• INTERVIEW - Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, juge le programme de Fillon "totalement irréaliste" et stigmatise "de graves risques sociaux et démocratiques".

    Jean-Claude Mailly vendredi au siège de Force ouvrière. (Gilles Bassignac pour le JDD) 

     

    Le pays a-t-il besoin du choc libéral que prépare François Fillon?
    Absolument pas. En France comme dans les pays européens, nous sommes arrivés aux limites du néolibéralisme. Le résultat de ces politiques, c'est une croissance faible, un chômage qui demeure très important et des inégalités sociales qui augmentent. Ajouter à cela un "choc libéral" ne fera qu'affaiblir notre économie.

    La suppression de 500.000 postes de fonctionnaires vous semble-t-elle envisageable?
    C'est totalement irréaliste. Où va-t-on supprimer ces postes? Dans les hôpitaux, où tout le monde reconnaît qu'il y a un vrai problème d'effectifs? Dans la sécurité, où 18 millions d'heures sup n'ont pas été payées dans la police? Dans l'administration des finances, où les chutes d'effectifs ont été les plus importantes ces dernières années? Je ne vois pas.

    «Travailler plus pour gagner moins»

    Quelles en seraient les conséquences?
    La désertification des services publics, avec de graves risques sociaux et démocratiques. On a le sentiment d'être dans une république des comptables, où il s'agit d'abord d'afficher des milliards d'économies. Ou peut-être que l'objectif non avoué est de privatiser les services publics?

    La réforme de l'assurance chômage : " une revendication du patronat"

    François Fillon envisage aussi la possibilité pour les entreprises de porter la durée hebdomadaire du travail à 48 heures. Qu'en pensez-vous?
    C'est une mauvaise piste. En renvoyant à l'entreprise la maîtrise du choix sur le temps de travail, on accélère l'inversion de la hiérarchie des normes, ce qui n'a jamais amené d'évolution positive pour les salariés. Quant à passer à 39 heures dans la fonction publique, c'est travailler plus pour gagner moins…

    La réforme de l'assurance chômage, avec plafonnement et dégressivité des allocations, vous convainc-t-elle davantage?
    C'est une revendication du patronat! Mais c'est une erreur : ce n'est pas en baissant l'allocation qu'on aidera les gens à retrouver des emplois. L'expérience le prouve.

    Sur l'assurance-maladie, le candidat de la droite semble reculer. Cela vous rassure-t-il?
    Dans le ton, il y a effectivement un recul. On ne sait plus trop quelle sera la proposition exacte… Mais le principe d'universalité des prestations doit rester intangible. Dire qu'on ne couvre plus que les "gros risques" ne peut qu'accroître les inégalités, car ceux qui n'ont pas les moyens ne se couvriront pas.

    Faire respecter la loi Larcher

    Et la fin du monopole syndical au premier tour des élections professionnelles?
    C'est évidemment un danger. On postule que les syndicats, par définition, sont gênants, et on tente de les contourner. Si on ouvre le premier tour des élections à tout un chacun, on va trouver n'importe quoi : des syndicats jaunes créés par les patrons, des syndicats confessionnels, politiques ou régionalistes… C'est la boîte de Pandore!

    «Aucune consigne de vote»

    Vous avez récemment rencontré le président du Sénat, Gérard Larcher. Que vous êtes-vous dit?
    Il n'a pas pris d'engagements, mais j'espère qu'il y aura des évolutions. Car que signifie cette volonté de Fillon d'aller vite? Le recours aux ordonnances sans discussions? Le 49.3? Je rappelle que la loi Larcher, qui date de 2007, oblige un gouvernement à consulter les interlocuteurs sociaux quand il veut prendre des dispositions en matière de travail. J'espère donc que cette loi Larcher sera respectée…

    Face à une droite dure, vous préparez-vous à mener un combat dur?
    On n'en est pas là aujourd'hui. Mais attention! Si ce programme reste le même et qu'il y a passage en force, il y aura automatiquement un effet boomerang.

    Force ouvrière s'engagera-t-elle dans la campagne?
    FO, comme à son habitude, ne donnera aucune consigne de vote. Mais comme le dit l'adage, "qui ne dit mot consent". Donc on prévient!

     

    David Revault D’allonnes - Le Journal du Dimanche   (18/12/2016)

    source; lejdd.fr

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  • Des charniers de civils torturés par les rebelles «modérés» ont été découverts à Alep 

    Des fosses communes contenant les corps de dizaines de civils ayant subi des tortures par les rebelles «modérés» ont été découvertes dans les quartiers d'Alep libérés par l'armée syrienne, a indiqué le ministère de la Défense russe.

