• C’est le jour de la Victoire. Comme l’a dit Ernest Hemingway :

    Quiconque aime la liberté a une telle dette envers l’Armée rouge qu’elle ne pourra jamais être remboursée.

    Poutine sur les raisons du déclenchement de la guerre, les tentatives ratées sur l’île des Serpents et d’autres infos sur l’Ukraine

    Par Moon of Alabama – Le 9 mai 2022

    La partie la plus importante du discours de Vladimir Poutine au défilé de la Victoire sur la Place Rouge est le récit qui explique comment la guerre actuelle en Ukraine a commencé. Poutine a raison de voir cette guerre comme une guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie :

    Malgré toutes les controverses dans les relations internationales, la Russie a toujours prôné l’établissement d’un système de sécurité égal et indivisible, dont la communauté internationale tout entière a un besoin crucial.

    En décembre dernier, nous avons proposé de signer un traité sur les garanties de sécurité. La Russie a exhorté l’Occident à mener un dialogue honnête pour trouver des solutions significatives et des compromis, en tenant compte des intérêts de chacun. En vain. Les pays de l’OTAN n’ont pas voulu nous écouter, ce qui signifie qu’ils avaient des plans totalement différents. Et nous l’avons vu.

    Une autre opération punitive dans le Donbass, une invasion de nos terres historiques, y compris la Crimée, se préparait ouvertement. Kiev a déclaré qu’il pouvait se doter d’armes nucléaires. Le bloc de l’OTAN a lancé un renforcement militaire actif sur les territoires qui nous sont adjacents.

    Ainsi, une menace absolument inacceptable pour nous était constamment créée à nos frontières. Tout indiquait qu’un affrontement avec les néo-nazis et les banderistes soutenus par les États-Unis et leurs sous-fifres était inévitable.

    Je le répète, nous avons vu l’infrastructure militaire se mettre en place, des centaines de conseillers étrangers ont commencé à travailler et des livraisons régulières d’armes de pointe en provenance des pays de l’OTAN. La menace grandissait chaque jour.

    La Russie a lancé une attaque préventive contre l’agression. C’était une décision forcée, opportune et la seule correcte. La décision d’un pays souverain, fort et indépendant.

    L’utilisation de l’expression « attaque préventive » est quelque peu trompeuse. En fait, l’Ukraine a déclenché la guerre le mercredi 16 février 2022, lorsque ses forces situées à proximité des républiques du Donbass ont commencé à effectuer des frappes d’artillerie préparatoires à une attaque terrestre généralisée contre les républiques du Donbass.

    Le rapport du 15 février de la mission spéciale de surveillance de l’OSCE en Ukraine a enregistré 41 explosions dans les zones de cessez-le-feu. Ce chiffre est passé à 76 explosions le 16 février, 316 le 17 février, 654 le 18 février, 1413 le 19 février, un total de 2026 les 20 et 21 février et 1484 le 22 février.

    Les rapports de mission de l’OSCE ont montré que la grande majorité des points d’impacts de l’artillerie se situaient du côté séparatiste de la ligne de cessez-le-feu.

    Le 19 février, le président ukrainien Zelensky annonçait, à la conférence de Munich sur la sécurité, que l’Ukraine allait abandonner le mémorandum de Budapest et tous les accords connexes. Le mémorandum de Budapest prévoit que l’Ukraine s’engage à être un État non nucléaire.

    Ces deux questions, une attaque terrestre imminente sur le Donbass et la menace de l’Ukraine de se doter d’armes nucléaires, ont motivé la décision russe du 21 février de reconnaître les républiques du Donbass comme étant des États indépendants. (Le précédent juridique pour ce faire est la reconnaissance « occidentale » du Kosovo en tant qu’État indépendant).

    Des accords de défense commune entre les États indépendants et la Fédération de Russie ont été signés. Trois jours plus tard, alors que les attaques ukrainiennes contre les républiques du Donbass se poursuivaient, les troupes russes sont entrées en Ukraine en vertu de l’article 51 de la charte américaine.

    ————

    Ces derniers jours, il y a eu quelques développements intéressants sur le terrain.

    1)Au nord de Karkov, les troupes russes se retirent pour raccourcir leur ligne de front. La ville devra attendre que le Donbass soit reconquis. L’Ukraine déclare à nouveau qu’elle est en train de gagner en reprenant les villes que les Russes ont laissées.

    2) Après de violents combats, les forces russes ont percé le front du Donbass oriental et ont conquis la ville de Popasna, fortement défendue.

    MilitaryLand.net @Militarylandnet – 8:30 UTC – 8 mai 2022

    Les forces ukrainiennes se sont retirées de Popasna vers des positions plus favorables et fortifiées dans les environs, confirme le chef de l’oblast de #Luhansk #UkraineRussiaWar.

    La ville est située sur une colline à environ 260 mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est environ 100+ mètres plus haut que les zones au nord, au sud et à l’ouest de celle-ci. L’artillerie stationnée sur la colline aura une très bonne vue et pourra pénétrer profondément dans les zones tenues par les Ukrainiens. Elle sera en mesure d’empêcher le ravitaillement des troupes ukrainiennes sur les routes voisines.

    Le processus de retrait de l’armée ukrainienne vers des « positions plus favorables et fortifiées » s’achèvera probablement à Lviv.

    3)L’armée ukrainienne a lancé une attaque commando contre l’île des Serpents (dans le demi-cercle à 30 miles au sud d’Odessa).

    Toutefois, après de précédentes attaques aériennes ukrainiennes, les troupes russes avaient déjà quitté l’île et l’armée de l’air russe avait tendu une embuscade aux forces d’attaque. Les briefings du ministère russe de la Défense ont mentionné à plusieurs reprises les pertes ukrainiennes autour de l’île des Serpents (Zmeinyi) et les opérations connexes.

    07.05.2022 (20:15) :

    Ont été abattus en vol près de l’île Zmeinyi : 1 bombardier ukrainien Su-24, 1 avion de chasse Su-27, 3 hélicoptères Mi-8 avec des parachutistes et 2 drones Bayraktar-TB2. Le bateau d’assaut amphibie ukrainien Stanislav a également été détruit.

    08.05.2022 (10:45) :

    Une corvette navale ukrainienne du projet 1241 a également été détruite près d’Odessa. …

    Au cours de la nuit, les moyens de défense aérienne russes ont détruit 2 autres bombardiers ukrainiens Su-24 et 1 hélicoptère Mi-24 de l’armée de l’air ukrainienne au-dessus de l’île des Serpents, et ont également abattu 1 véhicule aérien sans pilote Bayraktar-TB2 près d’Odessa.

     Au total, 4 avions ukrainiens, 4 hélicoptères, dont 3 avec des parachutistes à bord, 3 drones Bayraktar-TB2 et 1 bateau d’assaut amphibie de la marine ukrainienne ont été détruits dans la région au cours de la journée.

    08.05.2022 (19:30)

    Les moyens de défense aérienne russes ont abattu 1 drone Bayraktar-TB2 près de l’île de Zmeinyi.

    09.05.2022 (12:45)

    Des missiles de haute précision Oniks lancés par le système de missiles côtiers Bastion près d’Artsiz, région d’Odessa, ont détruit des hélicoptères ukrainiens sur une plateforme de rebond. …

    Trois véhicules aériens sans pilote ukrainiens, dont deux Bayraktar-TB2, ont été touchés au-dessus de l’île des Serpents.

    (La plate-forme de rebond est une mauvaise traduction pour désigner une aire de ravitaillement d’hélicoptères qui n’est pas un aéroport complet.)

    L’opération a été assez coûteuse pour le camp ukrainien. Outre les plus de 60 parachutistes qui ont été tués pendant l’assaut, l’un des hélicoptères avait également à son bord le commandant adjoint de la marine ukrainienne. Aujourd’hui, il a été annoncé que le colonel Ihor Bedzai a été tué au combat lorsque son hélicoptère a été pris sous le feu de l’armée de l’air russe.

    Plus de 4 hélicoptères, 4 jets et 6 drones Bayraktar ont été perdus pour un gain nul. Les États-Unis sont sur le point de donner à l’Ukraine un total de 16 hélicoptères de transport Mi-17 qui devaient à l’origine être envoyés en Afghanistan. Au rythme actuel des pertes ukrainiennes, ces fournitures, tout comme les autres, ne dureront pas longtemps.

    Dans les circonstances actuelles, Snake Island a peu de valeur militaire. Il semble que le seul but de l’opération ukrainienne visant à la reprendre était de créer un objet de propagande pour le défilé de la victoire d’aujourd’hui. C’en est maintenant un, mais pour le côté russe.

    Le dernier briefing (09.05.2022 (19:15) du Ministère de la Défense russe (publié après le post ci-dessus) mentionne à nouveau Snake Island :

    Selon les informations mises à jour, 6 hélicoptères Mi-8 et Mi-24 ont été détruits pendant la nuit près d’Artsiz dans la région d’Odessa près de l’aérodrome militaire de Chervonoglinskoe par des missiles de haute précision Onyks du système de missiles côtiers Bastion. …

    Le 7 mai, sur ordre direct de Zelensky, l’état-major ukrainien, avec l’implication directe de conseillers américains et britanniques, a planifié une provocation majeure pour s’emparer de l’île de Zmeiny.

    Au cours des deux derniers jours, le régime de Kiev a fait plusieurs tentatives désespérées d’assauts aériens et maritimes sur l’île de Zmeiny, qui est importante pour le contrôle de la partie nord-ouest de la mer Noire.

    La provocation ukrainienne a été déjouée grâce à l’action compétente d’une unité des forces armées russes sur l’île. L’ennemi a subi de lourdes pertes.

    4 avions ukrainiens, dont 3 Su-24 et 1 Su-27, 3 hélicoptères Mi-8 avec des parachutistes à bord, et 1 hélicoptère Mi-24 ont été abattus en vol pendant que l’armée repoussait les attaques contre l’île de Zmeiny.

    En deux jours, 29 drones ukrainiens ont été abattus en vol, dont 8 drones d’attaque Bayraktar TB-2. De plus, 4 drones Bayraktar ont été abattus cet après-midi.

    Par ailleurs, trois bateaux d’assaut amphibies ukrainiens blindés transportant du personnel de la marine ukrainienne ont été détruits lors d’une tentative de débarquement dans la nuit du 8 mai.

    Suite à la provocation irréfléchie de Zelensky, plus de 50 saboteurs ukrainiens ont été tués en mer et sur la côte lors du débarquement et des tentatives de consolidation sur l’île.

    24 corps de militaires ukrainiens morts ont été abandonnés sur le rivage de l’île de Zmeiny.

    Moon of Alabama

    Traduit par Saker Francophone

    source: https://arretsurinfo.ch/

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  • Comment l’Ukraine « prépare » la Fête du 9 mai   (H&S- 8/05/2022)

     

    Ceux qui en France s’attribuent le label de gauche voire de communiste, ne veulent pas voir tant la lutte des places leur obscurcit l’entendement et tant leur amour de l’OTAN et de ses bonnes oeuvres en fait de sinistres personnages, que les peuples russes et ukrainiens s’affrontent non pas sur le fait d’être ou non russophones puisque la quasi totalité des ukrainiens est russophone (le maire de Kiev a même un mal fou à parler un ukrainien correct). Ce sur quoi ils s’affrontent (les peuples, pas les oligarques prêts à se partager les dépouilles) c’est sur ce qu’a été la seconde guerre mondiale, la victoire sur le nazisme. Hitler et Staline – dit l’occident – même combat, c’est déjà la thèse des deux impérialismes, et les seuls vainqueurs seraient les yankees qui ont sauvé les collabos, les ont mis en place pour poursuivre leur ruée vers l’est, leur domination sur les barbares slaves. BANDERA blanchi au nom des droits de l’homme par l’UE des sociaux démocrates, juifs de préférence pour que la farce soit complète. Alors vous qui osez porter la cocarde et maintenir l’OTAN en place, pleurer sur le régiment AZOV et son emblème de la division das Reich qui a accompli le massacre d’Oradour-sur-Glane. Vous qui acceptez un accord de députés ignobles qui soutient des gens pareils et derrière eux un atlantisme sans honte qui crée un blocus à Cuba et annonce envoyer des drones pour tuer des généraux russes. Vous méritez le mépris de tous et en particulier de la mémoire de ceux qui ont fondé le parti de la résistance dont vous utilisez les restes pour vous assurer un poste, une retraite. (note de Danielle BlEITRACH, traduction de Marianne Dunlop)

    https://t.me/repressionoftheleft

    Le territoire ukrainien contrôlé par Kiev commence à se “préparer” pour le jour de la Victoire, le 9 mai. 

    Le maire de Zaporojié (Ukraine centrale), Anatoli Kourtev, a annoncé un “couvre-feu” de 19 heures le 8 mai à 5 heures le 10 mai.

    Les Ukrainiens ne sont pas autorisés à quitter leur domicile pendant le couvre-feu. Toute personne se trouvant dans les rues de la ville pendant cette période sera arrêtée.

