• Appel des 1000 pour la rupture avec l'Union Européenne et la Vème République

    L'hebdomadaire "La Tribune des Travailleurs" publie dans son n°44 du 22 juin 2016 un Appel de 1000 travailleurs et militants de "toutes tendances" pour la tenue d'une conférence nationale "Pour la rupture avec l'Union Européenne et la Vème République. Cet Appel avait été initié lle 28 mai à Paris lors du meeting internationaliste de soutien aux partisans ouvriers britanniques de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE. Voici ce texte.

    Appel à la tenue d’une conférence nationale

    de travailleurs et de jeunes

     

    « Pour la rupture avec l’Union européenne 

    et la Ve République » 

     

     

    Nous, travailleurs, jeunes, militants (politiques ou syndicaux), élus, partie prenante des mobilisations en cours pour le retrait de la réforme El Khomri et contre toutes les atteintes à la démocratie, nous estimons que ces mobilisations posent une question majeure : celle de l’issue politique qui permettra d’en finir avec les politiques antisociales qui frappent le pays. Dans le respect de nos engagements respectifs, nous nous rejoignons sur ce qui suit :

    1. Le mouvement engagé contre la destruction du Code du travail confirme — à l’encontre des discours officiels — que la lutte de classe est à l’ordre du jour. Nous considérons pour notre part qu’elle est le moteur de l’histoire. Elle est aussi le moteur de toute la situation politique actuelle, car elle est le moyen par lequel une issue politique conforme aux exigences de la démocratie peut et doit s’imposer.

    2. Pour les soussignés, au-delà des formes immédiates qu’il revêt, le mouvement en cours pose une nécessité : la rupture avec la dictature du capital financier, c’est-à-dire du régime capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production. 

    3. La rupture avec le système capitaliste suppose, pratiquement, de rompre avec les institutions qui permettent sa domination : les institutions de l’Union européenne et celles de la Ve République. Les unes et les autres ont été forgées dans le seul but d’imposer les exigences du capital financier et des multinationales. Depuis leur création, elles n’ont cessé d’agir en ce sens. Elles sont à l’origine des mesures de déréglementation, de privatisation, de destruction des conquêtes collectives de la classe ouvrière, mesures mises en oeuvre, depuis trente ans, par les gouvernements successifs qui, de droite ou de gauche, se soumettent à ces institutions. Mesures qui frappent toutes les conquêtes de la civilisation humaine : non seulement le Code du travail mais l’ensemble des lois sociales, la Sécurité sociale, les régimes de retraite par répartition, les hôpitaux publics, les services publics, l’école républicaine, etc., mesures qui frappent d’année en année, aboutissent à grossir toujours plus les rangs des chômeurs, des travailleurs précaires, des salariés condamnés aux CDD et au temps partiel imposé, et des petits paysans ruinés.

    4. Le peuple, les travailleurs des villes et des campagnes, les travailleurs indépendants et les salariés, la jeunesse, les retraités et les chômeurs, s’enfoncent chaque jour davantage dans une situation dramatique. En toute logique et en démocratie, cette situation devrait appeler de tout gouvernement respectueux des intérêts du peuple, des mesures d’urgence connues de tous : l’abrogation des contre-réformes imposées ces dernières années (El Khomri, Peillon, Touraine, Macron, loi NOTRe, etc.) ; l’annulation du pacte de responsabilité et de ses 41 milliards offerts aux patrons et ses 50 milliards de coupes dans les dépenses publiques ; la restitution aux communes et départements de leurs prérogatives par l’abrogation des réformes territoriales ; l’interdiction des licenciements. Toutes ces mesures, et bien d’autres, que la situation appelle, ne peuvent être prises que par un gouvernement qui refuse de se soumettre aux institutions de l’Union européenne et de la Ve République. Tous nous sommes conscients que la formidable lutte de classe engagée depuis mars contre la réforme El Khomri se heurte précisément à des obstacles reliés à cette subordination aux institutions de l’Union européenne et de la Ve République.

