• Dans ce 23e épisode de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur le rapports d’OXFAM sur l’évasion fiscale des banques et sur le rapport d’ATTAC sur la fraude et l’évasion fiscale. Il parle ensuite du Brexit et de la question des frontières en Europe que cet évènement va poser avant d’aborder la question du débat que France 2 veut imposer le 20 avril contre l’avis du CSA. Enfin, il présente un nouvel outil, le « Mélenphone », et annonce la sortie prochaine d’un jeu vidéo…

    ***SOMMAIRE***
    00:35 : L’évasion fiscale des banques
    02:54 : Le rapport d’ATTAC sur la fraude et l’évasion fiscales
    03:21 : La dépense publique et le coût du privé
    07:12 : Le Brexit officiellement enclenché
    09:26 : La question des frontières en Europe
    17:48 : France 2 essaie d’imposer un débat le 20 avril
    22:09 : Procurations, camion, mélenphone : nos nouveaux outils
    24:59 : Retour sur les meetings de Rennes et du Havre
    28:13 : À venir : un jeu vidéo !
    29:44 : Salut !

    ***LES LIENS***
    - Banques en exil : un quart des bénéfices des banques européennes dans les paradis fiscaux : https://www.oxfam.org/fr/salle-de-pre...
    - «Rendez l'argent !», le rapport d'ATTAC : https://france.attac.org/nos-publicat...
    - Le Brexit officiellement enclenché : http://www.lepoint.fr/monde/brexit-d-...
    - Note de blog de Jean-Luc Mélenchon sur le débat de France 2 : http://melenchon.fr/2017/03/28/contre...
    - Le communiqué du CSA sur le débat de France 2 : http://www.csa.fr/Espace-Presse/Commu...
    - Le site du camion et des caravanes « au tour du peuple » : https://autourdupeuple.jlm2017.fr
    - Le site pour faire votre procuration : https://procurations.jlm2017.fr
    - Le « Mélenphone » : https://melenphone.fr
    - Le Discord insoumis : http://discord.insoumis.online

     

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  • Alors que le peuple de Guyane se soulève pour défendre pacifiquement et démocratiquement ses droits, dénonçant le système d'exploitation capitaliste qui plonge le département dans la misère et le sous développement, la censure frappe dans les médias du système les travailleurs en lutte. Nos amis de C'est l'Heure de l'Mettre sur Radio Campus Lille ont pu donner la parole à l'Union des Travailleurs Guyanais, le syndicat des travailleurs en Guyane le 29 mars 2017. Une interview à écouter et partager pour multiplier partout le soutien tous ensemble et en même temps aux travailleurs en lutte.

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  • La France insoumise de Mélenchon doit rompre avec le fantôme de "l'Europe sociale" (marianne.net -23/03/2017)

    par Coralie DELAUME et Aurélien BERNIER

    Coralie Delaume et Aurélien Bernier interpelle Jean-Luc Mélenchon sur la question européenne et sa radicalité « euro-compatible » qui rappelle selon eux « l'Europe sociale » des socialistes.

    _______________________________________________________________________

    Il y a eu la crise grecque de 2015. Elle est d'ailleurs sur le point de refaire surface puisque les créanciers du pays sont en désaccord sur presque tout, en particulier sur ce qu'il convient de faire de la dette – insoutenable – de ce pays. Il y aura bientôt le Brexit, dont le déclenchement officiel est prévu le 29 mars, et dont on n'a aucune idée de la manière dont la France s'y prépare. Pourtant, notre pays a d'énormes intérêts dans l'affaire, lui qui dégage avec le Royaume-Uni son excédent commercial le plus élevé (12 milliards d'euros en 2015). Il y a bien sûr les conséquences de la « crises des dettes souveraines » et de la crise de l'euro du début des années 2010 qui n'en finissent pas de ricocher. Il y a enfin l'entêtement de la bruxellocratie, qui n'envisage, face à cela, que de renforcer indéfiniment l'austérité, quand elle n'est pas occupée à avouer son impuissance (« Merde, que voulez-vous que nous fassions ? », disait Jean-Claude Junker au Parlement européen le 1er mars) ou à insulter les pays d’Europe du Sud ( « On ne peut pas dépenser tous l'argent dans l'alcool et les femmes, et ensuite appeler à l'aide », affirmait Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe le 21 mars).

    Dans ce contexte, nous imaginions que la question de l'Union européenne serait naturellement centrale dans la campagne présidentielle, d'autant plus que l'UE est le carcan à l'intérieur duquel se dessinent toutes les politiques économiques des États membres. Les traités en vigueur forment en effet une véritable « constitution économique de l'Europe » de l'aveu de nombreux spécialistes.

    Par ailleurs, après l'échec spectaculaire d'un gouvernement de gauche radicale, celui d'Alexis Tsipras en Grèce, et la démonstration faite à son corps défendant par Syriza qu'on ne reforme pas l'Europe « de l'intérieur », nous espérions que la France insoumise oserait prendre à son compte la contestation de l'austérité constitutionnalisée, et éviterait d'offrir au Front national le monopole de la radicalité en matière de rupture avec l'Union européenne.

    Jean-Luc Mélenchon laisse le champ libre à Marine Le Pen

    Pour l'instant, il semble que nous nous soyons en partie fourvoyés. Lors du débat télévisé du 20 mars entre cinq candidats à l'élection présidentielle, c'est Marine Le Pen qui s'en est prise avec le plus de vigueur au libre-échange et aux politiques antisociales de l'Union européenne. C'est elle qui a évoqué la problématique de la désindustrialisation du pays. C'est elle encore qui a évoqué la probable délocalisation de l'usine Whirlpool d'Amiens en Pologne, et donc, en filigrane, la problématique du dumping social au sein du Marché unique. Brillant sur bien des sujets, Jean-Luc Mélenchon lui a laissé le champ libre sur celui-ci, pourtant primordial.

    Mais il y a pire. La campagne de la France insoumise avait débuté sur l'air de « l'Europe, on la change ou on la quitte ». Or, en l'espace de quelques jours, des porte-paroles de Jean-Luc Mélenchon ont multiplié les déclarations alambiquées dans les médias et contribué à renforcer le flou autour sur la stratégie « plan A – plan B ».

    Ce fut d'abord le cas du responsable des questions économiques, Liem Hoang Ngoc. Invité de la matinale sur France Inter le 13 mars 2017, ce dernier a cru bon d'affirmer que le programme du mouvement avait été élaboré « dans un cadre euro-compatible ». On se croirait revenus vingt ans en arrière, lorsque Robert Hue déclarait le Parti communiste français « euro-constructif ».

    Voilà en tout cas de quoi rassurer ceux qui ont pu craindre un tournant anti-Union européenne de la France insoumise. A ceux-là, l'économiste rappelle certes que les traités « sont inapplicables en l'état ». Mais il les rassure aussitôt en affirmant qu'il respectera peu ou prou critères de Maastricht. Mieux, il rompra avec le hollandisme tout en faisant – c'est là le tour de force – du hollandisme ! Liem Hoang Ngoc dit en effet prévoir « un déficit moyen de 3,5 % du PIB au cours du quinquennat c'est à dire pas plus que ce qu'Hollande a fait » au cours du sien. Enfin, il vend la mèche : « en fin de quinquennat, nous prévoyons un désendettement à 2,5 % du PIB. Les marchés n'ont aucune raison de spéculer contre notre politique ». C'est plus clair ! Il s'agit donc, une fois de plus, de « rassurer les marchés » auprès desquels on continuera d'emprunter. Et pour demeurer un emprunteur solvable, on œuvrera à se désendetter. On est ébouriffé par tant d'audace...

    Quatre jours plus tard, c'est au tour de Jacques Généreux de s'exprimer à l'occasion d'un débat avec Thomas Piketty, soutien de Benoît Hamon, organisé par le journal Politis. Face à un public manifestement ravi des convergences entre les deux économistes, il introduit en ces termes la stratégie « plan A – plan B » : « L'intention de la France n'est pas de détruire l'Union européenne, n'est pas de sortir de l'Union européenne, c'est de sauver l'Union européenne dont nous sommes absolument persuadés que si elle continue telle qu'elle est là, elle est condamnée non seulement à l'échec (...) mais surtout à l'explosion de la pire des manières ». D'emblée, on est saisi d'un doute affreux. Car l'Union européenne, ce n'est pas l'Europe. Si l'Europe est un ensemble de pays situés sur un même continent, l'Union est un ensemble de règles, un montage juridique. Dès lors, pourquoi fétichiser à ce point un édifice institutionnel connu pour être intrinsèquement porteur d'une grave érosion démocratique ?