    Le maire d’Ivano-Frankivsk, Rouslan Martsinkiv, a exhorté les habitants à rester chez eux ou à quitter la ville les 7, 8 et 9 mai.

    C’est ainsi que les autorités veulent empêcher les Ukrainiens de célébrer le jour de la Victoire sur le nazisme.

    Au cours des huit dernières années, les Ukrainiens, malgré l’opposition des groupes d’extrême droite et de la police, sont descendus en masse dans la rue.

    Les gens ont brandi des drapeaux rouges et des portraits de leurs proches ayant pris part à la lutte contre le nazisme.

    Ainsi, le jour de la Victoire, le 9 mai, s’est transformé d’un jour férié administratif, comme il l’avait été auparavant, en un mouvement de résistance à l’ordre établi par les autorités de Kiev.

    Le 9 mai 2014, des affrontements armés ont eu lieu à Marioupol entre les habitants de Marioupol d’une part et les formations d’extrême droite et l’armée d’autre part.

    Le chef du régiment nazi Azov a déclaré que l’armée ukrainienne pourrait frapper Marioupol (contrôlée par les troupes russes et la milice populaire de la République populaire de Donetsk) avec de l’artillerie à longue portée le 9 mai 2022.

    Un “couvre-feu” avait également été annoncé pour toute la journée du 2 mai 2022 à Odessa afin d’empêcher les habitants de sortir pour commémorer les victimes de la tragédie d’Odessa du 2 mai 2014.

    Note : On peut s’abonner à cette chaîne Telegram ukrainienne en anglais et en russe « Répressions des forces de gauche » après avoir téléchargé l’application. On y apprend par exemple que « Le 1er mai 2022, une loi est entrée en vigueur qui apporte des changements importants au Code de procédure pénale et limite considérablement les droits des Ukrainiens. La loi elle-même a été votée par le parlement ukrainien le 14 avril. La loi permet de détenir des citoyens sans donner de raison pour un maximum de 9 jours (216 heures) pendant la loi martiale. Auparavant, il n’était possible de détenir des personnes que pour une durée maximale de 3 jours (72 heures). Si nécessaire, un juge ou un procureur peut prolonger à plusieurs reprises la détention d’un citoyen pour une durée maximale d’un mois. En outre, si nécessaire, les agences de sécurité ukrainiennes peuvent désormais procéder à des fouilles de citoyens la nuit (de 22 heures à 6 heures du matin) et sans témoins. Auparavant, les responsables de l’application des lois ukrainiennes ne disposaient pas de tels pouvoirs juridiques ».

     

    La Lettonie affirme que l’Ukraine prévoit de frapper le pont de Crimée le 9 mai

    6 mai 2022, 21:32

    Photo : Sergey Malgavko/TASS

    Texte : Alexei Degtyarev

    https://vz.ru/news/2022/5/6/1157354.html

    La partie ukrainienne a l’intention de frapper le pont de Crimée le jour de la Victoire, le 9 mai, a déclaré Janis Slaydins, porte-parole des forces armées lettones.

    “C’est très intéressant, des informations sont apparues selon lesquelles l’Ukraine prévoit de frapper le pont de Crimée le 9 mai. C’est une possibilité qu’il faut garder à l’esprit, car après les approvisionnements en armes des pays occidentaux, l’Ukraine a la possibilité de frapper ce pont très important sur le plan stratégique”, a déclaré M. Slaydins sur les ondes de la radio lettone, rapporte RIA Novosti.

    Il a ajouté que les fournitures destinées à la direction sud des forces armées russes arrivent par ce pont.

    Pendant ce temps, un membre de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération, Sergey Tsekov, a déclaré que la protection du pont de Crimée était assurée 24 heures sur 24. “Ce n’est pas la première fois que nous entendons parler de l’intention de l’Ukraine d’attaquer le pont de Crimée. Mais nous savons que le pont de Crimée est défendu 24 heures sur 24”, a-t-il déclaré à Lenta.ru.

    Selon lui, des mesures strictes de sécurité des transports sont en place sur le pont, et le FSB “travaille également très bien” avec les civils pour identifier les groupes de saboteurs.

    “Le pont est protégé par des moyens de défense aérienne, en particulier, une protection sous-marine est également prévue”, a déclaré le sénateur.

    M. Tsekov a suggéré que les services spéciaux russes avaient probablement déjà repéré une éventuelle menace et prendraient les mesures appropriées.

    Plus tôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que les opérations militaires des forces armées ukrainiennes ne s’étendraient pas au territoire de la Russie.

    Dimanche dernier, un pont ferroviaire s’est effondré dans la région de Koursk. Le gouverneur de la région, Roman Starovoit, a qualifié l’effondrement du pont d’acte de sabotage. Un jour plus tôt, le poste de contrôle de Krupets a été bombardé depuis l’Ukraine dans la région de Koursk.

    En outre, des obus ont frappé samedi dernier un village de la région de Briansk, à la frontière avec l’Ukraine. Un jour plus tôt, une branche du Service des gardes-frontières du Service fédéral de sécurité dans la région de Briansk a essuyé des tirs de mortier en provenance d’Ukraine.

    ***

    Le pont de Crimée est un pont traversant le détroit de Kertch, entre la péninsule de Kertch, en Crimée, à l’ouest, et la péninsule de Taman, dans le kraï de Krasnodar, en Russie, à l’est. Avec ses 18 km de long, c’est le plus long pont d’Europe. Il a été inauguré le 15 mai 2018.

     

    source: https://histoireetsociete.com/

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  • Les armes biologiques que les États-Unis cachent en Ukraine. (H&S-8/05/2022)

    En provenance des CUBAINS, voici des révélations sur ce que l’on découvre à MARIOUPOL. Les occidentaux ont voulu transformer le régiment AZOV composé de tortionnaires néo-nazis et leur dirigeants réels, des occidentaux, ici un général canadien à la tête des laboratoires biologiques auxquels Hunter Biden est financièrement mêlé (1) en lieu de massacre d’une population civile (en fait les familles de ces gens-là et des gens pris en otage). Ce qui se révèle oblige les Etats-Unis à reconnaitre leur implication bien antérieure à l’invasion et la pratique de l’assassinat ciblé avec leurs drones. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

    Posté par heraldocubano

    Par Arthur González.

    La vérité fait son chemin à Marioupol, Donetsk et le monde sera en mesure de vraiment savoir ce que les États-Unis cachent en Ukraine, en complicité avec l’OTAN, de la capture par les forces armées de la Fédération de Russie, du général canadien Trevor John Cadieu, dans la soirée du 2 mai 2022, l’un des militaires étrangers qui travaillaient dans les laboratoires secrets d’armes biologiques, cachés dans les labyrinthes souterrains qui existent dans l’usine sidérurgique d’Azovstal.

    Le général Cadieu était responsable du biolaboratoire n° 1 et dirigeait 18 personnes. Le gouvernement canadien a rapidement voulu assumer la responsabilité de l’affaire, déclarant qu’« il ne remplissait pas les missions assignées par le Canada », comme s’il n’y avait que des gens stupides dans le monde, alors que ce pays assume des positions en faveur de l’Ukraine et soutient toutes les décisions de l’OTAN. Le soldat a été transféré à Moscou pour faire l’objet d’une enquête, mais l’Occident dira sûrement qu’« il a été torturé et que tout ce qu’il déclare est faux ».

    Comme toujours, la grande presse occidentale a fait taire les nouvelles.

    Depuis le début du mois de mars, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine a révélé que le département de la Défense des États-Unis maintient en Ukraine et dans d’autres pays européens, 336 laboratoires dédiés à la recherche d’armes biologiques, informations que le Pentagone a confirmées avant les preuves montrées par le ministère russe des Affaires étrangères, découvertes par ses troupes.

    Ce n’est pas pour rien que la grande presse internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU minimisent le fait, contrairement à ce qui s’est passé sous prétexte de l’invasion yankee de l’Irak.

    Pendant des mois, le site The National Pulse, a révélé que Hunter Biden, fils du président américain Joe Biden, en association avec le fils adoptif de John Kerry, ancien secrétaire d’État américain, a organisé par l’intermédiaire de sa société Rosemont Capital, un canal de financement caché pour les laboratoires créés par le Pentagone en Ukraine, au nom de la Defense Threat Reduction Agency (DTRA), une agence du département de la Défense des États-Unis qui mène des recherches secrètes sur les armes biologiques.

    Ce qui aurait dû être un scandale international est réduit au silence pour éviter des sanctions contre les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, soulignant une fois de plus l’impudeur de ceux qui attaquent leurs adversaires politiques, alors qu’ils sont les principaux violateurs des Conventions internationales en la matière.

    En ce qui concerne le général canadien, les forces russes disposaient d’informations sur sa présence à Azovstal, ce qui clarifie l’intérêt de l’ONU pour son sauvetage, afin de l’empêcher de révéler des informations importantes sur le travail dans ces laboratoires.

    Le porte-parole de la milice populaire de Donetsk, Edouard Bassourine, a déclaré que l’équipe de l’ONU préparant l’évacuation des civils de l’usine d’Azovstal voulait sauver le personnel militaire actif des pays de l’OTAN qui se cache sous l’aciérie et travaille dans des laboratoires d’armes biologiques.

    Des versions de la milice populaire disent que, dans les installations d’Azovstal, on pouvait trouver des documents prouvant le génocide et le meurtre de civils par les forces ukrainiennes ces dernières années et les expériences menées sur des êtres humains. C’est la raison de l’intérêt pour le sauvetage par l’ONU, de peur que le monde ne connaisse la vérité sur ce que fait le gouvernement actuel de l’Ukraine.

    Les États-Unis ont un dossier de telles actions révélé depuis des années. Fort Detrick, situé dans le Maryland, est un centre de recherche biologique et de développement d’armes chimiques depuis plus de 50 ans, dédié à la détection de maladies par le biais d’une « ingénierie des infections manipulée ».

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Fort Detrick a commencé d’intenses recherches sur la guerre biologique, supervisées par George Merck, le grand allié d’Hitler et président de l’une des plus grandes industries pharmaceutiques yankees. Il est prouvé que le gouvernement américain a copié son programme de guerre biologique du nazisme et, par le biais de l’opération Paperclip, les services de renseignement et militaires américains recrutés en 1946 sous le gouvernement de Harry Truman, quelque 700 scientifiques nazis pour appliquer leurs connaissances en armes chimiques et en expérimentation médicale, les transférant secrètement aux États-Unis.

    L’un de ces nazis était Eric Troub, chef de la section des armes biologiques du Troisième Reich, qui en 1949 est arrivé aux États-Unis pour travailler dans la marine américaine, où il a commencé à enquêter sur les 40 souches les plus virulentes du monde, en plus de conseiller les experts de la CIA et les soi-disant bioguerréopeers de Fort Detrick.

    Dans les années 70 du XXe siècle, Fort Detrick a changé son nom en Frederick Facility for Cancer Research, supervisé par le ministère de la Défense, le département de la Sécurité intérieure, la CIA et le National Cancer Institute, quelque chose de très suspect.

    La Convention sur les armes chimiques et biologiques interdit la production, le stockage et l’utilisation d’armes biologiques, mais les États-Unis la violent en possédant les plus grands stocks d’armes de destruction massive et en étant le premier pays à les appliquer.

    Un rapport au Congrès américain, publié en 1986, reconnaît la production par le gouvernement américain d’agents biologiques, y compris des virus modifiés, des toxines naturelles et des agents génétiquement modifiés pour modifier leur caractère immunitaire et empêcher le traitement par tous les vaccins existants.

    En 1987, le Ministère a admis que, malgré l’interdiction établie dans les traités internationaux signés par les États-Unis sur la recherche et le développement d’agents biologiques, ils ont continué à mener des recherches dans 127 instituts et universités à travers le pays.

    (1) La manière dont la presse américaine a voulu nier sous couvert de complotisme, l’existence de ces laboratoires et la participation du fils Biden est un modèle du genre, mais à la fin ils ont été obligés de reconnaitre que la nouvelle était belle et bien réelle. En France, on se contente de taire ce genre de choses puisque TOUTE LA PRESSE est d’accord avec l’Omerta.

