• Mardi soir, devant les urgences adultes de la Cavale-Blanche, les grévistes s'allongent pour signifier: "Vous avez tué nos valeurs, notre métier" !

    Mardi, à l’hôpital de la Cavale-Blanche, de 19 h 30 à 20 h 30, une vingtaine de salariés ont débrayé. Ils demandent notamment un poste d’aide-soignante supplémentaire en plus de celui d’infirmier obtenu récemment. Pour avoir les mêmes moyens que les équipes de jour, car "il y a autant de monde, la nuit".

    Mardi, à l’hôpital de la Cavale-Blanche, de 19 h 30 à 20 h 30, pour la deuxième fois, une vingtaine de salariés ont débrayé à l’appel de Sud et CGT.

    Depuis plusieurs mois, au CHRU de Brest, les urgences adultes réclament davantage de moyens, la nuit. L’activité serait devenue aussi importante qu’en journée, or, les moyens sont moins importants. Trois binômes infirmière/aide-soignantes en journée contre deux la nuit, pour un même nombre de boxes de consultation (20).

    Par ailleurs, la nuit, il n’y a pas de brancardiers. Conséquence : "les aides-soignantes se retrouvent à faire du brancardage et les infirmiers se retrouvent seules pour prendre en charge les patients", déplorent des agents qui se disent "usés".

    Récemment, les agents ont obtenu l’obtention d’un poste d’infirmier. Il manque encore celui d’aide-soignant, estiment les soignants qui ne désarment pas.

    Les grévistes se sentent aussi méprisés par la direction du CHRU qui ne les a pas encore rencontrés malgré les deux débrayages.

    source: https://www.ouest-france.fr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Robert Fisk : le chef de la clinique de Douma nie la réalité d’une attaque au gaz

    ATTENTION : article exclusif et indispensable. Robert Fisk (The Independent) a pu visiter l’hôpital de Douma, au centre d’une crise mondiale. Sa conclusion : personne n’a vu d’attaque au gaz chimique à Douma !


    C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un lieu ravagé et puant d’immeubles détruits – et d’une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à trois des nations les plus puissantes du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, quand je l’accoste dans la même clinique, me dit gaiement que la vidéo “gaz” qui a horrifié le monde – malgré tous les sceptiques – est parfaitement authentique.

    Les histoires de guerre, cependant, ont l’habitude de devenir plus sombres. Le même médecin syrien âgé de 58 ans ajoute une chose profondément surprenante : les victimes, dit-il, n’ont pas été exposés au gaz, mais à un manque d’oxygène dans les tunnels et les sous-sols où ils étaient réfugiés, de gros bombardements ayant provoqué une tempête de poussière.

    Puisque le Dr Assim Rahaibanim m’annonce cette conclusion extraordinaire, il vaut la peine de faire remarquer que de son propre aveu, il ne fut pas lui-même un témoin direct de la scène et, comme il parle bien anglais, il qualifie deux fois de « terroristes » – le mot du régime pour ses ennemis, et terme utilisé par beaucoup de gens en Syrie – les combattants djihadistes de Jaish el-Islam [l’Armée de l’Islam] à Douma. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements devons-nous croire ?

    Par malchance aussi, les médecins qui étaient de service ce soir-là, le 7 avril, étaient tous à Damas pour témoigner dans l’enquête sur les armes chimiques qui tentera de donner une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

    La France, quant à elle, a déclaré avoir des « preuves » d’utilisation d’armes chimiques, et les médias américains ont cité des sources affirmant que des analyses d’urine et de sang le démontraient également. L’OMS a déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes compatibles avec l’exposition à des produits chimiques toxiques ».

    Des personnes mortes par hypoxie (perte d’oxygène) et non victimes de gaz chimique

    En même temps, les inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sont actuellement empêchés de venir eux-mêmes sur le site de la prétendue attaque gazière, ostensiblement parce qu’ils n’ont pas les bons permis de l’ONU.

    Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas la seule histoire qui court à Douma. Il y a beaucoup de gens à qui j’ai parlé au milieu des ruines de la ville qui ont dit qu’ils n’avaient « jamais cru » aux histoires sur le gaz – généralement racontées, selon eux, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes survécurent au déluge des bombardements en vivant dans les maisons des autres et dans de vastes et larges tunnels creusés à même la roche par des prisonniers avec des pioches à trois niveaux sous la ville. J’ai parcouru trois d’entre eux hier, de vastes couloirs de roche qui contenaient encore des rockets russes – oui, russes – et des voitures incendiées.

    Donc, l’histoire de Douma n’est pas seulement une histoire de gaz – ou d’absence de gaz, selon le cas. Il s’agit de milliers de personnes qui n’ont pas opté pour l’évacuation de Douma dans des bus emmenant la semaine dernière, les hommes armés avec lesquels ils ont dû vivre comme des troglodytes pendant des mois pour survivre. J’ai traversé cette ville assez librement hier sans soldat, policier ou gardien collés à mes pas, juste deux amis syriens, une caméra et un carnet de notes. Il m’arrivait parfois de grimper sur des remparts de six mètres de haut, montant ou descendant, sur des parois presque à pic. Heureux de voir des étrangers parmi eux, plus heureux encore que le siège soit enfin terminé, ils sourient, du moins ceux dont on peut voir les visages, bien sûr, parce qu’un nombre surprenant de femmes de Douma portent un hijab noir intégral.

    J’ai d’abord été conduit à Douma dans le cadre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais lorsqu’un général ennuyeux annonça devant un HLM détruit qu’il n’avait « aucune information » – l’excuse favorite de la bureaucratie arabe – je me suis simplement éloigné. Plusieurs autres journalistes, principalement syriens, ont fait pareil. De même qu’un groupe de journalistes russes – tous en tenue militaire.

    Le Dr Rahaibani se trouvait à quelques pas d’ici. Passé la porte de sa clinique souterraine – “Point 200”, comme on l’appelle, dans la géologie bizarre de cette ville en partie souterraine – je descendis par un couloir là où il me montra son humble hôpital et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que les infirmières soignaient une coupure au-dessus de son œil.

    « J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison à trois cents mètres d’ici cette nuit-là, mais tous les médecins savent ce qui s’est passé. Il y avait beaucoup de bombardements nocturnes [par les forces gouvernementales] et les avions passaient toujours au-dessus de Douma la nuit durant – mais cette nuit-là, il y avait du vent et d’énormes nuages ​​de poussière ont commencé à entrer dans les sous-sols et les caves. Les gens ont commencé à arriver ici souffrant d’hypoxie, de manque d’oxygène. Puis quelqu’un à la porte, un “Casque blanc”, a crié : « Gaz ! » La panique a commencé. Les gens ont commencé à s’asperger d’eau. Oui, la vidéo a été filmée ici, c’est vrai, mais ce que vous voyez, ce sont des gens souffrant d’hypoxie – pas d’intoxication au gaz. »

    Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de vingt personnes, je n’ai pas pu en trouver une qui citait Douma comme cause des attaques aériennes occidentales. Deux m’ont dit qu’ils ne voyaient pas le rapport.

    Mais c’était un monde étrange dans lequel je suis entré. Deux hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, ont dit qu’ils ignoraient combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le dernier ait admis avoir un cousin « exécuté par Jaish el-Islam  » pour avoir été « un proche du régime ». Ils ont haussé les épaules quand je les ai interrogé sur les 43 personnes qui seraient mortes lors l’infâme attaque de Douma.

    Les Casques blancs partis avec les combattants de Jaish el-Islam

    Les Casques blancs – les premiers intervenants médicaux déjà légendaires en Occident, mais avec quelques zones d’ombre dans leur histoire – ont joué un rôle bien connu pendant les batailles. Ils sont en partie financés par le Foreign Office et la plupart de leurs bureaux locaux sont occupés par des hommes de Douma. J’ai trouvé leurs bureaux détruits non loin de la clinique du Dr Rahaibani. Un masque à gaz avec un verre de vision brisé avait été laissé à l’extérieur d’un conteneur de nourriture  et une pile d’uniformes de camouflage militaire sales se trouvait à l’intérieur d’une pièce. Dissimulé, me suis-je demandé ? J’en doute. L’endroit était rempli de capsules, de matériel médical cassé et de dossiers, de literie et de matelas.

    Bien sûr, nous devrions écouter leur version de l’histoire, mais cela n’arrivera pas ici : une femme nous a dit que tous les membres des Casques blancs de Douma avaient abandonné leur quartier général principal une fois le cessez-le-feu final conclu et choisi de prendre les bus affrétés par le gouvernement et protégés par la Russie jusqu’à province rebelle d’Idlib avec les groupes armés.

    Il y avait des boutiques de nourriture ouvertes, une patrouille de policiers militaires russes – une option supplémentaire pour chaque cessez-le-feu syrien – et personne qui n’ait pris d’assaut la prison islamiste interdite près de la place des Martyrs où des victimes étaient censées avoir été décapitées dans les sous-sols. L’effectif de la police civile syrienne du ministère de l’Intérieur – qui porte étrangement des vêtements militaires – est surveillé par les Russes qui peuvent eux-mêmes être surveillés ou non par les civils. Là encore, mes questions très sérieuses sur l’attaque au gaz ont été reçues avec une perplexité qui semblait non feinte.