    L'impossible « réorientation » européenne

    Comment les choses se passeront-elles si Jean-Luc Mélenchon est élu ? Simplement nous dit Jacques Généreux. Tout d'abord, la France insoumise au pouvoir prendra des mesures unilatérales qui désobéiront aux traités comme, par exemple, le contrôle des capitaux. Tout en continuant à financer sa dette sur les marchés, donc, ainsi qu'on l'a vu avec Liem Hoang Ngoc. Voilà qui promet d'être compliqué.

    Pendant ce temps là, la France demandera l'ouverture de négociations avec les pays de l'Union pour refondre les textes européens, tout en continuant à désobéir. Car selon l'économiste « personne ne peut nous mettre dehors […] et donc on peut rester autant qu'on veut en n'appliquant plus les dispositions des traités ». On resterait dans les traités tout en sortant des traités. On désobéirait à des règles tout en restant dans l'Union européenne, qui n'est elle-même qu'un ensemble règles. Les mystère s'épaissit, et l'on souhaite bien du courage pour convaincre les électeurs.

    Au mois de juin dernier, nous avions été conjointement auditionnés par la France insoumise dans le cadre de l'élaboration du programme de Jean-Luc Mélenchon pour 2017. Jacques Généreux nous avait présenté ce scénario, et nous lui avions déjà fait plusieurs objections qui rendent cette présentation du « plan A – plan B » très complexe à appréhender. Nous avions en particulier soulevé le caractère central de la question juridique, alors que le droit européen prime actuellement sur les droits nationaux, et que l'ordre juridique communautaire est inscrit au cœur de la Constitution française. Nous avions ensuite fait observer qu'il est inenvisageable que l'Allemagne et d'autres pays du Nord et de l'Est (Finlande, Pays Baltes...) acceptent une « réorientation » dans le sens d'un surcroît de « solidarité » communautaire. Plutôt que de mettre en place une union de transferts, ils préféreront rompre. Y compris si le social-démocrate Martin Schultz remplace Angela Merkel à Berlin puisqu'il gouvernerait probablement en « Grand coalition » avec la CDU, comme le SPD le fait depuis des années.

    Politiquement, on comprend que le problème soit délicat. Une rupture décidée par la France serait un tsunami, alors même que notre pays a longtemps dominé l'Europe et s'est trouvé à l'avant-garde du processus d'intégration. Il existe sans doute, dans l'esprit des dirigeants de la France insoumise, le souci de se laisser le temps de démontrer à la population l'inanité de tout projet de réorientation de l'Europe, ne serait-ce que pour légitimer la rupture. On peut même supposer qu'existe le désir tacite de pousser d'autres pays à rompre les premiers pour n'avoir pas à assumer la responsabilité historique de la fin de l'Union.

    Mais à ce stade ce calcul nous semble dangereux, car il risque de décrédibiliser toutes les promesses économiques ambitieuses portées par Jean-Luc Mélenchon. Comment fait-on pour relancer une économie intégrée au Marché unique et dotée de l'euro alors qu'on ne peut plus avoir de politique monétaire (c'est la Banque centrale européenne qui la conduit), ni de politique de change, ni de politique budgétaire (en raison de l'existence du Pacte de stabilité, du TSCG, du Two Pack, du Six Pack etc.), ni de politique industrielle (les règles relatives à la concurrence non faussée figurant dans les traités l'interdisent), ni de politique commerciale (puisque c'est une compétence exclusive de l'Union) ? En désobéissant sans pouvoir s'appuyer sur une base juridique solide ? Comment croire qu'une telle stratégie puisse s'inscrire dans le temps nécessaire aux négociations souhaitées avec les « partenaires européens » ? Comment penser que les fameux marchés continueront comme si de rien n'était à accorder leur confiance ?

    Malgré la détermination de la France insoumise que nous ne remettons pas en cause, la radicalité « euro-compatible », rappelle décidément trop « l'Europe sociale », cette stratégie éculée du Parti socialiste pour justifier ses pires renoncements : on peut l'évoquer en boucle, elle n'adviendra pas avant des décennies. Ce plan n'est pas plus crédible que la réaffirmation de la « souveraineté populaire » sans récupération d'une part substantielle de la souveraineté nationale, qui n'est que l'autre nom, après tout, de la liberté d'un peuple à disposer de lui-même, en somme de la démocratie. Tout cela, si la gauche ne le dit pas, Marine Le Pen le dira. Hélas d'ailleurs, elle le fait déjà, avec le succès que l'on sait.

    Coralie DELAUME & Aurélien BERNIER

    source: marianne.net
     

    Coralie Delaume

    Coralie Delaume est essayiste. Elle anime notamment le blog l’Arène nue. Elle a publié avec David Cayla l’essai La fin de l’Union européenne, Michalon (janvier 2017).

    Aurélien Bernier

    Aurélien Bernier est essayiste. Il a publié publié plusieurs ouvrages dont La gauche radicale et ses tabous : pourquoi le Front de gauche échoue face au Front national (Seuil, 2014) et plus récemment La démondialisation ou le chaos (Utopia, octobre 2016).

     

     

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  •  Coralie Delaume et David Cayla viennent de faire paraître un essai important aux éditions Michalon intitulé La Fin de l’Union Européenne. Remarquons tout de suite l’absence de « ? » dans le titre. Elle vaut programme.

    C’est un livre important, et qui vient à point nommé. La question européenne occupera une place centrale dans l’élection présidentielle de cette année. L’impact politique de ce livre devrait donc être important. Mais, c’est aussi un livre nourri par une solide réflexion, et fort bien argumenté. Connaissant un peu les auteurs, on n’en est pas surpris. Coralie Delaume, qui anime le blog « l’arène nue » avait déjà signé un essai remarquable sur la crise que connaissait l‘Union européenne[1]. Quant à David Cayla, il est un des jeunes économistes les plus talentueux de sa génération.

     

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    Un livre bien construit

    Ce livre s’articule autour de six chapitres qui, avec rigueur, analysent les raisons de la mort de l’Union européenne. Le premier de ces chapitres fait un constat, maintenant largement partagé, de ce que les référendums dans les différents pays aboutissent à des rejets de la construction européenne telle qu’elle a été mise en place par l’UE. Les auteurs, ici, reviennent sur la confiscation des résultats du référendum de 2005 (p. 39) et en tirent la conclusion que l’on est en présence d’un « fédéralisme cachottier » (p. 42). A vrai dire, il serait tout aussi juste de parler d’un fédéralisme « furtif » voir non assumé. Ils pointent sur Jean Monnet quant à l’origine de la méthode et se livrent à une réjouissante (mais non exhaustive) liste des injures proférées à l’encontre des opposants à l’UE par les diverses cliques européistes. Ils concluent alors sur le BREXIT et le succès du référendum britannique de juin dernier, avec une magnifique citation de George Bernanos issue de la Lettre aux Anglais de 1946.

    Le deuxième chapitre traite du drame grec. Ils montrent alors comment l’élection qui donna le pouvoir à la coalition entraînée par Syriza, a fait éclater toute l’hypocrisie austéritaire de l’UE et de son bras armé, l’Eurogroupe (et la « troïka »). Les deux auteurs établissent de manière rigoureuse qu’à cette occasion les institutions de Bruxelles sont allées en réalité contre la lettre des traités, parce qu’elles étaient sous l’hégémonie allemande. L’article 4 du traité de Lisbonne n’a, à l’évidence, pas été respecté (p. 91). Mais, l’UE sait se montrer pointilleuse avec les textes quand cela l’arrange, tout en se réservant le droit de les jeter par dessus les moulins quand elle le trouve nécessaire. La démonstration est ici celle d’un pouvoir supra-national qui s’est constitué sans aucun contrôle des peuples qu’il prétend représenter. On ne saurait mieux montrer l’illégitimité fondatrice de l’UE, mais aussi pourquoi elle veut à tout prix faire disparaître le terme de « souveraineté » du vocabulaire politique.