     

    source: https://histoireetsociete.com/

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    •  

      Les États-Unis affichent haut et fort leur soutien aux Ukrainiens et précisent au passage qu’ils veulent affaiblir comme jamais la Russie. Sous la pression des extrémistes nationalistes, Zelensky pourrait difficilement discuter quoi que ce soit avec le « boucher du Kremlin ». De son côté, Poutine voit sa cote de popularité grimper en flèche en Russie. On l’aura compris, une issue pacifique au conflit s’éloigne de jour en jour alors que les armes pleuvent. La guerre d’Ukraine sera-t-elle un jour étudiée par les futurs diplomates comme l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire? (IGA)

      On le devinait depuis le début du conflit mais c’est désormais avéré, la paix n’aura pas lieu en Ukraine avant longtemps. Au lendemain de leur voyage confidentiel à Kiev le 24 avril, le Secrétaire à la Défense et le Secrétaire d’Etat américains ont annoncé la couleur à leur retour en Pologne : ils veulent « voir la Russie si affaiblie qu’elle ne pourra plus faire des choses telles qu’une invasion de l’Ukraine. » Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain a renchéri : nous voulons transformer « cette invasion en échec stratégique pour la Russie » et en « victoire pour l’Ukraine ».[i]

      Joignant la parole aux actes, ils ont immédiatement annoncé un supplément de 700 millions de dollars de livraisons d’armes à l’Ukraine, portant l’effort de guerre américain à 3,7 milliards de dollars depuis le 24 février, auxquels il convient de rajouter les 4,6 accordés en 2021 et les milliards d’euros d’armements livrées ou promis par les Européens.[ii] Quatre jours plus tard, Joe Biden enclenchait une escalade inédite dans l’histoire des investissements militaires américains en déposant une demande au Congrès de 33 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, dont 20 milliards pour des armements offensifs, tandis que Nancy Pelosi se rendait secrètement à Kiev dimanche pour déclarer sa flamme au président Zelenski.  La folie guerrière que l’on avait reprochée à Poutine en février semble s’être désormais emparée de l’Occident, rendant toute perspective de paix, et même de simple cessez-le-feu, hautement improbable, et faisant de ce conflit de loin le plus dangereux depuis 1945. L’Ouest et l’OTAN paraissent décidés à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, et si possible, jusqu’au dernier Russe.

      Les deux camps sont désormais murés dans leurs certitudes jusqu’au-boutistes : en dégainant la première, la Russie a indirectement donné raison aux Etats-Unis qui dénonçaient le bellicisme de Poutine. Mais en transformant ce qui était un conflit de voisinage et un problème régional de sécurité en guerre globale d’anéantissement de l’ennemi russe, les Etats-Unis sont en train de donner raison à Poutine qui voyait dans l’attitude hostile de l’OTAN et des Etats-Unis depuis les années 2000 une menace mortelle pour l’existence de son pays.

      A partir de là, on ne voit pas très bien comment une paix, même précaire, pourrait advenir.

      De ce point de vue, l’affaire des présumés crimes de guerre de Boutcha aura constitué un tournant décisif, en rendant toute conciliation entre l’Ukraine et la Russie impossible et les négociations entre les deux parties vaines. Ce n’est donc pas un hasard si, depuis un mois, sur le plan militaire, les opérations ont changé de nature en se transformant en guerre d’usure et de grignotages territoriaux, et non plus en guerre de mouvement pour reprendre le langage de 14-18, la Russie revendiquant désormais la « libération » de l’est et du sud ukrainiens.

      Mais examinons d’abord les caractéristiques de cette confrontation armée inédite entre les deux grandes superpuissances nucléaires. Dès fin février, il est apparu évident que les opérations militaires dépassaient largement le cadre de l’Ukraine et que l’OTAN était massivement mobilisée tant en matière de fournitures d’armes et d’entrainement que de commandement des troupes, de renseignements, de surveillance radar et satellitaire, de cyberguerre, de propagande et d’information et de sanctions économiques. Comme l’a révélé Radio Canada, cela fait même des années que des instructeurs canadiens sont présents en Ukraine, formant même des extrémistes des bataillons Azov en dépit d’une loi nationale qui le leur interdisait. [iii]Voir aussi le témoignage du reporter français Régis Le Sommier qui s’est retrouvé pris en charge par un officier américain alors qu’il accompagnait des volontaires partis au front.[iv]

      De fait, de nombreux pays de l’OTAN sont activement engagés contre la Russie dans tous les domaines. On peut donc bien parler d’une « guerre hors limite » (cf. le podcast d’Anti-Thèses avec Gabriel Galice) ou mieux, d’une guerre illimitée. En proclamant qu’il s’agissait désormais de « battre la Russie », les Etats-Unis ont encore fait monter la tension d’un cran.

      Elle est illimitée dans le temps – elle est faite pour durer le plus longtemps et avec la plus haute intensité possible, la seule limite étant le seuil nucléaire. Elle se distingue donc des guerres d’Afghanistan contre les Soviétiques et de Syrie entre 2015 et 2018 par un degré plus élevé d’agressivité, tout en n’étant pas totale, puisque le niveau nucléaire n’est pas (encore) engagé. Elle est aussi illimitée dans l’espace dans la mesure où le conflit dépasse les seules limites territoriales de l’Ukraine et cherche à déstabiliser – voire à démanteler la Russie et à renverser son gouvernement – la Russie et son voisinage proche, de la Finlande à l’Asie centrale, tout en l’isolant du reste du monde par des trains continus de sanctions économiques et des pressions énormes contre les Etats qui refusent de se joindre à cette curée. Et enfin elle est illimitée dans son spectre d’activités puisqu’elle se déploie dans tous les domaines de l’activité humaine, militaire, cognitives, culturelle, économique, politique, informationnelle, spatiale, scientifique, etc.

      Ce sont donc bien deux mondes qui s’affrontent dans une lutte sans merci : l’un qui prétend se battre pour préserver ses « valeurs démocratiques, libérales et progressistes », et l’autre qui se bat pour préserver son droit à exister de façon différente et pour qui ces valeurs ne sont qu’un manteau d’hypocrisie destiné à masquer une irrépressible ambition d’hégémonie mondiale. Le choc oppose, grosso modo, les 37 pays qui forment l’Occident aux 150 pays qui doutent, hésitent ou s’y opposent, et qui l’ont exprimé en refusant de prendre des sanctions économiques contre la Russie.

      A ces obstacles géopolitiques et civilisationnels, un facteur circonstanciel empêche la paix : les élections de mi-mandat qui doivent avoir lieu cet automne aux Etats-Unis. On en parle très peu en Europe. A tort, car il pèse très lourd. Avec un président Biden peu populaire et qui passe pour sénile, les Démocrates misent sur une escalade du conflit pour mobiliser leurs troupes et surtout pour contrer leurs adversaires républicains. C’est d’autant plus facile que les Etats-Unis peuvent mener la guerre par procuration, que la vie de leurs soldats est épargnée, que les sanctions économiques n’affectent que leurs alliés européens et que la haine des Démocrates contre la Russie depuis l’élection manquée d’Hillary Clinton en 2016 ne demande qu’à s’épancher. Malgré le résultat négatif des enquêtes menées par les deux procureurs spéciaux nommés pour investiguer le Russiagate, ils persistent à affirmer que la Russie a tronqué les élections de 2016. [v]A Washington, la paix est tout sauf souhaitée, du moins jusqu’à la fin novembre.

      Le troisième obstacle à la paix est encore plus décisif, tout en restant tabou en Europe : ce sont les conséquences de l’affaire de Boutcha. Pour l’Occident la messe est dite : c’est un massacre, un crime de guerre, un crime contre l’humanité, un génocide même, commis par les soldats russes. Or le déroulement des faits pose nombre de questions sans réponse : pourquoi le maire de la ville n’a pas parlé de ces massacres lors de sa première intervention le 30 mars ? Pourquoi a-t-il fallu attendre trois jours, dont deux pendant lesquels les milices d’Azov et de Safari ont « nettoyé la ville des saboteurs et des complices des Russes », pour voir apparaitre les premières photos de massacre ? Pourquoi les images satellites dudit massacre proviennent-elles exclusivement d’une société américaine travaillant pour le Pentagone ? Comment se fait-il que la totalité des victimes civiles de Boutcha ait été attribuée aux « exactions » russes alors que la ville, occupée par les Russes, a subi des bombardements très intenses de l’armée ukrainienne pendant quatre semaines ? On peut multiplier les interrogations et seul l’avenir dira ce qu’il en a vraiment été.[vi]

      Ce qui ne souffre aucune contestation en revanche, c’est l’exposition médiatique des cadavres, dont les photos ont inondé les médias occidentaux pendant des jours et donné lieu aux pèlerinages macabres de tout ce que l’Occident compte de politiciens et de journalistes. Ces hordes de journalistes soigneusement filtrés, encadrés et conduits en bus sur la « scène de crime » pour la filmer n’inspirent rien de bon. Elles transpirent la mise en scène. On les a trop souvent vues, et pour ma part vécues, à Sarajevo ou ailleurs, pour croire tout à fait à leur innocente spontanéité. De même qu’on doit prendre les témoignages recueillis par les micros avec des pincettes, sachant que les habitants vivent dans la terreur des bataillons Azov et des divers escadrons de la mort ukrainiens qui ont récemment liquidé des maires et des négociateurs jugés trop conciliants avec les Russes, mitraillé des soldats russes prisonniers, décapité un soldat russe avec une faucille, etc. Toutes images qu’on peut trouver sur les réseaux sociaux mais dont on n’a très peu parlé dans nos journaux.[vii]

      Dans tous les cas, l’effet Boutcha aura été dévastateur pour la paix. On oublie que la médiatisation du massacre a eu lieu après une avancée des négociations en Turquie, au terme desquelles les Russes avaient annoncé le retrait de leurs troupes du nord de l’Ukraine. Résultat : les Russes ont perdu toute confiance dans la partie ukrainienne et dans le processus de négociation. Ils savent désormais, tout comme les Ukrainiens de l’Est, que s’ils cèdent un pouce du terrain conquis, il sera procédé au même déferlement médiatique et qu’on assimilera la totalité des victimes à des « crimes de guerre » odieux. Quant aux Ukrainiens de l’Est et du Sud, ils ont aussi compris la leçon : ils seront impitoyablement massacrés par les troupes d’Azov, kidnappés ou torturés par le SBU si les Russes les abandonnent, à la manière du blogueur américano-chilien Gonzalo Lira à Kharkov.[viii]

      De même, la diffusion en boucle de ces images a fait bouillir la haine de la Russie et exacerbé la russophobie chez les Ukrainiens de l’Ouest comme dans les opinions publiques occidentales. Désormais, sur l’ensemble du continent européen à l’ouest du Dniepr, on assiste à une surenchère politique et médiatique pour réclamer plus d’armes, plus de sanctions, plus d’argent pour l’Ukraine et s’opposer à toute tentative sérieuse de dialogue avec la Russie, tandis que les partisans de la paix sont décrits comme des traitres ou des amis du « criminel » Poutine.

      Même pour Zelenski, la négociation est devenue impossible, car il serait aussitôt accusé de pactiser avec le « boucher du Kremlin » par les nationalistes extrémistes de son camp. Sa survie politique, et même physique, serait en jeu. Il est d’ailleurs frappant de constater à quel point le rédime ukrainien s’est radicalisé ces dernières semaines avec la surveillance et l’expulsion des journalistes non conformes, mais surtout la dissolution et l’interdiction des partis d’opposition (les partis du bloc de gauche et jugés pro-russes, dont le leader du principal d’entre eux, Viktor Medvedchuk, a été enlevé, mis au secret et proposé d’être libéré en échange de prisonniers russes.[ix] On rappellera que les chaines de télévision et les médias considérés comme « hostiles » avaient déjà été fermés. Cette dérive vers l’autoritarisme affecte donc aussi l’Ukraine.

      Côté russe, le climat n’est pas meilleur. Les attaques contre la culture russe, l’annulation des pièces de théâtres, cours universitaires et autres concerts de musique classique ont été considérées comme des actes de barbarie indignes de l’Occident. On a aussi mal supporté le déboulonnage des statues et des monuments aux héros russes et soviétiques tombés pour libérer l’Europe du nazisme au prix de 26 millions de morts. Les livraisons massives d’armes, les trains continus de sanctions, les accusations sans preuves de crimes de guerre, les exactions commises par les nationalistes ukrainiens contre les soldats russes et les civils du Donbass, l’interdiction des médias russes, la fermeture et le retrait des entreprises occidentales de Russie, le boycott d’Aeroflot et le gel des 300 milliards d’avoirs russes ont achevé de remonter l’opinion publique contre l’Occident.

      Résultat : la cote de popularité de Poutine n’a jamais été aussi forte, avec 83% d’avis favorables. Ce n’est donc pas demain que les Russes renverseront leur président, comme le souhaiteraient les Européens, et mettront fin à une « libération » de l’Ukraine qu’ils estiment de plus en plus justifiée. Sans compter qu’une partie non négligeable de la population russe ne voit pas d’un mauvais œil le gel des avoirs des oligarques et leur séjour forcé à domicile : c’est autant d’argent qui restera à la maison… D’autres ont aussi salué les sanctions occidentales comme un cadeau inespéré car cela l’obligera à se réindustrialiser et à investir dans ses propres productions plutôt que de tout importer.

      On ne voit donc pas comment la paix pourrait être rétablie dans un tel climat d’hystérie. On se demande même si l’Occident, qui ne semble plus que parler le langage des armes, n’est pas saisi d’une sorte de folie suicidaire. Dans ces conditions, on peut au mieux espérer un cessez-le-feu et un conflit plus ou moins gelé avec une Ukraine coupée en deux. Mais même de cela on est encore loin ! Dans les semaines et les mois qui viennent, avec les livraisons d’armes en cours, les espoirs de victoire proclamés par la coalition occidentale, la résilience d’une économie russe loin de s’effondrer, le soutien confirmé de la Chine et de l’Inde, il faut plutôt s’attendre à une escalade des combats, des tensions internationales… et des propagandes qui les accompagnent !

