• Mouvement pour la rupture. Il se structure à Brest  (LT 24/11/2016)Les principaux animateurs du Mouvement pour la rupture de Brest : Patrick Le Tuhaut, Roger Calvez, Quentin Marchand et Sébastien Cojean. 

     
    Le 5 novembre dernier, à Paris, naissait officiellement le Mouvement pour la rupture avec l'Union européenne et la Ve République, porté par 507 délégués territoriaux, dont quatre Brestois. Membres du Parti ouvrier indépendant démocratique ou du Parti de Gauche, ils s'emploient aujourd'hui à diffuser cet appel sur Brest. Ainsi vient de naître un Comité de liaison des étudiants pour la rupture, à la fac Segalen, qui milite notamment contre la sélection à l'entrée du Master 1. Plus largement, le Mouvement brestois pour la rupture arpente les marchés pour faire signer un appel à rompre avec l'Union européenne et la Ve République, et une réunion publique est en préparation pour le début d'année prochaine. « L'Union européenne et la Ve République sont des carcans qui nous imposent l'austérité, comme on le voit avec les coupes budgétaires en préparation à Brest métropole et bafouent la démocratie avec l'utilisation du 49.3 », revendiquent les membres du Mouvement.
     
    Contact Courriel, mouvement.rupture.brest@gmail.com

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  • Les deux écoles d'ingénieurs Mines à Nantes et Télécom Bretagne à Brest et Rennes ne feront plus qu'une au 1e r janvier 2017. Cette fusion dont l'objectif revendiqué est « de créer une école attractive » inquiète des salariés finistériens qui débrayaient hier. Ils redoutent la perte d'identité et d'attractivité du site brestois.
     
    Le nouveau logo est déjà prêt, et le nouveau nom aussi. La future école issue de la fusion des Mines Nantes et de Télécom Bretagne s'appellera IMT Atlantique Bretagne - Pays-de-la-Loire. Évoquée la première fois il y a trois ans, cette fusion deviendra réalité au 1e r janvier 2017. Elle fait suite à la réflexion engagée par le ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, sur les évolutions les plus pertinentes de ses écoles, avec l'ambition d'apporter les meilleures réponses aux attentes des étudiants, des entreprises et des pouvoirs publics. Hier, à Rennes où Télécom Bretagne a aussi une antenne, le Conseil d'école du site brestois a donné un avis positif à cette fusion qui doit encore être validée par le conseil d'administration de l'Institut Mines Télécom. Du côté des deux directions nantaise et brestoise, plutôt que de parler de fusion, on préfère insister sur « la création d'une nouvelle école ». Que ce soit en matière de formation ou de recherche, la nouvelle entité recrutera pour un même cursus d'ingénieur généraliste et un seul diplôme. La première promotion devrait être intégrée en septembre 2018.
     
    Une école positionnée sur les enjeux du XXIe siècle
     
    Dans la corbeille des mariés, Mines Nantes apporte les sciences et technologies de l'information, de l'énergie, et de l'environnement, tandis que Télécom Bretagne fournira son expertise dans le numérique : systèmes de communication, traitement de l'information, génie logiciel, sécurité, imagerie médicale et satellitaire. En scellant ainsi leurs destins, les deux directions affichent l'ambition de devenir l'établissement d'enseignement supérieur français de référence à l'international sur la combinaison de l'énergie, de l'environnement et du numérique, en étant le premier à se positionner à la croisée des enjeux techniques et sociétaux majeurs du XXIe siècle. Les deux établissements prévoient aussi de partager leurs relations avec le monde industriel et les universités internationales. « Dans le paysage global, aujourd'hui, il faut atteindre une certaine dimension. Cette union doit permettre de rester dans la compétition internationale, et c'est un vrai plus en termes de visibilité », estime Pierre Karleskind, vice-président de Brest métropole en charge de l'enseignement supérieur.
     
    Une concurrence fatale au site brestois ?
     
    Cette fusion ne fait pourtant pas que des heureux. À l'initiative de Sud Solidaires, un débrayage, hier, sur le site du Technopole Brest-Iroise à Plouzané, où est implanté Brest Télécom, a réuni près de 70 salariés (sur 350, dont 60 % d'enseignants-chercheurs). Pour Gérald Ouvradou, « cette fusion fait peser de sérieux risques sur la pérennité du site brestois ». Si des économies d'échelle n'ont pas été évoquées, les grévistes redoutent « une dilution de l'identité de l'école et une perte de l'image d'excellence de la formation au numérique mais aussi la mise en concurrence de sites aux contextes géo-économiques très différents ». « Attirer des étudiants à la pointe du Finistère n'était déjà pas chose aisée, en allant vers le diplôme unique, on va souffrir la comparaison du fait de l'éloignement », prédit Philippe Gravey, enseignant-chercheur, qui rappelle le rôle pionnier qu'a joué ce campus pour le dynamisme de la pointe Bretagne. Et alors que les enseignants sont susceptibles à l'avenir d'exercer sur les trois campus, la distance est aussi pointée comme un sérieux handicap, surtout « avec la mauvaise liaison ferroviaire entre les deux villes ». Dans l'énumération, les personnels grévistes redoutent « une perte de la culture d'entreprise ». En avril dernier, 70 % des salariés du site de Brest avaient répondu à un sondage, et 77 % de ceux-là s'étaient prononcés pour l'abandon ou le report de cette fusion. La CFDT, syndicat majoritaire, qui n'appelait pas à débrayer hier, avait elle-même demandé un moratoire d'un an. « Il faut savoir que la situation statutaire des personnels est très différente d'un site à l'autre. Or, les directions ne disent rien sur la façon dont elles envisagent de faire converger ces statuts », reproche Sud Solidaires. À cette fusion, les syndicats auraient préféré une collaboration renforcée, et la mise en place d'une passerelle dans les cursus d'étudiants.
     