    La vérité des habitants de Douma

    Comment des réfugiés de Douma arrivés dans des camps en Turquie pouvaient-ils décrire une attaque au gaz que personne aujourd’hui à Douma ne semblait se rappeler ? Il m’est apparu, après avoir marché pendant plus d’un kilomètre et demi dans ces tunnels pour misérables prisonniers, que les citoyens de Douma avaient vécu si isolés les uns des autres pendant si longtemps que les « informations » telles que nous les envisageons ne signifiaient rien pour eux. La Syrie n’a rien d’une démocratie jeffersonienne – comme je le dis cyniquement à mes collègues arabes. C’est effectivement une dictature impitoyable. Mais elle ne peut pas empêcher ces gens, heureux de voir des étrangers parmi eux, de réagir en livrant leur vérité. Or qu’est-ce qu’ils me disaient ?

    Ils ont parlé des islamistes sous le joug desquels ils avaient vécu. Ils ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des maisons civiles pour échapper au gouvernement syrien et aux bombardements russes. Ceux de Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant leur départ, mais les bâtiments massifs à l’intérieur des zones de sécurité qu’ils avaient créées avaient presque tous été détruits par des frappes aériennes. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’un de ces bâtiments m’a demandé si je voulais voir à quel point les tunnels étaient profonds. Je me suis arrêté au bout d’un kilomètre de marche quand il m’a fait remarquer de façon énigmatique que « ce tunnel pourrait bien mener jusqu’en Grande-Bretagne ». Ah oui, je me souvenais de Mme May, dont les frappes aériennes avaient été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière. Et de gaz ?

    => Source : Robert Fisk, The Independent (traduction, titre et intertitre : Pierrick Tillet) – Photo : Robert Fisk, correspondant de The Independent, dans l’un de tunnels creusés sous Douma par les prisonniers des rebelles syriens (photo : Yara Ismail)

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Ce 14 avril le vieux port de débordait de monde de même que la Canebière. Près de 60 000 personnes d’après la CGT – un cortège dense et combatif mêlant travailleurs du public et du privé, jeunes et retraités, organisations et partis politiques et associations ainsi que les principaux syndicats se sont réunis, , en même temps et au même endroit pour faire converger leurs luttes pour stopper la casse du pays et des conquis sociaux par Macron UE MEDEF.

    Une initiative prise par la CGT 13 et soutenue par une quinzaine d’organisations, syndicats et partis politiques. Par courrier, le PRCF 13 avait fait savoir à l’UD CGT son soutien à cette initiative. L’appel à la manifestation avait été lancé depuis une manifestation partant de la Gare Saint Charles quelques jours plus tôt.

    En 2016, à autonome 2017 et en ce printemps 2018, le PRCF est de ceux qui soulignent combien une grande manifestation nationale, en démontrant par les actes que le tous ensemble et en même temps c’est la force du peuple, serait une formidable impulsion à la convergence des luttes et à la contre-offensive populaire pour stopper la guerre-éclair tout azimut lancée par le régime Macron à la solde l’Union Européenne, du MEDEF pour détruire la France des travailleurs.

    Manifestation interpro à la gare de Marseille; Photo PRCF Marseille

    La jeunesse, en tête de cortège tenait une banderole affichant le mot d’ordre sur toutes les lèvres, Grève Générale. Et les drapeaux rouges inondant le vieux port et la Canebière faisaient écho aux cris de Résistance de la foule.

    Le PRCF mobilisé et à l’action

    Une délégation du PRCF était présente à la manifestation. Après avoir diffusé plus de 4000 tracts à l’intersection entre la Canebière et la Rue de Rome pour appeler les Marseillais à rejoindre la mobilisation et défendre leurs droits, leurs emplois, leurs salaires, leurs services publics contre les privatisations et le dumping social impulsés par l’Union Européenne du Capital, la délégation du PRCF a tenu un point fixe pour saluer le défilé des organisations syndicales . S’il faut regretter que quelques rares sections de la manifestation – très fournie et dynamique en général au demeurant – n’avaient pas de slogan à l’image du camion sono PCF diffusant des chansons, ce n’était pas le cas de la grande majorité du cortège tout particulièrement de la CGT et de la France Insoumise. Les militants franchement communistes du PRCF ont participé à l’animation tout le long de la manifestation en proposant leurs slogans. Faisant le lien entre les différentes luttes en cours contre les europrivatisations (SNCF, Poste, EDF etc.) la sélection à l’université ou la casse du bac, l’euro austérité détruisant les retraites, les salaires, les statuts, les services publics et les directives européennes. Des slogans très bien reçus et repris par de nombreux manifestants.

    Les militants communistes du PRCF ont ensuite pris place dans le cortège des organisations politiques, pour le tous ensemble et en même temps pour défiler jusqu’à la place Castelane derrière la banderole et avec les drapeaux du PRCF.

    Une très belle journée de lutte et de rassemblement, d’unité d’action et de dialogue et d’échanges fraternels qui laisse augurer de belles perspectives politiques. Et ce d’autant plus que deux jeunes sympathisants ont rejoint le PRCF dans l’action et qu’en outre un camarade a profité de la manifestation pour prendre sa carte.

    Un reportage de wwwww.initiative-communiste.fr

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Où en sommes-nous ?” C’était le titre du dernier ouvrage de l’historien et anthropologue Emmanuel Todd. Et c’est la question que nous lui posons alors que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené  ce 14 avril des frappes sur la Syrie.

    Transcription (merci aux bénévoles du site les-crises.fr!) :

    Journaliste : Nous sommes donc avec l’invité de la deuxième heure des Matins, Emmanuel Todd. Une réaction, peut-être, à chaud, à ces frappes déclenchées contre l’armée syrienne par Paris, Londres et Washington ? Est-ce que c’est le fait que Donald Trump se soit immédiatement positionné en meneur de cette opération ou le fait qu’Emmanuel Macron par exemple se range à ses côtés qui vous semble le plus parlant ?

    Todd : Moi ce qui m’intéresse, c’est que je suis un peu rassuré parce qu’il ne s’est rien passé. En fait, quand on suivait la presse anglo-américaine, ce que je fais tous les matins, on était dans une séquence anti-Russes : ce qui montait depuis les affaires d’Angleterre, ce qui montait dans les discours, c’est une sorte de montée en puissance d’une russophobie, absolument mystérieuse et qui mériterait analyse.

    Les derniers développement diplomatiques, c’étaient : les Américains et Trump faisant des tweets menaçant d’une frappe massive etc. et les Russes disant « Eh bien écoutez, si c’est ça, nous allons utiliser notre défense anti-aérienne », et le système qui fait peur à tout le monde, le système S 400 qui, paraît-il, est le meilleur système de défense sol-air du monde.

    On avait là simplement la possibilité d’une guerre majeure et d’une sorte de showdown, c’est-à-dire d’une révélation de la fin d’une partie de poker puisqu’en fait on ne sait pas exactement ce dont les Russes sont capables. Le S 400 est peut-être capable de détruire en l’air tout ce qui vole et ç’aurait été en dix minutes la fin de l’imperium américain, ou ç’aurait été l’échec du S 400 et c’était de nouveau des États-Unis déchaînés. C’était ça l’enjeu.

    Là, on a tiré des pétards, on a négocié avec les Russes.

    Journaliste : Donc la Russie a réussi à désamorcer complètement les représailles ?

    Todd : C’est-à-dire qu’il y avait une dynamique qui montait, anti-russe, et puis finalement, apparemment, les Américains, les Britanniques et les Français ont tapé là où les Russes les autorisaient. Donc on est revenu dans le « rien » – au stade actuel de l’information. Donc je suis plutôt rassuré. […]

    Avant, je vais dire de quel point de vue je parle : je parle d’un point de vue a priori très favorable au monde anglo-américain. Je suis Français, mais comme la France est prisonnière d’un Euro qu’elle ne contrôle pas et que son action ne compte plus beaucoup, ça n’a pas tellement d’importance.

    Alors, ce qui me préoccupe actuellement, quand on lit la presse occidentale, c’est que c’est une presse folle. C’est-à-dire que la vision du monde dans laquelle on entretient les citoyens du monde occidental, la vision d’une Russie hyper puissante, menaçante, tentaculaire, totalitaire, etc. est en fait une vision hallucinatoire.

    Journaliste : Ce n’est pas vrai ? ce n’est pas le cas ?

    Todd : La Russie a un régime que j’appelle une démocratie autoritaire : c’est-à-dire que Poutine est élu ; il y a un certain type de contrôle des organes de presse mais les Russes sont informés ; tout le monde est d’accord sur le fait que les Russes sont favorables à la politique de Poutine.

    La Russie est un pays qui doit avoir un peu plus de 140 millions d’habitants, c’est-à-dire dix fois moins que le monde dit occidental. On parle de dix fois moins ! C’est un pays qui vient de retrouver un certain type de stabilité et de sécurité sociale : le taux de suicides et d’homicides s’y effondre. Un certain type de confiance sociale vient d’être rétabli en Russie, c’est la vraie raison de la popularité de Poutine. C’est simplement qu’après la crise de la sortie du communisme, les Russes se sentent mieux, ils ont un avenir. La fécondité est un peu remontée – quoiqu’elle rebaisse un petit peu – et ce pays est revenu à parité sur le plan des technologies militaires, cela ne fait aucun doute qu’ils ont fait une remontée technologique. Et, de fait, la Russie se trouve être la seule force au monde qui puisse faire face, être une puissance d’équilibre face aux États-Unis sur le plan militaire.