    Voilà pourquoi, nous, soussignés — quels que soient nos engagements respectifs — sommes convaincus que l’aspiration à une véritable rupture qui s’est exprimée majoritairement dans la lutte de classe depuis deux mois doit trouver une réponse positive. Cette réponse positive exige que la souveraineté soit rendue au peuple, brisant le cadre institutionnel d’oppression et d’exploitation.

    Afin de commencer à rassembler la force politique qui — dans le respect des engagements de chacun — agira dans cette direction, nous proposons d’appeler à la tenue d’une conférence nationale de travailleurs et de jeunes :

       pour la rupture avec l’Union européenne et la Ve République ;  

       pour l’Assemblée constituante qui, s’engageant sur la voie de la rupture, rendra au peuple le pouvoir de décider ;

       pour la satisfaction des revendications des travailleurs et de la jeunesse ; 

       pour la reconquête de la démocratie politique à tous les niveaux, de la commune au sommet de l’État ;

       pour la défense de toutes les libertés publiques. 

     

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  • Communiqué de la Libre Pensée

    Loi El Khomri : Quand la droite sénatoriale réintroduit un article inspiré par Manuel Valls

    Nouvel avatar de la loi El Khomri, le Sénat à majorité de droite, a réintroduit une disposition initiale sur l’extension de la « laïcité » dans les entreprises privées, avec l’accord du gouvernement. L’amendement suivant a été adopté : « Le nouvel article du Code du travail est ainsi rédigé : ‘’Art. L. 1321-2-... Le règlement intérieur peut, par accord d'entreprise, contenir des dispositions inscrivant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés si ces restrictions sont justifiées par l'exercice d'autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché.’’ »

    Une mesure liberticide

    Rappelons que la laïcité (neutralité des fonctionnaires et des agents du service public) est une disposition qui ne peut s’appliquer qu’à ceux des salariés qui, mettant en œuvre une mission de service public, sont en charge de l’intérêt général. Il est donc logique que ces agents puissent être privés temporairement d’une partie de leurs droits de citoyens (liberté d‘opinion et d’expression) le temps  et dans le cadre de leurs missions de service public. En dehors de cela, ils recouvrent la plénitude de leurs droits de citoyens.
    Mais pour le reste des salariés du privé, la loi indique expressément qu’ils peuvent manifester leurs opinions, en vertu d’un droit fondamental qui date de 1789, formulé par l’Article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen qui stipule : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
    L’amendement laïcide voté tend à interdire toute expression d’une conviction (religieuse, syndicale, politique ou autre) pour « le bon fonctionnement de l’entreprise ». En clair, le salarié n’est plus un citoyen quand il rentre dans l’entreprise.

    Le travailleur doit rester un citoyen en toute circonstance

    « Vous forgez  une chaîne et vous l’appelez liberté « disait Victor Hugo à propos de la loi Falloux en 1850. Si le travailleur dans l’entreprise privée est privé de l’expression de ses convictions, selon le bon vouloir du patronat qui est seul à pouvoir déterminer ce qu’est le bon fonctionnement de l’entreprise puisqu’elle lui appartient, alors il est un « mineur social et civique ». Il appartient « corps et âme » à son patron, comme au XIXe siècle. La loi El Khomri, c’est la réaction sur toute la ligne.
    Rappelons que, jusqu’à présent, la loi a bordé les restrictions éventuelles à l’expression des convictions des salariés, notamment pour des raisons d’hygiène, de sécurité et de commerce. Par cet amendement, le champ d’interdiction pourra être étendu à l’infini, vu le caractère immensément vague des raisons pouvant y conduire.

