• La 1e manif du quinquennat de Macron a commencé à République avec plus de 5000 personnes venues à Paris pour contester les orientations du nouveau président.

    16h45 : La manifestation se disperse dans le calme place de la Bastille mais avec quelques fouilles au faciès. Faites attention ! Malgré la violence policière qui sonne comme un avertissement pour le prochain quinquennat, les manifestants ont fait preuve d’une belle solidarité entre eux. La pref’ devra trouver autre chose pour nous diviser, à moins qu’elle n’ait pas bien digéré la soirée à Ménilmontant et qu’il ne s’agisse là que d’une sombre vengeance. Fin du suivi.
    16h15 : La nasse à l’avant de la manifestation s’est faite chargée une nouvelle fois. Le reste de la manif bien compact arrive tout juste à Bastille. La violence policière est totalement disproportionnée, même selon "leurs" règles, les manifestant-es résistent tranquillement aux provocations policières. A Bastille, les deux cortèges se sont rejoint avec une solidarité manifeste. Raté pour la division !

    Suivi dans l’article

    16h45 : La manifestation se disperse dans le calme place de la Bastille mais avec quelques fouilles au faciès. Faites attention ! Malgré la violence policière qui sonne comme un avertissement pour le prochain quinquennat, les manifestants ont fait preuve d’une belle solidarité entre eux. La pref’ devra trouver autre chose pour nous diviser, à moins qu’elle n’ait pas bien digéré la soirée à Ménilmontant et qu’il ne s’agisse là que d’une sombre vengeance.

    16h15 : La nasse à l’avant de la manifestation s’est faite charger une nouvelle fois. On signale des tirs de LBD et 3 blessé.es. Le reste de la manif bien compact arrive tout juste à Bastille. La violence policière est totalement disproportionnée, même selon "leurs" règles, les manifestant-es résistent tranquillement aux provocations policières. A Bastille, les deux cortèges se sont rejoint avec une solidarité manifeste. Raté pour la division !

    15h55 : La police a chargé gratuitement plusieurs fois le cortège. On signale des coups à la tête, il y a un reflux des manifestant-es et parfois la manifestation est très dense. La manifestation est coupée et une partie est nassée près du métro Chemin Vert.

    15h40 : L’ambiance change un peu dans la manifestation qui est presque au métro Chemin Vert. La provocation policière fini par faire son effet. Actuellement pression des policiers sur les cotés du cortège et un léger reflux de celui ci. On a entendu : "Un jour c’est trop long, Macron démission".

    15h25 : Alors que le cortège est calme et très festif, les flics sont de plus en plus présents et remontent le long du cortège. Quelle est leur stratégie ? Par ailleurs, la préfecture a effectivement installé des caméras de vidéo-surveillance sur le boulevard !!! On signale aussi un canon à eau à Bastille. Les 5 prochaines années risquent d’être dures et intenses.

     - 1.7 Mo

    14h50 : Il y a pas mal de monde maintenant, plus que lors de la dernière manif du 22 avril. Ça commence à partir en manif’. On peut voir une banderole où c’est écris : "Front social c’est dans la rue que ça se gagne", une autre "C’est parti pour 5 ans de luttes", ou encore "Nous ne serons jamais des winners connard !". Sinon il y a aussi une chorale révolutionnaire et une batucada. Super ambiance sur le boulevard Beaumarchais.

    14h35 : La foule grossi lentement sur la place de la République. Les prises de paroles commencent : "Notre seule arme, c’est la lutte des classes"

    14h30 : Plusieurs centaines de personnes sur la place, des fouilles à l’entrée et quelques contrôles au faciès en arrivant.

    13h15 : La station de métro à République est déjà fermée. Il y a quelques camions de police sur la place.

    - Pour la manifestation de cet après midi, on a reçu ça comme mail :
    Les flics sont passés chez tous les habitants du Blvd Beaumarchais (et sans doute ailleurs) pour poser des caméras aux fenêtres.
    Cet aprem’, sortez bien couverts !

    - Il y a eu encore beaucoup d’interdictions de manifester distribué hier et ce matin, cette mesure d’exception semble devenir la règle dans l’acceptation générale.


    Quel que soit l’élu.e, la casse du droit du travail et l’accroissement de la précarité est annoncé. Deux semaines après le 1er tour social, rassemblons-nous donc encore une fois à République le 8 mai à 14h.

    Ne soyons pas dupes ! Le prochain président de la République prépare déjà sa politique anti-sociale. Dès le premier jour de sa mandature, mobilisons-nous tous le 8 mai à 14h, place de la République à Paris pour lui dire que nous ne le laisserons pas appliquer sa politique ultra-libérale comme la #LoiTravail et sa volonté de gouverner avant l’été par ordonnances contre nos intérêts.

     - 219.2 ko

    Le 8 mai, inaugurons la première mobilisation sociale du quinquennat que ce soit la peste ou le choléra qui arrive au pouvoir ! Faisons converger nos luttes et nos aspirations pour se faire entendre :)

    Retrouvons-nous nombreux pour un #FrontSocial dès le premier jour de mandature du nouveau président de la République qui sera élu le 7 mai au soir.

    Nous contacter ou rejoindre le #frontsocial :
    PourUnFrontSocial@gmail.com
    Facebook : FrontSocial (https://www.facebookcorewwwi.onion/FrontSocialUni/)
    Twitter : @FrontSocialUni (https://twitter.com/FrontSocialUni)

     

    source: https://paris-luttes.info

     
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  • Je l’ai rêvé, il va le faire- par  Jean ORTIZ (7/05/2017)Françaises, Français

    Je vous ai compris. Je viens de battre le Front National à plate couture. J’ai enfin réglé le problème. Le fascisme n’est plus à nos portes (jusqu’à la prochaine fois). Nous n’avons pas eu à prendre les armes, d’ailleurs mes amis ont montré leur pacifisme aux moments les plus durs de notre histoire.

    Plutôt le marché que l’ultra marché. Nous pouvons désormais reprendre le fil, un temps interrompu, de la seule politique possible, le néolibéralisme décomplexé, cette politique qui depuis les « Chicago boys » au Chili de Pinochet a permis à dames et sieurs Reagan, Thatcher, Gonzalez, Sarkozy, Merkel, Valls, Hollande, El Khomri, d’éviter le pire à leur peuple : « l’extrême gauche », le « populisme », le « castro-chavisme », tous ces uberlulus qui croient en ces vieilles lunes de la « révolution » et de la lutte des classes.

    Moi je suis contre l’affrontement des classes en primaire et en secondaire. Les meilleurs élèves, doués par naissance, doivent le rester. Quant à la révolution, si elle permet à des sans dents de vivre avec dentier et comme un rentier, avec un SMIC par jour, je m’y oppose. Que se mettront les autres sous la dent ? Ne confondons pas « cent dents » et « sans argent ». Ne confondons pas justice sociale et laxisme, progrès et charité, richesse et patrimoine, souffrance et jouissance, ENA et ETNA, douleur et masochisme, colère et terrorisme. Le laxisme peut opérer comme un laxatif et faire le jeu « des extrêmes », une expression que j’aime bien, mais je me garde bien de bien l’expliciter.

    Je vous ai compris. Fort de votre immense adhésion, de ce flot ininterrompu vers le seul sauveur qui m’aille, sans autre barrage que mon aspect popu, je défendrai les acquis de mes amis. A la force du poignet, ils se les ont gagné. Respectons donc, et donc, et encore donc, la finance et la propriété d’autrui si nous voulons être respectés. Moi, produit du système, c’est parce que j’en connais les entrailles que je suis devenu un anti-système systémique, partisan de le changer afin qu’il reste en place. Je sais : il faut beaucoup de soumission pour faire un peuple libre.

    Comptez sur ma soumission à nos amis trumpistes et merkéliens, aux guerres du pétrole. François m’a montré le chemin. « Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent ». Sartre vous ment.

    Je vous ai compris. Je vais désormais tomber le masque et montrer mon vrai visage. Avec moi et même, qui mieux est, de surcroît, et en plus, avec moi, nous irons tous au pays des bisounours, des réformes généreuses en forme de bulles financières, des réformes équilibrées mais douloureuses, oui, mais pour votre bien demain, oui, pour votre bien demain ; un pays de l’administration enfin au travail, avec moins d’effectifs, cela cent ans, une économie de la flexibilité pour mieux presser et jeter ces poids morts : les flexibles, les tire au flanc, les précaires, les retraités, les immigrés... Le 49-3 deviendra le 98-6 pour davantage de démocratie et moins de rigidité. Je vais réconcilier la France.

    Je vous ai compris. Avec modestie, sans morgue ni arrogance, j’opèrerai la seule révolution qui vaille : une révolution conservatrice afin de conserver nos acquis : le MEDEF, le CAC 40, les grands groupes éditoriaux, le mentir médiatique, les régimes spécieux, les banquiers d’affaires, le code de la richesse...