    Journaliste : D’où la crainte du moment.

    Todd : Oui évidemment, mais si on pense en terme d’équilibre des pouvoirs, si on respecte même la Constitution américaine, on doit se dire que c’est mieux, quand même. L’idée qu’un seul pays au monde serait capable de faire ce qu’il veut n’est pas un bon concept d’un point de vue libéral. Donc même si l’on n’aime pas la Russie, l’existence d’un pôle de stabilité qui n’a pas de vraie capacité d’expansion parce qu’il est trop petit en terme de population, trop faible, on devrait prendre cela comme une bonne nouvelle !

    Or là, la Russie, pas seulement Poutine, la Russie est un monstre ; située en plus par rapport à des critères anthropologiques et familiaux qui ne doivent rien avoir à faire avec la géopolitique, comme le statut des homosexuels ou des choses comme cela… Il y a une vision extrêmement négative de la Russie.

    Journaliste : Et vous trouvez qu’on ne comprend rien à ce qui se passe en Russie aujourd’hui.

    Todd : Et donc toutes les interventions russes, tout ce que disent les Russes est considéré comme la parole de Satan, du mensonge, etc. Et puis nous, on fait comme si on était normaux. Mais la vérité, c’est que le monde le plus occidental, c’est-à-dire les trois démocraties occidentales originelles : la France, l’Angleterre et les États-Unis – c’est-à-dire les nations qui ont construit la démocratie, en fait – peuvent être considérées dans un état de fébrilité absolument incroyable. C’est un monde en crise.

    Journaliste : De quel point de vue ?

    Todd : La crise, c’est l’affrontement partout dans ces trois démocratie ; une sorte de division sociale entre ce que l’on pourrait appeler un camp oligarchique et un camp populaire. J’essaie d’échapper à la dialectique fausse de l’élitisme et du populisme. Je viens de relire Thucydide – non, pas relire, lire. Je ne l’avais jamais lu auparavant, c’est tout à fait des vantardises…

    Journaliste : Vous avez de saines lectures.

    Todd : Et donc, il y a un parti oligarchique – qui était par exemple représenté aux États-Unis par Clinton – et un parti populaire – qui est représenté par Trump. En France, on a en théorie une domination du parti oligarchique avec Macron et puis un parti populaire ou un camp populaire marginalisé, divisé entre Le Pen – Mélenchon ; en Angleterre, il y a eu le Brexit où – en théorie – le parti populaire l’a emporté ; mais la vérité est que dans ces trois démocraties, on est dans une situation d’instabilité et de schizophrénie : le conflit n’est pas réglé.

    L’Angleterre va sortir de l’Europe, le Brexit va se faire. Mais Theresa May n’était pas partisane du Brexit, la classe dirigeante anglaise reste très divisée, les universités sont toujours favorables au Remain ; il reste un élément de schizophrénie dans la culture politique anglaise.

    Bon, les États-Unis, c’est encore plus simple, on ne sait plus qui est au pouvoir.

    Journaliste : C’est-à-dire ?

    Todd : C’est-à-dire que Trump est au pouvoir…

    Journaliste : On le sait, quand même, il le rappelle assez souvent !

    Todd : Oui mais les seuls véritables pouvoirs de Trump sont des pouvoirs externes. Alors : il peut faire sa politique commerciale, c’est une bizarrerie du système -, il a été élu sur un programme protectionniste, il peut l’appliquer. Il le fait, et dans ce contexte, l’adversaire fondamental, c’est la Chine. Mais il a aussi des pouvoirs de type militaire et cela donne ces actions totalement…

    Journaliste : …Cette nuit, ces frappes contre la Syrie avec ses alliés britanniques et français, comme une réaffirmation de la puissance de ces trois puissances occidentales.

    Todd : Honnêtement, moi je suis un chercheur et en plus j’ai perdu tous mes combats politiques, ce qui est très bien pour regarder les choses sereinement. Et je dois avouer que je ne comprends pas très bien ce qui se passe. Quand Trump fait – de mon point de vue – des choses qui sont raisonnables, c’est-à-dire prendre des mesures protectionnistes alors que l’on sait que la mortalité augmente aux États-Unis dans les comtés dont l’industrie a été détruite par l’entrée de la Chine à l’OMC, il fait des choses raisonnables et toute la presse occidentale dit qu’il est fou ! Et puis quand il fait des choses déraisonnables, c’est-à-dire quand il fait des tweets expliquant qu’il faut envoyer des tas de missiles sur la Syrie où la guerre est perdue et terminée en fait, c’est pour rien, tout cela – tout le monde fait comme si Trump était un type raisonnable ! Mais en fait, je prends conscience d’une chose, c’est difficile pour moi d’admettre que le monde anglo-américain est quand même un peu à la ramasse. J’essayais de donner une interprétation raisonnable, rationnelle, de la russophobie anglaise et américaine. Donc j’ai essayé de me dire que toutes ces histoires de poison…

    Journaliste : Peut-être ne lisez-vous pas, d’ailleurs, la presse russophone, Emmanuel Todd. Ceux qui lisent la presse en Russie et qui peuvent nous la traduire, nous disent que les Russes rendent bien cette russophobie aux Américains dans l’autre sens, comme si la tension était réciproque. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de regain de « guerre froide » aujourd’hui – qui se réchauffe d’ailleurs.

    Todd : Je lis les trucs russes en français, je lis les textes de Poutine ou de Lavrov et je veux dire que cela n’est pas tellement rassurant non plus : qu’il s’agisse de textes de Poutine et Lavrov ou des contacts que j’ai pu avoir (j’ai pu déjeuner à l’ambassade de Russie), le niveau intellectuel des diplomates russes et des dirigeants russes est très supérieur à celui des Occidentaux. Vous ne pouvez pas comprendre la situation si vous ne voyez pas cette asymétrie. Une interview de Lavrov ou une discussion de l’ancien ambassadeur Orlov, ce sont des gens qui sont très supérieurs intellectuellement aux gens du Quai d’Orsay.

    Journaliste : Et alors ? Ça veut dire quoi, ça ?

    Todd : Cela veut dire qu’ils ont une vision de l’histoire et du monde, une vision de la Russie et de l’équilibre des puissances, une vision du contrôle de soi, c’est ce qu’ils appellent « professionnalisme ». C’est cela qui est très inquiétant : si vous arrêtez de lire juste Le Monde et de croire ce qu’il y a dedans, vous vous dites « Où est la rationalité ? Où est l’intelligence ? Où est le contrôle de soi ? » C’est cela qui est important ! Je pense que l’on ne voit pas …

    Journaliste : … ce qui est en train de se passer.

    Todd : Je voudrais terminer ce que je disais parce que j’étais dans une discussion où j’ai admis que mon interlocuteur avait raison contre moi. Je discutais avec mon copain Olivier Berruyer, le patron du site Les-Crises – qui est d’ailleurs en procès avec Le Monde -, et j’essayais de lui trouver une interprétation rationnelle et cynique du comportement de Theresa May et de Trump envers les Russes.

    Sur la russophobie, puisque c’est le problème maintenant la russophobie ou l’hostilité à la Russie. À mon avis May n’a pas négocié le Brexit comme elle l’espérait, et elle essaye maintenant de noyer le poisson. Mais c’est tout à fait absurde parce que la Russie ne menace aucunement l’Angleterre. Celui qui menace le Royaume Uni, c’est Barnier avec son jeu sur la frontière irlandaise.

    Et puis Trump, eh bien il a constaté que, à chaque fois qu’il tire des missiles ou bien qu’il dit des choses antirusses, le Washington-Post et le New-York Times lui lâchent un peu les baskets…

    Mais Olivier me disait : « Oui bon peut-être, mais il y autre chose. C’est-à-dire que cette russophobie, cette fixation pathologique sur un pays qui n’a pas la puissance qu’on dit est sincère chez les journalistes et certains ou la plupart des dirigeants politiques occidentaux. »

    Et en effet, il y a quelque chose de sincère qui mérite d’être analysé, et c’est une analyse que ne n’arrive pas à faire. Je ne comprends pas cette fixation pathologique, et c’est terrible pour un chercheur. Si vous êtes du côté Russe, vous êtes dans un univers de rapport de force rationnel et de maîtrise de soi mais si vous êtes du côté occidental, vous êtes dans un univers de passions incontrôlées qui renvoient à des troubles psychiques que vous ne comprenez pas.

