• C’est la croix et la bannière, pour quelqu’un qui n'est pas spécialiste, d'essayer de démêler les fils de ce qui s’est passé avec la loi dite Molac sur les langues régionales, la saisine et la décision du Conseil Constitutionnel. Je ne suis pas légiste, j’ai beaucoup de mal à lire les textes de loi. Mais, justement, pour le vulgum pecus que je tiens à rester, essayons d'abord de voir ce que disait cette loi Molac — et, pour l'instant, ne parlons que de cette loi, et pas de Paul Molac lui-même, de son itinéraire politique et de ses engagements (ce sera le sujet d'une autre chronique).
     
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    La loi avait trois facettes.La première, je l'appellerais la facette patrimoniale (articles 1 et 2). Le fait de reconnaître les langues régionales comme appartenant au patrimoine national, ce qui donne aussi accès à des financements pour sauvegarder tel ou tel document lié à ces langues. Bon, là encore, il y aurait beaucoup à dire sur les enjeux et la notion de patrimoine immatériel, et sur la notion même de protection. Mais laissons ce point, du moins ici, parce qu’il n’a pas soulevé de difficulté, et donc, ce n’est pas notre sujet aujourd’hui.
     
    Les articles 3 à 7 sont le corps du projet et peuvent se résumer à trois points essentiels en essayant de rester le plus factuel possible (sans prendre en compte, pour cette chronique, des aspects idéologiques, majeurs).D’abord, l'obligation faite aux collectivités (communes pour les écoles, départements pour les collèges, régions pour les lycées) de proposer partout la possibilité d'un enseignement bilingue (il ne s'agit évidemment pas d’une obligation). Ensuite, l'obligation faite aux communes dans lesquelles il n’y a pas d'enseignement bilingue de financer la scolarité d'enfants qui, voulant suivre cet enseignement, seraient obligés d'aller dans une autre commune. Enfin, la reconnaissance de l'enseignement immersif comme forme d'enseignement à l'intérieur de l'Éducation nationale. — Ces points-là ont été censurés par le Conseil constitutionnel.
     
    Les derniers articles de la loi Molac portaient, quant à eux, sur l'extension de la signalétique bilingue publique et la reconnaissance des signes diacritiques (inexistants dans l'orthographe française).
     
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    Le Conseil constitutionnel a censuré le tilde du prénom Fañch, au motif que le tilde n'existe pas en orthographe française et que le français est la langue de la République (notion qui, là encore, mérite d'être explicitée — mais pas maintenant). Je dois reconnaître que, sur ça, les attendus de la loi Molac constatent l'évidence : pourquoi n'aurions-nous pas le tilde si nous avons un ministre qui s'appelle Nuñez (avec tilde) ? — Autre est la question de savoir d’où vient ce tilde en breton et ce qu'il signifie vraiment, et une chronique sur l'élaboration de l'orthographe bretonne serait intéressante. Ici, en l'occurrence, une famille voulait que leur enfant, Fañch (ce qui veut dire François et se prononce Fanch) s'appelle Fañch et pas Fanch... Bon. Mais le fait est là : je ne comprends pas la décision — sans appel, par définition — de notre instance suprême.
     
    Mais tout est aberrant dans cette loi et dans la décision du Conseil constitutionnel.— Aberrant d'abord parce que cette loi a été adoptée en première lecture, et que le député Molac est un député macroniste (installé dans sa circonscription par Jean-Yves Le Drian lui-même, contre le candidat de son propre parti à l’époque, le parti socialiste) : sa loi a donc été adoptée par la majorité. Mais la plupart des députés qui ont déposé un recours sont, eux aussi, macronistes. Et ce recours concernait d'abord l'obligation faite aux communes dans lesquelles il n’y a pas d'enseignement bilingue de financer la scolarité d'élèves qui devraient aller dans une autre commune pour le suivre.
     
    J’ai appris qu’il existait déjà un article de loi dans le Code de l'Éducation nationale qui prévoyait un partage des frais de scolarité entre les communes si, pour telle ou telle raison (ces raisons sont spécifiées dans l’article) un enfant d’une commune X suit sa scolarité dans la commune Y. — La question est que, d'écoles bilingues, par exemple en Bretagne, il n’y en a, pour l’instant, relativement, que très peu, et que, donc, ces cas de financement, d'exceptionnels qu’ils sont aujourd’hui, pourraient devenir réguliers, au point de poser des problèmes inextricables à des communes qui, déjà, n'ont qu'un budget limité. Bref, sur le papier, ça paraît très bien de généraliser l'offre de l’enseignement. Dans la réalité, dans la façon dont c’est proposé, c'est une usine à gaz.
     