    Comment donner la pièce aux salariés si ceux qui entreprennent, nos forces vives, ne réalisent pas des profits copieux ? Il faut bien qu’ils mangent et qu’ils nourrissent des millions de pauvres hères. D’ailleurs Jaurès lui même défendait l’entreprise, comme je l’ai dit à Albi, patrie de Pompidou, et qui n’est pas une île. Albi, pas Pompidou. Malgré les sbires de cette CGT dont j’aimerais tant me débarrasser, j’ai pu m’esbaudir devant « la Goulue » au musée Lautrec. Goulue, goulus goulus mes amis.

    Je vous ai compris. Comme promis, je m’attaquerai au problème des banlieues, ces territoires d’Outre France, hors la loi, qui doit être la même pour tous... Je m’engage à ripoliner toutes les façades et à apprendre les bonnes manières à ces si mal polis, ces barbares à nos bas de portes. Par ordonnance, dès cet été, je supprimerai le « tombé du camion ». Les camions seront désormais déchargés par du personnel qualifié et cela créera 136.798 emplois.

    Enfin, je serai le guide si jeune (l’âge du Christ lorsqu’il rendit l’âme, ou presque), si blême, d’une France enfin sans faim.

    « Je l’ai rêvé cette nuit, il va le faire ».

    P.S. Toute ressemblance avec des faits et personnes existantes est vraiment fortuite. Le droit à la fiction m’apparaît inaliénable.

    Jean ORTIZ

    source: https://www.legrandsoir.info/je-l-ai-reve-il-va-le-faire.html
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  • Publiée le 7/05/2017

    Prise de parole de Jean-Luc Mélenchon après le second tour de l'élection présidentielle. Retrouvez ci-dessous la retranscription de cette intervention :

    « Ce soir s’achève la présidence la plus lamentable de la Ve République, qui aura détruit pratiquement toute confiance autour d’elle.

    Mais, une nouvelle fois, en dépit de tout, par l’abstention, les bulletins blancs et nuls, comme par les votes au nom de monsieur Macron, notre pays a massivement refusé l’extrême droite, car elle est étrangère à l’identité républicaine de la France. Madame Le Pen arrive la troisième de ce deuxième tour, après monsieur Macron, les abstentions, les bulletins blancs et nuls.

    Le nouveau président est élu. La courtoisie et l’amour de notre démocratie commandent d’en prendre acte sans barguigner et de lui présenter nos voeux. Puisse le sens du destin de notre patrie vous habiter, monsieur le président. Et la pensée des démunis, sans droits, sans toit, sans emploi, vous obséder. Puisse la France y trouver son compte.

    Mais mieux vaudrait y veiller par nous-mêmes.

    Le programme du nouveau monarque présidentiel est connu : c’est la guerre contre les acquis sociaux du pays et l’irresponsabilité écologique. Nous n’y sommes pas condamnés.

    Les élections législatives doivent montrer qu’après un vote de refus et de peur, le moment est venu d’un choix positif : le choix de “L’Avenir en commun”. J’appelle les 7 millions de personnes qui se sont regroupées autour du programme dont j’ai été le candidat à se mobiliser et à rester unies, qu’elles aient ou non voté pour monsieur Macron. J’appelle tous ceux qui sont prêts à rompre avec le passé à se joindre à la France insoumise, dont nous avons fait le nouveau mouvement de masse en tête dans tant de villes de notre pays.

    Fédérez-vous, les gens. Sans vous éparpiller, puisque vous avez vu comment, à 600 000 voix près, vous avez été éliminés de ce deuxième tour. Fédérez-vous si vous vous reconnaissez dans l’humanisme écologique et social qui est nécessaire à notre temps et dont je m’efforce d’être le porte-parole.

    Les gens, ne lâchez rien ! Ne renoncez à rien. Ce pays et les gens simples qui le peuplent ne sont condamnés ni au pouvoir des riches ni à celui des haineux.

    Une nouvelle majorité parlementaire est possible autour de nous. Le goût du bonheur reste contagieux. À notre appel, le 18 juin, deuxième tour des législatives, notre résistance peut gagner la bataille. Et je vais m’y employer avec vous de toute mon énergie.

    Vive la République. Vive la France. »

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  • Les résultats du second tour de la sacre un grand gagnant, celui du rejet de et du refus de . L’ atteint un niveau record pour un second tour de la présidentielle. Le plus haut niveau depuis l’élection de 1969 et le refus du bonnet blanc et blanc bonnet lancé par le PCF d’un Jacques Duclos atteignant les 20% au premier tour et manquant de peu le second tour.

    A ces 26%, il faudra bien sur ajouter les votes blancs et nuls qui devraient également battre des records.

    Estimations des résultats du second tour de la présidentielles 2017

    Abstention : 26%

    Blancs et nuls : 9%

    Abstention + blancs et nuls : 34% – environ 16,5 millions d’électeurs

    Macron :  (65% des exprimés) : 43% – environ 20 millions d’électeurs

    Le Pen :  (35% des exprimés) 23% – environ 10,4 millions d’électeurs

     

     

    Selon le sondage sortie des urnes réalisé par Harris Interactive, 59% des électeurs de second tour de M Macron l’ont fait pour faire barrage au front national. Ce qui revient à dire que Emmanuel Macron ne bénéficie en réalité que de 17% des électeurs. Selon un sondage CSA diffusé par France 2, 61% des français ne veulent pas d’une majorité En Marche aux législatives.
    En lançant dès maintenant un troisième tour social, et en préparant également la contre offensive électorale aux législatives, tous ensemble chacun peut impulser une dynamique favorable aux travailleurs, contrer l’euro dictature du Capital et changer la donne.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr – 20h00 – MAJ à 20h57

    Le détail des votes, des reports de voix du second tour – l’étude Haris Interactive sur la base d’un sondage sortie des urnes pour M6

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  • présidentielles2017-Premiers commentaires sur le résultat du second tour de la présidentielle française

    Préparée depuis des mois par les dizaines de couvertures-presse et d’émissions assurant la promotion parallèle de Macron et de Le Pen, la victoire fort prévisible du candidat de la haute banque est l’effet programmé de l’exploitation indécente des nobles sentiments antiracistes du peuple français, de l’entreprise ignoble visant à culpabiliser les électeurs de gauche réticents à voter Macron, et plus encore, de l’union sacrée quasi-totalitaire des médiacrates « beaufs » et « bobos », du Figaro à L’Humanité en passant par Le Monde et par Libération. Tous ces chanteurs d’hymne européen sont mobilisés en faveur du candidat de Merkel, Obama et Juncker, de Gattaz et de Parisot, des LR et du PS, de Hue et de P. Laurent, de l’UE et de l’OTAN. Sans oublier la  direction jaune de la CFDT, d’avance sur les rangs pour accompagner les euro-régressions*.

    Comme prévu, Marine Le Pen a aidé son adversaire à triompher en reculant de plus en plus, à mesure qu’approchait le 6 mai, sur sa prétendue volonté de rompre avec l’UE, en se déclarant « européenne » sur tous les tons et en faisant une croix sur l’objectif, fût-il grossièrement démagogique dans sa bouche, de la retraite à 60 ans. Ces reculades hautement prévisibles du FN, que MLP a tenté de dissimuler derrière une agressivité ostentatoire, montrent plus que jamais que le Frexit, indispensable pour remettre la France sur les rails de l’indépendance, du progrès et de la coopération multi-continentale, sera progressiste, porté par la classe ouvrière, par les vrais communistes, les syndicalistes de classe, les antifascistes véritables et les patriotes de progrès, ou bien qu’il ne sera pas. Car le FN n’offre une alternative au « système » qu’il verrouille : au contraire, la pseudo-alternative Macron-Le Pen du second tour entre « la France en ordre » fascisante du FN et l’ubérisation galopante portée par l’euro-fédéraliste Macron, n’est rien d’autre qu’une tenaille politique visant à broyer la France entre la xénophobie d’Etat et l’eudo-dissolution de la nation, le tout s’opérant sur fond de glissement vers l’Etat policier et vers de nouvelles guerres impérialistes fomentées par Donald Trump.

