• Intervention de Frédéric Lordon au meeting unitaire de la Fondation Copernic, dimanche 11 juin au théâtre Dejazet.

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  • TV5MONDE-Emission "Grand Angle": Entretien avec Matthieu Varnier, Chercheur et Secrétaire général du CO.U.R.R.I.E.L. (COllectif Unitaire Républicain pour la Résistance  , l'Initiative et  l'Emancipation Linguistique)

    C’est un appel à la résistance ! Le 11 mai dernier, un vent de fronde a soufflé dans les couloirs de l’Assemblée nationale. A l’invitation de députés de gauche, linguistes, philosophes, poètes ont lancé la révolte pour sauver la langue française. Un mouvement progressiste les rassemble : CO.U.R.R.I.E.L., Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Emancipation Linguistique. La langue française est en danger de mort ? Notre invité, le Secrétaire général de cette armée de l’ombre nous dit tout de ce nouveau combat dans notre 64’le monde en français.

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  • Les développements politiques en Grèce, le référendum sur l'UE en Grande-Bretagne et les positions du Parti communiste de Grèce-KKE

    Les organisations du Parti communiste de Grèce en Grande- Bretagne ont participé à  une rencontre à Londres le samedi 4 juin 2016. Le principal orateur à cette rencontre fut Georgos Marinos, membre du BP du CC de KKE. Le thème de la rencontre fut: "Les développements politiques en Grèce, le référendum sur l'UE en Grande-Bretagne et les positions du KKE" .

     

    Le discours prononcé par Marinos est le suivant:

     

    "Chers camarades,

    Chers amis,

     

    Nous voulons  vous remercier de participer à la rencontre de ce jour des organisations du Parti communiste de Grèce (KKE) en Grande-Bretagne et nous croyons que nous pouvons avoir une discussion substantielle qui nous donnera la force à tous afin que nous puissions poursuivre notre lutte dans les conditions complexes. 

     

    C'est un fait que les développements en Grèce ont pris des dimensions internationales et elles peuvent être utilisées pour dessiner des conclusions importantes. 

     

    Durant les huit (8) années de crise capitaliste de la suraccumulation du capital, la gestion politique de tous les partis bourgeois a été mise à l'épreuve? Avec la collaboration de l'UE, de la BCE, du FMI, connu sous l'appellation de Troïka, cette gestion a utilisé tous les moyens disponibles afin de faire supporter le fardeau de la crise par la classe ouvrière et les couches populaires, en avançant une stratégie pour accentuer la rivalité et les profits des grands affairistes. 

     

    Durant cette période , une intense rivalité entre impérialistes s'est manifestée entre l'UE, principalement l'Allemagne, et le FMI, les Etats-Unis sur la gestion de la dette et la formule d'administration de la dette en partant du point de vue des intérêts des ploutocrates. 

     

    ND et PASOK ont appliqué les deux mémorandum et des mesures anti-populaires très dures ont provoqué une intense indignation populaire. Des illusions sur le moindre mal et de fausses espérances ont été alimentées par SYRIZA et le gouvernement qu'il a formé en commun avec le parti nationaliste "les Grecs indépendants" (ANEL) ont  prospéré dans le contexte d'une pauvreté et de hauts niveaux de chômage. 

     

    Chers camarades et amis,

     

    Souvenez-vous de la situation avant et après les élections de janvier 2015, les discussions en Grande-Bretagne et dans d'autres pays européens, souvenez-vous des événements qui se sont déroulés pour soutenir SYRIZA et les attaques envers le KKE, que les forces opportunistes ont appelé à se soumettre à la nouvelle social-démocratie au nom de l'unité de la gauche. 

     

    Pensez à cela maintenant! Pensez combien important fut que KKE ait défendu les principes communistes, qu'il a agi d'une manière résolue sous la pression, qu'il     a montré sa confiance dans la classe ouvrière en entrant  en conflit avec le gouvernement SYRIZA-ANEL, l'UE et le grand capital,  le réel adversaire à ce que ce gouvernement sert. 

     

    Le rôle malhonnête des cadres de l'"Unité Populaire",  de l'ancien porte-parole du gouvernement qui a participé au gouvernement de SYRIZA et qui s'est distingué lui-même dans l'offensive contre KKE n'est pas oublié mais est une partie de l'expérience qui met en garde et enseigne aux ouvriers sur le rôle des gestionnaires de "gauche" du capitalisme, dont les mots d'ordre sont clamés  afin de cacher le fait qu'ils agissent dans les limites du système. 

     

    Cela est aussi vrai pour  Antarsya qui a soutenu le gouvernement, attaqué constamment et généralement le KKE avec des mots d'ordre bruyants pour tenter de cacher le fait que son orientation politique fonctionne dans les limites du capitalisme mais avec une autre monnaie et d'autres alliances impérialistes. 

     

    Aujourd'hui les choses sont plus clairs, SYRIZA en tant que parti social-démocrate au gouvernement sert les intérêts du grand capital et il applique une orientation politique anti-popumaire très dure, en même temps il tente de piéger les forces populaires avec des mensonges et des déclarations vulgaires. 

     

    Le record politique de ce gouvernement signifie qu'il doit être condamné dans la conscience populaire.  C'est une condition préalable pour le développement de la lutte de classe et aussi afin d'en finir avec les faux dilemmes qu'alimentent la fausse division entre SYRIZA et ND. 

     

    Cette expérience est d'une grande importance et elle souligne  le besoin d'apporter un critère de classe  à mettre en évidence  dans nos analyses. 

     

    Le gouvernement de SYRIZA-ANEL avec le soutien des autres partis bourgeois ont passé le 3 ème Mémorandum qui est appliqué. 

     

    Dans la récente période, le gouvernement a obtenu   du parlement l'adoption de deux lois, dans le cadre d'une acceptation de l'estimation de ce mémorandum après instruction de UE-BCE-FMI.  Nous parlons de lois qui ont des résultats extrêmement pénibles pour la classe ouvrière et les familles populaires. 

     

    Le caractère social de l'assurance sociale a été éradiqué par ces lois, et les pensions ont été dramatiquement réduites. EKAS, le supplément de pension aux retraités les plus pauvres a été aboli. Le gouvernement les  oblige maintenant à  vivre avec 450 euros par mois une forme de mort lente. 

     

    Ces lois imposent d'insupportables impôts directs et indirects au dépens de la classe ouvrière et des familles populaires. Elles ont créé un fonds pour la privatisation des affaires appartenant à l'Etat. Elles ont introduit un "mécanisme d'urgence automatique" qui sera utilisé pour réduire davantage les salaires et les pensions et pour apporter d'autres réductions; la voie a été dégagée pour la saisie des résidences principales des travailleurs qui ne peuvent pas rembourser leurs prêts. 

     

    En même temps le gouvernement SYRIZA a soumis au parlement la soi-disant "loi pour le développement" qui contient des mesures provocatrices en faveur du grand capital, avec de nouvelles exonérations d'impôts et un plus grand soutien financier en sa faveur. Il prépare aussi un nouveau radeau de mesures dures au dépens des ouvriers pour une 2 ème estimation en automne qui contient le droit pour les sociétés d'entreprendre des licenciements et des restrictions du droit de grève etc. 

     

    SYRIZA tente de dissimuler le caractère de classe de ses politiques avec des mensonges flagrants et des promesses au sujet de la croissance capitaliste qui en réalité  sera basée sur la destruction des droits des travailleurs et  qui poursuivra le cycle vicieux de l'accumulation et conduira à de nouvelles crises capitalistes. 

     

    L'offensive des exploiteurs embrasse tous les Etats membres de l'UE, tous les Etats capitalistes, sans regarder s'ils ont ou non un mémorandum. 

     

    Le capital  est assoiffé de profits afin de remplacer les pertes qu'il a subies durant la crise et de s'équiper de nouvelles ressources pour renforcer ses positions  dans la phase de récupération, que  se réserve d'évaluer la pensée du système qui sera instable et faible.  

     

    La soif de profits du capital est transformée en des décisions politiques et des lois par la social-démocratie, libérale et les partis de la nouvelle gauche. 

     

    Nous exprimons notre solidarité internationaliste avec les ouvriers français et nous dénonçons le gouvernement social démocrate de Hollande qui , à travers la loi "El-Khomri" et l'utilisation d'une intense répression contre la lutte des ouvriers , démolit les accords du travail sectoriels et pave la voie pour les licenciements massifs, comme également une intensification du temps de travail flexible et l'allongement du temps  de travail de la journée. 

     

    Chers camarades et amis, 

     

    SYRIZA s'est aussi distingué en termes d'intégration de la Grèce dans les organisations impérialistes.

     

    Le gouvernement a rendu disponibles pour les Etats Unis, l'OTAN et l'UE la base militaire de Souda,  la Crête,  toutes les bases militaires et les centres de commandement Euro-Atlantiques. Il participe aux plans impérialistes, aux  interventions et guerres,  nous en sommes les témoins, quand nous regardons  les exemples des guerres en Syrie et en Libye, aux dépens de laquelle une nouvelle intervention est préparée. 

