• La défense de que j’ai l’honneur d’assurer, ici en France, c’est-à-dire à lointaine distance, pourrait s’apparenter à se battre contre un moulin à vent, alors qu’il n’est aucun prétoire pour plaider sa cause, ni ici en France, ni même là-bas, en Israël, si j’en crois mes confrères palestiniens, Sahar Francis et Mahmoud Hassan, auxquels j’adresse un salut confraternel et admiratif.

    Salah Hamouri, j’avais déjà pu le défendre, en quelque sorte par procuration, il y a à peu près cinq ans, lorsque le CRIF intenta un mauvais procès au Président de l’AFPS de l’époque, qui n’était autre que M. le député Jean-Claude Lefort, dont on sait les peines et soins pour la Palestine et le combat permanent, depuis bien plus d’une décennie, pour la liberté et l’honneur de celui qui deviendra son beau-fils.

    Alors qu’il m’est à nouveau confié sa défense, me voilà assez démuni, n’ayant comme autre contrepartie que les pouvoirs publics et les institutions françaises, dont mon propre ordre, auxquels je voudrais, dès lors, par votre entremise, m’adresser ce soir.

    Je voudrais tout d’abord leur dire quelques mots sur le sort réservé à Salah Hamouri, qui n’a pas, en tant que notre compatriote, notre concitoyen, droit à tous les égards que sa nationalité française devrait pourtant lui faire bénéficier.

    Salah Hamouri est détenu en, et par Israël, sans jugement, ni inculpation, depuis désormais six mois.

    Une détention ardemment dénoncée à leurs homologues israéliens, nous assurent les diplomates, qui font semblant de gesticuler pour feindre l’indignation.

    En réalité, ils ont baissé pavillon dès le premier jour. La France a baissé pavillon le jour même de l’enlèvement de Salah Hamouri, au petit matin du 23 août dernier, à Jérusalem-est annexé.

    Salah Hamouri est depuis lors détenu de la manière la plus arbitraire qui soit, et la France, qui est sa patrie par sa mère, avec la Palestine qui est sa mère-patrie, la France n’oppose autre chose que la seule « protection diplomatique », c’est-à-dire concrètement, de simples « visites au parloir » du personnel consulaire.

    Si ces visites apportent à Salah Hamouri un moment de réconfort certain, brisant son isolement le temps d’une entrevue, l’effet pervers sinon malsain de cette “protection” reste néanmoins de conférer à son emprisonnement, le caractère légitime, voire licite, qu’il n’a absolument pas, et cela à défaut d’être clairement jugé et décrété illégal, et donc intolérable, par la France.

    Car aucune charge n’est retenue contre lui. Ni officiellement ni même officieusement.

    Il n’est aucun dossier sur la base duquel il pourrait se défendre comme tout justiciable, et pour cause : il n’est de criminel dans cette affaire que l’enfermement souffert par Salah Hamouri.

    La Chine, la Turquie, l’Iran, le Venezuela, Cuba, la Russie, le Maroc, l’Algérie ou encore le Mali et plus amplement tous autres pays, procèderaient de la sorte :

    – que nos médias en feraient leurs gros titres sur 5 colonnes,
    – que des banderoles seraient étendues sur les perrons de toutes les mairies,
    – que des affiches seraient apposées aux frontons de toutes les préfectures, et
    – que les ambassadeurs seraient convoqués, sinon décrétés persona non grata.

    Mais pour Salah Hamouri, rien de cela. Pour Salah rien de tel, alors qu’il n’est rien d’autre que l’otage, je ne trouve pas meilleure qualification juridique, l’otage d’un état étranger, sans que la France, pourtant si prompte à donner des leçons de droits de l’homme au reste du monde, ne réagisse.

    En tous cas pas comme il se devrait. En tous cas pas comme elle le pourrait.

    Alors que le sort de notre compatriote, notre concitoyen, dépend de cette diplomatie de velours à l’égard d’Israël, qui nous laisse à nous, une impression si rêche, je voudrais aussi avoir quelques mots pour l’avocat, c’est-à-dire pour mon confrère Salah Hamouri, confrère embastillé pour mieux le bâillonner, sans que la profession ne s’en émeuve, à l’exception notable du Syndicat des Avocats de France, que je salue très confraternellement.

    Je voudrais alors m’adresser ce soir, toujours par votre intermédiaire, à mes pairs et plus particulièrement à mon Bâtonnier et au-delà à tous les barreaux de France que représente la Présidente du Conseil National des Barreaux.