    Dans ces conditions, il faut se réjouir que nombre d’électeurs progressistes, « insoumis », communistes, syndicalistes de lutte, aient pratiqué l’abstention citoyenne, le vote blanc, le vote « rouge », ou qu’ils aient maintenu leur vote JLM au 2ème tour. Autant et plus que ceux qui ont voté Macron sans cautionner son programme mais en croyant accomplir un devoir antifasciste, ces citoyens lucides, capables de résister à l’énorme pression médiatique, ont préparé la résistance, non seulement au FN, mais à la politique qui creuse son lit en détruisant les acquis du CNR et la souveraineté de la nation, et même notre langue française d’avance sacrifiée au tout-anglais transatlantique (dont Macron est un vecteur assumé). D’ores et déjà, la légitimité morale de Macron et de son parti fourre-tout est nulle pour appliquer cette ligne réactionnaire commanditée depuis Berlin et Bruxelles : car non seulement ce personnage, qui n’avait obtenu sur son nom que 16% des inscrits au 1er tour, est très minoritaire quand on décompte les abstentions, les « nuls » et les blancs (à peine plus de 40 % des inscrits, dont 59% déclarent l’avoir fait uniquement pour faire barrage au FN, ce qui signifie un vote de seulement 18% des inscrits en faveur de Macron), non seulement nombre de ses électeurs du second tour et même du premier, n’avaient pas voté pour son programme mais seulement pour « faire barrage » à Fillon et/ou au FN, mais Macron est le produit d’un système qui fait tout pour que les électeurs se décident moins sur leurs aspirations positives que sur des peurs et sur de pseudo-votes « tactiques » rebaptisés « vote utile » : si bien qu’à l’arrivée, cette élection dénaturée ne traduit en rien les aspirations majoritaires du peuple à l’emploi, à des salaires corrects et à une vie digne pour tous. En particulier, comment ne pas regarder avec dégoût le chantage qui, au second tour, a déguisé cyniquement en barrage antifasciste un vote Macron que la profession de foi du candidat présente expressément, non pas comme « un vote contre qui que ce soit », mais comme un plébiscite pour son mégaprojet de casse néolibérale, celui-là même que le peuple avait rejeté en votant non à la constitution européenne, en congédiant Sarkozy, et en interdisant à Hollande de se représenter ?

    En outre le politologue Jérôme Sainte-Marie a raison d’observer que, de manière aussi déformée que flagrante, la présente élection révèle crûment la fracture de classe qui divise le pays :

    • d’un côté, toutes les tendances réconciliées de la bourgeoisie, des conservateurs aux social-libéraux flanqués de leurs satellites eurocommunistes, ont rallié Macron comme un seul homme : moins pour « défendre la démocratie » (l’empilement de treize lois liberticides en douze ans prouve que cette France d’en haut se moque des libertés !) que pour se prendre leur revanche sur le 29 mai 2005 et pour faire plébisciter par la bande le « saut fédéraliste européen » et le « gouvernement de la zone euro » que Merkel et Hollande ont concoctés dans le dos des peuples. Car l’objectif de classe des compères est d’avoir suffisamment sapé l’Etat-nation et l’ « exception française » issue de 1789 et du CNR à l’issue du quinquennat prochain, pour que la contre-offensive des travailleurs trouve en face d’elle un Empire européen irréversiblement consolidé quand la révolte éclatera. C’est dire qu’il ne faut laisser aucun « état de grâce », ni à Macron-Merkel et à son parti « ni de gauche ni de gauche », ni au FN qu’il faut débusquer de son rôle mensonger de « tribun » de la nation laborieuse qu’il divise et paralyse…
    • De l’autre côté, sous la forme dévoyée, voire suicidaire du vote FN, mais aussi, contradictoirement, sous la forme de l’abstention ouvrière de masse, et, bien plus positivement, sous la forme du vote Mélenchon, les classes populaires et la partie la plus insoumise des couches moyennes campent de plus en plus en marge du système d’oppression qu’est la 5ème République reformatée par l’UE. Même si Macron et Parisot croient pouvoir assommer le mouvement ouvrier et progressiste avec le Blitzkrieg programmé des ordonnances estivales, une déferlante sociale de grande ampleur peut survenir salutairement dès l’automne tant les travailleurs et la jeunesse sont exaspérés par cette politique qui prend sans cesse aux « petits » pour gaver les privilégiés du parasitisme financier que représentent Macron, Fillon… et Le Pen. Encore faudra-t-il œuvrer alors à ce que cette contre-offensive ne cible pas seulement Macron et le MEDEF, et exiger qu’elle pointe clairement (ce que n’ont pas fait ou pas suffisamment les luttes contre la prétendue loi « El Khomri ») la « construction » européenne : car c’est de plus en plus à l’échelle continentale qu’est orchestrée la casse des acquis sociaux, des libertés démocratiques et des souverainetés populaires.

    Le PRCF est fier pour sa part d’avoir fait le choix, au 1er tour, d’apporter un soutien critique, mais dynamique et constructif à la candidature JLM à qui il a peu manqué pour qu’il parvienne au second tour, ce qui eût permis d’éliminer à la fois Fillon, le PS et Le Pen en suscitant un grand Premier Mai de combat !

    Le PRCF se félicite d’avoir appelé, au second tour, à dégonfler le vote ouvrier pour le FN sans cautionner pour autant l’ennemi mortel de la nation laborieuse qu’est Macron. Les militants du Pôle ont dynamiquement privilégié le tractage franchement communiste à l’entrée des usines (tout en travaillant partout où c’était possible avec des militants PCF, JC, ou avec des comités d’insoumis) pour appeler la classe ouvrière à porter le Frexit progressiste dans la perspective du socialisme.

    Le PRCF soutient les initiatives de nombreuses bases syndicales qui appellent dès le 8 mai à la résistance face à Macron. Il appelle à la multiplication des liens entre forces sociales et forces politiques afin de construire l’opposition populaire euro-critique et progressiste nécessaire pour briser la tenaille Macron-Lepen, y compris pour les Législatives à venir.

    Plus que jamais le PRCF appelle les sympathisants qui ont soutenu ses efforts militants, ainsi que les nombreux amis qui ont appuyé sa campagne sur l’internet, à faire le pas de l’adhésion maintenant. Car un PRCF plus fort et organisé partout servira grandement, dans la rude période qui vient, non seulement pour dénoncer le système FNLR/EMPS, mais pour accélérer le travail de reconstruction du vrai parti communiste, aider le syndicalisme de classe, fédérer les partisans du Frexit progressiste et défendre la paix mondiale menacée par l’impérialisme.

    *Il est triste que des dirigeants CGT aient outrepassé le mandat confédéral en appelant, non pas à refuser toute voix au FN, ce qui allait de soi, mais à voter nommément Macron, le champion toutes catégories de l’ubérisation du travail !



    Concernant des législatives, la motion votée par le CC du PRCF unanime (ci-dessous)  donne une large place aux sections locales et départementales du Pôle.

    Motion du PRCF sur les Législatives

    Pour préserver et élargir l’espace politique progressiste et euro-critique indispensable aux luttes, le PRCF a appelé à un soutien critique à la candidature Mélenchon dès novembre 2016.

    Le Pôle a proposé en outre aux militants franchement communistes non organisés ou affiliés à d’autres organisations, y compris au PCF, d’arrêter ensemble et sans préalable de positionnement électoral, un programme minimal commun qui permettrait d’aller ensemble vers la classe ouvrière et la jeunesse afin de défricher l’espace politique et idéologique d’une France Franchement Insoumise à l’UE du capital et pour poser à nouveau la question du socialisme pour la France.

    En même temps, les militants du Pôle ont diffusé largement aux travailleurs, principalement à l’entrée des usines et des services publics, le tract-programme du PRCF proposant le Frexit progressiste assorti d’une série de propositions visant à engager la rupture avec le capitalisme.

    Aujourd’hui, quelle position adopter pour les Législatives qui arrivent, selon le principe hautement toxique du quinquennat ?

    Là où la situation le permet, il est possible, voire souhaitable, de présenter des candidatures franchement communistes et progressistes à l’initiative du PRCF ; mais il faut alors rencontrer les autres forces qui ont soutenu la candidature Mélenchon et chercher à unir ces forces.

    Ailleurs, le positionnement du PRCF et de ses organisations départementales se fera sur la base des discussions, possibles ou non, constructives ou non, avec les candidats du PCF et / ou de la France insoumise, notamment sur la question de la sortie de l’UE par la gauche.

    En effet, si le PRCF juge très sévèrement l’orientation euro-constructive et socialo-dépendante du PCF-PGE à l’échelle nationale, il n’exclut pas de discuter au cas par cas «en bas» avec les candidats du PCF se réclamant du communisme pour mesurer si un dialogue ouvert et éventuellement public est possible sur la question européenne et sur le Frexit progressiste.

    Dans l’affirmative, le PRCF sera prioritairement attentif à la préservation de l’espace communiste au Parlement (si déformé que soit cet espace en raison des capitulations du PCF-PGE) que dessine encore l’existence, d’ailleurs extrêmement fragilisée, d’un groupe du PCF à l’Assemblée nationale : le PRCF ne fera montre d’aucune irresponsabilité historique à cet égard pour peu que, sur le terrain, les candidats du PCF acceptent le dialogue, voire l’action commune, en passant outre aux éventuels oukases de l’appareil national ou départemental.

