Revue de presses des luttes :
En Moselle, l’usine Smart passe officiellement aux 39 heures payées 37
Démonstration de ce qui attend tous les travailleurs avec la Loi Travail, l’usine automobile Smart d’Hambac est passé au 39 h payé 37, et même en réalité 35. De fait, l’usine était déjà passé au 37 h, avec une augmentation de salaire ne compensant pas les heures supplémentaires.
Le patronat c’est appuyé sur un referendum consultatif- une mesure mise en place pour toutes les entreprises avec la Loi Travail – pour faire passer cette diminution du salaire horaire, avec un vote reposant sur le chantage à l’emploi. Cette réduction du salaire horaire et augmentation du temps de travail hebdomadaire concerne les ouvriers depuis le 30 septembre à minuit. Les cadres qui ont permis à la direction de l’entreprise d’emporter le résultat du referendum ne seront concernés par une réduction des jours de RTT que début 2017. Si 74% des cadres et agents de maitrises avaient voté oui, 61% des ouvriers s’étaient opposés à la casse des salaires. Diviser pour mieux régner. La direction s’est engagé – mais on sait bien ce que valent ce genre de promesses – à ne pas supprimer d’emplois pendant 3 ans.
La CGT et la CFDT – majoritaires dans l’entreprise – ont mis leur véto à ce projet patronale. Mais le chantage à l’emploi s’est poursuivi – en pleine lutte de classes lancée par l’UE et conduite par le gouvernement Valls avec la Loi Travail – la direction faisant signer individuellement des avenants aux contrats de travail des salariés. On se doute de la façon dont le patronat a arraché ces signatures.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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Alphacan : 92 postes vont être supprimés
Un nouvel exemple de dépeçage d’une entreprise industriel : le capitalisme est l’ennemi de la production !
Le site de Gaillac (Tarn) va perdre plus de deux tiers de ses effectifs. /
En juillet dernier, les représentants syndicaux CGT craignaient déjà les annonces qui pourraient être faites lors du comité central d’entreprise (CCE) d’Alphacan. Installée à Gaillac et spécialisée dans les menuiseries PVC, la société emploie sur le site tarnais plus de 130 salariés. Leur inquiétude était fondée. Le CCE qui s’est tenu hier matin a fait l’effet d’un coup de massue. L’entreprise gaillacoise va perdre 92 postes soit plus des deux tiers de l’effectif.
«Optimiser les activités»
Pour la direction d’Alphacan France, il s’agit d’un «plan de relance industrielle qui vise à organiser sa production, maintenir ses trois sites et optimiser les activités de chacun d’entre eux». Pour le syndicat et ses représentants, c’est un véritable démantèlement de l’entreprise qui pourrait aller jusqu’à la fermeture du site.
Alphacan France possède trois sites de production (Gaillac, Chantonnay et Sablé-sur-Sarthe) pour 280 salariés. Avec ce plan, Olivier Benferhat, son PDG, veut «réduire les coûts, optimiser les process et spécialiser les sites».
Jusqu’à présent Gaillac, où se trouve le siège social de l’entreprise, conservait une activité d’extrusion du PVC (fabrication de fenêtres) et une activité de plaxage (décoration). Le projet est de regrouper l’extrusion à Sablé-sur-Sarthe pour ne conserver que le plaxage à Gaillac. «Avec le départ de l’extrusion , c’est aussi les services annexes comme la maintenance ou l’outillage qui s’en vont», indique un élu CGT du CCE. D’où la disparition de 92 postes. Il ne restera plus qu’une quarantaine de postes entre l’administratif et la vingtaine de salariés à l’activité plaxage.
Chronique d’une mort annoncée
Un pôle «recherche et développement» serait installé à Gaillac mais la direction n’a pas donné d’effectifs.
Pour les délégués syndicaux, c’est la chronique d’une mort annoncée. «Gaillac était le site le plus important. On va se retrouver avec un petit effectif salarié sur un terrain de 10 ha.»