     

    En son essence, SYRIZA implique notre pays dans les contradictions entre impérialistes entre les Etats Unis, l'UE, la Russie et la Chine pour le contrôle des marchés, de l'énergie et des réseaux de transport de l'énergie. Ces contradictions sont même porteuses d'un danger de guerre impérialiste généralisée. La présence de l'OTAN dans la mer Égée à l'invitation du gouvernement est liée aux rivalités et aux guerres dans la région et elle   encourage le caractère provocateur de l'Etat Turc. 

     

    Les guerres impérialistes et les politiques répressives de l'UE déracinent des millions de réfugiés et d'immigrés de leurs patries et piègent les familles des personnes persécutées en Grèce, qui vivent dans des conditions malheureuses. Elles ont d'autres pays pour destination. Dans ces conditions le KKE qui maintient une attitude basée sur les principes internationalistes, se tient au côté des réfugiés et des immigrés, il contribue à l'organisation de la solidarité populaire, fait face au racisme et à la xénophobie contre les réelles causes de cette situation, contre le capitalisme qui donne un  élan aux guerres, aux crises, aux réfugiés et à la pauvreté.

     

    Chers camarades et amis, 

     

    En conclusion, nous désirons noter que le soi-disant gouvernement de gauche a été essayé et testé et sa ligne politique est issue de ce que le KKE a souligné depuis le début: que les gouvernements de la gestion bourgeoise se vêtissent  d' un masque de gauche afin de piéger les forces populaires. Ils servent les intérêts du grand capital, causent des dommages au mouvement ouvrier et essayent de le transformer en un instrument de collaboration de classe et de soutien au développement capitaliste. 

     

    C'est le rôle de la social-démocratie et du centre-gauche. Ce qui a été démontré par les expériences de France, d'Italie, de Chypre, du Portugal du Brésil et d'autres Etats. 

     

    Les partis communistes qui participent dans des gouvernements de gestion bourgeoise ou les soutiennent, indépendamment de leurs intentions, portent de graves responsabilités. La réalité a démontré que les lois économiques du capitalisme qui déterminent le mouvement du système ne peuvent pas être apprivoisées. Elles fonctionnent sur les bases des profits des grandes sociétés, de l'intensification de l'exploitation de la classe ouvrière et du renforcement du pouvoir bourgeois. 

     

    Camarades et amis, 

     

    Le KKE joue un rôle dirigeant dans la lutte difficile et il renforce ses liens avec la classe ouvrière, les paysans pauvres et les travailleurs indépendants des villes. Chaque jour les organisations du parti, les organisations de KNE luttent concernant chaque problème que le peuple a. Elles sont présentes dans les usines, les lieux de travail. Elles organisent des dizaines de rencontres dans les quartiers populaires et essayent de développer la lutte populaire. 

     

    Les communistes, hommes et femmes, soutiennent la lutte du PAME, le mouvement orienté sur une base de classe, où des centaines de syndicats participent; ils soutiennent la lutte des paysans, des travailleurs indépendants des villes, des jeunes. 

     

    Au travers d'une activité quotidienne, des grèves, des occupations, de dizaines de manifestations de masse, la supériorité du mouvement orienté sur une base de classe est apparente. Ce mouvement entre en conflit avec le capital, la ligne politique anti-populaire du gouvernement et des syndicats dirigés par le patronat. Ce mouvement gagne à lui de nouvelles forces, de nouveaux syndicats dans ses efforts pour changer le rapport des forces, pour regrouper le mouvement, pour renforcer ses caractéristiques de masse, en insistant sur le combat pour des revendications qui correspondent aux besoins contemporains du peuple. 

     

    Un fort mouvement ouvrier qui lutte dans une direction anti-monopoliste et anti-capitaliste peut être la colonne vertébrale de la grande alliance sociale qui réunira ensemble les forces populaires, pour   mettre ses empreintes dans les luttes quotidiennes et combattre pour le renversement de la barbarie capitaliste.

     

    Il a été démontré dans la réalité qu'un parti avec une stratégie révolutionnaire, qui s'est dispensée des raisonnables et immédiates  étapes transitionnelles,  qui active  à l'intérieur du cadre d'un système qui a tourmenté le mouvement communiste pendant des décades, peut lutter pour le socialisme et peut se renforcer dans les luttes quotidiennes pour les droits des ouvriers et des couches populaires. Un tel parti peut se distinguer par les sacrifices qu'il fait  dans les luttes de tous les jours. 

     

    Chers camarades et amis, 

     

    Comme vous êtes au courant, la possibilité d'un retrait de l'Euro et de l'UE a été discutée en Grèce et cette expérience nous aide à nous positionner sur les développements en Grande-Bretagne et sur la question du Brexit . 

     

    Malgré l'activité  bien-fondée d'un appareil de propagande, malgré l'intervention des forces bourgeoises qui tentent de soumettre le peuple, malgré les efforts de partis opportunistes tel que le parti de la gauche européenne qui soutient et enjolive l'UE, d'importants secteurs des forces populaires résistent, à des niveaux qui varient selon la compréhension de son caractère impérialiste. 

     

    Il a été démontré que l'UE ne conduit pas aujourd'hui  à la satisfaction des besoins du peuple, mais au contraire les peuples dans ses Etats membres font face à des problèmes aiguës chroniques. 

     

    Même les statistiques officielles montrent que le chômage en UE tourmente plus de 22 millions de personnes, alors que le pourcentages des individus en danger de s'appauvrir est de 25%. Le chômage des jeunes est plus de 20% ou 4 millions en nombre absolu. 

     

    Les traités de l'UE et les stratégies des institutions de l'UE ont pour objectif le renforcement de la compétitivité et de l'augmentation des profits des monopoles afin qu'ils puissent répondre aux exigences de la concurrence internationale et de l'augmentation de leur force. Durant toute cette entière période, il a été procédé à  la libéralisation des marchés dans les secteurs stratégiques importants de l'économie, tout comme l'a été l'extension de relations flexibles du travail avec le but de l'augmentation du taux d'exploitation de la force de travail. 

     

    Dans les années récentes, l'arsenal de l'UE a été renforcé avec des armes modernes comme la "stratégie 2020 de l'Europe", "la gouvernance économique renforcée" et d'autres instruments qui sont utilisés pour la supervision permanente des économies des Etats membres dans la direction d'une application de mesures dures anti-populaires. 

     

    L'UE est synonyme de guerres et d'interventions. Elle s'allie avec les USA et l'OTAN comme l'ont témoigné les  guerres  impérialistes  contre l'Afghanistan, l'Iraq, la Syrie, la Libye, en utilisant le prétexte de combattre le terrorisme et pour battre l' "Etat Islamique"  qui évidement a été créé, entraîné et armé par les USA et ses alliés. 

     

    L'UE joue un rôle dirigeant dans l'anticommunisme, qui est devenu son idéologie officielle, dans la distorsion de l'histoire, dans la calomnie envers la grande contribution pour le progrès social du socialisme, en dissimulant le rôle décisif de l'Union soviétique dans la défaite du fascisme au cours de la seconde guerre mondiale.

     

    En conclusion, l'UE dés sa création à ce jour présent (comme l'évolution de la CEE) est une alliance entre Etats impérialistes qui exprime et sert les intérêts des groupes monopolistes contre la classe ouvrière, les paysans pauvres et les autres couches populaires d'Europe.

     

    Ce cours historique réfute et dévoile les forces sociales-démocrates et opportunistes qui cherchent à inculquer aux ouvriers la notion que l'UE a été employée pour le bien et l'amitié du peuple  mais que prétendument elle aurait perdu son chemin. 

     

    Chers camarades et amis, 

     

    La Grande-Bretagne est une forte puissance impérialiste; la richesse produite par ses ouvriers atteint des records dans son Produit Intérieur Brut (PIB). Il est supérieur à 2,2 milliards d'euros. 

     

    La Grande-Bretagne a rejoint la CEE en Janvier 1973 et était son 7 ème membre. Ceci s'est produit dans le contexte de confrontations intenses particulièrement avec la France qui a utilisé son veto en 1961 et 1967 contre  l'entrée de l'armée britannique, dans la période de la présidence de De Gaulle, qui appelait la Grande Bretagne "le cheval de Troyes des USA à l'intérieur de l'Europe". 

     

    Historiquement, des secteurs puissants de la bourgeoisie britannique ont exprimé leur opposition aux axes fondamentaux de l'unification européenne.

     

    Alors qu'elle a ratifié le Traité de Maastricht et les autres traités, elle ne participe pas à la zone euro, elle n'a pas signé l'Accord de Schengen et elle a ( pour désirer un meilleur monde) un statut spécial avec des dispenses, comme sa non-participation au système bancaire européen de supervision et de consolidation, rejetant de cette manière la supervision de son système bancaire et financier etc. La Cité de Londres  est aussi le quartier général des principales compagnies maritimes appartenant aux armateurs grecs.   

     

    L'accord particulier entre l'UE et la Grande-Bretagne signé en Février 2016 ne concerne pas seulement la limitation des bénéfices sociaux  pour les immigrants et leurs enfants, mais il fournit à la Grande-Bretagne la capacité de superviser ses propres institutions financières, mettant un frein à toute unification du processus. 

     

    Le référendum du 23 juin que le gouvernement  conservateur a décidé de convoquer est un pas après les référendum habituels qui ont eu lieu les années précédentes au sujet de l'approbation d'un traité, comme ceux qui se sont déroulés en France et au Danemark en 1990, ou l'approbation de la constitution de l'UE, comme celle tenue en France et en Irlande en 2005.