    Quand on regarde les chiffres officiels, on voit qu’en 2020, au Capes de breton, il y avait 11 candidats inscrits, et deux postes à pourvoir. Quatre étudiants ont passé le concours sur les 11 ( et d'après ce que je comprends, la moyenne des deux admis est inférieure à 10/20). Pour les professeurs des écoles, il y a une augmentation des postes offerts considérable... Des 30 postes qui étaient offerts en 2019, on passe à 43 en 2020. Et cette augmentation reflète en pourcentage l’augmentation du nombre de postes en général : on passe de 138 à 187... Mais la question n’est pas seulement celle des moyens, même si cette question est, de fait, fondamentale — et que, de l'argent, on en dépense des dizaines et des dizaines de millions d'euros (là encore, sujet d'une autre chronique, sur l'argent spécifiquement dépensé pour les «langues de Bretagne »). Elle est dans la demande. En Bretagne, le pourcentage d'élèves qui reçoivent un enseignement bilingue est infime. Et ce n’est pas seulement parce qu’il y a peu de postes. Ou plutôt, il y a peu de postes pour une autre raison : il n’y a pas de demande (même s'il arrive que, pour telle ou telle raison, l'Inspection refuse un poste demandé — et ces cas sont tout de suite montés en épingle par tout le monde, militants et presse régionale) . Et, depuis 40 ans, Diwan n’a jamais dépassé les 4000 élèves. Il y a 9500 élèves dans l'enseignement bilingue public, et 5500 dans l’enseignement bilingue catholique. Bref, à l'échelle de la Région (avec quatre ou cinq départements), il n’y a quasiment personne, sachant que, sur l'ensemble des cinq départements, il y a 870.000 élèves en tout. Nous parlons de moins de 0,5 % des élèves. Or, quand on parle d'éducation en Bretagne, dans 99% des cas, dans la presse, régionale ou nationale, on ne parle que de l'enseignement de la langue bretonne. Comme si les problèmes de l'Education nationale, en Bretagne comme ailleurs, n'étaient que ceux-là. Et il s'agit de changer les règles de l'Education nationale au nom de 0, 5 % des élèves.
    Je le répète : contrairement à ce que disent les « militants de la langue », la demande d'enseignement du breton en Bretagne est très faible. Ce que les parents, en Bretagne comme partout, demandent, ce sont des classes avec moins d’élèves, avec des professeurs, en général, mieux soutenus (pour ne pas dire mieux formés), ils demandent des écoles près de chez eux. L'essentiel est là, et l'une des raisons principales qui font que des parents choisissent les classes qui proposent des langues régionales, c'est justement qu'elles comptent moins d'élèves et que, donc, les conditions d'enseignement y sont meilleures.
     
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    Là encore, il est très rassurant de ne pas voir les chiffres officiels (de l'Office du breton lui-même, office qui n’est pas, dirons-nous, anti-nationaliste). Il est très rassurant de faire ce que fait toute la presse, de crier au refus de l'enseignement des langues régionales, au refus de leur reconnaissance, à l'oppression jacobine et, comme on dit en breton, me oar-me (j’en passe et des meilleures), et de se répandre en litanies sur les langues régionales qui sont nos richesses, nos racines, et qu'on est pour leur enseignement. — Le slogan des nationalistes bretons a été très longtemps « Hep brezhoneg, Breizh ebet » (sans langue bretonne, pas de Bretagne). C'était beau, mais c'était faux dès le départ (ça signifiait d'abord que la Haute-Bretagne devait parler breton), et c’est encore plus faux aujourd’hui. Non seulement on peut se passer du breton en Bretagne, mais 90 à 95 % de la population de Basse-Bretagne s’en passe et ne s'en rend compte que par les campagnes de presse tapageuses qui font l'éloge de l'enseignement et, très souvent, ramènent les problèmes de l'enseignement des langues, voire de l'enseignement en général, qu’au seul enseignement de la langue régionale. C’est rassurant de faire ça, parce qu’on se place, comme d’habitude, dans une attitude victimaire qu’on a raison d'avoir raison. — Mais quand on regarde la réalité, c’est différent. Non seulement il n’y a pas 20.000 élèves qui apprennent le breton en Bretagne (et qui l'apprennent, pour la plupart, comme une langue étrangère), mais il n’y a pas 7000 adultes qui prennent des cours du soir (une fois ou deux fois par semaine) et pas 400 adultes qui font des cours de formation immersive, de six ou de trois mois — période après laquelle, le plus souvent, ils ont un travail lié à la langue bretonne (et je vous laisse à penser quel est leur niveau de breton, alors qu’ils sont considérés comme « brittophones »).
     