    C’est un amendement d’enfermement communautariste

    La conception qui prévaut par cet amendement à la loi El Khomri ne pourra conduire qu’à la constitution « d’entreprises de tendance », c’est-à-dire à l’enfermement communautariste, car cela deviendra le seul moyen de pouvoir exercer ses convictions.. Chacun voudra vivre comme le prescrit sa religion, sa conviction, etc… C’est le modèle de la pilarisation des Pays-Bas et de la Belgique qui s‘appliquera dès lors en France.
    La laïcité sera ramenée, comme en Belgique, à une « conviction » et non à un système institutionnel de Séparation des Eglises et de l’Etat. La laïcité, selon l’expression de l’excellente formule, n’est pas une opinion, mais la possibilité d’en avoir une, donc de l’exprimer.
    La loi El Khomri est une machine de guerre contre les acquis des salariés, contre le Code du Travail, contre la démocratie, contre la laïcité.

    Une seule solution :

    Retrait de la loi El Khomri, ni amendable, ni négociable !

    Paris, le 24 juin 2016
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  • Brexit-le communiqué du Parti Ouvrier Indépendant démocratique

    La large victoire du vote « Leave », ce 23 juin, a tranché : le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne. Ce résultat est une victoire pour la classe ouvrière britannique. Au-delà, c’est une victoire pour les travailleurs et les peuples de toute l’Europe.

    A l’annonce du résultat, une députée (membre du Labour Party) qui a mené campagne pour le Brexit a déclaré sur la BBC : « Ceux qui ont voté Leave, sont particulièrement concentrés dans les municipalités frappées par l’austérité. 40 % des électeurs et des sympathisants du Labour Party se sont prononcés pour le vote « Leave ». Mon désaccord avec Jeremy Corbyn (dirigeant du Labour party et partisan du maintien dans l’Union européenne – NDR), c’est que Corbyn pense que l’Union européenne doit être réformée. Or, elle est irréformable, c’est pourquoi il fallait voter Leave ». Quels que soient les maquillages dont les commentateurs avisés veulent l’entourer, le fait est là : ce vote est un vote de classe.

    C’est une victoire pour les travailleurs britanniques.

    • C’est une défaite pour les capitalistes et les spéculateurs de la City de Londres.
    • C’est une défaite pour le Premier ministre Cameron contraint de démissionner.
    • C’est une défaite pour l’Union européenne et la Banque centrale européenne et toute leur politique : qu’il s’agisse des plans destructeurs contre les travailleurs et la démocratie ou qu’il s’agisse de leur politique honteuse visant à travers l’accord avec la Turquie à renvoyer chez eux les centaines de milliers de migrants qui fuient les guerres provoquées par les grandes puissances impérialistes.
    • C’est une défaite pour le Fonds monétaire international, pour Obama et tous les chefs d’Etat des grandes puissances capitalistes qui voulaient dicter le maintien dans l’Union européenne.
    • C’est une défaite pour les dirigeants du Labour Party qui ont fait campagne pour le maintien dans l’Union européenne contre la volonté de leurs propres électeurs et la position prise par nombre d’organisations syndicales et sections du Labour Party.
    • C’est une défaite pour tous ceux qui, aux sommets des organisations se réclamant de la classe ouvrière, ont, dans toute l’Europe, mené campagne pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne, à commencer par les dirigeants de la Confédération européenne des syndicats (CES) et tous ceux qui, à leur suite, ont, dans chaque pays, joint leurs voix au concert des partisans de l’Union européenne.
    • C’est, en France, une défaite pour tous les partis, de droite comme de gauche — y compris le Parti socialiste et le Parti communiste français — qui s’étaient prononcés pour le maintien dans l’Union européenne.

    Et maintenant ?

    Une brèche est ouverte.

    Et qu’on ne vienne pas nous tenir les sempiternels discours sur la nécessité de rénover, réformer, changer, refonder l’Union européenne. Qu’on ne vienne pas nous parler d’une Europe plus sociale ou plus démocratique. Non, une brèche est ouverte. Et à travers cette brèche, peuvent s’engouffrer les travailleurs et les peuples de toute l’Europe pour dire : « Dehors, l’Union européenne ! » Aujourd’hui, ce mot d’ordre vient à l’ordre du jour en France, en Allemagne, en Grèce, au Portugal, en Espagne, dans chacun de nos pays.