    Ou êtes-vous ce soir Mme le Bâtonnier ?
    Ou êtes vous ce soir Mme la Présidente du CNB ?
    Où êtes-vous ce soir ?
    … que votre place est ici et nulle part ailleurs, alors que les droits les plus élémentaires de notre confrère Salah Hamouri sont bafoués depuis près de six mois !

    Salah Hamouri est détenu depuis six mois et votre silence sur la période est assourdissant.

    Que les diplomates plaident leur impuissance relativement à ce régime sui generis de « détention administrative ordonnée par un état souverain », comme ils disent, pour justifier leur impéritie en face d’Elsa Lefort, sa femme, cela est déjà difficilement audible. Mais au moins affectent-ils d’apporter leur soutien…

    Votre silence à vous, sonne comme la légitimation tacite de la mise sous écrou arbitraire de Salah Hamouri. Ça le rend insupportable…

    Depuis quand, les avocats de Paris s’assignent-ils au mutisme alors que l’un de leurs confrères est plus otage que détenu, et que sa privation de liberté ne tient que du seul fait du Prince ?

    N’y-a-t-il que le Syndicat des Avocats de France, que je salue derechef, pour s’indigner d’une telle sorte d’injustice inadmissible ?

    Pourtant, Mme le Bâtonnier, lorsqu’il s’agit de défendre les droits de la défense bafoués en Turquie ou ailleurs, notre barreau sait se mobiliser. Je vous ai d’ailleurs, à cet égard, interpellé il y a peu, Mme le Bâtonnier, quant à savoir si « les droits de l’homme sont une notion à géométrie variable selon que leur violation s’opère en Turquie ou en Israël ? ».

    Je suis toujours dans l’attente de votre réponse.

    Je vous ai écrit à vous et votre prédécesseur à trois reprises : le 15 septembre 2017, puis les 18 et 31 janvier derniers. Mes courriers sont tous demeurés lettres mortes.

    Pourtant, je vous le dit avec gravité : le Barreau de Paris ne saurait rester taiseux, sans que son silence n’apparaisse comme approbateur, voire complice, puisque « qui ne dit mot consent ».

    Le Barreau de Paris se doit de prendre position sans plus attendre, pour Salah Hamouri, comme pour les plus de 450 autres détenus palestiniens, qui croupissent en ’’détention administrative’’ c’est-à-dire arbitraire, sans droit ni défense, dans les geôles israéliennes.

    Il y a peu encore, Salah Hamouri purgeait une peine de 7 ans de prison déjà infligée par Israël, pour un crime qu’il n’avait pas commis, contraint qu’il fut de plaider coupable d’un prétendu complot arrangé de toutes pièces, mais qu’il sera forcé de reconnaître, pour ne pas se voir infligé 7 ans de réclusion en sus.

    Rappelons-nous qu’à l’époque, il avait déjà souffert du régime inique de la « détention administrative » arbitraire, durant 3 ans.

    Rappelons-nous qu’il n’y avait alors déjà rien, à l’époque, rien contre lui dans les faits, mais que ce rien sera commué en 7 ans de prison.

    Il n’y a rien, à ce jour non plus, contre Salah Hamouri. C’est bien ce qui laisse craindre que ce rien fasse à nouveau un tout carcéral.

    Dès lors, si le pire n’est jamais certain, la meilleure défense de Salah Hamouri, c’est notre mobilisation, ici en France, là-bas en Palestine et partout ailleurs dans le monde, avec Angela Davies, avec Noam Chomsky, avec Ken Loach, avec vous ce soir, avec tous autres indignés chers à Stéphane Hessel, tous autres insoumis, socialistes, communistes, anarchistes, centristes, en marche ou républicains, il n’importe. Tous citoyens, tous ensemble et en même temps, c’est notre mobilisation qui fera que l’histoire ne se répètera pas.

    Libérez Salah Hamouri ! ”

    Bérenger TOURNE

    source:  https://www.initiative-communiste.fr

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  • Stéphane Sirot “Le recentrage de la CGT sous Viannet puis, surtout, Thibault, est allé de pair avec une dépolitisation.” (IC.fr-Voici  analyse, très intéressante, de , “compagnon de route” du PRCF, régulièrement présent au stand du PRCF à la fête de l’Huma. Une interview réalisée par nos confrères de Regards

    Professeur d’histoire et sociale du XXe siècle à l’Université de Cergy- Pontoise, chercheur associé du Cevipof, Stéphane Sirot a notamment écrit Le syndicalisme, la politique et la grève. France et Europe, XIXe-XXIe siècles, Arbre bleu éditions, 2011.

    Après 1936 et 1968, la France est le pays de la grève générale, mais en pratique, depuis 1995, on évalue le rapport de forces dans la rue, en comptant le nombre de manifestants… La manifestation a-t-elle remplacé la grève comme forme de mobilisation principale ?

    Stéphane Sirot. Dans une certaine mesure seulement. À l’échelle locale, la grève reste une pratique répandue pour exprimer un mécontentement dans une entreprise, pour protester contre des mauvaises conditions de travail ou contre une fermeture de site. On en voit même dans la nouvelle économie numérique, voire dans l’économie ubérisée, avec la grève des livreurs de Deliveroo par exemple. C’est quelque chose que les statistiques administratives, qui indiquent un effondrement du nombre de jours de grève en France depuis le dernier quart de siècle en particulier, ne reflètent pas, puisque l’arrêt de travail prend de plus en plus la forme de débrayages de courte durée.

    « Le recentrage de la sous Viannet puis, surtout, Thibault, est allé de pair avec une . »

     En revanche, au plan national, la grève a-t-elle perdu de son impact ?

    Il est vrai qu’à l’échelle nationale, sur les questions interprofessionnelles et politiques plus larges, les manifestations sont devenues l’outil de contestation privilégié au détriment de la grève. D’abord parce que pour les salariés, il peut être plus facile et moins coûteux de prendre une RTT ou un jour de congé pour aller manifester plutôt que de s’engager dans une journée de grève. Et pour les intérimaires et les autoentrepreneurs – de plus en plus nombreux mais peu organisés, voire isolés – la grève est une pratique plus complexe à investir.

    D’autres facteurs expliquent-ils ce déclin ?

    L’instauration par Sarkozy du service minimum a notamment réduit les capacités de nuisance des grèves dans les transports publics. Mais le déclin de la grève traditionnelle s’explique aussi par l’évolution des stratégies des directions syndicales, qui ont plutôt tendance, depuis trente ans, à délaisser les pratiques radicales de grèves reconductibles au profit de “journées d’action saute-mouton”.

    Mais elles sont forcément moins efficaces !

    Bien sûr. C’est symptomatique du recentrage du syndicalisme depuis quarante ans. La CFDT s’est placée depuis 1977 sur les rails de la négociation collective avec Edmond Maire, mais à partir des années 1990 la direction de la CGT a elle aussi commencé à prendre des distances avec les pratiques de luttes pour leur préférer le “dialogue social” avec les “partenaires” du patronat et de l’État… Ce recentrage sous Viannet puis, surtout, Thibault, est allé de pair avec une dépolitisation. Celle-ci s’est traduite à la fois par une recherche d’autonomie de la CGT vis-à-vis du Parti communiste et par une volonté de ne pas apparaître comme “idéologique”, quitte donc, à ne plus penser la société et les alternatives.

    « Pendant les Trente glorieuses, la grève était l’élément déclencheur de la négociation. Désormais, l’État mise sur le pourrissement et l’épuisement. »

     Le syndicalisme, en se transformant, s’est-il éloigné de la rue et rapproché du pouvoir ?

    Oui, car dans le même temps, on a logiquement observé une tendance à la professionnalisation, le syndicalisme devenant une étape dans une carrière, comme l’illustre le parcours de Stéphane Lardy, ex-cadre de FO devenu directeur adjoint du cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Ce qui explique sans doute en partie la décision de la direction de FO de ne pas appeler à la grève…

    Par le passé, les manifestations de droite comme de gauche ont eu raison, entre autres, de la loi Savary sur l’école publique en 1984, de la réforme des universités de Devaquet en 1986, de la réforme des retraites de Juppé en 1995, du CPE en 2006… Puis les mobilisations massives contre la réforme des retraites de Sarkozy en 2010 comme celles contre la loi El Khomri en 2016 échouent, de même que La manif pour Tous contre le mariage homosexuel. Que s’est-il passé ?