    Les organisations départementales du PRCF chercheront aussi le contact avec les organisations et les militants de la France insoumise afin d’examiner les programmes proposés par ces candidats, notamment sur la question du Frexit progressiste et, si besoin, d’arrêter les soutiens possibles et nécessaires.

    Bien entendu, pour autant que cela dépendra du PRCF, il faudra faire en sorte que soit éliminée la concurrence suicidaire entre PCF et France Insoumise là où il y aurait des propositions concurrentes, surtout si aucune des deux candidatures n’est claire sur la question du Frexit progressiste.

    Bien entendu aussi, au second tour, aucun soutien ne sera donné aux LR, fût-ce en opposition au FN qu’il nous faudra néanmoins dénoncer spécifiquement comme un énorme danger pour les libertés. Aucun soutien non plus aux députés sortants du PS ayant voté la loi Travail, le Pacte de responsabilité ou le retour de la France dans l’OTAN. Aucun soutien enfin n’est concevable envers les candidats des groupes euro-trotskistes ou de groupes autoproclamés «partis» qui n’ont d’autre but que de nuire au PRCF, voire d’usurper son sigle.

    Il reviendra aux ARC, au cas par cas, de juger si tel ou tel «frondeur» socialiste sortant présent au second tour a montré suffisamment de cran et de fermeté face à Hollande pour qu’il puisse éventuellement faire l’objet, ou pas, d’un vote de barrage anti-LR ou anti-FN, sans pour autant aller jusqu’au soutien politique, fût-il critique.

    En attendant, il convient de ne pas oublier que le terrain électoral n’est pas le terrain principal pour les militants révolutionnaires et qu’il convient donc prioritairement, avec nos tracts, journaux, affiches, autocollants, pétitions, débats, prises de parole aux entreprises, etc., d’appeler le monde du travail à développer les luttes à l’échelle la plus large.

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  • Portugal les communistes pour la sortie de l’UE : interview de João Ferreira du Parti Communiste Portugais (IC.fr-7/05/2017)

    L’ (UE) est entrée dans une phase de turbulence. Toutes ces années de crise et d’austérité brutale ont eu des conséquences sociales catastrophiques, en particulier dans les pays de la périphérie. Au Portugal, un changement de gouvernement après les élections législatives de 2015 a mis fin à l’austérité imposée par la troïka ce qui a permis un revirement de certaines politiques. Mais des problèmes structurels persistent en raison de la nature de l’UE et de ses mécanismes, en particulier la monnaie unique. Pour discuter de la situation politique au Portugal, des conséquences de l’entrée sur le marché unique et de l’, et des solutions à ces problèmes, ainsi que d’autres questions telles que la montée de l’extrême droite en , nous avons interviewé João Ferreira du Portugais () ; il est membre du Comité Central du , conseiller municipal à Lisbonne et deux fois élu au Parlement européen.

    traduction depuis l’anglais par nos amis d’Investigaction d’une interivew de .

    Chacun pourra converger les très nombreuses convergences de vue et d’analyse entre le PCP au Portugal, et le PRCF en France. Soulignant de fait l’isolement de plus en plus total du PCF en France, en rupture sur la question européenne avec la totalité des partis communistes européens.

    1ere Partie

    Comment décririez-vous l’actuel gouvernement portugais ? Est-ce un gouvernement de gauche ?

    C’est un gouvernement du Parti Socialiste (PS). Ce n’est ni un gouvernement de gauche ni une coalition de forces de gauche, comme nous l’entendons parfois. C’est un gouvernement du Parti Socialiste qui met en pratique les positions du Parti Socialiste vis-à-vis des questions fondamentales de la politique de droite et de sa vision pour le pays, position aussi fondamentalement différentes de celles du PCP. Mais c’est un gouvernement minoritaire ; ce qui signifie, avec l’équilibre actuel des pouvoirs au Parlement, que le PCP joue un rôle important dans le processus de restauration des droits et l’augmentation des revenus des personnes que le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre avant sa prise de fonction.

    En fait, les progrès accomplis depuis le début de ce gouvernement l’ont souligné. Il y a eu un processus de restauration des droits et d’augmentation des revenus dans lequel le PCP et les luttes populaires de ces dernières années ont joué un rôle décisif. Cependant, des problèmes structurels fondamentaux persistent encore, dont la solution nécessite des politiques globales pour aller au-delà du recouvrement des droits et des revenus et finalement développer le pays. Tout cela est proprement lié au fait qu’il s’agit d’un gouvernement du Parti Socialiste qui a hérité de toutes les contradictions historiques que le Parti Socialiste n’a pas réussi à résoudre et qui sont à leur tour liées aux politiques de droite des 40 dernières années. Et cela explique pourquoi ce gouvernement n’est pas un gouvernement de gauche.

    Analysons ces problèmes séparément. Quelles mesures positives ont été décidées et mises en œuvre, et pourquoi y a t’il eu une réponse si fébrile ou plutôt une opposition déterminée de Bruxelles ?

    Les actions du gouvernement précédent, une coalition de droite du Parti Social-Démocrate (PSD) et des Démocrates-Chrétiens (CDS) ont eu comme point de départ le programme d’intervention de la troïka, composé du Fonds Monétaire International (FMI) La Banque Centrale Européenne (BCE) et l’Union européenne (UE). Ce programme a été approuvé par le PSD, le PS et le CDS, alors que le PCP l’a qualifié comme étant un «pacte d’agression» à l’encontre du pays et du peuple.

    De sorte que ce gouvernement PSD-CDS a mis en œuvre des politiques qui sont essentiellement conformes aux récentes directives du FMI et de l’UE : une attaque contre les droits du travail et les droits sociaux, la privatisation des entreprises publiques et des secteurs stratégiques de l’économie, la destruction et le démantèlement des services publics, en divergence permanente avec la Constitution portugaise. C’est un gouvernement qui a mis en place avec diligence toutes les orientations et les injonctions de l’Union Européenne. Lorsque ce gouvernement a été battu lors des élections législatives de 2015 et que les conditions ont été réunies pour qu’un nouveau gouvernement prenne ses fonctions – un gouvernement minoritaire PS qui avait accepté de revenir sur certaines des mesures mises en œuvre au cours des quatre années précédentes – la Commission Européenne a alors immédiatement réagi. Les autorités européennes, les grandes puissances européennes, le grand capital européen et leurs représentants politiques, comme par exemple la Commission Européenne, tous ont tout de suite réagi dès lors qu’ils virent en danger le plan qu’ils avaient préconisé et imposé.

    Qu’est-ce qui a été fait en particulier ? Même si elles ont une portée limitée, certaines mesures que nous considérons comme importantes ont été mises en œuvre. Par exemple :

    • un arrêt définitif des processus de privatisation en cours dans le secteur des transports
    • la restauration de quatre jours fériés qui avaient été supprimés par le gouvernement précédent
    • la restauration de la semaine de 35 heures dans le secteur public
    • l’élimination des réductions de salaire dans le secteur public et de la surtaxe de l’impôt sur le revenu, ce qui signifie une augmentation des revenus de la classe ouvrière
    • une augmentation des revenus des régimes de retraite, alors que la troïka recommandait d’autres réductions, cette fois avec un caractère permanent, en plus des coupes mises en place par le gouvernement précédent
    • une augmentation du salaire minimum, même si elle est encore bien inférieure au montant que nous jugeons juste
    • la restauration de la négociation collective dans les entreprises publiques
    • une augmentation des prestations familiales et infantiles, tant dans son montant que dans le nombre de personnes couvertes
    • la mise en place de la gratuité des livres scolaires dans les écoles primaires

    Ce sont toutes des mesures qui vont à l’encontre des diktats de la troïka. La troïka, l’UE et le grand capital portugais ont vu cela comme une menace pour les politiques générales qu’ils avaient imposées et ont réagi de manière violente, avec des menaces et des pressions. Cela souligne la tournure prise par l’Union Européenne. Même les mesures limitées ayant un caractère social, l’augmentation des revenus, l’amélioration du niveau de vie, suffisent à nous mettre en porte-à-faux vis-à-vis de l’UE, de sa structure de pouvoir et des politiques qui ont été imposées aux peuples. Nous ne parlons pas de mesures fondamentales, structurelles, mais celles d’une portée très limitée ; mais même celles-ci suffisent à déclencher la réaction brutale que nous avons observée.

    Vous avez également mentionné les lacunes du Parti Socialiste qui empêchent une réponse plus complète aux problèmes du pays. Pouvez-vous développer sur ce sujet ?