    En France : « Dehors l’Union européenne » se relie à l’exigence « Dehors le gouvernement Hollande-Valls ! Dehors la réforme El Khomri ! » Car les travailleurs le savent : la réforme El Khomri découle de l’application des traités européens. Ce qui est à l’ordre du jour, en France comme dans tous les pays, c’est l’abrogation des traités européens, la rupture avec la Banque centrale européenne et sa monnaie unique, l’annulation de toutes les mesures de privatisation, de dérèglementation, les pactes d’austérité et de responsabilité.

    Le Parti ouvrier indépendant démocratique est fier d’avoir, depuis six mois, apporté tout son soutien aux organisations ouvrières et aux militants de Grande-Bretagne qui ont mené campagne pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne en le reliant au combat pour la sortie des travailleurs et des peuples de toute l’Europe.

    Il se félicite d’avoir été partie prenante de meetings publics à Paris, le 26 septembre et surtout le 28 mai en compagnie des camarades venus de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Italie, de Grèce, de Belgique (en grève générale ce 24 juin), soutenus par des travailleurs et militants venus de vingt-cinq pays d’Europe.

    Saluant la victoire des travailleurs d’outre-Manche, le Parti ouvrier indépendant démocratique apporte tout son soutien à l’appel lancé en France par 1 000 travailleurs et militants de toutes tendances pour la conférence nationale de travailleurs et de jeunes « Pour la rupture avec l’Union européenne et la Ve République ».

    Le POID invite ses militants et ses sympathisants à intensifier la campagne en soutien à cet appel, plus que jamais la question centrale est celle de la rupture.

    La victoire du Brexit, c’est la victoire des travailleurs et des peuples de toute l’Europe, pour leurs droits, pour la démocratie.

    La victoire du Brexit ouvre la voie à l’établissement de relations fraternelles entre les travailleurs et les peuples de toute l’Europe

    Dehors l’Union européenne et la Ve République !

    Oui à la démocratie !
    Oui à la classe ouvrière combattant pour ses droits !
    Oui aux droits ouvriers,
    Oui à l’union libre des peuples et des nations libres de toute l’Europe !

     

    POID-le 24/06/2016

    source: latribunedestravailleurs.fr/

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  • Mortelle répression contre les enseignants d’Oaxaca (humanite.fr 21/06/2016)Des policiers ont ouvert le feu sur des enseignants qui bloquaient une route. Bilan : au moins six morts et plus d’une centaine de blessés.

    Ils protestaient contre une réforme du système éducatif fondée sur l’évaluation permanente des professeurs, qui s’est déjà soldée par des milliers de licenciements abusifs. Soutenus par des étudiants et des parents d’élèves, un millier d’enseignants bloquaient depuis une semaine une route d’Asunción Nochixtlán, dans l’État d’Oaxaca, au sud du Mexique. Alors que 800 policiers étaient déployés pour les en déloger, les manifestants ont essuyé des tirs à balles réelles. Bilan : au moins six morts et plus d’une centaine de blessés. La version officielle évoque des « hommes non identifiés » qui auraient ouvert le feu, un responsable de la police fédérale, Enrique Galindo Ceballos, accusant même les enseignants, infiltrés selon lui par des « groupes radicaux », d’avoir « tiré les premiers ». À l’appui de cette thèse, les autorités affirment que cinquante-cinq policiers ont été blessés, dont huit par balles. Mais cette version est fermement démentie par la Coordination nationale des travailleurs d’État (CNTE), qui accuse la police d’avoir fait usage d’armes létales contre des manifestants pacifiques. La plupart des blessés, dans un état « critique », ont été transportés dans l’église d’Asunción Nochixtlán, dans l’attente d’un transfert vers les hôpitaux.