    La rupture remonte à 2003 et la fameuse phrase du premier ministre Raffarin « Ce n’est pas la rue qui gouverne ». Les manifestations contre la réforme des retraites sont alors les plus importantes qu’on ait vues depuis 1995. Le fait qu’elles n’aient finalement pas débouché sur la réouverture des discussions est révélateur du dérèglement de ce que j’appelle la “régulation conflictuelle” des rapports sociaux : pendant les Trente glorieuses, la grève était l’élément déclencheur de la négociation. Désormais, l’État mise sur le pourrissement et l’épuisement. Sachant que l’opinion publique a toujours majoritairement soutenu les manifestations depuis 1995, le gouvernement cherche à déligitimer les mouvements, notamment en instrumentalisant les violences venues pour l’essentiel de l’extérieur de ces mouvements.

    « Les syndicats ne doivent plus avoir peur de produire de l’utopie, sinon le patronat est le seul fournisseur d’utopie ! »

    Macron a dit mardi que « La démocratie ce n’est pas la rue ». Une manière de s’affirmer comme seul détenteur de la légitimité, alors qu’il a été élu par 43,6% des électeurs inscrits, dont 16% seulement ont affirmé le choisir pour son programme…

    Il cherche en effet à jouer sur la confusion entre légalité et légitimité. Il a certes légalement reçu son mandat présidentiel, mais chaque citoyen est légitime à chaque instant pour contester sa politique, c’est dans la Déclaration des droits de l’homme ! Le problème est qu’une partie des dirigeants syndicaux eux-mêmes ont fini par accepter cette idée de leur illégimité pour peser une fois l’élection passée ou la loi votée. Il y a vraiment une domestication du temps social par le temps politique.

    D’où des formes de capitulation par avance ?

    On l’a vu en 2010 : malgré les mobilisations massives, tous les leaders syndicaux ont dit que, une fois le processus parlementaire achevé, il fallait le respecter. C’est là encore le produit de leur distanciation avec les mouvements sociaux alors que, historiquement, ils avaient toujours tiré leur légitimité de leur capacité à mobiliser et à constituer ainsi une sorte de contre-démocratie opposable à la démocratie représentative libérale. La loi de 2008 sur la représentativité a au contraire contribué à ancrer l’idée que leur légitimité provenait uniquement des résultats des élections professionnelles.

    Les syndicats ont ainsi abandonné de leur propre pouvoir ?

    Vu le bilan quasi nul de ce syndicalisme de lobbying, incapable de résister aux offensives en cascade contre l’État social depuis 2003, les syndicats feraient bien de reconsidérer les vertus des grèves reconductibles et surtout de refaire de la politique… Le fait que des petites fédérations comme la CGT info’com ou la CGT Goodyear rejoignent le collectif “Front social” [1], qui cherche à dissoudre cette césure entre lutte sociale et lutte politique contre Macron, va dans le bon sens, même si c’est encore marginal. Les syndicats ne doivent plus avoir peur de produire de l’utopie, sinon le patronat est le seul fournisseur d’utopie ! Qu’est-ce que la loi Macron, si ce n’est l’utopie des patrons d’il y a quarante ans ?

    Notes

    [1] Cette coordination horizontale qui s’est constituée en février dernier après l’abandon de la lutte contre la loi Travail, réunit environ 70 organisations issues du syndicalisme protestataire, d’associations de défense des réfugiés ou de lutte contre les violences policières, parmi lesquelles la CGT info’com, la CGT Goodyear, la CGT énergie-Paris, la fédération Sud commerce, les associations Droit devant, Urgence notre police assassine ou encore certaines fédérations locales de l’Unef.

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • Un rassemblement est organisé, ce mardi 27 février, à 12 h 30, devant la sous-préfecture de Brest, pour dire « non à l'expulsion de Papou ». Ce jeune Ivoirien, qui se dit mineur, est arrivé à Brest en janvier 2017. A la suite d'un contrôle d'identité, il a été conduit au centre de rétention de Rennes, alors qu'il a fait un recours auprès du juge des enfants pour faire reconnaître sa minorité. « Il ne doit pas être expulsé », clame l'ADJIM, l'Accompagnement des jeunes isolés migrants, qui rappelle que l'expulsion d'un mineur est illégale, le préfet de Nice venant d'ailleurs d'être condamné par le tribunal administratif pour cela. Selon l'ADJIM, il a passé dix mois à l'hôtel dans l'attente de la reconnaissance de son statut de mineur, statut qui lui a été refusé par le procureur de Brest. « Cependant, ses papiers n'ont pas été estimés faux : ils lui ont été rendus », note l'association. Le Réseau du pays de Brest pour l'accueil des migrants dans la dignité lui a alors trouvé un hébergement et il a demandé à un avocat de déposer devant le juge des enfants un recours à la décision du procureur. Papou attend toujours sa convocation... Mais la minorité de Papou n'ayant pas été reconnue par le procureur, le recours devant le juge des enfants n'est pas suspensif. Pour ses soutiens, qui appellent à se mobiliser aujourd'hui devant la sous-préfecture, « il ne s'agit pas seulement de défendre Papou, il s'agit de s'insurger contre la maltraitance institutionnalisée que subissent les jeunes migrants (...). En protestant contre l'expulsion de Papou, ce n'est pas seulement lui que nous défendons. Ce sont les valeurs humanistes auxquelles nous croyons et, bien au-delà, celles auxquelles se raccrochent les enfants que nous soutenons : ils feront le monde de demain ».

    source: http://www.letelegramme.fr

     

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  • DZ-Pollutions. « La plage du Ris en grand danger » (LT-28/02/2018)

    À l'heure où les premières actions du nouveau plan algues vertes se dévoilent, les militants de BDZE avouent leur scepticisme. « Il y a un refus de prendre le problème à la base », estime Jean Hascoët, ici aux côtés d'Odile Bruneau, Martine Chapin et Annie Pigeyre.

     

    « La plage du Ris est en grand danger », alerte Jean Hascoët, président de Baie de Douarnenez environnement (BDZE). En cause, les pollutions bactériologiques et chimiques qui minent ce site depuis des années, résistantes aux plans de lutte qui se succèdent.

    « Les sites dont le classement aura été insuffisant pendant cinq années consécutives à partir de la saison 2013 devront être fermés définitivement ». C'est ce que dit l'Agence régionale de santé (ARS) dans son dernier bilan « Eaux de baignade », consultable en ligne. Deux plages de Guissény, dans le Nord-Finistère, sont d'ores-et-déjà concernées par la mesure. Et cinq autres sont dans le collimateur, affichant quatre années successives en dessous des seuils. Quatre plages du Nord du département (Santec, Plougoulm, Ploudalmézeau et Landuvez), la plage du Ris de Douarnenez figurant l'unique représentante sudiste de ce classement, dont elle se serait passée. « La plage est en grand danger, s'inquiète Jean Hascoët. Si le classement 2018 reste insuffisant ? et je ne vois pas comment cela va s'améliorer ? ce sera la fermeture définitive ». Avec son cortège de conséquences, pour la fréquentation touristique notamment.

    Pollution d'origine animale

    Un rapport a été commandé par la Ville à un laboratoire indépendant en 2017, concernant la qualité des eaux de baignade du Ris, les sources de pollution et les mesures qu'il convient de prendre. Ce rapport est en ligne sur le site de la Ville (à la rubrique Téléchargements). « C'est un rapport très complet, très bien fait », convient Jean Hascoët. Ce rapport pointe les sources de pollution et propose d'agir en priorité sur la principale, d'origine animale, en limitant l'accès des bovins aux cours d'eau et en s'attaquant aux risques de lessivage des épandages de lisiers de porc vers ces cours d'eau. Il faut également contrôler les installations d'assainissement collectif et non collectif aux abords de la plage (une opération est en cours) et sensibiliser le public au ramassage des déjections canines sur la plage.

    Or, une récente prise de position du Parc marin a fait sortir les défenseurs de l'environnement de leurs gonds. Début février, le parc émettait un avis favorable à une demande de dérogation à l'interdiction d'épandre du lisier à moins de 500 m d'une zone conchylicole, en application depuis 2009. La fameuse bande des 500 m. La demande émane d'un éleveur de Telgruc-sur-Mer et concerne des parcelles situées sur le bassin-versant des plages de Trez-Bihan et Trezbellec, en baie (Le Télégramme du 21 février). Neuf associations bretonnes, dont BDZE, viennent de demander au préfet de passer outre cet avis, « en contradiction absolue avec l'objectif de réduction des flux d'azote défini dans le plan algues vertes (PLAV2) ».

    Produire moins et mieux

    En tant que membre de Eau et Rivières de Bretagne, l'association BDZE est représentée dans le comité qui a élaboré ce plan à l'échelle des bassins versants de la baie et qui doit, depuis le 1e r janvier, le mettre en oeuvre, par le biais de l'Établissement public de gestion et d'aménagement de la baie de Douarnenez (Epab). « Ce qui m'est apparu, c'est qu'il y a un refus de prendre le problème à la base, commente Jean Hascoët. C'est-à-dire, de parler de changements de pratiques agricoles. Le PLAV 2, c'est tout de même 40 millions d'euros sur la Bretagne». « On discute beaucoup, on fait beaucoup de réunions au lieu d'avancer »,résume Martine Chapin. « Nous, à Douarnenez, on est énervés par cette impression de blocage, poursuit Jean Hascoët. Et on se rend compte que ceux de nos adhérents qui vivent dans le Porzay, où les éleveurs sont plus présents, hésitent à s'exprimer publiquement. Or, dépenser des millions d'euros pour refaire des berges de cours d'eau et des talus qui continuent à être détruits n'a pas grand sens si les pratiques agricoles ne changent pas, si l'élevage dans son ensemble ne se désintensifie pas, martèle l'écologiste. Il faut produire moins et mieux ! ».

    source: http://www.letelegramme.fr

     

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  • Cap-Sizun. Ils protègent l'abeille noire (LT-28/02/2018)Les membres de l'Association pour la protection et la promotion de l'abeille noire du Cap-Sizun entendent défendre bec et ongles l'abeille locale.

     
    Il y a presque un an naissait l'Association pour la protection et la promotion de l'abeille noire du Cap-Sizun (Appan). Elle réunit à présent 83 adhérents, qui vont se retrouver le 10 mars pour leur première assemblée générale ordinaire. Une réunion ouverte à tous. « Aujourd'hui, on parle beaucoup des abeilles et des problèmes auxquels elles sont confrontées. Cela crée un courant de sympathie. On veut sauver les abeilles et de nombreuses personnes souhaitent avoir une ruche, voire plus, au fond du jardin ou ailleurs, expose Youenn Landrein, secrétaire de l'association. Mais il y a un problème qui n'est pas ou peu abordé et qui constitue pourtant une menace pour la conservation des abeilles locales. Car il n'y a pas qu'un seul type d'abeille, en France ou ailleurs. Et elles ne sont pas toutes jaune et noire ». ?« Notre abeille locale, celle de l'Ouest Bretagne, est une abeille toute noire -melifera melifera- ? et elle est là depuis des millions d'années, ce qui a donné un écotype, détaille Youenn Landrein.
     
    Aujourd'hui, par l'importation anarchique d'abeilles exogènes, les écotypes d'abeilles noires locales sont menacés par le phénomène d'hybridation par des abeilles venant d'autres pays, via Internet notamment ». « Au-delà des pesticides, des maladies, des prédateurs, qui génèrent de réels dégâts sur tous les pollinisateurs, le problème majeur de l'hybridation des écotypes de l'abeille noire, et de ses conséquences, est mal connu du grand public. Là est le coeur de l'objet de notre association, qui vise à protéger et promouvoir l'abeille noire, sur la pointe du continent qu'est le Cap-Sizun ».

    Pratique
    Association pour la protection et la promotion de l'abeille noire du Cap-Sizun (Appan) : assemblée générale le 10 mars, à 13 h 30, à la salle polyvalente d'Esquibien, à Audierne. Ouverte à tous. En seconde partie, conférence du chercheur Matthieu Guichard, spécialiste de l'abeille et de ses maladies. Renseignements au 06.08.63.51.73. Mail : abeillenoire.capsizun@gmail.com
     
     
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  • Meca Diesel a déménagé au 20 rue Maurice-Le-Léon, à Lorient. Des locaux rachetés au groupe Piriou. Créée à Concarneau en 1986, l'entreprise de réparation navale a ouvert un atelier à Lorient depuis dix ans. Distributeur des marques Nanni, Man et John Deere, Meca Diesel est aussi agent Baudouin et ZDF. Vente, entretien, réparation, elle intervient aussi bien sur les bateaux de pêche que militaires, de servitude, de plaisance... et de course au large. Les nouveaux locaux lorientais seront inaugurés le 9 mars. Ils offrent plus de place aux huit salariés et disposent d'un espace de vente.

    source: http://www.letelegramme.fr

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  • Brest-Liberté pour Papou-Non à l'expulsion illégale-Rassemblement mardi 27/02-12h 30-Sous-préfecture de Brest

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