur l’avenir de la région et ses choix de développement. Cet entêtement de plus en plus irrationnel est voué à l’échec, ce qui accroît encore les tensions et les conflits à l’approche d’échéances décisives. C’est pourquoi nous réitérons notre demande qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur le site, que rien ne soit entrepris tant que tous les recours n’auront pas été jugés, et qu’il soit mis un terme à toutes les opérations d’intimidation et de criminalisation du mouvement social.

     
    Pendant que la direction générale de VINCI refuse de répondre à nos questions et qu’AGO multiplie ses attaques, des dirigeants du Groupe nous exhortent à soutenir le projet et des responsables de filiales nous distribuent des brochures de l’association pro-patronale « Des ailes pour l’ouest »… Nous ne sommes ni des mercenaires, ni des esclaves : nous ne voulons pas travailler dans un climat de guerre civile, mais dans les meilleures conditions, avec des droits et des garanties collectives. Nous voulons travailler sur des projets dont nous puissions être fiers pour leur utilité sociale et sociétale ; dans cette région, ce ne sont pas les besoins qui manquent, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de logements – comme la rénovation de l’aéroport de Nantes-Atlantique, qui annihilerait les velléités gouvernementales de construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.


    Par cette déclaration, les syndicats CGT du Groupe VINCI se veulent fidèles à la tradition du syndicalisme CGT de contrôle et de réflexion sur la production dans nos industries de la construction et du transport. Notre boussole reste ainsi l’utilité sociale de la production, l’aménagement de nos territoires, le bien-être des salariés qui les font vivre et la stabilité de nos emplois : le véritable sens du mot progrès.
     

    Montreuil, le 21 mars 2016

    source: construction.cgt.fr

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  • Les grèves en cours

    Grève à l’AP-HP (Hôpitaux de Paris)

    Grève chez bus à Saint-Quentin-en-Yvelines

    Grève à la Polyclinique d’Amiens

    Grève dans les cantines scolaires de Villeurbanne

    Grève au lycée de Combourg

    Grève nationale à La Poste

    Grève à l’hôpital Miséricorde à Ajaccio

    Grève des facteurs de La Rochefoucauld

    Grève chez Kohler à Passel

    Toulon : Le réseau Mistral en grève jeudi

    Var Matin, 29 mars 2016 :

    Des perturbations sont à prévoir ce jeudi 31 sur les lignes du réseau Mistral. Un préavis de grève a été déposé, suite au mot d’ordre national.

    Une nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail est prévue ce jeudi 31 mars. La journée s’annonce noire dans les transports, avec un préavis de grève déposé par la SNCF, Air France ou encore la RATP.

    Le réseau de bus Mistral, qui couvre douze communes du Var (Carqueiranne, Hyères-les-Palmiers, La Crau, La Garde, La Seyne-sur-Mer, La Valette-du-Var, Le Pradet, Le Revest-les-Eaux, Ollioules, Six-Fours-les-Plages, St Mandrier-sur-Mer et Toulon) a également déposé un préavis de grève, sans que l’on connaisse, pour l’heure, l’ampleur des perturbations à prévoir.

    Groupama Loire-Bretagne

    Ouest France, 25 mars 2016 :

    ,. La convention annuelle des salariés Groupama Loire-Bretagne se tenait vendredi, au parc des expositions de Lanester.A l’appel de la CFDT 250 personnes ont manifestés devant les portes de l’établissement, pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail (nouvel outil informatique qui serait peu approprié, embauche d’effectifs supplémentaires et arrêt des procédures en cours) et une revalorisation de leurs salaires.

    Toulouse : cinquante salariés de Téléperformance en grève contre la pause-pipi demandée par courriel

    France 3 Midi-Pyrénées, 25 mars 2016 :

    Malgré le retour en arrière de la direction concernant ce logiciel qui obligeait les salariés à demander par courriel l’autorisation d’aller aux toilettes, la Cgt a maintenu son appel à la grève ce vendredi. Sur les 200 salariés de Téléperformance, une cinquantaine a débrayé vendredi de 14 à 17h pour protester contre « le logiciel de flicage » en cours de déploiement.

