• SNCF. Le train Carhaix-Paimpol menacé de terminus par le rapport Spinetta ? (OF.fr-23/02/2018)Mathieu, qui habite Paimpol (Côtes-d'Armor), a fait le choix d'aller travailler à Guingamp par le train- @David ADEMAS /

    Le train Carhaix-Paimpol dessert une dizaine de gares depuis le Centre-Bretagne jusqu’au littoral. Si cette ligne, gérée par une société privée, n’est pas rentable, sa fermeture semble inimaginable aux usagers. Le rapport Spinetta sur la SNCF préconise pourtant de fermer les lignes non rentables.

    Dans le tunnel d’accès aux quais, c’est le chassé-croisé des usagers du TGV en provenance de Paris, et des habitués du TER Bretagne, en partance pour Paimpol, ce mardi à 17 h 30, en gare de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor. Les voyageurs sont nombreux à se diriger vers le quai n°3, où l’autorail régional les attend. Dans dix minutes, les portes se verrouilleront automatiquement.

    Très rapidement, la moitié des 90 places assises sont occupées. Par des jeunes gens, en grande majorité. « On prend le train tous les jours », indiquent Emma et Pauline, deux Paimpolaises scolarisées à Guingamp. Comme la poignée d’adultes qui, eux aussi, sont des usagers réguliers de cette petite ligne, gérée par la CFTA (Société générale de chemins de fer et de transports automobiles), dont le siège est à Carhaix, dans le Finistère.

    Le train Carhaix-Paimpol pourrait être menacé par le rapport Spinetta. @David ADEMAS /  

    Un train pour aller au travail

    Ces habitués ont entendu parler du rapport Spinetta, qui vient de préconiser la fermeture de petites lignes ferroviaires non rentables, mais ils n’ont pas compris que la ligne Carhaix-Guingamp-Paimpol pouvait être menacée. « Nous sommes nombreux à aller au travail grâce au train, remarque Mathieu, employé à l’agglomération. Il y a toujours du monde à monter ou descendre aux petits arrêts. J’ai même l’impression qu’il y a de plus en plus de gens comme moi qui ont opté pour le train plutôt que la voiture.»

    La ligne Carhaix-Paimpol, gérée par une société privée, n'est pas rentable mais sa fermeture semble inimaginable aux usagers. @David ADEMAS 

    Frédéric, lui, s’insurge : « On dit que gouverner, c’est prévoir! Alors pourquoi avoir mis près de 30 millions d’euros pour restaurer la trentaine de kilomètres entre Guingamp et Paimpol, l’an passé? Que dire de la volonté politique en faveur des transports publics? »

    « Sauver cette ligne indispensable au désenclavement »

    Ces interrogations sont partagées par de nombreux élus. « Nous devons agir immédiatement pour sauver cette ligne indispensable au désenclavement et au développement du Centre-Bretagne », lance Christian Troadec, maire de Carhaix. Jean-Yves de Chaisemartin, maire de Paimpol, avoue que les conclusions de ce rapport le mettent en colère. « Il faut arrêter de se moquer du monde, tempête-t-il. L’État ne gère plus, mais confie les patates chaudes aux collectivités. »

    Le rapport Spinetta sur la SNCF préconise pourtant de fermer les lignes non rentables, comme la ligne Carhaix-Paimpol. @David ADEMAS

    Certes, cette ligne n’est pas rentable. « Mais le transport public, en tant que service public, par essence, n’est jamais rentable, remarque Loïc Lanne, directeur de la CFTA. Nous sommes la seule société privée sous-traitante de la SNCF. Nous gérons ces 86km de voie ferrée. Aujourd’hui, c’est la Région qui est l’autorité en matière d’organisation des transports. »

    Et la Région Bretagne a payé 48 % de la rénovation de la ligne entre Guingamp et Paimpol. De quoi revendiquer que les trains ne restent pas à quai.

    Fabienne MENGUY

     source: https://www.ouest-france.fr

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  • Une bonne soixantaines de manifestants, ont répondu à l'appel national, ce jeudi, soir pour protester contre l'expulsion, intervenue ce matin, des opposants au projet de centre d'enfouissement de déchets nucléaires, qui occupait le bois Lejuc, à Bure, dans la Meuse. Etaient présents, entre autres, des membres du collectif Sortir du nucléaire en Cornouaille, d'autres du Réseau sortie du nucléaire ou de la Fédération anti-nucléaire de Bretagne ainsi que des membres d'Europe écologie les verts ou de France insoumise. "Rien n'autorisait ces expulsions. L'installation du Cigeo (Centre industriel de stockage géologique, NDLR) n'a pas encore été autorisé par la loi et des maisons privées appartenant à des particuliers ont été occupées par la police", déplorait Marie Nicolas, membre de Sortir du nucléaire en Cornouaille. Les manifestants ont demandé l'arrêt du projet et l'arrêt du nucléaire. Les images d'Antoine Roger. 

    source: https://www.dailymotion.com

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  • DZ-Laennec. La fermeture de classe confirmée (LT-23/02/2018)