    Le troisième chapitre s’attaque alors aux principes du « marché unique ». Nos deux auteurs font remonter l’origine de l’idée de « marché unique » au Plan Marshall et à la domination américaine sur l’Europe. On peut juste ici regretter qu’ils n’aient pas fait usage du livre britannique qui a été traduit sous le titre La Grande Dissimulation[2] et qu’ils en restent trop à une lecture « franco-française » du marché unique. Mais, les conséquences économiques de ce marché unique sont quant à elles parfaitement analysées, qu’il s’agisse des conséquences monétaires, autour de l’euro et de tout ce qu’il implique, ou qu’il s’agisse des désordres financiers (la crise de la dette souveraine, analysée p. 117), ou encore des effets de polarisation industrielle induit par cette politique. Le constat est ici accablant, mais ce n’est que le début.

    En effet, le chapitre quatre montre de manière lumineuse comment l’Union européenne et le « marché unique » conduisent les pays à des politiques non-coopératives qui engendre la fragmentation économique, puis bien entendu politique, de l’Union européenne. C’est dans ce chapitre que l’on voit se déployer toutes les conséquences de la mise en place d’une politique économique fondée uniquement sur le libre-échange, qui conduit des pays entiers à la ruine, fait apparaître une coupure entre un « centre » et une « périphérie » de l’UE, et aboutit alors à l’émergence du phénomène dit d’euro-divergence, que l’on voit se manifester aujourd’hui entre autres avec la situation de l’Italie. J’ai pour ma part utilisé le terme d’euro-divergence pour décrire la situation engendrée par l’euro et les règles européennes à de nombreuses reprises depuis les années 2009 – 2010[3]. La critique de la logique du dumping social auquel se livrent les pays de l’UE, que ce soit directement ou indirectement par le biais des travailleurs détachés (p. 149-153) est extrêmement éclairante. Mais, l’analyse du cas de l’Irlande, et de comment ce pays a réussi via le dumping fiscal cette fois à truquer ses chiffres, est aussi absolument passionnante (p. 163). Cela met en cause la stratégie économique qui sous-tend le « marché unique », tout comme je l’indiquais dans mon propre ouvrage La Démondialisation[4].

    Après cette longue excursion sur les terres de l’économie, nous auteurs reviennent à la question politique dans le chapitre cinq, où ils analysent le déficit démocratique des institutions européenne. A partir de l’exemple de la « loi travail » de 2016, ils montrent comment les gouvernements se plient aux grandes orientations de l’UE, les GOPE (p. 183). Ils montrent aussi comment des institutions disent le droit, comme la Cour de Justice de l’Union Européenne (p. 187), de manière absolument détachée de toute souveraineté. Et c’est effectivement là un problème crucial. La France, ayant accepté le principe de « supériorité » des directives européennes ne peut plus jouer à la marge qu’en finassant sur la « transposition » de ces fameuses directives. Il y a bien ici un déni de démocratie.

    Le sixième et dernier chapitre s’intitule « Rompre avec l’Europe allemande et sortir de la logique d’affrontement ». Car tel est bien l’un des axes de cette critique radicale et féroce de l’UE. L’Union européenne, loin de construire la paix (et l’on sait que la paix doit tout à la dissuasion nucléaire et rien à l’Europe), est en train de monter les peuples les uns contre les autres. La domination allemande, déjà évoquée par Jean-Luc Mélenchon dans Le Hareng de Bismarck, produit en réalité un réveil de la conflictualité au sein des pays de l’Union européenne. Alors que ses partisans brament à tout va que l’Europe c’est la paix (tout comme Louis-Napoléon Bonaparte disait que l’Empire c’est la paix), la réalité crue est que l’Union européenne ré-institue la guerre économique comme mode de régulation des rapports entre les Etats européens, avant que cette guerre économique ne finisse par déboucher sur la guerre tout court. Il faut donc dire que l’UE c’est la guerre.

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    L’Union européenne, la démocratie et la souveraineté

    Ce livre est donc important. Il est aussi fort bien écrit. On y trouve des formules savoureuses telles « …François Hollande, l’homme qui a élevé la vacuité consensuelle au rang de discipline olympique » (p. 17). Au-delà de ces formules, ce livre montre à l’évidence que l’Union européenne n’est pas l’Europe. On s’en doutait depuis une bonne vingtaine d’années. Qu’importe, la démonstration est là, et elle est irréfutable. L’Europe est une réalité culturelle ; c’est aussi une réalité géographique, qui inclut, faut-il le rappeler, une partie de la Russie. Il faut donc ici revenir sur le rapport antagonique entretenu par les institutions de Bruxelles avec la souveraineté, rapport que rien ne montre mieux que l’opposition maintenant frontale des institutions de l’UE à la tenue de referendums dans les pays membres. Ce rapport est abordé à la fois dans le premier chapitre et dans le dernier de cet ouvrage. Si ces deux chapitres permettent de comprendre comment procède l’Union européenne pour dépouiller les Etats membres de leur souveraineté, ils ne disent pas le pourquoi de l’affaire.

    Une réfutation du rôle fondamental de la Souveraineté populaire, et parfaitement convergente avec le discours tenu par l’Union Européenne, a été tentée par un auteur hongrois contemporain, Andras Jakab, d’ailleurs largement couronné par divers prix décernées par l’UE. Après une analyse comparée des diverses interprétations de la souveraineté, il avance – pour le cas français – que : « La souveraineté populaire pure fut compromise par un abus extensif de referenda sous le règne de Napoléon Ier et de Napoléon III, la souveraineté nationale pure ayant été perçue comme insuffisante du point de vue de sa légitimation[5] ». Mais, en réalité, c’est soutenir qu’un abus pervertirait le principe ainsi abusé. Mais il ne peut en être ainsi que si l’abus démontrait une incomplétude du principe et non de sa mise en œuvre. Viendrait-il à l’esprit de nos contemporains de détruire les chemins de fer au nom de leur utilisation par le Nazis dans la destruction génocidaire des Juifs et des Tziganes ? Or, ceci est bien le fond du raisonnement tenu par Jakab.

    Si le plébiscite est bien un instrument non-démocratique, tout référendum, et c’est l’évidence, n’est pas un plébiscite. La confusion établie par l’auteur entre les deux notions est très dangereuse et pour tout dire bien malhonnête. La pratique qui consiste à assimiler référendum et plébiscite, car c’est de cela dont il est question dans le texte, est une erreur logique mais c’est aussi une confusion volontairement introduite dans le débat. La discussion se poursuit sur la portée qu’il faut attribuer à la décision du Conseil Constitutionnel concernant la Nouvelle Calédonie où il est dit que « la loi votée… n’exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution »[6]. Ici encore, on pratique de manière volontaire la stratégie de la confusion. Ce que reconnaît le Conseil Constitutionnel, en l’occurrence, c’est la supériorité logique de la Constitution sur la Loi. Ce n’est nullement, comme le prétend à tort Jakab l’enchaînement de la souveraineté. En fait, dire que le processus législatif doit être encadré par une Constitution ne fait que répéter le Contrat Social de Rousseau[7]. Ce qui est en cause est bien le parti pris de cet auteur est de refuser ou de chercher à limiter le concept de Souveraineté.

    Pour arriver à ce résultat, il fait appel pour cela aux travaux de Hans Kelsen[8]. On sait que, pour ce dernier, le droit d’un État est subordonné au droit international, ce dernier existant de manière implicite à travers un système de « lois naturelles » qui seraient propre à la condition humaine, servant alors de normes pour le droit des États. On est ici en présence d’une norme de nature logico-transcendantale[9]. Kelsen est fortement influencé par la logique du néo-Kantisme et la Grundnorm apparaît au sommet de la pyramide des différents niveaux de lois. Mais, les thèses de Kelsen sont loin de faire l’unanimité chez les juristes. Il lui est reproché, et non sans quelques raisons, un positivisme juridique[10] qui aboutit à un aplatissement des principes du droit. On voit bien ici se développer le « pouvoir du juge » contre le pouvoir du responsable politique, point que dénoncent Delaume et Cayla (p. 202).

    À l’inverse, on peut considérer que le Droit International découle au contraire du Droit de chaque État, qu’il est un Droit de coordination[11]. Telle est la logique développée par Simone Goyard-Fabre dans un article datant de 1991 mais qui reste d’une lumineuse actualité[12]. La notion de « loi naturelle » pose par ailleurs un vrai problème en ceci qu’elle prétend établir une spécificité radicale de l’action humaine, un schéma dans lequel il n’est que trop facile de voir une représentation chrétienne (la « créature » à l’image de son « créateur »). Accepter ceci sans discussion reviendrait à établir le Christianisme comme norme supérieure pour la totalité des hommes, et par là même à nier l’hétérogénéité religieuse avec toutes les conséquences dramatiques que cela impliquerait. Delaume et Cayla remarquent d’ailleurs que le discours sur l’identité surgit parce que la souveraineté, qui est une notion politique, est niée (p. 215). L’écheveau de normes produites par l’UE, et qui veut se faire passer pour une forme de souveraineté, s’accommode fort bien de la pire des revendications identitaires.