    Jean-Luc PADELLEC

    source: letelegramme.fr
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  • Billet Rouge-Le nouveau Thiers s'appelle Fillon-Par Floréal (IC.fr 23/11/2016)Il a derrière lui les réseaux extrémistes de la « Manif pour tous » ; d’ailleurs, c’est un pratiquant assidu, même s’il bouche ses oreilles quand l’officiant lit le passage de l’Evangile qui affirme qu’ « il est plus facile au chameau de passer par un trou d’épingle qu’au riche d’entrer dans le Royaume des cieux »…

    Il a derrière lui toute la banlieue guindée de l’Ouest parisien, ces villes nanties où les villas succèdent aux immeubles de standing, où l’agriculture maraîchère et les usines ont été éradiquées, où l’on ne voit ni un pauvre, ni un chômeur (pardon, un « assisté ») ni un syndicaliste : seulement quelques immigrés vidant les poubelles et priés de se faire oublier. Une élégante banlieue verdoyante et aérée où l’Express (ou l’Obs, mais ça ne vaut pas plus cher) est le journal le plus à gauche, et où le sentiment de l’injustice ne s’éveille que lorsqu’il faut payer quelques impôts (c’est si dur de partager un peu !), que lorsque le percepteur ou l’inspecteur du travail – ces maudits « fonctionnaires » – viennent fourrer leur nez « inquisiteur » dans certains comptes patriotiquement fixés au Luxembourg. Un milieu américanisé où les bulletins municipaux comportent illégalement des pages en anglais, où les primaires de la droite mobilisent une majorité de la population blanche, mâle et quinquagénaire. Ces villes propres sur elles, qui ont toujours tenu Versailles pour la vraie capitale française et où l’on maudit du soir au matin la minable « exception française » héritée de l’affreux Robespierre, des pyromanes communards, du « Moscoutaire » Thorez, du désolant CNR et de l’abominable Mai 68. Des lieux où Giesbert (Franz-Olivier) ne choque personne quand il compare la CGT à Daech et où l’on approuve M. Gattaz quand il déclare, à son arrivée à Pékin, qu’il est heureux de quitter la « France communiste » pour la « Chine libérale ». Des lieux si policés où le « patriotisme » consiste, entre deux délocalisations, trois spéculations et quatre privatisations, à célébrer du soir au matin Frau Germania, Mistress Thatcher et l’Oncle Sam réunis. En longeant les bords de Seine, j’ai ainsi pu voir de mes yeux ces panneaux électoraux publics recouverts d’affiches de Fillon grandeur nature, en posture de cow-boy prêt à dégainer, les affichettes de ses rivaux Juppé ou Le Maire étant, elles, rageusement déchirées…

    Son programme ? tout reprendre aux petites gens, casser les très modestes acquis civilisationnels gagnés au prix du sang par notre peuple, retraites, Sécu, statuts publics et conventions collectives, services publics subsistant encore après des décennies de ravage maastrichtien, Code du travail, durée légale du travail, SMIG, indemnités chômage déjà si chichement distribuées et si durement fliquées. Avec en sus l’augmentation générale de la TVA, payée par tous, et, – car une classe égoïste n’est jamais si bien servie que par elle-même, la baisse de l’impôt sur le revenu (le plus juste pourtant, et le plus « re-distributif »), la suppression de l’impôt sur la fortune, le dégrèvement fiscal et social massif du patronat jamais satisfait des cadeaux somptueux que lui a accordé le MEDEF, et j’en passe. Et bien entendu, ce seront les mêmes qui riront de pitié si vous dites devant eux que la lutte des classes n’a jamais été si évidente que de nos jours !