    D’un côté, le Parti Socialiste est soumis à toutes les politiques et injonctions de l’Union Européenne. S’il est vrai que des mesures concrètes recommandées par l’UE ont été remises en question, les principales impositions résultant du Pacte de Stabilité, des séries de mesures de Gouvernance Économique, du Semestre Européen (1), du Pacte Budgétaire Européen, ont toutes été adoptées et acceptées par le Parti Socialiste. Et nous parlons de politiques qui ont un caractère inhérent à la Droite et au néolibéralisme. De même, le PS accepte également la soumission à la monnaie unique, dont nous parlerons plus en détail plus tard, avec tout ce que cela a signifié pour le pays en termes de destruction des secteurs productifs et d’une augmentation globale des inégalités.

    Mais sur la sphère nationale, le Parti Socialiste reste aux abonnés absents quand il s’agit de confrontations avec les classes dominantes. Par exemple, on ne peut pas compter sur lui pour la réforme du système fiscal afin d’exiger une plus grande contribution du grand capital. Au fil des ans, le système mis en place est extrêmement favorable au grand capital, lui faisant bénéficier d’un fardeau fiscal extrêmement faible aux dépens des travailleurs et des petites et moyennes entreprises. Maintenant que nous avons besoin de changements majeurs pour inverser cette situation, on ne peut pas compter sur le Parti Socialiste. Un autre exemple concerne la législation du travail et le fait que le Parti Socialiste n’a rien fait concernant les mesures les plus pénalisantes pour les travailleurs. Cela montre qu’il existe des aspects structurels de la politique de droite qui subsistent dans le Parti Socialiste.

    Pour en revenir au grand capital, il semble que le secteur bancaire reste au centre de l’actualité, avec des craintes et une instabilité constantes. Quelles mesures, selon le PCP, devraient être mises en œuvre en ce qui concerne le secteur bancaire ?

    Le PCP a identifié trois contraintes majeures auxquelles le pays est confronté :

    1 – la soumission à l’euro
    2 – la dette colossale et le service de la dette
    3 – la domination des banques privées sur le secteur financier

    Les deux premiers points seront abordés dans un instant. En ce qui concerne le troisième, il convient de rappeler que le secteur bancaire a été nationalisé après la Révolution de 1974 ; puis il y a eu un processus de privatisation et de reconstitution des banques privées. Avec le résultat de ce processus que nous avons pu observer ces derniers temps. Nous avons un secteur bancaire qui n’est pas au service du pays mais qui ne sert que quelques groupes économiques et financiers, certains portugais, d’autres étrangers. Ces groupes ont accumulé au fil des ans des bénéfices fabuleux au détriment des familles, des petites et moyennes entreprises et du pays en général. Tout cela en recourant à des opérations frauduleuses et de corruption, à des spéculations sans entraves, à des prêts aux amis et à la famille, etc. Du point de vue du PCP, cela démontre la nécessité de ramener le secteur bancaire sous le contrôle public, en le réorientant vers ce qui devrait être sa fonction sociale : protéger les épargnes et les mettre au service des investissements productifs, revigorer l’économie et le développement du pays, plutôt que de mettre ces ressources au service de pratiques énumérées précédemment.

    Au Portugal, nous avons beaucoup entendu parler de la CGD et de la Novo Banco (2) …

    La Novo Banco est un exemple frappant d’une banque qui ne sert que les intérêts d’une poignée de capitalistes, mais ce n’est pas un cas unique. C’est un exemple que l’on retrouve chez d’autres banques qui ont été à l’origine de problèmes considérables. En fait, les travailleurs ont été mis plus d’une fois à contribution pour couvrir les pertes des banques privées. Ce que nous soutenons, compte tenu du point de déliquescence que nous avons atteint, c’est que l’État retienne le contrôle publique sur la Novo Banco comme point de départ d’un contrôle plus généralisé du secteur bancaire.

    En ce qui concerne la Caixa Geral de Depósitos, il a un problème fondamental. Même si c’est une banque publique, en raison de choix des gouvernements récents, elle a été gérée comme si elle était une banque privée. Donc, les mêmes opérations spéculatives, réalisations de prêts douteux, etc., ont été exécutées, sans oublier qu’elle a également été appelée à combler des trous dans les banques privées. Par conséquent, la demande n’est pas seulement de garder Caixa Geral de Depósitos dans la sphère publique, mais d’avoir une direction qui fonctionne efficacement pour soutenir le développement du pays.

    Passons maintenant à la dette, ce qui était bien sûr la raison de l’intervention de la troïka. Comment la dette du Portugal s’est-elle gonflée pour en arriver aux niveaux actuels ?

    Il existe deux types de causes : des causes structurelles, fondamentales et d’autres que nous pouvons appeler plus circonstancielles. Les premières concernent le processus de destruction et le démantèlement progressif de l’appareil productif, des secteurs productifs tels que l’agriculture, la pêche, l’industrie, et ce que cela implique en termes de dépendance accrue envers les biens et les services étrangers. En plus de cela, il y a eu aussi un processus de privatisations dans les secteurs stratégiques de l’économie, ce qui a permis aux capitaux, à la fois nationaux et étrangers, d’acheter des participations dans ces secteurs. Cela signifiait nécessairement une perte de fonds, puisque les bénéfices et les dividendes, au lieu de rester dans les caisses de l’État, allaient dans les poches des actionnaires.

    Ces deux aspects sont inséparables avec l’entrée du Portugal dans la CEE, le marché unique, pour se retrouver en concurrence sans protection contre des économies beaucoup plus fortes avec des niveaux de productivité beaucoup plus élevés. Et les fonds structurels européens, destinés à atténuer les répercussions de cette compétition inégale, n’ont jamais réussi à le faire, même si certains en rejettent la responsabilité sur les gouvernements au pouvoir à l’époque. Mais une grande partie des fonds structurels est venue et est repartie sous la forme d’acquisition de biens et de services, revenant dans certains cas vers leur lieu d’origine. En fait, les montants transférés par l’UE au Portugal sont maintenant dépassés par les montants qui quittent le pays en tant que bénéfices, dividendes et intérêts vers d’autres pays de l’UE. Autrement dit, le Portugal est un contributeur net dans l’Union européenne.

    Évolution de la dette publique portugaise en pourcentage du PIB (données de l’Institut National des Statistiques Portugais)
    Les causes plus circonstancielles ont trait à l’attaque spéculative que les dettes souveraines des pays dits périphériques ont subie entre 2009 et 2011. Une attaque qui est intimement liée aux règles mêmes qui guident les institutions européennes et la Banque Centrale Européenne en particulier. Il est important de garder à l’esprit que la BCE ne prête pas d’argent aux États, mais le fait aux banques privées ; et pendant une longue période, nous avons assisté à une situation durant laquelle la BCE a accordé des prêts aux banques privées, les marchés dits financiers, avec des taux d’intérêt de 1%, et ces banques se sont retournées pour facturer des taux d’intérêt aux États qui, dans le cas du Portugal, atteignaient 7%. Jusqu’au début du processus d’achat de dette par la BCE, processus qui a été retardé le plus longtemps possible, le Portugal et d’autres pays ont fait face à cette attaque spéculative, avec des écarts très importants dans les taux d’intérêt qui ont été responsables d’une forte augmentation de la dette publique. Et bien sûr, le programme de la troïka a empiré les choses.

    En remontant un peu, dans les années 1980, le PCP s’opposait à ce que le Portugal adhère au marché unique. Quelles étaient les raisons de cette position et qu’est-ce qui est finalement arrivé ?

    Le Parti communiste était essentiellement le seul parti au Portugal à mener une étude approfondie des conséquences d’une adhésion éventuelle au marché unique. Nous avons même démarré avant la Révolution, lorsque cette possibilité d’entrer sur le marché unique a commencé à être discutée ; nous l’avons encore fait dans les années 1980 quand la décision est passée et que le pays est entré dans la CEE, et nous l’avons fait de nouveau 20, 30 ans après cette adhésion. Et en général, les avertissements que nous avons émis se sont révélés justifiés. Le PCP avait raison. A l’époque, notre voix était isolée ; aujourd’hui, de nombreux mouvements politiques et d’opinion constatent la véracité de ce que nous avons dit tout au long.

    La CEE, aujourd’hui l’UE, est un processus d’intégration capitaliste. Les processus d’intégration ne sont pas neutres. En fonction de leur nature, ils peuvent aider les peuples ou se mettre au service des capitaux et des multinationales. L’UE/CEE, en tant que processus d’intégration capitaliste, est conçue pour favoriser l’accumulation de capital. Au lieu de promouvoir la convergence, nous avons une divergence sociale et économique, et cela est évident dans la situation rencontrée aujourd’hui par les pays périphériques, encore une fois dans la lignée de ce que prévoyait le PCP.