    La semaine dernière, déjà, des universitaires, des intellectuels du Mexique et de quatorze autres pays d’Amérique latine affirmaient dans un appel leur solidarité avec « les justes revendications » de la centrale syndicale CNTE et exhortaient le gouvernement d’Enrique Peña Nieto à mettre fin à la répression. Ce sanglant épisode intervient dans un lourd climat de violence politique et de défiance vis-à-vis de l’appareil militaire et policier. Ainsi, près de deux ans après la disparition des quarante-trois étudiants d’Ayotzinapa à Iguala, dans l’État du Guerrero, leurs familles réclament toujours la vérité.

     

    source: humanite.fr

     

    Vidéo de la répression ce dimanche 19 juin dans l’Etat de Oaxaca et témoignage d’une habitante 


     

    source: https://www.youtube.com/watch?v=FkCIDKu5-5E#action=share

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  • Communiqué de la CGT

    Vandalisme-La CGT ne se laissera pas intimider par la violence (cgt.fr- 26/06/2016)

    Le siège de la CGT a été attaqué et vandalisé cette nuit par des individus cagoulés. Des vitres et la porte d’accès ont été cassées à la masse. Le pire a été évité car ils n’ont pu rentrer dans l’immeuble suite à l’intervention des services de sécurité interne.

    Après la CFDT, c’est la CGT qui est attaquée. Nous réaffirmons que seuls le débat et l’action syndicale par les mobilisations permettent de faire entendre les revendications des salariés et du monde du travail.

    Les violences commises ne font que desservir ces revendications et contribuent à essayer de discréditer le mouvement social en cours.

    Les violences verbales et les insultes contre la CGT contribuent également à entretenir ce climat délétère.

    La CGT reste déterminée dans son opposition à la loi « travail » et pour l’obtention de droits nouveaux à l’image de son projet de code du travail du 21ème siècle.
    Plus que jamais, la mobilisation reste à l’ordre du jour.

    Montreuil, le 25 juin 2016

    source: cgt.fr

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  •  Bâtiment d'Essais et de Mesures Monge,
mission de suivi et de msesures des tirs de missiles balistiques en phase de rentrée Bâtiment d'Essais et de Mesures Monge, mission de suivi et de msesures des tirs de missiles balistiques en phase de rentrée

    Exit, DCNS. L'entretien du Monge (ci-contre), le navire d'essais de la DGA, vient de tomber dans l'escarcelle du chantier de Saint-Nazaire STX. De quoi interpeller Hervé Guillou, le P-DG de DCNS, qui demande à l'État de clarifier les rôles de chacun.

    Ces dernières années, un « gentleman's agreement » semblait régir les relations entre les deux grands chantiers navals de l'Ouest que sont STX et DCNS qui avaient même uni leurs forces au service de la Marine nationale, en 2015, via un Groupement momentané d'entreprises. Cette période d'entente cordiale semble aujourd'hui révolue. Le 29 mars dernier, le chantier de Saint-Nazaire a coiffé sur le poteau son vis-à-vis pour l'entretien du Monge, le plus gros navire entretenu dans le Finistère, rompant ainsi avec ce pacte de non-agression. De passage hier à Brest, où il inaugurait de nouveaux bâtiments installés à Guipavas, le P-DG du groupe DCNS, Hervé Guillou, a évoqué un « impact marginal » en termes de chiffre d'affaires. Ce que confirme aussi la députée socialiste Patricia Adam, qui préside la commission Défense à l'Assemblée nationale. « En soit, c'est un épiphénomène. Le contrat, qui ne concerne que la coque et non les systèmes de hautes technologies, atteint les 16,6 M€ sur cinq ans. Mais sur le fond, c'est une forme d'agression. »

    « Une concurrence déloyale »