     

    Chers camarades et amis,

     

    Afin d'examiner les conditions dans lesquelles des secteurs puissants du capital britannique soutiennent le BREXIT, nous devons noter que l'impact de la loi du développement inégal conduit à un changement dans le rapport des forces à l'intérieur de l'UE et ceci est intensément exprimé durant la crise  qui démontre clairement que l'Allemagne fut dans une plus forte position par rapport à ses rivales la Grande-Bretagne, la France et l'Italie. 

     

    En même temps nous sommes témoins des changements à un niveau international des positions des forts Etats capitalistes au dépens des USA et en faveur de la Chine, qui joue un rôle particulier dans l'alliance capitaliste BRICS ensemble avec la Russie, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud. 

     

    De nouveaux marchés non négligeables se sont créés; les transactions de la Chine avec la Grande-Bretagne ont la valeur de plus de 70 millions de livres. 

     

    Des secteurs de la bourgeoisie britannique sont inquiets au sujet de la direction et des conditions du marché largement libéralisé qui a été créé par le Partenariat Transatlantique pour le commerce et l'investissement à l'initiative des USA et de l'UE.

     

    La récente intervention d'Obama en faveur du maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE souligne le désir des USA d'avoir un allié loyal à l'intérieur de l'Alliance prédatrice pour manipuler conjointement les développements au sujet du TTIP. Cela démontre qu'à cette phase  les USA regardent très sérieusement les développements à l'intérieur de l'UE et ne veulent pas des perturbations qui pourraient avoir un impact négatif sur la situation  économique internationale fragile et sur l'économie des USA elle-même. 

     

    Dans ces conditions :

     

    Un secteur de la bourgeoisie britannique qui soutient le vote pour le maintien estime qu'il a la force et la robustesse de répondre aux exigences de la rivalité à l'intérieur de l'UE  et il identifie ses intérêts dans le maintien avec  l'UE, en utilisant ses dispenses historiques et en choisissant de lutter en alliance avec les USA pour une meilleure position dans la rivalité avec l'Allemagne. 

     

    L'autre secteur de la bourgeoisie qui soutient le vote du DÉPART estime qu'il est un inconvénient en raison de la forte présence de l'Allemagne et qu'il  est gêné par le cadre légal des limitations et des contrôles de l'UE. Il a pour objectif de créer de nouvelles conditions pour maintenir les marchés qu'il a déjà acquis et de gagner des positions dans les nouveaux marchés dans les pays des BRICS  et ailleurs. Il cherche  même  la formation d'un centre dans le cadre du Commonwealth britannique, qui comprend l'Inde, l'Australie, l'Afrique du Sud et d'autres Etats qui étaient des anciennes colonies britanniques. 

     

    En tout cas, aussi bien avec un vote pour le MAINTIEN ou le DÉPART, la bourgeoisie britannique continuera avec l'UE de servir ses propres intérêts. 

     

    Camarades et amis,

     

    Un trait attendu et caractéristique  des développements est la provision de millions de livres de dons pour les  campagnes en faveur du DÉPART et du MAINTIEN de plusieurs sociétés.

     

    Parmi les puissants groupes économiques qui soutiennent la campagne du maintien  avec l'UE il y a :

     

    La Confédération des industries britanniques ( CBI)  et la majorité des membres de l'Institut des directeurs. 

     

    De larges sociétés immobilières, comme Bloomberg géant des média, de banques comme Goldman Sachs, JP Morgan, Stanley Morgan, Citibank et d'autres sociétés. 

     

    A un  niveau politique le MAINTIEN est soutenu par: 

     

    Le Parti conservateur et d'autres partis bourgeois qui sont rassemblés dans la campagne officielle du parti du centre "La Grande Bretagne plus forte dans l'Europe". 

     

    Le Parti travailliste  et son dirigeant Jeremy Corbin qui a été promu  comme un réformiste proche du peuple, mais qui s'est transformé en un soutien de l'UE qui tente de dissimuler le caractère anti-populaire de cette alliance prédatrice. Il déclare qu'il apporte des emplois, la protection aux ouvriers, aux consommateurs et à l'environnement, la publicité des bénéfices des investissements et la croissance capitaliste, en régurgitant toutes les positions utopistes de la social-démocratie. Il est  en réalité  un pilier du soutien au système d'exploitation. 

     

    Le Congrès des Syndicats de Grande-Bretagne (TUC) est en faveur du maintien et il essaye  de transformer la réalité en son contraire en présentant l'UE comme le champion des droits des ouvriers , il montre d'une manière tangible combien dangereux sont les points de vue réformistes pour les ouvriers de chaque pays  quand des syndicats sont dirigés par le patronat et le gouvernement. Nous pouvons aussi voir MR. Varoufakis qui s'engage dans la campagne du MAINTIEN, une vue ridicule si l'on se souvient son rôle en Grèce. Évidemment, nous ne voulons pas commenter davantage cela mais nous nous limitons à noter que ce n'est pas nouveau pour le système d'utiliser de semblables personnages pour abuser le peuple d'une manière méprisable. 

     

    BREXIT  est soutenu par l'organisation " Affaires pour la Grande-Bretagne" qui est composé d'hommes d'affaires  et de cadres dirigeants. 

     

    De grandes sociétés d'assurance, financières, de logiciels etc. participent aussi à la campagne pour le DÉPART.

     

    L'ancien Maire de Londres Boris Johnson participe à un bloc de membres du Parlement et des ministres du parti conservateur en faveur du  DÉPART. Certains parlementaires du parti Travailliste soutiennent aussi le vote pour le DÉPART.

    La "Campagne de gauche pour le Départ" a aussi été créée en faveur du  vote DÉPART, avec le PC de Grande-Bretagne, d'autres partis et des syndicats du transport, de l'alimentation, de secteurs de la boulangerie etc.

     

    Le PCB caractérise correctement l'UE comme une union des monopoles et  se concentre  sur  son caractère anti-popualire, en déclarant pour  sa conclusion centrale de son analyse que l'UE ne peut pas être réformée.

     

    Chers camarades et amis,

     

    Nous saluons chaleureusement les hommes et les femmes communistes en Bretagne et en Irlande et nous estimons qu'un large secteur de la classe ouvrière, des couches populaires et de la jeunesse soutient un vote pour quitter l'UE.

     

    Le mouvement communiste doit utiliser les contradictions dans le camp impérialiste, en renforçant sa lutte idéologique et politique d'une manière indépendante Elle gagnera  une solidité  en étant alimentée par la lutte pour le renversement du pouvoir des monopoles. 

     

    Ceci est d'une importance particulière que si nous pensons à ce que sera  le jour prochain où en Grande-Bretagne, nous pouvons noter que  quel que soit le bloc des  forces bourgeoises qui prévaudra le pouvoir restera aux mains de la bourgeoisie, la classe ouvrière et les couches populaires resteront des victimes de la ligne politique anti-populaire et de l'exploitation capitaliste. La Grande-Bretagne remplira ses obligations pour l'OTAN et participera dans les plans de guerres impérialistes.

     

    Le chômage et le sous-emploi se poursuivront dans la Grande-Bretagne capitaliste , les contrats zéro heure qui déjà tourmentent 800 000 ouvriers augmenteront, les réductions de salaires et des services sociaux continueront de couvrir les principaux excédents de 3,5 millions de livres jusqu'à 2020.

     

    Le congé obligatoire non rémunéré, les menaces de licenciements, les actuelles mises en chômage technique continueront comme cela se produit dans la société  automobile Ford et du géant de l'énergie Npower.

     

    Des milliers d'ouvriers paieront un prix élevé pour les contradictions du système, la rivalité monopoliste, les crises dans les secteurs importants comme il a été montré par l'exemple de l'industrie de l'acier et dans les développements de la société indienne Tata Steel  qui fait face à une rivalité féroce  des monopoles chinois. 

     

    Et tout ceci dans les conditions où la Grande-Bretagne est dans une phase de croissance économique, avec une  augmentation  de  la richesse et un aiguisement de la contradiction entre le capital et le travail  qui prépare le terrain pour la prochaine crise capitaliste.

     

    Chers camarades et amis,

     

    Plusieurs Etats ne sont pas membres de l'UE; plusieurs gouvernements bourgeois de diverses nuances ont essayé différentes formes de gestion, mais leur dénominateur commun dans chaque continent est l'accumulation de la richesse à un pôle et la pauvreté dans l'autre, le maintien de l'exploitation de l'homme par l'homme.

     

    Quand nous avons une telle riche expérience, y compris les expériences fournies par le référendum en Grand-e-Bretagne  et la division des groupes monopolistes en camps pour le  MAINTIEN et  le DÉPART, au service de leurs propres intérêts, nous  pouvons plus  résolument faire face à l'illusion que le retrait de l'UE et de l'Euro en soi  peut être un pas ou un point de départ pour des changements radicaux et des ruptures si ne sont pas posées  les conditions liées à la condamnation nécessaire de l'UE et au désengagement d'elle avec la lutte pour le renversement du capitalisme pour le socialisme.