    Nombre des corps retrouvés dans les fosses communes situées dans la partie d'Alep précédemment occupée par les opposants à Bachar el-Assad avaient des membres manquants, ou encore des impacts de balles dans la tête, a révélé le porte-parole du ministère de la Défense Igor Konachenkov.

    Cité par l'agence syrienne Sana, le chef du département des médecins légistes à Alep, Zaher Hajjo, a affirmé que «cinq enfants et cinq femmes» figuraient parmi les victimes.

    Ils ont été trouvés «dans des prisons qui étaient administrées par les groupes terroristes dans les quartiers de Soukkari et Al-Kallassé», a-t-il précisé.

    Lire aussi : Syrie : les rebelles «modérés» auraient contaminé au diesel l'eau courante de Damas

    «L'accomplissement de la mission humanitaire menée par le Centre russe pour la réconciliation à Alep va déconstruire nombre des mythes diffusés dans le monde entier par les hommes politiques occidentaux», a déclaré le major-général dans un communiqué. «Les résultats d'une étude réalisée dans les quartiers abandonnés par la prétendue "opposition" vont en choquer plus d'un», a-t-il ajouté. 

    En plus des massacres perpétrés dans les territoires occupés par les rebelles, la zone a largement été piégée à l'aide d'explosifs et de mines, parfois placés dans des jouets d'enfants. 

    Dans un quartier, trois chars, deux canons et deux lance-roquettes multiples ainsi que de nombreux mortiers ont été retrouvés. Sept entrepôts remplis de munitions ont aussi été découverts, a indiqué Igor Konachenkov.

    A la suite d'une opération d'envergure lancée en novembre, l'armée arabe syrienne aidée par ses alliés russe et iranien, a pu libérer les quartiers d'Alep-Est occupés depuis 2012. Une opération d'évacuation de dizaines de milliers de civils et de combattants de la ville a suivi cette victoire militaire.

    source: RT en français

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  • Une nouvelle fois, le gouvernement – aidé de ses relais médiatiques tel le Nouvel Obs – claironne sa satisfaction à la publication des de . Pourtant loin de la baisse annoncée, les derniers chiffres de 2016 traduisent une nouvelle hausse de 0,5% sur an du nombre de demandeurs d’emplois (inscrits en catégorie A,B et C). Qui plus est le timide arrêt de l’augmentation du inscrits en catégorie cache très mal la violente augmentation de ceux inscrits en catégorie D, la catégorie correspondant notamment aux formations ( + 60 000 inscrits en catégorie D sur un an).

    Sur un an, le nombre de chômeurs indemnisé a lui continué d’augmenter (+1,5%) preuve que l’on est très loin d’une inversion de la courbe du , en réalité.

     www.initiative-communiste.fr a regardé les vrais . Qui cachent en réalité – ce qui ne surprendra pas les chômeurs – la poursuite de l’augmentation du toutes catégories confondues.

    #chômage : 8116 chômeurs de plus chaque mois depuis novembre 2015,

    chomage hollande UE

    Dans le détail, les chiffres de novembre 2016 comptabilisent comme motif d’inscription à Pole Emploi

    • 13 400 licenciements économiques
    • 38 000 licenciements
    • 203 700 notamment pour rupture conventionnelle (et donc présomption de licenciement économique déguisé)
    • 102 400 pour fin de CDD
    • 27 700 pour fin de mission d’interim
    • 48 100 primo inscriptions
    • 97 400 inscriptions pour reprise d’activité (fin de congés parental par exemple)

    Soit un total de 544 800 nouvelles inscriptions en France Métropolitaine à Pôle Emplois de chômeurs dans les catégories A, B ou C (568 900 pour toute la France)

    Dans le même temps, il n’y a eu que 109 000 reprise d’emplois déclarés.
    L’essentiel des sorties des listes de pole emploi reste du à des radiations  (273 400) toujours en forte hausse (+10%) qui représentent 49,1% des sorties. Ainsi qu’à des formations (14,7%) des arrêts de recherche (Retraite, maladie, maternité : 7,2%). En novembre 2016, en France métropolitaine pour 385 200 emplois supprimés, il n’y a eu que 109 000 ouvertures d’emplois. Sans compter les nouveaux entrants sur le marchés du travail, il y a donc 3,5 licenciés pour 1 poste ouvert. Avec les nouveaux entrants, c’est 5 chômeurs pour 1 poste ! De quoi tordre une bonne foi pour toutes les mensonges sur les chômeurs au chômage parce qu’ils ne cherchent pas de travail.Et loin des clichés sur les chômeurs « assistés » il faut également dénoncer la poursuite de la diminution de la proportion des personnes réellement indemnisées alors qu’elles sont indemnisables (-1,5 points sur un an !)

