• À bout, les GM&S de La Souterraine (Creuse) piègent leur usine et détruisent des machines (lamontagne.fr-13/05/2017)

     

    À bout, les GM&S de La Souterraine (Creuse) piègent leur usine et détruisent des machines (lamontagne.fr-13/05/2017)Occupation de GMS par ses salariés.

     
    Les salariés de GM&S haussent le ton. Depuis ce jeudi matin, ils mènent une action coup de poing sur le site de leur usine, basée à La Souterraine. Bien décidés à dénoncer l'échec des négociations de reprise de leur entreprise et de la hausse des commandes auprès de PSA et Renault, ils ont promis de découper une ou plusieurs machines par jour et ont piégé l'usine avec des bouteilles de gaz. 

    Ce jeudi matin, les salariés de GM&S ont passé la vitesse supérieure en terme d'action coup de poing. Opérations escargot sur l'A20 et la RN145, blocages des sites et plate-formes logistiques des constructeurs PSA et Renault à Poissy, au Mans, à Villeroy, à Dompierre-sur-Besbre, manif sur les Champs Élysées, ils avaient multiplié les actions pour se faire entendre.

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    Aujourd'hui, ils sont à bout et comme ils l'ont répété maintes fois, ils n'ont « plus rien à perdre ». A commencer par leur usine, leur travail et les machines et outils qui vont avec. Alors ce jeudi, comme un symbole, ils ont décidé de détruire deux machines qui servent à fabriquer les pièces commandées par PSA et Renault.

     

    Après l'outil d'emboutissage, les salariés se sont réunis dehors pour détruire un îlot robotisé au transporteur.

    Piégé l'usine avec des bonbonnes de gaz

    Il ont aussi « piégé l'usine avec des bonbonnes de gaz et des jerrycans d'essence qui vont être mis dans les fosses, sous les machines », et comptent rester là, jour et nuit.

    « On est chez nous, on connaît excessivement bien les locaux, on a tous entre 25 et 30 ans d'ancienneté donc il ne faudrait pas qu'on essaie de nous envoyer quelqu'un, je pense que ça se terminerait très mal. On va surveiller l'usine, et si nécessaire, on fera ce qu'il faut si rien ne bouge. »

    GM&S destruction d'outil

    A 11 h 30, tous les salariés ou presque étaient réunis dans l'usine autour d'un outil d'emboutissage de carters. « C'est un outil qu'on met sous presse, qui sert à produire les carters de PSA. Ça va être plus que symbolique puisque c'est un outil de production donc il y a un moment où ça va coincer. »

    Une heure plus tard, et plusieurs relais au chalumeau, l'imposant outil d'une dizaine de mètres de long et de 250.000 euros était coupé en deux, rendu inutilisable.

    A l'entrée du site, c'était ensuite au tour d'un îlot robotisé de subir le même sort que l'outil d'emboutissage. Dans le même temps, la direction a pris la décision de bloquer la fabrication des pièces de PSA et de Renault.

    "On va aller plus loin que ce que l'on a franchi depuis des années"

    Yann Augras, représentant syndical du personnel

    « On n'a pas le choix de toute façon parce qu'aujourd'hui, ce qu'on nous annonce et ce qui se profile, c'est la liquidation de l'entreprise. Donc on va aller plus loin que ce que l'on a franchi depuis des années, explique Yann Augras, l'un des représentants du personnel. Petit à petit, il y aura des outils stratégiques à la fois chez PSA et Renault qui vont être découpés puisqu'ils ne veulent pas se mettre autour de la table et que quand ils s'y mettent, ils essaient de gagner du temps. Le temps, clairement, on ne l'a plus aujourd'hui. »

    Des négociations qui n'aboutissent pasLes négociations entre la direction par intérim pendant la période d'observation et les constructeurs qui devaient donner une première direction le 2 mai, n'ont toujours pas avancé.

    « A part l'augmentation du prix des pièces, rien n'a avancé depuis trois, quatre mois, rien de concret n'a été acté, aucune garantie de reprise, aucune chose ferme », ajoute-t-il.

    Le préfet de la Creuse, Philippe Chopin, a informé mercredi les salariés qu'« il souhaitait organiser une réunion avec les constructeurs mardi ou mercredi prochain ».

    Réponse des syndicats : « Là aussi, c'est du foutage de gueule. Faire une réunion en préfecture de Creuse avec tous les élus locaux, les constructeurs, le repreneur, ça ressemble à un enterrement de première classe. Nous, ce que l'on veut, ce sont des réunions sérieuses. Tout de suite. On lui a dit hier, il n'en a encore une fois pas tenu compte. »

    GM&S destruction d'outil Labrousse Augras

    « On va aller jusqu'au bout. » Tous les jours, ils ont l'intention de découper un ou plusieurs outils, « sans avancée de la part des constructeurs » qu'ils espèrent rencontrer « très rapidement pour discuter sérieusement des perspectives du site ». Ce qu'ils veulent n'a pas changé : faire réagir, être entendus, sauver leur travail et leur usine. Encore et toujours.

    Liquidation judiciaire le 23 mai ?

    « On espère que les choses vont bouger dans les prochaines heures, dans les prochains jours, explique Vincent Labrousse, représentant syndical. Ce que l'on a décidé avec les salariés, c'est de se battre jusqu'au bout et c'est ce que l'on va faire. On sent que l'on est dans un processus qui ressemble à une liquidation, ils sont en train de la préparer mais c'est pas encore trop tard. Il est possible de faire autrement. »

    Il reste une grosse semaine avant le 23 mai, date à laquelle sera prononcée ou non la liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Poitiers si aucun repreneur ne s'est clairement manifesté.

    Un repreneur potentiel, GMD, n'a pas bougé d'une ligne sa proposition officieuse, qui n'entend conserver qu'entre 90 et 100 emplois sur les 277, ce qui est très loin de satisfaire les salariés. « On sait que des rencontres ont lieu entre le directeur de transition et GMD, mais on n'en sait pas plus. »

    "Ca ne nous amuse pas, c'est à contre cœur qu'on les détruit, vous voyez le visage des salariés, leur détermination, c'est pour envoyer un message, qu'on se laissera pas crever comme ça"

    Vincent Labrousse, représentant syndical du personnel

    Si pour l'instant rien n'est joué, le silence des constructeurs, qui devaient avoir rendez-vous avec les salariés ce mercredi mais ont annulé, semble, pour les syndicats, annonciateur de mauvaise nouvelle.

    « On devait avoir un comité d'entreprise ce jeudi matin avec Maître Gladel, l'administrateur judiciaire, qui n'a pas eu lieu. Il nous le propose jeudi prochain, à cinq jours de l'audience. Pour nous, c'est du foutage de gueule. On a pris la décision d'agir. » 

    Ces deux premiers outils sont les premiers de 800 autres à passer sous le chalumeau. « Ca ne nous amuse pas, c'est à contre cœur qu'on les détruit, vous voyez le visage des salariés, leur détermination, c'est pour envoyer un message, qu'on se laissera pas crever comme ça. On est là, on ne bouge pas. » 

    A partir de lundi, les salariés promettent de hausser encore le ton. Mardi, à partir de 17 heures, ils ont lancé un appel aux populations de Haute-Vienne, Creuse et Indre pour un rassemblement devant la mairie de La Souterraine. Ils prévoient également de monter à Paris pour d'autres blocages de sites constructeurs et interpeller Emmanuel Macron sur leur situation.

    Julie Ho Hoa

    source: lamontagne.fr

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