    Les salariés de McDonald’s se mobilisent contre la précarité

    AFP, 23 mars 2016 :

    Des salariés de McDonald’s ont manifesté mercredi à Paris à l’appel de la CGT pour réclamer au géant de la restauration rapide un salaire horaire de 13 euros. Aux cris de « McDo escroc, il faut partager le magot », les salariés dénoncent l’évasion fiscale massive de l’entreprise.

    Les manifestants se sont réunis devant un restaurant de l’enseigne Gare du Nord à l’appel de la CGT, avant un autre point de vente près de la Gare de l’Est. Les salariés sont payés au Smic (9,67 euros de l’heure) et « comme une majorité des effectifs travaillent à temps partiel imposé, 24h par semaine, ça fait 770 euros par mois », a déclaré Gilles Bombard, secrétaire général CGT McDonald’s Paris et Ile-de-France. Et 80% des salariés sont à temps partiel. La précarité est grande…

    C’est pourquoi la CGT et les salariés réclament une hausse des salaires à 13 euros de l’heure. D’autant que McDonald’s a les moyens. La CGT explique bien comment l’entreprise organise « le déficit systématique de ses restaurants » pour ne pas faire de bénéfices en France et envoyer directement au Luxembourg jusque 20 % du chiffre d’affaires.

    Les élus du comité d’entreprise de McDonald’s Ouest Parisien ont déposé plainte en décembre pour blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux, mettant en cause des pratiques fiscales rendant « impossible » tout bénéfice, avec des redevances versées à une société au Luxembourg. Le parquet n’a pas donné suite et « comme le délai de trois mois est passé », le CE est désormais « en capacité de demander la saisie d’un juge d’instruction ».


    A l’hôtel Villa-Massalia, les femmes de chambre sont dans la rue

    France 3 Provence-Alpes, 28 mars 2016 :

    Leur grève dure depuis près d’une semaine. Employées d’une société sous-traitante, les femmes de chambre d’un hôtel de luxe du 8e arrondissement de Marseille réclament le paiement de leurs heures complémentaires et de meilleures conditions de travail. Le conflit est dans l’impasse.

    Elles sont une quinzaine à avoir cessé le travail !

    Devant l’hôtel Villa-Massalia, ces femmes de l’ombre à qui les clients doivent habituellement une chambre propre et agréable, se retrouvent aujourd’hui dans la lumière de l’actualité sociale.

    Employées d’une société sous-traitante de nettoyage basée à Vitrolles, elles demandaient depuis des mois une amélioration de leurs conditions de travail. Face à une fin de non-recevoir, ces femmes de chambre ont donc décidé de se mettre en grève.

    Entré dimanche dans son 6e jour, le mouvement n’a débouché pour l’instant que sur une ou deux avancées. Rien en revanche sur les principales revendications portées par la CNT à l’origine de la mobilisation.

    La direction semble ne pas vouloir répondre aux doléances relatives notamment au paiement des heures complémentaires. Si le conflit est pour l’heure dans l’impasse, de nouvelles négociations devraient avoir lieu dans la journée de mardi.

     

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  • LoiTravail Après le 31 mars à nous de construire la suite et d’en sortir victorieux ! – communiqué des JRCF

    Cette journée du 2016 fût, sans conteste, une journée de forte mobilisation, rassemblant plus d’un million de salariés, de jeunes, de chômeurs et de retraités dans les rues de France !

    Il est important de souligner la réussite de cette mobilisation, d’autant plus que cette réussite n’est due qu’à la farouche conviction des salariés, des syndicalistes de bases faisant poids sur leurs directions nationales, et sur la forte présence des jeunes, étudiants, lycéens et travailleurs, qui étaient plusieurs centaines de milliers aux différents rassemblements !