    La conséquence de la poursuite des destructions d’emplois, c’est l’augmentation du chômage de longue durée : le nombre de chômeurs inscrits à pôle emplois depuis plus de 3 ans a fait un bond de 3,5% depuis novembre 2015.

    Grâce à l’Euro-Austérité, il y a toujours plus de chômeurs en France, près de 9 millions de pauvres désormais. mais comme le constatent ensemble Hollande et le MEDEF, ça va mieux : la France est recordman d’Europe du taux de millionnaires, recordman du monde pour les versements de dividendes. Et oui, c’est pas la crise pour tout le monde, puisque les capitalistes font payer aux travailleurs la crise systémique du Capitalisme !

    les vrais chiffres du en novembre 2016 :

    voici le inscrits à pôle emplois selon les catégories (en milliers) d’après le ministère du travail (DARES)

        • A : 3 447 -0,39% ( – 3,4 % sur 1 an ).
        • B : 727,5 -0,2 % ( + 1,8 % sur 1 an ) travailleurs pauvres moins de 78 heures.
        • C : 1 301,3 + 3,8% ( + 11,8 % sur 1 an ) travailleurs pauvres de + de 78 heures.
        • D : 338,3 +4,3% ( + 21,9 % sur 1 an ) stages parking, occupationnels etc.
        • E : 424,3 +0,4 % ( + 1,7 % sur 1 an ) contrats aidés etc.

    TOTAL : 6 574 100 chômeurs ( données corrigées ) soit + 1,5 % sur 1 an. La France est effectivement très loin d’une inversion de la courbe du chômage.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr

    source des chiffres: http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/pi-mensuelle-blolo1216dcmdf.pdf

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  • Opération politique et médiatique à propos des statistiques du chômage!  (fsc.org-27/12/2016)Hollande se déclare satisfait !

    Un cran de plus et il va regretter s'être retiré de la compétition des présidentielles évoquant le manque flagrant de percée dans l'opinion de son double VALLS!

    Pourtant, globalement sur l'année 2016 le chômage n'est malheureusement pas en baisse et pour ceux qui ont trouvé un emploi c'est la précarité qui explose.

    Plus que jamais la lutte pour l'emploi et la réindustrialisation du pays constituent un objectif et un enjeu de même qu'à plus long terme la sortie du capitalisme en crise!

    source: frontsyndical-classe.org

     

    Communiqué de la Confédération CGT

    Chiffres du chômage du mois de novembre 2016

    Pour les précaires, pas de cadeaux de Noël

     

    Seule la catégorie A voit ses chiffres baisser de 3,1 % sur 3 mois consécutifs et de 3,4 % sur 1 an. Pour les autres, la potion est amère !

    Sur 1 an, les demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues, sont passés de 6 143 400 à 6 238 400. Ce qui fait encore une augmentation de 1,5 %.

    Par ailleurs, les catégories B et C qui regroupent les personnes sous contrats précaires sont passées de 1 878 100 à 2 028 800, soit 8% d’augmentation.

    Si nous conjuguons ces chiffres avec la diminution de l’indemnisation, nous ne pouvons pas voir là une embellie mais bel et bien une explosion de la précarité. Y a-t-il un « modèle » européen qui vise à augmenter la précarité à défaut de lutter contre le chômage ?

    La CGT continuera à lutter contre le développement des contrats sans lendemain et pour les 32 heures sans diminution de salaire. Le travail et les richesses doivent être partagés.

    Montreuil, le 26 décembre 2016

    source: cgt.fr

     

     

     

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  • Face aux critiques qui l'accusent de soutenir la Russie et le régime syrien, Djordje Kuzmanovic refuse que la France ait la mémoire courte sur le déroulé de cette guerre abominable. Pour lui, les coupables directs sont bien les pays du golfe persique et la Turquie, qui soutiennent les djihadistes de tous bords. Et la France devrait revoir ses alliances.
     
     

    Ces derniers jours, j’ai été la cible d’attaques me présentant comme un soutien de Bachar al-Assad et de Vladimir Poutine et m’accusant d’insensibilité face à la tragédie d’Alep. À travers moi, il s’agit de viser Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle, attaqué au même moment sur ses positions dans le dossier syrien. Je me suis expliqué sur les deux tweets qu’on me reproche.