    Si ce programme-là passe, la pauvreté explosera, la précarité se généralisera, la vie deviendra encore plus dure, voire infernale, pour, non pas « les plus démunis », comme disent les douairières du PS qui ont enfanté le monstre froid du fillonisme à force de courbettes devant le MEDEF, devant l’UE, devant l’OTAN, devant les banquiers à la Macron, mais pour l’ensemble de la classe travailleuse : que 90% des gens vivent plus mal, ce n’est pas gênant, voyez-vous, pour la « démocratie » telle qu’ils la conçoivent, eux et leurs chiens de garde médiatiques. D’ailleurs cette « démocratie » est parfaitement verrouillée : au second tour, si une candidature franchement insoumise ne vient pas percuter la donne, Fillon affrontera Le Pen qui, comme lui, est en réalité pro-capitaliste, pro-UE et pro-euro (le préalable de sa « sortie concertée de l’euro » avec les 27 pays de l’UE réduit à néant sa démagogie anti-UE), mais qui ne manquera pas, lors du débat de second tour, de poser à l’avocate des petites gens broyés par le programme Fillon. Belle démocratie en effet, que verrouille la carence de la gauche établie, totalement ralliée à la « construction européenne » et qui permettra seulement au peuple français de trancher entre deux candidats de guerre civile et de fascisation (on commence par les jeunes des quartiers-ghettos : « option bleu marine » – ou par la curée de la fonction publique – option bleu étoilée – ?) froidement déterminés à mater définitivement le peuple des Sans Culotte, du Front populaire et de la « Chanson de Craonne ».

    Bref, l’Anti-France versaillaise, secondée au besoin par l’Anti-France vichyste en embuscade, l’Anti-France haineuse, arrogante, bouffie de suffisance et de petits rictus méprisants à la Balladur, vient de se choisir un chef pour mener la guerre civile anti-ouvrière et pour réussir ce que Sarkozy n’avait pu qu’entreprendre : araser la France rebelle de Ferrat, la « Doulce France » rêvée par les chansons de geste, la France des Lumières communes, bref, la France tout court, et cela, je vous prie, aux cris de « vive la France » et de « vive la République ! ».

    Merveilleux cadeau de départ du PS moribond dont il faut du moins espérer qu’après tout le mal qu’il a fait pendant cinq ans, il ne parvienne pas à maintenir sa domination sur le flanc gauche de la société en brandissant comme d’habitude l’épouvantail de la droite dure et du FN… que sa politique n’a cessé de faire monter !

    A nous d’en tirer toutes les conclusions pratiques en rompant l’attentisme électoral pour aller aux luttes, en déployant à la porte des usines notre programme franchement communiste et 100% anti-UE, et en faisant en sorte qu’au soir du 1er tour, le PS maastrichtien ait perdu la mortelle hégémonie sur le camp progressiste que Mitterrand avait conquise sur Marchais le 10 mai 81…

    A nous surtout de comprendre à temps, après des décennies de « mutation » réformiste, de « repentance » anti-léniniste et de blablabla « euro-constructif » qui ont affaibli nos défenses immunitaires, que le camp du travail et du progrès ne défera pas l’étau mortel du fillonisme et du lepénisme sans nous réarmer politiquement, syndicalement et idéologiquement.

    C’est à quoi travaille notre PRCF que de vrais résistants ne doivent plus tarder à aider concrètement, et pourquoi pas, à rejoindre !

    Floréal, le 23/11/2016

    source: initiative-communiste.fr

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  • Entre 700 et 1 000 personnes se sont rassemblées à Paris pour réclamer une rémunération à la hauteur de leurs cinq années d’études et de leur master.

    Des centaines d’infirmiers anesthésistes et étudiants ont manifesté jeudi 24 novembre à Paris.

    Les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) et les étudiants étaient appelés à faire grève jeudi 24 novembre par l’intersyndicale SNIA-CGT-FO-Aneia pour réclamer de meilleurs salaires, à la hauteur de leurs cinq années d’études et de leur master.

    « IADE en colère » : à Paris, entre 700 personnes, selon la police, et 1 000, selon les syndicats, se sont rassemblées à proximité du ministère de la fonction publique avant de se rendre au ministère de la santé. Dans la matinée, quelque 200 manifestants en blouses bleues, calot sur la tête, avaient attendu d’être rejoints par leurs confrères venus de province. A Grenoble (Isère), 40 personnes se sont réunies devant le CHU.

    Aucun taux de grévistes n’était disponible dans l’immédiat, les syndicalistes dénonçant néanmoins des assignations « abusives » de personnels dans les hôpitaux.

    « On se bat pour être payés à notre juste valeur, c’est-à-dire au même niveau que les autres professions de l’hôpital qui sont à bac + 5 comme les psychologues, les sages-femmes, les attachés d’administration hospitalière », a résumé Yoann Zafiriou, qui exerce dans l’établissement grenoblois.

    « 800 euros de moins que les autres professions mastérisées »

    Pour devenir infirmier anesthésiste, il faut suivre une formation d’infirmier de trois ans et justifier d’une expérience d’au moins deux ans avant d’accéder à une spécialisation complémentaire de deux ans également, soit cinq années d’études au total. Mais si la profession, « à bac +5 depuis quarante-cinq ans », a officiellement obtenu un grade master en 2014, « les grilles salariales » n’ont toujours pas suivi, s’indigne Vincent Porteous (CGT), venu à Paris de Lille. « En début de carrière, un infirmier anesthésiste touche 1 700 euros net, et 2 900 en fin de carrière », soit « 800 euros de moins que les autres professions mastérisées », détaille Marco Cova, du syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA), de Montpellier.