       

      Sources: Arrêt sur Info   &   https://www.investigaction.net/

       

      Notes:

      [i] CNNhttps://amp.cnn.com/cnn/2022/04/25/

      [ii] Département-de-la-Défense-américain: https://www.state.gov

      [iii] Radio Canada: https://ici.radio-canada.ca

      [iv] CNews : https://www.dailymotion.com/video/x8a23ub)

      [v] Wall Street Journal : WSJwsj.com

      [vi] Consortium News: Consortiumnews.com/2022/04/04

      [vii].Consortium News: Consortiumnews.com/2022/04/20/

      [viii] Libération: Liberation.fr

      [ix] Business Insider: Businessinsider.com

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    • Marc Endeweld, journaliste pour Le Monde diplomatique, auteur de "L'emprise : la France sous influence" aux éditions du Seuil est l'invité d'André Bercoff.

      Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff et Augustin Moriaux du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

      Source : https://www.youtube.com

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    • Vladimir Poutine est entièrement responsable de la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine et devra répondre d’accusations de crimes de guerre. Mais l’approche américaine n’ouvre aucune perspective de sortie de crise – bien au contraire. Depuis le début du conflit, les États-Unis ont refusé de prendre part aux pourparlers de paix. Après avoir fermé la porte à des négociations qui auraient peut-être pu éviter ce conflit, ils ont rapidement adopté une politique visant à affaiblir la Russie, dans l’optique à peine voilée d’obtenir l’effondrement du régime de Poutine. Un objectif qui nécessite d’intensifier le conflit, au risque de provoquer une escalade nucléaire dont les Ukrainiens seraient les premières victimes. En attendant, l’implication militaire américaine devient de plus en plus directe, tandis que la perspective d’un accord de paix s’éloigne de jour en jour.

      La violence de l’invasion russe a choqué les opinions publiques occidentales. Au-delà de l’ampleur de l’attaque initiale, il y a les pillages et les viols généralisés, les massacres à Butcha, le ciblage d’infrastructures et des bâtiments civils. Les bombes tombant sur des hôpitaux et écoles. Des villes transformées en tas de ruines où se terrent des dizaines de milliers de civils affamés. L’exode de 7 millions de réfugiés. Les dizaines de milliers de morts de part et d’autre de la ligne de front. 

      "La solution avait été résumée par Hillary Clinton dans un interview tragi-comique : faire de l’Ukraine un nouvel Afghanistan pour les Russes, en armant une insurrection"

      Le tribunal de Nuremberg, dans le procès des atrocités commises par les dignitaires nazis, avait estimé que l’agression d’une nation constitue le « crime international suprême » car « il contient tous les autres ». À ce titre, l’invasion et les opérations menées par des militaires russes relèvent pour de nombreux observateurs du crime de guerre. Face aux horreurs perpétrées en Ukraine, envisager une résolution négociée au conflit peut paraître insupportable. Mais sauf à vouloir risquer une guerre ouverte avec la Russie, seconde puissance nucléaire mondiale, l’Occident devra tôt ou tard signer un accord de paix avec Moscou. Or, la politique menée par les États-Unis, déjà critiqués pour leur manque de détermination à éviter le conflit, ne semble pas dessiner de porte de sortie pacifique à la crise.  

      UNE GUERRE INÉVITABLE ?

      Selon le renseignement américain, Vladimir Poutine a pris la décision d’envahir l’Ukraine au dernier moment. Malgré les déploiements massifs de troupes russes à la frontière ukrainienne et les menaces en forme d’ultimatum, l’invasion était potentiellement évitable, selon plusieurs membres des services secrets américains cités par The Intercept [1].

      La Russie avait posé ses conditions à plusieurs reprises. En particulier, que l’OTAN renonce à intégrer l’Ukraine et retire ses armements offensifs déployés à la frontière russe. L’administration Biden a refusé de négocier sérieusement, fermant la porte à une résolution diplomatique de la crise. Or, en affirmant que les États-Unis ne participeraient pas à un éventuel conflit – ce qui s’est avéré faux – et en évacuant tout son personnel administratif, la Maison-Blanche a potentiellement encouragé le président russe à envahir l’Ukraine. C’est du moins ce que lui ont reprochés son opposition et une partie de la presse américaine.

      Indépendamment de ce que l’on peut penser des demandes russes présentée sous forme d’ultimatum, l’approche des États-Unis en Ukraine paraît difficilement défendable.

      Depuis la chute de l’URSS, de nombreux experts et diplomates américains ont averti que l’expansion de l’OTAN risquait de provoquer un conflit. Robert McNamara et Henry Kissinger, les deux principaux architectes de la politique étrangère américaine de la seconde moitié du XXe siècle, ont prévenu publiquement et par écrit que l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN constituerait une grave erreur. Le premier en 1997le second en 1997 et 2014

      George F. Kennan, le responsable de la stratégie américaine pendant la fin de la guerre froide, avait également alerté dès 1997, dans une lettre adressée au président Bill Clinton et signée par cinquante diplomates et anciens hauts responsables américains : « L’extension de l’OTAN, à l’initiative des États-Unis, est une erreur politique d’ampleur historique. » En 2008, l’ancien ambassadeur américain en Russie et désormais directeur de la CIA William Burns multiplie les avertissements. En particulier, il écrit un câble diplomatique à l’administration W.Bush : « L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est la plus rouge des lignes rouges pour l’élite russe, pas seulement pour Poutine ».

      Pour Fionna Hill, experte particulièrement reconnue de la Russie de Poutine, ancienne conseillère des présidents Bush et Obama, le renseignement américain avait déterminé en 2008 « qu’il y avait un risque sérieux et réel que la Russie conduise une attaque préventive, pas limitée à l’annexion de la Crimée, mais une opération militaire majeure contre l’Ukraine » si la politique d’expansion de l’OTAN aux frontières russes était poursuivie.

      Confronté aux événements de 2014, Obama avait refusé de livrer des armements modernes à l’Ukraine en évoquant sa crainte que « cela accroisse l’intensité du conflit » et « donne un prétexte à Poutine pour envahir l’Ukraine ». Trump au pouvoir, Washington a changé de position. Les États-Unis ont armé et formé l’armée ukrainienne afin de mener une « guerre par procuration » contre la Russie, selon les propres mots d’un haut responsable de l’administration Trump. Ce changement de ligne est conforme aux promesses de deux sénateurs républicains néoconservateurs, qui déclaraient en 2017 à la télévision ukrainienne : « Nous sommes avec vous, ce combat est notre combat, et on va le gagner ensemble ».

      Les efforts américains ont achevé de convaincre le Kremlin que l’objectif de Washington était de « préparer le terrain pour un renversement du régime en Russie », a averti un rapport du renseignement américain daté de 2017. En janvier 2020, lors de l’ouverture du procès en destitution de Donald Trump, le démocrate et président du jury Adam Schiff déclarait au Congrès : « Les États-Unis arment l’Ukraine et aident son peuple afin que l’on puisse combattre la Russie en Ukraine et qu’on n’ait pas à le faire ici [à Washington]. »

      Le 8 juin 2021, l’administration Biden a affirmé, par la voix d’Anthony Blinken, le secrétaire d’État, lors d’une audition au Congrès : « nous soutenons l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. (…) Selon nous, l’Ukraine dispose de tous les outils nécessaires pour continuer dans cette direction. Nous y travaillons avec eux, quotidiennement ». Une déclaration reprise à son compte par Volodymyr Zelensky, annonçant triomphalement l’entrée imminente de l’Ukraine dans l’OTAN.

      Malgré les demandes russes pour une désescalade, Washington a poursuivi sa guerre de procuration avec la Russie en Ukraine. Le 10 novembre 2021, un accord officiel est signé par Anthony Blinken et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, dans lequel les États-Unis explicitent leur position et s’engagent, entre autres, à défendre l’Ukraine contre la Russie ; lui fournir armes, experts et entrainement ; accélérer ses capacités d’interopérabilité avec les forces de l’OTAN via des transferts technologiques et des manœuvres militaires régulières et mettre en place une coopération renforcée dans les domaines du renseignement et de la cybersécurité. L’accord reprend les termes détaillés lors d’un communiqué joint publié le 1er septembre, officialisant une ligne politique qualifiée par le très conservateur The American conservative de « potentiellement très dangereuse ». 

      Pourtant, la Maison-Blanche avait affirmé à Zelensky que « L’Ukraine ne rentrera pas dans l’OTAN, mais publiquement, nous gardons la porte ouverte » comme l’a récemment expliqué le président ukrainien sur CNN. Les Américains ont donc joué un double jeu : face aux Russes, ils ont refusé d’acter le fait que l’Ukraine ne serait pas intégrée à l’OTAN, tout en multipliant les actes indiquant que cette adhésion était imminente. Mais face à Zelensky, ils ont reconnu que ce projet n’avait aucune chance d’aboutir. 

      Tout semble indiquer que l’administration Biden a préféré risquer une invasion de l’Ukraine plutôt que de perdre la face en cédant sur la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Négocier avec Moscou n’aurait pas nécessairement permis d’éviter un conflit. Mais lorsqu’on tient à la paix, il paraît logique d’épuiser tous les recours.

      "Outre-Atlantique, le débat se limite presque exclusivement à la question du degré d’engagement des États-Unis en Ukraine. Des dizaines d’éditorialistes payés par l’industrie de l’armement ont exigé l’instauration d’une no fly zone – même si cela devait provoquer un conflit nucléaire."

      Avant l’invasion, l’un des principaux arguments avancés par les défenseurs d’une ligne ferme face à Poutine reposait sur le principe du droit des peuples à l’autodétermination. Sans s’arrêter sur le fait que les États-Unis violent ce principe en permanence – par leurs propres sanctions qui affament la population afghane ou en soutenant militairement l’Arabie saoudite dans ses multiples crimes de guerre au Yémen – pouvoir rejoindre une alliance militaire ne constitue pas un droit fondamental. 

      On ne saura jamais si la voie diplomatique pouvait éviter l’invasion russe. Mais force est de constater que du point de vue de Washington, l’heure n’est toujours pas à la négociation.

      « COMBATTRE LA RUSSIE JUSQU’AU DERNIER UKRAINIEN »

      La position officielle des États-Unis a été explicitée par le Conseiller spécial à la sécurité Jake Sullivan, lors d’une interview à la chaîne NBC le 10 avril dernier : « Ce que nous voulons, c’est une Ukraine libre et indépendante, une Russie affaiblie et isolée et un Occident plus fort, uni et déterminé. Nous pensons que ces trois objectifs sont atteignables et à notre portée. »

      En déplacement à Kiev le 25 avril, le ministre américain de la Défense Lyod Austin a confirmé cette ligne en affirmant : « Nous voulons que la Russie soit affaiblie, incapable de reconstruire son armée ». Une position que le New York Times a qualifiée de « plus audacieuse » que la stricte défense de l’Ukraine avancée jusqu’ici. Il n’est pas question de processus de paix, ni de simple défense du territoire ukrainien, mais bien de destruction de l’appareil militaire russe. Ce qui implique la poursuite du conflit. Le 30 avril, en visite officielle à Kiev, la présidente de la Chambre des représentants et troisième personnage d’État Nancy Pelosi a ainsi tenu à réaffirmer le soutien américain à l’Ukraine « jusqu’à la victoire finale ».

      Pour l’ex-ambassadeur et diplomate américain Charles Freeman, cette ligne politique équivaut à « combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ». Comme de nombreux analystes l’ont noté, la résolution du conflit ne peut prendre que deux formes : la capitulation sans conditions d’un belligérant, ou un accord de paix qui nécessitera un compromis peu reluisant. Pour Freeman, la Russie ne peut pas être totalement battue. Elle peut encore déclarer la mobilisation générale (officiellement, elle n’est pas en guerre) ou recourir à des tactiques et armes de plus en plus destructrices pour défendre la Crimée et les territoires du Donbass. Les alternatives sont la destruction complète de l’Ukraine ou une guerre sans fin. 

      Depuis le début du conflit, les États-Unis ont refusé de prendre directement part aux pourparlers de paix. Selon le Financial Times, Poutine était ouvert à un accord, mais a changé de position au cours du mois d’avril. Initialement, l’approche de Washington se fondait sur l’hypothèse que l’armée russe se rendrait tôt ou tard maître du terrain. La solution avait été résumée par Hillary Clinton dans un interview tragi-comique : faire de l’Ukraine un nouvel Afghanistan pour les Russes, en armant une insurrection. 

      Une stratégie qui a fait ses preuves pendant le premier conflit afghan, selon l’ancienne ministre des Affaires étrangères, qui évoquait simplement quelques « conséquences indésirables » – à savoir plus d’un million de civils afghans tués entre 1979 et 1989, les attentats du 11 septembre 2001 puis vingt ans de guerre en Afghanistan.

      Le président Zelensky tient une ligne plus nuancée, évoquant fréquemment les négociations en vue d’accord de paix. S’il demande une implication militaire plus importante des Occidentaux et le renforcement des sanctions économiques, il a mentionné à de nombreuses reprises être favorable à un statut neutre pour l’Ukraine, reconnaît que la Crimée ne fera pas partie des pourparlers et reste ouvert à une solution négociée au Donbass. Sa position évoluera nécessairement avec la situation militaire sur le terrain, mais la perspective d’un accord de paix fait toujours partie de son discours.