    Journaliste : Ce qui est clair, Emmanuel Todd, c’est que pour vous, on est peut-être, à nouveau, dans un changement de cycle. Que cela peut être un retour à une tension binaire, dans deux camps front contre front. Les États-Unis, d’un côté, avec des alliés, occidentaux dites-vous, et la Russie, de l’autre. On croyait quand même s’en être sortis de cette binarité. Or, depuis dix minutes, vous ne nous parlez, à nouveau que de cela…

    Todd : Non, ce n’est pas moi, c’est la presse…

    Journaliste : Oui, mais votre incompréhension, votre inquiétude…

    Todd : Moi je rêverai d’avoir une décoration russe pour services rendus à la Paix. Donc, ce n’est pas moi qui parle comme ça. Si on essaye d’avancer vers une solution rationnelle, je pense que ce qui se passe, c’est qu’il faut chercher la réalité des problèmes du monde dans les pays les plus avancés. Et la Russie ne fait pas partie des pays les plus avancés, la Russie est sur une position de reconstruction défensive. Elle ne fait pas l’Histoire du monde, elle est une puissance d’équilibre…

    Journaliste : Ce n’est pas non plus l’Europe qui n’est pas l’ensemble des pays…

    Todd : Mais l’Europe est en crise. Rien ne marche. On a 10 % de chômage. On vient de perdre la capacité de construire des chemins de fer, on a un déficit commercial épouvantable en France…

    Journaliste : On a une bonne natalité en France, quand même…

    Todd : Mais non, elle est en train de baisser… Et puis le monde anglo-saxon est est dans une mutation, il est encore dans un état intermédiaire.

    Journaliste : Et la Chine ?

    Todd : La Chine doit faire face au protectionnisme américain. Là, on est dans la partie rationnelle finalement. J’essaye de voir ce que peut représenter rationnellement la Russie. Donc, il y a ce parti populaire et ce parti oligarchie dans toutes les démocraties occidentales, le parti populaire est protectionniste, il veut un État qui s’intéresse à la protection de ses citoyens, des nations qui se referment un peu sur elles-mêmes pour les protéger tout en continuant à commercer raisonnablement et en fait, à l’insu de son plein gré, la Russie est peut-être devenue un modèle pour ces gens. La Chine est un régime policier, mais le parti communiste chinois a mis sa force de travail au service du capitalisme occidental. Le vrai défaut c’est que Poutine est le dirigeant qui a refusé de mettre les Russe sur le marché mondial du travail. Et de fait, la Russie devient peut-être, à l’insu de son plein gré, un modèle de développement autonome des nations et fascine le parti populaire. C’est peut-être là, là on a un élément de rationalité… [pause]

    Todd : J’ai été très frappé, il y en aurait beaucoup sur tout, par le témoignage sur la Syrie. Je voudrais essayer de suggérer que on ne nous dit pas la vérité sur la Syrie. Assad est un dictateur sanguinaire, ignoble etc, et on est censé agir, envoyer des pétards…

    Journaliste : C’est quand même plus que des pétards, ça fait 2 fois que vous dites pétards…

    Todd : Non, mais je veux dire l’effet militaire de ces tirs sera nul

    Journaliste : C’est quand même plus que des pétards

    Todd : Les missiles coûtent plus cher que les cibles !

    Journaliste : On verra…

    Todd : Non, on a déjà vu, bon, vous me faites venir, je donne mon opinion, voilà

    Journaliste (riant) : Bien sûr, bien sûr.

    Todd : Mais au-delà de ça personne ne réfléchit sur les raisons de la victoire d’Assad. On dit toujours c’est les Russes, c’est les Iraniens, mais la vérité c’est que la société syrienne de départ était très divisée. Au moment où la France est intervenue dans cette affaire, où François Hollande avait commencé à réclamer à corps et à cri le départ d’Assad, je faisais, vous savez je fais de la cartographie, je suis anthropologue.

    Donc j’ai ma carte des systèmes familiaux, des cartes démographiques de la Syrie, j’ai la carte des régions où la fécondité est la plus basse, où il y a moins de mariages entre cousins, où les femmes ne sont pas toutes enfermées, en fait puisqu’il y a de grandes différences culturelles à travers la Syrie. Et puis je suis tombée sur une carte des zone tenues par le régime Assad et par les rebelles. Et la carte des régions, tenues par le régime Assad, est la carte des régions, de toutes les régions, où le statut de la femme est le plus élevé. Et la carte des régions rebelles c’était la carte des taux de patrilocalité à plus de 99,99 %, avec un taux de mariage entre cousins super élevé. Ça veut dire que nos alliés là bas, en fait culturellement sont les plus loin de nous.

    Si on était sincères, si on agissait vraiment au nom de Valeurs, comme on le dit, on se poserait ce genre de question. La réalité de la victoire d’Assad, c’est qu’il n’est pas seulement soutenu par les régions alaouites – qui ont une parenté avec le chiisme qui encourage un statut de la femme plus élevé, ce qui donne des sociétés plus efficaces, etc. Il l’est également par les classes moyennes sunnites. Personne ne réfléchit là-dessus !

    Le témoignage précédent semblait à la fois désespéré et étonné de voir les alliés se transformer en ennemis. Mais c’est simplement parce que la rébellion était le fait des régions les plus antiféminismes, les plus arriérées, les plus fermées. Et si on réfléchit rationnellement, c’est aussi la raison pour laquelle les Russes ont gagné cette guerre : parce qu’ils ont pris les bons alliés sur le plan culturel ! Et que la vérité, c’est que tous nos alliés à nous, occidentaux là-bas, à commencer par l’Arabie Saoudite, sont les pays les plus loin de nous et les plus inefficaces en termes de dynamique éducative et culturelle.

    Alors c’est pour ça que, confrontés à ces forces majeures, vous envoyez une centaine de missiles sur des bâtiments vides. Il y a une sorte de disproportion entre la puissance des forces historiques anthropologiques sur le terrain et ces actions militaires. On n’a plus de but ! L’Occident est perdu.

    Journaliste : Sur cette dérive autoritaire, y compris dans les démocraties libérales, Mélanie citait le journal le1 sur ces présidents à vie. Cela fait penser à ce que vous écriviez il y a dix ans maintenant après le communisme, après la post-démocratie. On y est dans la post-démocratie ? C’est la fin d’une histoire commencée en 89 ?

    Todd : Évidemment, mais il ne faut pas généraliser. Il y a une dynamique générale de l’histoire humaine, il y a une hausse des taux d’éducation par exemple. Mais il y a une stagnation des taux d’éducation dans les pays les plus avancés.

    Mais par exemple, on ne peut pas dire que la Russie et la Chine c’est la même chose sur le plan de la “dictature”. La Chine a un régime de parti unique avec contrôle d’Internet, la police règne, il n’y a pas d’élections. Et en Russie, il y a des élections. Dans les trois grandes démocraties occidentales, il y a ce problème d’affrontement entre entre un parti populaire et un parti oligarchique, mais il y a des différences.

    La France est le pays le plus fermé, où le monde populaire est le plus marginalisé avec d’un côté Macron, représentant les éduqués, les riches, etc. et le Front National représentant le monde populaire en perdition culturelle. Alors qu’en Angleterre le Brexit a quand même été accepté ; une partie du parti conservateur a accepté le vote populaire. Il faut accepter de rentrer dans la diversité, on ne peut pas faire simplement des slogans disant : “il y a des gentils c’est nous, il y a des méchants c’est les autres”, c’est de ça que j’essaie de sortir…

    Journaliste : Est ce que je peux vous faire entendre un ancien président, le nôtre, François Hollande, il était sur France Inter jeudi matin, écoutez ce qu’il dit de l’avancée de l’Histoire :

    – F. Hollande : moi je fais partie d’une génération ou la démocratie était en mouvement et en progrès partout dans le monde et ou le mur de Berlin c’est effondré ou les pays émergents aspiraient aussi à la liberté et à la démocratie”

    – Journaliste 2 : “on va y revenir”,

    – F. Hollande : “c’est fini, pour l’instant c’est arrêté, et même dans notre pays dans notre Europe il y a ce recul et la presse pour moi elle est aussi menacée ce que je regrette c’est que la presse ne se fasse pas respecter comme elle doit le faire mais sur sa place sur son rôle ; pas sur le bruit ou la presse est très présente, sur la conception de ce que est la démocratie

    Journaliste : Alors c’est moins sur la presse, on vous a entendu, que sur l’évolution de cette démocratie.

    Todd : Le Guardian que vous avez cité est en train de devenir complètement cinglé…

    Journaliste : Vous avez vu cette évolution, avec la réélection notamment dimanche dernier de Victor Orban en Hongrie, et de ce qu’il est en train de faire et qu’il appelle une démocratie illibérale

    Todd : Mais vous voyez ce qui est choquant quand j’entends François Hollande, c’est qu’il parle de la démocratie et qu’il se met dans la posture de celui qui est du côté de la démocratie mais ça n’est pas vrai, c’est un européiste..

    Journaliste : Quand même…

    Todd : Mais ce n’est pas vrai, c’est un européiste !

    Journaliste : Il faut s’entendre sur ce qu’est la démocratie…

    Todd : Et bien c’est ça qui est le problème ! Le mot est là, tout le monde l’a dans la bouche, mais on ne sait plus ce que c’est. La France est un pays où les gens croient que la démocratie c’est quand on vote, et qu’il y a une presse qui dit ce qu’elle veut…

    Journaliste : …c’est déjà pas mal !

    Todd : Oui, c’est déjà pas mal, mais ça ne suffit pas. La démocratie c’est quand les gens votent, que des élites légitimes sont désignées et qu’elles appliquent les décisions populaires. Ce qui est caractéristique de “la démocratie française”, c’est que si les gens votent et prennent des décisions qui ne plaisent pas aux élites, eh bien elles ne sont pas appliquées !