    Je regrette d’avoir choqué en remarquant que la destruction du principal hôpital d’Alep a été évoquée à plusieurs reprises dans les médias : s’il est difficile d’argumenter en 140 caractères, je ne cherchais nullement à nier la tragédie des civils pris sous les bombes, mais à dénoncer la guerre de l’information qui double les hostilités sur le terrain et les manipulations auxquelles elle donne lieu.

    "Invoquer les droits de l’Homme uniquement dans certaines situations en dévoie le sens" 

    La mort et la souffrance des civils dans les guerres, même légitimes, ne peuvent laisser indifférent. Deux problèmes se posent cependant : celui de l’indignation sélective et de la criminalisation de la réflexion. En effet, d’autres conflits en cours provoquent peu d’émoi ; sans nier les souffrances à Alep ni en excuser les auteurs, il faut souligner que la couverture médiatique joue un rôle primordial dans la naissance des émotions collectives. L’indignation serait aussi forte devant les souffrances des civils du Yémen – 10.000 morts, 2,2 millions d’enfants en malnutrition – ou de Mossoul, si on en parlait autant. Invoquer les droits de l’Homme uniquement dans certaines situations en dévoie le sens et en fait un vulgaire instrument de propagande. Car quand elle ne passe pas inaperçue, la souffrance des civils obère au contraire toute possibilité d’interroger les événements. Pourtant aucune tragédie ne nous exonère du devoir de comprendre ; au contraire, il faut dépasser le cadre compassionnel pour s’interroger sur les causes du drame et rechercher des solutions.

    Oui, la couverture médiatique du conflit en Syrie apparaît orwellienne. Dans 1984, les trois puissances qui se partagent le monde sont perpétuellement en guerre ; bien que les alliances changent constamment, on présente toujours l’ennemi du moment comme le mal absolu, effaçant la mémoire de tous les événements passés qui viendraient brouiller ce scénario. La présentation des événements syriens suit précisément ce schéma. À la suite des attentats de 2001, Al-Qaïda a été désignée comme l’ennemi et combattue, tout comme plus tard un autre avatar du terrorisme international, Daech. Nul besoin d’énumérer les crimes de ces organisations, commis dans les pays occidentaux, mais aussi, bien plus massivement, dans les pays musulmans – 30.000 morts depuis les attentats de Charlie Hebdo.

    "L'hégémonie des djihadistes au sein de la rébellion est en partie le fruit de l’inaction de l’Occident"

    Mais dernièrement, la couverture du conflit en Syrie semble frappée de schizophrénie. On parle parfois de Daech, presque plus jamais d’Al-Qaïda ; on parle beaucoup de la guerre menée par Bachar el-Assad ; mais on rapproche rarement ces deux informations. Certes, lorsqu’on le fait, le tableau devient moins simple que celui d’une lutte du bien contre le mal. Mais ce refus de faire tenir ensemble toutes les données du problème suit précisément ce qu’Orwell appelle la “double pensée”. Est-il criminel de le remarquer et de rappeler l’autre côté de la réalité, qu’on essaie de refouler ?

    Cette autre réalité, c’est que la ville d’Alep-Est était tenue principalement par des djihadistes apparentés à Al-Qaïda ou à Daech. Les informations indiquant que la rébellion a depuis longtemps été phagocytée par les islamistes ne manquent pas ; même si ces organisations combattent Assad ou Poutine, qui peut en souhaiter la victoire ? À Alep-Est, les djihadistes ont fait la même chose qu’ils ont fait hier à Manbij et qu’ils feront demain à Mossoul, après-demain à Raqqa : prendre en otage les populations et s’en servir comme boucliers humains, pour négocier ensuite une retraite vers des zones encore sous leur contrôle. Certes leur hégémonie au sein de la rébellion est en partie le fruit de l’inaction de l’Occident au début du conflit, mais on ne réécrit pas l’histoire. Aujourd’hui, que souhaite l’Europe ? Qui veut-elle voir l’emporter dans ce conflit, et comment ? Le mieux serait de voir gagner l’opposition démocratique, mais cela relève d’un vœu pieux. Faut-il donc, pour apparaître moral, renoncer à considérer les solutions, mêmes imparfaites, qui s’offrent réellement sur le terrain ?

