• Un prototype d’éolienne flottante, présenté par Eolis début 2018. Quatre modèles de ce type vont être installés au large de Groix.Un prototype d’éolienne flottante, présenté par Eolis début 2018. Quatre modèles de ce type vont être installés au large de Groix

    Une équipe scientifique brestoise, du projet APPEAL, va prendre la mer le 17 août. Direction Belle Île et Groix, futur lieu d’implantation d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes. Elle étudiera leur potentiel impact sur la faune marine.

    Qu’est-ce que le projet APPEAL ?Il a été créé pour accompagner le projet de ferme éolienne pilote, au large de Groix. Quatre éoliennes flottantes doivent y être installées d’ici 2020. Le projet APPEAL, dirigé par l’Université de Bretagne Occidentale, vise à « construire une approche intégrée à l’échelle de l’écosystème », c’est-à-dire à limiter l’impact environnemental des éoliennes, et à les intégrer du mieux possible dans le milieu marin.

    Pourquoi une campagne à la mer ?Les dernières études sur la faune marine vivant dans la zone retenue pour l’implantation des éoliennes datent des années 60. L’expédition va donc permettre de connaître l’évolution de la faune, de savoir quelles espèces sont présentes.Les scientifiques vont aussi étudier les liens qui existent entre les animaux, et les équilibres alimentaires. Tout cela pour réduire au maximum l’impact des éoliennes sur le milieu marin, et déterminer le tracé du câble sous-marin qui les reliera à la terre ferme. La campagne va se dérouler du 17 au 30 août.

    Où en est le développement de l’éolien flottant en France ?Actuellement, la ferme pilote de Groix et Belle Île est le seul projet d’éolien flottant en France. Mais les attentes sont fortes : les éoliennes flottantes, placées loin des côtes, profitent de vents forts et réguliers. Les 4 éoliennes de Groix et de Belle Île pourraient à elles seules fournir 30 000 foyers en électricité.Du côté des politiques, on se tourne résolument vers l’éolien en mer : lors de sa dernière visite en Bretagne en juin dernier, Emmanuel Macron confirme la création de sept parcs éoliens maritimes, dont celui de Groix et Belle Île.

    Ninnog LOUIS

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Décès de notre ami et camarade, Samir AMIN ! (IC.fr-14/08/18)Nous avons appris hier, 13 août, le décès de notre ami  et camarade Samir AMIN. 

    Immense théoricien du développement inégal, de la nécessaire déconnexion des peuples du tiers monde avec le système prédateur de l’économie mondialiste, il nous laisse une œuvre foisonnante, qui va de livres militants de synthèse comme son dernier livre “Le Bicentenaire de la naissance de Marx” (Delga, 2018)jusqu’à l’analyse la plus novatrice où il complète le marxisme, notamment dans son maître ouvrage “La loi de la valeur mondialisée”.

    MARX s’était en effet proposé de traiter de l’économie capitaliste mondiale dans un volume VI du Capital, qui n’a jamais vu le jour. De ce fait, les marxismes historiques, largement confinés dans l’exégèse des écrits de MARX, ont éliminé de leur programme la réflexion, pourtant indispensable, sur la mondialisation de la loi de la valeur. Samir AMIN a notamment tenté de combler cette lacune et proposé une analyse de la transformation de , dégageant ainsi les fondements théoriques de la polarisation produite par l’expansion mondialisée de la domination du capital.

    On notera, parmi ses ultimes combats, le soutien sous forme d’une longue contribution (et non d’une simple préface) à l’ouvrage de Jean-Pierre Page “CGT : pour que les choses soient dites” (Delga, 2018). 

    Aymeric MONVILLE

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

    Samir Amin raconte Samir Amin

    Entrevue donnée par Samin AMIR en mai 2018 à RFI

     

     

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  • Condamnation de Monsanto : Hulot évoque le "début d'une guerre" contre les pesticides. (dessin de Chaunu)

     

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  • Quatre Soudanais se sont cachés dans un camion pour atteindre l'Angleterre en ferry.Quatre Soudanais se sont cachés dans un camion pour atteindre l'Angleterre en ferry.