     

    Parce que cela est la condition préalable absolument nécessaire pour la socialisation et la propriété populaire des moyens de production, des instruments du développement économique, des richesses minérales, énergétiques, des télécommunications, du transport, de la terre, du commerce de détail. C'est la condition préalable pour le développement de la planification scientifique centrale et pour la satisfaction des besoins contemporains du peuple, en abolissant la base qui donne l'élan au profit capitaliste et à l'exploitation.

     

    Nous devrions penser au sujet de la valeur de la construction du socialisme dans un pays capitaliste puissant comme la Grande-Bretagne, où les conditions matérielles préalables pour la construction de la  nouvelle société sont excessivement mûres et montre le chemin en avant. Nous devrions penser au sujet de l'impact majeur  qu'aurait un tel énorme développement  et quelles  seraient les responsabilités sérieuses des classes ouvrières des pays qui sont au sommet de la pyramide afin de combattre contre leur co-option  par le système et de se tenir provocant et grand. 

     

    Chers camarades et amis,

     

    Le KKE a toujours  dénoncé la CEE et sa ligne politique  depuis que cette organisation fut fondée en 1957. Il a voté contre l'accession de notre pays à l'UE et le traité de Maastricht  et toutes ces années il entre constamment en conflit avec l'union des monopoles.

     

    Le mouvement communiste multipliera sa force et la dynamique de la lutte de classe pour l'étendre afin  qu'elle se regroupe sur une base révolutionnaire et trace sa marque sur le développement de la lutte anti-monopoliste-anticapitaliste dans chaque pays, avec l'acquisition de la capacité de concentrer les forces pour le renversement du vieux système capitaliste et pour la construction du socialisme.

     

    Le désengagement de l'UE et de l'OTAN avec le pouvoir ouvrier en Grèce et dans chaque pays européen sera une contribution à la lutte internationaliste du peuple, il posera les fondations pour une Europe du socialisme et pavera le chemin  pour l'abolition de l'exploitation, l'éradiction du chômage et de la pauvreté, pour la propérité du peuple." 

     

    (Source: solidnet - traduction de l'anglais par la rédaction du Lien)

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  • COMMUNIQUÉ DE LA COMMISSION LUTTES DU PRCF

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016


    Le fascisme se concrétise et la violence physique et verbale devient la seule réponse de notre gouvernement aux revendications des travailleurs et du peuple.
    Il se sert du 49.3 pour empêcher le vote des députés, utilise les forces de l'ordre pour réprimer les manifestations pacifiques, laisse agir les casseurs pour mieux dénaturer la lutte contre la loi « travail ». Casseurs qui agissent à l'arrière ou l'avant des manifestations habillés en noir et masqués. Les fonctionnaires du Ministère de l'intérieur savent parfaitement qui sont ces casseurs qui pour la plupart viendraient en groupe des pays voisins de la France (Allemagne, Angleterre, Belgique). Ils sont là pour tout casser et discréditer les luttes et cela fonctionne depuis des décennies. D'ailleurs il n'y a qu'à se poser la question : à qui profitent ces agissements?.

    Et bien sûr, cela fait les choux gras de nos médias au service du pouvoir qui ne parlent que de ça et mènent une campagne abjecte contre la CGT qui poussée par sa base au congrès de Marseille requestionne le syndicalisme rassemblé qui profite à la CFDT et au MEDEF.

    Les attaques en règle de Hollande, Valls, Gattaz soutenus par la CFDT, montrent l'incapacité du gouvernement à régler les problèmes du pays du fait de leur soumission à l'Union Européenne et ce gouvernement se place de fait du côté des casseurs puisque comme eux, il casse: nos emplois, nos industries, nos services publics et cela en toute impunité dans la légalité constitutionnelle et non par la consultation populaire.

    La commission Luttes du PRCF appelle les travailleurs, la population à se mobiliser encore plus que d'habitude, à rentrer en résistance contre ceux qui cassent tout au long de l'année notre république, nos institutions, nos conquêtes sociales (code du travail, Médecine du Travail, inspection du travail, conseil des Prud’homme, convention collective, statuts des salariés) et ces casseurs hier Sarkozy et son parti, aujourd’hui Hollande, Valls, Macron, El Khomri et leurs amis milliardaires corrompus par la finance.

    Nous ne nous laisserons pas menacer, manipuler, impressionner. Au contraire tous ensemble et en même temps avec la CGT et le PRCF et tous ceux qui luttent dans la rue et dans les entreprises nous continuerons le combat jusqu'à la victoire c’est-à-dire jusqu'au retrait de cette loi infâme qu'ils osent appeler « LOI TRAVAIL ».

    Les grèves en cours

    Grève dans les collèges et lycées 
    Grève des policiers municipaux 
    Grève des bus et trams TBC à Bordeax
    Grève des facteurs à Toulouse 
    Grève au Centre Hospitalier de Castres- Mazamet
    Grève aux urgences de l’hôpital de Versailles
    Grève chez Linamar à Montfaucon
    Grève de l’aide sociale à l’enfance en Seine-Maritime
    Grève au CHU-Hôpitaux de Rouen
    Grève à l’EREA à Saint-Quentin

    [Leur société] La Société Générale – les paradis fiscaux pour les uns, l’enfer des plans sociaux pour les autres
    Des nouveaux licenciements chez la Société Générale ! L’entreprise annonce cette fois la suppression de 240 postes à Caen et à Rouen.
    La Société Générale avait déjà annoncé fin 2015 le lancement de ce plan de suppression de 420 postes jusqu’en 2017 en France. Neanmoins le bilan s’alourdit et il s’agirait plutôt de 550 emplois supprimés. Et tout ça afin d’accroître la « compétitivité »  et réaliser 850 millions d’euros d’économies. En 2012, un autre plan d’économies avait déjà couté 880 suppressions d’emplois en France, et 1 500 dans le monde.
    Pourtant les profits sont là. En 2014, les bénéfices ont augmenté de 30 %, soit 2,69 milliards d’euros. Pour 2015 une nouvelle hausse de 25 % a été annoncée. Le résultat net en 2015 serait de l’ordre de 4 milliards d’euros.
     

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016


    Nouveau succès de rue à Tours, contre la loi Travail

    A Tours, ville d’équilibre et de mesure, on sait compter les manifestants de chaque côté d’un défilé. Hier, le cortège atteignait 1.400 personnes selon la police et 2.200, selon les manifestants. Pour contenter tout le monde, on dira qu’ils étaient 1.800 à défiler dans cette nouvelle mobilisation contre la loi Travail. Une participation très satisfaisante pour les syndicats et les jeunes anti-loi El Khomri qui avaient appelé à manifester. D’autant qu’il faut ajouter les 700 Tourangeaux – de source syndicale – qui avaient pris le départ le matin, en bus ou en voiture, pour aller défiler à Paris.
    Arrêt devant les grilles du Medef
    Partis de la place de la Liberté, le cortège s’étirait avenue de Grammont et rue Nationale avant de s’engager dans la rue de la Scellerie, jusqu’à la place de la Préfecture. La manifestation se disloquait mais quatre cents personnes poursuivaient leur chemin avec une halte prolongée devant les grilles du Medef, rue Buffon. Ils n’étaient plus que 150 à refaire un tour par la place Jean-Jaurès et la rue Nationale, bloquant ainsi le tramway une petite heure de plus, jusqu’à la place Anatole-France. Vers 18 h, seul un petit groupe de jeunes se dirigeait pour une AG improvisée devant la fac des Tanneurs. Dans le contexte national très tendu, de nombreux policiers en civil veillaient au grain sur chaque flanc du cortège. Et trois fourgons de policiers en tenue étaient prêts à intervenir dans une rue adjacente. Mais aucun incident n’était déploré au cours du cortège constitué à 90 % de salariés et de retraités dont c’était là, pour certains, la huitième manifestation contre le projet gouvernemental depuis la mi-mars.

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016
     
    Grève : la filiale de SFR ne répond plus
    Qui vote pour poursuivre la grève ? » Dans un amphithéâtre plein à craquer, les mains se lèvent une à une, déterminées. Depuis hier matin, près de 300 salariés sur les 450 que compte l’entreprise SFR Business Solutions sont en grève. Implantée aux Ulis, la société gère le réseau de 800 employés de grandes entreprises. Mais depuis leur rachat par le groupe SFR-Numéricable en octobre 2014, « les conditions de travail ne cessent de se dégrader », avance Arnaud Waterkeyn, délégué syndicat CFDT. Opposés à la baisse annoncée de leurs revenus.
    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase : « L’annonce de la baisse de la prime d’intéressement de 9 à moins de 3 %, dans le cadre d’un accord groupe. » « Ils veulent harmoniser les coûts. Mais en fait, ils souhaitent surtout les réduire en s’attaquant aux salaires, dénonce le délégué. Cela équivaut à une perte de 1 850 € par an pour un salarié moyen. Certains ont déjà des difficultés à boucler les fins de mois, ce n’est pas possible. »
    Autre revendication, cette prime ne serait plus mensualisée mais annuelle. « Il faudra attendre juin 2018 pour percevoir notre prime de 2017. Il en est hors de question », poursuit son collègue, Dominique Fischer. Pour se faire entendre, les salariés ont décidé de stopper leurs activités. « Si nous obtenons une augmentation de 8 % sur nos salaires, nous accepterons de signer cet accord. Le bras de fer est engagé », promet Arnaud Waterkeyn. En attendant, la grève a été reconduite pour aujourd’hui.