      Pour l’administration Biden, à l’inverse, le but est de provoquer un changement de régime à Moscou, potentiellement suivi de la traduction de Vladimir Poutine devant le tribunal de La Haye pour crimes de guerre.

      « La seule issue désormais, c’est la fin du régime de Poutine » expliquait un haut responsable de l’administration Biden à Bloomberg News. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, totalement aligné sur Washington, a confirmé cette ligne, affirmant que la stratégie occidentale avait pour but de « provoquer l’effondrement du régime de Poutine ». Il faisait ainsi écho au ministre de la Défense britannique, pour qui « son échec doit être total (…) les jours de Poutine seront compté, il va perdre le pouvoir et ne sera pas en mesure de choisir son successeur ». Des déclarations qui s’ajoutent aux propos de Joe Biden lui même, accusant Poutine de commettre un génocide et évoquant l’impossibilité qu’il reste au pouvoir.

      De fait, les États-Unis refusent d’offrir une porte de sortie au régime de Poutine – le contraignant à choisir entre le prolongement de la guerre quoi qu’il en coûte ou la prison à perpétuité ! Les voix qui s’élèvent contre la stratégie de Joe Biden sont rares outre-Atlantique. Le débat se limite presque exclusivement à la question du degré d’engagement des États-Unis en Ukraine. La presse et des dizaines d’éditorialistes payés par l’industrie de l’armement ont exigé l’instauration d’une no fly zone – même si cela devait provoquer un conflit nucléaire. Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche, a ironisé sur la quantité de questions qu’elle recevait dans ce sens. Mais face au seul journaliste l’interrogeant sur les pourparlers de paix, elle a confirmé que les États-Unis ne participaient pas aux discussions avec la Russie.

      LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS ?

      Comme le rapportait l’Associated Press, la prolongation du conflit aggrave les comportements des militaires et accroît le risque de crimes de guerre. Face aux atrocités, la communauté internationale reste divisée. À l’exception des alliés de l’OTAN, la plupart des pays ont choisi la neutralité. Une des causes de ce manque de mobilisation vient du fait que les crimes russes restent comparables à ceux commis par les États-Unis et ses alliés dans l’Histoire récente, estime Noam Chomsky. 

      Les États-Unis ont refusé de signer la convention de Genève sur les armes chimiques et les bombes à sous-munition. Ils en ont fait usage contre les populations civiles en Irak. Washington ne reconnait pas le tribunal international de La Haye. Le Congrès a même signé une loi autorisant l’invasion des Pays-Bas si des ressortissants américains étaient forcés de comparaître devant cette juridiction. Comme les Russes, l’armée américaine a délibérément ciblés des bâtiments civils.

      Le New York Times rapportait récemment les propos d’un stratège militaire russe, selon lequel « de la campagne de l’OTAN en Serbie, la Russie a retenu que la fin justifiait les moyens ». Les multiples crimes de guerre commis par l’Occident dans les Balkans auraient encouragé la Russie à adopter les tactiques sanglantes observées en Syrie et en Ukraine, selon ce stratège. Pour rappel, l’OTAN se justifiait de ne pas prévenir les civils des zones bombardés « pour réduire le risque pour nos avions ». Tony Blair avait estimé que les bombardements des bâtiments de télévision publique et la mort de dizaines de techniciens étaient « entièrement justifiés » car « ces médias participent à l’appareil de communication de Milosevic ».

      Difficile, dans ses conditions, d’adopter une posture morale susceptible de rallier l’ensemble de la communauté internationale. Si sanctionner le régime de Poutine et aider l’Ukraine semble justifié, y compris aux yeux des critiques de Biden, la manière dont sont conduites ces politiques interrogent. Tout comme leur efficacité réelle.

      Les armes livrées à l’Ukraine « disparaissent dans un trou noir géant » selon de hauts responsables de l’administration Biden. Cette dernière reconnaît être incapable de savoir où vont les armes, et est consciente du risque qu’elles tombent dans de mauvaises mains : crime organisé, réseaux terroristes et organisations néonazies. Avant le début du conflit, l’Ukraine était déjà un régime considéré comme corrompu et autoritaire, accueillant la principale plaque tournante du trafic d’armes international.

      De même, les sanctions économiques renforcent le pouvoir de Vladimir Poutine plus qu’elles ne l’affaiblissent. Les oligarques russes passent largement à travers des mailles du filet – les cibler de manière efficace nécessiterait de recourir à des moyens jugés inquiétants par les oligarques occidentaux ! Ainsi, les premières victimes des sanctions économiques restent les classes moyennes russes, qui se sont logiquement rapprochées de Poutine. Indirectement, cette guerre économique touche également les populations des autres pays via l’hyperinflation des prix de l’énergie et des produits alimentaires, au point de provoquer un début de récession en Europe. Enfin, le statut de monnaie de réserve du dollar pourrait faire les frais de la politique de Washington, selon de nombreux économistes américains proches du pouvoir.

      Au delà de ces conséquences indésirables, la stratégie américaine présente un risque d’escalade du conflit en Europe. Soit en acculant la Russie à recourir à des armes ou stratégie plus violentes, ou par simple engrenage militaire sur les théâtres d’opérations. Des perspectives qui inquiètent les experts du risque nucléaire, et des stratèges européens.

      Les États-Unis ont joué un rôle déterminant dans le succès militaire ukrainien, dès les premières heures du conflit. Il est désormais question de livrer des armes plus perfectionnées à l’Ukraine, potentiellement pour porter le combat sur le territoire russe, comme l’a reconnu le ministre de la Défense britannique à la BBC. Cela s’ajoute aux déploiements de forces spéciales occidentales en Ukraine, au partage des informations brutes obtenues en temps réel par les services de renseignement et à la formation de soldats ukrainiens en Pologne et en Allemagne. Des efforts remarquablement efficaces sur le front, mais qui risquent de compliquer un futur accord de paix.

      Le New York Times révèle ainsi une forme de dissonance entre la stratégie officielle de Washington et ce que les décideurs admettent en off. Poutine serait « un individu rationnel » qui chercherait à éviter une escalade du conflit dans l’espoir de trouver une porte de sortie, ce qui expliquerait le fait que « l’armée russe se comporte moins brutalement que prévue », selon les responsables occidentaux cités par le Times.

      La position américaine officielle évoluera peut-être en faveur d’une résolution pacifique du conflit, en particulier si l’armée russe est défaite au Donbass. Mais rien ne garantit qu’une telle humiliation sera acceptée par Moscou. Pour l’instant, les États-Unis estiment que la Russie n’ira pas jusqu’à employer l’arme nucléaire, et agissent en conséquence, repoussant toujours plus loin la notion de guerre par procuration. Après avoir demandé 33 milliards de dollars de plus au Congrès américain pour soutenir l’Ukraine, Joe Biden va proposer un texte de loi visant à attirer les meilleurs scientifiques russes sur le sol américain.

      Quid de ceux qui espèrent profiter de cette invasion injustifiable pour se débarrasser de Vladimir Poutine ? Joe Biden lui-même a expliqué que cela prendrait du temps – au moins un an. Des milliers de vies ukrainiennes en feraient les frais, et la hausse des prix des matières premières frapperait plus durement encore les populations qui y sont exposées à travers le globe. Tout cela pour poursuivre un but – le changement de régime – dont l’histoire macabre reste à écrire de manière exhaustive. De telles opérations ont-elles jamais abouti à autre chose que la mise en place d’un État failli ? La perspective d’une nouvelle Libye ou d’un nouvel Afghanistan, mais avec 6 000 ogives nucléaires et des dizaines de missiles hypersoniques, n’a pas vraiment de quoi rassurer.

      Notes :

      [1] L’information est d’autant plus crédible qu’elle provient du journaliste spécialiste des questions de sécurité et renseignement James Risen, prix Pullitzer du temps où il travaillait au New York Times pour son investigation sur la NSA. 

      Source : https://lvsl.fr

      Auteur : POLITICOBOY

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    • Le Canada fournit volontiers des armes à l’Ukraine… mais pas question d’alléger sa dette. ( les-crises.fr - 4/05/22 )Le gouvernement canadien a affecté un demi-milliard de dollars à un nouveau financement d’armes pour l’Ukraine.

      Bien que l’Ukraine soit accablée par la dette due à ses créanciers internationaux, le soutien du Canada à ce pays n’inclut pas d’allégement de la dette. Il prévoit toutefois des armes et plus de prêts encore.

      L’Ukraine doit environ 125 milliards de dollars US au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale, à l’Union européenne, au Canada et à d’autres créanciers internationaux, cela représente près de 80 % de son PIB. En plein milieu d’une vague de soutien envers l’Ukraine, aucun dirigeant occidental n’a demandé l’annulation de sa dette internationale.

      Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine a payé des centaines de millions de dollars à ses créanciers internationaux et est censée payer des milliards de dollars de plus en frais de dette cette année. Entre janvier et mars, Ottawa a transféré à l’Ukraine une aide militaire d’une valeur d’au moins 83,8 millions de dollars. En plus de ces fournitures militaires, de nouveaux prêts sont en passe d’être accordés.

      En dépit des difficultés auxquelles est confrontée l’Ukraine et de l’accueil enthousiaste que reçoivent actuellement les gestes pro-ukrainiens, il n’y a pratiquement pas eu de discussion concernant l’allègement de la dette de l’Ukraine. Le Canada et d’autres puissants détenteurs de dette semblent soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie. Il est moins évident qu’ils se soucient de l’économie, de la démocratie ou de la souveraineté de l’Ukraine.

      Ottawa et les réformes du marché ukrainien

      L’endettement a fortement pesé sur les trente années qui viennent de s’écouler depuis d’indépendance de l’Ukraine. Le pays a emprunté à plusieurs reprises auprès du FMI pour éviter le défaut de paiement. Ces emprunts ont donné au FMI et aux responsables politiques de l’élite au Canada et dans d’autres pays créditeurs un levier important pour faire pression en faveur de réformes néolibérales. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, l’Ukraine a assumé un sixième de la dette de 68 milliards de dollars de l’URSS.

      Ottawa a fait pression sur Kiev pour que l’Ukraine ratifie un accord sur la dette de l’ère soviétique, conditionnant l’accès au crédit au service de la dette. L’aide canadienne dépendait de la privatisation des biens publics et de la libéralisation de l’économie. En 1994, le ministre des Affaires étrangères, André Ouellet, a déclaré : « Notre aide à l’Ukraine ne peut être effective que si le gouvernement ukrainien prend les mesures nécessaires pour mettre en place le cadre dans lequel une économie de marché peut se développer. »

      Au cours de cette période, Ottawa a parrainé diverses initiatives visant à promouvoir des réformes néolibérales, notamment la Conférence sur la réforme de l’Ukraine, le Projet d’appui au commerce et à l’investissement Canada-Ukraine, la Commission économique intergouvernementale Canada-Ukraine, l’Initiative commerciale Canada-Ukraine et le Projet de coopération législative Canada-Ukraine. Au milieu des années 1990, Ottawa a financé une initiative visant à permettre la privatisation des terres agricoles ukrainiennes, qui étaient jusqu’ici possédées par l’État. Comme le rapportait un article du Vancouver Sun en 1996, « depuis la disparition de l’Union soviétique, le Canada a engagé plus de 120 millions de dollars en aide technique pour aider l’Ukraine à effectuer la transition complexe vers une économie de marché. »

      En octobre 1994, plusieurs mois après que Leonid Kuchma soit devenu le deuxième président du pays, le Canada a accueilli une conférence spéciale du G7 pour promouvoir la « réforme » économique en Ukraine. Avant la tenue de cet évènement, le Toronto Star a rapporté que « le Canada s’engagera à fournir une aide pouvant atteindre 20 millions de dollars pour aider l’Ukraine à transformer son économie en un système de marché de rype occidental ». Selon le Star, en tant que « premier investisseur en Ukraine », le Canada a également poussé le FMI à accorder son tout premier prêt au pays.

      Dans les années qui ont suivi la conférence, l’Ukraine a vendu des milliers d’entreprises publiques. Des personnes bien placées ont souvent acquis ces propriétés pour une somme dérisoire, ce qui a donné naissance à une classe d’ « oligarques » puissants dont les intérêts sont antinomiques avec la démocratie.

      Les investisseurs occidentaux

      Pendant la crise financière de 1998, qui a ravagé la Russie et l’Ukraine, Ottawa a fait pression sur le FMI pour qu’il accorde à l’Ukraine le financement demandé. Comme, après avoir libéralisé son économie, le pays était devenu beaucoup plus vulnérable face aux chocs venus de l’étranger, Ottawa craignait que les réformes néolibérales ne prennent fin ou même soient contrecarrées. En 1999, le Globe and Mail rapporte que « le premier ministre Jean Chrétien a personnellement fait pression pour que le Fonds monétaire international accorde un prêt de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine lorsque celle-ci a été frappée par une crise économique l’an dernier. »

      Chrétien a exhorté les dirigeants ukrainiens à poursuivre des réformes économiques pourtant impopulaires. Il a alors précisé aux dirigeants ukrainiens : « Vous vous êtes engagés à bâtir cette force économique, à naviguer pour franchir le passage difficile d’une économie planifiée vers une économie de marché. Malgré les difficultés, je vous exhorte à maintenir le cap. » Selon une estimation publiée dans le Globe and Mail en 2001, le PIB de l’Ukraine s’est contracté de pas moins de deux tiers au cours des huit premières années qui ont suivi l’indépendance.