    C’est plus de 250 lycées et des universités à travers tout le pays qui ont répondus à l’appel et qui se mobilisent, encore convaincus de la nécessité de ne rien lâcher.

    En effet, il est important aujourd’hui de comprendre que la seule mobilisation dans la rue, bruyante ou non, ne sera pas suffisante. Il faut une nationale de combat tous ensemble et en même temps à Paris pour appeler à le grève générale interprofessionnelle avec blocage des profits capitalistes…

    Il faut aujourd’hui construire, à la base, en A.G, les conditions de notre victoire sur ce projet de loi, afin d’amorcer, par la suite, un front uni du monde du travail contre les politiques de privatisations à tout va, de délocalisations, de licenciements, de mise en concurrence des travailleurs les uns contre les autres… Bref, contre le libre-échangisme du gouvernement Valls, du MEDEF et de l’Union-Européenne.

    Le gouvernement a aujourd’hui choisi, sans surprise, de ne pas entendre la voix de la contestation. C’est pourquoi la appelle a continuer la mobilisation, notamment les 5 et 9 Avril prochain, les occupations de facs et les assemblées générales.

    Nous appelons également tous les jeunes chômeurs à rejoindre le mouvement, ainsi que les jeunes travailleurs, malheureusement trop souvent en intérim, a participer du mieux qu’ils le peuvent à la défense des droits des salariés !

    manifestation

    Non, nous ne serons pas de la chair à patron ! C’est tous ensemble et dans la rue que nous allons défendre notre avenir !

    Unissons nous dans la lutte. Brisons nos chaînes.

    Faisons renaître l’espoir !

    Jeunes pour la Renaissance Communiste en France – le 31/03/2016

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  • POUR QU’ADVIENNENT DE NOUVEAUX « JOURS DEBOUT ». Réflexions sur un article de Frédéric Lordon.  Par Georges Gastaud*.Dans une analyse récente et intitulée « Nous ne revendiquons rien », Frédéric Lordon cloue au pilori, comme ils l’ont bien mérité, ces nouveaux chiens de Berger de l’oligarchie capitaliste que sont les pseudo-syndicalistes de la « proposition » rosâtre et de la « négo » jaune orangé.

    Il faut en effet s’interroger sur le cadre précontraint de la revendication : il est aujourd’hui fourni par la « construction » euro-atlantique qui sert de référentiel commun à la droite et à la « gauche » néolibérale en place, bref à ce Parti Maastrichtien Unique qu’a déjà rallié sans le dire un FN de moins à moins enclin à faire de la sortie de l’euro un préalable à la gestion bleue Marine du capitalisme « français ». C’est en effet cette supranationale des guerres atlantiques (que l’article de F. Lordon ne nomme pas comme telle mais que son auteur a suffisamment fustigée par ailleurs) et de la social-fascisation en cours qui présélectionne, au moins depuis 1992, les maigres « revendications » euro-compatibles que la Confédération européenne des syndicats est chargée d’estampiller: à l’instar de la loi Macron ou du Job Act de Matteo Renzi, la prétendue Loi El Khomri se contente de transposer en droit national les sommations de Bruxelles en matière de dérégulation des marchés nationaux du travail.