    Des avancées ont été obtenues auprès du ministère de la santé depuis une précédente mobilisation au mois de mars, qui avait rassemblé entre 1 700 et 3 200 manifestants dans la capitale. Un décret à paraître « reconnaît » ainsi et « sécurise un peu plus nos compétences, notre autonomie encadrée », détaille M. Cova. Mais celles-ci doivent désormais être reconnues financièrement, estiment les manifestants. Or, le ministère n’a pour l’heure proposé que des « augmentations comprises entre 50 et 90 euros », regrette la CGT. Le ministère, qui a reçu une délégation, soumettra de « nouvelles propositions » aux syndicats dans une dizaine de jours, selon M. Porteous, « extrêmement déçu ».

    source: lemonde.fr

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    Les Russes n’oublieront jamais ce soldat breton (OF-soir 23/11/2016)

    Originaire de Messac, en Ille-et-Vilaine, Gaël Taburet est le dernier aviateur survivant du régiment Normandie-Niemen. Il a combattu en Russie durant la Seconde Guerre mondiale. Les Russes témoignent encore toute leur gratitude à cet homme de 97 ans.
     

    Les Russes n’oublieront jamais ce soldat breton (OF-soir 23/11/2016)

    Un coup de fil de l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, pour ses 97 ans, le 12 novembre. Une lettre du colonel Fetissov, ancien pilote de chasse, pour lui signifier la gratitude de la Russie. Pourquoi tant d’égards pour le Breton Gaël Taburet, originaire de Messac (Ille-et-Vilaine), aujourd’hui en retraite sur la Côte d’Azur ?

    « C’est le dernier aviateur survivant du régiment Normandie-Niemen (1), composé de 99 pilotes mis à disposition de Staline par le Général de Gaulle pour combattre sur le front de l’Est, durant la Seconde Guerre mondiale », répond René Gaudart, auteur d’un livre (2) consacré à l’escadron, dont son oncle, Roger Penverne, était membre.

    « Les Russes n’oublieront jamais »

    De fin 1942 à 1945, l’aviation française a soutenu l’Armée rouge face à l’Allemagne nazie : « Le régiment était composé de volontaires à un moment où les Soviétiques étaient en position de vaincus », ajoute René Gaudart. Documentaliste du mémorial Normandie-Niemen, situé au Bourget, près de Paris, Yves Donjon, auteur de Ceux de Normandie-Niemen (3), précise : « Ils ne sont pas venus par conviction politique, mais parce que cela offrait une possibilité de continuer à combattre. »

    Les Russes n’oublieront jamais ce soldat breton (OF-soir 23/11/2016)L’aviateur français reçoit régulièrement des nouvelles de Russie. (Photo : DR)

    Près de la moitié des aviateurs sont morts au combat : « Quarante-deux ne sont jamais revenus, indique René Gaudart. Les Russes n’oublieront jamais. C’est un lien éternel entre les deux pays, même en période de tensions géopolitiques », dit-il, faisant notamment allusion au rôle, aujourd’hui, des Russes en Syrie et dans les bombardements d’Alep. Yves Donjon confirme : « Ce n’est pas une poignée de pilotes qui allait changer la guerre, mais le symbole est très fort. »

    Culte des vétérans

    La participation du Breton Gaël Taburet, tombeur de plusieurs avions allemands, en fait donc un héros : « Les Russes sont très attachés au devoir de mémoire et au culte des vétérans, beaucoup plus qu’en France. Le rôle des membres du Normandie-Niemen, les « chouchous » là-bas, est notamment mentionné dans les livres scolaires d’histoire.

     

    Les Russes n’oublieront jamais ce soldat breton (OF-soir 23/11/2016)Alexandre Orlov (au centre), ambassadeur russe en France, a rendu visite à Gaël Taburet (au premier rang), en 2015. (Photo : DR)

    Des descendants de ce régiment ont participé à un voyage en Russie, en mai dernier. « L’accueil a été démesuré et très chaleureux », raconte René Gaudart.

    Quant à Gaël Taburet, il a poursuivi sa carrière militaire après la guerre jusqu’en 1963. Il obtiendra le grade de colonel ainsi que diverses distinctions militaires et la Légion d’honneur. Aujourd’hui « très fatigué », selon sa femme Jeanine, il reçoit « régulièrement des nouvelles de la Russie, notamment de lycées ».

    En 2015, l’ambassadeur Alexandre Orlov était venu lui rendre visite (photo). « Ils donnent beaucoup de médailles, les Russes, plaisante sa compagne. Ces marques de reconnaissance font plaisir à mon mari. »

    Léo SCHMITT
    Ouest-France -édition du soir-23/11/2016

     (1) Un mécanicien est également toujours en vie, André Peyronie, né à Albi (Tarn).