Pour combien de temps ? Alphacan était un fleuron de l’industrie gaillacoise. On a compté plus de 250 salariés il y a 20 ans. Le personnel est abattu. On les informe au fur et à mesure que les équipes arrivent.».
Pour les syndicats, cette situation est en grande partie liée à «l’incompétence des dirigeants qui se sont succédé». Le groupe dont les effectifs à travers le monde ont atteint plus d’un millier de salariés est passé, ces dernières années, dans les mains de fonds de pension. Il est actuellement propriété du fond OpenGate, un champion de la chimie qui a repris Kem One en 2013 au financier américain Gary Klesh. Les syndicats ont toujours dénoncé les gestions financières de ces fonds.
Cette nouvelle restructuration est la plus lourde de conséquence pour le site de Gaillac. On ne connaît pas encore la façon dont les 92 postes seront supprimés et les propositions qui seront faites aux salariés. Des débrayages sont annoncés.
Hôpital d’Albi: la CGT dénonce la suppression de 20 lits du service de soins et de réadaptation
Le syndicat annonce des actions dans les jours à venir.
Le syndicat CGT de l’hôpital d’Albi s’inquiète de la suppression du service de soins et de réadaptation de l’hôpital (SSR). «La direction a convoqué les agents du SSR pour leur annoncer que le CH Albi se débarrassait des 20 lits de son service de soins et de réadaptation au profit du centre de rééducation de l’UMT à Albi. Ce qui signifie que l’offre de soins publique en moyen séjour disparaîtra du bassin albigeois» s’indigne le syndicat. La CGT appelle à une mobilisation «pour continuer d’accueillir des personnes fragilisées et vulnérables et de leur proposer une prise en charge de qualité.» Le transfert de ces lits en secteur privé aura pour conséquences selon le syndicat, une «sélection de patients» qui seront soumis à la nouvelle tarification à l’activité. La CGT indique avoir écrit à la ministre de la Santé et à l’ARS (Agence régionale de santé). Elle a aussi lancé une pétition en ligne (sur change.org) et sur papier intitulée: « Fermer des lits, c’est supprimer des vies ».
22.000 postes supprimés dans les hôpitaux d’ici fin 2017
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Le plan d’économies pour les hôpitaux révélé vendredi par « Challenges » est de 3 milliards d’euros sur trois ans.
Le budget des hôpitaux jusqu’en 2017 s’annonce serré-serré : quelque trois milliards d’euros d’économies sont prévues, dont 860 millions issus de la « maîtrise de la masse salariale », ce qui doit se traduire par la suppression de 22.000 postes, soit 2% des effectifs.
Le ministère de la Santé ne communique pas vraiment sur le sujet, évoquant « non pas une réduction des dépenses mais une évolution maîtrisée de l’augmentation des dépenses » mais « Challenges », qui a publié l’information vendredi, a pu consulter le document interne qui détaille cette « évolution maîtrisée ».
Trois milliards sur trois ans, ce n’est pas rien. Dans le détail, 1,2 milliard d’euros doit être économisé grâce à une mutualisation des achats des hôpitaux et une obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs. Une baisse de prix des médicaments doit par ailleurs permettre de dégager 350 millions d’euros, alors que des rapprochements entre hôpitaux voisins doivent permettre d’économiser 450 millions d’euros.
Non-remplacements des départs à la retraite
On trouve aussi dans ce document le développement de la chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire sans nuit passée à l’hôpital, pour une économie de 400 millions ou la réduction des durées d’hospitalisation pour 600 millions d’euros.
Mais le sujet vraiment explosif, c’est bien cette fameuse « maîtrise de la masse salariale » grâce à la suppression de 22.000 postes pour une économie de 860 millions d’euros. Cette réduction de la masse salariale – puisque c’est ainsi que ça s’appelle vraiment – ne se fera bien entendu pas par des licenciements. Comme cela se fait souvent, il s’agira essentiellement de non-remplacements des départs à la retraite. Mais n’oublions pourtant pas qu’au passage, des vacataires intérimaires pourront, eux, se voir remerciés.