    La gendarmerie de Saint-Pol-de-Léon est intervenue dimanche 12 août au port de Roscoff. Quatre Soudanais étaient cachés dans un camion afin d'atteindre l’Angleterre. L’un d’eux, âgé de 17 ans, s’est retrouvé coincé dans le châssis du véhicule.

    Aux environs de 9 h dimanche 12 août, sur le port de Roscoff (Finistère), une conductrice anglaise entend des bruits suspects au niveau de son véhicule alors qu’elle s’apprête à embarquer sur le ferry.

    Elle avertit aussitôt la gendarmerie de Saint-Pol-de-Léon.

    Une fois sur place, les forces de l’ordre découvrent trois personnes cachées à bord du véhicule. L’une d’elle parvient à s’échapper, les deux autres, deux hommes soudanais, sont interpellés.

    Coincé dans le châssis

    Les gendarmes s’aperçoivent ensuite qu’un autre Soudanais est caché sous le camion. Pour ne pas être vu, le jeune homme de 17 ans, en situation irrégulière, s’est dissimulé dans le châssis et n’est pas parvenu à sortir.

    Le camion a dû être soulevé pour lui permettre de s’extirper. Caché depuis la veille, le jeune homme est sérieusement déshydraté et présente des blessures superficielles. Il a été transporté à l’hôpital de Morlaix et sera pris en charge par les services sociaux.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Anaël Chesneaux (debout, à gauche), Mélanie Lortet (assise), et Jessica Saada, devant l’entrée de leur ferme maraîchère La Main au panier, à Kernijeanne-Goz.Anaël Chesneaux (debout, à gauche), Mélanie Lortet (assise), et Jessica Saada, devant l’entrée de leur ferme maraîchère La Main au panier, à Kernijeanne-Goz. 

    À Kernijeanne-Goz, sur la route de Baye à Moëlan-sur-Mer, près de Quimperlé, deux filles s’activent. Ces cultivatrices et mamans travaillent ensemble leurs terres, en agriculture bio. Bienvenue à la Main au panier.

    Depuis 2013, la Main au panier régale les tables de sa clientèle, particuliers ou restaurateurs du pays de Quimperlé.

    Créée par Jessica Saada en février, il y a cinq ans, la ferme cultive les bons produits, ceux qui grandissent en pleine terre, comme le veut la labellisation bio, que la ferme détient depuis ses premiers jours.

    Seule durant les premières années, Jessica a souhaité s’associer : ce sera Anaël Chesneaux, qu’elle a rencontrée lors d’une formation de brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole, en 2010, qui viendra frapper à sa porte.

    « Anaël a fait un contrat de pré-installation, pendant une année, afin de monter le projet ensemble », explique Jessica.

    En février 2018, le groupement agricole d’économie commune est lancé, les deux femmes sont officiellement partenaires et associées.

    60 espèces de légumes

    L’année de pré-installation a été de bon augure. « Ce cycle entier a permis d’augmenter la production. On a plus que doublé les surfaces de production, passant de 900 m² à 2 100 m² en tunnel, et de 1,25 ha à 2,25 ha en plein champ », racontent les maraîchères.

    Avec 60 espèces de légumes à cultiver dans l’année, le travail ne manque pas, quel que soit le temps. Des conditions pas toujours évidentes, que les deux associées balaient en une phrase : « C’est un métier valorisant, vendre ce que l’on produit. Et c’est tellement varié, grâce à tous les légumes différents que l’on cultive. »

    « Vivre de notre travail »

    Ces deux jeunes mamans ont le même objectif : « Vivre de notre travail, et profiter de notre vie de mère. »

    Et elles y arrivent, à la perfection ; Toutes deux sont complémentaires, et travaillent d’arrache-pied durant leur présence à la ferme, aidées par Mélanie Lortet, saisonnière à mi-temps. Jessica et Anaël ont d’ailleurs pour but de la prendre à plein-temps.

    Les associées continuent d’investir, en matériel. En mars, c’est un forage pour l’eau qui a été réalisé.

    « Un sacré investissement, que nous ne regrettons pas. C’est efficace, et l’eau n’est pas traitée. »

    Les légumes de la Main au panier peuvent être trouvés sur le marché de Moëlan, le mardi, au Pouldu, le mercredi, au magasin Court-Circuit, à Clohars, et à la ferme, les mardis et vendredis, de 16 h à 18 h.