    Andras Jakab se voit alors obligé de reconnaître que : « malheureusement, du point de vue de la définition de la notion, la souveraineté comme telle n’est définie dans aucun traité international (peut-être parce qu’un accord sur cette question serait impossible) »[13]. Il ajoute quelques lignes plus loin : « Mais l’acceptation totale du premier droit du souverain, c’est-à-dire l’exclusivité, n’est pas satisfaisante vu les défis nouveaux, notamment la mondialisation »[14]. Ce faisant il glisse, dans le même mouvement, d’une position de principe à une position déterminée par l’interprétation qu’il fait – et que l’on peut réfuter – d’un contexte. Cette démarche a pourtant été critiquée en son temps par Simone Goyard-Fabre : « Que l’exercice de la souveraineté ne puisse se faire qu’au moyen d’organes différenciés, aux compétences spécifiques et travaillant indépendamment les uns des autres, n’implique rien quant à la nature de la puissance souveraine de l’État. Le pluralisme organique (…) ne divise pas l’essence ou la forme de l’État; la souveraineté est une et indivisible« [15]. L’argument prétendant fonder sur la limitation pratique de la souveraineté une limitation du principe de celle-ci est, quant au fond, d’une grande faiblesse. La mondialisation ne peut servir à justifier l’EU, et ce d’autant plus que l’EU organise le démantèlement des Etats face à la mondialisation. Les États n’ont pas prétendu pouvoir tout contrôler matériellement, même et y compris sur le territoire qui est le leur. Il ne faut pas confondre les limites liées au domaine de la nature et la question des limites de la compétence du Souverain. C’est donc sur ce genre de confusions que se construit la pensée institutionnelle de l’Union européenne.

     

    La mort clinique de l’UE

    Nos deux auteurs actent ainsi la mort clinique de l’Union européenne. Mais, il convient de débrancher les appareils qui la maintiennent en état de vie végétative. Or, cela peut se révéler plus compliqué qu’on ne le pense.

    Il reste qu’il faut alors définir une position politique par rapport à l’Union européenne. Coralie Delaume et David Cayla préconisent de défaire le marché unique (p. 237) de répudier l’Europe supranationale (p. 238), et de reconstruire, contre l’Union européenne, une « Europe des projets » (P. 241). Mais on voit bien que cela ne pourra se faire qu’au prix d’un nouveau référendum. Faut-il donc appeler de nos vœux un référendum sur le « FREXIT » ?

    La question des priorités se pose. Il me semble que la première des priorités, non pas tant sur le plan des principes mais sur celui de la politique économique, est d’abord de faire sauter l’euro. Or, pour faire cela, nul référendum n’est nécessaire. Par contre, il est clair que pour remettre en cause la primauté de la CJUE et des directives sur les lois françaises, il faudra nécessairement un référendum annulant le traité de Lisbonne et les autres traités. Mais, si l’on a procédé au préalable au retrait unilatéral de la France de l’Union Economique et Monétaire, on aura par là même déstabilisé l’ensemble de l’Union européenne. Car, il est clair que si la France sortait de l’euro, elle serait rapidement suivie par l’Italie, puis par le Portugal, l’Espagne et la Grèce. On peut aussi penser que la Slovaquie et la Finlande en profiteraient pour reprendre leur liberté monétaire. Dès lors, il deviendrait possible de formuler de manière différente la question qui serait posée aux français et de leur demander s’ils donnent mandat au gouvernement pour réécrire des traités européens qui garantissent la souveraineté de la France, et la supériorité des lois françaises sur les directives européennes, ou si cela n’était pas possible alors de prendre acte de la sortie de la France de l’UE. Il deviendrait alors possible de convoquer une conférence européenne sur ces bases.

    Mais, il faut ici comprendre que l’on ne détruit complètement des institutions que quand on propose d’autres institutions pour les remplacer. L’UE ne sera détruite que quand son successeur sera mis sur les rails. Il convient d’y réfléchir si l’on veut éviter les erreurs qui ont conduites l’UE à sa mort actuelle.

     

    Notes

    [1] Delaume C., Europe – Les Etats désunis, Paris, Editions Michalon, 2014.

    [2] Booker C. et North R., La Grande Dissimulation, Paris, Editions l’Artilleur, 2016.

    [3] Sapir J., « From Financial Crisis to Turning Point. How the US ‘Subprime Crisis’ turned into a worldwide One and Will Change the World Economy » in Internationale Politik und Gesellschaft, n°1/2009, pp. 27-44 ; Idem, « Is the Eurozone doomed to fail », pp. 23-27, in Making Sense of Europe’s Turmoil, CSE, Bruxelles, 2012.

    [4] Sapir J., La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2011.

    [5] Jakab A., « La neutralisation de la question de la souveraineté. Stratégies de compromis dans l’argumentation constitutionnelle sur le concept de souveraineté pour l’intégration européenne », in Jus Politicum, n°1, p.4, URL : http://www.juspoliticum.com/La-neutralisation-de-la-question,28.html

    [6] Décision 85-197 DC 23 Août 1985, Voir : Jacques Ziller, « Sovereignty in France: Getting Rid of the Mal de Bodin », in Sovereignty in Transition. éd. Neil Walker, Oxford, Hart, 2003.

    [7] Rousseau J-J., Du Contrat Social, Flammarion, Paris, 2001.

    [8] Kelsen H., «La méthode et la notion fondamentale de la théorie pure du droit »Revue de Métaphysique et de Morale, T. 41, No. 2 (Avril 1934), pp. 183-204.

    [9] Kelsen H., Théorie générale des normes, (traduction d’Olivier Beaud) PUF, 1996, Paris.

    [10] A. Hold-Ferneck, H. Kelsen, Lo Stato come Superuomo, un dibattito a Vienna, édité par A. Scalone, Il Mulino, Turin, 2002

    [11] Dupuy R.J., Le Droit International, PUF, Paris, 1963

    [12] Goyard-Fabre S., « Y-a-t-il une crise de la souveraineté? », in Revue Internationale de Philosophie, Vol. 45, n°4/1991, pp. 459-498.

    [13] Jakab A., « La neutralisation de la question de la souveraineté. Stratégies de compromis dans l’argumentation constitutionnelle sur le concept de souveraineté pour l’intégration européenne », op.cit., p. 11.

    [14] Jakab A., « La neutralisation de la question de la souveraineté. Stratégies de compromis dans l’argumentation constitutionnelle sur le concept de souveraineté pour l’intégration européenne », op.cit., p. 12.

    [15] S. Goyard-Fabre, « Y-a-t-il une crise de la souveraineté? », op.cit., p. 480-1.

     

    source: http://russeurope.hypotheses.org/5577

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  • Rencontre progressiste franchement euro-critique

    60e anniversaire du Traité de Rome : Rencontre progressiste franchement euro-critique ! (IC.fr-)

    60ème anniversaire du Traité de Rome 

      1er avril 2017, de 15h à 17h  

     Salle du Maltais rouge, 40 rue de Malte, Paris (11e).

     

    Échange politique organisé à l’initiative du PRCF, du Mouvement pour le Socialisme du 21ème siècle et des Clubs Penser la France.

    Le 25 mars 1957, le Traité de Rome officialisa la marche à l’intégration euro-atlantique de l’Europe occidentale.

    affiche du PRCF de 2005 pour le non à toute constitution européenne

    Depuis lors, les traités supranationaux et néolibéraux qui se sont succédé (notamment le Traité de Maastricht, les accords d’intégration à l’UE des ex-pays socialistes de l’Est, le Traité de Lisbonne et le Pacte budgétaire…) ont encore aggravé les aspects négatifs de cette « construction » européenne et atlantique. Partout, les acquis sociaux, les souverainetés nationales, les emplois industriels et agricoles sont détruits. Partout, les possibilités d’alternative progressiste passent par les fourches caudines de l’ « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ». Partout, ce sont les extrêmes droites et les communautarismes rétrogrades qui prospèrent là où l’on nous promettait la prospérité économique partagée et des échanges économiques et culturels équilibrés. Quant à la paix, l’UE, appariée à l’OTAN, la menace gravement en s’inscrivant totalement dans la politique atlantique de confrontation avec la Russie.

    Pour débattre librement et sans préjugé d’une éventuelle sortie progressiste de la France hors de l’euro, de l’UE et de l’OTAN, le PRCF, le MS 21, les Clubs Penser la France, s’associent avec le concours de la Gauche républicaine et du Front syndical de classe.

    Par-delà les fausses alternances thatchériennes ou carrément fascisantes, venez débattre des conditions d’une véritable politique progressiste de progrès social, de laïcité républicaine, de paix, de souveraineté des peuples et de coopération internationale le 1er avril à Paris, salle Le Maltais rouge, 40 rue de Malte à Paris 11e, de 15h à 17h.

    Communiqué du PRCF – 24 mars 2017

    source: initiative-communiste.fr

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  • United Colors of Asselineau ? Stop à la confusion !  (IC.fr-28/03/2017)

    . Il a fait une irruption surprise dans la campagne et vous aurez sans doute remarqué les commentaires agressifs de ses cybermilitants sur les réseaux sociaux, ou ses affiches se résumant à son portrait (« asselineau 2017″… tout un programme). Le chef de l’, transfuge de l’UMP où il a fait une longue carrière, étant notamment élu sur les listes du fort peu recommandable Tibéri, avant d’être une des éminences grises du gouvernement Juppé de sinistre mémoire pour avoir appliquer le programme issu du traité de Maastricht, se présente en effet à la . Avec un programme proposant une fragile sortie de l’UE (en appliquant l’Art50 lire ici) proclamant s’inspirer des principes du CNR, tout en proclamant « l’alliance entre le capital et le travail » (point n°10 de son programme)…

    Les lecteurs d’Initiative Communiste ne découvrent cependant pas l’homme ni son parti : par exemple les communistes du PRCF qui fort heureusement n’ont pas attendu 2007 pour commencer à militer pour la sortie de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN poursuivant le combat des communistes, avaient dû dès 2014 dénoncer la propagande mensongère agressive de ce mouvement. Encore récemment, www.initiative-communiste.fr et le PRCF – constatait et dénonçait preuves à l’appui comme d’autres mouvement pour la sortie de l’UE (M’PEP, PARDEM …) la voie sans issue et trompeuse proposée par l’UPR pour le – l’art 50 – qui interdit de fait la sortie de l’UE et de l’Euro.


    Cela dit, il est certain que la reprise du slogan du Frexit, celui du sigle du CNR ne peut que sonner qu’agréablement à l’oreille des travailleurs en France, avec le risque d’entretenir la . Ce qui signifie donc qu’il faut se poser les bonnes questions, y regarder de plus prêt et garder son sens critique : il y a loin de la coupe aux lèvres et les travailleurs ont l’habitude des belles personnes, issues de l’ENA, inspecteurs des finances (oui oui, Asselineau est un collègue de Macron) qui essayent de les séduire pour mieux continuer à les exploiter. De la même manière qu’il ne suffit pas que Macron crie Révolution pour que cela en soit, il ne suffit pas que Asselineau discoure pendant trois heures sur youtube sur le Frexit pour que cela en soit également… A chacun donc de juger sur pièce. Aymeric Monville propose des éléments de réflexion critique sur ce dont Asselineau est le nom et le projet.

    « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change »


    United Colors of Asselineau – par Aymeric Monville

    La récente initiative d’un libraire parisien, connu (entre autres) de la mouvance communiste, éveille auprès de nombreux camarades, une inquiétude légitime.

    L’idée de confronter François Asselineau à des marxistes et/ou à des communistes n’était pas mauvaise en soi. Nous sommes néanmoins restés sur notre faim, tout simplement parce qu’il n’y a pas eu confrontation mais meeting électoral.

    Des années avant que Asselineau ne quitte l’UMP, les communistes se battaient déjà pour le Frexit, et sortir du système … capitaliste !

    affiche du PRCF de 2005 pour le non à toute constitution européenne, à l’époque Asselineau militait à l’UMP !

    Face à une bienveillance désarmante des épigones pourtant déclarés de feu « l’homme au couteau entre les dents », F. Asselineau a pu s’étendre en long et en large, comme s’il l’avait inventé tout seul, sur ce qui fait le plus petit commun dénominateur entre lui et « nous » : la défense de l’intégrité et de la souveraineté nationales, les trois sorties, euro- UE, OTAN.

    « Une révolution sans révolution ? »

    La quatrième sortie (celle du capitalisme), Asselineau nous demande de la mettre en veilleuse, pour ne pas être trop « clivants ». Ce n’est pourtant pas seulement une question de stratégie électorale mais de cohérence intellectuelle minimale, dont l’absence compromet tout le discours de campagne.

    Comment des marxistes peuvent-ils laisser dire qu’on pourrait revenir aux services publics d’antan, à un colbertisme intemporel, propre au génie français selon Asselineau, dans le cadre actuel du capitalisme actuel ? Et pourquoi pas au prétendu compromis fordiste d’après-guerre ? Aux Trente glorieuses ? Aux forteresses ouvrières de la grande industrie ? Cette époque, propre à la période de reconstruction d’après-guerre, ne reviendra pas. Elle est entrée en crise, une crise dont nous n’avons pas fini de sortir. Et l’une des raisons majeures, en termes de rapport des forces politiques, est que l’opportunisme ravageur, celui qui promet tout en échange de l’abandon du but final révolutionnaire, c’est qu’entre-temps, le grand PCF marxiste-léniniste de Thorez et Duclos a été détruit et dénaturé par ses chefs « mutants », pendant que le super-mutant planétaire Gorbatchev et son rival Eltsine ont liquidé le camp socialiste : c’est sur ce rapport des forces mondial et national entre le capital et le travail, entre le capitalisme et le socialisme, que reposait la possibilité même du gaullisme en tant que – tout en restant dans le camp capitaliste – le Général savait « naviguer » à l’international entre les USA et ce qu’il appelait « la Russie soviétique ». Si bien que même pour penser le gaullisme, il faut prendre en compte la confrontation entre les classes, confrontation que l’UPR se fait gloire de contourner. La seule solution au pourrissement du mode de production, c’est le socialisme, et non je ne sais quelle robinsonnade passéiste.

    Le coup d’Etat perdurant : la question démocratique, celle des institutions, de la VIe République, sociale et faisant place aux travailleurs

    Je suis aussi resté surpris du silence complet d’anciens militants communistes face à la question des institutions, non pas européennes, mais tout simplement nationales.

    Comment ne pas réagir lorsque François Asselineau nous fait comprendre à mi-mot, que son grand avantage est que, contrairement à Marine Le Pen, il sera plus clément et bienveillant avec nous dans l’emploi de l’article 16. Nous ne faisons pas de procès d’intention en fascisme à M. Asselineau, qui certes ne va « pas commencer à soixante ans une carrière de dictateur ». Mais enfin, ce n’est pas seulement une question de personne. La tension sociale est partout grandissante. Nous n’avons pas besoin de l’article 16 sur les pleins pouvoirs et qui, dans la pratique, permettrait d’instaurer le fascisme en France. Nous refusons cette constitution instituée par le coup d’Etat, avalisé et « légalisé » par la SFIO de Guy Mollet, du 13 mai 1958.

    D’accord pour sortir du carcan européen, mais sortons aussi du carcan de la Cinquième ! Certes, Mélenchon ne donne pas assez de garanties sur le premier point. Nous avons dit que notre soutien critique s’inscrivait dans une volonté de le faire évoluer sur ce point. Mais sur le deuxième point, Asselineau n’en donne aucune. Il s’inscrit parfaitement dans cette prise d’otage de la française par les hommes providentiels au dessus des partis, à l’instar du « Young Leader » Macron, ou désignés par le système des primaires « à l’américaine ». Or formes et contenus vont de pair. On ne pourra pas couler l’insurrection citoyenne indispensable à l’émancipation  sociale et nationale de la France dans le moule d’institution faites de A à Z pour minorer le peuple, écarter la classe ouvrière. Rappelons d’ailleurs que la constitution de 58 est aux antipodes du CNR et de son programme « Le Jours heureux » qui appelait à « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale ».

