• À Quimper (29), les accompagnantes d’élèves handicapés réclament « un vrai statut » (LT.fr-8/04/21-16h13)

    Nathalie (à gauche) a manifesté devant l’Inspection académique du Finistère, ce jeudi 8 avril, à Quimper, à l’appel d’une intersyndicale. Nathalie (à gauche) a manifesté devant l’Inspection académique du Finistère, ce jeudi 8 avril, à Quimper, à l’appel d’une intersyndicale.

    Des travailleuses précaires, à temps partiel, sans véritable parcours de formation, avec des salaires au plus bas. Des accompagnantes d’élèves en situation de handicap ont dénoncé, ce jeudi, à Quimper, l’écart entre la parole et les actes du gouvernement.

    Combien sont-elles dans le Finistère ? Un millier peut-être, présentes dans quasiment tous les établissements : une dizaine au collège public de Rosporden et jusqu’à une cinquantaine dans un groupe scolaire comme la Croix Rouge à Brest.

    Une centaine d’accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) ont dénoncé la précarité de leur statut et des rémunérations « au plancher », ce jeudi 8 avril, devant la direction académique du Finistère, à Quimper.

    La profession a seulement une quinzaine d’années, depuis qu’une loi de 2005 a généralisé l’inclusion des enfants en situation de handicap en milieu scolaire ordinaire. Ils étaient auparavant accueillis systématiquement en IME. À l’école, les AESH accompagnent les enfants et adolescents pour les rendre autonomes dans leurs apprentissages, les aident à manipuler du matériel pédagogique, facilitent leur participation et leurs relations avec les autres élèves et l’équipe enseignante…

    Se faire accepter

    Nathalie exerce dans un collège de Brest depuis onze ans. Elle a connu l’évolution d’une profession qui peine à être reconnue. « Au début c’était compliqué avec les enseignants qui n’étaient pas habitués à avoir un autre adulte dans leur classe. Aujourd’hui, j’échange beaucoup avec les professeurs. Je ne suis pas à l’écart », témoigne-t-elle.

    «Je demandais une formation pour comprendre les pathologies : rien»

    « Cela s’est amélioré, confirme Pascale Picol, une enseignante, secrétaire académique CGT dans le privé. Au départ, l’information ne passait pas. Aujourd’hui, nous demandons qu’elles soient invitées aux réunions, qu’elles soient présentes et nommées sur les photos de classe. Nous ne voulons pas que ces métiers soient invisibilisés. » Ou alors détournés. « Certains chefs d’établissement ont eu tendance à demander aux AESH de faire de la surveillance, du ménage », signifie Pascale Picol.

    Obtenir des formations

    « Je suis arrivée à Quimper pour suivre mon mari. J’ai un BTS comptable. Je suis passée par Pôle Emploi et je suis devenue aide à la vie scolaire dans une école primaire publique. C’était en 2015. J’ai commencé du jour au lendemain à accompagner deux enfants de 7 ans, l’un souffrant de dyspraxie, l’autre de dyslexie. Je n’ai eu aucune formation. Il n’y avait pas d’outil. J’ai fait au mieux avec rien », raconte Sophie. Elle suivra les deux enfants jusqu’à la sortie du collège, multipliant les contrats précaires d’un an puis de trois ans. « Je demandais une formation pour comprendre les pathologies : rien », regrette l’accompagnante.

    Nathalie, quant à elle, se souvient qu’à ses débuts elle a suivi, à son initiative, les assemblées générales d’associations dédiées au handicap pour apprendre plus sur la trisomie, l’autisme. « J’avais demandé une formation à la langue des signes. J’attends toujours », pointe-t-elle. « Nous n’avons ni diplôme, ni statut, ni concours pour travailler avec des enfants qui peuvent souffrir de diverses pathologies », résume Yannick également en poste à Quimper.

    Sortir de la précarité

    L’autre demande récurrente des AESH, c’est la revalorisation salariale. Elles - il s’agit à 93 % de femmes - travaillent toutes à temps partiel, souvent 24 heures par semaine, soit 760 € par mois. « Je suis obligée de faire de la garde d’enfants pour atteindre le SMIC », constate Nathalie, qui déclare toucher 770 € nets au bout de onze ans.

    Le ministère répète que l’inclusion des élèves en situation de handicap est une priorité, « mais sans se donner les moyens », constatent ces professionnelles. Elles revendiquent « un vrai statut de fonctionnaire et plus de considération ».

    Ronan Larvor

    source: https://www.letelegramme.fr/
    « Manifestation des professionnels du spectacle devant Pôle Emploi ce vendredi, à Quimper (LT.fr-8/04/21-17h59)Carhaix (29). Matthieu Guillemot, militant NPA convoqué à la gendarmerie : intimidation ou coïncidence ? (OF.fr-9/04/21-11h51) »
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