• Des militants à 5 heures du matin, rond point des Foulques Des militants à 5 heures du matin, rond point des Foulques - Valérie Le Nigen

     

    A Brest, 150 militants contre la loi Travail ont installé des barrages filtrants à 5h mardi matin, à l'entrée du port de commerce, à un kilomètre du dépôt pétrolier. Des camions citernes se sont mis en double file et la circulation est bloquée depuis 6h45 avant le rond-point des Foulques.

    - 4H50 Rond point des Foulques  à l'entrée du port de commerce de Brest : les forces de police bloquent la circulation quelques minutes. Les policiers du commissariat de Brest de la DDSP, la direction départementale, évacuent les pneus et palettes déposés lundi par des militants.

    - 5H10. 150 à 200 militants contre la loi travail ont installé des barrages filtrants rond point des Foulques et rond point des Grèbes, à environs 1 km du dépôt pétrolier de Brest. De nombreux drapeaux Force Ouvrière flottent au  vent.  Marc Hebert, secrétaire départemental explique qu'il a déclaré la manifestation hier soir en sous préfecture. Hors délai mais dans les règles. La préfecture ne confirme pas.

     

    Rond point des  Foulques ce matin  - Aucun(e)

    - Depuis 6H30 : la circulation est  déviée par la police au niveau du Rond point de Kergleuz. Les automobilistes sont invités à passer par Kergaradec et à entrer dans Brest par le bouleverd de l' Europe. Au port de commerce, la circulation  est presque inexistante et est ralentie par un barrage filtrant. Quelques camions citernes sont bloqués. L'accès au dépôt pétrolier est libre par le Moulin Blanc.

    - Blocage à Lorient également ce mardi matin. Environ 200 militants des syndicats CGT, Sud, Solidaires et FO bloquent depuis 5h le dépôt essence du port de Keroman, avenue de la Perrière.

     
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  • (Photo d'illustration Claude Prigent)

    Le trafic ferroviaire sera perturbé en Bretagne, les mercredi 25 et jeudi 26 mai, en raison d'un appel à la grève de la CGT et de Sud-Rail.

    Deux syndicats représentatifs du personnel SNCF sur quatre, CGT et Sud-Rail, appellent à une grève nationale les 25 et 26 mai, dans le cadre des négociations sur l'aménagement du temps de travail. 

    Le trafic TGV et TER "sera supérieur à celui des 18 et 19 mai" en Bretagne, avec, en moyenne, 3 TGV sur 4 et 7 TER sur 10.


    source:letelegramme.fr
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  • La manifestation du 19 mai dans les rues de Rennes. Photo AFP / DAMIEN MEYER
    La manifestation du 19 mai dans les rues de Rennes. Photo AFP / DAMIEN MEYER

    L'interdiction de séjour dans le périmètre des manifestations à Rennes, à l'encontre d'Hugo Melchior, a été suspendue.

    Camouflet pour la préfecture d'Ille-et-Vilaine et victoire pour le Rennais Hugo Melchior, étudiant et militant à Rennes 2. Le tribunal administratif vient d'ordonner la suspension de l'interdiction de séjour dans le périmètre des manifestations à Rennes décidée la semaine dernière par le préfet d'Ille-et-Vilaine à l'encontre d'Hugo Melchior. 

    Cette interdiction courait jusqu'au 25 mai. L'Etat est par ailleurs condamné à verser 500 euros au chef de file étudiant de la contestation à la loi Travail pour les frais de justice. Le préfet avait décidé cette interdiction eu égard aux débordements qu'aurait pu engendrer la présence d'Hugo Melchior lors des manifestations.