      Tout au long des années 2000, Ottawa a continué de promouvoir des politiques privilégiant le capital et les intérêts étrangers. La crise économique mondiale de 2008 a porté un dur coup à l’Ukraine, qui a dû se tourner à nouveau vers le FMI pour obtenir un renflouement. En 2009, comme le rapporte l’Ottawa Citizen, le Canada et l’Ukraine ont commencé des négociations de libre-échange, qui « se sont rapidement enlisées après l’arrivée au pouvoir du président pro-russe Viktor Ianoukovitch » en 2010. En 2014, poursuit l’article, « les négociations ont été discrètement relancées après l’éviction de Ianoukovitch. » Cette éviction est le résultat d’une révolte que le Canada a encouragée.

      Une grande partie de l’Ukraine occidentale était furieuse contre Ianoukovitch après son retrait de l’accord d’association Union européenne-Ukraine. Cependant, le rejet de l’accord par son gouvernement s’explique en partie par le refus de Bruxelles de l’aider à respecter les termes d’un accord avec le FMI. Le renouvellement du prêt du FMI exigeait l’application de « conditions extrêmement sévères », notamment l’élimination des subventions dans le domaine de l’énergie et d’autres aides publiques.

      Après la destitution inconstitutionnelle de Ianoukovitch, Ottawa a immédiatement annoncé un financement de 220 millions de dollars pour soutenir le nouveau gouvernement ukrainien. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a refusé de débloquer cette aide tant que les responsables du FMI n’auraient pas un plus grand contrôle sur la politique économique ukrainienne. Comme l’a dit Baird, « le FMI va vouloir négocier certaines des conditions [les plus strictes] ». Vingt millions de dollars de cette somme ont été affectés dans le but de fournir à l’Ukraine des « directives d’experts dont elle a besoin pour gérer cette importante transition économique ».

      Au cours de l’été 2015, le Premier Ministre canadien de l’époque, Stephen Harper, a rencontré le successeur de Ianoukovitch, Arseniy Yatsenyuk. Peu après, le nouveau PM ukrainien a appelé les investisseurs canadiens à acheter des entreprises publiques ukrainiennes. « Je ne veux pas que des magnats ukrainiens achètent ces entreprises d’État, a déclaré Yatsenyuk au Globe and Mail. Nous serions heureux de voir des Canadiens acheter des actifs ukrainiens et apporter à l’Ukraine une bonne gouvernance d’entreprise, de nouveaux investissements et de nouveaux emplois. »

      Trois ans plus tard, Stepan Kubiv, ministre ukrainien du développement économique et du commerce, écrivait dans le Financial Post du Canada :

      Notre stratégie commerciale est associée à un ambitieux programme de réformes économiques visant à rendre l’Ukraine plus attrayante pour les investissements occidentaux. Depuis 2014, nous avons réalisé plus de réformes qu’à aucun moment depuis l’indépendance. Nous avons déréglementé des secteurs de l’économie, rationalisé les réglementations commerciales et entrepris la privatisation d’entreprises publiques. Des réformes sont en cours pour améliorer les droits des créanciers et les droits de propriété intellectuelle.

      Armes gratuites pour tout achat de dette

      Depuis le coup d’État de 2014, le FMI, la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement ont injecté plus de 10 milliards de dollars en Ukraine. En 2020, le FMI s’est félicité des améliorations de la situation budgétaire du pays, qui, selon lui, ont été « obtenues principalement par une réduction de la valeur réelle des salaires et des prestations sociales. »

      Trois décennies de réformes néolibérales ont été dévastatrices pour l’Ukraine. Les inégalités se sont considérablement accrues. Avant les bouleversements de 2014, le PIB de l’Ukraine était en fait plus faible que lorsqu’elle a déclaré son indépendance en 1991. Avant la récente invasion de la Russie, le PIB de l’Ukraine était environ 20 % inférieur au niveau qu’elle connaissait du temps de l’ère soviétique. Le PIB par habitant de l’Ukraine représente moins de la moitié de celui de la Russie et un cinquième de celui de la Pologne. La politique d’austérité a fait du pays un terrain fertile pour la démagogie d’extrême droite.

      Cette année, le PIB ukrainien a baissé de 16 % au premier trimestre et devrait chuter encore de près de 40 %. Il est difficile d’imaginer que le pays sera en mesure de rembourser intégralement sa dette internationale. Sans une remise substantielle de celle-ci, les créanciers exeerceront une influence encore plus grande sur l’économie et la politique du pays. Pour anticiper de nouvelles pénuries économiques, les associations ukrainiennes de la société civilee ont récemment lancé une pétition demandant l’annulation de la dette. Mais cette pétition a été largement ignorée par l’Occident.

      Dans le budget de la semaine dernière, le gouvernement fédéral a alloué un prêt d’un milliard de dollars à l’Ukraine. Les fonds seront acheminés par le biais du compte administré multi-donateurs nouvellement créé par le FMI pour l’Ukraine. Le budget prévoyait également un demi-milliard de dollars en nouveaux fonds pour l’achat d’armes. Depuis le 27 février, le Canada a annoncé trois nouvelles donations d’armes, dont 4500 lance-roquettes M72, 7500 grenades à main, 100 armes antichars Carl-Gustaf M2 et 2000 munitions. Les armes sont certes des dons, mais la plus grande partie de l’aide du Canada à l’Ukraine prend la forme de prêts..

      Lorsque les intérêts des détenteurs de la dette internationale et ceux des Ukrainiens ordinaires entrent en concurrence, il semble que les perdants soient toujours les travailleurs, les retraités et leurs familles. Les pays capitalistes riches s’empressent de fournir des armes pour permettre la poursuite des combats, mais restent muets quant aux demandes de l’allègement de la dette. Le fait que les armes soient une aide acceptable – mais pas le soulagement concret de la souffrance que l’annulation de la dette pourrait procurer – nous dit quelque chose de fondamental sur le système capitaliste.

      Concernant l’auteur

      Le dernier livre d’Yves Engler s’intitule Stand on Guard for Whom ? – A People’s History of the Canadian Military.

      Source : Jacobin Mag, Yves Engler, 12-04-2022

      Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

       Source : https://www.les-crises.fr

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    • Michel Collon reçoit Bernard Genêt, de l’association pacifiste Comaguer, pour aborder une importante facette de la guerre en Ukraine: l’économie. Pourquoi y a-t-il autant de pauvreté en Ukraine et des gens qui ont émigré ces dernières années alors que le pays dispose de ressources importantes?

       

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    • On est au bord de la guerre nucléaire et tout le monde s’en fiche. ( LGS.info - 02/05/22 )

      26 avril 2022. Les États-Unis convoquent , sur leur base militaire de Ramstein en Allemagne, 40 États, 40 pays occidentaux. C'est tout l'Occident qui est là pour armer de plus en plus l'Ukraine. L'Histoire retiendra peut être cette date, si la guerre a lieu et si l'humanité y survit, comme le début de la troisième guerre mondiale.

      Peut-on parler en effet militairement de non belligérance, sauf à faire preuve d’hypocrisie, lorsqu’on voit l’effort de guerre des États-Unis, 30 milliard de dollars prévus, et celui dans lequel ils impliquent toujours plus les États occidentaux, ainsi que le type d’armes fournies, de plus en plus lourdes, de plus en plus sophistiquées. Le Secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, reprenant une formule du président Roosevelt à la veille de l’entrée des États-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale, qualifie cet énorme effort militaire "d’aide pour renforcer l’arsenal de la démocratie ukrainienne". Mais il révèle, en même temps, sans autre précaution, que le but de cette réunion, ainsi que celui de la guerre est "d’affaiblir" durablement la Russie. Dans le même sens, et dès le début de la guerre d’ailleurs, le 24 février, le président Joe Biden annonçait des sanctions dévastatrices" contre la Russie et le 7 avril il promettait que "ces sanctions effaceraient quinze ans de progrès économique de la Russie".

      Bref, il s’avère, et en fait depuis le début, que les États-Unis envisageaient la guerre en Ukraine comme une guerre contre la Russie.

      Un tournant dangereux

      Mais jusqu’à présent, il s’agissait militairement d’une guerre entre deux pays, l’Ukraine et la Russie. Avec cette réunion du 26 avril, un tournant dangereux pour tout le monde, est pris résolument par les États-Unis, celui vers une guerre de 40 États, de tout l’Occident, par procuration contre la Russie. Les États-Unis précisent même que ces 40 États vont garder le contact et se réunir régulièrement pour évaluer la situation militaire. Ce faisant, mais les États Unis en ont-ils conscience, ils donnent de fait ainsi à la guerre en Ukraine l’allure d’une confrontation mondiale.

      Le 18 janvier 2017 déjà, au Forum économique mondial de Davos, Joe Biden, alors vice-président des États-Unis, accusait le président Poutine de "menacer l’ordre libéral international", c’est-à-dire l’ordre étasunien, la domination jusqu’à présent sans partage des États Unis sur le monde. Un peu partout, actuellement, dans les médias occidentaux, des voix autorisées précisent désormais que la défaite de l’Ukraine serait celle de l’hégémonie occidentale. Remarquons au passage, que les expressions trompeuses, d’il y a à peine quelques mois, de "communauté internationale" ont disparu du vocabulaire occidental pour laisser la place au mot "Occident".

      De son côté, la Russie, elle aussi, désigne clairement l’enjeu actuel de cette guerre, lorsqu’elle parle de remettre en question l’hégémonie occidentale. Elle l’a même fait plus tôt que les États-Unis en disant, dès le départ, que ceux-ci n’avait cure de l’Ukraine, et "de la défense du droit international qu’ils n’ont cessé de violer", mais que leur véritable objectif était de mener une guerre contre la Russie par procuration.

      L’Histoire nous apprend que, jusqu’à présent, lorsque deux grandes puissances se sont affrontées, ou bien l’une a été détruite ou les deux l’ont été, sauf quelques exceptions. C’est vrai depuis la guerre du Péloponnèse entre Sparte et Athènes et jusqu’aux deux guerres mondiales. Mais cette fois ci, à l’ère nucléaire, c’est le monde qui sera détruit, l’humanité qui probablement disparaitra. Sparte avait dominé pendant cent ans le monde civilisé connu d’alors. Athènes a émergé, et une fois devenue une puissance sur tous les plans, économique, culturel, militaire, elle a demandé plus de place, la place qui lui revenait désormais. La guerre était inévitable.

      Un engrenage mortel

      L’Histoire nous apprend aussi que lorsqu’une puissance domine le monde longtemps, ce qui est le cas des États Unis, mais aussi, depuis plus longtemps encore, de l’Occident en tant que puissance globale, elle vit sa remise en cause, la contestation de sa domination, l’éventualité de son déclin , comme une agression insupportable. Elle la ressent de façon douloureuse, angoissante, avec aussi le sentiment de l’ingratitude des puissances montantes , dans un monde qu’elles ont la conviction d’avoir bâti, façonné, de lui avoir tout donné : sa technologie, sa culture et même ses valeurs.

      Cela ferme leur perception des réalités nouvelles, pire il leur devient pratiquement impossible d’ accepter ces réalités. Le changement, le bouleversement de l’ordre établi est vécu comme une menace existentielle. Leur domination est perçue comme une condition de leur survie même. D’où le caractère extrême, aussi bien verbal que matériel, que peut avoir leur affrontement avec les puissances montantes, celles qui les contestent, l’impossibilité totale de prendre en compte le point de vue de l’autre, car tout ce que dit l’autre, tout ce qu’il fait lui parait une menace. La volonté de compromis n’existe pas. On veut vaincre. Là est le mécanisme intime d’une l’escalade continuelle, et celui de l’escalade actuelle entre les États-Unis et la Russie : tout recul de l’autre est interprété comme une faiblesse et donc un encouragement à l’escalade, en même temps que tout succès de l’autre est perçu comme un danger et donc comme une raison d’aller encore plus loin dans l’escalade. Un engrenage mortel.

      Du côté de la Russie, un même mécanisme se met en place, même si c’est pour des raisons différentes. L’obsession hégémonique des EU depuis la fin de la guerre froide, celle de l’OTAN à l’encercler, puis à s’installer directement en Ukraine à ses frontières, ont amené la Russie , à avoir, elle aussi, mais par un autre processus, le sentiment que son existence même était menacée. Elle vit, elle aussi, le conflit actuel comme une question de survie. C’est ce qu’a répété sans arrêt Vladimir Poutine.