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    Se pose, de fait, le problème de l'enseignement immersif, pas pour les cours pour adultes, mais pour les enfants. Là encore, je vois deux questions. La première est d'ordre général. — L'enseignement de Diwan, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, est la réplique inverse de l'enseignement pratiqué par les « hussards noirs de la République » : là où, entre 1880 et 1960, l'école ne devait parler que le français, les enfants des écoles Diwan ne doivent entendre que le breton. Les enfants apprenaient le français en trois mois, plus ou moins (souvent dans la violence — mais le système éducatif, dans le monde entier, laïc ou confessionnel était violent et, souvent, assassin). Les enfants qui apprennent le breton et n'entendent que le breton à l’école, n'entendent le plus souvent qu’un breton normalisé, avec l'accent français, et, au bout du compte, même s’ils sont capables de le parler, ne parlent pas : ils préfèrent passer au français dès qu'il s'agit de quelque chose de sérieux ou de réellement personnel. Et puis, il y a une autre question : les enfants des écoles Diwan ne doivent entendre que du breton, même de la part des personnels administratifs, ou du personnel des cantines. Or, non seulement Diwan a de plus en plus de mal à trouver des personnes qui parlent breton (ce qui est un signe d'évolution sociologique majeur et a été le cas, tout récemment, à Guingamp), mais l'intégration de Diwan aurait, de fait, comme le disait Blanquer, « diwanisé » l'Education nationale, puisqu'elle aurait introduit, de facto, une préférence régionale, voire ethnique (?), dans l'attribution des postes. Bref, il y avait là une impossibilité constitutionnelle majeure.
     
    Or, au lieu de censurer simplement cette disposition de l’intégration, le Conseil constitutionnel, sans guère d’attendus, déclare que, ce qui n’est pas constitutionnel, c’est, en soi, l'enseignement par immersion. Ça, n’est-ce pas, si c’est le cas (et c’est le cas, puisque ses décisions sont sans appel), il fallait se réveiller il y a quarante-cinq ans pour le dire. Parce que, en Bretagne, en tout cas, ça fait plus de quarante-cinq ans qu’il y a des écoles par immersion. Et ça signifie donc que la décision des « Sages » est tout sauf sage, pour ne pas dire qu'elle est incompréhensible. Diwan, on peut l’admettre, ne peut pas être intégré à l'Education nationale pour les raisons que j’ai dites (pas pour son enseignement en tant que tel), mais de là à interdire purement et simplement cet enseignement, il y a un abîme — abîme que le Conseil a franchi, j'allais dire d'un trait de plume.
     
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    Cette censure a surpris tout le monde, — y compris, je pense, le gouvernement. Une commission a été créée sur le champ pour sortir de l’impasse, et j'apprends que cette commission sera dirigée par deux députés, dont l’un est le nommé Kerlogot. Ce Kerlogot avait, dans une vie antérieure, en conseil municipal de Guingamp, appelé à condamner la présence de Françoise Morvan pour faire une conférence dans un centre d’art (il parlait de sa "présence inopportune", sic), et c’est lui qui, lors de la conférence, avait mené la horde de militants armés de panneaux qui avaient tenté d'interrompre sa prise de parole à propos, d’ailleurs, non pas de politique, mais d'Armand Robin. Eux, ces manifestants, ils appelaient à promouvoir un collaborateur des nazis, Polig Monjarret (créateur, il faut le souligner, du Festival Interceltique de Lorient — autre sujet de chronique)... J’en avais parlé sur le moment, vous avez le lien. Le dossier est entre de bonnes mains, et je ne doute pas que l'État trouvera une solution.
     
    La solution, ce Kerlogot la trouvera, et il sera soutenu par une grande partie de l'Assemblée, toutes tendances confondues, puisque, comme je le dis et le redis, la promotion des "identités" permet le consensus, et qu'elle est donc là pour ça : pour qu'il n'y ait pas de débat sur l'essentiel. Parce que, là encore, tout est faussé : on parle, en Bretagne, de même pas 20.000 élèves sur 870000 ; on ne parle pas de l'argent dépensé (et il y en aura de plus en plus — alors que tant de postes budgétaires vitaux sont rognés, voire supprimés). Et tout le monde fait comme si ces malheureux élèves se trouvaient en charge du salut de la langue.
     
    C'est bien cela, "le monde comme si"... On fait comme si, et certains, très rares, en profitent. Mais nous, avec les moyens de que nous avons, si les petits cochons ne nous mangent pas, nous continuerons à parler du monde comme il est.
     
     
    André MARKOWICZ
     
     
     
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    (*) André Markowicz, né le 29 septembre 1960 à Prague (Tchécoslovaquie, aujourd'hui République tchèque), est un traducteur et poète français

     Il vit lors de son enfance à Leningrad (Saint-Pétersbourg), chez sa grand-mère russe. À l'âge de seize ans, il rencontre le traducteur Efim Etkind, qui devient son « maître ». Il lui fait traduire Pouchkine et lui apprend « les lois de la métrique, russe, et française ». Étudiant, il collabore avec le poète Eugène Guillevic pour la traduction du poète futuriste russe Ilia Zdanévitch.

    En 1964, il part vivre en France et s'initie à la traduction vers 1977. Depuis 1981, il publie plus d’une centaine de volumes de traductions, d’ouvrages de prose, de poésie et de théâtre. Il participe à plus d’une centaine de mises en scène de ses traductions, en France, au Québec, en Belgique ou en Suisse8. Il traduit le théâtre complet d'Anton Tchekhov en compagnie de Françoise Morvan qu'il rencontre en 1985 et avec qui il vit depuis.