     

    source: letelegramme.fr

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  • "Liquidation"-le film de Mourad  Lafitte sur la lutte des ouvriers de l'usine  Goodyear Amiens NordFruit d’une longue enquête, ce film documentaire est avant tout le temps de la réflexion. Mourad Laffitte revient sur la lutte des ouvriers de l’usine Goodyear Amiens-Nord pour défendre leurs emplois. Une véritable plongée au cœur de ce conflit loin des discours et des images qui criminalisent et condamnent de manière hâtive.
    Durant 9 ans, le réalisateur a accompagné les ouvriers tout au long de leur lutte – grèves, blocages d’usine, tribunaux, manifestations, réunions, comités de soutien – réalisant ainsi près de 11 000 photos et des centaines d’heures d’entretiens et d’images.
    Dans le même temps, il met en parallèle le combat mené par 1200 ouvriers d’une usine Continental située à 80 km d’Amiens. Dans un cas comme dans l’autre, malgré l’invalidation de plusieurs plans sociaux par les tribunaux et des bénéfices colossaux, ces 2 multinationales ont délocalisé leur production, mettant sur le carreau 2500 ouvriers.
    Ce documentaire, tel un ciné-tract, donne à voir et permet de comprendre les stratégies économiques qui se jouent réellement dernière la façade d’une crise prétendue, ainsi que le cynisme et l’arrogance d’une multinationale avec lesquels elle anéantit la vie des salariés pour toujours plus de profits.

     

    La bande-annonce du film

     

    Teaser du film documentaire ''Liquidation''
    • Un lieu : Une usine dans la Somme (80)
    • Un temps : celui de la réflexion, 9 ans aux cotés des salariés de l’usine Goodyear Amiens nord
    Synopsis : Ce documentaire relate l’histoire de 1200 d’ouvriers face à l’arrogance et l’irresponsabilité des grands patrons de multinationales américaines.
    Depuis 2007, un bras de fer oppose la direction de la multinationale Goodyear-Dunlop aux salariés, un syndicat qui n’a cessé de progresser aux élections durant cette bataille et qui a reçu près de 80 % des voix des salariés, tous collèges confondus. Malgré des bénéfices record, cette multinationale ferme son usine d'Amiens Nord.
    Un retour sur une lutte de plus de 8 ans, la répression syndicale ainsi que les conditions de travail, les accidents du travail, les maladies professionnelles...
    Auteur : Laffitte Mourad
    Réalisation : Laffitte Mourad
    Production : Images Contemporaines
    Directrice de production : Laurence Karsznia
    Pays: France
    Année de Production: Mai 2016
    Catégorie: Documentaire
    Durée: 52 minutes
    Format: DCP - DVD Blu-ray- DVD

    Pour commander le DVD cliquez sur le lien suivant:

    http://images-contemporaines.com/wp-content/uploads/2016/05/Bon-de-commande-Liquidation-2016.pdf://images-contemporaines.com/wp-content/uploads/2016/05/Bon-de-commande-Liquidation-2016.pdf

     

     

     

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  • Ajoutée le 9 févr. 2016

    Sophie Mazet la nouvelle madame anti complotiste des médias nous expliquent pourquoi les experts comme Fourest et Attali sont omniprésent à la TV. La réponse est étonnante (n'est pas Normand Baillargeon qui veut).

    Extrait du documentaire les nouveaux chiens de garde .https://www.youtube.com/watch?v=XQqi_...
    Née en 1980 dans le sud de la France, Sophie Mazet a fait ses classes préparatoires littéraires à Toulouse avant d'intégrer l'École normale supérieure de Cachan. Agrégée d'anglais, elle choisit de se consacrer à l'enseignement secondaire et donne des cours depuis 2007 dans un lycée de Seine-Saint-Denis classé ZEP. Le 8 mars 2015, le ministère de l'Éducation nationale salue la création de ce " cours d'autodéfense intellectuelle " et lui remet les Palmes académiques.

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  • La liberté de la presse expliquée par Goebbels (Le Grand Soir 20/05/2011)Bolloré n’est pas seulement le milliardaire qui accueille Sarkozy sur son yacht. Il est, entre autres, patron de Canal+.

    Chacun a vu comment ça dégage dans les programmes depuis qu’il est là. Les présidentielles approchent et les Guignols se moquent de Sarkozy ? Finis les Guignols en clair. Idem pour le Petit journal. Yann Barthès (pourtant pas un révolté) s’y moque trop des politiques ? Finie son émission. Le reste des employés tremble et renonce aux sujets qui pourraient mécontenter le patron.

    David Pujadas, valet servile, a écrit un livre « Et vous subissez des pressions ? » pour se moquer de ceux qui savent qu’il subit des pressions.