    « Moins 30 % ! Ils ont clairement cassé les prix », tonne la parlementaire brestoise, qui va jusqu'à dénoncer une « concurrence déloyale ». Comme beaucoup sur les quais brestois, elle s'étonne de l'appétit soudain du chantier ligérien pour ce petit marché alors que celui-ci vient de remplir son plan de charges avec la commande mirobolante de l'armateur américain RCCL. Trois paquebots supplémentaires, soit 14 au total et du travail pour les dix prochaines années ! A priori, il y a de quoi voir venir. Patricia Adam doute néanmoins que STX assure lui-même l'entretien du Monge. « On peut penser que ce travail sera confié à la sous-traitance brestoise. Si c'est le cas, tant mieux. Mais il faudra s'assurer que nos PME/PMI ne soient pas soumises au même régime des prix cassés. » Placide mais ferme, Hervé Guillou affirme « que si DCNS ne gagne que les gros contrats et perd les petits, cela augmentera les frais fixes et donc les coûts de revient, au risque de déséquilibrer les tarifs que nous appliquons dans des domaines plus scientifiques et plus spécifiques. » Il demande donc que l'État clarifie sa politique industrielle, s'agissant des contrats pour le maintien en condition opérationnelle (MCO) de la flotte militaire et civile. « L'État est actionnaire des deux entreprises. Il a le pouvoir de dire qui fait quoi », agrée Patricia Adam. Hier soir, STX n'avait pas donné suite à nos sollicitations.

    Jean-Luc Padellec

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    source:   letelegramme.fr

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  • <p>Cette plateforme est conçue pour résister à des conditions extrêmes.</p>

    Le pays développe une nouvelle génération de plateformes d'élevage de saumon au large.

    Limitée dans sa croissance, l'industrie du saumon compte sur l'offshore pour se développer, et répondre à la forte demande mondiale pour ce poisson.

    Une installation pilote a été commandée par Ocean Farming, une filiale spécialement créée pour ce projet, par le groupe norvégien Salmar, l'un des premiers producteurs mondiaux de saumon d'élevage. Conçu par la société norvégienne Global Maritime, ce pilote est en construction dans un chantier naval en Chine, Qingdao Wuchuan Heavy Industry (QWHI).

    Les études de faisabilité ont été entamées en 2012, avec le soutien de l'État norvégien. Au final, le projet emprunte « le meilleur de l'industrie norvégienne dans les domaines de l'aquaculture, de l'offshore gazier et pétrolier », vante Ocean Farming. Imposante, l'installation fait 68 mètres de haut et 110 mètres de diamètre, pour un volume de 250 000 m3.

    Semi-submersible, ancrée, elle doit offrir une haute stabilité, et convient à des fonds de 100 à 300 mètres. Rolls Royce vient de décrocher le contrat pour réaliser les huit points d'ancrage de l'installation et l'équiper de détecteurs de charge sous-marins.

    Cet élevage aquacole intégrera un haut degré d'automatisation. Toutes les opérations de manutention du poisson seront effectuées à bord de la plateforme, sans recours à des navires ou équipements externes. Deux cloisons fixes et une cloison mobile permettront de répartir le poisson en trois compartiments.

    Normalement, une équipe de trois à quatre personnes suffira pour surveiller et faire fonctionner l'installation, indique Ocean Farming. Quant au risque d'évasion du poisson, « les analyses de risque montrent qu'il est très faible », assure la société. L'installation pilote sera équipée pour la recherche sur les conditions biologiques et le bien-être des poissons.

    Elle doit être installée courant 2017 au large de Frohavet, au centre de la Norvège. La construction d'une deuxième structure aquacole est déjà prévue pour le second semestre 2017.

    Source: le marin

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  • Chômage. Ça ne va pas beaucoup mieux (LT 25/06/2016)

    Après deux mois de baisse, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité est reparti en légère hausse en mai (0,3 %) s'établissant à 3,52 millions de personnes en métropole pour la catégorie A. La hausse est plus marquée (+0,6 %) en incluant les demandeurs exerçant une activité, pour un total de 5,43 millions de demandeurs en métropole et de 5,73 millions en France entière. Cette augmentation était prévisible, certains observateurs redoutant un « effet de bascule » après un mois d'avril marqué par une « hausse inhabituellement forte » (+25 %) et « inexpliquée » des sorties pour défaut d'actualisation. À la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office. L'amélioration de la situation des jeunes a connu un coup d'arrêt, avec 4.400 chômeurs supplémentaires (+0,9 %). Mais la tendance reste bonne sur un trimestre (-1,8 %) et sur un an (-7,6 %). Quant aux seniors, leur horizon s'éclaircit pour le troisième mois consécutif (-0,1 % en mai, -1,3 % sur trois mois). La Bretagne est à contre-courant, avec un nombre de demandeurs d'emploi en recul : -0,4 %. Mais, comme au niveau national, les moins de 25 ans sont à la peine en ce moment sur le marché du travail.
     