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  • Inès Léraud, journaliste, a co-écrit la bande dessinée « Algues vertes, l’histoire interdite ».Inès Léraud, journaliste, a co-écrit la bande dessinée « Algues vertes, l’histoire interdite ».

    Une société de production parisienne, 2.4.7. Films, va adapter sur grand écran la bande dessinée d’Inès Léraud et Pierre Van Hove. Le film retracera l’enquête menée par la journaliste ainsi que sa vie et « son parcours d’enquêtrice ».

    La bande dessinée de la journaliste Inès Léraud et de Pierre Van Hove Algues vertes, l’histoire interdite va être adaptée au cinéma. L’information a été donnée par le site spécialisé Le film français ce 5 mai.

    À Ouest-France la société de production parisienne 2.4.7. Films confirme avoir racheté les droits de la bande dessinée. « Le projet va être écrit et réalisé par Pierre Jolivet et coécrit avec Inès Léraud [la journaliste qui a écrit la BD, N.D.L.R.] », annonce le producteur Xavier Rigault, cogérant de 2.4.7. Films. Le film prendra la forme d’« une fiction inspirée du réel », affirme le producteur. « C’est une adaptation de la bande dessinée mais aussi de la vie d’Inès Léraud et de son parcours d’enquêtrice. »

    Lire aussi : L’agrobusiness, le champ de bataille d’Inès Léraud

    Une enquête illustrée

    L’ouvrage est une enquête illustrée sur les causes des marées vertes qui touchent plusieurs baies bretonnes. Le producteur Xavier Rigault assume s’intéresser à un sujet qui provoque le débat dans la région : « C’est aussi le rôle du cinéma d’être inscrit dans son temps et d’être le reflet de la société. » 

    Publié en juin 2019 aux éditions Delcourt, l’ouvrage est un succès d’édition qui s’est vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires. Le film est actuellement en état d’écriture et la société de production annonce qu’il est « trop tôt » pour définir une date de sortie.

    Tanguy HOMERY

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • La  journaliste Morgane Large (de dos) devant des centaines de personnes réunies à Rostrenen (Côtes d'Armor) pour la soutenir.La journaliste Morgane Large (de dos) devant des centaines de personnes réunies à Rostrenen (Côtes d'Armor) pour la soutenir

    Forte mobilisation à Rostrenen, dans les Côtes-d'Armor, ce mardi midi, où est basée Radio Kreiz Breizh, pour laquelle travaille Morgan Large. Cette journaliste, qui enquête notamment sur l'agro-industrie en Centre Bretagne, a été victime de plusieurs actes de malveillance.

    12h, début du rassemblement. A cette heure-ci, Morgan Large prend l'antenne sur Radio Kreiz Breizh (RKB) en temps normal. Ce mardi, la journaliste est en grève, comme ses collègues des radios associatives bretonnes. Micro en main, elle s'occupe du tour de parole, au milieu de plusieurs centaines de personnes. "C'est enthousiasmant. Après, j'espère que ça va me porter jusqu'à loin, et longtemps ... parce que je ne me sens pas très protégée en vérité", admet-elle. Une roue de sa voiture a été déboulonnée la semaine dernière. En décembre dernier, elle avait déjà subi une première intrusion à son domicile. 

    Aujourd'hui, Morgan Large, dont plusieurs membres de sa famille sont agriculteurs, ne cache pas que la période est difficile. "Je me sens protégée par le soutien de tous ces gens-là. Mais après on se retrouve seule chez soi. Je suis beaucoup sur les routes. J'imagine plein de trucs. On sombre vite dans la paranoïa, bien que j'essaye de m'en préserver."

    Je n'ai pas du tout l'intention de déménager

    "Comment je vais retourner au travail ? Est-ce que je vais pouvoir continuer à travailler ? Est-ce que je vais devoir déménager ? Moi je n'ai pas du tout l'intention de le faire", prévient la journaliste. Pour elle, le début des ennuis remonte à l'automne dernier, après la diffusion sur France 5 du documentaire "Bretagne, une terre sacrifiée", dans lequel elle témoigne. "Je suis devenue une cible parce qu'on m'a désignée comme telle. Mon visage est apparu sur le compte Twitter de la FRSEA Bretagne (ndlr : section régionale du syndicat FNSEA) après cette diffusion", rappelle-t-elle.

    Alan Kloareg, le président de Radio Kreiz Breizh, veut insister sur la gravité de ces actes d'intimidations : "Par cette attaque-là, c'est tout le journalisme qui est attaqué. Les médias ne peuvent travailler qu'avec des journalistes qui font leur travail sereinement." 

    Des élus bretons se sont déplacés à Rostrenen. C'est le cas de la maire écologiste d'Auray, Claire Masson : "C'est dramatique qu'en Bretagne on en soit là. Ce n'est pas contre les agriculteurs qu'on en a, c'est contre le système agricole, les grosses coopératives et les gros groupements." L'enquête de gendarmerie se poursuit pour tenter de retrouver les auteurs du déboulonnage d'une roue de la voiture de Morgan Large. 