     

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016


    Intermittents : grève des salariés du festival «in» d’Avignon

    Sur le front artistique, rien n’est plus inquiétant pour le gouvernement que la menace de turbulences sociales et de grèves pendant les festivals d’été. Le Collectif du festival « in » d’Avignon le sait bien : déjà mobilisé il y a deux ans lors de la précédente crise des intermittents, il vient d’annoncer, mercredi 15 juin, vers 20 heures, sa décision de faire grève jeudi 16 juin, alors que les partenaires sociaux doivent tenir leur dernière réunion – théoriquement – sur les annexes 8 (techniciens) et 10 (artistes) de l’Unédic.

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016

     Actuellement, 210 personnes travaillent à la préparation du festival d’Avignon, lequel aura lieu du 6 au 24 juillet : outre les 28 salariés permanents, figurent aussi des intermittents (artistes ou techniciens) qui sont en répétition, ou montent les décors. Et ce chiffre va croître progressivement au fur et à mesure que l’échéance approche.
    Sur les 134 personnes qui ont pris part au vote, mercredi, 103 ont répondu « oui » à la grève, 20 ont dit « non ». A cela s’ajoutent 5 votes blancs et quelques bulletins nuls. « Nous, salariés du festival “in” d’Avignon, déclarons à 76,8 % notre total soutien à la grève. Nous prendrons part à la journée d’actions et de mobilisation dans tout le pays pour défendre nos professions et l’application de l’accord du 28 avril », déclare le Collectif du festival « in » dans un communiqué.
    Des points d’accord, mais insuffisants
    Le 28 avril, un accord a été signé, à l’unanimité, par les syndicats du secteur culturel ainsi que par la Fesac, l’organisation patronale qui rassemble les employeurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel. Au terme d’une vaste concertation menée depuis deux ans, en vue de réformer les annexes 8 et 10, les négociateurs ont intégré les revendications essentielles des intermittents : pour être éligible à l’assurance-chômage, les artistes et les techniciens devront effectuer 507 heures en douze mois (et non plus 507 heures en dix mois ou dix mois et demi comme c’était le cas depuis 2003). En contrepartie, diverses mesures ont été votées en vue de réaliser des économies – pour un montant évalué entre 84 et 93 millions d’euros par un comité d’expert nommé par Matignon.
    Cela ne suffit pas, ont rétorqué les négociateurs de l’Unédic, à l’échelon interprofessionnel (à l’exception de la CGT et de FO) : dans sa lettre de cadrage, en mars, le Medef avait demandé aux partenaires sociaux de réaliser 105 millions d’euros d’économies ; par ailleurs, l’organisation patronale estimait que l’Etat devait contribuer à hauteur de 80 millions d’euros, au titre de sa « politique culturelle ».

    Paris, 14 juin : Un manifestant gravement blessé par un tir de la police
    Un manifestant a été gravement blessé, ce mardi après-midi peu après 15 heures, dans le cortège parisien de la manifestation contre la loi Travail. Ben, un photographe, a assisté à la scène. Il témoigne :

     

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016

     « J’ai vu un mec qui s’est pris une grosse bombe lacrymo dans le dos, une grosse bombe grise. C’est un homme d’une quarantaine d’années, il était debout au milieu de la rue, seul, quand les forces de l’ordre ont tiré. L’homme est tombé au sol, sur le ventre, inanimé. »
    « La bombe lacrymo était enfoncée dans son dos, elle a fait un trou de 5 centimètres de diamètre », poursuit le photographe, très choqué. « Elle a continué à se consumer et à faire de la fumée, elle a fait fondre son t-shirt. »
    Des secouristes se sont précipités pour lui venir en aide, et l’homme a été rapidement évacué par des pompiers.
    La scène s’est déroulée vers 15h10, au niveau du croisement entre le boulevard du Montparnasse et le boulevard Raspail, à quelques centaines de mètres de la gare.

    La Réunion : Succès de la manifestation du 14 juin contre la loi El Khomri

      La manifestation organisée hier à La Réunion par l’Intersyndicale CGTR-FO-FSU-Solidaires-UNEF a été un succès hier avec plus de 2000 participants selon les organisateurs. Trois mois après le début du mouvement contre la loi El Khomri, la mobilisation est toujours importante. Les critiques contre le gouvernent et ses soutiens à La Réunion aussi.

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016

     La date du 14 juin était une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi travail proposé par le gouvernement. Ce texte vise à modifier de manière importante le Code du Travail. Si la loi El Khomri est adoptée, elle facilitera les licenciements, affaiblira les syndicats et rendra inefficace les convention collectives. Ce sera en effet l’accord d’entreprise qui primera. Ces propositions constituent un grave retour en arrière. Elles sont donc à l’origine d’un grand mouvement social de protestation qui dure depuis trois mois. À La Réunion s’est constituée une intersyndicale regroupant la CGTR, FO, la FSU, Solidaires et l’UNEF. Elle demande le retrait du projet de loi. Le Parti communiste réunionnais soutient depuis le début la mobilisation. En effet, si les propositions de la loi El Khomri inquiète en France, elles sont encore plus graves pour La Réunion car notre île connaît un taux de chômage proche de 30 %, ainsi qu’un dialogue social très difficile.

    « Annette dehors, Hollande démission »

    Le rendez-vous était donné à 9 heures au Petit Marché en bas de la rue du Maréchal Leclerc. Les jeunes de l’UNEF étaient en tête du défilé, suivait la banderole de l’Intersyndicale puis les syndicats. Une délégation du PCR conduite par Ary Yée Chong Tchi Kan, co-secrétaire général du Parti, était présente.

    Après avoir remonté la principale rue commerçante de Saint-Denis et tourné en direction de la préfecture en empruntant la rue de Paris. Le cortège a fin un arrêt de plusieurs minutes devant la mairie de Saint-Denis. C’est en effet une institution dirigée par un membre du Parti socialiste, le parti qui dirige le gouvernement. Des jeunes de l’UNEF et des militants de la CGTR ont voulu rencontrer des élus, mais ils ont trouvé porte close. Alors plusieurs intervenants ont pris la parole pour critiquer sévèrement la politique du gouvernement, rappelant que François Hollande n’avait pas été élu pour faire régresser les droits des travailleurs, et Gilbert Annette et les députés pour soutenir de telles mesures. Du côté de FO, le message était très clair : « Annette dehors, Hollande démission ».

    Le défilé a ensuite repris sa route en direction de la préfecture en passant par la route nationale qui longe le Barachois. La circulation a donc été coupée pendant toute la fin de la manifestation. La mobilisation s’est conclue par les prises de parole des responsables des différentes organisations syndicales présentes. La forte participation à ce défilé unitaire a été saluée. Les syndicalistes estiment le nombre de participants à plus de 2000. Au bout de trois mois de lutte, la mobilisation est toujours bien présente et déterminée à mettre en échec le projet de loi Travail. D’autres actions sont à venir, elles se poursuivront tant que le gouvernement n’aura pas fait sien ce mot d’ordre : il faut savoir retirer un mauvais projet de loi.

    Solidarité avec les grèves en France depuis les Etats-Unis
    Un appel signé par des syndicalistes et autres militants ouvriers circule aux Etats-Unis pour soutenir les grèves et manifestations actuelles en France contre la loi travail, notamment par des rassemblements et manifestations ce 14 juin devant les consulats et ambassades de France.

    PRCF – INFO LUTTES n° 25 juin 2016

    Un rassemblement est déjà prévu à San Francisco. A New York, rendez-vous est donné ce 14 juin de 16 à 18 h devant le consulat français, 934 5th Avenue between 74th & 75th Streets, Manhattan.
    Des structures syndicales ont également publié des déclarations de solidarité. Celle du syndicat USWA 8751 des conducteurs de cars scolaires de Boston, syndicat qui syndique 900 salariés, est particulièrement intéressante. On peut y lire par exemple dans leur « Message à la classe ouvrière de France – Solidarité de l’autre côté de l’Atlantique » :
    « Nous militons selon le vieux slogan ouvrier « une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous » (…). Pour rester unis, nous devons appliquer aussi un autre slogan célèbre, « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». Dans les faits, notre syndicat regroupe des travailleurs du monde entier. Nous sommes à 98% des gens de couleur, dont le plus grand nombre est originaire d’Haïti – rempli de la fierté de la défaite que nos ancêtres ont infligé aux propriétaires d’esclaves français (…). Depuis juin 2013, nous travaillons pour un des pires parasites capitalistes français Véolia / Transev que vous connaissez bien. Depuis le premier jour, cette compagnie (agissant au nom de la direction politique et financière de la ville) a tenté de briser notre syndicat. Ils ont cru y arriver en licenciant quatre de nos dirigeants élus (…) en novembre 2013. Mais en décembre dernier, nous avons non seulement forcé Véolia / Transdev a réintégré nos dirigeants, mais aussi gagné des contrats avantageux pour nos syndiqués. (…) Notre haine pour les patrons français ne se dirige pas vers la classe ouvrière multinationale de France. L’Océan Atlantique ne peut pas séparer nos luttes. Nos continents ne sont pas seulement liés physiquement depuis des lustres, mais il y a maintenant un lien encore plus fort, le lien de la solidarité de classe. Vive l’esprit de la Révolution haïtienne et de la Commune de Paris ! Victoire pour notre classe ! »


     

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  • « Si je fais la somme de ce que les socialistes ont fait,le bon concept est violent et doux à la fois : il s'agit du fascisme rose »

    ILLUSTRATION

    Encore une interview d’Emmanuel Todd d’une lucidité éblouissante. Celle-ci est parue sur le site Atlantico le 1er juin 2016. Emmanuel Todd y évoque sans détour « le fascisme rose » qui gangrène la société française.