    Un panier peut également être commandé chaque mercredi via leur page Facebook La MAIN AU Panier, à prendre le vendredi, à Quimperlé, au bar Chez Chouchou, ou à la ferme.

    source: https://www.ouest-france.fr

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  • Voilà un documentaire sur un sujet trop peu traité par la télévision: la vie au travail , en l'espèce la vie au travail des ouvriers de la réparation navale de Brest. Tébéo, Tébésud et TVR35, les trois TV locales bretonnes qui ont proposé ensemble ce film le jeudi 8 août 2018, ont été bien inspirées.

    Ce film part d’un univers à part, démesuré, avec ses codes, son histoire et même son propre langage. Qu’ils travaillent sur des navires militaires ou civils, chez DCNS ou chez DAMEN, ces hommes ont tous en commun la passion du métier. Ils nous ouvrent les portes de leur univers et nous font découvrir, par leurs témoignages, ce qu’il reste de cette tradition, de cette culture ouvrière.

     

     Film de Frédéric Chignac-France Télévisions, Août 2016

     

    source: http://www.tebeo.bzh

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    Il est un certain nombre de groupes politiques, dont certain se réclament même du communisme comme le PCF, qui refusent encore malgré l’expérience historique des ravages de l’, de se mobiliser pour la sortie de l’. Certains appelent ainsi à la réforme de la Banque Centrale Européenne ou à des réformes de la monnaie unique. Si le PRCF explique depuis sa création en 2004, et dans la continuité du combat de toujours des communistes, que sortir de l’ est un impératif pour permettre de développer des politiques de progrès social, de plus en plus de voix s’élèvent pour faire ce constat. Et pour démontrer qu’une réforme de la BCE ou de l’ est de la poudre aux yeux. En effet, sur le plan opérationnel, il faudrait l’unanimité des états membres de la zone  pour réformer la BCE et l’ et les traités instituant l’ interdisent tout contrôle populaire sur l’outil monétaire. Au delà des communistes Henri Sterdyniak économiste reconnu, membre du collectif des économistes atterrés, livre une analyse détaillée faisant pièce aux dangereuses opérations de communication visant à faire croire qu’il est serait possible de mener des réformes sociales en France, sans sortir de la zone . (Initiative communiste, le 8.08.18)


     

    Aucun domaine en économie ne donne lieu à des théories farfelues plus que celui de la monnaie. Nous en avons une nouvelle preuve avec le projet de monnaie fiscal complémentaire. Huit économistes auraient découvert le Graal : un moyen magique de concilier la relance économique et l’euro, une innovation monétaire qui rendrait inutile le combat politique pour changer les traités européens.

    Aucun domaine en économie ne donne lieu à des théories farfelues plus que celui de la monnaie. Nous en avons une nouvelle preuve avec le projet de monnaie fiscale complémentaire. On en trouve une présentation dans l’article de Thomas Coutrot et Bruno Théret : « Monnaie fiscale complémentaire: sortir des impasses européiste et souverainiste » paru sur Médiapart le 26 juin 2018 et dans une tribune parue le 8 mars 2017 dans Libération  intitulée :  « Sortir de l’austérité sans sortir de l’euro… grâce à la monnaie fiscale complémentaire » signée par  Gaël Giraud, Benjamin LemoineDominique PlihonMarie FareJérôme BlancJean-Michel ServetVincent GayonThomas CoutrotWojtek Kalinowski et Bruno Théret[1].  Ces huit économistes éminents auraient découvert le Graal : un moyen magique de concilier la relance économique et l’euro, une innovation monétaire qui rendrait inutile le combat politique pour changer les traités européens : la monnaie fiscale permettrait « d’imaginer d’autres politiques sans remettre en cause la monnaie commune ».