    Et quelles garanties donne-t-il pour répondre à la fascisation en cours, à la répression syndicale (deux mille syndicalistes poursuivis actuellement, certains même pour « jets de confettis ») : aucune puisque, que l’on sache, on n’a pas vu l’UPR montrer une grande sensibilité quand des milliers de militants CGT ont été réprimés au printemps dernier. On ne saurait en vouloir exagérément à M. Asselineau qui ne vient pas de notre classe, mais on peut s’agacer que des militants communistes fascinés par l’UPR aient tout bonnement oublié qu’un front, fût-il patriotique, ne peut qu’avorter ou déraper dès lors que la classe ouvrière y aliène son indépendance politique, qu’elle abdique en pratique la tâche de s’organiser en « parti indépendant de toutes les fractions bourgeoises » (Marx), qu’elle prétend mettre un mouchoir « provisoirement » sur son objectif socialiste/communiste. Quelle différence avec le PRCF qui, sans mépriser en rien les patriotes bourgeois pour autant qu’au final ils préfèrent au moment décisif leur patrie à leur classe massivement pro-Maastricht (et seule l’histoire dira s’ils sont finalement capables d’un tel choix), s’efforce de tenir « tous les bouts » de la chaîne : reconstruction du parti de classe, unité dynamique des buts patriotiques et de l’objectif révolutionnaire, reconstruction du syndicalisme de classe, mise en place d’un large Front contre l’UE où d’emblée, les perspectives progressistes doivent être présentes et très visibles : faute de quoi la classe ouvrière ne « portera » pas le « Frexit » et celui-ci ne sera qu’un pétard mouillé aux mains des hommes politiques de la bourgeoisie « patriote ».

    Pour Asselineau, l’OTAN était utile…

    Et même sur ce sur quoi nous sommes d’accord, comme la sortie de l’OTAN, regardons en détail. Asselineau avait-il besoin de dire que l’OTAN nous a été utile dans le passé [1], contre le Pacte de Varsovie (pourtant fondé en réponse au premier et longtemps après l’OTAN !), comme il l’a récemment déclaré au journal de 20 h ? Comment prétend-il mobiliser les soutiens internationalistes dont il aura besoin pour sortir de l’OTAN avec des positions pareilles ? Est-ce aux Cubains qu’il va dire quelque chose du genre : « L’OTAN, c’était bien mais c’est plus ça » ? La solidarité internationale, l’internationalisme prolétarien, l’Europe des luttes sociales, la lutte contre l’hégémonisme allemand, seraient-ils eux aussi des sujets « clivants » ?

    Le gaullisme : comment il est né, comment il a vécu, comment il a perdu son caractère organique

    Bref, malgré certaines sympathies naturelles, certains souvenirs historiques en commun entre gaullistes et communistes, malgré le fait historique établi que De Gaulle et le PCF clandestin ont fait front ensemble dès 1943 pour éviter qu’avec Giraud et l’AMGOT, la France ne devienne une colonie directe des USA, j’ai le regret de conclure que la nostalgie du gaullisme d’antan n’est pas la solution mais une partie du problème : comme l’a expliqué G. Gastaud dans un texte récent intitulé Frexit progressiste, classe ouvrière et socialisme,

    « En 45, un compromis historique était possible à l’international (Yalta) et à l’échelle nationale (France, Italie, Belgique…), non seulement pour des raisons de rapport des forces, non seulement parce qu’un objectif de classe non négligeable était d’empêcher Washington de mettre la France sous tutelle directe (AMGOT, monnaie américaine). C’est déjà pour contrer cet objectif antinational que le PCF clandestin s’était rapproché de de Gaulle, isolant ainsi le général Giraud, la marionnette maladivement anticommuniste et néo-pétainiste que voulaient imposer Londres et Washington. A l’époque, un courant politique de masse comme le gaullisme était encore historiquement possible : ce courant, certes bourgeois et impérialiste, pouvait alors « naviguer » entre les deux Grands issus de la guerre, l’américain et le soviétique, pour permettre à la France capitaliste, sortie très affaiblie de la guerre, de tirer son épingle du jeu sur le plan international (en clair, de tenir en respect les Anglo-Saxons tout en restant dans le camp capitaliste). La mission de classe du gaullisme était aussi de préparer les fusions monopolistes qui, à l’époque, devaient alors encore s’opérer principalement à l’échelle nationale. Bref, la grande bourgeoisie – qui n’a jamais été réellement patriote, ni même gaulliste, et qui ne le sera jamais, sa seule patrie étant son tiroir-caisse – pouvait alors miser conjoncturellement sur un courant bourgeois patriotique légitimé par la « France libre ». Et bien sûr elle était aussi forcée de le faire parce que le courant patronal collabo était sorti discrédité de la défaite commune de Hitler et de Pétain. Et ce fut la mission principale du pouvoir gaullo-pompidolien, entre 1958 et 1974, que de constituer avec l’aide de l’Etat ces géants financiers et industriels nationaux que furent Rhône-Poulenc, la BNP, Péchiney-Ugine-Kulhmann, Schneider-Creusot-Loire, etc.

    Or cette ère « nationale » de la grande bourgeoisie hexagonale est pour l’essentiel révolue pour deux raisons.

    Parce que l’URSS est tombée, que les nouveaux rapports de forces entre puissances capitalistes ont globalement desservi l’impérialisme français à l’avantage des USA et de l’Allemagne « unifiée », codirigeants de l’UE libre-échangiste, antirusse et re-colonisatrice des pays de l’Est. Il y a donc moins d’espace géopolitique pour un néo-bonapartisme gaullien (au sens que Marx donne au mot « bonapartisme » dans son 18 Brumaire de Louis Bonaparte) naviguant entre l’Est et l’Ouest. Mais il y avait aussi bien moins d’espace « intérieur » pour des fusions monopolistiques purement nationales : à l’heure de la mondialisation américaine et de l’Europe allemande, la concentration capitaliste s’opère en effet au minimum à l’échelle continentale et transcontinentale : Renault- Nissan, PSA/Opel, Alsthom/General Electrics, France-Télécom/ « Orange », etc. D’où le « besoin d’aire » de l’oligarchie patronale « française » (dans le temps on osait dire : « espace vital » ou « Lebensraum »). D’où la germanophilie mâtinée d’atlantisme de « notre » bourgeoisie profondément honteuse de ce qui fait notre fierté, les acquis sociaux, et qu’elle nomme dédaigneusement l’ « exception française ». D’où le basculement des oligarques et de tous les snobs qui la courtisent à l’English Mother Tongue (l’anglais langue maternelle). D’où ce couple morbide que forment la xénophobie d’Etat et de l’auto-phobie nationale dont nous avons révélé les racines de classe dans un autre article. Si bien qu’aujourd’hui, si les bases d’une union du peuple de France formée contre le grand capital et centrée sur la classe travailleuse existent plus que jamais (ce que le PRCF nomme le FR.APPE), les bases d’un compromis historique « national » du type de celui qui se forma très brièvement en 1945, où le rôle dominant était tenu par le Général, et dont le socialisme n’était pas l’objectif à court terme, se sont effilochées. Aujourd’hui, la reconstitution des acquis sociaux du CNR et la sortie connexe de l’UE atlantique qu’impose cette reconstitution ne pourraient conduire qu’à de rapides et brutaux affrontements de classes entre le bloc populaire conduit par la classe ouvrière et le bloc maastrichtien de plus en plus fascisant conduit par l’oligarchie hexagonale et par ses alliés extérieurs (notamment, l’Axe Washington-Berlin). Ainsi, non seulement le Frexit progressiste n’ajournerait pas sine die le socialisme pour la France, mais – si les communistes et les syndicalistes de classe jouent vraiment leur rôle – il rapprocherait au contraire, de manière concrète et sur des bases de masse, la « lutte finale » entre capital et travail, entre capitalisme et socialisme ».