    En refusant de s’intéresser à l’origine des groupes djihadistes – le salafisme wahhabite –, la France a accentué son effacement diplomatique. Depuis des décennies, les États-Unis instrumentalisent l’islamisme wahhabite au service de leurs intérêts géopolitiques. Mais les coupables directs sont bien l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui financent le djihadisme, et la Turquie, qui lui offre une base arrière. Tous ces pays sont, à des degrés divers, des alliés de la France. Notre gouvernement a donc préféré dénoncer la Russie, dont l’intervention en Syrie a pourtant réussi à changer la donne en évitant la prise de Damas par les islamistes. Sans l’intervention russe, conduite après le refus de la France et des Etats-Unis d’une coalition internationale sous mandat de l’ONU telle que proposée par la Russie en septembre 2015, Daech serait maintenant un acteur étatique de premier plan et aurait fait un grand pas vers la mise en place de son projet de renouveau du califat. Est-ce cela que nous souhaitons pour les populations de cette région et pour le monde ?

    "Sans l’intervention russe, Daech serait maintenant un acteur étatique de premier plan"

    La tragédie de la diplomatie française tient à son inféodation aux États-Unis et aux relations douteuses qu’elle entretient avec les monarchies théocratiques du Golfe. Les contrats d’armement qui la lient à ces pays et les accointances politiques de nos dirigeants empêchent la France d’adopter une ligne d’action autonome. Il est temps que nos responsables expliquent qui notre pays a armé dans le conflit syrien, avec quelles armes et avec quel suivi, et qu’ils justifient le choix des alliances dans lesquelles la France a été engagée. L’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, les États-Unis ont des intérêts qui pour beaucoup ne sont pas les nôtres. Ils ont hautement contribué à la déstabilisation du Proche-Orient, avec pour résultat l’explosion des actions terroristes, notamment sur notre sol, la crise migratoire et l’escalade militaire qui a conduit aux tragédies telles que celle d’Alep-Est.

    La France doit cesser de s’enfermer dans des postures dogmatiques et retrouver la diplomatie de médiation qui a jadis fait sa grandeur. Se démarquant tant des États-Unis que du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie, elle doit chercher à construire une coalition internationale sous mandat de l’ONU, capable d’éradiquer les groupes terroristes. C’est tout le système d’alliances de la France et sa vision internationale qui doivent être repensés si nous voulons contribuer à mettre un terme à la menace de la guerre et construire la paix, en Syrie et ailleurs.

    Djordje Kuzmanovic
    secrétaire national du Parti de Gauche
    chargé des questions internationales et de défense
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  • En voyage vers la Syrie, les chœurs de l’armée rouge décimés dans un crash aérien.92 morts c’est le terrible bilan du crash d’un avion militaire de l’armée russe au large de Sotchi ce 25 décembre 2016. Parmi les victimes, 64 membres des chœurs de l’armée rouge qui se rendaient en Syrie pour les célébrations du nouvel an. Les causes du crash ne sont pas encore connues. L’avion venait de décollé d’un aéroport près de Sotchi où il venait d’effectuer une escale technique pour se rendre en Syrie, sur la base russe d’Hmeymim, lorsqu’il a disparu des radars.

    Les chœurs de l’armée rouge se sont rendus célèbres dans le monde entier notamment pour s’être produits à des milliers de reprises sur le front durant la seconde guerre mondiale pour soutenir la guerre antifasciste.

    Investigation en cours :

    Le bureau enquête accident russe a immédiatement lancé une enquête qui n’exclut aucune cause possible de ce crash, y compris une attaque terroriste, d’après la déclaration faites par le ministre des transports russes Maxim Sokolov.  Qui indiquait dimanche matin qu’il est trop tôt pour connaître les causes de l’accident. Les boites noires de l’appareil – qui ne sont pas équipées d’émetteurs radar – n’ont pas encore était récupérées.

    Les débris de l’appareil, un TU 154, ont été retrouvés à 1,5 km du rivage de Sotchi à une profondeurs de 50 à 70 m.

    Message de condoléance du PRCF

    Pierre Pranchère, ancien combattant de la Résistance en Corrèze (« Petite Russie »), ancien député, président de la commission internationale du POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE (PRCF)

    25 décembre 2016 – A S.E. Alexandre Orlov

    Monsieur l’Ambassadeur,

    Au nom du PRCF, je vous adresse, ainsi qu’aux citoyens de Russie, mes plus sincères condoléances après la disparition tragique des musiciens du Chœur de l’Armée rouge et des autres citoyens russes disparus dans la catastrophe aérienne survenue ce jour.

    Les Chœurs de l’Armée rouge ont longtemps porté avec talent dans le monde entier la culture soviétique, inséparable de la grande culture russe, mais aussi de l’antifascisme, de l’internationalisme prolétarien et de l’amitié entre les peuples.