    Manifestation en faveur de la nationalisation du secteur bancaire en 1975
    Il y a un autre point important à souligner dans le cas concret du Portugal. Les grands groupes monopolistes ont subi des revers majeurs après la Révolution d’avril (1974) et les progrès réalisés qui ont suivi. Juste pour rappeler certains d’entre eux : la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie, la réforme agraire, une Constitution qui garantit des droits économiques, sociaux et culturels de grande envergure, entre autres. L’adhésion à la CEE a été perçue par ces groupes comme une occasion de récupérer le pouvoir perdu. Parce que le critère même de l’adhésion à la CEE impliquait que l’Etat soit soumis à la soi-disant économie de marché ; et donc au Portugal, cela a fini par stimuler le processus de reprise capitaliste et la reconstitution des monopoles qui existaient durant la dictature fasciste et qui avaient été démantelés après la Révolution. La prise en compte du caractère instrumental de l’entrée sur le marché unique en termes de retour au pouvoir des classes anciennement dominantes faisait également partie de notre analyse et motivait notre opposition. Et là aussi, il s’est avéré que nous avions raison.

    Notes :

    (1) Le semestre européen fournit un cadre pour la coordination des politiques économiques entre les pays de l’Union européenne. Il leur permet de débattre de leurs programmes économiques et budgétaires et de suivre les progrès accomplis à des moments précis de l’année.

    (2) Le Banco Espírito Santo (BES) était le joyau de la couronne de l’empire commercial de la puissante famille Espírito Santo. En 2014, il a fallu un plan de sauvetage de plusieurs milliards d’euros après sa faillite suite à des années de pratiques douteuses avec la complicité des régulateurs. Une nouvelle banque, appelée «Novo Banco», a été créée sans les actifs toxiques du BES. Le PCP a soutenu que, compte tenu du coût énorme de l’aide financière, la banque ne devrait pas être simplement reprivatisée.

    La Caixa Geral de Depósitos (CGD) est la plus grande et l’unique banque publique portugaise. La droite, depuis longtemps, rêve de la privatiser.

    Traduit de l’anglais par Stéphane Rouilly

    2e Partie :

    En ce qui concerne l’Euro, le PCP n’est plus seul aujourd’hui ; il est largement reconnu que la monnaie unique ne fonctionne pas. Pourquoi l’euro était-il destiné à échouer et quelles en sont les conséquences ?

    À notre avis, l’Euro n’a pas échoué. Il y avait des objectifs qui ont été communiqués aux peuples, mais la question est de savoir si c’étaient les objectifs véritables du projet. De notre point de vue, ils ne l’étaient pas. L’Euro était dès le départ un projet politique du grand capital européen. Un projet qui a eu deux objectifs principaux : réduire les coûts unitaires de la main-d’œuvre, ce qui revient à transférer la richesse du travail au capital, et d’autre part, sous l’égide de satisfaire aux exigences de la monnaie unique, attaquer les services publics et privatiser les secteurs économiques stratégiques. C’est avec le prétexte de l’Euro et en accommodant ses exigences que les salaires réels ont été réduits (la soi-disant «modération salariale»), d’innombrables entreprises publiques ont été privatisées, dans certains cas même dans des secteurs stratégiques entiers, les fonctions sociales de l’État étaient ciblées, ce qui a entraîné une réduction des dépenses en soins de santé, éducation, sécurité sociale, etc. L’Euro a donc permis d’atteindre ces objectifs.

    Par exemple, une décennie après la création de la monnaie unique, les bénéfices dans la zone euro ont augmenté de 30%, tandis que les coûts unitaires de main-d’œuvre ont diminué de 1%. Cela s’est produit à un degré plus ou moins élevé dans de nombreux pays. C’est arrivé au Portugal et c’est arrivé en Allemagne. En Allemagne, par exemple, les bénéfices ont augmenté 80 fois plus rapidement que les salaires. Par conséquent, l’Euro a atteint ses objectifs politiques ; c’est pourquoi nous réaffirmons que l’Euro est un projet politique du grand capital européen. Bien sûr, on a promis aux gens que l’Euro réduirait le chômage, produirait des taux de croissance autour de 3% par an, augmenterait les salaires, et entraînerait une convergence des salaires sur l’ensemble des pays de la zone euro. Avec du recul, voilà ce qui s’est passé au Portugal :

    • le chômage n’a pas reculé, il a plus que doublé et il est constamment supérieur à 10%
    • la croissance accumulée après une décennie et demie dans la zone euro est nulle, ce qui signifie que ces quinze dernières années ont été perdues
    • non seulement les salaires n’ont pas convergé vers ceux d’autres pays, mais ils ont en fait continué à diverger
    • le déficit de notre balance commerciale a empiré et la dette a explosé
    • la production agricole et industrielle a reculé pendant plusieurs années, et cela s’est également vérifié dans d’autres pays de la périphérie.

     

    Tout cela a été le résultat de l’Euro. Le contraire de ce qui a été promis est ce qui s’est réellement passé. Maintenant, nous ne pouvons pas dire que les objectifs publiquement définis étaient les objectifs véritables du projet. Ce ne sont que des promesses faites pour faire participer les gens au projet. Tandis que les objectifs réels de l’euro, ils ont été certainement accomplis.

     

    Chômage au Portugal depuis l’adhésion à l’Euro (données de l’Institut National des Statistiques Portugais)

    Au-delà de ces objectifs, l’Euro s’est efforcé d’approfondir l’intégration capitaliste européenne par une politique de faits accomplis. Aujourd’hui, on nous dit que l’Euro a mal tourné parce qu’il était boiteux. Et c’est le prétexte d’aller encore plus loin dans le processus d’intégration. À l’époque, on savait déjà très bien que la structure de l’Euro n’était pas complète, qu’il ne s’agissait pas d’une union monétaire bien conçue, mais personne ne semblait s’en préoccuper pour autant.

     

    Dans le dernier communiqué du Comité central du PCP, une campagne pour la libération du pays de la soumission à l’euro a été annoncée. Qu’espérez vous accomplir ?

    Avec cette campagne, nous visons à faire connaître et à partager avec toute la société portugaise un constat qui est tout à fait évident aujourd’hui : l’euro a entraîné l’appauvrissement, le recul, la dette et la dépendance étrangère. Et il n’y a aucune perspective d’inverser le cours sans rompre avec la soumission à l’euro pour toutes les raisons dont nous avons déjà discuté. En fait, cela est très clair lorsque l’on considère toutes les politiques qui ont été imposées au pays sous prétexte de rester dans la monnaie unique. Par conséquent, le pays doit se libérer ; il doit retrouver un instrument important qui est sa souveraineté monétaire. Et avec cela vient aussi une souveraineté renforcée sur les questions budgétaires et de changes et également de certaines façons sur les questions fiscales.

    En effet, la souveraineté monétaire est un instrument essentiel, car en son absence, les seuls facteurs d’ajustement en période de crise économique sont les salaires et les emplois. C’est ce que nous avons vu ces derniers temps, baisses des salaires et augmentations du chômage. Nous avons besoin d’une souveraineté accrue afin que, dans le domaine monétaire, mais aussi dans la sphère économique en général, nous disposions d’une monnaie adaptée à la structure productive du pays, qui est significativement différente de la structure productive d’un pays comme l’Allemagne. La soumission à la même devise entraînera nécessairement des divergences économiques comme nous l’avons vu, c’est pourquoi le pays doit être libéré de cette emprise. Et cette libération n’est pas seulement nécessaire, elle est possible et viable.

     

    Si je peux me faire l’avocat du diable, sortir de l’euro comporte également ses propres risques, spécialement à court terme. Est-ce que le PCP les prend en compte ?

    La sortie de la zone Euro n’est pas un processus politiquement neutre. Nous préconisons de quitter l’Euro dans le contexte d’une politique patriotique et de gauche ( » política patriótica e de esquerda « ). C’est-à-dire le processus de sortie de l’Euro qui défendra les revenus, les conditions de vie et les économies des gens. Celui qui veillera à ce que ceux qui ont bénéficié le plus de leur présence dans l’Euro soient ceux qui supportent le plus grand fardeau de cette sortie. Une sortie de l’Euro menée par un gouvernement de droite peut avoir des conséquences très négatives. C’est pourquoi nous disons que ce ne peut pas être un projet politiquement neutre.

     

    Le Parti communiste a tenu son XXe Congrès en décembre 2016

    Et lorsque nous argumentons pour une sortie de l’Euro de gauche, cela nécessite de la coordonner avec d’autres mesures, dont deux sont d’une importance majeure. La première est la renégociation de la dette dans ses montants, termes et taux d’intérêt, afin de réduire considérablement le service de la dette et même de l’effacer d’une composante que nous jugeons illégitime. La seconde est le renforcement du contrôle public sur le secteur bancaire. Il s’agit donc de trois mesures qui, du point de vue du Parti Communiste, sont profondément liées. Nous avons déposé une proposition au Parlement, qui visait précisément à libérer le pays de ces trois contraintes, à l’euro, à la dette et au secteur bancaire privé, et en échange d’offrir des solutions intégrées pour chacune d’entre elles.