    Un mot au passage sur Emmanuel Todd lui-même. Curieusement, celui-ci ne donne jamais un entretien sans essayer à un moment ou l’autre de se justifier personnellement (ici le long passage sur son anti-communisme). Comme si Emmanuel Todd éprouvait le besoin de s’excuser pour la cruauté de ses critiques, non pas aux yeux des lecteurs qui les partagent, mais auprès de ceux qu’il critique (« j’aime beaucoup Ruth Elkrief »).

    Comme si Todd avait conscience de la chute du monde dans lequel il vit, mais ne se résolvait pas à sa disparition par répulsion instinctive contre celui, inconnu, qui pourrait lui succéder. D’où certains amusants pétages de plomb, heureusement momentanés (sa défense en 2012 du “hollandisme révolutionnaire”) et sa réticence à s’engager plus avant dans la construction du monde d’après.

    Mais pas grave, on lui pardonnera ces petites faiblesses en lisant encore et toujours ses indispensables analyses sur le monde d’avant.


    Atlantico : François Hollande se rêvait comme un président social-démocrate, pourtant, les rapports sociaux, entre syndicats ont rarement été aussi violents. Entre une CGT jusqu’au-boutiste, ou un Medef qui l’accuse de terrorisme, ou des agressions de policiers par des jeunes. Comment analysez-vous cette conflictualité, cette violence des rapports sociaux en France ?

    Emmanuel Todd : Je voudrais vraiment en parler comme chercheur, c’est-à-dire en avertissant que je n’ai pas trouvé la solution et que je suis réellement conscient du fait que l’on a ici un problème d’interprétation de ce qui se passe. On a un sentiment d’évolution systémique, de mutation, de tout ce à quoi vous venez de faire allusion. Mais la mutation générale, la montée de conflictualité, la violence même, ne me pose pas de problème de compréhension. C’est-à-dire qu’il y a longtemps que moi, ou d’autres, ont perçu le blocage du système.

    Le Bloc MAZ, constitué des classes moyennes, des personnes âgées, très importantes, et des ex- catholiques, donnaient une sorte de base électorale à une forme de conservatisme politique qui permettait à l’oligarchie supérieure, aux 0.1%, de faire ce qu’ils voulaient. Le résultat est une société bloquée, une belle au bois dormant qui laisse pourrir sa jeunesse. Un système social immobile, qui condamne les jeunes et le monde ouvrier à la destruction sociale. Il est donc normal d’assister à la montée d’une certaine violence. Ce système de domination va jusqu’à bloquer le système culturel, et va jusqu’à la télévision. Je travaille chez moi, je passe donc mon temps devant toutes sortes de chaînes, Itélé, BFM, France2 etc…

    Et en fait, tout cela, qui est contrôlé par le haut, fabrique l’image d’une France qui n’existe pas pour tout le monde. C’est une France irréelle pour beaucoup de gens et en particulier pour les jeunes. L’image produite par ce système télévisuel est déroutante pour les jeunes des classes moyennes inférieures. Tout ce monde de gens joviaux qui se posent des problèmes d’enneigement des stations de sport d’hiver, ou « Un dîner presque parfait », comme si tout le monde songeait à faire des petites bouffes. C’est un monde un peu crétin, mais qui produit des tas d’images. Et qui est également une source de tensions.

    Mais cette situation est-elle spécifique à la France ?

    Ce qui est spécifique de la France, c’est son état d’immobilité sociale. Lorsque l’on pense que l’on se dirige vers une présidentielle dans laquelle s’affrontent Hollande, Sarkozy, Le Pen, Mélenchon et que le seul réel changement peut provenir du jeune espoir Alain Juppé, cela ferait hurler de rire dans n’importe quel pays du monde. Pourtant, notre pays est plus jeune que les autres, et le taux de fécondité a baissé à peine pendant la crise, ce qui est un vrai un signe de vitalité. A l’inverse, l’Espagne ou l’Italie sont dans une situation d’implosion démographique. Est-ce que la France est le pays le plus immobilisé d’Europe, ou est-il le seul pays vivant ?

    Je regardais BFM dimanche. Je ne fais pas de critique générale de la chaîne, j’aime beaucoup Ruth Elkrief. Je regardais l’interview de Philippe Martinez par Apolline de Malherbe et Edwige Chevrillon. On avait l’impression de voir deux Manuel Valls à l’écran, face à un Martinez dont on se demandait s’il allait perdre son sang-froid. On y a vu également Philippe Doucet, un socialiste. Il y avait un phénomène de retard à l’allumage dans la prise de conscience. Philippe Doucet suggérait, en brandissant des affiches, que la CGT faisait mitrailler les permanences du PS. Il s’agit d’un univers de fous où la violence verbale venait de gens qui se pensent être les défenseurs raisonnables d’un système démocratique. Ils étaient forcés de reconnaître un petit problème au départ ; que le parti socialiste n’avait pas été élu pour casser le code du travail. Mais ce qui est frappant, c’est qu’ils ne voyaient pas l’énormité que cela représente pour la science politique. Parce qu’en fait, nous traversons une rupture systémique. Parmi les instruments du droit constitutionnel, on avait la distinction entre le mandat impératif et le mandat représentatif.

    Tout le monde est aujourd’hui d’accord sur le fait que seul le mandat représentatif permet un fonctionnement normal des démocraties libérales, avec des citoyens qui votent, qui élisent des représentants qui prennent des décisions librement à l’intérieur des lignes générales préférées par les électeurs. Or, les intervenants ne semblaient pas se rendre compte que le comportement actuel de François Hollande et du PS suggère l »existence d’un troisième mandat ; le mandat « jemenfoutiste« . Ici, l’élection devient parodique, les électeurs votent, mais il est entendu dans l’esprit du grand parti politique de gauche que ce que dit l’électeur n’a aucune importance, et qu’il a donc le droit de faire exactement le contraire. Ce qui est tolérable à droite, comme Jacques Chirac en 1995, mais avec Hollande, c’est quand même plus compliqué. C’est une rupture. Parce que s’il y a des lois, il y a aussi l’esprit des lois. Actuellement, le respect des règles constitutionnelles formelles nous aveugle sur le fait que l’esprit des instituions est bafoué. Il y a une évolution des mentalités, dans la Ve République, qui fait que le corps électoral ne compte plus. Quelle évolution des mentalités a permis cette dénaturation ? L’article 4 de la constitution nous indique que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, mais là, en pratique, cet article a été aboli. Le parti socialiste participe à la dénaturation du suffrage, c’est un problème constitutionnel.

    C’est à partir de ce cadre conceptuel qu’il faut comprendre l’attitude d’action anormale de la CGT. Je crois que François Hollande ou Manuel Valls ne sont pas conscients du fait qu’ils sont en train de détruire le droit constitutionnel français. Mais je ne crois pas non plus que la CGT soit consciente de ce qu’elle représente. Martinez était calme. Il a indiqué qu’il défendait les salariés et le code du travail. Mais la vérité profonde est que la CGT est en train de défendre la constitution. C’est ça qui est terrible.

    Vous indiquez que le dérèglement politique actuel vous conduit à soutenir les actions de la CGT ?

    Les gens pensent que je suis super à gauche, ce qui est faux, parce que j’ai été membre du parti communiste pendant deux ans lorsque j’étais gamin. Mais j’ai eu, par la suite, une solide carrière anticommuniste, en prédisant l’effondrement de l’Union soviétique, en écrivant « La chute finale » ou en associant le communisme à une variante de la schizophrénie dans « le fou et le prolétaire ». Mon travail sur les systèmes familiaux ramenait le communisme à la préexistence d’un système familial autoritaire et égalitaire.

    Je suis un anti-communiste radical. Donc, si je dis du bien de la CGT, cela ne doit pas être mal compris. C’est la CGT dans sa fonction actuelle de force, nouvelle et inattendue, qui, par effet de vide et de positionnement aléatoire, se trouve défendre la démocratie libérale en France. Nous devons deux choses à la CGT. D’une, plus personne ne nous parle de l’Islam. C’est le transfert du mot radical de l’islamisme vers le militantisme ouvrier. Tous ceux qui croyaient qu’on pouvait faire n’importe quoi en désignant un bouc émissaire sont tout d’un coup, par volatilité, passés au radicalisme de la lutte des classes. La CGT a fait sortir la France de ce tunnel ethnicisant dans lequel le drame des attentats l’avait mise.

    Vous faites référence à l’emploi du mot « terrorisme » employé par Pierre Gattaz lors de son interview au journal Le Monde ?