    Plus que jamais, les militants franchement communistes de Russie rejettent l’antisoviétisme fauteur de guerre impérialiste, de même qu’ils refusent pour le présent les odieuses campagnes de russophobie qui portent en germes de terribles dangers pour toute l’humanité.

    Honneur au peuple russe, honneur à l’Armée rouge, honneur aux grands musiciens disparus.

    Pierre Pranchère.

     

     

    Les Choeurs de l'Armée Rouge: l'hymne de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques

    Les Choeurs de l'Armée Rouge: la Révolution Russe

    Les Choeurs de l'Armée Rouge: le chant des partisans

     Les Choeurs de l'Armée Rouge-La Guerre sacrée

    Les Choeurs de l'Armée Rouge-Trimartolod

    CATHERINE RIBEIRO ET LES CHOEURS DE L'ARMEE ROUGE: Les Partisans / La Varsovienne

    source: initiative-communiste.fr

     

     

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  • Ajoutée le 5 juil. 2016

    Intervention de Jean-Luc Mélenchon sur le Brexit au Parlement européen le 5 juillet 2016. ➡️ Pour la sortie des traités européens : http://www.jlm2017.fr ➡️ Abonnez-vous à la chaîne : http://bit.ly/290J2yC

    Voici la retranscription de cette intervention :

    Vous dites que vous avez l’intention de prendre acte du départ de l’Angleterre de l’Union européenne et qu’il faut pour cela, maintenant, très tristement, réformer l’Europe. Mais vous vous gardez bien de dire comment vous comptez le faire. La seule chose qu’on a entendue jusqu’à présent, c’est monsieur Schäuble nous indiquer que, pour lui, le développement futur de l’Europe, c’est un durcissement encore plus rigide du contrôle sur les budgets des États-nations et un contrôle de plus en plus rigide sur les règles sociales qui sont en train de détruire nos sociétés en faveur du capital.

    Je crois que l’Europe qui a été construite, c’est une Europe de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois qu’arrive un travailleur détaché qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place. Une Europe de la violence politique comme nous l’avons vu appliquée à Chypre et à la Grèce. Et une Europe de la violence guerrière, comme celle que vous êtes en train de préparer face à la Russie.

    Tout ça est une folie ! Et je vous le dis : cette Europe-là, les peuples ne cessent de vous le dire, ou bien vous la changez en faveur des êtres humains, ou bien nous la quitterons tous, car personne n’a plus envie de vivre dans un espace pareil s’il s’oppose au moindre fait de sa propre vie pour se développer soi et ses enfants.

    En attendant, la vérité est que soit on la change, soit on la quitte. Et cette leçon, vous devez l’entendre. Non, la Grande-Bretagne n’est pas faite de citoyens racistes et xénophobes. Non, le vote « non » n’est pas un vote pour la guerre et contre l’Europe. C’est tout le contraire. Le vote des Anglais comme celui de mon propre pays est un vote pour l’union des peuples, pour la paix et pour la coordination sociale. Mais vous n’en voulez pas !

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  • FIGAROVOX/ENTRETIEN - La ville d'Alep a été le lieu d'une bataille sanglante depuis 2012. Pour la géopolitologue Caroline Galactéros, une politique d'équilibre des intérêts entre Washington et Moscou serait la seule manière de sauver la Cité antique et le reste du pays.

     

    FIGAROVOX. - L'armée syrienne a repris aux rebelles la ville d'Alep, ancienne capitale économique du pays. Comment percevez-vous le traitement médiatique de cette bataille décisive dans le conflit syrien?

    Caroline GALACTEROS. - Si vous me pardonnez cette franchise, je le trouve globalement déplorable et surtout dangereux. Par ignorance, goût du sensationnalisme et de la polarisation manichéenne des situations, confiance excessive dans les réseaux sociaux, ou par inclination à relayer la doxa véhiculée par le pouvoir et ses alliés, la plupart des médias se sont engouffrés depuis des mois dans la brèche de la facilité et ont relayé bien des informations parcellaires voire fausses (cf. l'affaire des «Casques Blancs» ou «l'opération OSDH» - source unique elle aussi anglaise, clairement contestable et pourtant devenue la référence depuis cinq ans ). Ils ont en conséquence nourri une interprétation déformée des enjeux et des faits. Bref, l'immense majorité des médias occidentaux s'est fait la caisse de résonnance naïve ou parfois sciemment complice d'une vaste entreprise de désinformation sur la nature des «rebelles», les objectifs réels de la guerre, l'idée même d'une guerre civile ou encore la dimension confessionnelle du conflit de fait secondaire mais montée en épingle, etc...