    Le Frexit populaire pour que tout change, pour faire place aux travailleurs

    « On n’emporte pas le peuple à la semelle de ses souliers »

    Aujourd’hui, la grande bourgeoisie française, MEDEF et CAC-40 en tête, est tellement engagée dans l’euro-dissolution atlantique du pays (cf le manifeste « Besoin d’aire » édité par le MEDEF : « Etats-Unis d’Europe », tout-anglais, « Union transatlantique », quasi-fusion franco-allemande, etc.) qu’un indépendantisme français tant soit peu cohérent ne peut que provoquer d’intenses affrontements de classes entre le bloc populaire et le bloc maastrichtien, si bien que le Frexit ne sera pas une tranquille promenade vers le « retour à la normale » dont rêvent les souverainistes bourgeois, mais un moment de lutte intense qui se traduira au final, soit par la sortie de la France de l’UE et du capitalisme, soit par son maintien dans le capitalisme avec dissolution finale de la nation dans le bloc euro-atlantique : tertium non dabitur ! Ce sera alors la noblesse de certains bourgeois, à titre individuel, redisons-le, que de préférer leur pays à leurs privilèges de classe, mais qui peut douter du choix de classe global d’une oligarchie qui, dès aujourd’hui, liquide jusqu’à sa langue maternelle pour entrer de plain-pied dans l’ « élite » mondialisée ? A l’inverse, pas plus qu’avant-hier sous la Commune, ou hier durant la Résistance, la classe ouvrière n’aura à choisir entre sa classe et son pays. Déjà les Communards se battaient à la fois contre Bismarck et contre Thiers, qui rampait devant la Prusse. Et hier c’étaient très majoritairement les ouvriers qui « montaient de la mine » et les paysans qui « descendaient des collines » pour défendre la « France profanée » (dixit F. Mauriac) pendant que Louis Renault et le Comité des Forges fabriquaient des tanks pour Hitler. C’est bien pourquoi la question de l’indépendance de classe du prolétariat dans la lutte pour le Frexit, le caractère antifasciste, progressiste, anticapitaliste du Frexit doit d’emblée en indiquer le sens pour permettre à notre classe de se porter à la tête du combat indépendantiste et de le porter jusqu’à son terme : le socialisme. C’est si vrai que M. Madelin a d’emblée vendu la mêche sur la signification de classe de l’UE de Maastricht quand il a déclaré que cette Union, directement sortie de l’annexion de la RDA et de la recolonisation capitaliste de l’Europe de l’Est, était une « assurance tous risques contre le socialisme ». Encore une fois, on comprend que des bourgeois patriotes veuillent sauver la France SANS lutter pour le socialisme et en mettant à leur remorque des communistes qui cherchent une voie courte au lieu de reforger patiemment leurs outils de classe et leur propre stratégie patriotique. Mais on ne comprend pas que des communistes, que dis-je, des marxistes se piquant même de léninisme ou de gramscisme, puissent « marcher » dans ce découplage anti-dialectique et anti-historique des objectifs patriotiques et des objectifs proprement socialistes qui ne sont pas des « étapes » compartimentées, mais des moments d’une seule et même rupture révolutionnaire.

    Quant au gaullo-communisme, si ce mot a un sens, il désigne un compromis issu d’un rapport de forces, et certainement pas un état d’esprit intemporel.

    Un grand, fort et solide parti communiste, organisé et franchement communiste, condition pour que le peuple gagne

    Sans les communistes et les sacrifices immenses qu’ils ont consentis, de Gaulle restait cet interventionniste qu’il fut contre la Russie bolchevique, l’ancien secrétaire de Pétain, l’homme encombré des cagoulards à la Bénouville et des « vychisto-résistants » à la Papon. Et ce fut sa grandeur, par conscience patriotique, d’avoir accepté de parrainer un CNR où le PARTI communiste était représenté comme tel et où le programme social portait encore plus loin les avancées du Front populaire… que le général avait combattu avant-guerre et qu’il combattra hélas, se mettant à la merci des Pompidou et des Giscard, quand il sera au pouvoir de 1958 jusqu’en 1968, où la classe ouvrière durement réprimée sous la Cinquième commençante (Charonne !) se rappela durement à tous ceux qui croyaient que la « grandeur française » pourrait durablement être rétablie contre le monde du travail.

    Que sont les léninistes devenus?

    Faut-il que certains d’entre nous, aveugles aux efforts des plus organisés d’entre nous, n’aient en tête les conditions de classe minimales d’une alternative politique pour qu’un sauveur suprême, si sincère soit-il (je ne fais pas de procès d’intention) arrive parmi certains d’entre nous comme en terrain conquis ?

    Enfin, et je crois que c’est là le plus grave, je déplore l’utilisation qui est faite de positions conjoncturelles dans les élections bourgeoises pour diviser les camarades et les détourner des luttes et de la tâche urgente de reconstruire une organisation marxiste, disciplinée, liée au syndicalisme de classe, liant les tâches démocratiques immédiates aux tâches stratégiques du communisme.

    Le communisme, c’est aussi le centralisme démocratique, c’est l’expérience prise au sein d’organisations en symbiose avec les luttes, et pas seulement les foucades et les engouements personnels. C’est la poursuite, sous des conditions nouvelles des « 21 conditions » de 1920 qui permirent à notre classe de devenir un vrai sujet historique, et pas seulement une masse éparpillée suivant passivement les grandes figures du moment : ce qui ne veut pas dire s’isolant des autres classes antioligarchiques mais maîtrisant, pensant, conduisant elle-même de manière organisée sa stratégie d’alliance. C’est la solidarité militante, c’est aussi la discipline léniniste. Au vu de ce que je vois, certains camarades uniquement centrés sur les débats théoriques ont encore des progrès à refaire et de saines habitudes de travail militant à reprendre.

    Aymeric Monville


    [1] voici les propos exacts de M Asselineau tenu au micro de LCP le 20 mars 2017

    LCP 20 mars 2017 – source chaine youtube de l’UBR

    sur l’OTAN qui était utile jusqu’à la chute de l’URSS

    « De Gaulle avait dit un jour à Alain Peyrefitte que lorsque le communisme s’effondrerait l’OTAN n’aurait plus de raison d’être. Il n’y a plus de raison d’être assujetti à l’OTAN, d’autant que l’OTAN nous assujettie à la politique de Washington. A la géopolitique vis à vis de la Russie, vis à vis de la libye, de la Syrie, du Moyen Orient.  »

    sur les nationalisations, qui ne serons ni nombreuses ni totale, et qui serons payées par les travailleurs

    « Le renationalisation peut être une nationalisation partielle… »

    Sur les 35 h : Asselineau approuve la Loi Travail et la loi Macron et veut achever de faire sauter le code du travail

     » Moi je ne suis pas dogmatique, je pense qu’il y a des situations où il faut que les gens puissent travailler 35h, d’autres notamment des métiers nouveau, je ne sais pas moi, sur internet, ce genre de choses, où les gens ne comptent pas leurs heures. D’ailleurs vous savez très bien que les cadres dans les entreprises ne comptent pas leurs heures. Donc personnellement je serai en faveur d’une grande souplesse. Je ne suis pas en faveur d’une réglementation très précise.  »

    Asselineau, ni gauche ni droite vraiment ? il revendique pourtant son amitié avec la droite dure…

    « Mr Longuet pour qui j’éprouve de l’amitié »

    https://youtu.be/PSLDWdMLCz8

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  •  Rassemblés pour défendre leur pouvoir d'achat, 500 retraités rassemblés ce jeudi matin à Quimper.Rassemblés pour défendre leur pouvoir d'achat, 500 retraités rassemblés ce jeudi matin à Quimper.

     

    Plusieurs organisations syndicales et associations appellent les retraités à manifester ce jeudi. A Quimper (Finistère), ils étaient 500 environ.

    Un rassemblement place de la Résistance, avec casse-croûte, deux rendez-vous, l'un à la préfecture, l'autre au conseil départemental, les retraités finistériens se sont rassemblés jeudi matin à Quimper (Finistère).

    De tout le département

    CGT, FSU, Solidaires et deux associations (FGRFP et LSR) ont appelé à cette mobilisation départementale. Les manifestants venaient de Brest, Morlaix, Quimperlé et Quimper.

    Mobilisation modeste

    La mobilisation a été modeste. Environ 500 personnes ont brièvement défilé sur les quais quimpérois

    source: ouest-france.fr

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  •  
    500 retraités venus de l'ensemble du département ont manifesté, ce jeudi matin, dans le centre-ville de Quimper. Une délégation a été reçue à la préfecture et au conseil départemental. Dans le cadre de cette journée nationale d'action à l'appel de neuf organisations, les retraités voulaient interpeller le gouvernement sur leur situation. Ils s'estiment aussi les grands oubliés de la campagne pour l'élection présidentielle.
     
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  • Billet Rouge-Les deux, mon Général ! – Par Floréal, PRCF. (28/02/2017)Dieu que c’est dur de penser dialectiquement, c’est-à-dire en prenant les choses dans leur dynamique et en refusant les oppositions à deux balles !