    Le moment ou la France à cessé d’entre une démocratie représentative au sens classique c’est le référendum de 2005, quand les Français ont voté non et que les élites ont transformé ce non en oui. L’Angleterre reste une démocratie parce que le Brexit est appliqué par le parti conservateur. L’Amérique reste une démocratie, mais, nous, on ne peut plus dire ça.

    Et quant à la Hongrie, vous voyez, moi j’aime la Hongrie pour d’autres raisons. C’est dans un voyage en Hongrie que j’ai découvert la fin du communisme. Les Hongrois sont un peuple héroïque, c’est le seul pays qui a osé se lever contre la dictature soviétique en 1956 ; ils ont été sauvagement réprimés, et les Russes les ont respectés pour ça. C’est eux qui ont abattu le mur, c’est eux qui ont laissé passer les Allemands de l’est. Et oui, parce que les Hongrois ont des valeurs.

    Journaliste : Les Hongrois sont inquiets.

    Todd : Oui, mais il faut voir les choses correctement. Encore une fois je ne dis pas que Orban est un type sympathique, mais je dis qu’il faut essayer de comprendre ce qu’il se passe et ne pas se raconter que tout est manichéen. J’ai l’impression que l’establishement est complotiste, il croit qu’il y a des complots partout.

    Personne ne veut voir pourquoi Orban est réélu. Je déteste sa campagne sur l’immigration, etc., mais l’une des valeurs fondamentale de la Hongrie, que montre toute son Histoire de 1848 à 1989 en passant par 1956, c’est que les Hongrois sont un peuple patriote, c’est une valeur fondamentale. La Hongrie, c’est peuple tout petit qui survit au cœur de l’Europe centrale, contre vents et marées, et qui n’a pas envie que son territoire soit parcouru de vents incontrôlables. Et j’ai envie de dire que l’existence de la Hongrie en tant que nation est la preuve que nous, nous avons des élites qui ne sont plus patriotes.

    Est-ce que j’irais jusqu’à dire que l’on a des traîtres ? Non, on a simplement des gens qui veulent dépasser la nation, qui ne sont pas très clairs sur le respect des frontières nationales. La russophobie, la “magyaro-phobie” (NdT : phobie de la Hongrie), les gens qui en parlent ne connaissent rien à la Russie, rien à la Hongrie, est ce que ces gens savent qu’il y a une partie de la tradition hongroise qui est calviniste très importante qui explique la dynamique de ce pays, qu’il y a eu 3 cultures.

    En fait, quand on parle de la Russie ou de la Hongrie, on parle de nous, de notre crise à nous, de notre déficit de valeurs spirituelles, de notre déficit de sentiment national. Sans sentiment national, il n’y a pas de projet, on est à la dérive, on devient agressif, on lance des missiles comme des couples qui se jettent des assiettes dans des cuisines, comme des couples qui n’arrivent plus à se parler ; on est dans l’irrationnel et dans l’émotionnel.

    Je recommande à tous la lecture des textes de Lavrov et de Poutine, s’ils veulent lire des choses intelligentes sur la géopolitique. Et je vous garantis que, ce matin, les exposés du Guardian, du Daily Telegraph et du Monde sur ce qui se passait étaient tellement mauvais que j’ai du aller, ce que je n’ai jamais fait, sur le site de RT France, pour comprendre à peu près ce qu’il se passait !

    Journaliste : Et vous pensez avoir mieux compris ?

    Todd : c’était beaucoup plus détaillé et vous aviez toutes les informations qu’il y avait dans les autres plus d’autres.

    Journaliste : Nous n’avons pas eu le temps de parler de la situation en France. Mais vous reviendrez (sur France culture) pour parler de la France et des grèves…

    Todd : Mais je ne vais pas pouvoir dire mon soutien à la grève des cheminots ?

    Journaliste : Eh bien, si, voila, vous l’avez fait !

    Todd : Je peux vous dire ce qu’il va se passer s’ils perdent ?

    Journaliste : Vous avez 30 secondes pour le faire.

    Todd : Je viens de faire récemment une intervention devant une mutuelle sociale agricole. J’ai découvert que la mise en instabilité par l’Europe des prix agricoles, avait provoqué la poussée nationale, Front National constatée dans les milieux agricoles. Et ce puisque flexibilité pour les gens, cela veut dire insécurité, et je vous fais le pari que si l’on brise la SNCF, si l’on brise la CGT, on n’obtiendra aucune amélioration économique mais que le réseau de chemin de fer va devenir l’un des axes de diffusion supplémentaire de l’influence du Front National en France.

    Journaliste : Et Macron ?

    Todd : Ah non, je n’écoute plus du tout ce que dit Macron, il ne m’intéresse plus du tout ! Il est hors.. il répète toujours la même chose.

    Macron fait semblant d’être président : par exemple, il ne contrôle pas la monnaie. Donc aujourd’hui, être Président en France, c’est simplement passer à la télé, si vous voulez. Et puis réduire les petits “privilèges” des petites gens et ne pas toucher aux gens qui ont de gros privilèges. Et donc je n’écoute plus Macron, et je n’écouterai pas son intervention demain.

    Sources : France Culture, 14/04/2018 & https://www.les-crises.fr , 15/04/2018

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Stupidité et irresponsabilité, par Jacques Sapir  (les-crises.fr-14/04/2018)Stupidité ; c’est le mot qui semble le plus approprié pour décrire la frappe par missiles de croisière sur la Syrie à laquelle se sont livrés dans la nuit de vendredi à samedi trois pays, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et – hélas – la France. Cette frappe n’a eu, semble-t-il, que des effets très limités. Le gouvernement syrien et le gouvernement russe n’annoncent aucune victime. Ainsi, “selon des informations préliminaires, aucune victime [n’est à déplorer] au sein de la population civile ou de l’armée syrienne“, a déclaré un porte-parole de l’armée russe. De plus, selon une source officiel russe, un nombre important de missiles, 71 sur 103, auraient été abattus par la DCA syrienne[1]. Il est clair que cette frappe ne changera pas un iota dans la politique de Bachar-el-Assad.

    Une action, dont on ne mesure pas les conséquences, peut-être qualifiée de stupide. Une action dont les conséquences vont à l’opposé des objectifs affichés est certainement stupide. Cette frappe se qualifie comme stupide sur ces deux terrains.

    Stupidité tactique

    Relevons tout d’abord que, dans ses objectifs, cette frappe semble avoir été très limitée. On ne parle que d’un centre « clandestin » d’armes chimiques (ou supposées telles) et de deux lieux de fabrication. Les installations directement militaires, et où se trouvent de nombreux soldats et officiers russes, semblent avoir été soigneusement évitées. Les derniers contacts entre Macron et Vladimir Poutine semblent avoir eu pour but de confirmer aux russes qu’ils ne seraient pas visés. Cela démontre un effet de dissuasion certain de la présence russe face aux Etats-Unis et à leurs alliés. Cet effet sera certainement noté par différents observateurs et par des pays qui sont susceptibles de devenir des cibles de la puissance des Etats-Unis.

    Il faut ensuite revenir sur le chiffre – hypothétique – de 71 missiles abattus sur 103. La défense anti-aérienne russe n’est pas entrée en action, car les troupes russes n’étaient pas susceptibles d’être visées. Ce chiffre est extrêmement élevé, et ce même s’il devait être réduit à une quarantaine de missiles, par rapport aux capacités des systèmes de DCA dont l’armée syrienne est équipée. Ces systèmes sont des armes achetées du temps de l’existence de l’Union soviétique, ou qui en sont largement dérivées. Alors, on peut raisonnablement penser qu’elles ont été modernisées dans le cadre d’accords avec la Russie. Mais, cela reste insuffisant pour expliquer cette forte proportion d’interceptions et de destructions, chose dont l’armée Syrienne n’avait pas été capable jusque là. Il est possible que les troupes russes, qui disposent de systèmes de détection et de désignation de cibles sophistiqués en Syrie, aient transmises des informations à la DCA syrienne lui permettant d’intervenir avec une efficacité étonnante à priori. Cela expliquerait le nombre important d’engins détruits.

    Ces engins, que Donald Trump décrivait dans un twitt comme « beaux et intelligents », et qui sont les lointains descendants des V-1 de l’Allemagne nazie[2], coûtent chers. Un missile britannique de type Storm Shadow est estimé à 800 000£. Si, pour faire exploser sur des cibles 32 missiles on doit en perdre 71, autrement dit si le taux de réussite n’est que de 31%, on s’interroge sur la capacité de pays comme les Etats-Unis et leurs alliés à mener une campagne de désarmement (comme celle menée contre l’Irak en 2003). Pour qu’une telle campagne soit efficace, il faut compter plusieurs centaines de missiles atteignant leurs cibles (de 400 à 1200 suivant la complexité du système de défense du pays). Cela reviendrait à tirer de 1300 à 4000 missiles, dans le cas d’une défense qui n’est clairement pas à la pointe du progrès, soit une dépense de 1,6 milliards de dollars à 4,8 milliards de dollars. On le comprend aisément, l’efficacité supposée de la DCA syrienne remet en question le modèle économique des frappes aériennes, modèle qui celui sur lequel les Etats-Unis vivent depuis la « guerre du Golfe » en 1991. Ils auraient fait par cette frappe, aidés par la Grande-Bretagne et par la France, la démonstration que leur modèle d’action militaire est ainsi périmé. Si ils croyaient rétablir à leur profit une forme de dissuasion, c’est évidemment raté ! Les trois pays ont en réalité affaibli leurs positions sur la question de la Syrie, et c’est une évidente stupidité.