    Les socialistes ou Pierre Gattaz, c’est pareil. Je commence à avoir la nostalgie de Laurence Parisot, que l’on n’imagine pas sombrer dans cette ineptie. Mais le tunnel ethnique emmenait la France beaucoup plus surement vers les problèmes que l’affrontement actuel sur le code du travail. La deuxième chose est que la CGT et l’hostilité de la population face à la loi El Khomri ont mis le Front national totalement en porte à faux. Depuis le début de cette crise, le FN vasouille. Si le parti socialiste pense que ses électeurs doivent lui obéir, alors on comprend leur concept de pédagogie ; c’est la stratégie du maître qui doit faire comprendre aux enfants, par l’obéissance. Le même problème de crise de représentation se pose à propos du FN. Parce que les cadres du parti sont des gens d’extrême droite, et on l’a senti au moment de la crise. Ils voulaient de l’ordre. Face à un évènement réel, les cadres du FN sont justes des gens très à droite, et ils se foutent de leurs électeurs ouvriers. Le PS méprise son électorat, mais le FN aussi. Même si Florian Philippot a fait du rétropédalage, il était déjà trop tard.

    La menace que fait peser le parti socialiste à la démocratie se voit à travers son attitude face à la liberté d’expression. J’ai vraiment été touché face à la purge à l’Obs, et au licenciement d’Aude Lancelin. Non pas parce qu’elle me permettait de m’exprimer, avec d’autres, parce que je suis un enfant de l’Obs, mais j’ai vu la mise au pas de ce journal par le pouvoir socialiste. J’ai vu, presque en même temps, la suppression de l’émission de Fréderic Taddeï, « Ce soir ou jamais ». Ils osent faire des choses que Nicolas Sarkozy n’aurait pas osé faire. J’ai dit des choses cent fois pires sur Nicolas Sarkozy que sur François Hollande, et je n’ai jamais eu aucun problème. Le PS est probablement plus dangereux pour la liberté d’expression que la droite. Ce n’est pas l’intolérance des gens d’extrême gauche, qui n’en auraient pas les moyens. Les socialistes sont beaucoup plus intolérants, en fait, que les gens de droite. Ce n’est pas un hasard. Si je fais la somme de ce que les socialistes ont fait, en termes de contrôle de la presse, d’inversion des valeurs de la gauche sans tenir compte de leur électorat, le bon concept est un concept violent et doux à la fois ; il s’agit du fascisme rose, le mot rose évoquant la douceur du processus.

    Dans un tel climat, comment percevez-vous l’approche libérale qui se profile au travers des programmes avancés par les candidats à la primaire de la droite et du centre ?

    J’ai senti une crise d’identité de la droite en voyant ses candidats perturbés par le fait que les socialistes n’avaient pas été élus pour faire ça. La droite est en pilotage automatique lorsqu’il s’agit de critiquer la CGT, ce sont des gens de droite et complètement estimables en tant que tels. Mais on sent que ce que fait le PS est un problème pour eux, cela devrait donc être également un problème pour les chercheurs.

    Je peux très facilement faire un numéro sur le thème de François Hollande est « méchant » ou « débile » mais ce n’est pas le problème. Le problème est de savoir pourquoi le PS fait une politique tellement à droite, et surtout sur les implications du détraquage du système politique que cela induit. Cela passe, comme je l’ai déjà dit, par le mot « radicalisation ». Il y a quelques mois, nous avions le radicalisme islamique. On le dénonçait et on le combattait. Mais aujourd’hui, selon les socialistes, tout est radicalisé. Tout le monde est en train de prendre conscience du fait que le parti socialiste, pour des raisons mystérieuses, se comporte comme un parti de droite. Mais cela produit une dérive générale de tout le système politique. Cela pose un problème existentiel d’autodéfinition à la droite classique. Tous les candidats de la droite classique font de la surenchère libérale. C’est un effet du glissement à droite du PS. La question est pourquoi ?Quand on voit la gauche allemande, elle a fusionné avec la droite au gouvernement, la question est donc réglée. En ce qui concerne les Etats Unis, il y a le phénomène Bernie Sanders, mais il ne va pas gagner la primaire. Mais les thématiques de gauche, comme le protectionnisme et les inégalités vont être représentées à droite par le parti républicain, par Donald Trump. Avec une dose d’usage de xénophobie. En Angleterre, tout le débat sur le Brexit se passe à droite, la gauche ne participe pas au débat.

    L’anomalie du système politique français est que les zones d’implantations territoriales de la droite, le bassin parisien, ou la façade méditerranéenne, sont les vieilles zones égalitaires qui ont fait la révolution française. A l’inverse, les zones d’implantation du PS sont les vieilles zones catholiques hiérarchiques, qui pensent que le pouvoir vient d’en haut. Le PS est un parti d’un genre nouveau, organisé comme l’église catholique ancienne. Avec des électeurs qui votent, des députés qui se foutent de ce que votent les électeurs, où les cadres supérieurs du PS se foutent de savoir ce que pensent les députés, et le Président et ceux qui l’entourent se foutent de ce que pense le reste du PS. Il y a, en France, une sorte de détraquage général qui fait que la droite, d’après son implantation territoriale, devrait passer à la gauche du PS. Il y a une erreur de positionnement. L’ensemble des paramètres sont extrêmement volatils. Il y a un an, nous étions dans le terrorisme islamiste et on célébrait l’union nationale, un an après, on est dans la lutte des classes et « les jeunes caillassent les flics ». Il doit y avoir un sens aux choses, mais il faut avant tout constater cette volatilité.

    Vous faites référence à l’électorat de droite. Comment comprenez-vous le fait que Nicolas Sarkozy attire un électorat jeune et plutôt de catégories CSP -, alors que les autres candidats, comme Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire monopolisent les suffrages des CSP + ainsi que des plus de 65 ans ?

    Cela me gêne de le dire, car j’ai donné des preuves de mon hostilité à Nicolas Sarkozy, mais cela suggère qu’il est plus proche du positionnement anthropologique réel de la droite. Enfin, d’une partie de la droite. La droite est tiraillée entre ce positionnement qui est plutôt indiqué par la géographie des valeurs dans le pays et qui tire la droite à gauche, et le vieillissement du pays, qui tire la droite à droite.

    Mais cela veut dire que le système de représentation français est confronté au problème de l’agrégation des volontés électorales. La droite commence à avoir des difficultés à agréger son électorat. Entre une tendance jeune populiste et une tendance -vieux conservateur libéral-.

    La faiblesse démographique allemande a été un moteur de la décision d’Angela Merkel favorisant l’arrivée massive de migrants dans le pays. Le Brexit est alimenté par la crainte des Britanniques de voir toujours plus de migrants intra-européens arriver dans le pays. Les tendances démographiques sont-elles en train de se venger de l’Union européenne ?

    L’Union européenne était un projet fou, tous les démographes savent bien que les sociétés ne sont pas en convergence. Il suffit de regarder les indicateurs de fécondité. Et quand il y a convergence, c’est vers le bas, vers une insuffisance, en dehors des îlots que sont la France, l’Angleterre, et la Scandinavie. Là ou les femmes ont le droit de faire des enfants et d’avoir un travail intéressant.

    La démographie dit d’abord que les nations européennes existent toujours, et quel’unification par la monnaie ne va pas marcher. Ce n’est même pas la peine d’aller plus loin, c’est pour cela que j’avais prédit l’échec de l’euro. C’est donc bien la revanche de la démographie. Les variables démographiques ont la particularité d’être lentes mais irréversibles avec des phénomènes d’accélération quand les ruptures générationnelles se font. C’est très lent avant d’apparaître, mais, en général, quand cela apparaît, c’est trop tard, les problèmes sont d’une telle massivité qu’aucun phénomène migratoire ne va pouvoir les résoudre. En France, on ne le voit pas, parce que le pays n’a pas de problème démographique. L’Allemagne, malgré sa rationalité, est tombée dans le piège du court-termisme économique. Elle est le vrai pays d’immigration en Europe, obsédée par son problème de main d’œuvre. Les destructions opérées par l’austérité dans l’Europe du sud, sont, de ce point de vue-là, fonctionnelles pour l’Allemagne, qui cherche à récupérer la main d’œuvre qualifiée des économies en décomposition. En Allemagne, il manque pratiquement un tiers d’enfants chaque année. Mais là, avec cette immigration massive en provenance de Syrie, d’Irak, et d’Afghanistan, de systèmes patrilinéaires avec des niveaux élevés d’endogamie de départ, cela ne sera pas gérable pour l’Allemagne. Cela va produire des phénomènes de ségrégation, de stratification, de violence. Mais il ne faut pas sous-estimer le pragmatisme allemand. La société allemande pourra s’organiser mais le prix à payer sera l’émergence d’une société de castes, avec un système politique et policier extrêmement dur. Tout est possible.

    Sources :   yetiblog.org &   et  Atlantico (propos recueillis par Nicolas Goetzmann)

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  • 7 JUIN 36, VICTOIRE DES SALOPARDS EN CASQUETTE !

     Jamais autant d’avancées sociales n’ont été obtenues d’un seul coup. Congés payés, semaine de 40 heures, convention collective, libre exercice du droit syndical, contrat de travail, augmentation des salaires jusqu’à 15%… « VICTOIRE SUR LA MISÈRE ! », titrait Le Peuple : « 8 MILLIONS DE SALARIÉS OBTIENNENT SATISFACTION ».