    Revendications révolutionnaires

    Toutefois il convient selon nous d’aller plus loin que ne le fait la brillante analyse de Lordon si l’on ne veut pas seulement nourrir une version radicalisée, et finalement impuissante, des Indignés refusant « le système » mais épargnant ce saint des saints de la domination qu’est le pouvoir politique d’Etat. Pour relativiser, ébranler et abattre l’ancien cadre oppressif, il faut ne serait-ce qu’esquisser le nouveau cadre que l’on veut promouvoir : et cela s’appelle toujours révolution ! Arrimée à ce nouveau cadre révolutionnaire, que nous persistons à appeler socialisme*, la véritable revendication syndicale – qui doit partir des besoins sociaux démocratiquement définis par les salariés et qui n’a cure de ménager les profits patronaux – ne saurait s’opposer à l’insurrection citoyenne. Contre le « réformisme » d’un Bernstein acceptant en principe la propriété capitaliste, mais aussi contre le gaucho-anarchisme infra-politique, le dialecticien matérialiste qu’était Lénine refusait à la fois le réformisme sans réformes et le révolutionnisme abstrait quand il remarquait déjà que « les réformes sont la retombée des luttes révolutionnaires »…

    Affirmation et négation.

    Tel est l’espace latent mais toujours ouvert d’un syndicalisme de classe et de masse qui ré-articulerait dialectiquement le refus catégorique des régressions – dont le retrait serait toujours posé en préalable absolu –, à des revendications de rupture porteuses en filigranes du nouveau cadre révolutionnaire et appelant par cela même à briser l’ancien. Car dialectiquement, l’affirmation et la négation ne s’excluent pas, l’affirmation radicale nourrit la négation déterminée et celle-ci appelle comme sa négation propre l’affirmation d’une proposition dépassant le cadre de l’affirmation première. De sorte que si un peu de spinozisme « affirmatif » nous éloigne de la dialectique matérialiste, davantage de spinozisme nous en rapprocherait : « toute détermination est négation », disait déjà le grand rationaliste néerlandais…

    Prendre politiquement « parti »

    Mais cela ne suffit pas. Comment porter politiquement une alternative qui soit authentiquement définie par et pour les travailleurs salariés ? Comment éviter que cette alternative ne soit émoussée et absorbée par le sous-cadre non moins pré-contraignant d’une petite-bourgeoisie intellectuelle fort noble et fort bien intentionnée, mais structurellement inapte à dépasser le vieux cadre tribunitien de la « révolte » et de l’ « indignation », fussent-elles « nocturnes » ? Autrement dit, comment porter, y compris dans le cadre de vaste mouvements revendicatifs de classe et de masse partis du terrain principal : l’entreprise capitaliste (privée ou d’Etat), une alternative réellement construite par le monde du travail prenant politiquement parti pour et par lui-même ? Comment faire en sorte que, parce qu’il aurait préalablement affirmé son hégémonie organisatrice en dépassant le « réseautage » petit-bourgeois et son fétichisme de l’inorganique, le mouvement ouvrier et populaire de notre temps porte un nouveau projet politique plaçant à nouveau « le monde du travail au centre de la vie nationale » : c’est ce que prescrivait déjà en 1943 le programme du CNR intitulé Les jours heureux qu’avait fortement influencé le PCF clandestin, dont les bataillons FTPF et FTP-MOI étaient la force de choc de la Résistance armée ?

    Dialectique du mouvement populaire et de son avant-garde en reconstruction

    Cette question est d’abord celle du , que posèrent Marx et Engels en 1848 alors que la classe ouvrière française alors désorganisée ne cessait de verser son sang (1830, 1848…) pour porter au pouvoir de nouvelles fractions bourgeoises, et elle est encore plus incontournable aujourd’hui, alors que les appareils d’Etat se sont continentalisés. Ce n’est pas l’effondrement, dans des conditions historiquement données où la trahison avouée des chefs gorbatchéviens ne fut pas un élément subalterne (même s’il est loin d’être le seul, nul n’en disconvient !), de ce que M. Lordon nomme ici l’ « alternative communiste » qui neutralise désormais les luttes et qui leur interdit de viser, donc de menacer le pouvoir et de le placer socialement sur la défensive : c’est au contraire l’absence persistante d’un vrai parti communiste, dont l’espace est aujourd’hui stérilisé par le PCF euro-constructif et socialo-dépendant. Dès lors, le pouvoir capitaliste n’a plus « rien à lâcher » ; au contraire, il se voit en position de tout reprendre comme l’avouait crûment le grand patron Denis Kessler dans un édito fameux de « Challenges » (novembre 2007). Rappelons à ce sujet le mot d’Yvon Chotard, prédécesseur des deux Gattaz à la tête du MEDEF et conseille très écouté de Giscard d’Estaing. Chotard ayant déclaré qu’ « on en fait pas la même politique avec un PCF à 20% qu’avec un PCF à 10% », Giscard, puis Mitterrand mirent au cœur de leurs septennats successifs l’objectif – depuis lors pulvérisé ! – de réduire le PCF à 15% des voix : et les dirigeants « mutants » et « refondateurs » du PCF y aidèrent puissamment en engageant, sous le nom de « mutation », la social-démocratisation intégrale de leur parti ; laquelle, comme de juste, favorisa le glissement néolibéral du PS, lequel accéléra à son tour la dérive actuelle de la droite vers le lepénisme. Et si le glissement à droit de l’arc politique français avait commencé… à l’extrême gauche, par l’abandon du marxisme- inlassablement censuré et diabolisé ?

    Encore le PCF était-il encore alors, malgré l’effeuillage idéologique croissant auquel il commença à se livrer dès 1975, un vrai parti communiste ancré dans la classe ouvrière (cellules d’entreprise et de quartier), imprégné de l’esprit d’Octobre 17 et du Front populaire, associant l’Internationale à la Marseillaise, refusant frontalement l’ capitaliste, défendant les noms maudits de Robespierre et de Lénine… et faisant de Marx tout autre chose qu’une icone décorative…

    Et si, à la veille du centième anniversaire d’Octobre 1917, la question communiste et même, osons le mot, un nouveau défi léniniste retravaillant l’idée d’avant-garde populaire à la lumière d’une lecture critique mais constructive du passé, redevenait l’actualité alors que le PCF officiel veut piteusement s’insérer dans la primaire socialiste et que sa direction s’interroge gravement sur sa propre appellation par la bouche de M. Dartigolle ? Nulle opposition, bien au contraire, entre cette idée d’une avant-garde fortement organisée DE la classe ouvrière, au sens le plus large et le plus « moderne » possible du mot (car tous les prolétaires ne sont pas en col bleu !) et l’idée d’une organisation des masses en « communes », qu’on les appelle ainsi ou soviets ouvriers et paysans, comme ce fut le cas en Russie en 1905 puis en 17. C’est lorsque cette dialectique de l’avant-garde et de la démocratie populaire de masse se grippe faute d’un parti communiste de combat (c’est un fait d’expérience que toute insurrection populaire dénuée d’état-major court à la récup ou à l’écrasement sanglant), ou faute d’auto-organisation des masses(quand l’avant-garde se bureaucratise et que la démocratie socialiste devient purement formelle) que le capital, un moment étourdi par l’élan révolutionnaire, reprend l’offensive et reconquiert les citadelles ouvrières « à partir de leur donjon »…

    FR.A.P.P.E. !

    Mais la question du parti de classe ne saurait se concevoir en dehors de celle de la stratégie : certes, F. Lordon a le mérite de mettre en avant la gauche de gauche qui, de fait, commence où s’arrêtent les gesticulations clownesques d’un Montebourg pour le produire en France, pardon, pour le made in France*. Cependant, cette proposition d’apparence radicale ne suffit pas selon nous.

    Pas seulement parce que cette gauche de gauche, qu’ont édentée des décennies d’anticommunisme et d’antisoviétisme de confort, est aujourd’hui hors d’état de représenter le large mouvement syndical et estudiantin motivé par le refus de la loi El Khomri**.

    Pas seulement parce que, dans les manifs, nombre de jeunes et de salariés se déclarent « apolitiques » et qu’il ne faut pas conforter ce qui n’est pas une force, mais bien une faiblesse liée aux félonies répétées des états-majors du mouvement populaire.

    Pas seulement parce qu’il ne faut pas seulement unir les salariés, mais qu’au-delà d’eux, il faut fédérer ce qu’on nommait naguère les « couches non monopolistes » en voie de précarisation radicale : artisans écrasés par l’ubérisation néolibérale, paysans désespérés par les prémisses du Grand Marché Transatlantique, couches intellectuelles smigardisées qui devraient apprendre du mouvement ouvrier qu’elles prétendent si souvent « éclairer » et piloter.

    Mais parce que la classe des travailleurs salariés ne pourra s’unir (public et privé, industrie et « services », ouvriers et employés, « manuels » et « intellectuels », actifs, retraités, étudiants et chômeurs, Français et étrangers) tout en fédérant les autres couches non oligarchiques, qu’en édifiant un large FRont antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !) « frappant » à la fois sur l’UE néolibérale et sur le Rassemblement bleu marine, cette aile marchante de la libéral-fascisation de moins en moins rampante de notre pays. Très au-delà de la « gauche de la gauche », dont une bonne partie, hélas, vomit la nation, abandonne le drapeau tricolore aux Le Pen et cultive le mythe désarmant d’une « autre UE sociale, pacifique et démocratique », il faut rassembler majoritairement notre peuple sur l’idée des « quatre sorties » : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, et en perspective, du capitalisme lui-même.

    Vers un nouveau défi léniniste ?

    Car quoi qu’en pensent ceux qui confondent la fascisante criminalisation du communisme historique avec l’indispensable critique constructive de la première expérience socialiste de l’histoire, le léninisme ne consiste pas à isoler la classe laborieuse dans le solo funèbre d’une « révolution permanente » mal comprise, mais à reconstruire avec elle les outils de son auto-émancipation : parti communiste ancré dans les entreprises, syndicalisme de classe, lutte des idées menée sur la base d’une recherche marxiste affrontant l’actuel, large front des républicains progressistes, internationalisme prolétarien de nouvelle génération. Sans cela, impossible de pousser jusqu’au bout la lutte anticapitaliste, de résister à l’euro-fascisation et aux matraques de l’Etat policier, impossible de fédérer les couches populaires et moyennes précarisées par le capital et abandonnées au sarko-lepénisme. Sans cela, et même s’il n’est nullement question pour les syndicalistes de lutte et pour les militants franchement communistes de bouder quelque nouvelle forme de lutte, diurne ou nocturne, que ce soit, impossible de révolutionner la société et d’avancer vers un socialisme ancré dans notre histoire progressiste nationale, porteur d’une coopération internationale entre nations souveraines et réactivant en permanence la perspective d’une société communiste où « le développement de chacun serait la clé du développement de tous » (Marx-Engels) ou, pour le dire autrement, d’une Cité réconciliée où l’homme, « régi par la raison » et mû par la « recherche de l’utile commun », deviendrait enfin pour du bon « un dieu pour l’homme » (Spinoza).

    Georges Gastaud est  notamment l’Auteur de Marxisme et universalisme (Delga), syndicaliste, secrétaire national du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF).

    POUR QU’ADVIENNENT DE NOUVEAUX « JOURS DEBOUT ». Réflexions sur un article de Frédéric Lordon.  Par Georges Gastaud*.

     

     

    **En effet, qu’a-t-on de mieux à proposer que le pouvoir des travailleurs assorti de la socialisation des moyens de production, de quelque façon qu’on les conçoive et qu’on les actualise ?

    ***car ce type de clown politique ne saurait parler qu’anglais, histoire de cligner de l’œil en direction des bobos et des « décideurs » capitalistes.

    **** Du nom de la dirigeante du PS qui a accepté de prostituer son nom pour couvrir d’un pudique voile national les sommations de la Commission européenne sur la dérégulation du marché du travail en France

     

    source: initiative-communiste.fr

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