    Stupidité stratégique

    Mais, les conséquences de cette frappe vont naturellement plus loin. Jean-Luc Mélenchon a ainsi twitté : “Les frappes contre la Syrie se font sans preuve, sans mandat de l’ONU et contre elle, sans accord européen et sans vote du Parlement français” (…)”C’est une aventure de revanche nord-américaine, une escalade irresponsable[3]. Et c’est là l’aspect peut-être principal. Une frappe militaire est un acte de guerre. Cet acte doit être encadré par le droit international ou alors cela signifie que la loi du plus fort et la seule valide. Aujourd’hui, les preuves de la réalité d’une attaque chimique et de la responsabilité du régime de Bachar-el-Assad dans cette attaque n’ont pas été fournies. Compte tenu du lourd passif de mensonges et de manipulations des dirigeants des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, nul ne peut être cru sur parole.

    En décidant de commettre cette frappe de manière unilatérale et sans mandat, les dirigeants des trois pays concernés, Etats-Unis, Grande-Bretagne et France ont fait la démonstration du peu de cas qu’ils font du droit international et des Nations-Unies. Cela ne peut que renforcer toute une série de pays dans leur résolution à se doter de l’arme nucléaire afin de se préserver d’actions de cette nature. En d’autres termes, Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron viennent de confirmer que la prolifération nucléaire est, pour certains pays, un choix logique et inévitable. Or, il convient de préciser que outre les puissances nucléaires légales, sont déjà actuellement en possession de l’arme nucléaire Israël (avec de 200 à 250 têtes), l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. Cette frappe va donc conforter non seulement les dirigeants de ces pays dans leurs choix mais aussi persuader d’autres, et l’on pense à l’Iran, à l’Arabie Saoudite, mais aussi à l’Algérie, à la Turquie, et à un certain nombre de pays d’Asie qu’ils doivent imiter les pays « proliférateurs ». Ne pas se rendre compte de cela est bien faire preuve d’une incroyable stupidité stratégique.

    La frappe décidée par Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron ne rendra pas le monde plus sûr ni plus juste. C’est en réalité tout le contraire. Elle accroit les risques d’instabilités internationales et plonge un peu plus le monde dans le chaos. Ce n’est plus simplement de la stupidité stratégique, mais de l’irresponsabilité crasse.

    Cette frappe a été décidée pour des raisons sans doute différentes et divergentes par les trois dirigeants qui en portent la responsabilité. Les Etats-Unis pourraient bien considérer qu’il s’agit d’une « salve d’adieu » et se décider à abandonner le terrain Syrien. La Grande-Bretagne alors suivra. La France, elle, se retrouvera dans une situation plus que délicate, s’étant compromise avec les Etats-Unis, ayant perdu ce qui faisait sa crédibilité et son honneur sur la place internationale, en particulier la défense des principes du droit international et de la souveraineté des Etats. Très clairement, la France est le pays qui a, et de loin, le plus à perdre dans cet affaire. Qu’Emmanuel Macron ne l’ait pas compris est bien la preuve qu’il n’entend rien à la politique étrangère et qu’il se révèle inapte à sa fonction, tout comme l’avait été son prédécesseur, François Hollande.

    [1] https://fr.sputniknews.com/international/201804141035942222-71-missiles-syrie-coalition-largues/?utm_source=https://t.co/tOGn6jizCw&utm_medium=short_url&utm_content=hp85&utm_campaign=URL_shortening

    [2] Voir Werrell K.P., The Evolution of the Cruise Missile, Air University Press, Maxwell Air Force Base, Alabama, 1985.

    [3] http://www.lepoint.fr/politique/syrie-melenchon-denonce-des-frappes-menees-sans-preuve-ni-mandat-de-l-onu-14-04-2018-2210618_20.php

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Jupiter, le grand fauteur de guerre !!!! -par Léon LANDINIApôtre du capitalisme, agent de l’impérialisme, serviteur de l’atlantisme, complice du wahhabisme, tenant de l’extrémisme, ami du sionisme

    JUPITER, LE GRAND FAUTEUR DE  !!!

    Une agression contraire à la charte de l’ONU

     

    par Léon LANDINI,Président du PRCF-Résistant FTP-MOI

    Samedi 14 avril 2018, Emmanuel Macron a joint ses efforts au fascisant Trump et à la réactionnaire May pour agresser un pays souverain engagé depuis plusieurs années dans le combat contre le terrorisme islamiste barbare que Jupiter ose prétendre combattre en France en se présentant en « père de la nation » auprès des victimes des attentats. Arguant de l’existence de « preuves » (peut-on les connaître ??!! ou faut-il attendre des preuves similaires au faux charnier de Timisoara de 1989i, au témoignage falsifié de la fille de l’ambassadeur koweïtien affirmant que les soldats irakiens tuaient des bébésii ou encore à la fiole brandie honteusement par Colin Powell en février 2003 pour expliquer que l’Irak possédait des armes de destruction massiveiii ??!!) selon lesquelles le régime de Damas aurait usé d’armes chimiques dans la Ghouta orientale, le « Président » (en réalité tyran) de la « République » (démantelée de jour en jour) a délibérément violé l’article 2 de la charte des Nations unies – comme le fit en son temps le corrompu Nicolas Sarkozy en transformant la résolution 1973 visant à « protéger les populations civiles » en arme de guerre pour renverser le régime de Muammar Kadhafi et, ainsi, pratiquer une ingérence proscrite par l’ONUiv. Jugeons plutôt :

    « L’Organisation des Nations Unies et ses Membres, dans la poursuite des buts énoncés à l’Article 1, doivent agir conformément aux principes suivants :

    1. L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres. […]

    3. Les Membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.

    4. Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

    7. Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte; toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte à l’application des mesures de coercition prévues au Chapitre VIIv. »vi

    Cela n’a toutefois nullement empêché « Jupiter » de se comporter en sheriff au-dessus des lois internationales, illustrant de nouveau son véritable mépris et son arrogance sans limite vis-à-vis du droit qu’il prétend défendre – plus précisément, notons qu’il appelle au respect de « l’État d’ordre »vii, ce qui en dit long sur sa pensée politique… –, comme il l’avait si bien affirmé à de jeunes (et riches, bien évidemment) étudiants lors de son voyage royal en Inde en mars dernier (le tout bien entendu en anglais pour ce fossoyeur de la langue française) : « Un dernier conseil ? Ne respectez jamais les règles ! »viii.

    Le cynisme, réel visage du macronisme

    Le bombardement de la Syrie qui déshonore la diplomatie française n’est qu’un nouvel (et malheureusement ni dernier ni ultime) épisode de la classique duplicité de l’impérialisme et du vrai visage d’Emmanuel Macron, champion du cynisme qui ose affirmer punir un pays ne respectant pas les résolutions de l’ONU. Nous verrons donc si « Jupiter » bombardera :

    • Les États-Unis, qui ont violé le droit international en 2003 pour envahir l’Irak.

    • Israël, qui ne cesse de violer toute résolution internationale depuis 1967 et de poursuivre la colonisation des territoires palestiniens.

    • L’Arabie Saoudite, qui mène une terrible guerre au Yémen depuis 3 ans qui a débouché sur la mort de plus de 10.000 personnes et une atroce famineix.

    • La Birmanie, où la population rohingya subit une épuration ethniquex.

    • Ou… la France qui a outrepassé le mandat de l’ONU en Libye.

    Mais soyons rassurés, il n’en sera strictement rien, et pour cause :

    • Emmanuel Macron est un fidèle serviteur de l’atlantisme, comme le prouve son passage au sein – au même titre, entre autres, que Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Alain Minc, Alain Juppé, Najat Vallaud-Belkacem, Mathieu Pigasse, Christine Ockrent… – de la French-American Foundation au titre de « Young Leader »xi, titre également détenu par François Hollande ou le grand chambellan Edouard Philippe.

    • Emmanuel Macron est un ami du sionisme, véritable porte-parole du CRIF au point d’affirmer que « l’antisionisme est LA forme réinventée de l’antisémitisme » et de recevoir son « cher Bibi » avec le tapis rouge à l’Élysée en juillet 2017xii. Un Benjamin Netanyahou qui poursuit la colonisation illégale des territoires palestiniens et massacre les résistants et civils palestiniensxiii sans que « Jupiter » ne trouve à redire à ce sujet, et ce malgré le fait qu’Israël refuse d’ailleurs une enquête internationale sur les meurtres commis par Tsahalxiv que Bachar el-Assad avait, lui, acceptée en 2013 pour enquêter sur les armes chimiques. Magnifique amalgame classique soutenu par la fascisante Ligue de défense juive en France, ce qui ne semble pas déranger là encore outre mesure un Macron qui semble ignorer qu’au sein du gouvernement Netanyahou siège Avigdor Lieberman, ministre de la Défense qui déclara en mars 2015 au sujet des Arabes israéliens : « Ceux qui sont de notre côté méritent beaucoup, mais ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache »xv.