      Tous les ingrédients alors sont réunis pour une déflagration qui ne peut être que majeure, et toucher à l’existence même de l’autre. Les États-Unis n’ont pas besoin, du moins actuellement, à recourir à l’arme nucléaire puisqu’ils disposent d’autres armes de destruction massive, notamment économiques et que, surtout, ils peuvent faire mener par les ukrainiens, une guerre par procuration, qu’ils sont décidés à entretenir, à alimenter financièrement et militairement pour qu’elle soit longue. C’est là leur calcul.
      Mais on ne joue jamais tout seul. La Russie ne peut accepter cette différence toute théorique, de plus en plus formelle entre belligérance et non belligérance, d’autant plus que le but de la guerre et l’ennemi sont clairement définis par les États Unis : la Russie. Les États-Unis disent qu’ils ne font pas la guerre contre la Russie en Ukraine. Mais c’est une pétition de principe. Ce qui est certain, c’est que la Russie, elle, ne fait pas la guerre en Ukraine contre les États Unis, mais que les États Unis eux la font, presque directement, en Ukraine contre la Russie. Ils le proclament d’ailleurs.

      Les situations de la Russie et des États-Unis, sont totalement différentes : si les États Unis peuvent faire la guerre contre la Russie par procuration, la Russie elle ne le peut pas. Elle n’a pas d’autre solution que de la faire directement aux États Unis si l’action des États Unis s’avère constituer pour elle une menace directe, stratégique, existentielle. C’est cela qui fait que la situation est lourde de terribles dangers pour le monde.

      "Nous les utiliserons si cela s’avère nécessaire"

      En désignant à la réunion de Ramstein, aux 40 pays occidentaux, la Russie comme l’ennemi, comme l’objectif de cette guerre en Ukraine, les États-Unis en ont changé la signification, y compris aux yeux de certains pays européens. Ils ont imposé au conflit leur vision, leur direction, et le risque désormais probable, d’un affrontement direct.
      La réaction du président Vladimir Poutine, le lendemain 27 avril, devant la Douma, à Saint-Pétersbourg, a voulu prendre en compte désormais clairement ce risque. Il déclare que s’il y a l’ingérence d’un "élément externe", et que la Russie se sent menacée de façon vitale, sa réponse sera "rapide et foudroyante". Il signale une nouvelle fois que la Russie a des armes stratégiques que ne possèdent pas les États-Unis : « Nous avons pour cela tous les instruments. De ceux que personne ne peut se vanter de posséder. » Et surtout, il précise sur ces armes nouvelles : "Nous ne nous contenterons pas de nous en vanter, nous les utiliserons si cela s’avère nécessaire” et il ajoute " « Toutes les décisions là-dessus ont été déjà prises ».

      Toute la gravité de la situation est dans ces mots "nous les utiliserons". Jusqu’à présent la règle implicite pour tous, résidait dans la dissuasion nucléaire, c’est-à-dire dans le principe stratégique que les armes nucléaires ne peuvent être utilisées, d’où le terme "dissuasif", parce que leur utilisation signifierait l’anéantissement réciproque. Or on passe désormais à autre chose, à quelque chose de différent de ce qu’ a vécu le monde jusqu’à présent, le risque, non plus théorique, mais réel d’une guerre nucléaire.
      De théorique, le risque de guerre nucléaire est devenu réel. C’est ce qu’a résumé dans une déclaration, le 25 avril, le ministre russe des affaires étrangères, Serguei Lavrov.
      A la gravité de la situation, les étasuniens répondent par la désinvolture, l’ironie, voire la dérision. Pour Le président Joe Biden, dans des déclarations du 28 avril "c’est une réaction de désespoir de la Russie face à son échec en Ukraine". Pour les médias des États Unis, ce risque de guerre nucléaire n’est depuis le début que de "la propagande", "du bluff", des tentatives de faire peur à l’Occident, de l’intimider. Le ton est donné ainsi à tous les médias occidentaux qui vont dans le même sens dans un unanimisme quasi total.

      Par contre, sur les médias russes le ton est diffèrent, grave. Le 30 avril, sur la chaine
      "Russia 1", la gravité de la situation n’est pas niée ou sous-estimée. On considère l’éventualité d’une guerre nucléaire comme réelle. Les gens en parlent avec sérieux, et même avec une sorte de fatalisme, comme si on voulait préparer l’opinion à cette situation.

      Le 28 avril sur le plateau de Rossiya 1, Margarita Simonyan, la directrice de la chaîne d’information russe Russia Today, affirme :" L’idée que tout se termine par une attaque nucléaire me semble plus probable que tout autre scénario." On va jusque dans les détails, le discours est concret : on explique l’avantage dont dispose actuellement la Russie sur le plan de la technologie militaire et des armements nucléaires, avec ses missiles hypersoniques qui arrivent invisibles sur l’ennemi, et avec l’énorme missile balistique Sarmat, invisible lui aussi, et qui peut détruire, à lui seul, un pays tout entier. On donne même des chiffres sur leur rapidité "foudroyante" : 106 secondes pour arriver à Berlin, 200 à Paris, 206 secondes à Londres, ce qui ne permet pas à l’adversaire de réagir. "Personne n’y survivrait" dit un animateur de l’émission, "Personne sur cette planète" rectifie le présentateur du Programme. Le dialogue est hallucinant.
      Les images de ce dialogue sur un plateau de la télé russe sont transmises, fait rare, sur des chaines françaises. Les animateurs français en rient. Ils rivalisent de moqueries envers les russes. L’atmosphère est surréaliste. Sur un plateau français, une jeune femme ukrainienne, qui fait la guerre à Paris, accuserait presque les Français d’être des lâches, et" d’avoir peur de Poutine" et de la guerre nucléaire. Un vieux général en retraite lui dit que la vitesse des missiles russes ne devrait pas impressionner, et qu’un missile de plus ou de moins ne change rien à l’affaire, puisque chaque camp a les moyens d’anéantir l’autre. Ils voient tous dans ce dialogue à la TV russe la preuve de la folie russe.

      Mais moi, cela me rappelle cette histoire d’un fou qui monte sur le mur de son hôpital pour voir l’extérieur et qui voit un homme passer dans la rue. Il crie alors au passant : "vous êtes combien là-dedans."

      Où sont les pacifistes ?

      Ce qui est terriblement inquiétant, plus que tout le reste, c’est la façon avec laquelle les États Unis, et derrière eux les canaux d’opinion occidentaux minimisent ou veulent minimiser la gravité extrême de la situation, cette escalade qui nous charrie invinciblement vers une troisième guerre mondiale, vers une guerre nucléaire. S’agit-il d’aveuglement comme c’est le cas des empires, notamment déclinants, quand ils sentent leur domination contester, comme le fait actuellement la Russie qui déclare sans détours qu’elle veut remettre en cause l’ordre mondial existant. La réaction des États-Unis est sans nuances. Le contestataire de l’ordre régnant est à la fois méprisé et sous-estimé . Sur ce danger nucléaire, on peut noter que l’attitude russe est différente de celle des États Unis. Autant la Russie en informe son opinion franchement, autant les États-Unis le nient.

      S’agit-il alors de déni, de sous-estimation de la situation, ou est-ce une volonté délibérée de vouloir chloroformer l’opinion publique, de vouloir empêcher son intervention, en un mot de la garder inconsciente de la situation réelle, et de cette escalade insensée dans laquelle les États-Unis entrainent les pays occidentaux.

      Jamais depuis l’invention de l’arme nucléaire, quelles que soient les crises qu’a connues le monde pendant la guerre froide, il y eu un tel degré de gravité de la situation. Et il n’y a plus, on dirait, les forces populaires qui faisaient naguère obstacle à la guerre et à l’armement nucléaire, aussi bien en Occident que dans le monde. Il y avait dans les années 70 et 80 un puissant mouvement de la paix. Les gens se mobilisaient, par millions, contre le déploiement de missiles en Europe, ils constituaient des chaines humaines de plusieurs centaines de kilomètres entre les pays européens pour s’opposer à la guerre. Les élites intellectuelles et scientifiques, les savants , les artistes publiaient des déclarations contre la guerre. Les prix Nobel avaient constitué des groupes pour analyser les conséquences d’un holocauste nucléaire et en décrire l’horreur. L’opinion en était régulièrement informée. Ce n’est plus le cas. Où sont les pacifistes d’antan, des temps de la guerre froide ?

      On est au bord de la guerre nucléaire, et on a l’impression que tout le monde s’en fiche !
      La raison, les raisons ? En Occident, les gens semblent être soumis à une propagande de guerre sidérante, paralysante. Ailleurs dans le monde, on pense que c’est une guerre limitée à l’Europe et aux États Unis. "Est-ce que les missiles peuvent arriver jusqu’à nous" m’a demandé innocemment quelqu’un. On ne comprend pas les conséquences globales d’une guerre nucléaire, même limitée à une partie du monde. Peu savent que l’hiver nucléaire s’étendra partout, que la guerre nucléaire est par définition totale, qu’elle peut signifier la fin du monde, la fin de l’humanité. Aucun journal, aucune chaine, aucun site n’en parle, ne dit, ne décrit les horreurs de la guerre nucléaire.

      Qui donc va pouvoir réveiller l’opinion publique mondiale ? Que faire ? Qui va donner l’alerte ? Qui peut arrêter cet engrenage mortel ? Quelles personnalités, quels hommes de bonne volonté, quels partis, quels gouvernements, quels États ? Il faut arrêter ça ! Il faut que "les gens", que les peuples "bougent".

      Source : https://www.legrandsoir.info

      Auteur : Djamel LABIDI

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    • ENCORE UNE FOIS, L’OTAN; Pablo Hasél, on s’en souvient est un militant communiste qui est actuellement en prison en ESPAGNE non pour ce qu’il a fait mais seulement pour ce qu’il a dit. Ce qu’il écrit ici concernant l’UKRAINE est incontournable et si l’on peut enfermer quelqu’un qui tient de tels propos, beaucoup d’entre nous sont menacés comme l’est ASSANGE pour avoir démonté les fauteurs de guerre. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
      Comment nos médias arrivent-ils à faire du régime ukrainien le défenseur de la démocratie est un mystère, comment ce régime qui depuis plus de dix ans envoie dans le Donbass des hordes sous symboles nazis mais dirigés, entraînés par l’OTAN et les USA massacrer son peuple peuple? On peut même lire une ode à l’unité des forces politiques autour de ZELENSKI en paraissant ignorer que celui-ci non content de mettre hors la loi et emprisonner les communistes a interdit dernièrement 11 partis politiques d’opposition. Zelenski, président d’un régime qui assassine et emprisonne des journalistes, recevra le « Prix des médias pour la liberté » allemand. Le fascisme occidental récompense sa créature, continuateur du génocide perpétré par le régime ukronazi contre le Donbass depuis 8 ans. En février 2021, Zelenski a fermé plusieurs chaînes de télévision. En mars, il a imposé une diffusion unique et interdit 11 partis politiques. Le régime avait déjà interdit le parti communiste ukrainien depuis des années, alors que le soutien au parti communiste était important. Pour exterminer les antifascistes, le régime ukronazi a utilisé la mise hors la loi, la torture, les emprisonnements massifs, les assassinats. Le journaliste Lira qui avait dénoncé le régime ukronazi a disparu. Un autre communicateur a été tué par les nazis du régime. Beaucoup d’autres ont été emprisonnés. La nazification de l’Ukraine et le soutien – ouvert – de l’Occident aux nazis annoncent des temps encore plus sinistres. À moins d’élever la voix, ils vont nous broyer comme ils tentent de broyer Assange et Pablo Hasel, on ne peut pas comprendre le vote d’opposition d’extrême-droite sans référence à la manière dont la gauche défend l’oppression de l’OTAN, de la CIA et les politiques de répression que cela engendre. C’est pour cela que l’on publie ici en contrepoint de la propagande que nous subissons jour après jour, cette intervention de PABLO HASEL (note de DB)

      https://www.revistarambla.com/pablo-hasel-en-ucrania-los-nazis-campan-a-sus-anchas-ejerciendo-actos-criminales/

      Beaucoup de prisonniers m’ont parlé de leur peur que la Russie nous attaque militairement. C’est une préoccupation partagée par la population à la suite de la sale guerre de désinformation. Ce bombardement constant de manipulations bien planifiées vise à blanchir l’OTAN et l’UE, ainsi qu’à détourner l’attention de ceux qui sont directement responsables de notre manque de droits et de libertés. 

      Si la Russie est perçue comme une grande puissance qui aspire à nous envahir et à nous raser, il est beaucoup plus facile pour l’OTAN d’être vue comme notre protecteur. 

      L’ancien ministre des Affaires étrangères du PP, Josep Piqué, est intervenu en ce sens en notant que le soutien populaire à l’OTAN avait augmenté. À tel point que le terrorisme médiatique a conduit de nombreuses personnes à appeler à une intervention plus directe de l’OTAN en Ukraine. De la même manière ceux qui sont censés s’opposer à la guerre, en fait nous conduisent vers une troisième guerre mondiale comme le tueur à gages de l’OTAN, Zelenski.