    (2) Pilotes du Normandie-Niemen, de la famille Gaudart. 24,35 €, disponible dans les Fnac et espaces Leclerc.

    source: Ouest-France -édition du soir-23/11/2016

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    Les croix vertes qui symbolisaient la lutte des Minerve sur les ronds-points ont disparu, mais c'est la mort dans l'âme que les ex-salariés ont appris, hier, le rejet de l'offre de reprise de l'Italien Terminio Frutta par le tribunal de commerce de Lorient. Le savoir-faire des Minerve est donc définitivement enterré. L'outil industriel sera mis aux enchères.
     
    Du dépit. De la fatalité. Et puis, un sentiment de révolte. « On n'est pas des chiens ! ». Il est 14 h et une colère froide se déverse sur le parvis du tribunal de commerce de Lorient. Quelques instants plus tôt, en une phrase, tout s'est écroulé. Dans la salle d'audience, la lecture d'un court extrait de l'ordonnance du juge-commissaire par le greffier a scellé leur avenir : « L'offre de reprise de Terminio Frutta est rejetée ». Pas un mot de plus. En face, les ex-salariés, qui s'accrochaient encore, sont restés de marbre. Abasourdis par l'annonce et par la tournure des événements. Le greffier avait prévenu qu'il ne communiquerait pas sur les motivations. Contacté, le président du tribunal de commerce n'a pas voulu en dire plus. « C'est la loi ». Il n'y aura plus de recours. C'est donc la fin des illusions pour les Minerve. Leur entreprise liquidée en avril (Quimperlé et Quéven), les salariés avaient déjà surmonté l'épreuve des lettres de licenciement, envoyées dès le mois de mai. Il y a une semaine, lors de l'ultime renvoi de la décision par le tribunal, une lueur d'espoir brillait encore.
     
    « Ça fait mal c'est un déshonneur ! »
     
    « Si l'offre est acceptée, on fera ce que l'on sait faire, depuis toujours », assurait Pierrick, 26 ans d'ancienneté, à son arrivée, hier, au tribunal. « C'est une activité qui marchait bien (le soja et les marrons en boîte). Nous n'avons jamais fait grève. On est toujours restés la tête haute. Quand on a quitté l'entreprise, après des mois de mobilisation et de lutte, on a balayé après nous, passé la serpillière », dit fièrement Stéphane, 50 ans, et 22 ans de Minerve au compteur. Son avenir, il le voit désormais au volant. « Je suis une formation de chauffeur-livreur. Si tout va bien, un emploi m'attend peut-être à Plouay ». Christophe, lui, ne cache pas que « cela fait mal. C'est un déshonneur. Je n'ai plus qu'à pointer au chômage maintenant. Je ne cherchais pas de boulot, j'étais prêt à m'investir dans cette nouvelle aventure avec les Italiens ». Ludo n'a pas voulu parler tout de suite. « J'ai eu peur d'avoir des mots trop forts. C'est un immense gâchis. Qui va acheter cette usine ? Les lignes de production ? Je ne comprends pas cette logique ». Même sentiment de gâchis chez Marc Jambou, le délégué du personnel CGT. Longtemps en première ligne, il s'est orienté vers une formation de chauffeur : « Je suis très déçu. On refuse une offre de reprise qui assure des embauches pour des intérêts financiers. Des collègues se retrouvent aujourd'hui sur le carreau ». Le mandataire judiciaire n'est donc pas revenu sur sa position. « On était en désaccord sur le prix », affirme maître Corentin Palicot, qui défend les intérêts du groupe italien. « Notre offre de 400.000 € a été jugée insuffisante. Le mandataire judiciaire a fait une autre évaluation mais je doute fortement que le produit de la vente par lots ou aux enchères dépasse ce montant ».
     
    « Le groupe italien était prêt à redémarrer l'activité »
     
    Selon l'avocat, le groupe italien était prêt à démarrer l'activité dans les plus brefs délais, pour coller à la saison. L'ex-fournisseur de la conserverie s'était engagé à reprendre 23 des 75 salariés sur le seul site de production de Quéven. « Cet argument n'a pas suffi », regrette l'avocat. Hier, au moment de partir, une ancienne salariée a lancé l'idée de « refaire une opération escargot ». Elle a été la seule à arracher un sourire à ses anciens collègues dans cette journée décidément bien grise.
     
     
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  • [Vidéo] Crise de la société américaine, crise de la globalisation ? Par Emmanuel Todd (lescrises.fr-12/11/2016)

    Emmanuel Todd travaille actuellement sur les tensions de la société américaine et leurs liens avec la globalisation. La conférence d’Emmanuel Todd s’est tenue à Nantes le 8 novembre 2016, quelques heures avant la proclamation des résultats.

    Lors du débat du 26 septembre dernier, les deux candidats à la présidentielle américaine se sont accordés pour désigner un ennemi commun : la globalisation.

    Dernière forme prise par la mondialisation, elle est marquée par l’instantanéité des échanges et par le néolibéralisme. Or, si la société américaine a su jouir des avantages de ce système, elle a dû faire face à des revers aux conséquences dramatiques. Ce n’est donc pas un hasard si aujourd’hui la globalisation concentre les critiques de bon nombre de citoyens américains. Beaucoup d’entre eux ne font plus confiance au multiculturalisme et sont tentés par le populisme.