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  • Morgan Large a pris la parole lors du rassemblement de soutien ce mardi 6 avril à Rostrenen.Morgan Large a pris la parole lors du rassemblement de soutien ce mardi 6 avril à Rostrenen.

    Ce mardi 6 avril 2021, à Rostrenen (Côtes-d’Armor), un rassemblement de soutien à Morgan Large, journaliste à RKB, ainsi qu’à une consœur allemande, agressée à Glomel, s’est tenu ce midi. Ces deux journalistes enquêtent sur les pratiques de la filière agroalimentaire bretonne.

    Morgan Large, journaliste à la radio RKB, basée à Rostrenen et qui enquête sur la filière agroalimentaire en Bretagne, aurait été la cible « d’un acte de malveillance grave », comme le dénonçait Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué le 2 avril 2021.

    Les journalistes de Radio Breizh font grève ce mardi 6 avril et appelaient à un rassemblement de soutien aux deux journalistes et pour la liberté d’informer, à Rostrenen, place du marché, à midi.

    Plus de 800 personnes ont pris part au rassemblement de soutien à Morgan Large ce mardi 6 avril 2021. 

    Le rassemblement a duré une heure et a réuni près de 850 personnes selon les gendarmes. Serge Le Quéau, pour le syndicat Solidaires, Sylvain Ernault, au nom du SNJ (Syndicat national des journalistes), notamment, ont pris la parole pour exprimer leur solidarité à l’égard de Morgan Large dont l’intervention a clos le rassemblement.

    Acte de malveillance

    D’après RSF, « elle était sur le point de prendre le volant », le 31 mars, « quand soudain, elle s’est rendu compte que les boulons fixant une des roues arrière de son véhicule avaient disparu. Cet acte de malveillance n’est pas le premier. Depuis qu’elle enquête sur les subventions accordées à l’agro-industrie en Bretagne, elle et son média ont fait l’objet de pressions et d’actes d’intimidation à plusieurs reprises ». 

    Une journaliste allemande aurait elle été « insultée, bousculée et suivie chez elle par un agriculteur » à Glomel.

     

    source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/rostrenen-22110/rostrenen-pres-d-un-millier-de-personnes-rassemblees-en-soutien-a-la-journaliste-morgan-large-3a455cee-96c0-11eb-ba63-dd87e37c9e97

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  • Plus de 500 personnes se sont réunies à Rostrenen ce mardi 6 avril pour soutenir Morgan Large. Plus de 500 personnes se sont réunies à Rostrenen ce mardi 6 avril pour soutenir Morgan Large. 

    Plus de 500 personnes se sont réunies ce mardi 6 avril à Rostrenen (Côtes d’Armor) en soutien à Morgan Large, journaliste en Centre Bretagne. Spécialiste des enquêtes sur l’agroalimentaire, elle est victime d’intimidations et d’actes de malveillance. 

    Nous avons besoin d’une réponse forte des politiques pour rappeler à la raison les grands groupes. La vérité aujourd’hui, c’est que tout le monde a peur d’enquêter. Subir des attaques graves chez soi, c’est inadmissible”, affirme au micro, Morgan Large. “Mon métier est de parler à tous les gens. Le jour où je ne le pourrai plus, je ne ferai plus mon métier”, ajoute-t-elle, très émue.

    Des centaines de personnes se sont rassemblées pour soutenir la journaliste et pour défendre la liberté d’informer.En Bretagne, comme en Amazonie, bientôt des écologistes assassinées”, peut-on lire parmi les pancartes. Le maire de Rostrenen, Guillaume Robic et les membres du Syndicat National des Journalistes (SNJ), ont exprimé leur indignation à tour de rôle. 

    Les roues de sa voiture déboulonnées 

    Morgan Large exerce son métier en Centre Bretagne depuis près de 30 ans. Elle travaille essentiellement à Radio Kreiz Breizh, mais est aussi journaliste indépendante. En novembre dernier, elle témoignage dans le documentaire “Bretagne : une terre sacrifiée” diffusé sur France 5. 

    Depuis, les appels anonymes sont incessants. Le journaliste est victime d’intimidations, de menaces de mort, de dégradation de biens. La nuit du 17 mars dernier, elle est réveillée par un coup de fil anonyme. Deux semaines plus tard, elle découvre que les roues de sa voiture ont été déboulonnées. “J’ai roulé quatre jours comme ça, avec mes enfants dedans”, se désole la journaliste. 

    En décembre dernier, la clôture du champ de ses deux chevaux a été ouverte et les animaux ont divagué pendant plusieurs heures. Au même moment, les portes des locaux de RKB, le média pour lequel elle travaille, étaient forcées. Un mois plus tard, en janvier, le chien de Morgan Large est empoisonné. 