    Selon ces huit économistes, un pays européen qui souffre d’un déficit de demande, mais qui ne peut pratiquer une politique budgétaire expansionniste en raison des contraintes européennes, pourrait émettre une monnaie fiscale complémentaire. Celle-ci serait constituée de bons du Trésor de faible dénomination (de 5 à 50 euros), de durée limitée mais renouvelable, libellés, selon le pays émetteur, en euro-franc, euro-lire, euro-drachme….Cette monnaie serait créée en réglant sous cette forme une partie des salaires des fonctionnaires, des prestations sociales et des achats publics. La monnaie fiscale ne serait pas convertible, mais, sa parité avec l’euro serait assurée par le fait qu’elle serait acceptée à sa valeur faciale pour le paiement des impôts. Les huit économistes écrivent que ce ne serait pas une « monnaie ayant cours légal », toutefois elle circulerait en tant que « moyen de paiement au niveau national ». Ils ne précisent pas si elle aurait un pouvoir libératoire, si un commerçant ou une banque serait tenu de l’accepter à sa valeur faciale.  On apprend cependant que « la circulation géographiquement limitée de l’euro-franc inciterait à relocaliser la production ». Ce dispositif serait « un outil durable de stabilisation de la zone euro ». Il aurait été expérimenté dans certaines provinces de l’Argentine entre 1984 et 2003.  Selon ces huit économistes, cet instrument permettrait «  de réduire la dette publique et de financer les services publics ». Cette mesure pourrait être mise en œuvre unilatéralement par un pays sans aller à l’encontre des traités européens.

    Soyons clair. Ce projet est farfelu. Cela pour plusieurs raisons. Commençons par a moindre. Il est totalement contraire aux traités européens. Certes, un État a le droit d’émettre des bons du trésor à sa guise, mais ces bons augmentent obligatoirement la dette publique. De même, l’émission de ces bons augmente obligatoirement le déficit public. De sorte que la proposition ne se différencie guère de celle de ne plus respecter le Pacte de Stabilité et le Traité budgétaire. Pourquoi pas ? Un gouvernement peut légitimement décider d’ouvrir ainsi une crise en Europe, mais est-il utile de passer par l’artifice de bons du Trésor qui ne seraient pas comptés dans le déficit ou la dette publiques, contre les principes de la Comptabilité Nationale ? Par ailleurs, l’article 128 du TFUE stipule : « La Banque centrale européenne est seule habilitée à autoriser l'émission de billets de banque en euros dans l'Union. Les billets de banque émis par la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales sont les seuls à avoir cours légal dans l'Union ». Là encore, un pays qui émettrait des billets ayant vocation servir de moyens de paiement, dont la valeur serait garantie en euros, se placerait en dehors des traités.

    Plus fondamentalement, dans un pays moderne, la Banque centrale assure l’homogénéité des moyens des paiements dont le pouvoir libératoire est garanti. Il n’y a pas plusieurs monnaies en circulation, de pouvoirs libératoires différents et non garantis, que les commerçants pourraient refuser ou n’accepter que pour certains produits ou avec une décote. Aussi, une monnaie fiscale qui circulerait à côté de la monnaie légale, garantie par la Banque Centrale, serait un retour en arrière.

    Proposer de s’inspirer des procédés utilisés jadis par des provinces argentines en détresse pour réformer le système monétaire de pays développés est assez surprenant. Pourquoi ne pas demander aux restaurants de reprendre les recettes de bouillon à la rate de bœuf du siège de 1870 ? et à la médecine moderne de s’inspirer des médecins de Molière  ?

    Sur le plan pratique, les auteurs multiplient les contradictions. Sous quelle forme cette monnaie fiscale existerait-elle ? Coutrot et Théret affirment, à la fin de leur texte : « pencher pour l’émission de billets », mais ils écrivent peu avant qu’il s’agira de « bons du trésor au porteur et de petites dénominations ». On voit mal comment ces billets (ou pire ces bons au porteur) pourront être utilisés pour les paiements courants d’autant que les auteurs nous disent : « la non-convertibilité limite le report de ce pouvoir d’achat supplémentaire sur les importations » : les personnes qui recevraient ces euro-francs ne pourraient-il pas acheter de l’essence, du fuel, des fruits espagnols, des chemises chinoises ? Ils devront négocier avec les commerçants pour que ceux-ci acceptent cette monnaie pour tel ou tel produit. Les commerçants devront avoir deux caisses. Quel progrès !

     On voit mal comment ces billets seraient distribués : des agents de la CAF, de la CNAV iront-ils, de maison à maison, verser les prestations sociales et les retraites ?  Les fonctionnaires recevront-ils des enveloppes à la fin du mois ? On voit mal comment ces billets seront concrètement utilisés pour payer les impôts. Faudra-il aller dans les services du Trésor avec une sacoche remplie de billets ? Par ailleurs, souvent, les bénéficiaires de prestations sociales (RSA, minimum vieillesse) ne paient pas d’impôt, de sorte que la garantie de pouvoir les utiliser pour régler leurs impôts ne les concernerait pas.