    La carte scolaire pour la rentrée de septembre a été dévoilée, jeudi soir. La fermeture de classe, à l'école Laennec, a été confirmée. Plus tôt dans la journée, à 16 h, des parents d'élèves du groupe scolaire avaient décidé de se mobiliser, devant l'école, pour manifester leur inquiétude. « Il y a 233 élèves cette année. Il en faut 230 pour que l'inspection académique maintienne les moyens de la carte scolaire actuelle. Il y a actuellement 212 inscrits pour l'année prochaine », a expliqué Catherine Creveau, la présidente de l'Association des parents d'élèves, qui espère que la situation sera à nouveau examinée puisque « le nombre d'inscriptions a encore largement le temps d'évoluer »

    source: http://www.letelegramme.fr

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  • ce jeudi soir à 18 h devant
    la préfecture de Quimper


     

    La fédération anti-nucléaire Bretagne dénonce l'opération policière déclenchée ce matin à 6 h 30 outrageusement démesurée pour déloger les résistants à l'installation du centre d'enfouissement irréversible des déchets nucléaire à Bure dans la Meuse (CIGEO). Ceux-ci veillaient à la préservation du Bois Lejuc que l'Agence nationale des Déchets Radioactifs
    (ANDRA) voulait raser illégalement.

    Il est temps que les citoyens refusent l'impasse nucléaire dans laquelle cette industrie les a placés car elle ne sait que faire des déchets nucléaires produits depuis l'extraction de l'uranium jusqu'au démantèlement de ces installations civiles et militaires . La sagesse commande d'arrêter de produire des déchets , un poison radioactif pour des milliers d'années, au lieu de s'entêter dans cette folie nucléaire.

    *Elle appelle à se rassembler dès ce soir à 18 h devant les préfectures. *
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  • Communiqué du groupe « La France insoumise » à l’Assemblée nationale

    bure resistance

    Les députés de la France insoumise s’insurgent de l’opération d’expulsion en cours sur le site de Bure.

    Le gouvernement souhaite y implanter une poubelle nucléaire, alors même que le dernier avis de l’ASN fait état de manquements à la sûreté et à la sécurité.

    Voilà le vrai visage du gouvernement, et de sa conception de la concertation et du dialogue : des élus dont on achète les consciences, un projet imposé par la force, des militants violentés. Où étaient les défenseurs de la légalité lorsque l’Andra a commencé les travaux en toute illégalité ?
    Nous dénonçons l’escalade de la répression contre les militants, au mépris de la démocratie. Aujourd’hui expulsés manu militari d’un bois et perquisitionnés à la maison de la résistance. Demain en procès pour port d’armes à cause de deux opinels, d’un câble électrique et d’une pelle à tarte.

    Les députés de la France Insoumise apportent leur soutien aux citoyens et aux associations qui défendent l’intérêt général environnemental. Nous demandons que les alternatives portées de manière raisonnable soient étudiées et un moratoire sur le projet alors qu’e des recours juridiques sont encore en cours. La France insoumise sera présente aux différents rassemblements devant les préfectures à 18h.

    Paris le 22/02/2018

    source: https://lafranceinsoumise.fr

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  •            

    Les gendarmes ont investi ce jeudi 22 février à l’aube le bois Lejuc puis la Maison de résistance de Bure (Meuse), où vivent les opposants au projet de poubelle nucléaire Cigéo.

     

    • 15 h 46 — Le secrétaire d’État Sébastien Lecornu donne une conférence de presse à Bar-le-Duc, préfecture de la Meuse :
    • 15 h 30 — Témoignage de « Sylvain » : « Je suis sorti de la Maison de résistance. On a subi une expulsion assez violente. Ils sont entrés à coups de bélier, et ont cassé toutes les portes, ont tout saccagé. Les gens, une quarantaine, se sont réfugiés en haut, assis en se tenant les coudes accrochés les uns aux autres. Plusieurs ont été frappés, étranglés, molestés, les gendarmes nous ont tous tirés. Ça a été d’une violence assez rude, ce qu’on a vécu. Je ne vois pas comment on peut ensuite parler de dialogue avec la société civile. »
    • 15 h 15 — À l’Assemblée nationale, la députée Mathilde Panot (France insoumise) interroge le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, en rappelant qu’il s’était déclaré contre Cigéo : « S’il vous reste un brin de cohérence, pourquoi ne quittez-vous pas ce gouvernement où vous servez de caution à cette violence contre des citoyens qui défendent l’intérêt général ? ». Réponse de M. Hulot, qui affirme qui rien n’a été acté à Bure : « Il faut distinguer les oppositions citoyennes, celles qui sont dans un cadre légal, et celles qui sont dans un cadre non légal. Il y a là une question d’ordre public. » - Lien vers vidéo : Assemblée nationale, à 15.15

    • 14 h 15 — Selon notre journaliste présente sur place, les gendarmes poursuivent l’évacuation, un par un, des habitants de la Maison de la résistance, à Bure. Ils emmènent ensuite ceux dont ils ne connaissent pas l’identité, laissant libres les autres. Il resterait une bonne dizaine d’habitants à l’intérieur de la maison.
    À Bure, devant la Maison de la résistance, un peu après 14 h.
    • 13 h 30 — La députée Caroline Fiat (France insoumise, Meurthe-et-Moselle), rencontrée à Bure par notre journaliste, a demandé aux gendarmes s’ils avaient un mandat pour pénétrer dans la Maison de la résistance. Elle n’a pas eu de réponse. L’accès à la Maison de la résistance lui a également été refusé.
    • 12 h 45 — Une trentaine de personnes sont barricadées dans les dortoirs de la Maison de la résistance. Des contrôles d’identité sont en cours dans la maison, au rez-de-chaussée. Des dizaines de gendarmes y ont pénétré. On compte cinq personnes en garde à vue. L’avocat Me Delalande a demandé à ce qu’elles soient regroupées dans la même gendarmerie (ce serait celle de Ligny-en-Barrois), pour qu’elles puissent voir leur avocat, dans le cadre du respect des droits de la défense. Les gendarmes les dispersent dans différents sites en Meuse.
    • 12 h 30 — Trois personnes sont en garde à vue à la suite des opérations de police à #Bure , un certain nombre de personnes au #BoisLejuc dont on est sans nouvelle.
    • 12 h 21 — Des opposant.e.s sont interpellé.e.s un.e à un.e dans la Maison de résistance à Bure et exfiltré.e.s par le jardin.
    • 11 h 56 — Nouveau témoignage en provenance de l’intérieur de la Maison de la résistance. « Les gens se tiennent en cercle et s’agrippent les uns aux autres, les gendarmes essaient de les exfiltrer un par un, on sait pas si c’est pour un contrôle d’identité ou autre chose. Les gens chantent et résistent. Ça peut durer un moment. »
      Par ailleurs, appel à rassemblement de soutien à 16 h à Mandres-en-Barrois à l’occasion de la venue de Sébastien Lecornu et à 18 h à Bar-le-Duc. Dans le reste de la France, rassemblements un peu partout à 18 h.
    Le jardin de la Maison de la résistance de Bure, vers midi.
    • 11 h 48 — Les gendarmes menacent d’envahir l’étage de la Maison de la résistance
    • 11 h 30 — Les gendarmes ont défoncé les portes de la Maison de la résistance et perquisitionné au motif qu’ils auraient constaté une violence volontaire caractérisée en flagrance « mais, en fait, c’est juste mettre un coup de filet sur tout le monde », indique un opposant à Reporterre. Les occupants de la maison sont regroupés et retranchés sur la mezzanine et les gendarmes menacent de les attaquer.
    • Communiqué du groupe parlementaire de la France insoumise, dont les députés « s’insurgent de l’opération d’expulsion » :
    • 11 h 15 - Finalement, les gendarmes ne sont pas entrés dans la maison, mais... à l’instant... « Ils défoncent les portes »
    • 10 h 41 — Dans la Maison de la Résistance : « Nous sommes soixante dans la maison. Les gendarmes sont en train d’entrer. Ils sont en tenue anti-émeutes. » La communication s’interrompt.
    • 10 h 36 — Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, s’est exprimé, notamment sur BFM : « Nous ne voulons plus en France qu’il y ait des lieux de non-droit, où nous pouvons nous installer en dehors de toute règle. Sur ce lieu [le bois Lejuc], une ordonnance avait été prise par le tribunal d’instance de Bar-le-Duc, qui avait permis d’utiliser la force pour expulser ceux qui étaient présents indûment. Donc, nous avons fait exécuter ce matin cette mesure, 500 gendarmes étaient présents. Je crois que les choses se passent bien et que tout se fait dans l’ordre et l’application de la loi. Il n’y a pas de difficulté fondamentale. On me dit que une personne a été arrêtée parce qu’elle avait lancé un cocktail Molotov sur les gendarmes, que quatre ont eu leur identité contrôlée mais les choses se passent plutôt calmement. »
    • 10 h 23 — Juliette Geoffroy, porte-parole du Cedra (Collectif contre l’enfouissement de déchets radioactifs), indique à Reporterre par téléphone : « La zone est complètement bouclée, que ce soit pour les journalistes ou les soutiens potentiels. Il y a 500 gendarmes pour 15 occupants du bois. Évidemment, en agissant en février, le gouvernement savait qu’il y aurait moins de monde.
      Côté associatif, on veut rappeler que les expulsions ont lieu alors que la visite de Sébastien Lecornu
      [Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique] a lieu aujourd’hui et demain. On avait rendez-vous avec Sébastien Lecornu demain matin. Mais une rencontre d’une heure dans un bureau de la préfecture, avec quelques représentants associatifs triés sur le volet, ce n’est pas ça, la concertation ! Il n’y a pas de bons et mauvais opposants, il y a un collectif d’opposants et il faut parler avec tout le monde. Cette concertation est un vrai mensonge, on est choqués et surpris. Par cette action, ils essayent de nous diviser mais nous restons un mouvement uni et déterminé dans ce combat commun.
      On a bien vu depuis des semaines que le gouvernement agitait le spectre de l’arrivée de
      “zadistes violents” à Bure, mais c’était pour légitimer l’usage de la force. L’exécutif se place du côté de l’État de droit, mais il intervient alors que l’Andra [Agence nationale de gestion des déchets radioactifs] a défriché illégalement un bois dont le titre de propriété est toujours contesté. »
    • 10 h 08 — Témoignage de Jean-Marc Fleury, président de la Coordination nationale des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs (Eodra) : « Hier, la préfecture nous a appelés pour nous proposer de rencontrer le ministre Sébastien Lecornu ce jeudi matin. On a dit oui et on préparait la délégation. Et ce matin, on assiste à l’expulsion ! Permettez-moi de vous le dire, c’est dégueulasse. C’est indigne de la démocratie et de la parole d’un ministre. Tout cela augure mal de la suite. On a l’impression qu’ils font tout pour que ça devienne, ce que ça n’était pas, une Zad. Là, ce qu’ils cherchent, c’est le rapport de force. Est-ce que c’est eux qui pourront garder 500 personnes en permanence sur place ou est-ce que c’est nous ? Maintenant, la question, elle est là. »
    • 9 h 51 — Les gendarmes investissent le terrain de la Maison de la résistance, à Bure. Ils n’ont pas de mandat. Sylvain nous raconte : « Putain, ils utilisent les gaz lacrymos sur le terrain, j’ai un drone au-dessus de la tête et j’ai 50 mobiles en face de moi. Ça pue le gaz lacrymo [il tousse]. Les gens sont barricadés dans la maison. » Pour l’heure, les gendarmes ne semblent pas vouloir rentrer dans cette maison, qui est une propriété privée légalement habitée. À 9 h 56, les gendarmes se retirent.

    • 9 h 42 — Cinq interpellations ont déjà eu lieu. Des bulldozers détruisent les « vigies » sud et nord ; des camions bâchés sont là, sans doute pour emporter les matériaux. Vingt gendarmes sont postés au pied du Grand chêne (lire témoignage d’un « hibou » ci-dessous). Des contrôles routiers ont lieu sur les routes environnantes.

    Réveil brutal pour les occupants du bois Lejuc, dans lequel l’Andra (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs) voudrait commencer des travaux : à 6 h 30, les gendarmes ont encerclé et investi le bois de 220 hectares. De son côté, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, annonçait l’opération dans un tweet :

    Voici le témoignage d’un « hibou », recueilli au téléphone à 8 h par Reporterre :

    « Ce matin, j’ai reçu un appel, et au même moment, j’ai vu de la lumière venir du sol. Je pensais que c’était des copains, et puis c’était les gardes mobiles au pied de l’arbre, à 6 h 30. Ils avaient des Maglight, des lampes très puissantes. Ils exploraient la forêt, les chemins tout autour, ils ont sécurisé la zone, comptaient le nombre de barricades, qui sont innombrables.
    On est deux, dans le Grand-Chêne, dans une cabane à 25 mètres de hauteur. On a relevé les cordes. Là, une équipe de cinq gendarmes mobiles sont au pied de l’arbre. Un hélicoptère tourne non stop. Je vois onze gardes mobiles, sans casque, qui nous surveillent et commentent ce qu’on fait, on les entend. Ils se cachent quand on prend des photos. Je vois aussi deux personnes gradées qui viennent d’arriver. Là, les gendarmes sont en train d’installer une caméra, pour nous filmer.
    Il y a sept cabanes comme la nôtre dans le bois. »

    Nous avons recueilli aussi les propos de « Sylvain », un habitant proche de Bure :

    « C’est une surprise totale : on n’attendait pas d’expulsion avant la fin de la trêve hivernale. L’Andra ne peut lancer aucun chantier alors qu’on est en période de nidification des oiseaux, et il faut faire une étude d’impact avant tout nouveau défrichement. Et tous les recours ne sont pas épuisés.

    Ce qui se passe est en totale contradiction avec ce qu’a dit Nicolas Hulot à l’Assemblée nationale il y a quelques mois : il ne voulait pas de brutalité et il voulait de la concertation. On devait voir Sébastien Lecornu [le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique] vendredi !

    On peut faire le parallèle avec Sivens : ils expulsent alors qu’on ne sait pas quelle est la situation juridique, puisque tous les recours ne sont pas épuisés.

    On appelle à des rassemblements ce soir à 18 h devant toutes les préfectures. »

    • Les gendarmes ont filmé leur intervention :

    L’Andra n’a pas l’autorisation de travailler dans ce bois

    La situation juridique du bois Lejuc est particulière. Il y a bien eu une ordonnance d’expulsion le 8 juillet 2017, mais elle n’avait pas été mise en application pendant des mois - et se déclenche avant la fin de la trêve hivernale.

    Par ailleurs, l’Andra n’a aucun motif immédiat d’intervenir dans ce bois, nous indique l’équipe juridique des occupants :

    • elle n’a pas d’autorisation de défrichement, selon une ordonnance du tribunal le 1e août dernier ;
    • la propriété du bois est contesté par plusieurs recours juridiques en cours, la délibération par laquelle la commune de Mandres-en-Barrois a cédé le bois à l’Andra étant contestée et en attente de jugement ;
    • le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires n’est quant à lui pas du tout engagé, la demande d’autorisation n’ayant même pas été engagée. Il n’est donc pas possible d’installer dans le bois Lejuc des puits d’aération liés au projet, comme l’Andra en a l’intention.

    L’opération policière intervient alors que le secrétaire d’État Sébastien Lecornu se rend aujourd’hui et demain (vendredi) en Meuse et en Haute-Marne.

     

    source: https://reporterre.net

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  • - Le pouvoir macronien invente une "ZAD" pour tenter de justifier une intervention militaire liberticide

    - Cette gesticulation ne masque pas l’échec avéré du projet "Cigéo" (enfouissement des déchets radioactifs)

     

    Bure : une absurde opération militaire au service de l’industrie nucléaire (observatoire-du-nucléaire.org 22/02/2018)

    Le pouvoir macronien confirme que, contrairement à ce qu’il prétend, c’est bien de la "politique à l’ancienne" qu’il met en oeuvre de façon générale et, en l’occurrence, concernant le nucléaire.

    Ainsi, au lieu de prendre acte de l’échec d’ores et déjà inévitable du projet "Cigéo" (enfouissement des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse), le gouvernement actuel se comporte comme ses prédécesseurs : il se met au service de l’industrie nucléaire en lançant une ridicule opération militaire (500 gendarmes) d’évacuation d’une ZAD… qui n’existe pas.

    En effet, en lieu et place d’une prétendue ZAD, on trouve autour de Bure des citoyens jeunes et moins jeunes qui se mobilisent légitimement pour tenter de sauver l’avenir de cette région, plombé par le projet Cigéo.

    Non seulement ce dernier obère l’avenir (qui voudrait investir ou venir habiter près d’un site d’enfouissement des déchets radioactifs ?) mais son échec technologique et son infaisabilité sont d’ores et déjà avérés, malgré l’entêtement mensonger de l’Andra (Agence nationale des déchets radioactifs).

    Après s’être déshonoré avec sa circulaire sur le recensement des migrants, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb récidive avec cette ridicule opération militaire à Bure. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il n’est que l’exécutant des décisions prises de façon arbitraire par le président de la République Emmanuel Macron, qui n’a jamais caché son engagement aux côtés de l’industrie nucléaire, et ce au détriment de l’intérêt général.

    Pourtant, de la faillite avérée d’Areva à celle à venir d’EDF, du désastre des chantiers EPR (Finlande et Flamanville) au scandale des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines du Creusot, l’industrie nucléaire n’en finit plus de se déconsidérer et de plomber les finances de la France.

    Il est grand temps qu’une opération soit organisée pour évacuer la "ZAD du lobby nucléaire" afin de décontaminer la République et ses institutions et laisser place à un avenir respectueux de l’environnement et des citoyens.

    source: http://www.observatoire-du-nucleaire.org

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  •   

    Synopsis

    Au cœur de Notre-Dame-des-Landes, le Liminbout, hameau d’une dizaine d’habitants tient le haut du pavé. Agriculteur historique, paysans syndicalistes, locataires surendettés venus chercher une autre vie, squatteurs plus ou moins confirmés y apprennent à vivre et à lutter ensemble au quotidien. « Ici, disent-ils, on ne fait pas de la politique : on la vit. » Loin des représentations habituelles de la ZAD, le film est une immersion dans le huis-clos de ce village devenu au fil des années symbole de la lutte contre l’aéroport et son monde.

     

    Bande-annonce

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  • Synopsis

    Sommes-nous pris au piège de l’arme nucléaire ? Peut-on vivre sans elle ? Peut-on penser le monde autrement que par un équilibre de la terreur ? Est-elle, au contraire, un gage de paix et de stabilité ? Depuis la naissance même de l’engin ces questions alimentent les peurs les plus terribles et les discours les plus dangereux. Avec des intervenants de tous bords : militaires, scientifiques, historiens, militants, hommes politiques, ce film se propose de porter la réflexion sur l’actualité et l’avenir du nucléaire militaire. 

    Bande-annonce

     

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  • Des militants anti-nucléaires ont manifesté devant la centrale de Brennilis (Finistère), samedi 23 avril, à l'occasion du 30e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Pas pour réclamer sa fermeture : construite en 1962 par le Commissariat à l'énergie atomique, elle a été mise à l'arrêt en 1985. A l'époque, cette décision donne le coup d'envoi du premier chantier de démantèlement jamais réalisé en France. Depuis, la centrale bretonne est en quelque sorte morte-vivante : elle n'a rien produit depuis des lustres, mais nécessite encore une étroite surveillance. 

    Alors que la France ambitionne de réduire de 50% la part du nucléaire d'ici 2025 et projette de fermer en 2018 la doyenne des centrales en activité, à Fessenheim (Haut-Rhin), francetv info s'est penché sur le cas de Brennilis. 

    Défis techniques, débats éthiques, écologiques et politiques : à elle seule, la centrale des Monts d'Arrée représente toute la complexité de l'après-nucléaire dans cette France aux 58 réacteurs — et peut-être, un jour, autant de "cadavres" industriels sur les bras.  

    ••• 

    Dix-huit ans d'activité et quarante-sept pour démanteler

    "Regardez autour de vous. C'est pas magnifique ? Cette vue sur le lac Saint-Michel et sur le mont, là, au loin ? Par ce temps !" En cette fin d'après-midi de mars à Brennilis (Finistère), les rayons du soleil dessinent des étoiles à la surface de l'eau. La bise est douce et le ciel découvert. François, un retraité venu pêcher dans ce coin paisible, a raison. C'est magnifique. Pourtant, à quelques centaines de mètres de sa chaise pliante s'élève un bâtiment en béton, au cœur de nombreuses polémiques depuis plus de trente ans : la centrale nucléaire. Ou plutôt ce qu'il en reste, quelques bâtiments et surtout son enceinte de confinement, que l'on aperçoit depuis la route et les villages alentours.

    Au cœur du Finistère, les Monts d'Arrée évoquent l'Irlande et son Connemara. Des anciennes montagnes, de la lande, des tourbières, cent nuances de verts et des lacs. Dans la mythologie celte, c'est au milieu de ces terres désertes que rode l'Ankou, chargé "d'emmener les défunts dans l'au-delà." "La porte de l'Enfer", rappellent toujours les locaux — ici, François — aux journalistes qui écrivent régulièrement sur cette centrale coincée dans les limbes. Car à défaut de produire de l'électricité (l'équivalent de la consommation annuelle de la ville de Paris sur toute sa durée d'exploitation), elle fait couler de l'encre. Mise en exploitation en 1967, cette centrale expérimentale est la seule en France à fonctionner avec un réacteur à eau lourde. Mais le test n'est pas concluant. Pendant dix-huit ans, le site fonctionne par intermittence, avant d'être abandonné au profit d'une technologie jugée plus stable et plus rentable :le réacteur à eau pressurisée.

    Après sa fermeture, en 1985, des employés sont restés sur le site, notamment pour mettre à l'arrêt le réacteur et évacuer le combustible. La phase 2 du démantèlement a débuté en 1997. Mais au bout de dix ans, le Conseil d'Etat, sollicité par le réseau Sortir du nucléaire, annule le décret qui autorise la procédure de démantèlement. Il pointe un manque de transparence et exige une enquête publique. Le chantier ne redémarre qu'en 2011. Aujourd'hui, EDF estime que le démantèlement complet pourrait être achevé en 2032 — soit quarante-sept ans après sa mise à l'arrêt. 

    •••

    "C'était excitant de bosser sur une technologie de pointe"

    En attendant, la centrale "fait juste partie du paysage", confirme Samuel, 14 ans. "Elle ne dérange pas, elle est là, c'est tout." Les jeunes du coin l'ont toujours connue et se moquent des touristes "qui demandent si le poisson est radioactif". La plupart l'ont déjà visitée — il n'est pas rare, comme ce jour, de voir un bus scolaire quitter l'enceinte — mais n'y travailleront pas, contrairement à beaucoup de leurs aînés. "Mon beau-père aussi a travaillé un peu à la centrale", assure l'adolescent avant de démarrer sa moto. "Il a dit qu'il n'avait jamais vu d'endroit aussi sûr et bien gardé".

    "Ici, il y a une minorité de personnes opposées au nucléaire et beaucoup de gens qui, sans être forcément pour, s'en moquent, tout simplement", déplore Bernadette Lalouhette, militante écologiste, riveraine de la centrale et membre de l'association Vivre dans les Monts d'Arrée. Elle est membre du comité local d'information, créé pour suivre l'évolution du démantèlement. Elle déplore qu'"en France, on a foi en la science et EDF ; il y a une confiance aveugle, irrationnelle". "Et puis, c'était l'employeur du coin, alors on n'y touche pas. La centrale est à l'arrêt, mais il y a beaucoup de sous-traitance, il y a des besoins de gardiennage, de maintenance, etc. Je me souviens de vieux du coin qui disaient que ce n'était pas si grave d'avoir ce bâtiment qui ruine le paysage, tant que ça faisait du boulot et que ça permettait à leurs enfants de ne pas avoir à partir."

    Par exemple, François, le pêcheur amateur, a fait sa carrière comme gardien de la paix en région parisienne. Mais lorsqu'il est rentré "au pays", dans les années 1980, l'octogénaire a ouvert un gîte avec son épouse, où il a reçu "des gens qui venaient de loin pour travailler dans la centrale et qui restaient parfois plusieurs semaines". A l'origine, son implantation est vécue comme "un cadeau" dans cette région que les jeunes fuient, faute d'opportunités. "On était hyper fiers de travailler ici", se souvient Michel Marzin. "C'était la modernité. La ferme de ma grand-mère n'avait pas l'électricité, alors tout ça, c'était un symbole de puissance", assure l'ancien technicien, retraité du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) installé à Morlaix. "On était très motivés. C'était excitant de bosser sur une technologie de pointe. Mais rapidement, il y a eu des problèmes. C'était terrible pour nous qui voulions vraiment que ça fonctionne. On a fini par reconnaître que la filière à eau lourde n'était pas bonne et que c'était dangereux — notamment à cause du tritium."

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    "La préhistoire du démantèlement"

    "Mon travail, c'était de nourrir la bête", résume Michel Marzin, 78 ans et un profil atypique de retraité du nucléaire farouchement anti-atome. Du temps de l'exploitation, son équipe avait pour tâche de charger le combustible dans le réacteur et de décharger le combustible usé. Pour cette seconde mission, "il fallait utiliser un ordinateur qui commandait une machine de 87 tonnes", se rappelle-t-il, en montrant quelques photos d'époque. "Un humain qui se serait approché serait mort en 24 heures". Aussi, il martèle son obsession et celle de ses collègues pour les procédures de sécurité. "On était bien suivis, contrôlés tout le temps, mais très peu informés", estime-t-il, tapotant du doigt un bilan de santé vieux de quarante ans, conservé dans un dossier.

    Employé par le CEA, il a connu, à Brennilis, ce qu'il appelle aujourd'hui "la préhistoire du démantèlement". Il énumère les incidents et motifs d'inquiétude : "traces de césium sous l'ancienne piscine", "fuite d'eau lourde", "pollution au tritium depuis le réacteur dans la nappe phréatique", etc. Lorsqu'il part à la retraite, dans les années 1990, sa vigilance s'est déjà muée en militantisme. Devenu anti-nucléaire, il observe à la loupe la suite des opérations et s'interroge sur les conséquences de la centrale sur l'environnement et la santé — la sienne autant que celle de ses anciens camarades. "Quand je suis parti à la retraite, des collègues m'ont dit : 'Il y a des gens qui meurent à Huelgoat'", une commune située à quelques kilomètres de là. Avec une liste de noms, héritée de son passé de délégué du personnel, il mène l'enquête, convaincu que les morts précoces frappent davantage les salariés du nucléaire.

    "Le plus jeune, il a été emporté par un cancer du pancréas. Il est parti à la retraite vers 55 ans. A 57, il était mort." Le sujet reste sensible dans les villages. Pour la plupart, les médecins préfèrent ne pas l'aborder, estime Michel Marzin, tandis que les anciens employés et leurs familles "n'abordent pas ce sujet, c'est tabou." Il raconte : "Juste avant de mourir, un ancien de la centrale m'a invité à boire le café chez lui. Jamais il n'a fait allusion à son cancer, ni au fait qu'il puisse être lié à son travail. En fait, il a demandé à voir une vieille photo. Je crois qu'il était fier." 

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    "Une centrale sans contamination, ça n'existe pas"

    Michel Marzin tient à distinguer "contamination" et "irradiation". "On parle de contamination lorsque la source radioactive pénètre à l’intérieur du corps des personnes exposées, soit par inhalation, soit par consommation de produits contaminés", selon l'institut de radioprotection et de sûreté du nucléaire. Dans le cas d'une irradiation, "la source radioactive est située à l’extérieur du corps""Comme à Tchernobyl. Plus on s'éloigne du réacteur, moins on risque d'être irradié", résume le retraité. "On n'a peut-être pas été irradiés, mais une centrale sans contamination, ça n'existe pas", poursuit-il, catégorique. Il pointe des "rejets très importants de tritium", un isotope de l'hydrogène, pendant les années d'activité de la centrale. 

    Dans un rapport de 2007, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) épingle la centrale de Brennilis : "Il semble que la centrale a effectué des rejets radioactifs pendant plusieurs années sans autorisation formelle des pouvoirs publics et, en tout cas, sans consultation des populations soumises aux rejets." En 1982, la Criirad confirme notamment des rejets de tritium culminant à 161 milliards de bécquerels ("35 fois plus que la centrale de Saint-Alban", en Isère, en 2001, poursuit le rapport). Or, "le tritium tue vingt ans après. C'est de l'hydrogène, il entre dans la constitution du corps et c'est là qu'il peut déclancher des cancers", s'inquiète Michel Marzin. "Il est aussi très difficile à détecter. A la centrale, on ne le détectait que quand la dose maximale autorisée était dépassé dix fois. Là, les alarmes se mettaient en route, on sécurisait et puis… Eh bien, on allait pisser dans un gobelet."

    Depuis que le combustible a été évacué lors de la première phase du démentèlement, achevé en 1997, 99% de la radioactivité du site a disparu, assure EDF. Cependant, Michel Marzin, comme tous les militants engagés ici contre le nucléaire, assure que la centrale présente encore un danger, notamment pour l'environnement. En 2006, Sortir du nucléaire Cornouaille a fait analyser des plantes aquatiques prélevées aux abords de la centrale, dans le chenal de rejet des eaux. Le laboratoire de la Criirad y a trouvé du césium 137 et du cobalt 60. Bien obligée de reconnaître le rôle de la centrale, EDF a depuis assaini le chenal.

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    "La sécurité est notre priorité absolue"

    En cette fin mars, la pluie tombée la veille empêche le retraité d'approcher l'endroit où les prélèvements ont été effectués. Le petit chemin, impraticable, n'est plus qu'une flaque de boue. Mais le retraité, qui a grimpé sur un talus, relève toutefois, au loin, "quelque chose de nouveau depuis la dernière fois". Car le site a bien changé — il change constamment, à vrai dire. En ce moment, le démantèlement de la station de traitement des eaux usées est en cours, sous confinement. Quand bien même la centrale est à l'arrêt, elle n'en est pas moins un chantier, qui a employé 21 salariés d'EDF et "environ 80" prestataires en 2015, selon le dernier communiqué de l'entreprise.

    EDF y dresse le bilan de l'année écoulée : trois inspections de l'Agence de sûreté du nucléaire (ASN), 12 exercices de gestions d'incidents… et un incident. Plus précisément : un incendie. En septembre, un feu s'est déclaré dans un atelier de conditionnement des déchets à l’intérieur de l’enceinte du réacteur de la centrale. "C’est un sas en plastique qui serait à l’origine de l’incendie, le toit de ce sas s’est écroulé et les fumées de l’incendie se sont répandues à l’intérieur du dôme", expliquait à la presse le directeur de cabinet du préfet du Finistère. Si "aucun rejet radioactif n’a été mesuré" par l’ASN, quatre personnes ont été légèrement intoxiquées, sans présenter toutefois de contamination externe. Pour Michel Marzin, qui estime que "rien n'est anodin dans une centrale nucléaire", ce type d'incident pose la question de la sécurité des travailleurs.

    Gilles Giron, directeur adjoint pour la Direction projets déconstructions et déchets d'EDF, "à Brennilis comme dans toute installation nucléaire, la sûreté, la sécurité des intervenants et la maîtrise de l’impact sur l’environnement sont nos priorités absolues". EDF y "applique les mêmes règles que sur un site en exploitation", rassure-t-il, rappelant que 4 000 prélèvements ont été effectués en 2015 sur le site et alentours — "que ce soit dans le sol, dans l’air, dans l’herbe, dans la production agricole et notamment dans le lait". Analysés par des laboratoire agréés par l’Agence de sûreté du nucléaire, ils attestent que "les rejets de la centrale se situent très nettement en deçà des normes réglementaires", explique Gilles Giron.

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    "Brennilis est une centrale à part"

    A l'avenir, EDF entend bien mener au bout ce démantèlement compliqué. Dans les cinq à dix ans, la dernière étape du demantèlement, à savoir le cœur du réacteur, sera lancée. L'entreprise compte déposer, en 2018, un nouveau dossier de démantèlement complet. Il sera alors temps de s'attaquer au réacteur. "Un défi technologique", abonde Gilles Giron. "Brennilis est une centrale à part. C’est un réacteur à eau lourde : une technologie unique en France, rare est complexe, et dont le démantèlement nécessite des études préalables poussées, ainsi que le développement de différents modes d’intervention", détaille-t-il, citant "des travaux télé-opérés, effectués à distance pour garantir la sécurité totale des intervenants". En effet, "Brennilis n’est pas représentative de ce que sera le demantèlement du parc nucléaire actuel, constitué de réacteurs à eau pressurisée", explique le spécialiste. En outre, ailleurs en France, à Chooz A (Ardennes), "nous avons attaqué la phase de démantèlement complet, qui concerne le réacteur à proprement dit".

    Si Brennilis exige du travail "sur-mesure", elle partage un même fardeau avec ses cousines qui tournent, elles, à l'eau pressurisée : la question des déchets. Ce sont eux qui, en 2011, ont privé EDF d'une autorisation de démantèlement complet. Pour Gilles Giron, le dossier de la firme était solide, mais il n’a pas été validé par l’ASN "en raison de l’indisponibilité d’Iceda", le petit nom de ce qui doit être une "installation de conditionnement et d’entreposage des déchets de moyenne et longue activité".

    Autrement dit : l'entreprise pouvait démanteler le réacteur, mais n'était pas en mesure de stocker ces déchets, susceptibles de rester dangereux pendant des milliers d'années. En construction à la centrale du Bugey, dans l'Ain, Iceda doit être opérationnelle l'an prochain. Mais elle est pour le moins controversée. Surtout, elle s'implante sur un site qui fait déjà l'objet d'une plainte, déposée en mars par la ville et le canton de Genève (Suisse) pour "mise en danger délibérée de la vie d’autrui et pollution des eaux".

    Pour le voisinage, les restes de Brennilis, comme tous les déchets radioactifs, ne sont pas les bienvenus. Dans le paysage des monts d'Arrée, ce cadavre est encombrant. Mais son cercueil, en construction à l'autre bout de la France, l'est, semble-t-il, tout autant. 

     

    source: https://www.francetvinfo.fr

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