    "Je ne m'excuserai pas de faire mon métier"

    La journaliste se dit usée, fatiguée et c’est bien ce que cherchent les personnes qui s’en prennent à elle. “A ceux qui trouvent que j'abîme la carte postale de la Bretagne, je m'excuse mais je ne m'excuserai pas de faire mon métier. L’information est un bien commun, au même titre que les paysages, l’air, la culture, la musique, les hirondelles qui viennent d’arriver”, revendique Morgan Large devant ses soutiens. 

    La SNJ a annoncé saisir la justice et appelle toute la profession à manifester son soutien à Morgan Large et Radio Kreiz Breizh (RKB). 
     

     


    Cette semaine, dans la commune de Glomel, dans les Côtes d'Armor, une autre journaliste a été menacée, selon un communiqué de RKB. Dans le cadre de son travail pour un média allemand, elle aurait été insultée, bousculée et suivie jusqu’à chez elle par un agriculteur.

     

    source: https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/rostrenen-grosse-mobilisation-en-soutien-a-la-journaliste-morgan-large-victime-d-intimidations-et-malveillance-2032771.html

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  • Vendredi 19 mars, lors de la marche pour le climat, 150 jeunes Brestois sont partis de la place de la Liberté pour rejoindre les Capuçins.Vendredi 19 mars, lors de la marche pour le climat, 150 jeunes Brestois sont partis de la place de la Liberté pour rejoindre les Capuçins. 

    Plusieurs organisations appellent à une nouvelle marche pour le climat ce dimanche, à Brest, à la veille de l’examen du projet de loi « Climat et résilience » par les députés.

    Youth For Climate Brest, BBAC ANV Cop 21 Brest, CPLC Brest (Citoyens pour le Climat - Brest), le collectif pour une transition citoyenne en pays de Brest, Greenvox 29, Gilets Jaunes Brest, mais aussi Extinction Rebellion Brest, appellent à manifester ce dimanche 28 mars à Brest, à 14 h, au départ de la place de la Liberté. Une marche pour le climat « apartisane, non violente, conviviale, familiale et dans le respect des gestes barrières », est prévue. 

    Le jour de la mobilisation n’a pas été choisi au hasard. Il s’agit de mettre un coup de pression sur les députés qui commenceront à examiner le projet de loi « Climat et Résilience » dès le lundi 29 mars.

    Pour une vraie loi Climat à la hauteur de l’urgence

    Pour les organisations signataires de l’appel, ce projet de loi en l’état est, en effet, « très loin de l’ambition requise pour répondre à l’urgence écologique et atteindre les objectifs que la France s’est fixés. » Elles entendent donc « exiger une vraie loi Climat à la hauteur de l’urgence écologique », et « dénoncer le manque d’ambition et les manœuvres qui tentent d’affaiblir les propositions de la Convention citoyenne ».

    Les organisations à l’origine de la manifestation appellent les députés « à renforcer les articles du projet de loi dans le sens d’une plus grande ambition écologique, notamment s’agissant de la rénovation thermique des bâtiments nécessaire en priorité aux plus pauvres, de la réglementation de la publicité, de l’utilisation des engrais azotés, du recours aux menus végétariens dans la restauration collective, de la lutte contre l’artificialisation des sols, de la limitation des vols intérieurs en avion ou de la responsabilité climat des grandes entreprises ».

    Elles réclament aussi « une meilleure prise en compte des aspects de justice sociale afin de rendre la transition écologique accessible à toutes et tous. »

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • Dans le hangar de la Coop des Masques à Grâces près de Guingamp : les masques FFP2 à la sortie de la chaîne de production. Dans le hangar de la Coop des Masques à Grâces près de Guingamp : les masques FFP2 à la sortie de la chaîne de production. © Radio France / Manuel Ruffez

    par Manuel RUFFEZ

    En 2018, à 30 km de là, l’américain Honeywell fermait son usine de fabrication de masques, à Plaintel près de Saint-Brieuc, pour en délocaliser la production. Aujourd’hui c’est une coopérative, la Coop des Masques, à Grâces près de Guingamp, qui relance une production locale à plus petite échelle, pour un marché local.

    Il y a un an, nous nous retrouvions confinés à la merci d'une pandémie aussi soudaine qu'inattendue. Parmi les enseignement qu'on a tiré de cette crise, la relocalisation de productions parties à l'étranger. C'est le cas des masques, dont on a subi la pénurie de plein fouet. 

    Ici, l’immense entrepôt est encore tout en travaux. Les vestiaires, les toilettes, la salle de repos, tout reste encore à faire, des artisans y travaillent. Dans ce vaste hangar, une ancienne friche récupérée par la coopérative, les machines de production, arrivées mi-janvier, semblent petites, posées là dans un coin. Une machine pour les masques chirurgicaux, confectionnés à partir de trois tissus différents, qui peut produire 150 masques à la minute, et une chaîne pour les masques FFP2, quatre tissus différents, au rythme de 100 masques à la minute. À terme, la Coop des Masques envisage de produire 45 millions de masques par an, pour un investissement aujourd’hui de 5,6 millions d’euros. Autour de ces machines, des conducteurs de ligne, opérateurs et techniciens s’affairent, bien couverts, le chauffage n’est pas encore installé. 