    (Ca commence à 41’00)

    Emmanuel Todd souhaite apporter certains éléments qui nous permettront de comprendre le résultat des élections. Le traitement médiatique aux Etats-Unis a été complètement fou. Les médias en France ne font que les recopier, avec une moindre connaissance des réalités américaines. L’establishment et sa presse n’ont pas été mobilisés seulement contre Trump mais aussi contre son électorat et contre les thématiques qui sont apparues dans la première partie de la campagne électorale et qui ont montré le début d’une “reprise en main de l’Amérique par elle-même”.

    La seconde partie de la campagne, concentrée sur les personnes de Trump (et son rapport aux femmes) et de Clinton (et son rapport à la Loi) ont occulté la première partie, soit la rupture des tabous sur les éléments centraux de la globalisation, la liberté des échanges et la liberté de circulation des hommes. La vision hyper individualiste de l’espèce humaine (il n’y a plus de nations, les individus circulent librement comme s’il n’appartenaient à aucun système national ou culturel), les marchandises doivent circuler… Dans la campagne de Trump, le rejet du libre échange et le rejet des Mexicains sont liés. Le déclencheur fut l’idée que les sociétés doivent rétablir des frontières contrôlables, c’est une mise en question du libre échange, interdite par les économistes et par l’establishment.

    Sanders avait également mis au coeur de son programme une contestation du libre échange. Lors de son ralliement à Clinton, ses supporters ne se sont manifestés à la convention démocrate que lorsqu’il a été question de la critique du libre échange. Il s’agit donc d’une thématique très importante, très différente de la manière dont la campagne a été présentée par les médias : la campagne a été lancée sur des thèmes extrêmement sérieux, de critique sociale et de mutation sociale et économique.

    Comment l’Amérique s’est-elle dirigée vers le libre échange ? C’est le protectionnisme qui a permis après la guerre civile le décollage de l’économie et la suprématie de l’Amérique à l’échelle mondiale. Le niveau des prélèvement douaniers en 1934 est de 18%, en 2007 de 1,5%. Le libre échange a déclenché une montée des inégalités puis finalement une stagnation du revenu médian. D’où l’importance du retournement actuel dans un pays habitué à une croissance ininterrompue : la rupture du rêve américain. Les effets du libre échange sur l’industrie, sur les salaires des ouvriers et de la classe moyenne sont faciles à observer, en dépit de l’avis des centaines d’économistes anti-Trump qui se sont manifestés lors de la campagne électorale.

    La présentation de l’électorat de Trump comme représentant une “infra-Amérique” pose le problème de la stratification éducative. L’effondrement de la valeur d’égalité, réalisé par l’abaissement des barrières douanières et leur non rétablissement en période de crise, a été rendu possible par l’évolution des structures éducatives. La montée du sentiment démocratique est liée à celle du niveau éducatif. Les sociétés avancées atteignent au tournant du XXe s. l’alphabétisation universelle. Cela aboutit à un sentiment égalitaire, favorisant la conscience nationale et favorable aux politiques protectionnistes. Peu de gens ont alors fait des études supérieures. En 1940, 6% seulement, en 2000, 32 %. Le monde perd son homogénéité éducative. Apparaît un nouveau type d’inégalité, avec l’apparition d’un monde de “supérieurs”. Sur ce plan, les Etats-Unis ont 30 ans d’avance. Contrairement à une idée générale, le niveau d’éducation moyen de la population américaine est très élevé, avec peu de différences entre tranches d’âge mais en revanche d’importantes inégalités éducatives. Le gros de l’électorat de Trump représente par exemple les éduqués supérieurs n’ayant pas atteint le niveau de la licence. La campagne électorale US a révélé des thématiques élitistes et anti-populistes de la part du camp Clinton qui reflètent ces inégalités.

    Il faut essayer de comprendre pourquoi le monde anglo-saxon, qui a imposé au monde les règles du libre-échange, la globalisation, ne supporte plus les conséquences de ses propres valeurs. Comme si on avait été trop loin dans le stress induit par les conceptions néolibérales. On a constaté une remontée de la mortalité dans la population blanche (les blancs représentent 75% de la population), qu’on ne retrouve pas dans les minorités noire et hispanique. La mortalité du groupe blanc a cependant continué à baisser chez les éduqués supérieurs.

    On devra observer dans les résultats des élections les différences selon le niveau éducatif. Dans le groupe blanc, le vote Clinton / Trump est directement lié, et consciemment, au niveau éducatif. Dans les derniers sondages, Trump était majoritaire dans le groupe ayant une éducation supérieure incomplète (n’ayant pas atteint le niveau de la licence) mais finit par s’implanter dans le monde ouvrier blanc.

    Ce qui rend la poussée électorale de Trump dangereuse pour les Démocrates, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’une révolte “populiste” de gens ayant un niveau éducatif très bas, mais c’est aussi un phénomène de classes moyennes. Et les bouleversements historiques interviennent dans les sociétés quand les classes moyennes interviennent.

    Réponses aux questions :

    – Comparaison avec la situation en Europe

    L’Amérique est en avance, y compris dans le déclin économique. Mais la campagne est intéressante parce que les Américains décident pour eux-mêmes, ce qui n’est pas le cas en Europe.

    – Perte de prestige des USA

    L’extérieur est important dans la campagne. La russophobie des Démocrates, qui ne semblent penser qu’en terme militaire, est ahurissante. L’Amérique perd le contrôle de tous ses alliés (Europe contrôlée par l’Allemagne, etc.). Mais subsiste une solidarité mondiale des establishments, souvent des gens de gauche, présentant Trump comme dangereux et Clinton comme compétente. Or le message de Trump porte sur la question de la réalité. Il dit à l’Amérique que ça va mal, alors que Clinton défend des “valeurs”. A l’international, Trump prend acte du déclin, pense que les alliés doivent assurer leur propre défense, mais n’est pas belliciste, veut s’entendre avec la Russie. Clinton veut conserver une société fragmentée par l’absence de protection douanière et dans le domaine international a des projets d’intervention en Syrie, rend possible l’idée de guerre avec la Russie. L’establishment est dans une problématique de domination culturelle plutôt que de perception de la réalité du monde.

    – Le mandat Obama

    L’électorat a fini par se rallier à Clinton, mais Obama avait déjà opéré un premier recentrage national en terme de couverture santé, de reconstruction des infrastructures. C’est un paradoxe. Avant qu’il soit aspiré par le clintonisme, Obama a préfiguré l’évolution actuelle, qui touche à la fois la gauche et la droite. Le système anglo-saxon peut produire des ruptures assez violentes, comme l’arrivée au pouvoir de Reagan en 1980 et le virage néolibéral. Avec le Brexit, premier recentrage national, on a vu apparaître avec Teresa May un discours “conservateur de gauche” se préoccupant des classes populaires. Le retour aux conceptions nationales semble sur une voie inéluctable.

     – Comment expliquer la position des Démocrates clintoniens ?

    Ce sont les partisans d’une société post-démocratique. La force électorale de l’Amérique impériale représentée par Clinton est constituée d’un groupe supérieur assez massif croyant à la globalisation, allié à Wall Street et disposant d’un mercenariat électoral captif, les minorités. Le simple fait que les classes moyennes et le prolétariat noirs votent de la même façon montre du reste que la question raciale n’est pas résolue. Le pari démocrate repose sur l’espoir d’une évolution démographique : l’importance des minorités, alors que l’Amérique de Trump ne reposerait que sur une minorité blanche. Mais la rhétorique des minorités produit des effets de surmobilisation blanche (le corps électoral est encore aux 3/4 blanc). Les noirs qui votent démocrates votent contre leur intérêt économique. Les gens favorisés le plus par une politique protectionniste seraient ceux de la minorité noire. Et Clinton n’est pas Obama. Bill Clinton avait joué un rôle assez dur dans la poursuite des politiques d’enfermement carcéral des jeunes noirs. Les Hispaniques dans les sondages restaient à 30% en faveur de Trump en dépit de ses déclarations sur les Mexicains. Mais ceux-ci ne sont pas tellement à gauche, traditionnellement.

    La démocratie américaine est une démocratie raciale fondée sur la solidarité du groupe blanc contre les minorités indienne et noire. La notion de race semblant indépassable, la dé-ségrégation issue des lois civiques a déstabilisé le système démocratique américain. Le Parti républicain s’est redéfini comme un Parti blanc. Les politiques néolibérales contre les subventions publiques étaient admises tant qu’on suggérait que les aides sociales étaient orientées vers le groupe noir. Trump a détruit cette logique en se désolidarisant des objectifs libre échangistes. La problématique a été déplacée par Trump des valeurs religieuses traditionnelles du Parti républicain vers des problématiques de classe. On s’aperçoit que la stratégie démocrate est par contre raciale. Et Sanders écarté, Clinton s’est recentrée sur les “valeurs”.

     – Sur la démocratie : en phase de déclin.

    La France n’est plus une démocratie. Le vote est devenu une simple “illustration”. On revit peut-être quelque chose d’assez habituel dans l’histoire de la démocratie. La victoire du Brexit, victoire spectaculaire des non éduqués sur les éduqués supérieurs. Les universitaires anglais sont en fureur. Mais les représentants anglais conservateurs respectent la démocratie. Aux Etats-Unis, Trump, personnage improbable, se met à la tête du même genre de revendication. Il faut parler de révolte populaire ou de révolte démocratique car l’oligarchie a échoué en terme social et économique par rapport aux intérêts du gros de la population. Mais ce regain démocratique nous confronte à la réalité du fondement ethnique de la démocratie : il n’y a pas de démocratie sans un peuple qui existe à travers une langue et des habitudes culturelles. La problématique migratoire, la redéfinition du corps national et de la conception des frontières qui peut apparaître absurde dans un monde varié et coloré qui ne permet pas de parler vraiment d'”ethnie” est pourtant un phénomène primordial. Le corps des citoyens n’est pas un absolu, il a besoin de se définir “contre”. En Amérique, contre les Indiens et les Noirs. En admettant que le phénomène Trump constitue un regain démocratique, c’est à l’intérieur du groupe blanc, qui se définit contre d’autres groupes, tels que les Mexicains. L’idée de démocratie est confrontée à un non-dit.