     

    Ce sont des problèmes inséparables …

    Oui, sans aucun doute, et donc toute réponse doit également être construite de manière intégrée. Certains des principaux vecteurs de la politique alternative, patriotique et de gauche que nous défendons et qui devraient être articulés avec la sortie de l’euro incluent : la défense et la promotion de la production nationale, la reprise des secteurs stratégiques de l’économie, l’augmentation des revenus des travailleurs, le renforcement des services publics, etc. Nous défendons cette nécessité de nous libérer de l’Euro, non de manière stérile, mais dans le contexte de cette politique patriotique et de gauche. Ce que la réalité a démontré, et l’expérience grecque nous offre une leçon qui ne peut pas être ignorée, c’est qu’il n’est pas possible de mettre en œuvre une politique de gauche dans le cadre de l’Euro et des contraintes associées à l’union économique et monétaire.

     

    Beaucoup de gens disent, même dans le centre-gauche, qu’un seul pays ne peut pas le faire seul et qu’il faut un effort coordonné avec d’autres pays dans des circonstances similaires …

    Nous trouvons qu’il est très important de coordonner des efforts avec d’autres pays et avec d’autres partis communistes et progressistes. Mais nous ne croyons pas qu’un pays devrait rester immobile jusqu’à ce qu’il y ait un changement dans les structures supranationales. D’autant plus que ces structures supranationales ont démontré à maintes reprises à qui elles servaient. Par conséquent, changer la situation en Europe nécessite de revenir sur la corrélation des forces dans chaque pays, il faut des changements dans chaque pays. Et des changements dans un pays peuvent à leur tour soutenir les changements similaires dans d’autres pays. Même sur cette question de l’abandon de la monnaie unique, nous avons défendu la nécessité d’unir nos forces au niveau européen, en commençant bien sûr par des pays qui présentent des scénarios similaires. Pourtant, nous ne dépendons pas de ce que nous estimons nécessaire au niveau national de changements préalables au niveau européen. Tout changement que nous pourrions pousser au niveau national peut entraîner des changements au niveau européen. Encore une fois, l’histoire grecque est instructive à cet égard. Il faut beaucoup de courage, beaucoup de détermination et une volonté de rompre avec le chantage et les pressions de l’Union européenne. La solution n’est pas de se soumettre à ceux-ci.

     

    João Ferreira s’adresse au Parlement Européen

     

    En prenant toutes ces considérations en compte, le PCP préconise-t-il une sortie unilatérale de l’UE ?

    Nous n’ignorons pas la nature du processus d’intégration capitaliste, et nous n’avons donc aucune illusion sur ce qu’il pourrait apporter. Il a été démontré que l’UE n’est pas réformable. Cela ne signifie pas que nous ne préconisons pas un processus de coopération / intégration différent entre les États libres, souverains et égaux en Europe, mais c’est un processus qui, dans ses principales caractéristiques, sera diamétralement opposé à ce que l’UE défend. Et je ne parle pas de « ce que l’UE défend aujourd’hui », je parle de ce qu’il a toujours défendu. La primauté de la libre circulation du capital dans le marché unique par rapport aux droits sociaux et ouvriers, par exemple, est gravée dans les traités dès le début. C’est pourquoi ce processus n’est pas réformable de notre point de vue. Ce que nous devons faire, c’est construire sur les ruines de ce processus manifestement à bout de souffle, un nouveau projet de coopération entre les États européens. Et nous soutenons cette lutte, ce qui implique nécessairement de confronter les impositions de l’Union européenne, en préservant les intérêts nationaux face à ces impositions, et ce qui entraînera bien sûr des ruptures. À court terme, une rupture avec la monnaie unique, mais d’autres ruptures à plus long terme avec d’autres instruments et mécanismes de l’Union européenne. Quant aux caractéristiques concrètes de ces ruptures, la lutte elle-même les déterminera. Il nous serait très facile de proclamer que « nous quittons l’UE aujourd’hui, et demain tous nos problèmes seront résolus », mais ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent.

     

    Est-ce que cela permettrait ainsi d’apporter une réponse à ceux qui tentent de confondre «l’Europe» et l’Union européenne ?

    Tout à fait, c’est un point très important. L’UE n’est pas «l’Europe», et cette confusion est délibérée, elle n’est pas innocente. Ce n’est pas l’Europe et ce ne serait même pas le cas si elle incluait tous les pays d’Europe. D’autant plus que l’UE fait face aujourd’hui à des aspects fondamentaux d’un héritage entier, à des valeurs et à des réalisations des peuples européens. L’UE est un processus d’intégration des États européens, ce n’est pas le premier et ce ne sera certainement pas le dernier.

     

    Passons à un autre sujet ; nous assistons à une montée de l’extrême droite. D’où en vient la cause ?

    Cette émergence de l’extrême droite est intimement liée aux politiques de l’Union européenne tout au long de son histoire. Il s’agit de politiques qui aggravent les inégalités sociales à l’intérieur de chaque pays, qui exacerbent les divergences entre les pays, des politiques qui ont évolué vers ce que nous considérons aujourd’hui comme des relations de nature néocoloniale. Nous avons assisté à des processus d’oppression pure et simple dirigés par l’Union européenne à l’encontre des États individuels. Ces politiques antisociales qui génèrent des inégalités, de la pauvreté et de l’exclusion sociale, en plus de ces processus d’oppression nationaux et qui ont toujours une dimension très claire d’oppression de classe, créent les conditions pour l’émergence de forces d’extrême droite. Cela est tout particulièrement vrai dans les pays où les forces révolutionnaires et patriotiques de gauche ont été affaiblies.

    Les forces d’extrême droite sont très opportunistes et tentent toujours de mettre ces contextes à profit. En fin de compte, elles ne veulent pas remettre en cause le système capitaliste, mais mettre en avant une nouvelle alternative pour sa survie. Le système fait face à une crise fondamentale et il doit y avoir différentes options pour préserver sa survie. L’extrême droite et le fascisme sont une ressource qui peut être utilisée telle qu’elle a été utilisée dans le passé pour assurer la survie d’un système qui est profondément malhonnête et injuste. Maintenant, dans le contexte européen, l’UE a clairement ouvert la voie à ce type de politiques. Un exemple emblématique a été la réponse de l’UE face à la soi-disant crise des réfugiés ; et les politiques à caractère clairement xénophobe que l’UE elle-même a adoptées finissent par alimenter ces forces de droite extrême.

     

    Et est-ce que la social-démocratie mérite également une part de responsabilité ?

    La social-démocratie est l’une des deux têtes du système. Par essence, il y a ces deux têtes, la droite et la social-démocratie, qui partagent les responsabilités de la façon dont les choses se sont développées en Europe au cours du temps et jusqu’à aujourd’hui. La «trahison» de la social-démocratie vis-à-vis des intérêts des classes ouvrières et des peuples lorsqu’elle défendait et mettait pleinement en œuvre les politiques néolibérales, spécialement depuis les années 1980, a joué un rôle majeur dans l’évolution de la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui.

     

    Le Parti Communiste se définit toujours comme un parti Marxiste-Léniniste. Est-ce que le Marxisme-Léninisme reste d’actualité aujourd’hui ?

    À notre avis, il l’est. Le Marxisme-Léninisme est un outil, un instrument très précieux pour analyser la réalité, un instrument qui a lui-même en aversion les positions dogmatiques et les vues schématiques et statiques de la réalité. C’est un instrument qui nous guide dans l’analyse et la compréhension du monde, mais qui montre aussi la façon de le transformer. Il a un héritage incontestable, dans lequel Marx, Engels et Lénine ont eu des contributions décisives, mais il est également enrichi par toutes les expériences qui ont eu lieu à travers le monde. Par conséquent, c’est un instrument d’analyse et de transformation de la vie des vrais gens, s’enrichissant de toutes les luttes à travers le monde.

     

    Jerónimo de Sousa, secrétaire général du PCP, intervenant lors de l’ouverture des commémorations du centenaire de la Révolution d’Octobre

     

    Cette année marque le centenaire de la Révolution d’Octobre. Quelle importance doit-on attacher à cet événement ?

    La Révolution d’Octobre a été un événement majeur dans l’Histoire de l’humanité. Pour la première fois dans l’Histoire, ceux qui étaient au fond, qui depuis des siècles, des millénaires, étaient visés par l’exploitation et l’oppression, ont montré qu’ils pouvaient prendre le pouvoir et prendre leur destinée en main et construire un État ouvrier. Il y avait eu des tentatives antérieures, mais c’était la première fois dans l’histoire où, «à l’assaut du ciel» (1), ceux qui avaient vécu éternellement exploités et oppressés, décidèrent de prendre le pouvoir et de construire leur propre État.

    Des réalisations majeures faisant partie de nos vies, même dans les pays capitalistes de l’Ouest, sont inséparables de cette expérience et de la Révolution d’Octobre. Les questions allant de l’égalité des sexes, des droits sociaux et du travail, du congé de maternité, des droits pour les familles, des congés maladie, du droit à des congés payés, tout ce qui est largement regroupé dans le soi-disant «État providence», qui est généralement associé à l’Europe d’après-guerre, est en fait le résultat de la Révolution d’Octobre et des réalisations qui ont suivi. Dans de nombreux pays, les capitalistes ont eu besoin de faire des concessions pour contenir les progrès du mouvement ouvrier, dont les avancées majeures se sont inspirées des réalisations de la Révolution d’Octobre.

    Ce n’est pas un hasard si la fin de l’URSS a coïncidé avec une offensive contre toutes ces réalisations en Europe.

     

    Qu’est-ce que les communistes devraient retirer de la Révolution d’Octobre et de l’expérience de l’Union soviétique qui a suivi ?

    La Révolution d’Octobre est un événement essentiel et une source majeure d’inspiration dans notre lutte pour une vie meilleure et un monde meilleur. Il ne s’agit pas de copier une recette ou un modèle donné ; le PCP a toujours été très clair à ce sujet. Il s’agit d’amorcer l’inspiration et des leçons pour un processus que chaque peuple entreprendra avec ses propres moyens, de par sa volonté propre et les conditions matérielles spécifiques au déroulement de la lutte. Nous disons habituellement que tous les peuples atteindront le socialisme, mais chacun y parviendra en suivant son propre chemin.

    Cette expérience – qui a marqué le début d’une nouvelle ère historique – doit être analysée et prise en compte dans son intégralité par les communistes : avec ses énormes réalisations, ses nombreux succès, mais aussi ses faiblesses, ses échecs et ses erreurs, dont certaines profondes, qui se sont également produites. Mais la vérité est que nous ne pouvons pas dire que le monde va mieux depuis la disparition de l’Union Soviétique. Bien au contraire, il est beaucoup plus dangereux et, dans de nombreux pays, il y a eu des revers importants en termes de droits et de conditions de vie pour la majorité de la population.

    En résumé, je dirai qu’en célébrant ce centenaire, nous devrions souligner la portée universelle de la Révolution d’Octobre, apprécier les conquêtes et les réalisations de l’Union Soviétique et son rôle décisif dans les avancées révolutionnaires du XXe siècle, tout en soulignant la disparition d’un modèle qui s’est éloigné de l’idéal et du projet communiste qui ne remet pas en cause le cours de l’Histoire et la nécessité du Socialisme. En fait, cela donne plus de force à notre lutte pour construire une société sans exploiteurs ni exploitée, sans oppression, en lutte pour le socialisme et le communisme.

    Notes :(1) Cette expression a été utilisée par Marx en référence à la Commune de Paris.

    – See more at: http://www.investigaction.net/le-portugal-lunion-europeenne-et-leuro-interview-avec-joao-ferreira-deuxieme-partie/#sthash.A5pdqP5u.dpuf

     source: initiative-communiste.fr

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  • A l'âge de 20 ans, elles se sont dressées contre l'ordre nazi et ont contribué à sauver la France. Aujourd'hui, devenues de vieilles dames, elles racontent leurs années héroïques et les 70 années qui ont suivi. Un autre combat a occupé le reste de leur existence : celui de la mémoire, de la lutte contre l'oubli. Marie-Jo Chombart de Lauwe, 92 ans, est entrée dans la résistance à seize ans. Arrêtée par la Gestapo, elle a été déportée en Allemagne. Madeleine Riffaud, 91 ans, est l'une des seules femmes devenues franc-tireur. Cécile Rol-Tanguy, 95 ans, a tapé à la machine l'appel à l'insurrection de Paris. Aujourd'hui, toutes trois témoignent.

    Ce documentaire de Pierre Hurel a été rediffusé sur France 3 le jeudi 4 mai.

     

    source:youtube.com                                                                                                                          

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  • Le site de Châteaulin est particulièrement exposé aux aléas du marché export. Le site de Châteaulin est particulièrement exposé aux aléas du marché export.

    Repris, il y a un an, par Terrena, Doux se remet à battre de l'aile. Le volailler châteaulinois a perdu des marchés à cause de la grippe aviaire. Ce qui, selon son nouveau propriétaire, va précipiter la transformation de son modèle économique.

    « Depuis qu'on a repris Doux, le marché du poulet congelé entier sur le Moyen-Orient s'est fortement dégradé. C'est un marché cyclique mais là, on est face à une crise profonde et qui dure longtemps », analyse Christophe Courroucé, directeur général de Galliance, le pôle volaille de Terrena.

    Depuis qu'il a pris le contrôle du volailler châteaulinois, Terrena n'a pas été épargné en effet par les aléas de la conjoncture. Le groupe coopératif d'Ancenis a fait état d'une perte de 22,4 millions d'euros sur l'exercice 2016 liée à une mauvaise moisson, mais aussi aux difficultés de Doux.

    Marché déprimé

    Doux a perdu de l'argent à cause de la grippe aviaire. Bien qu'il n'y ait pas eu de cas en Bretagne, l'épizootie a conduit plusieurs de ses pays clients à fermer leurs frontières. De plus, la guerre au Yémen, ainsi que la faiblesse des cours du pétrole, pèsent sur les économies locales, entraînant une baisse de la consommation.

    Enfin, il y a la concurrence brésilienne toujours très agressive. « Tout cela crée les conditions d'un marché très déprimé en prix, par rapport à la situation de 2015. De 1.950 à 2.000 dollars la tonne, on est passé à 1.400 dollars », indique Christophe Courroucé.

    "C'est vraiment la catastrophe"

    Conséquence, Terrena a réduit l'activité de l'abattoir de Châteaulin en mettant fin à l'activité de nuit. « C'est vraiment la catastrophe. On est descendu à 340.000 poulets abattus par jour au lieu de 500.000 en 2015. On a lâché 70 salariés en CDD et en intérim pour recaser l'équipe de nuit qui, pour sa part, a perdu en salaire et a dû réorganiser sa vie familiale », commente Nadine Hourmant qui se dit très inquiète pour l'avenir de l'abattoir de Châteaulin.

    Veut-on un deuxième Gad ?

    « Veut-on un deuxième Gad ? Je tire la sonnette d'alarme depuis six mois. Je ne cesse d'informer les élus, mais tout le monde est aux abonnés absents », regrette la déléguée Force Ouvrière.

    Côté éleveurs, c'est aussi la grande interrogation. Les groupements apporteurs de Doux ont vu leur activité chuter. « L'influenza aviaire pénalise Doux mais aussi la filière finistérienne dans son ensemble », déplore Jean-Yves Quenet, président de la section de la volaille de la FRSEA.

    Des décisions cet été

    Pour sortir de cette situation délicate, le groupe Terrena prépare des décisions qu'il fera connaître cet été. « Les niveaux de prix sont tels que l'on va être obligés d'aller plus vite et plus loin dans la transition du modèle Doux. On voit bien qu'il est difficile d'être compétitif sur un produit standard substituable. On avait déjà acté qu'il fallait changer de modèle, puisqu'en coût de production, on est en décalage avec nos concurrents brésiliens. Et encore plus demain, avec les Ukrainiens et les Russes qui arrivent fortement sur le marché », commente Christophe Courroucé Terrena planche notamment sur une montée en gamme, le développement d'une offre premium de produits élaborés, plus différenciés à la marque Doux.

    Investissements nécessaires

    Selon nos informations la coop a fait appel à un cabinet américain AlixPartners pour l'aider à réaliser cette transition. « La filière volaille française peut être plus compétitive à l'export avec des produits plus qualitatifs et plus différenciés, mais il nous faudra clairement un soutien des pouvoirs publics pour réaliser les investissements nécessaires », insiste Christophe Courroucé.

    Frédérique Le Gall
     
     
     
     
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  •  FO : Nadine Hourmant remplacerait Marc Hébert àla tête de l'Union Départementale FO (OF 26/04/2017)

    Marc Hébert, secrétaire général de l'union départementale Force ouvrière depuis 25 ans, annoncera officiellement le vendredi 9 juin, lors du Congrès du syndicat à Brest, qu'il ne briguera pas un nouveau mandat.

    « À 64 ans, il est temps de laisser la place à la relève », explique-t-il. Il devrait être remplacé à son poste par Nadine Hourmant, connue pour son combat de déléguée syndicale chez le volailler Doux.

    source: ouest-france 26/04/2017

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