     

    Côté droit, on a un F. Asselineau qui veut bien, qu’il dit, « sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN », mais PAS du capitalisme. Mais comment une dynamique de sortie de l’UE du capital pourrait-elle s’opérer en méconnaissant les luttes de la classe ouvrière, en regardant de haut ces syndicalistes CGT qui, parfois au prix de leur emploi, ont porté les luttes du printemps dernier et en méconnaissant ce fait patent : le MEDEF et le CAC-40 sont massivement pro-Maastricht alors que 79% des ouvriers ont voté contre la constitution européenne en 2005 ?

     

    Coté gauche, on a des groupes gauchistes de tous pédigrés qui ne veulent QUE « le socialisme tout de suite sinon rien : » et qui regardent de très haut le « Frexit ». Lequel, en effet, jetterait bas le bon vieux mythe trotskiste (et social-démocrate, donc !) des « Etats-Unis socialistes d’Europe »… Bref, sous leurs airs « purs et durs », ces groupes gauchistes ne veulent surtout pas affronter la  petite bourgeoisie « alter-européiste » qui pousse des cris d’orfraie au seul mot d’indépendance nationale (ces étranges « marxistes » devraient lire Du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, où Lénine réfute le nihilisme national de certains socialistes).

     

    Est-il si difficile de saisir, d’une part, que le Frexit est la condition nécessaire, sinon suffisante, pour que la question du socialisme, forclose par le très totalitaire traité de Maastricht (« l’UE est une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée »), puisse concrètement revenir à l’ordre du jour en France ? Est-il si dur pour un marxiste, donc pour un matérialiste, de saisir que « qui peut le plus peut le moins » et qu’il est impossible de mettre la révolution sociale sur orbite, si l’on n’est même pas capable de monter et de lancer la fusée Brexit, donc de briser le broyeur d’acquis et de souverainetés nationales qu’est l’UE supranationale ?

     

    Symétriquement, pour le Frexit aille jusqu’au bout, il devra prendre appui sur la classe ouvrière, qui est la classe sociale à la fois la plus anti-UE et la plus anticapitaliste. Le Frexit devra en effet affronter durement l’oligarchie capitaliste au lieu de s’enliser dans les méandres de l’article 50 si cher à l’UPR ? Et comment le monde du travail prendrait-il la tête du Frexit, comment conduirait-il ce que le PRCF appelle le « Front antifasciste, patriotique, progressiste et écologique », s’il n’a pas d’emblée sous les yeux des revendications (salaires, emplois, libertés syndicales, emploi industriel, remboursements sécu, retraites…) qui, inévitablement, produiront toute une série de bras de fer entre la nation laborieuse et le grand capital maastrichtien. Que ces affrontements de classes soient perdus par le camp du Travail et la France restera dans le capitalisme, tout en parachevant sa dissolution dans l’Empire euro-atlantique. Qu’ils soient gagnés par les travailleurs et, quoi qu’en disent les bourgeois « raisonnables » qui veulent « sortir de l’UE mais PAS du capitalisme », et la France sortira d’un même élan de l’UE… et du capitalisme !

     

    La seule ligne claire qui puisse mener pour du bon au Frexit et au socialisme, est donc celle des quatre sorties : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN ET DU CAPITALISME. Elle impose à la fois d’œuvrer à un large rassemblement rouge et tricolore contre l’UE du grand capital, et de reconstruire un parti de combat. Sans lequel la classe ouvrière sera mise à la remorque, soit du souverainisme de droite, voire du lepénisme, soit de la petite bourgeoisie altermondialiste et alter-européiste travestie en « révolution permanente » (quoique toujours ajournée…).

     

    Front large, pluriel, multicolore contre le FN  et l’UE, mais aussi parti de classe indépendant, les deux constructions se complètent.

     

    En réalité, ceux qui opposent stérilement ces tâches complémentaires ne conduiront ni au Frexit, ni au socialisme.

    Ni a fortiori, à la reconstruction de l’avant-garde politique de la classe ouvrière qui manque si cruellement à notre peuple.

    Floréal-le 28/03/2017

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  • Les 37 syndicats de l’Union des travailleurs guyanais ( – proche de la CGT en métropole) ont voté samedi à l’unanimité la , à compter de lundi 27 mars sur l’ensemble du territoire guyanais.

    Routes bloquées, collèges, écoles et lycées fermés, base spatiale de à l’arrêt… la mobilisation est totale. Dans un communiqué, le PRCF appelle à soutenir la lutte des travailleurs en , qui rejoint celle de l’ensemble des départements d’outre-mer mais également des travailleurs de métropole contre l’exploitation capitaliste. Il est significatif de noter que durant plus d’une semaine les médias du système trop occupé à faire la promo de Macron et Le Pen ont totalement censuré le mouvement. Cela malgré les blocages, malgré l’interruption d’une conférence internationale en présence de Ségolène Royal…

    La situation en Guyane est similaire à celle dramatique observée à Mayotte, avec des points communs à celle observée en Guadeloupe, en Martinique et même à la Réunion. Celle d’une exploitation capitaliste – la pwofitation comme la nomme si bien les syndicalistes de Guadeloupe – qui laisse des territoires entiers en proie au sous- développement. Rappelons qu’en Guyane, dans des dizaines de communes, l’eau potable, l’électricité ne sont pas une évidence. Les infrastructures, notamment de transports, les services publics sont sous-développées. Et ce alors que l’on est capable de lancer, pour de solides profits, des fusées depuis ce territoire.

    Parmi les candidats à la présidentielle, comme à son habitude, le FN et Marine Le Pen ont appelé à la répression et à l’autorité de l’État. Si Hamon est silencieux, comme son gouvernement, Mélenchon s’est déclaré solidaire de la Guyane en lutte. Les militants communistes du PRCF appellent à soutenir la générale en Guyane, voici le communiqué publié par le PRCF le 25 mars 2017

    SOUTIEN du P.R.C.F. à l’insurrection démocra tique des travailleurs et des citoyens de Guyane – 25 mars 2017

    Grève générale en Guyane ! le capitalisme c’est le sous-développement ! (IC.fr-Comme d’autres territoires de l’ex-Empire colonial français, la Guyane connaît un taux de chômage, de précarité et de pauvreté, donc aussi d’insécurité, exceptionnel. Qui plus est, les lois laïques de la République dite « indivisible » n’y prévalent pas, comme si la séparation laïque de l’Eglise et de l’Etat était sujette aux variations climatiques…

    Tout montre que la Guyane, mais aussi les autres -TOM, subissent la double peine :

    · D’une part la destruction de la France, y compris de la France métropolitaine, qui accompagne la « construction » européenne (productions industrielles et agricoles, langue nationale, organisation des territoires, services publics, protection sociale, logement social…). Bien entendu, cette « construction » européenne dominée par Berlin est encore plus aberrante dès lors qu’il s’agit des Outremers !

    · La continuité de relations néocoloniales funestes qui permettent aux monopoles capitalistes et à l’Etat bourgeois français de dominer un territoire sans développer toutes ses potentialités. En particulier, une France progressiste sortant de l’UE et en marche vers le socialisme cultiverait les bonnes relations avec les pays de l’Alternative bolivarienne des Amériques (ALBA).

    Il n’appartient pas au PRCF de dicter aux populations des DOM-TOM les formes dans lesquelles ils souhaitent vivre une pleine et entière décolonisation : indépendance totale, association ou pas avec la République française sur des bases mutuellement respectueuses et profitables, voire épanouissement plénier au sein d’une nouvelle République française sociale, souveraine, une, laïque et indivisible, émancipée de l’UE et de l’OTAN, coopérant avec les peuples de tous les continents et en marche vers le socialisme.

    Dans l’immédiat, le PRCF affirme sa totale solidarité de classe avec la population laborieuse de Guyane pour l’emploi, les services publics, le pouvoir d’achat populaire, l’éducation, la santé et la sécurité publiques.

    Le meilleur moyen pour les syndicalistes et les progressistes métropolitains de témoigner leur solidarité aux travailleurs de Guyane est de suivre ICI l’exemple des DOM-TOM où, de manière pacifique, par la grève, les manifestations et les blocages, la population construit le « tous ensemble et en même temps » contre la « pwofitation » capitaliste, ainsi que l’appellent les travailleurs de Guadeloupe.

    Face au néocolonialisme « français », à l’impérialisme et au broyeur de l’UE atlantique, la décolonisation finale de l’ex-Empire français et l’émancipation sociale et nationale de la France métropolitaine, des Antilles et de la Guyane font partie d’un même processus d’émancipation anticapitaliste.

    pour le PRCF, Georges Gastaud, Jo Hernandez et Antoine Manessis »

    source: initiative-communiste.fr

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