    Sans voir la contradiction, les auteurs nous disent, à la fois « cette monnaie ne sera pas convertible » et « sa parité avec l’euro sera garantie ». En fait, il faut choisir. Soit, effectivement, le commerçant pourra l’utiliser immédiatement pour régler ses impôts (en particulier la TVA et les cotisations sociales) en apportant ses billets au Trésor et dans ce cas, la parité pourra être assurée (mais l‘euro-franc ne sera pas accumulé et ne servira donc pas à financer l’État). Soit, les bons ne seront remboursables qu’avec un certain délai (2 ans, par exemple) ; ils ne rapporteront pas d’intérêt ; les commerçants les refuseront et la parité sera fictive.

    Coutrot et Théret ne voient pas une autre contradiction. D’un côté, ils estiment que l’émission de la monnaie fiscale permettra de relancer la demande, ce qui implique que les bénéficiaires dépensent rapidement les sommes reçues en euro-franc, donc que l’euro-franc soit liquide. L’État augmenterait son déficit de 1% du PIB en versant 22 milliards de prestations supplémentaires. Les bénéficiaires les dépenseraient immédiatement ; les commerçants utiliseraient ces euro-francs pour payer la TVA. De sorte, que ex post, le déficit public et la dette augmenteraient de 22 milliards qu’il faudrait  bien financer par émission d’obligations en euros. L’effet sur le PIB et les finances publiques serait le même qu’un financement direct en euros. De l’autre, ils estiment que cette monnaie fiscale permettrait de financer les dépenses et les services publics, ce qui implique qu’elle soit épargnée. Mais qui voudrait détenir de grandes quantités d’un actif qui ne rapporterait aucun rendement ? On peut certes imaginer qu’il s’agisse de bons au porteur, remboursable dans deux ans, donc une épargne forcée, mais dans ce cas, l’effet sur l’activité serait nul (voire négatif si les versements en euro-francs remplacent des versements en euros). On ne peut guère imposer cette épargne forcée à des bénéficiaires de prestations sociales, familles, retraités ou chômeurs, qui doivent pouvoir les dépenser immédiatement.

    Certes, il serait souhaitable de (re)constituer un secteur bancaire et financier public, qui pourrait financer des investissements publics et des investissements productifs créateurs d’emplois, s’inscrivant dans la transition écologique. Ceci nécessite qu’il ait la capacité de proposer aux épargnants des dépôts garantis, normalement rémunérés, mais aussi des placements de long terme, leur permettant de participer au développement des activités productives, sans courir le risque des fluctuations financières.  Un combat idéologique devra être mené pour convaincre les citoyens de l’utilité économique et sociale de ce secteur relativement aux placements financiers spéculatifs et risqués. Cela est préférable au projet illusoire d’introduire une pseudo-monnaie fiscale, des bons du trésor, non rémunérés, à pouvoir libératoire ambigu.  

    Pour rendre le projet populaire, les huit économistes proposent, eux, qu’une « fraction des euro-francs crées soient distribués aux PME et aux ménages endettés comme moyen de règlement de leurs dettes privées ».  C’est saugrenu : selon quels critères ferait-on ce cadeau à des agents privés ? La dette publique augmenterait d’autant que diminueraient les dettes privées. Surtout, les agents qui recevraient ces euro-francs les porteraient à leurs banques, qui ne les accepteraient que si elles peuvent immédiatement se les faire rembourser par l’État (car, en période normale, les banques n’ont aucune raison de détenir des bons qui ne rapportent pas d’intérêt), de sorte qu’il ne resterait vite aucun des euro-francs ainsi créés en circulation. 

    Comment expliquer que des économistes éminents, spécialistes des questions monétaires s’associent à un projet aussi mal pensé[2] ?  Faut-il évoquer l’amitié[3] ?  Faut-il évoquer un aveuglement politique : le refus de mettre en cause l’euro (et la construction européenne telle qu’elle est) ? D’ailleurs, Coutrot et Théret écrivent : « La sortie sèche de l’euro n’est pas un objectif politique de gauche ». Ils prônent donc une stratégie illusoire, qui ne tient pas sur le plan technique, qui aurait certes le mérite d’ouvrir une crise en Europe, mais qui ne l’assume pas, en prétendant rester dans le cadre des traités.