    • Emmanuel Macron est un complice du wahhabisme, et par là-même de l’islam le plus rigoriste et conservateur – n’en déplaise au corrompu Sarkozy qui, grassement rémunéré par les pétromonarchies pour des conférences au niveau intellectuel proche du néant depuis qu’il n’est plus « monarque ripoublicain », avait osé affirmer en janvier 2008 que l’Arabie Saoudite pratiquait un islam « modéré »xvi. Un wahhabisme qui a favorisé l’essor du djihadisme dans la lutte contre les régimes laïcs et socialisants – sans même parler bien entendu du communisme – au Proche et Moyen-Orient depuis près de 40 ans et l’intervention soviétique en Afghanistan, comme l’a d’ailleurs si promptement avoué Mohamed Ben Salmane le 22 mars dernier dans une interview donnée au Washington Postxvii. Mais au fait, n’est-ce pas ce même Ben Salmane que Macron a reçu en avril 2018 pour signer un nouveau record de contrats avec un pays qui finance des mosquées en France et détruit le Yémen avec des armes vendues par… la Francexviii ? Et ce, malgré le fait que le nouvel homme fort du régime de Riyad soit visé par une plainte pour « complicité d’actes de torture »xix

    • Emmanuel Macron est un tenant de l’extrémisme, recevant à l’Élysée les partisans de la droite dure du Venezuela dont Antonio Ledezma dont le pedigree n’a rien à envier aux agitateurs de la CIAxx ou dialoguant avec « Yogi Adityanath, le dirigeant de l’Uttar Pradesh, l’État où se situe Bénarès. Ce chef d’une milice hindoue, emprisonné en 2007 pour avoir organisé des émeutes, est poursuivi pour tentative de meurtre, intimidation criminelle et incitation à la haine. »xxi

    • Emmanuel Macron se moque éperdument des droits de l’homme : l’a-t-on entendu une seule fois envisager de bombarder la Birmanie où a lieu, selon ses propres termes, un « génocide »xxii ? L’a-t-on entendu appeler à l’aide la communauté internationale face à la terrible famine frappant le Yémen ? Certainement pas, puisque cela se passe au moment où se trouve au pouvoir en Birmanie la grande « démocrate » Aung San Suu Kyi, tant célébrée par la caste médiatique occidentale pour sa prétendue défense de la démocratie quand elle était dans l’opposition et qui s’est vu retirer le prix Elie Wiesel en mars dernierxxiii, et que son ami Ben Salmane est invité à dîner sous le faste du palais de l’Élysée. Un « génocide » ne mérite probablement pas un bombardement eu égard une prétendue attaque chimique dont on attend encore les preuves…

    • Emmanuel Macron se moque éperdument de la démocratie : il ose ainsi accuser le Venezuela de ne pouvoir organiser une élection présidentielle dans de bonnes conditions mais ne trouve curieusement rien à redire au sujet du score jupitérien d’Abdel Fatah Al-Sissi, le président égyptien élu avec plus de 97% (!) des voix en avril 2018 et reçu en grandes pompes en octobre dernier. Et dire qu’à cette époque « Jupiter », pourtant peu avare en « conseils » et provocations, ne voulait « pas donner de leçon » à un Sissi accusé par des ONG d’avoir créé « la pire crise des droits humains » dans son paysxxiv.

    En Marche vers la Guerre !

    Soi-disant féru de philosophie et cultivé, Emmanuel Macron connaît peut-être ces beaux et instructifs passages dressés par Aristote dans Politiques et qui définit parfaitement ce qu’est le macronisme : « La tyrannie est une monarchie qui n’a pour objet que l’intérêt personnel du monarque ; l’oligarchie n’a pour objet que l’intérêt particulier des riches […] Aucun de ces gouvernements ne songe à l’intérêt général. » ; « Il est aussi dans l’intérêt d’un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu’il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu’il n’ait pas de temps pour la rébellion. » Oui, Jupiter est un tyran, un homme qui bafoue chaque jour toujours davantage les lois les plus élémentaires du droit international et du droit républicain ; en somme, un homme qui conduit le pays En Marche vers la Guerre :

    • Guerre impérialiste au Proche et Moyen-Orient, que ce soit par le soutien à l’Arabie Saoudite, à Israël ou aux États-Unis dans leurs entreprises belliqueuses au Yémen, dans les territoires palestiniens, en Syrie, sans compter le bombardement assumé de la Syrie ou les menaces sans cesse réitérées envers le Venezuela, nouveau cheval de bataille de Jupiter qui prétend alors défendre les droits de l’hommexxv

    • Guerre sociale passant par la destruction du code de travail, du statut des cheminots et plus généralement de la fonction publique, des retraites, des allocations chômage, des salaires, du statut des migrants fuyant chaque jour la guerre impérialiste, l’exploitation capitaliste et les désastres écologiques, de l’Éducation nationale, de la SNCF, des Universités, de la Poste, des EHPAD, des ZAD comme à Notre-Dame-des-Landes, des salariés de Carrefour ou de Holiday Inn… N’en jetez plus, la coupe est pleine !

    • Guerre à la République avec son discours proprement surréaliste au sujet de la laïcité, affirmant ainsi à la Conférence des évêques de France que « le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, et qu’il vous importe à vous comme à moi de le réparer »xxvi ; avec son appui au projet de destruction des départements de la Petite Couronne francilienne et sa volonté de réduire le nombre d’élus locaux, participant ainsi au grand « euro-découpage » auquel il a déjà contribué en tant que membre du gouvernement Valls qui a réduit le nombre de régions sur le modèle des « Euro-Länder » en 2015.

    • Guerre à la démocratie avec la répression tous azimuts envers les syndicalistes fliqués et pourchassés, les militants politiques suspectés et fichés, des militants associatifs arrêtés et jugés pour « délit de solidarité » envers les migrants… Et que dire des projets de loi visant à réduire les pouvoirs du Parlement ou à restreindre le droit de grève !

    • Guerre à la souveraineté populaire en se faisant le chevalier d’une UE contre laquelle « il n’y pas de choix démocratique » comme l’avait si honnêtement affirmé Jean-Claude Juncker au moment de l’arrivée au pouvoir de Syriza en Grècexxvii, une UE qui accélère le processus de décomposition de la République, qui impose une austérité esclavagiste aux travailleurs et citoyens d’Europe, qui saccage les droits sociaux à l’image des Grandes Orientations de Politique Economique (GOPE) à l’origine de la loi El-Khomri et des ordonnances Macron et qui détruit les démocraties comme l’illustre la restriction du droit de grève adoptée récemment en Grècexxviii.

    Emmanuel Macron constitue une grave menace pour la paix mondiale et la paix civile en France. Apôtre du capitalisme, agent de l’impérialisme, serviteur de l’atlantisme, complice du wahhabisme, tenant de l’extrémisme, ami du sionisme, il incarne parfaitement la tyrannie exercée à l’encontre non seulement des travailleurs et citoyens de la France, mais aussi dans le monde en rivalisant – tout en s’entendant de plus en plus sans ambiguïté avec lui – avec le fascisant Trump dans des déclarations provocatrices, arrogantes et belliqueuses, traduisant non une quelconque « pensée complexe » mais davantage une Incompétence notoire, une Inculture crasse et un sens de l’Irresponsabilité rarement atteint pour un chef d’État symbolisant un sinistre « triple I ». Et tout cela en étant entouré d’une cour d’apôtres zélés et aveugles qui pratiquent le culte de la personnalité, à l’image du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner qui revendique la « dimension amoureuse » de son rapport à Emmanuel Macronxxix.

    Cela doit faire méditer longuement toutes celles et tous ceux ayant appelé à voter Macron pour « faire barrage » au faux épouvantail Le Pen en mai 2017 : fort de ses – illusoires – 66% de voix qui, selon ses courtisans et laquais, témoignent de l’adhésion des Français à son programme, Jupiter met en application son œuvre de destruction généralisée avec le soutien de la caste médiatique tenue en laisse par ses amisxxx, plonge la France dans un état de tensions et de fractures atteignant chaque jour de nouveaux records, situation face à laquelle il réplique en envoyant le « triple M » – le mépris, le mensonge et la matraque – aux contestataires ; drôle de façon de vouloir commémorer officiellement le cinquantenaire de Mai 68 !

    GUERRE AUX FAUTEURS DE GUERRE !

    Face au grave danger que représente Emmanuel Macron, il est indispensable d’œuvrer en faveur d’un Front antifasciste, patriotique, populaire et écologique, un F.R.A.P.P.E. à construire avec toutes les forces ouvrières, salariées, progressistes et attachées à la paix qui désirent empêcher un désastre de grande ampleur perpétré par un tyran allié à des forces capitalistes et impérialistes réactionnaires et fascisantes, ne connaissant que la règle de leur volonté absolue. De ce point de vue, la convergence des luttes ne peut et ne doit se résumer à la seule – et déjà vitale ! – échelle nationale où le combat contre la Réaction antisociale, antirépublicaine et antidémocratique doit être amplifié (de ce point de vue, le PRCF ne peut qu’encourager les rassemblements des 19 avril, 1er, 5 et 13 mai prochains), mais doit concerner également l’échelle continentale face à une UE où ne cesse de progresser la fascisationxxxi, une UE-T.A.F.T.A (totalitaire, antidémocratique, fascisante, tyrannique et atlantiste) dont l’urgence absolue est D’EN SORTIR AFIN DE S’EN SORTIR ; et enfin l’échelle internationale, car la lutte contre l’idéologie Capitaliste-Impérialiste-Atlantiste (CIA) est tout simplement le combat contre la régression démocratique, sociale et écologique, nécessitant par conséquent de sortir de l’OTAN et, in fine, du capitalisme.