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      L'usine abat seulement 25.000 à 30.000 poulets par semaine. Une situation qui ne pourra pas durer éternellement.

    L'usine abat seulement 25.000 à 30.000 poulets par semaine. Une situation qui ne pourra pas durer éternellement.

    La situation se complique très sérieusement chez Tilly-Sabco Bretagne. Face à la défiance des fournisseurs qui peinent à être payés, le volailler se retrouve privé de poulets. Conséquence, le spectre de la liquidation judiciaire plane au-dessus de l'entreprise basée à Guerlesquin (29), qui emploie 200 salariés. Même si la direction espère encore aboutir à un plan de financement pérenne de nature à éviter le pire.

    « On a encore une journée de travail mardi. Après, c'est le flou complet. » Comme les 200 salariés de Tilly-Sabco Bretagne (TSB), la Cégétiste Corinne Nicole est dans l'expectative la plus totale concernant l'avenir de l'entreprise guerlesquinaise. Confronté à la défiance de ses fournisseurs, le volailler doit faire face à une pénurie de matière première. Faute d'avoir été payés, les groupements se sont désengagés les uns après les autres. Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'un. Résultat, depuis plusieurs mois, l'usine abat seulement 25.000 à 30.000 poulets par semaine. Une misère. Et une situation qui ne pourra pas durer éternellement.

    « Je n'ai rien à dire »

    « On essaye de trouver un accord avec les fournisseurs. Mais c'est compliqué », reconnaît Jean-Paul Chapalain, le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Morlaix, aux commandes de TSB depuis novembre dernier. « On continue à travailler sur un plan de financement pérenne », ajoute-t-il, en espérant « aboutir à une solution dans les quinze jours ». En partenariat avec MS Foods ? Rien n'est moins sûr. Annoncée comme imminente il y a deux mois avec la promesse d'injecter rapidement trois millions d'euros, la prise de participation majoritaire de la société anglaise - pour l'euro symbolique - n'est toujours pas effective. Pire, son représentant, Idris Mohammed, est aux abonnés absents. « Ça fait trois mois qu'on ne l'a pas vu alors qu'il est président du directoire. C'est du mépris envers les salariés », peste Corinne Nicole. « Je n'ai rien à dire », se contente de répondre Idris Mohammed, que nous avons pu joindre hier.

    « Une liquidation ? Ce n'est pas le sujet »

    « Le projet de MS Foods n'a pas de plomb dans l'aile », assure Jean-Paul Chapalain, qui évoque « l'intérêt d'un autre groupe important, anglais lui aussi ». « Mais le Brexit ne va pas forcément nous aider », souffle le président de la CCI, qui conserve une dose d'optimisme. « Sinon, je ne me décarcasserais pas pour les salariés. Maintenant, si ça ne leur convient pas, qu'ils montent une coopérative entre eux », s'agace l'actionnaire majoritaire, en précisant que « les salaires de juin seront versés mardi ». La veille, aura lieu un comité d'entreprise extraordinaire. À l'ordre du jour : la demande de chômage partiel supplémentaire pour le prochain trimestre. Ce qui peut laisser penser à une poursuite d'activité dans les mois à venir. Mais pour combien de temps, sachant que le volailler est sous oxygène depuis un bon bout de temps ? Pour beaucoup, la liquidation judiciaire apparaît aujourd'hui inéluctable. « Ce n'est pas le sujet », balaye Jean-Paul Chapalain, pour qui « les fournisseurs sont prêts à revenir s'ils ont la garantie d'être rémunérés ».

    « La reprise par les éleveurs est jouable »

    Reste à savoir si une liquidation, au cas où elle venait à être prononcée, serait synonyme de fermeture définitive du site. Ou si la possibilité de repartir sans les dettes peut rebattre les cartes. « Est-ce qu'Intermarché ne table pas sur ce scénario pour revenir à la charge ? », s'interroge un connaisseur de la filière volaille, persuadé que le groupement des Mousquetaires est la seule issue possible pour Tilly. « La reprise de l'outil par les éleveurs est jouable », estime, pour sa part, Pierre Lec'hvien, président de la Coordination rurale des Côtes-d'Armor. « Ce serait idéal », ajoute le syndicaliste, par ailleurs très critique à l'encontre de l'actionnaire majoritaire : « Vouloir céder cette usine pour l'euro symbolique à un pseudo-industriel qui ne fait rien, c'est scandaleux ».
     
    Ronan Tanguy
     
    source:  letelegramme.fr
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  • Des fédérations du privé du syndicat ne veulent pas de la primauté de l’accord d’entreprise

     
    Tensions internes à l’Unsa sur le projet de loi Travail
     
    « Nous avons conclu un compromis solide avec les syndicats réformistes » sur le projet de loi travail, expliquait encore début juin le Premier ministre, Manuel Valls, citant la CFDT, la CFTC, l'Unsa et la CGC. C'était avant que le nouveau président de la CGC, François Hommeril, tombe à bras raccourcis sur la réforme. Le 15 juin, sur France Inter, le chef du gouvernement n'a donc plus évoqué qu'un compromis avec la CFDT, la CFTC et l'Unsa sur le projet de loi El Khomri et en particulier l'inversion de la hiérarchie des normes qu'il prévoit sur l'organisation du temps de travail.

    Mais le soutien de l'Unsa ne lui est en réalité pas acquis non plus aujourd'hui. « Manuel Valls fait de la politique, nous n'avons pas la même position que la CFDT qui estime que la loi ne doit plus bouger », souligne aux « Echos » Luc Bérille, le secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa).

    L'inversion de la hiérarchie des normes et la primauté donnée à l'accord d'entreprise ne passent pas du tout auprès de certaines fédérations du privé du syndicat. Et la nouvelle réunion du bureau national de l'Union, ce mercredi, pourrait être tendue. « Nous nous opposons à l'inversion de la hiérarchie des ­normes », explique le secrétaire général de la Fédération des banques et assurances, Gilles Desseigne. Une position par­tagée par la Fédération des transports, mais aussi celle du commerce. « La Fédération est contre », déclare sa responsable, Fatiha Hiraki.

    Le dernier bureau national de l'Unsa a donc adopté une déclaration où l'organisation demande que soit « renforc [é] le rôle des branches pour sanctuariser la hiérarchie des normes », en plus d'autres exigences comme la suppression du référendum. Cela a permis qu'elle soit votée à l'unanimité. Mais certains reprochent à la direction de l'Unsa de ne « pas vouloir contrarier le gouvernement », donc d'être trop discret sur le sujet. Guillaume Trichard, de la Fédération de l'industrie et de la construction, lui, « nie l'idée de tensions au sein de l'Unsa ».

    Renforcer le rôle des branches


    Luc Bérille le conteste aussi. Il plaide pour une modification du projet de loi pour renforcer le rôle des branches dans la même direction que celle sur laquelle travaille le rapporteur du projet de loi, Christophe Sirugue. « Il faut donner aux branches la possibilité d'exercer un droit de regard sur les accords d'entreprise et de leur demander de reconsidérer leur accord le cas échéant », explique le numéro un de l'Unsa. Cette demande ne serait pas impérative, précise-t-il, soulignant que les trois quarts des conventions collectives ne prévoient rien sur l'organisation du temps de travail et que, de fait, les accords d'entreprise dominent déjà dans beaucoup de secteurs.
     
     
    sources: lesechos.fr/   &  editoweb.eu/
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