    Grâce au combat des nôtres, les « salopards en casquette » comme les appelaient les Gattaz de l’époque, nous bénéficions toujours aujourd’hui des conquêtes sociales remportées grâce aux grèves et aux occupations spontanées du printemps 1936.

    C’est aux législatives du 03 Mai 1936 que le Front Populaire l’a emporté. Mais de peu et avec un programme assez limité. Mais le mouvement social ne s’est pas arrêté là. Une immense vague de grèves spontanées avec occupation s’est imposée en exigeant des réformes sans précédent. Syndicats et partis ont dû suivre cette formidable mobilisation. Le gouvernement d’union de la gauche a dû écouter le mouvement social et transformer les revendications en autant de lois.

    Aujourd’hui c’est l’inverse. Un gouvernement « socialiste » s’emploie à détruire ces acquis en imposant brutalement par la ruse et par la force sa « Loi Travail », combattue depuis trois mois par un vaste mouvement social.

    HOLLANDE, VALLS, MACRON, TROIS IMPOSTURES PAR JOUR

    Pour cet anniversaire du Front Populaire, leurs conseillers en com’ se sont surmenés mais c’est encore raté :

    - grève partout contre la Loi Travail, notamment à la SNCF à quelques jours de l’Euro de foot. Au journal La Voix du Nord, le 07 juin, François Hollande cite le leader communiste de 1936, Maurice Thorez, « IL FAUT SAVOIR ARRÊTER UNE GRÈVE ». Mais Hollande oublie de citer la suite : « DÈS QUE LA SATISFACTION A ÉTÉ OBTENUE ».

    - Manuel Valls, acharné à imposer la Loi Travail en déployant une répression policière brutale, célèbre avec lyrisme les accords Matignon le 07 juin, tout en faisant tout ce qu’il peut pour en détruire l’essentiel.

    - Emmanuel Macron inaugure un timbre poste à la mémoire du Front Populaire. Il choisit judicieusement la poste de Montreuil (93) dont le maire communiste Patrick Bessac refuse de le recevoir. Huées, sifflets. Malgré les forces policières qui l’entourent, il se prend un œuf sur la tête.

    LES ACCORDS MATIGNON

    « Nous avions pour nous la force et nous pouvions parler haut », dit Benoît FRACHON (CGT) face à Alfred LAMBERT-RIBOT, du Comité des Forges, dans ce document d’anthologie !

    Extrait de l’émission PANORAMA du 15 juillet 1966 : « Il y a 30 ans, le Front populaire » :

     07 JUIN 36, VICTOIRE DES SALOPARDS EN CASQUETTE ! par Là-bas si j'y suis

     source: a-bas.org/la-bas-magazine/

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  • Billet Rouge-NOUS SOMMES DE CEUX QUI MANIFESTENT ! défendons la démocratie avec la liberté de manifester !L’ ombre de la francisque plane sur l’Elysée et Matignon.

    F. Hollande et M. Valls menacent d’interdire les manifs au prétexte que des bandes de cagoulés sèment la violence devant une police complice qui attend que les images des JT soient en boîte avant d’intervenir.
    Mais nous savons depuis toujours que ces provocateurs sont les alliés objectifs et souvent subjectifs des pouvoirs réactionnaires.

    La stratégie de la tension à toujours été utilisée par les pouvoirs pourris du grand capital.

    Mais dans le contexte de accéléré que connaît notre pays et toute l’Europe le discours de l’exécutif, matraqueur et menaçant, est inquiétant.

    Une menace grave pèse sur les libertés démocratique et sur le mouvement ouvrier qui en est le défenseur et le promoteur dans toute notre histoire.  Valls dont le modèle est Clemenceau, le fusilleur des ouvriers en grève qui jeta en prison les dirigeants de la CGT, veut-il imiter son modèle ? Il se heurtera à la riposte de tous les républicains hérissés par ses attitudes mussoliniennes.

    A l’heure où s’accélère la fascisation construire un vaste Front Anti-faciste, Populaire,  Patriotique et Écologique est une impérieuse nécessité.

    Nous y contribueront en manifestant partout en nombre et déterminés dès la semaine prochaine. En répondant présents massivement aux appels à la mobilisation de l’intersyndicale les 23 et 28 juin, en continuant les actions de blocage du profits.

     

    le 16 juin 2016

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  • Dissuasion nucléaire. Une torpille signée Paul Quilès, ex-ministre de la Défense (LT-16/06/2016)L'ancien ministre de la Défense entre 1985 et 1986, Paul Quilès, intervenait hier à Brest, à l'invitation de l'Université européenne de la paix. Dans son collimateur, la dissuasion nucléaire et l'absence de débat sur le sujet.

    Vous avez été ministre de la Défense sous Mitterrand. Quelle était votre position, à l'époque, sur la dissuasion nucléaire ?
    Je récitais le catéchisme. Je répétais les formules toutes faites que je dénonce aujourd'hui, dans un monde qui a profondément évolué.

    Qu'est-ce qui vous a fait changer radicalement de position ?
    N'allez pas croire que je disais « amen » à tout. Je posais déjà des questions quand j'étais ministre de la Défense mais je recevais peu de réponse. Un peu comme une religion où l'on ne discute jamais de l'existence de Dieu. Ce n'est pas vraiment moi qui ai changé mais le monde et la justification de cette arme de dissuasion dans des contextes géostratégiques qui ne justifient plus le maintien de la bombe nucléaire et sa doctrine.

    Y a-t-il urgence aujourd'hui à renoncer à l'arme nucléaire ?
     Dans le monde, la tendance actuelle est au réarmement et à la sophistication des armes, après une certaine diminution des stocks nucléaires. Faut-il rappeler que l'on est passé à plusieurs reprises au bord de la catastrophe nucléaire majeure ? Comme en 1983 où un opérateur russe a évité de justesse que la machine de destruction ne s'emballe. On peut dire que l'humanité doit son salut à la chance plutôt qu'à la responsabilité des politiques et des militaires.

    Les députés et les élus locaux vous suivent-ils dans votre démarche ?
    C'est très difficile d'engager la discussion. Hier, sur dix invitations, deux sont venus à ma rencontre. Le poids des lobbies est énorme. (...).

    Certains ministres actuels vous écoutent-ils ?
    Aucun. Il ne faut surtout pas embêter le Président sur ce sujet.

    Vous savez combien la question est également brûlante à Brest...
    Oui, elle l'était aussi à Plogoff au début des années 80 et la centrale nucléaire n'a pas vu le jour.

    Pourquoi défendez-vous un débat raisonné et une évolution progressive ?
    Puisque sinon, le changement ne se fera pas. Il faut commencer par abandonner la composante nucléaire aérienne et réfléchir à une diminution de la force de frappe embarquée à bord des sous-marins. Il faut aussi imaginer la reconversion de ce nucléaire militaire. Dire que l'impact économique serait trop important revient à tuer le débat sur le sujet.

     
     
    Recueillis par Stéphane Jézéquel
     

    source : letelegramme.fr
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  • ILLUSTRATION

    Qu’un gouvernement bousculé et ses médias utilisent les violences commises en marge d’une manifestation pour la discréditer et détourner l’attention est un classique du genre. Sur ce point, on fut servi le 14 juin : les incidents qui se déroulèrent devant l’hôpital Necker furent exploités ad nauseam.

    Mais que se passa-t-il réellement devant l’hôpital Necker ce jour-là ? Le problème pour les autorités politiques et leurs prêcheurs médiatiques, c’est que désormais, tout ou presque est filmé. Et qu’il est difficile de faire tenir les bobards et la propagande mensongère très longtemps.

    Dans la vidéo du journaliste Pierre Trouvé qui suit, à partir de la minute 4:20, on voit nettement comment chaque vitres de la baie vitrée est attaquée à la masse par UN SEUL INDIVIDU, froidement, méthodiquement, ultra rapidement, avant que celui-ci ne s’évanouisse dans la nature. Travail de pro, serait-on tenter de conclure.

    De fait, les photos prises après les incidents confirment le constat : un seul impact par vitre.

    PHOTO

    La défense grossière d’un pouvoir de plus en plus contesté

    On est bien loin de l’attaque en règle d’un hôpital pour enfants, caillassé par des hordes de casseurs, encore moins par des manifestants, ivres d’on ne sait quel rage, et mal contrôlés par un service d’ordre syndical accusé par le Premier ministre d’ « attitude ambiguë ».

    On peut par contre se demander — sans pour autant s’étonner vraiment, ni s’en émouvoir — comment aucuns membres des forces de l’ordre régulières chargées de prévenir les débordements n’aient été en mesure de parer ces gestes imbéciles, d’autant qu’elles étaient à proximité.. Des témoins feraient d’ailleurs état d’un rang de policiers entre le gros de la manifestation et les façades de l’hôpital Necker (info à confirmer à l’heure qu’il est).

    On ne s’attardera pas ici à multiplier les exemples de déclarations, trop grosses et répétées pour être honnêtes, proférées par le pouvoir et ses chroniqueurs attitrés pour exploiter l’incident Necker. Pour stupides et grotesques que soient leurs attaques, elles sont à la mesure de leur panique devant la contestation grandissante de leur autorité.

    Car il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu’au-delà de la loi Travail, ce sont désormais les autorités en place qui sont mises sur la sellette. Et qu’elles le sentent.

    source: yetiblog.org

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