    – Que peut faire Trump ?

    C’est une situation historique qui n’a jamais existé. Peut-il y avoir un ralliement des éduqués supérieurs à une stratégie de recentrage national ? On est peut-être dans une logique de lutte des classes, mais il y a la question raciale qui est actuellement indépassable.

    – Le Brexit a été plébiscité par les classes inférieures et moins éduquées

    On aurait dit il y a peu de temps que le fait que cette catégorie d’inférieurs vote le Brexit invalide ce scrutin. C’est ce qu’on disait du vote noir aux Etats-Unis : en quoi un vote d’inférieurs serait-il valable ? En France, le vote contre le Traité constitutionnel européen a été invalidé. Au Royaume-Uni, le tempérament démocratique est plus fort. Le vote sur le Brexit est respecté.

    On peut se demander si les éduqués supérieurs sont réellement supérieurs. Le système éducatif pensé comme émancipateur est devenu une machine à fabriquer des inégalités et donc à justifier l’inégalité.

    Il s’agit avant tout d’un monde de bons élèves. Le tri ne se fait pas que sur l’intelligence mais aussi sur l’obéissance : intelligence et soumission. Peut-on vraiment décrire l’establishment français ou américain comme intelligent ? Il faut décrédibiliser l’idée que ce monde supérieur est supérieur en intelligence, par exemple du point de vue de l’économie. Une population qui élirait Trump désavouerait ce système de domination. On reproche souvent aux Républicains d’être Créationnistes. Mais que penser de l’auto-hallucination de centaines d’économistes, pétitionnant contre Trump, présentant le libre échange comme indépassable ? Il s’agit de fausse conscience : les éduqués supérieurs ne sont pas supérieurs.

     

    Sources : les-crises.fr 12-11-2016   & Blog Mediapart, Emmanuel Todd, 08-11-2016

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  • France_insoumise.jpg

    Terminée la présidentielle US : Trump est élu, point. Passons à la française. Au premier tour, je voterai Mélenchon parce qu’il est le plus proche de mes idées. Mais je suis désespéré parce qu’au train où il va, mon candidat n’a aucune chance de passer au second tour : Mélenchon parle aux “insoumis” quand il faudrait parler au peuple.

    Le peuple, lui, n’est pas “insoumis”, il est juste malheureux. Et comme tous les gens malheureux, il a la trouille qui lui fait parfois faire n’importe quoi.

    Son problème au peuple, c’est juste de terminer la fin de chaque mois, l’avenir de plus en plus incertain de ses enfants. Il s’en fout, le peuple, des péroraisons à n’en plus finir sur Jaurès ou sur Robespierre, sur la France des Lumières ou des barricades.

    Ce qu’il veut, lui, le peuple, c’est qu’on lui propose des solutions bien terre à terre à ses problèmes. Que voulez-vous que ça lui fasse, au peuple, l’augmentation du SMIC mensuel quand la plupart du temps il ne travaille pas à temps complet ou même qu’il ne travaille pas du tout ?

    Et cette économie de la mer que lui promet le candidat, c’est pour dans combien de temps qu’elle lui assurera un boulot, au peuple ? Lui, c’est TOUT DE SUITE qu’il lui en faudrait un pour payer son loyer, une chemise ou une jupe nouvelle à ses mômes, une séance de dentiste pour cette maudite molaire qui le taraude.

    Un boulot ou au moins un revenu minimum d’existence en attendant mieux.

    Il s’en fout, le peuple, de la baston avec les oligarques de Bruxelles, du plan A ou du plan B pour rester ou sortir d’une Europe de toute façon pourrie à l’os. Lui, le peuple, il lui a déjà dit non à l’Europe. Le 29 mai 2005. Le reste, c’est du cinéma.

    Les bisbilles du candidat avec les journalistes, il regarde ça un peu comme on regarde une baston entre pochards à la sortie d’une soirée trop arrosée, mi-amusée, mi-agacée, voire complètement indifférent et las. Le peuple, il voudrait plutôt qu’on s’adresse à lui, qu’on soit gentil et compréhensif avec lui.

    Le problème de Mélenchon, c’est qu’il parle aux militants,  les “insoumis” (encore que ceux-là, faudrait voir dans leur vie de tous les jours…). Et les militants, ça fait beaucoup de bruit dans une manif entre Bastille et République, mais ça ne fait pas forcément une majorité suffisante.

    « Au nom du peuple », ça aurait fait un chouette slogan. Mais pour l’instant, c’est celui que vient de choisir Le Pen.

     

    source: yetiblog.org

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