     L’euro n’est pas seulement une monnaie unique en Europe. C’est un projet politique des classes dirigeantes. Dans l’état présent des forces politiques et sociales, l’euro est indissociable des traités budgétaires, de l’austérité budgétaire (c’est-à-dire de la pression sur les dépenses publiques et sociales), des réformes structurelles, de la liberté de circulation des capitaux, de la concurrence libre et non faussée.  On ne peut en sortir par une innovation monétaire comme la monnaie fiscale. La seule question qui vaille est donc : un pays, où les forces progressistes seraient au gouvernement, peut-il à lui seul ouvrir une crise en Europe pour faire éclater l’euro tel qu’il est ? ou doit-il attendre  une modification du rapport de force à l’échelle de la zone euro ?  

    Henri Sterdyniak-le 23/07/2018

    source: https://blogs.mediapart.fr/henri-sterdyniak

     

    [1] Ce projet a aussi des partisans en Italie : voir : «Free fiscal money: exiting austerity without breaking up the euro » (Une monnaie fiscale gratuite : comment sortir de l’austérité sans casser l’euro)  de Biagio Bossone, Marco Cattaneo, Luciano Gallino, Enrico Grazzini et Stefano Sylos Labini. Le projet figure même dans le programme du nouveau gouvernement italien sous le nom de mini-Bots (pour Bons Ordinaires du Trésor).

    [2] On notera aussi que le texte signé par ces économistes approuve le projet de « retirer aux banques leur privilège de création de monnaie » qui a donné lieu à une votation en Suisse, bien que certains d’entre eux savent bien que le crédit est indispensable pour anticiper le profit et l’épargne. Sur ce point, voir : Henri Sterdyniak : « Monnaie pleine, la votation du 10 juin 2018 », blog de l'OFCE, juin 2018.

    [3] Beaucoup de ces huit économistes sont liés à l’Institut Veblen, soutenu par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'Homme. On peut penser que ce projet commun, une économie au service de l’homme,  les a fait oublier leur compétence en matière monétaire.

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  • Des membres du collectif Cent pour un toit mobilisés ce matin à Arzano.Des membres du collectif Cent pour un toit mobilisés ce matin à Arzano.

    D’origine géorgienne, Aram est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Depuis la fin de la semaine, son épouse Diana, l’est aussi. Le collectif Cent pour un toit se mobilise actuellement pour les aider.

    D’origine géorgienne, Aram est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Il vit avec sa famille à Arzano. Depuis la fin de semaine dernière, son épouse Diana est elle aussi, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire.

    La famille a, en outre, obligation de se rendre régulièrement à la gendarmerie, avec ses trois enfants de 3, 5 et 8 ans, pour un contrôle.

    L’association Cent pour un toit du pays de Quimperlé se mobilise pour aider et soutenir la famille d’Aram. Ce matin, des membres du collectif ont décidé de manifester devant la mairie d’Arzano.

    La famille d’Aram est arrivée en France en 2012. Aram a vu sa demande d’asile refusée en 2014 puis, en appel, en juin 2016. Depuis la sortie de la famille du dispositif du Cada, centre d’accueil de demandeurs d’asile, le collectif Cent pour un toit est auprès de la famille dont les deux derniers enfants sont nés en France, à Arzano.

    source: https://www.ouest-france.fr

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  • Thomas Guénolé co-dirige l'école de la France insoumise, chargée notamment de la formation des militants du mouvement. A partir de septembre, il arrive à Brest pour enseigner à l'UBO.Thomas Guénolé co-dirige l'école de la France insoumise, chargée notamment de la formation des militants du mouvement. A partir de septembre, il arrive à Brest pour enseigner à l'UBO

    Thomas Guénolé enseignera à l’UBO dès la rentrée prochaine. Il ne fait pas non plus mystère de son entrée en politique imminente, au moins pour les Européennes. Et pour les municipales de 2020 ?