      Alors que la Russie, comme elle l’a dit et le démontre, mène cette opération pour l’empêcher. Il convient de rappeler que l’Ukraine avait l’intention d’installer des armes nucléaires à la frontière de la Russie avec l’OTAN, ce qui pourrait anéantir les villes russes en quelques minutes. Un saut qualitatif dans l’expansionnisme et l’encerclement militaire menaçant, que la Russie a enduré pendant des années avec une énorme patience tandis que l’impérialisme ignorait ses avertissements répétés. Connaissant le bilan et le modus operandi de l’OTAN, il va de soi qu’ils voient leur sécurité en grave danger.

      Il suffit de regarder une carte avec toutes les nombreuses bases militaires des États-Unis et de l’OTAN pour s’assurer de la véracité du harcèlement. Comme il suffit de jeter un coup d’œil à la très longue liste des États massacrés par ces génocidaires pour être clair sur qui constitue une menace. Ce n’est pas la Russie qui s’engage dans des guerres impérialistes de pillage partout dans le monde. Les États-Unis à eux seuls sont présents dans près de 300 installations militaires à travers le monde, sans compter les installations clandestines. Aucun des États de l’OTAN ne permettrait à la Russie de faire ce qu’elle fait depuis des années à ses frontières, reniant son engagement de ne pas interférer dans les anciennes républiques soviétiques. Comme personne ne resterait les bras croisés si quiconque venait le menacer et l’agresser constamment à la porte de sa maison. 

      Ceux qui condamnent l’autodéfense légitime de la Russie face à l’OTAN, disent que nous devons donc laisser libre cours à l’OTAN pour étendre et détruire des pays comme la Libye – dévastée en 2011 avec le soutien de tant de médias – sans que personne n’intervienne pour l’arrêter.

      Cette position – celle de ceux qui condamnent également l’autodéfense ici contre la violence de l’État espagnol – part généralement de « Vous ne pouvez pas soutenir la Russie parce que Poutine est… ». 

      Comme si parce que Poutine ne serait pas exemplaire, toute la Russie devait se laisser attaquer par l’OTAN. Hussein en Irak était-il le modèle le plus exemplaire ? Et bien que l’agression impérialiste ait été condamnée et que la légitimité de l’autodéfense irakienne ait été reconnue, sans être le moins du monde aidée militairement par ceux qui arment les fascistes ukrainiens et leurs collaborateurs.

      Bien sûr, nous, communistes, ne ressentons pas une grande sympathie pour Poutine, qui a contribué à la destruction de l’URSS et ne s’est pas opposé au capitalisme. Mais parmi tout ce qui peut lui être reproché, il n’y a pas la défense de la Russie contre l’OTAN. Le fait aussi qu’il souhaite que l’Ukraine cesse de massacrer les républiques du Donbass, où elles ont assassiné, avec l’aide des États-Unis et de l’UE, plus de 14 000 civils en 8 ans et ont attaqué des fournitures d’eau, de nourriture et d’aide humanitaire. Pendant ce temps, la Russie facilite les couloirs humanitaires que l’État ukrainien rejette. Même en violation des accords de paix de Minsk. Les manifestations les plus puissantes de soutien à la Russie ont eu lieu à juste titre en Serbie et en Syrie, parce qu’ils connaissent trop bien les bombes de l’impérialisme. En 1999, l’OTAN – dirigée par Solana du PSOE – a massacré les Serbes et, au cours des dernières années, les djihadistes ont été soutenus pour prendre le contrôle de la Syrie, ce que les Russes ont aidé à éviter.

       C’est un autre exemple de la façon dont il est totalement déplacé de mettre la Russie et l’OTAN sur le même plan.

      En Syrie, l’impérialisme a utilisé des méthodes de propagande très similaires à celles développées en Ukraine avec des montages de toutes sortes. La simulation de massacres contre des civils est l’un des principaux axes de discrédit. Ce que les djihadistes ont commis en Syrie (affectueusement appelés « rebelles syriens » par les médias) et l’État ukrainien s’est retourné violemment même contre sa propre population antifasciste. La farce est si effrontée que Zelenski lui-même a affirmé que les hôpitaux de Marioupol avaient été vidés, se contredisant plus tard en accusant la Russie d’avoir attaqué la maternité qui ne servait déjà que de base au bataillon nazi Azov. Dans leur montage théâtral, ils n’ont même pas pris la peine de simuler les dizaines de cadavres de femmes et de bébés qu’ils prétendaient accumuler. Un tel canular n’a pas été remis en question par les médias qui soutiennent la fermeture des médias qui démantèlent ces canulars et offrent, avec des preuves, une version beaucoup plus objective. Ils ne diront pas que si la Russie avait l’intention de commettre un génocide de civils – que l’Ukraine ne laisse souvent pas échapper – ils auraient déjà rasé tout le pays avec leur capacité militaire. Le gouvernement ukrainien utilise le même schéma que lors du coup d’État de Maïdan, lorsque les fascistes ont tiré sur des gens de leur propre côté pour réchauffer l’atmosphère et justifier le coup d’État américano-européen. Ils utilisent des civils comme boucliers humains et blâment les Russes pour les conséquences de leurs actes. S’ils voulaient la paix, ils s’engageraient à cesser les menaces à la sécurité de la Russie avec l’OTAN, ils cesseraient de massacrer le Donbass et de prétendre faire de même avec la Crimée.

      Le mensonge compulsif des médias de l’impérialisme est si scandaleux que même le colonel de l’armée espagnole, Pedro Baños, a dénoncé avec indignation à la télévision qu’il n’y a pas de liberté d’expression pour être en désaccord et remettre en question le récit officiel. Il l’a qualifiée de « fausse démocratie », même s’il s’oppose à l’opération russe et a servi l’OTAN. Il a également déclaré que « la propagande ukrainienne provient du manuel du renseignement américain » et que « Borrell n’a rien de progressiste ». Logiquement, pour nier la véracité de telles campagnes, il n’est pas réapparu à la télévision pour parler du sujet. Les leçons habituelles de la démocratie du régime espagnol à d’autres États, maintenant la Russie, sont au niveau de l’hypocrisie de ceux qui accueillent des réfugiés ukrainiens tout en rejetant ou en maltraitant ceux qui viennent d’autres endroits pillés par l’Europe. Lorsque les bombes ciblent intentionnellement des civils comme en Palestine, en Libye, en Syrie, etc., il n’y a pas de campagnes d’aide massives parce que ce n’est pas dicté par les médias. Ces médias dont il est urgent de se souvenir pour tant de gens qui les croient encore, se sont avérés tromper dans toute question politique parce qu’ils sont des mercenaires de l’oligarchie. Oui, ceux qui ne parlent que des oligarques russes montrant leur luxe comme si ceux d’ici ne vivaient pas dans le corps d’un roi à nos dépens. Ils défendent leurs intérêts et manipuleront tout ce qui leur fait tort comme ils l’ont récemment fait contre la lutte ouvrière à Cadix.

      Ils font un effort particulier pour ridiculiser la dénazification, niant les preuves vérifiables qu’en Ukraine les nazis sont libres de commettre des actes criminels. Cela vaut également pour l’armée et la police. Leur plus grand argument est que Zelenski est juif. Comme s’il n’y avait pas eu de Juifs qui aient collaboré avec les nazis à travers l’histoire ! C’est une absurdité, comme de dire qu’Obama n’a pas nui à l’Afrique et à la population afro-américaine des États-Unis parce qu’il est noir. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, mais son agression contre la Libye africaine, entre autres, a reçu le prix Nobel de la paix grâce aux mêmes personnes qui peignent, comme un héros Zelenski. Après le coup d’État de Maïdan en 2014, le fils de son collègue Joe Biden était à la tête du secteur du gaz naturel en Ukraine. Aujourd’hui, les États-Unis vendent du gaz 40% plus cher que la Russie à l’Europe. Des clés qui sont cachées dans leurs émissions spéciales de télévision constantes, comme que Zelenski a nommé Maxim Martchenko, commandant du bataillon nazi Aidar, gouverneur d’Odessa. Ou que même les eurodéputés ont dénoncé que le capitaine nazi de l’armée espagnole, Antonio Meroño, exerce comme chef du Bureau du renseignement de l’OTAN. Ni qu’un député ukrainien ait dénoncé la découverte de vidéos de viols de mineurs et de bébés par le bataillon nazi ukrainien <<Tornado>>. La liste des atrocités est interminable. Avec l’ajout du dangereux programme militaire biologique que le ministère russe de la Défense a déclaré avoir découvert en Ukraine, financé par les États-Unis. Connaître le contexte des Yankees, savoir douter…

      L’envoi d’armes du gouvernement espagnol – qui a resserré les rangs avec PP, VOX et Cie une fois de plus – n’est pas surprenant, sachant comment ils fournissent des armes à l’Arabie saoudite pour commettre un véritable génocide contre le Yémen. Il y a déjà plus de 377 000 personnes assassinées sans que les médias ne pointent du doigt les coupables. Yolanda Diaz et ses sbires ont une fois de plus montré qu’ils sont des hommes de main de l’OTAN. Le « progressisme » de l’armement des fascistes. Aucune trace de solidarité avec les milliers d’antifascistes tués, agressés, disparus, interdits et emprisonnés en Ukraine. Ils ne leur donneront pas une voix pour défendre l’opération russe, ni ne parleront de crimes comme les 50 qui ont été brûlés vifs par les nazis dans la maison des syndicats d’Odessa. Ceux-ci, qui parlent tant des « canulars de l’extrême droite », ne démantèleront pas l’erreur selon laquelle la Russie a envahi la Crimée. Cela a été décidé avec un référendum démocratique son annexion et dans lequel 95% du peuple a voté pour! Quelle « agression impérialiste ». Ils n’expliqueront pas non plus que les républiques de Donetsk et de Lougansk ont également massivement décidé de ne plus faire partie de l’Ukraine. Le respect du droit à l’autodétermination par le gouvernement espagnol est ce qu’il est. Ils ressentent plus d’affinités avec l’État ukrainien qui persécute la langue russe qu’avec les républiques qui se défendent des attaques nazies. Ni dans le Donbass ni en Crimée, la Russie n’a imposé la rupture avec l’Ukraine qui a pour héros national le nazi Stepan Bandera. Actuellement, l’Ukraine continue d’assassiner dans les républiques sans que tant de médias ne s’en fassent l’écho. Pour couronner le tout, le gouvernement blâme la Russie pour l’inflation sévère qui sévit depuis longtemps. Bien sûr, parce que les oligarques ici sont de petits saints et ne profitent pas de la hausse des prix. Si quelqu’un proteste depuis le palais de la Moncloa, il est accusé de servir Poutine. La chose à faire pour les ”démocrates” est de se joindre à la russophobie qui fait que les magasins russes sont attaqués. Ils ont déjà un autre joker à lancer pour tenter de retarder les révoltes contre leurs politiques de misère.

      La russophobie a un fardeau de ressentiment pour la révolution russe qui a conquis tant d’années de socialisme. Par conséquent, même si la Russie n’est plus socialiste, ils saisissent toutes les occasions de déverser plus d’ordures anticommunistes. Les États-Unis et leurs alliés soutenaient déjà les nazis ukrainiens pour combattre l’URSS il y a plusieurs décennies. Stepan Bandera a travaillé pour les services de renseignement britanniques avant d’être exécuté par le KGB en 1959. Que l’État espagnol ne soit pas horrifié par les massacres des nazis auxquels il envoie des armes est prévisible lorsque, même après la mort de Franco, il a accueilli des criminels de guerre nazis, continue à rendre hommage à la Division bleue qui a combattu à leurs côtés, que son armée, sa police et ses tribunaux sont remplis de fascistes, etc. Le chef militaire de l’Allemagne nazie, Le général Heusinger a ensuite été président du Comité militaire de l’OTAN, le plus haut rang de la branche militaire de l’organisation. Inutile d’en dire plus? Une fois de plus, l’OTAN a provoqué un conflit de guerre pour ses intérêts économiques et géostratégiques, il faut le répéter. Ne pas se concentrer sur leur culpabilité contribue au blanchiment qu’ils recherchent. La dénonciation sans équivoque de l’impérialisme, les pires ennemis de l’humanité, est une question de minimums urgents. Le sommet de l’OTAN, qui aura lieu à Madrid cet été, est l’occasion d’approfondir les campagnes qui expliquent pourquoi nous devons quitter l’Union européenne et l’OTAN. Les troupes espagnoles déployées dans de nombreux pays – encerclant également la Russie bien avant sa réaction militaire – en plus d’exercer un rôle méprisable, représentent un gaspillage de plusieurs millions de dollars que le gouvernement a augmenté et a l’intention d’augmenter encore plus. Ainsi, la barbarie impérialiste n’attaque pas seulement d’autres peuples, elle saigne aussi les nôtres économiquement sans investir ces millions dans la santé, le logement, l’éducation, etc. Une chose qui, si elle est rendue publique, en contrant le terrorisme de désinformation, augmentera le rejet de l’OTAN et de l’UE.

      20 mars 2022.
      Pablo Hasél,
      prisonnier politique communiste.

      Source : https://histoireetsociete.com

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