    Comment voyez-vous les événements?

    La partie Est de la ville d'Alep a été, dans la douleur et au prix d'une tragédie humaine indéniable, libérée de djihadistes qui s'en étaient emparés dès 2012. La méthode russe de bombardement intensif est évidemment difficilement acceptable au plan humain, au plan des individus. Les forces occidentales notamment françaises, c'est tout à leur honneur, cherchent davantage à éviter des pertes civiles massives. Elles en font malgré tout nécessairement car la précision de ces frappes n'a de «chirurgicale» que le nom. On les appelle alors pudiquement des «bavures» ou des «dommages collatéraux», on les passe sous silence ou on les relaie très peu médiatiquement. Pourquoi? Parce que depuis le début de ce conflit (comme dans bien d'autres d'ailleurs) et notamment depuis l'intervention militaire russe d'octobre 2015, il s'agit de délégitimer voire de criminaliser l'action de Moscou, comme si elle était de nature fondamentalement différente de la nôtre. Or, la différence n'est pas là. Ce sont nos objectifs politiques et militaires qui, malheureusement, sont très différents et c'est d'ailleurs cet écart béant qui, - pour une grande part-, fait durer le conflit et qui fait beaucoup de morts... La polarisation politique délibérée autour d'un «bon» et d'un «mauvais» camp bat son plein. Ce manichéisme est pour moi extrêmement dangereux et renvoie à l'agenda véritable de la Coalition en Syrie aujourd'hui clairement mis en échec par l'intervention de Moscou mais qui est surtout depuis le début, diamétralement opposé à celui de la Russie. En effet, il ne s'agissait pas pour les Etats-Unis, les puissances européennes et les monarchies du Golfe ou la Turquie, de réduire le cancer islamiste sous toutes ses formes - pas seulement celle de Daech, bouc-émissaire spectaculaire -, mais de déstabiliser l'Etat syrien et faire tomber le régime d'Assad coûte que coûte. Il en a coûté effectivement bien des vies innocentes. On a donc crédibilisé dès 2011 les groupes islamistes radicaux issus d'Al-Qaïda pour délégitimer radicalement la résistance du régime syrien (certes brutale et qui au début a volontairement joué sur les islamistes en embuscade pour balayer l'embryon d'opposition démocratique presque immédiatement débordé puis disparu).

    Quid de la responsabilité des rebelles dans la situation humanitaire?

    Elle est première. On a passé sous silence les pratiques horrifiantes de ces groupes islamistes (exécutions, tortures, racket, enrôlement des enfants…) pour tenir en otages les populations syriennes - toutes communautés confondues - sous leur coupe afin de se protéger des frappes. Au-delà, le problème de la médiatisation relève de la quadrature du cercle. Il est évident que l'on ne peut que s'indigner en tant qu'humain de ce que subissent les civils dans les guerres car notre focus systématique sur l'individu escamote la dimension politique et stratégique. Et là, on a un problème. Car pour en finir avec les djihadistes d'Alep, il faut pouvoir les séparer de leurs populations-boucliers. Soit par la persuasion, soit par la force. C'est ce qui a fini par arriver lorsqu'enfin ont pu être mis en place (pas grâce aux Etats-Unis) des corridors d'exfiltration des civils et de reddition des derniers djihadistes souhaitant eux-mêmes éviter la mort.

    Parleriez-vous de guerre civile?

    Il n'y a pas de guerre civile à proprement parler en Syrie. Il y a une guerre contre tous les Syriens (toutes confessions et communautés confondues) qui est menée de l'extérieur contre ces populations. Les rebelles les retiennent sous leur coupe nous l'avons dit, les rançonnent, menacent les familles de ceux qui voudraient fuir, utilisent écoles et hôpitaux pour s'y retrancher, y disposer leurs snipers et provoquer l'opprobre occidental contre ceux qui n'hésitent pas à les en déloger.

    Bachar al-Assad s'érige depuis longtemps en rempart contre le «terrorisme». Dans quelle mesure s'agit-il là d'un moyen tactique pour écarter l'opposition modérée?

    Bien sûr, cela a été un moyen du régime au tout début de la Guerre, lorsqu'existait un embryon d'opposition modérée. Mais depuis quatre ans, il n'y a plus un «rebelle modéré» en Syrie. C'est une pure utopie voire un mensonge éhonté et délibéré. C'est d'ailleurs tout le problème de la représentativité des interlocuteurs patronnés par les uns ou les autres dans la perspective de négociations. Il faut d'abord vider l'abcès djihadiste et pas seulement reprendre Raqqa à Daech. Puis chercher à favoriser un dialogue inter-Syriens entre personnalités ayant du poids dans la population syrienne et souhaitant une Syrie unitaire, laïque, pluraliste et stable. Et pour tout cela, il faut que Washington et Moscou s'entendent et ne se tirent plus dans les jambes.

    L'arrivée de Donald Trump serait-elle donc une bonne nouvelle pour un tel apaisement?

    Oui, en théorie! La pratique est plus triste. Le nouveau Président met en péril les véritables objectifs - notamment énergétiques - de l'Administration sortante, dont l'engouement pour le regime change et les «printemps arabes» devaient servir la mise en œuvre... Trump a dit qu'il souhaitait s'entendre avec Moscou pour combattre un péril commun. C'est une véritable révolution, extraordinairement positive, que nous devrions prendre en compte au lieu de nous en indigner! Il a choisi un secrétaire d'Etat de grande qualité qui connaît et aime la Russie. De quoi se plaint-on? Nos critiques, nos doutes pusillanimes sont des enfantillages. A croire que l'on préfère la bonne vieille et stérile Guerre froide qui fait le jeu des pires démons et à coup sûr de nos ennemis qui fouillent les plaies béantes de notre Occident écartelé. Alors, plutôt que d'ouvrir les yeux, au plus haut niveau - celui du président Obama et de Hillary Clinton, vaincue mais décidée à nuire -, on fait tout ce raffut à Washington sur l'ingérence russe supposée dans la présidentielle. Et il faut craindre que tout sera tenté pour faire avorter ce projet de rapprochement pragmatique avec la Russie, si salutaire pour le monde pourtant.

    La morale est-il tout ce qui reste à l'Occident qui, en Syrie, a perdu la main politiquement?

    Précisément l'attitude occidentale en Syrie est tout sauf «morale». La morale en relations internationales n'existe pas. Il n'y a qu'un entrechoquement plus ou moins violent de forces, d'ambitions, d'intérêts, de capacités de nuisance et d'influence. Mais évidemment, en cette époque où il faut faire croire à chacun qu'il est égal à tous les autres, qu'il compte et décide, qu'il juge et choisit, on cherche à trouver des motivations supposées élevées à nos volontés d'ingérence. De facto l'exigence morale s'est progressivement abîmée en moralisation cynique. Il faut en finir avec le Bien (Nous) et le Mal (ce qui n'est pas nous, ceux qui ne nous obéissent pas). C'est affligeant d'ignorance, d'indigence de pensée par rapport au réel et surtout cela ne porte aucun progrès humain. La morale est contingente. Elle porte sur des idéalités extérieures aux hommes et ne les contraint in fine en rien. Elle s'abîme invariablement en prêchi-prêcha stérile ou dangereux. Elle ne sert que l'opposition, le conflit, la rapacité, la surenchère. En quoi nous sert-elle à mieux comprendre un conflit, à mettre en œuvre des solutions viables. Les exemples de cette impasse sont innombrables.

    Le réalisme en politique internationale peut-il être éthique?

    A part au plan étymologique, éthique et morale à mes yeux sont bien différentes. Quand la morale est essentiellement contingente, dépendant du lieu, du temps et des intérêts particuliers d'un pouvoir ou d'une caste, l'éthique elle, est une immanence. Chacun la porte en soi comme une force plus ou moins enfouie mais toujours mobilisable, qui le rapproche de chaque autre homme. C'est un effort pour rester soi-même, pour retrouver et exprimer son humanité (commune à tous les hommes) dans des situations les pires, celles qui vous éprouvent (et la guerre en est évidemment une) et vous donnent aussi l'occasion de donner libre court à votre part de sauvagerie sans grande conséquence. Je maintiens que la realpolitik est infiniment plus humaine et protectrice des individus - qui sont toujours les otages et les victimes des affrontements politiques -, que le dogmatisme moralisateur qui prétend étendre la démocratie et le marché à la planète et dans les faits, laisse advenir les pires régressions humaines. Il faut en conséquence comprendre l'utilité de protéger les Etats, de réhabiliter les souverainetés, de restaurer des frontières au lieu de répandre des utopies uniformisantes et libertariennes qui fragilisent les individus et les nations, dissolvent leurs ferments de cohésion et jettent les unes contre les autres des communautés politiques et/ou confessionnelles livrées à l'instrumentalisation politique violente. C'est un grand paradoxe, mais un paradoxe agissant.

    *Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d'intelligence stratégique Planeting. Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (éd.Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).

     

    source:   lefigaro.fr

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