    Malgré les vacances, la question monte dans la classe politique brestoise. Que vient faire Thomas Guénolé à Brest ? Enseigner bien sûr.

    Ce politologue de 35 ans, proche de Jean-Luc Mélenchon, coresponsable de l’École de la France insoumise qui assure à la fois la formation des militants insoumis, va donner des cours à l’UBO à partir de septembre 2018. Une annonce faite sur son compte Twitter le 22 juin. 

    Mais faut-il aussi y voir une approche en vue des prochaines échéances électorales ? Toujours sur son compte Twitter,Thomas Guénolé ne fait pas de mystère de ses intentions immédiates. Il s’y présente en effet comme « candidat aux élections européennes de 2019 ».

    Il figure en effet parmi les 66 noms qui ont validés par une consultation militante au début de l’été. Mais à quelle place sera-t-il effectivement ? Ce qui ne serait pas neutre pour la suite.

    Trois cas de figure

    Dans une première hypothèse, Thomas Guénolé est élu député européen en juin prochain. Il semblerait alors compliqué qu’il endosse, comme certains le pensent, la tête de liste aux municipales de Brest moins d'un an plus tard.

    Dans une seconde hypothèse, s’il n’était pas élu au Parlement européen, pourrait-il devenir la tête de liste aux municipales ? Ce n’est pas impossible, puisque rien n’est encore tranché de ce côté là.

    Mais cela pourrait être interprété comme une remise en cause du travail et des résultats électoraux de Pierre-Yves Cadalen. Alors qu’il est loin d’avoir démérité lors de la législative de Brest centre. On ne peut pas non plus exclure que les deux hommes soient sur la même longueur d’onde.

    Troisième hypothèse, valable en cas d’élection ou non à l’Europe : Thomas Guénolé pourrait figurer sur la liste des insoumis à la municipale de 2020, sans la conduire. Ou lui apporter sa capacité de réflexion en coulisses. Thomas Guénolé est considéré comme un intellectuel de gauche, proche d’Emmanuel Todd. Il vient notamment de publier « Antisocial, la guerre sociale est déclarée » chez Plon.

    Ce scénario, s’il se confirmait, démontrerait une fois de plus que la municipale brestoise aiguise bien des appétits. Au plan national, de nombreuses formations ont repéré Brest comme une ville à conquérir.

    Brest, une vraie cible

    Ce n’est pas un mystère que la République en marche espère bien gagner la mairie, voire la métropole, dans deux ans. L’arrivée d’une pointure comme Thomas Guénolé démontrerait que la France insoumise vise le même résultat, au moins pour la ville.

    Ces deux formations font le pari que le PS, jusque-là force politique dominante dans la ville, ne se sera alors toujours pas relevé de la double déroute de la présidentielle puis des législatives. Et c’est effectivement là que semble se jouer le sort de la prochaine municipale…

    Olivier PAULY

    source: https://www.ouest-france.fr

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  • Les militants estiment que les jeunes démarchés sont « peu informés » sur l'arsenal atomique présent à l'Île Longue.Les militants estiment que les jeunes démarchés sont « peu informés » sur l'arsenal atomique présent à l'Ile Longue

    « Le Bout du Monde, ce n'est pas que la fête et la musique, c'est aussi un arsenal nucléaire ! » Une dizaine de membres du Collectif finistérien pour l'interdiction des armes nucléaires (CIAN) se sont installés devant l'embarcadère du Brestoâ, pour distribuer des tracts aux festivaliers allant au Boudu. Leur objectif: informer les festivaliers sur l'arsenal nucléaire de l'Île Longue. « Il est important que ces jeunes sachent qu'ils se rendent près d'un lieu de stockage d'armes atomiques », déclare Christian Colimard, membre du Mouvement de la paix, qui fait partie du CIAN. Impossible de les rater: les militants ont installé un faux missile aux couleurs de l'arc-en-ciel.

    « On souhaite provoquer un débat de société autour de la dissuasion nucléaire, reprend Roland de Penanros, de l'Université européenne pour la paix. Les jeunes sont en faveur du désarmement, on a donc l'espoir qu'ils se mobilisent. » La loi de programmation nucléaire adoptée cette année prévoit de consacrer 37 milliards d'euros à la dissuasion nucléaire.

    source: https://www.ouest-france.fr

     

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