    Il n’est pas dans ce pays un « grand » journaliste dont le média a été acheté par un milliardaire qui osera dire la vérité : celui qui paie l’orchestre choisit la musique, celui qui achète l’orchestre choisit les musiciens. Pis, ils se répandent partout pour dire leur indépendance totale, leur liberté, pour se réjouir de leur sort et pour plaindre leurs confrères de pays moins libres…

    Et vous savez quoi ? Les gens les croient.

    Goebbels, ministre de l’Information et de la Propagande du IIIe Reich a expliqué pourquoi : « Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit ... »

    Son maître à petite moustache disait : « Un mensonge répété dix fois reste un mensonge ; répété dix mille fois il devient une vérité.  » Il aurait même dit : « Faites un gros mensonge, faites-le simple, continuez à le répéter et, éventuellement, ils le croiront tous. »

    Théophraste R. (Cafteur de domestiques à plumet qui cachent la poussière sous le tapis et le cadavre de la Vérité dans les placards).

    Photo : Chavez brandissant des fleurs, qui deviennent un pistolet dans la presse vénézuélienne. Pour des manipulations aussi grossières dans nos médias, relire : http://www.legrandsoir.info/Les-medias-ronges-par-des-taupes-de-sites-...

     
    source:  http://www.legrandsoir.info/la-liberte-de-la-presse-expliquee-par-goebbels.html
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  • Billet Rouge-Appeler un chat un chat. A propos des "casseurs"- par ARIS (IC.fr-20/05/2016)"Casseurs" ? Encore une formule pour empêcher de penser. Comme « totalitarisme » ou « populisme ». Ce genre d’outil idéologique vise à cacher la vraie nature des choses. A empêcher le débat. Revenons à nos cagoulés.
    Ces gens sont des militants politiques. Des militants inspirés par une pensée. Celle-ci est l’expression d’un vieux courant politique, l’anarchisme. Un courant qui ressuscite après sa défaite historique, de nature politique et idéologique, face au marxisme et au léninisme. 
    Pourquoi la résurgence actuelle de ce courant ? Pourquoi ce qu’il faut bien appeler une régression idéologique majeure ? Parce que le PCF actuel, en proie à la « mutation » de R. Hue puis à la « métamorphose » de P. Laurent, a déserté le marxisme et le léninisme (la formule « marxisme-léninisme » a été purgée des statuts en… 1979 !). C’est-à-dire le combat de classe, de masse, l’élaboration d’une stratégie antimonopoliste fédérant le peuple contre le grand capital pour rouvrir une perspective politique révolutionnaire.
    Parce que la direction de la CGT à longtemps rejoint le syndicalisme de collaboration de classe de la CES, courtisé la CFDT et abandonné la lutte de classe et de masse au nom du « syndicalisme rassemblé ».
    Le  rôle de la classe ouvrière, de son rôle d’avant-garde étant nié par les directions du PCF, cela a des conséquences très graves sur la situation politique et idéologique.
    Une partie de la petite bourgeoisie abandonnée à son individualisme, son libertarisme vide, son libéralisme de fait, son instabilité, son inculture théorique, son refus du prolétariat, son rejet pseudo-révolutionnaire de la nation, de sa langue* (« no borders », « kill the capitalism ! ») et de son histoire, se tourne vers l’anarchisme. Certes il existe de facon résiduelle un anarchisme poulaire mais ce sont bien les petits-bourgeois qui donnent le ton de cette mouvance.
    Celle-ci s’inscrit bien dans un bain idéologique qui est viscéralement et  profondément anticommuniste. De Bakounine au « Comité invisible », ce sont bien les platitudes invertébrées et la logorrhée pseudo-révolutionnaire qui règnent sur ce petit monde. Animés par une haine tenace à l’égard du communisme réel et organisé, incapables d’une analyse historique cohérente, incapables de tenir compte d’un rapport de forces, dépourvus de toute perspective politique autre qu’un nihilisme qui finit toujours comme allié objectif de la réaction, confondant trop souvent antifascisme et anticommunisme, amalgamant l’URSS de Stalingrad aux exterminateurs nazis que l’Armée rouge a écrasés au prix de mille sacrifices, ces gens sont méthodiquement instrumentalisés par les pouvoirs.
    Même leur conception des grands événements révolutionnaires est marquée par cette incapacité de classe petite-bourgeoise à comprendre la Révolution française  (voir le livre de Hazan sur 1789) ou la Commune. Éric Hazan se fait même l’allié des libéraux à la Furet dans sa détestation de Robespierre. Même sous le masque des "Enragés", c’est bien le vieux refrain contre-révolutionnaire qui est repris par nos petits-bourgeois plus ou moins désespérés.
    La radicalité et la violence révolutionnaires n’ont rien à voir avec la provocation et l’irresponsabilité. Si certains jeunes font montre d’un réel courage physique, c’est de manière totalement contre-productive : ils permettent depuis des semaines aux média-menteurs de la bourgeoisie de détourner l’attention du refus de masse de la loi El Khomri, de son origine européenne qu’il est tabou d’évoquer sous prétexte de faux internationalisme, de la nécessité d’une manifestation nationale de combat appelant à la grève interprofessionnelle et au blocage des profits. C’est pourtant ainsi que l’on peut faire mordre la poussière à Valls. Et c’est à partir de la lutte des masses, et pour la protéger à la fois de la violence de l’Etat et de celle des provocateurs masqués que se posera tôt ou tard, non pas de manière folklorique mais en lien avec le mouvement de masse et pour permettre sa victoire, la question de la contre-violence révolutionnaire face aux gouvernants qui mettent en place un fascisant Etat policier.
    Ceux qui dirigent ces mouvements, et plus encore, ceux qui les manipulent et qui dévoient la légitime colère de la jeunesse, sont de faux révolutionnaires qu’il faut démasquer.
    Reste que les casseurs, les grands, les vrais casseurs, les casseurs de masse, ce sont le grand capital et son UE supranationale, cette prison des peuples où l’extrême droite s’installe peu à peu aux commandes sur fond de chasse aux sorcières et d’anticommunisme. Ce sont les pouvoirs Sarko-Hollande. C’est le MEDEF. C’est le FN qui n’est que le Pitt- bull de Gattaz.
    Ce n’est qu’en renforçant les communistes, et parmi eux, le PRCF qui n’a de cesse de proposer des SOLUTIONS REALISTES pour faire grandir le mouvement populaire, que ces conséquences de la trahison réformiste des états-majors du PCF et de la CGT – que nous ne confondons pas avec les magnifiques militants lutte de classe de ce syndicat – seront surmontées et que le combat de classe et de masse contre la casse de nos acquis et de notre pays par le capitalisme pourra gagner. Et que la sortie de l’UE-OTAN par la porte à gauche ouvrira de nouveau la perspective du socialisme.