    Désinfection des rues à Perpignan, le 31 mars 2020

    Une industrie délocalisée juste avant la crise

    Parmi eux, Aurore Ruellan, technicienne de maintenance. Elle a découvert le métier dans l’ancienne usine de Plaintel près de Saint-Brieuc fermée en 2018 par l’américain Honeywell. Pendant 5 ans et demi, elle y fabrique des masques FFP2, "les mêmes qu’ici" tient-elle à préciser : "Ça marchait très bien, on était heureux, et du jour au lendemain, la catastrophe. Ici au moins, comme on est une coopérative, on ne risque pas d’être délocalisé".

    Coopérative, c’est bien le maître-mot de ce projet né à l’initiative d’anciens salariés et de syndicalistes qui se tournent assez vite vers une figure locale : Guy Hascoët, créateur des SCIC Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, quand il était secrétaire d’État à l’Economie Solidaire du gouvernement de Lionel Jospin. "Les initiateurs du projet ont commencé à regrouper des citoyens, des collectivités : le département, la région, des entreprises. Ils se sont dit, 'il y aura du public, du privé, des citoyens, ça, ça débouche sur une SCIC'", raconte Guy Hascoët. "Ils se sont posé la question : 'qui connait bien les SCIC ?' et comme j’habite le département, ils m’ont demandé si j’étais prêt à me mettre au boulot". Il est aujourd’hui président de la Coop des Masques.

    Guy Hascoët est le président de la Coop des Masques. Logique pour celui qui a crée les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif quand il était ministre d’Etat à l’Economie Solidaire du gouvernement de Lionel JospinGuy Hascoët est le président de la Coop des Masques. Logique pour celui qui a crée les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif quand il était ministre d’Etat à l’Economie Solidaire du gouvernement de Lionel Jospin © Radio France / Manuel Ruffez

    "Pas de profit pour le profit"

    "Notre business model n’est pas basé sur la pandémie" précise Patrick Guilleminot, le directeur général de la Coop des Masques. "Nos clients, qui sont aussi pour beaucoup nos sociétaires, sont des mutuelles, des hôpitaux, des entreprises de l’agroalimentaire, des industries, des distributeurs. Ils ont vécu une période difficile de pénurie de masques et ils ne veulent pas que ça se reproduise. Ils nous font confiance pour amener une pérennité dans le marché". Et il l’affirme, sans vouloir les dévoiler, que les prix de leurs masques sont ceux du marché, que les profits seront réinvestis dans la coopérative et surtout "nos prix n’augmenteront pas si il y a à nouveau pénurie de masques, ce n’est vraiment pas le but du jeu". "Qui aurait imaginé qu’un virus allait arrêter l’économie des zones où on produit les masques ? Personne" argumente Guy Hascoët.

    "Il y a des domaines pour lesquels on n’a plus le droit de dépendre d’un ailleurs improbable" (Guy Hascoët)

    Une vocation sociale et environnementale affirmée

    Et puis la Coop des masques, c’est aussi une mixité presque parfaite. Sur la vingtaine de salariés aujourd’hui, il y a autant de femmes que d’hommes, autant de jeunes que de plus âgés, d’anciens chômeurs longue durée, et 30% de travailleurs en situation de handicap. Le collège des salariés pèse à lui seul un quart des droits de vote de la coopérative. L’industrie est encore loin d’être une industrie verte, alors un vaste travail de recherche et développement commence, pour envisager de nouvelles matières premières sur des polymères bio-sourcés, et plus de recyclage.

    Montée en puissance

    D’une vingtaine de salariés aujourd’hui, la coopérative devrait passer à 40 d’ici la fin de l’année. Elle va d’abord fabriquer elle-même le Meltblown, le tissu filtrant indispensable à la conception des masques, mais qu’on ne trouve pas encore en France, ce qui crée là-encore une dépendance et rend vulnérable à la moindre fluctuation des prix. Et puis, l’idée est assez vite d’investir dans un troisième métier, celui de la fabrication de surblouses, de surbottes, de charlottes. "C’est encore un des avantages de la coopérative" conclut Patrick Guilleminot, "on est plus proche et plus à l’écoute de nos clients qui sont aussi nos sociétaires".

    Manuel RUFFEZ

    source: https://www.franceinter.fr/

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  • Sur un chantier de fouilles archéologiques à Concarneau.Sur un chantier de fouilles archéologiques à Concarneau. 

    Ce mardi 16 mars 2021, des archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) vont débrayer en Bretagne comme ailleurs. Les agents demandent une revalorisation indiciaire des salaires.