    Les débats, les avertissements, les mises en garde, tout ceci est utile mais insuffisant. L’heure est venue d’agir, de se réunir, de véritablement faire converger les luttes face au danger de la guerre généralisée envers les services publics et l’outil de production, la guerre envers les salarié(e)s, les fonctionnaires, les chômeurs, les précaires, les étudiant(e)s, les immigré(e)s, les sans-papiers, la guerre envers les fondements de la République, la guerre envers la souveraineté des Etats reconnue par l’ONU depuis 1945. TOUS ENSEMBLE ET EN MÊME TEMPS, DECLARONS LA GUERRE AUX FAUTEURS DE GUERRE !

    Léon Landini  – Président du PRCF – Résistant FTP MOI

    Léon Landini est Président de l’Amicale des anciens FTP-MOI du bataillon Carmagnole-Liberté – Interné de la Résistance – Grand Mutilé de Guerre suite aux tortures endurées lors de mon arrestation – Officier de la Légion d’Honneur – Médaille de la Résistance.

     

    ii Voir le lien suivant : http://www.lepoint.fr/societe/les-faux-bebes-koweitiens-16-08-2012-1696502_23.php Difficile de suspecter Le Point de « complotisme » ou autre « fake news »…

    iii Voir le lien suivant : https://www.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20130308.OBS1260/l-incroyable-histoire-du-mensonge-qui-a-permis-la-guerre-en-irak.html Difficile de suspecter L’Obs de « complotisme » ou autre « fake news »…

    iv Voir le lien suivant : http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/03/25/libye-une-intervention-critiquee-sur-le-fond-et-sur-la-forme_1498572_1496980.html Difficile de suspecter Le Monde de « complotisme » ou autre « fake news »…

    v Signalons que le chapitre VII n’autorise l’emploi de la force qu’en cas d’atteinte « au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée » (article 51). Pour se faire une idée, voir le lien suivant : http://www.un.org/fr/sections/un-charter/chapter-vii/index.html

    vi Pour accéder à la charte en entier, voir le lien suivant : http://www.un.org/fr/charter-united-nations/index.html

    viii Voir le lien suivant : http://www.lefigaro.fr/politique/2018/03/10/01002-20180310ARTFIG00117-emmanuel-macron-a-la-jeunesse-indienne-just-do-it-et-ne-respectez-jamais-les-regles.php Difficile de suspecter Le Figaro de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xii Voir le lien suivant : http://www.france24.com/fr/20170716-macron-netanyahou-antisionisme-antisemitisme-israel-france-veldhiv Difficile de suspecter France 24 de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xiv Voir le lien suivant : https://www.20minutes.fr/monde/2247443-20180401-violences-gaza-israel-refuse-toute-enquete-independante-apres-mort-16-palestiniens Difficile de suspecter 20 Minutes de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xv Voir le lien suivant : http://www.liberation.fr/planete/2015/03/10/avigdor-lieberman-veut-decapiter-a-la-hache-les-arabes-israeliens_1217878 Difficile de suspecter Libération de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xvi Voir le lien suivant : https://www.ouest-france.fr/nicolas-sarkozy-flatteur-avec-les-saoudiens-6897 Difficile de suspecter Ouest-France de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xviii Voir à ce sujet la réponse sidérante de la Ministre des Armées Florence Parly : https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/guerre-yemen-florence-parly-genee-questions-vente-d-armes-a-l-arabie-saoudite.html Difficile de suspecter TF1 de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xxix Voir le lien suivant : http://lelab.europe1.fr/christophe-castaner-revendique-la-dimension-amoureuse-de-son-rapport-a-emmanuel-macron-3450287 Difficile de suspecter Europe 1 de « complotisme » ou autre « fake news »…

    xxx Si les exemples abondent au point qu’on ne sait lequel prendre, relevons tout de même ce moment d’une révérence orgasmique dans Paris Match lors du voyage de Jupiter en Inde : « Même les chèvres s’inclinent sur son passage ». Cf le lien suivant : https://twitter.com/mariannelemag/status/974720955854589957?lang=fr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Tir au pigeon dans le ciel de Damas

    C’est fait. Le gang Washington-Paris-Londres vient de bombarder la . Abdiquant toute pudeur, l’habituel trio expert en coups tordus a expédié ses engins de mort sur un État-membre des Nations Unies. À grand renfort de missiles, un Occident déclinant a joué les durs à distance, se gardant bien d’affronter sur le terrain un adversaire qui lui mettrait une bonne fessée. En attaquant l’appareil militaire syrien, cette coalition étriquée conduite par des pantins vaniteux a cru que sa quincaillerie de luxe lui permettrait de s’imposer. Mais c’était oublier que la donne stratégique change à toute vitesse. En matière militaire, il y a loin de la coupe aux lèvres, surtout lorsque l’objectif à atteindre est fantasmatique. Expérimentée sous la présidence de Bill Clinton, la technique des frappes chirurgicales vient de connaître un nouvel avatar, dont il n’est pas sûr qu’il soit le plus réussi.

    N’en déplaise à des dirigeants auto-satisfaits, cette opération-éclair a brillé par sa nullité, et sa fourberie politique n’a eu d’égale que son inanité militaire. En réalité, le bilan est proche de zéro. Aucun résultat opérationnel, aucun impact psychologique, aucun intérêt politique. Ce fut tout juste une pluie de pétards mouillés sur Damas, un exercice d’entraînement grandeur nature pour la défense anti-aérienne syrienne, un tir au pigeon où le missile occidental, ce joujou prétentieux, a fini par jouer le rôle du pigeon. Les « beaux missiles » de Trump ont fini en morceaux, pitoyables tas de ferraille destinés au futur musée de l’ à Damas. Ce résultat est d’autant plus significatif que la DCA syrienne a combattu seule l’agresseur étranger, sans l’aide de ses alliés, même si l’appui technique russe a sans doute joué un rôle décisif.

    Même désastre sur le plan de la guerre psychologique. On ne s’imaginait quand même pas, à Washington, Londres et Paris, que le peuple syrien serait tétanisé par cette lâche agression. Elle a plutôt produit l’effet inverse, car la couardise de l’adversaire, en général, consolide le moral des troupes. Les premières images en provenance de Damas furent celles d’une population souriante, brandissant fièrement le drapeau national et le portrait du président Bachar Al-Assad. Les trois pieds nickelés de la géopolitique n’impressionnent pas les Syriens. En détruisant les trois quarts des missiles ennemis, la défense anti-aérienne syrienne a résumé à sa façon la réponse de ce peuple courageux à l’agresseur néo-colonial. La DCA de l’armée arabe syrienne est comme la métaphore d’un peuple qui résiste victorieusement, depuis 2011, à une tentative de destruction multiforme.

    Bien entendu, les fauteurs de guerre occidentaux ont fait tourner les rotatives d’une propagande mensongère pour tenter de justifier leur entreprise destructrice. Mais la supercherie a fait long feu. Il s’agissait, dit-on, de punir le régime syrien pour l’emploi de l’arme chimique contre les civils de la Ghouta. Mais où sont les preuves détenues par les trois agresseurs ? On nous répond qu’elles sont accablantes, mais qu’il est impossible de les communiquer, car elles sont « classifiées ». Un enfant de quatre ans comprendrait le stratagème. S’il y a des « preuves », au demeurant, on pourrait les trouver sur place, et c’est pourquoi l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques a accepté l’invitation du gouvernement syrien. Mais le jour même de l’arrivée de ces experts, le trio occidental a bombardé Damas. Inutile de faire un dessin : quand on accuse sans preuves un coupable désigné d’avance, on n’a pas besoin d’enquête.

    En réalité, la politique belliciste d’un Occident en mal d’hégémonie pourrit tout ce qu’elle touche. Elle brandit les droits de l’homme, mais c’est pour soutenir les terroristes. Elle chante les louanges du droit international, mais c’est pour mieux l’anéantir. Elle parle de démocratie, mais elle la viole à domicile tout en déniant aux autres nations le droit à l’autodétermination. Quand Macron annonce qu’il va « punir » le président syrien lors d’une conférence conjointe avec le prince héritier d’Arabie saoudite, il se moque du peuple français. La triplette belliciste USA/France/Grande-Bretagne est comme la grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf. Elle s’imagine qu’elle est le centre du monde alors qu’elle en est l’appendice. Elle est seulement le club de l’oligarchie occidentale, mais elle se prend pour la « communauté internationale ». Et lorsque le monde assiste médusé à une fanfaronnade où le criminel le dispute au grotesque, elle s’imagine qu’elle a remporté une victoire. Cette salve de missiles sur la Syrie ne changera rien au cours des événements. La Ghouta est libérée, et les autres provinces le seront bientôt. La guerre à distance menée par les ennemis de la Syrie est perdue d’avance.

    Bruno Guige

    source: https://www.initiative-communiste.fr

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire