• Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  

    A propos de la honteuse expulsion des députés de LFI de la « marche blanche » (IC.fr-4/04/2018)Le PRCF n’emploierait pas toujours les mêmes mots que Jean-Luc Mélenchon car nous ne savons que trop, nous les communistes, combien cette  République dont nous révérons l’idéal lumineux mais ne voyons que trop la brutale réalité de classe, couvre d’un vernis universaliste son particularisme de classe anti-ouvrier, anti-cheminot, anticommuniste, atlantiste et finalement, antinational et… antirépublicain.

    Mais ne barguignons pas : JLM a raison de fustiger la manière abjecte dont le CRIF et sa milice fascisante, soutenue en réalité par un État français indigne, et en totale contradiction avec les dignes déclarations de la famille Knoll, piétine les valeurs républicaines dans ce pays, exclut de ses défilés des élus ceints de tricolore, encense un État grossièrement colonialiste et raciste devant lequel la France officielle « oublie » d’un seul coup le droit internationale et les résolutions de l’ONU. Oui, Mélenchon a raison de dire que ce grossier « deux poids, deux mesures » alimente à jet continu l’antisémitisme criminel en amalgamant l’appartenance à la religion juive au soutien obligé à une politique assassine, le sionisme expansionniste, comme on vient encore de le voir avec la manière dont viennent d’être froidement assassinés 17 Palestiniens désarmés.

    Et nous le disons d’autant plus fermement que, nous communistes, héritiers de Robespierre et de Jaurès, de Marx et d’Epstein (l’un des chefs de file des FTP-MOI sous l’Occupation) n’en combattrons qu’avec plus de virulence l’antisémitisme cultivé par les frères ennemis de l’extrémisme fasciste et de l’islamisme radical.


    Le jour de la honte

    Jean-Luc MELENCHON

    De crainte que les médiacrates n’aient pas l’idée de vous en informer ni d’organiser des débats sur le sujet, nous donnons à lire ici un texte écrit sur du vécu. On y découvre comment dix députés, ceints de leur écharpe, menacés par une milice braillarde hurlant des slogans homophobes et des « Israël vaincra ! », ont quitté « la marche blanche » sur ordre de la police et sous le regard indifférent des hautes autorités, dont François de Rugy, président de l’Assemblée nationale.
    LGS

    A propos de la honteuse expulsion des députés de LFI de la « marche blanche » (IC.fr-4/04/2018)

     

    La fête de la fédération, célébrée le 17 juillet 1790

    Quelle étrange semaine que celle-ci. Le jeudi 22, j’avais chaussé mes bottes de militant et je rechargeais ma batterie au contact des cheminots qui descendaient de la gare de l’Est. Le pays était à l’unisson. Le fond de l’air était social et le malaise s’épanchait à gros bouillons sur la place publique.

    Un jour plus tard, à Trèbes et Carcassonne, un épisode majeur de la tragédie du terrorisme bousculait de fond en comble le pays. Le même jour encore, un assassinat, déclaré antisémite par la justice, celui d’une vieille dame rescapée des camps nazis, mettait le pays en sidération.

    Pourtant, sitôt close la cérémonie des Invalides à la mémoire du Colonel Beltrame, la marche qui devait exprimer l’unité de la communauté républicaine fut déchirée par un particularisme communautariste arrogant et sans pudeur. Un chef communautaire, nommé Kalifat, ayant fulminé une interdiction de paraître à la marche, contre l’avis même de la famille, le ministre de l’intérieur ayant reproché à la LFI ses « péchés », toute dignité collective du système s’effondra. Dix députés en écharpes furent exfiltrés sur ordre de la police devant une milice braillarde dans l’indifférence des hautes autorités qui passaient devant la scène en détournant les yeux et en se bouchant les oreilles. À trois mètres fusaient pourtant les menaces, la violence et les injures sexistes. Jour de honte. Non pour nous, les élus de « la France insoumise ». Au contraire ! Venus à dix députés sur dix-sept, seuls sous l’outrage communautariste, nous avons honoré notre mandat républicain en répondant à l’appel que nous avions lancé avec tous les autres groupes parlemenatires de l‘Assemblée nationale.

    La honte est pour ceux qui nous ont abandonnés à la vindicte de la milice du CRIF. Les officiels, la police, le cabinet du ministre de l’Intérieur alerté depuis le matin à tous les étages de responsabilité, les hautes autorités morales gorgées de leur importance portant crète haute, bras dessus bras dessous dans la veulerie, laissant le drapeau être foulé aux pieds devant eux. La honte n’est même pas pour « la ligue de défense juive » non plus. Dans cette circonstance, elle défend à sa façon d’extrême droite traditionnelle et violente ce qu’elle défend tous les jours avec l’approbation des « institutions » communautaires juives et la bienveillante complicité des autorités de l’État. Elle avait annoncé son coup de force sur son site. Sur le terrain, elle maîtrisa de bout en bout son action comme si elle était certaine d’obtenir ce qu’elle voulait sans que nul ne s’y oppose : l’expulsion de la LFI et la réintégration dans le cortège des dirigeants du FN. Pourtant, nous étions dix députés en cortège et en écharpe bleu-blanc-rouge. En face, une quarantaine d’énergumènes vociférant des injures sexistes et des menaces sur nous et nos enfants. Mais c’est pourtant à nous qu’a été donné l’ordre de partir.

    Eh, vous autres, les parfumés, les bien notés, les « grandes consciences », les Ponce Pilate drapés dans vos toges de comédie, vous croyez peut-être que c’est là juste un incident de manif qui concerne « les extrêmes » comme vous le cancanez dans vos dîners en ville ? Ce jour-là, vous avez accepté que soient rompues des digues symboliques essentielles. Vous avez accepté que nous soyons mis dans le même sac que l’extrême droite. Vous avez accepté que les écharpes tricolores soient expulsées sur ordre des communautaristes. Vous avez cautionné le raisonnement de Kalifat : pour défendre la France, c’est-à-dire son unité nationale par-delà les confessions, il faut être solidaire de la politique d’un État étranger et des crimes de son gouvernement. Vous avez cautionné qu’une milice obtienne sous les injures, les menaces et les coups l’expulsion d’un groupe de l’Assemblée nationale en écharpe.

    La leçon doit être retenue et comprise au pied de la lettre. La blessure qu’elle a ouverte en moi ne cicatrisera pas de sitôt. Je ne demande pas que les lâches l’admettent. Leur opinion m’indiffère dorénavant davantage encore qu’hier. Je voudrais qu’ils comprennent quels chiens ils ont lâché. Entendez bien : ce flot que vous avez libéré ne fera pas le tri. Pour y échapper, vous serez poussés d’une abjection à l’autre puisque vous avez pris le chemin de la soumission au communautarisme. Bien sûr, j’ai la prudence de ne pas écrire davantage de ce que je pense quant au fond sur le danger qu’est pour la patrie républicaine ce type de communautarisme.

    Mais pour nous, la leçon doit être retenue. Ni écharpe, ni onction du suffrage universel, ni rien, ni personne ne nous protège de rien dans ce pays désormais. La bonne société adore nos paroles de paix et d’unité nationale mais elle nous hait si profondément qu’elle est prête à nous abandonner au premier groupuscule ethnique venu, se réclamant des intérêts d’un État étranger, écharpe tricolore ou pas. Je le dis sans oublier les personnes, les intellectuels, les journalistes et les amis de toutes sortes, de toute religion et de toutes convictions qui n’ont pas accepté cette honte et qui l’ont dit. Je ne parle pas de ceux qui ont attendu deux jours et des rappels à l’honneur pour le faire. Je parle du NPA, du rabbin Fahri, du journaliste Attal, de Gérard Miller, des militants de l’Union des étudiants juifs de France venus nous protéger de coups et de combien d’autres heureusement. Je parle de ceux du tout de suite, ceux qui étaient là non pour faire des phrases mais pour aller eux aussi au bout de leurs convictions. Je parle de Richard Ferrand, adversaire politique et président du Groupe « La République en Marche » mais qui a préféré quitter la marche plutôt que de cautionner par sa présence l’agression contre ses collègues.

    Ce jour-là, cette heure-là, tenant par le bras Danièle Obono et Clémentine Autain accablées d’injures les plus vulgaires, mes collègues du groupe parlementaire confrontés à une violence dont ils n’avaient jamais eu idée, scrutant du regard l’avis des plus vieux militants parmi nous, avec nos pauvres dix camarades de service d’ordre, je refusais de sortir de l’endroit où nous nous tenions, au rendez-vous donné par l’Assemblée nationale, en face du café « Le philosophe ». Je n’acceptais de partir, pour finir, que sur ordre des policiers inquiets pour eux-mêmes. Nous n’avons donc pas quitté la marche. Nous avons reçu l’ordre de la police de la quitter. Ce n’est pas du tout la même chose. La volonté d’une milice était donc plus forte pour ce groupe de la police nationale, d’ailleurs abandonnés par ses chefs, que le devoir de protéger des députés répondant à l’appel de l’Assemblée nationale.

    Nombreux sont ceux qui ont compris comme moi que le pire n’était pas le traitement qui nous était réservé quoiqu’il soit inacceptable. Mais monsieur Kalifat, le CRIF et son bras armé de la LDJ ont proclamé devant le pays une singularité communautaire radicale dont je doute qu’elle soit beaucoup appréciée par la masse du peuple français. Le peuple français, quelle que soit sa religion, ses « racines », et ainsi de suite comme on le dit dans la novlangue obscurantiste de notre temps, n’aime pas le sectarisme communautariste. Et encore moins l’allégeance de principe à un gouvernement étranger et à sa politique quelle qu’elle soit. Kalifat et la LDJ ont fait plus pour l’antisémitisme à cette occasion que des dizaines de basses besognes des vecteurs antisémites. Notre devoir reste entier : y faire échec. Non pour eux, mais pour nous.

    Ce pays est à nous, les républicains. Aucune secte communautaire ne doit y avoir le dernier mot. Quoiqu’en pense le CRIF et Kalifat, les personnes de religion ou de culture juive en France sont des citoyens de la République commune et sont unis par la loi commune à tous les autres Français. Ils ne doivent en être distingués d’aucune façon, sinon par le soin particulier dont on doit les entourer compte tenu des crimes que la superstition, le fanatisme religieux et le racisme leur ont fait endurer sur ce territoire depuis plus de 1 000 ans. La République n’accepte pas que leur soit attribué une mise à part, même par ses propres chefs communautaires : ils n’ont pas d’autre patrie, d’autres députés, d’autre gouvernement ni d’autre drapeau que celui du peuple français tout entier auquel ils participent. Il est interdit de les distinguer des autres personnes et à plus forte raison de les persécuter et molester à raison de leur religion ou de leurs mythes culturels identitaires.

    De cela, il ne faut démordre d’aucune façon. Ceci est l’essence de notre victoire de 1789. L’universalisme a vaincu en France. La France n’est pas une collection d’indigènes. Non parce que l’histoire n’en aurait pas produit mais parce que nous avons décidé qu’il en irait autrement.

    Dans ce moment où je me sens si mortifié par la face hideuse de mon pays que je viens de voir me cracher à la figure et m’insulter, la France des lâches et des violents, je lis pour me consoler de cette grande douleur les mots du dernier livre de Timothy Tackett sur les fêtes qui précédèrent le 14 juillet 1790. Le pays tout entier s’auto-organisait contre la pagaille résultant de l’effondrement de l’ancien régime et des ligues se formaient pour « fédérer » les actions. « Avec le temps, écrit Tackett, il y eut une évolution des motifs et de l’esprit de ces fédérations. L’accent fut mis non seulement sur le maintien de la loi et de l’ordre, mais aussi sur les expressions de fraternité et de dévotion partagée à la Patrie et à la Révolution en général. Des gardes nationaux se regroupèrent à Besançon en novembre, à Valence en janvier, en Anjou et en Bretagne en février. Dans ce dernier cas, ils déclarèrent “que désormais ils n’étaient ni bretons ni angevins, mais Français” ».

    Ici, le mot « Français » désigne l’appartenance commune à la seule « communauté commune » : celle de la loi qui s’applique à tous en pleine liberté. Peut-être ergotera-t-on et moquera-t-on une fois de plus sur mon adhésion à la religion républicaine qui anime ma vie et donne son sens à mon engagement. Chacun va sur le chemin commun avec son paquetage. Le mien en vaut d’autres, non ? Le chemin se fait en cheminant, il n’y a pas de République sans républicain, ni de courage sans courageux comme l’enseigne le geste du colonel Beltrame. En voyant de Rugy, président en papier mâché de l’Assemblée nationale, détourner la tête tandis qu’un de mes jeunes collègues lui lançait un appel du regard, j’ai reçu une rude blessure. Elle ne cicatrisera pas davantage que quelques autres des plus fondamentales qui m’ont construit comme homme et comme citoyen engagé. Je fais la part des choses. de Rugy est un tout petit bonhomme voué au parjure et aux coups bas comme le montre sa trajectoire politique. Mais je n’oublierai pas qui a foulé le drapeau, qui a laissé faire et pourquoi ces gens-là agissaient de cette manière.

    Deux jours plus tard, une armée de tueurs tiraient sur une foule sans défense en Palestine. Les injures et les menaces ne m’empêcheront pas de condamner ce crime, ceux qui l’ont ordonné, ceux qui l’ont commis et ceux qui se taisent.

    Jean-Luc MELENCHON
    (Lundi 2 avril 2018).

    Logo : La fête de la fédération, célébrée le 17 juillet 1790 (Crédits photo : Bibliothèque nationale de France).

    »» https://melenchon.fr/2018/04/02/le-jour-de-la-honte/

    source: https://www.initiative-communiste.fr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Deux ans après la signature de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie visant à stopper la crise migratoire en Méditerranée, les migrants s’entassent toujours sur l’île grecque, sans espoir d’en partir.

    « Samos, c’est une prison ! »-par Thomas JACOBI (la-croix.com  27-03-2018)Des réfugiés irakiens munis de documents de demande d’asile, dans le camp de Samos, en Grèce, en décembre 2017. / Nicola Zolin/Redux/REA

    Île de Samos (Grèce), de notre correspondant

    Dans le local qu’ils partagent avec Médecins sans frontières (MSF), les avocats du Conseil grec pour les réfugiés (CGR) ne décolèrent pas, et le jeune avocat Stavros Papageorgopoulos n’a pas de mots assez durs pour dénoncer l’accord sur les migrants, passé en mars 2016 entre l’Union européenne (UE) et la Turquie, rediscuté hier en Bulgarie. « Ce n’est pas un accord légal, c’est juste une entente ! »

    Nous sommes dans le nord-est de la mer Égée, à Vathy, sur l’île grecque de Samos, en face de la Turquie. Jusqu’en 2016, des migrants arrivaient par dizaines de milliers ici, de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, tentant leur chance pour rejoindre l’Europe au péril de leur vie, depuis la côte turque. Depuis l’accord, ce « flux » s’est « arrêté net », reconnaît l’avocat. Mais « les gens continuent d’arriver. Et sont parqués dans le camp surpeuplé où ils se retrouvent prisonniers puisqu’ils ne peuvent quitter l’île ». Cette restriction, ajoute-t-il, « viole tous les droits : le droit grec, le droit européen, le droit international et surtout le droit de ces gens ». Du coup, le CGR a décidé de contester cette restriction géographique devant le Conseil d’État.

    Cette question est cruciale à Samos. Prévu pour 750 personnes, ce « hot spot » en a accueilli, dans des conditions très difficiles, jusqu’à 2 500. « Actuellement ils sont 1 950 », explique la directrice, Maria-Dimitra Nioutsikou, qui semble insensible à l’odeur pestilentielle qui flotte dans le camp. « Il arrive plus de migrants qu’il n’en part. On a fait une extension à l’extérieur du camp. On a ouvert une école maternelle, il y a des toilettes partout, énumère-t-elle. C’est ce qu’on peut faire de mieux. » Des migrants ne partagent pas cet avis. « Samos, c’est une prison ! » Des femmes syriennes, leurs papiers à la main, apostrophent la directrice : « Quand est-ce qu’on part ? »« Je ne sais pas, répond-elle presque agacée. Je n’ai aucune réponse à leur donner, que puis-je faire ? »

    Pour Konstantinos Psykakos, coordinateur de MSF, cette incertitude est à la base de tous les maux : « Voilà deux ans que, pour empêcher les migrants d’arriver dans le reste de l’Europe, on doit faire un tri selon différents critères. Ce processus est si lent que les personnes sont condamnées à une attente qui dure des mois, des années. » Seul moyen légal pour les migrants de rejoindre le continent, l’obtention d’un document certifiant « une vulnérabilité » : une maladie impossible à soigner sur l’île, une grossesse à risque, un grave problème psychiatrique… « Certains viennent à l’hôpital quatre fois, plus si nécessaire, pour des maladies réelles ou imaginaires, afin d’obtenir ce sésame, explique Anastasia Theodoridou, assistante sociale. Et quand on leur annonce une maladie grave, ils arborent un sourire car ils ont ce papier et savent qu’ils pourront enfin aller sur le continent. C’est terrible, mais je ferais probablement pareil à leur place. »