    Des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont prévu un mouvement social ce mardi 16 mars. Explications avec Pierre Pouénat, du syndicat SGPA CGT (le mouvement social est conduit par la SGPA CGT, Solidaires et la CNT).

    Pourquoi un mouvement social chez les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ce mardi 16 mars ?

    Il y a plus qu’un hiatus entre la réalité sociale des archéologues qui grattent le terrain et la vitrine que voit le grand public. Nous sommes pour la plupart des « prolos » de l’archéologie. Un archéologue de catégorie 2 ( sur une échelle qui va de 1 à 5 ) touche en réalité moins que le Smic. L’Inrap ajoute au salaire pour arriver au Smic ( 1 197 € nets pour 35 heures /semaine). Nous évoluons dans des grilles tarifaires hors d’âge où un ingénieur de catégorie 5 gagne le Smic plus 25 %, aux alentours de 1 500 € nets. Il y a une « smicardisation » de la profession.

    Le ministère de la Culture, dont vous dépendez, a proposé de revaloriser vos salaires sur la base du régime indemnitaire des fonctionnaires et sur un système de primes. Ça ne vous enchante guère ?

    Nous sommes des contractuels qui, normalement, dépendent d’un décret statutaire avec une progression par échelon. Si nous passons au régime indemnitaire, les agents expriment leur inquiétude sur l’opacité, l’inégalité et la variabilité d’un tel système de rémunération. Nous voulons une revalorisation indiciaire des salaires. Les agents défendent un salaire qui doit refléter leur haut niveau de compétences.

    Vous dénoncez aussi la politique de l’Inrap envers les personnes sous contrats à durée déterminée (CDD) ?

    Depuis plusieurs années, des agents en CDD commencent leur activité professionnelle sans avoir signé de contrat. Cela s’est aggravé depuis la crise Covid. Ce comportement ne concerne d’ailleurs pas que la Bretagne. Les CDD sont devenus les esclaves de l’archéologie contemporaine. En Bretagne, les agents CDD embauchés pour des durées de 3 à 6 mois – un engagement oral – ont été informés que leurs contrats s’arrêtaient le 31 mars, mais qu’il ne fallait pas s’inquiéter car il y a des possibilités d’avenants. Dans ce cas, pourquoi ne pas faire les contrats sur les durées initialement promises ?

    Christian GOUEROU

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Les trois syndicalistes de la CFDT qui comparaîtront au tribunal le 18 mars avec de gauche à droite : Marie-Jeanne Menier (Lamballe), Jean Luc Feillant (Châteaulin) et Yannick Le Doussal (Pont-Scorff).Les trois syndicalistes de la CFDT qui comparaîtront au tribunal le 18 mars avec de gauche à droite : Marie-Jeanne Menier (Lamballe), Jean Luc Feillant (Châteaulin) et Yannick Le Doussal (Pont-Scorff).

    Trois représentants bretons de la CFDT comparaîtront au tribunal de Paris, jeudi 18 mars 2021. Ils sont poursuivis pour diffamation devant la justice par l’entreprise Chéritel, des Côtes-d’Armor. Une mobilisation est organisée.

    Trois syndicalistes de la CFDT comparaîtront au tribunal de Paris, jeudi 18 mars 2021, dans le cadre de l’affaire Chéritel.

    En décembre 2018, Le tribunal de Saint-Brieuc condamne la société de la région guingampaise Trégor légumes, et son gérant, Jean Chéritel, pour délit de marchandage commis à l’encontre de plusieurs personnes. La société devra s’acquitter d’une amende de 261 000 €, le gérant écope d’une amende de 10 000 € et de deux mois de prison avec sursis.

    Dans le détail, ils avaient employé illégalement 26 salariés intérimaires, de nationalité bulgare, mis à disposition par une agence d’intérim bulgare. La grande majorité avait travaillé sur une ligne d’épluchage d’oignons et d’échalotes, de juillet 2013 à février 2015. 

    Une plainte pour diffamation

    Entre-temps, la CFDT publie un communiqué sur le réseau social Facebook dans lequel elle qualifie d’« esclavage moderne » les agissements de l’entreprise. Chéritel porte plainte et voilà les trois militants CFDT dont Jean-Luc Feillant, secrétaire général CFDT agroalimentaire du Finistère, qui devront s’expliquer devant la justice jeudi 18 mars 2021.

    « À bientôt 62 ans, j’assume tout, si c’était à refaire je le referai, explique Jean-Luc Feillant. Cela fait 40 ans que je défends les salariés. Je suis allé deux fois en Bulgarie pour expliquer aux salariés leurs droits. »

    Avec Yannick Le Doussal et Marie-Jeanne Meunier, Jean-Luc Feillant ira à Paris. Au même moment, une manifestation de soutien devant le siège de Chéritel à Grâces, près de Guingamp, sera organisée. Un car partira de Châteaulin (Finistère), à 11 h. « Il n’y aura pas de blocage », assure le syndicat.

     

    source: https://www.ouest-france.fr/

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