    *l’inculture de l’anarchisme contemporain est telle que nombre de ces jeunes, qui trouvent « nationaliste » la défense contre le tout-anglais, semblent ignorer que le chanteur anarchiste par excellence qu’était Léo Ferré a écrit une chanson pour le dénoncer !

    Aris le 20/05/2016

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  • Les ordres de l'Union Européenne à la France dont résulte la Loi Travail ....

    RECOMMANDE que la France s’attache, au cours de la période 2015-2016:

    1. à engager une action suivie d’effets au titre de la procédure concernant les déficits excessifs et à assurer une correction durable du déficit excessif en 2017 au plus tard par un renforcement de sa stratégie budgétaire, en prenant les mesures nécessaires pour toutes les années et en consacrant toutes les recettes imprévues à la réduction du déficit; à préciser les réductions de dépenses prévues pour ces années et à fournir une évaluation indépendante de l’impact des principales mesures;

     

    2. à accentuer les efforts visant à rendre efficace la revue des dépenses et à recenser les possibilités d’économies dans tous les sous-secteurs des administrations publiques, et notamment aux niveaux de la sécurité sociale et des collectivités locales; à prendre des mesures pour limiter l’augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités locales; à prendre des mesures supplémentaires d’ici à mars 2016 pour ramener le système de retraite à l’équilibre, notamment en s’assurant que la situation financière des régimes de retraite complémentaire soit viable à long terme;

     

    3. à maintenir les réductions du coût du travail découlant du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et du pacte de responsabilité et de solidarité, notamment en les mettant en œuvre comme prévu en 2016; à évaluer l’efficacité de ces dispositifs en tenant compte des rigidités du marché du travail et du marché des produits; à réformer, en concertation avec les partenaires sociaux et conformément aux pratiques nationales, le système de formation des salaires pour que ceux-ci évoluent au même rythme que la productivité; à veiller à ce que les évolutions du salaire minimum soient compatibles avec les objectifs de promotion de l’emploi et de la compétitivité;

     

    4. d’ici à la fin de 2015, à éliminer les obstacles réglementaires à la croissance des entreprises, notamment en révisant les critères de taille fixés dans la réglementation pour éviter les effets de seuil; à éliminer les restrictions d’accès aux professions réglementées et à l’exercice de celles-ci, notamment en ce qui concerne les professions de santé à partir de 2015;

     

    5. à simplifier et à améliorer l’efficacité du système fiscal, notamment en supprimant les dépenses fiscales inefficaces; afin de promouvoir l’investissement, à prendre des mesures visant à réduire les impôts sur la production et le taux nominal de l’impôt sur les sociétés, tout en élargissant la base d’imposition sur la consommation; à prendre des mesures à partir de 2015 en vue de supprimer les impôts inefficaces dont le produit est nul ou faible;

     

    6. à réformer le droit du travail afin d’inciter davantage les employeurs à embaucher en contrats à durée indéterminée; à faciliter, aux niveaux des entreprises et des branches, les dérogations aux dispositions juridiques générales, notamment en ce qui concerne l’organisation du temps de travail; à réformer la loi portant création des accords de maintien de l’emploi d’ici à la fin de 2015 en vue d’accroître leur utilisation par les entreprises; à entreprendre une réforme du système d’assurance chômage afin d’en rétablir la viabilité budgétaire et d’encourager davantage le retour au travail.

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  • Coralie Delaume est journaliste. Elle a notamment publié . Les Etats désunis (Michalon, 2014). Et elle confirme ce qu’explique depuis des mois le PRCF, la Loi travail c’est l’Europe. A lire sur le blog L'arene-nue . 

     

    Ce que la loi

    El Khomri doit à

    l'Union européenne

    Ce que le loi El Khomeri doit à l'Union Européenne-par Coralie Delaune

    par Coralie DELAUME

      « La loi El Khomri c’est la faute à l’Europe », affirme sur son blog Jean-Luc Mélenchon. C'était sans doute une raison suffisante pour choisir de la faire adopter par 49.3. Quand ça vient de l'Europe c'est très sérieux, ça ne se discute pas. Et comme «l'Europe c'est la Paix », ça n'attend pas. 

    Pour autant, Mélenchon n'exagérait-il pas en écrivant cela ? De son côté, l'économiste Frédéric Farah ne caricaturait-il pas en expliquant à son tour: « comprenons-bien que la loi El Khomri a l'euro pour père, et pour mère la stratégie de Lisbonne de mars 2000 » ? Ne cédait-il pas à la facilité de « faire de l'Europe un bouc émissaire », selon l'expression consacrée ?  

    Hélas, ni l'un ni l'autre n'affabulait ni bouc-émissairisait. Cette « Loi travail », nous la devons effectivement, pour une bonne part, à notre appartenance communautaire. Pour s'en apercevoir, encore faut-il quitter un instant le terrain des grands principes sur lesquels s’affrontent généralement « européistes » et « eurosceptiques ». Il faut ajuster son masque, chausser ses palmes et consentir à plonger dans les eaux froides de la technique. On découvre alors le pot-aux-roses : l'Europe, c'est l'apnée. 

    Ce que la loi El Khomri doit aux traités 

    Il ne faut pas craindre de l'affirmer (d'autant moins qu'on ne risque guère d'être compris) : la « Loi travail » nous vient des GOPE. Oui, des GOPE.  

    Les GOPE, ce sont les « Grandes Orientations de Politique Économique ». Plus précisément, ce sont des documents préparés par la direction générale des affaires économiques de la Commission européenne. Conformément à l'article 121 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), ces documents sont ensuite transmis au conseil Ecofin (c'est à dire à la réunion des ministres européens de l'économie et des finances), puis au Conseil européen (les chef d’État et de gouvernement). Après validation, les GOPE deviennent des recommandations du Conseil aux pays de l'Union et font l'objet d'un suivi. Toujours selon l'article 121, «  le Conseil, sur la base de rapports présentés par la Commission, surveille l'évolution économique dans chacun des États membres ». Cette « surveillance multilatérale » est rendue possible grâce aux informations généreusement fournies par les États à la Commission. Bref, un joli petit traité de servitude volontaire que le Traité sur le Fonctionnement de l'UE.  

    Au départ toutefois, les GOPE n'étaient que des textes vagues et peu engageants. Pour les rendre plus contraignants et dans l'espoir de donner enfin son plein potentiel à l'idée délicieuse de « surveillance multilatérale », la Commission de Bruxelles s'est chargée d'en accroître la portée au sein d'un document important publié en 1998, à la veille de la mise en place de l'euro.  

    Ce document intitulé Croissance et emploi dans le cadre de stabilité de l’Union économique et monétaire s’intéresse au tout premier chef - comme son nom l'indique - à la question du marché du travail et à l'emploi. Il confère un rôle central aux GOPE et indique de manière claire ce qu'elles doivent contenir, en égrenant l'une derrière l'autre ces formules bien connues au doux parfum de schlague : « stabilité des prix», « assainissement des finances publiques », « modération des salaires nominaux », « renforcement des incitations à la discipline salariale ». Bref, toute la panoplie.

    Depuis qu'elles existent, les GOPE ont toujours contenu des injonctions à réformer le marché du travail. Si l'on examine celles pour 2012 par exemple - parfaitement au hasard : il s'agit juste de l'année de l'élection de François Hollande - on voit que le Conseil recommande à la France de « revoir la législation, notamment la procédure administrative de licenciement ». Ou de « veiller à ce que l'évolution du salaire minimum favorise l'emploi, notamment des jeunes, et la compétitivité », ce qui signifie, traduit du Volapük de Bruxelles en Français des Deux-Sèvres ou de Haute-Garonne, qu'il ne faut pas augmenter le SMIC. On notera au passage et juste pour rire qu'il est demandé la même année de « supprimer les restrictions injustifiées sur les professions (vétérinaires, taxis, notaires...) et secteurs réglementés » : bienvenue à toi, ô « loi Macron ».  

    Ce que la loi El Khomri doit à la « stratégie de Lisbonne »

    Tout cela n'étant pas encore suffisamment abstrus, il a fallu qu'on en rajoute. En mars 2000, on a donc mis en place la « stratégie de Lisbonne », dont l'objet était de faire advenir en Europe [roulements de tambours] : « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale » [Fermez le ban]. 

    La stratégie de Lisbonne - devenue depuis « stratégie Europe 2020 » - se veut globale. Elle est surtout labyrinthique. Elle prétend faire superviser par les instances européennes tous les domaines de la vie de tous les pays. Et embrasser dans un même geste les questions liées aux marchés financiers, celles liées à l'éducation, les affaires de finances publiques, celles de protection sociale, de création de PME, d'emploi bien sûr, de veau-vache-cochon-couvée. On en passe, et pas des meilleures. 

    Plus on simule la scientificité, plus ça fait chic et plus on est crédible. Avec la stratégie de Lisbonne, on s'est donc doté d'outils nouveaux et hautement techniques. Pour suivre la question de l'emploi, on a ainsi adjoint aux GOPE les Lignes directrices pour l’emploi (LDE). Les deux ensemble, GOPE et LDE, sont regroupées dans les LDI (lignes directrices intégrées), dont le site de la Commission européenne nous dit ceci : « les lignes directrices intégrées déterminent le champ d'action des politiques des États membres et la direction à suivre dans la coordination de celles-ci. Elles servent de base aux recommandations par pays ». 

    Aux recommandations par pays ? Tiens donc. Et que recommande-t-on à la France, pour l'année 2016 ? L'intégralité du patafar est consultable ici . Pour résumer, il est d'abord déploré que « la décélération récente des salaires réels reste insuffisante », que « la France affiche toujours des coûts salariaux parmi les plus élevés de la zone euro, principalement en raison « du niveau élevé des cotisations sociales patronales », ou que « les augmentations du SMIC induisent une compression des salaires vers le haut ».

    A titre de solution, il ensuite proposé de « maintenir les réduction du coût du travail découlant du CICE », d’œuvrer à limiter davantage « les rigidités du marché du travail » (ce qui signifie qu'il faut faciliter le licenciement), de « faciliter, au niveau des entreprises, les dérogations aux dispositions juridiques générales, notamment en ce qui concerne l'organisation du temps de travail ». Dans cette dernière formule, on reconnaît immédiatement l'inspiration des nombreuses dispositions prévues dans la loi El Khomri pour accroître le temps de travail des salariés, tout en rémunérant moins bien, dans certaines conditions, les heures supplémentaires.  

    Ce que la loi El Khomri doit à l'euro 

    Enfin, il ne faut pas négliger ce que la « Loi travail » doit à l'appartenance à la zone euro, et cela pour plusieurs raisons.  

    La première est que l'euro est une monnaie surévaluée pour plusieurs économies de la zone, de la Grèce à la France et jusqu'à la Finlande, qui a parfois envisagé de s'en défaire. Cela nuit à la compétitivité de ces pays, fait perdre des parts de marché à leurs entreprises, et détruit des emplois. La loi El Khomri fait partie de ces solutions que l'on essaie de trouver pour regagner de la compétivité-coûts par l'écrasement des salaires faute de pouvoir déprécier la monnaie.  

    La seconde raison est que la zone euro vit sous la surveillance permanente des marchés financiers, dont on a décidé au départ - c'est l'un des innombrables vices de conception de l'euro - qu'ils seraient désormais les seuls banquiers des États-membres. Or les marchés de capitaux, on s'en doute, ont une tendance assez nette à œuvrer pour que la répartition de la valeur ajoutée créée dans la zone soit favorable au capital (c'est à dire à eux-même) et non au travail. Ça leur est d'autant plus facile en régime de « libre circulation des capitaux », que le capital y est éminemment mobile, cependant que le travail demeure très sédentaire. La compétition entre les deux ne se fait donc pas à armes égales. A tout moment, le capital peut menacer d'aller s'investir ailleurs si les conditions dans l'un ou l'autre des pays européens lui déplaisent. Le travail, lui, ne peut menacer que de pas grand chose. Enfin, il peut toujours manifester contre la loi El Khomri, comme c'est le cas actuellement. Sans grand succès d'ailleurs, ce qui témoigne assez bien du caractère inéquitable du rapport de force.  

    La troisième et dernière raison est que l'euro n'a pas seulement privé les État-membres de leur monnaie. Elle les a aussi privés de l'instrument budgétaire, puisque dans le cadre du « semestre européen », du two pack, du six pack - encore des instruments inspirés des techniques managériales et dont la prétention à scientificité confine au grotesque - les budgets nationaux sont sous haute surveillance de la Commission européenne. Alors, faute de pouvoir recourir à la politique monétaire, faute de pouvoir utiliser l'instrument budgétaire, on se sert du seul levier de politique économique qui demeure : l'ajustement à la baisse du « coût du travail ».  

    La loi El Khormi est le résultat de tout cela, exactement comme le Jobs Act italien de 2015, et comme toutes les réformes du même acabit adoptées ces dernières années en Europe du Sud.  

    *** 

    En tout état de cause, le gouvernement français a bien travaillé. Le commissaire Valdis Dombrovskis l'en a chaudement félicité lors d'une visite à Paris fin mars. Comme rapporté par le site spécialisé sur les questions européennes EurActiv, le vice-président de la Commission « à l'euro et au dialogue social » (sic) a salué la loi El Khomri comme une heureuse initiative « destinée à répondre aux rigidités du marché du travail, et qui devrait relancer l’emploi ». Un bien bel hommage ! Merci patron !  

     

    Source :  L'arene-nue , le blog de Coralie Delaume
    Cet Article est  initialement paru sur le site du Figarovox

     

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