    Sur place, la situation se dégrade pour tout le monde. « Les habitants qui veulent aider et les autres ont en commun l’usure, la fatigue, poursuit Konstantinos Psykakos. Nous sommes en présence de personnes qui ne se comprennent pas, et on ignore à quel moment le mélange deviendra explosif. »

    Najeb, Syrien de 25 ans converti au christianisme, l’a compris et a déjà pris sa décision. Lui qui se dit « piégé de toute part » va rentrer en Turquie, malgré les risques dus à sa conversion. « Voilà un an et demi que j’attends ici. Ma demande d’asile a été rejetée deux fois. Dans le camp, j’ai été agressé parce que converti. Je l’ai dit à la police qui n’a rien fait. J’ai été au trou. La première fois où je vais en prison, c’est en Europe ! » Il ajoute : « On me dit que la Turquie est un pays sûr, alors que les Turcs eux-mêmes la fuient. Mais au moins, c’est plus grand qu’ici, je pourrai me débrouiller. » Ce qui le chagrine le plus ? Devoir laisser à Samos sa bible en arabe. « Je vais essayer d’éviter les problèmes, en tout cas de les limiter », lâche-il, philosophe.

    Thomas Jacobi 
    www.la-croix.com              
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Les grévistes ont érigé une haie de chariots au niveau des portiques de sécurité pour filtrer les entrées.Les grévistes ont érigé une haie de chariots au niveau des portiques de sécurité pour filtrer les entrées.

    L'appel à la grève a été peu suivi samedi au Carrefour Quimper, qui a ouvert normalement ses portes. La quarantaine de grévistes a néanmoins pu faire entendre ses revendications pécuniaires et les inquiétudes sur les changements à venir dans l'hyper quimpérois.

    Comme dans tous les supermarchés et hypermarchés Carrefour de France, les syndicats (FO, CGT, CFDT) étaient mobilisés samedi à Quimper. Difficile d'ailleurs de les rater aux différentes entrées. Les grévistes distribuaient des tracts, faisaient signer des pétitions et avaient même érigé une haie de chariots au niveau des portiques de sécurité pour filtrer les entrées. Le mot d'ordre de grève générale n'a cependant pas été très suivi parmi le personnel puisque seule une quarantaine de salariés a participé au mouvement, sur les 236 que compte le magasin. L'hypermarché a donc fonctionné normalement. Les manifestants contestaient la suppression annoncée de 5.200 emplois, le projet de passage en location-gérance de plusieurs hypermarchés, ainsi que la baisse de la participation. 57 € étaient prévus au départ, mais ce sera finalement 407 € cette année avec le complément annoncé de 350 €. Cette participation était de 610 € en 2017. « Dire qu'il y a dix ans, c'était près de 1.000 € », lâche un salarié. « S'ils ont lâché 350 €, c'est seulement parce qu'ils ont eu peur de la grève du 31 mars », assure le tract de FO. « 350 € pour les employés, alors que les actionnaires vont se partager 359 M€, peste Patrick Mayeur, délégué CFDT. Cette somme devrait être investie dans le plan social et dans l'entreprise ».
     
    L'automatisation de la station en 2019
     
    Les grévistes ont également évoqué des inquiétudes locales. Comme le manque de personnel. « Nous avons été jusqu'à 300 employés ici, nous sommes désormais 236, explique Michelle Laurent, déléguée CGT. Le manque d'employés est criant, il faut toujours y pallier, appeler des équipes en renfort pour éviter la rupture de produits par exemple. Quatre postes administratifs sont menacés. Avec les magasins qui vont fermer, il y aura des reclassements, donc peu de perspectives d'embauches ». Autre inquiétude soulevée, l'automatisation de la station-service, annoncée pour 2019. « Deux personnes y travaillent actuellement, et en général ce sont des employés qui ont des contraintes médicales qui s'y trouvent », reprend la déléguée.

    Les scanettes à la rentrée

    Et puis il y a l'arrivée des scanettes, ces petits boîtiers mis à la disposition des clients pour enregistrer eux-mêmes les articles, programmée pour la rentrée. « Tout cela aura des incidences sur les emplois et les embauches à Quimper, soupire Patrick Mayeur. Nous sommes vraiment très inquiets pour l'avenir, pour les jeunes, pour les conditions de travail ».   
     
    source:  http://www.letelegramme.fr    
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire