• En France nous avons la chance d’avoir de nombreux intellectuels brillants qui ont retenus les leçons des précédentes guerres. Ils ont le sens de la mesure, des responsabilités et des réalités. Les gens dont je vais parler ici n’en font pas partie.

    Source : https://www.youtube.com

     

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  • La tension monte au Pérou en ce début du mois de juin 2022. Les élites néolibérales et leurs relais au sein de l'appareil judiciaire, du parlement et des médias essaient d'empêcher coute que coute le processus de changement initié par la victoire de Pedro Castillo en juin 2021. Manifestations d'opposants et de partisans du président se confrontent à Lima. Les esprits s'échauffent et se radicalisent.

    Nous sommes allés écouter les manifestants des deux camps. Deux pays qui s'affrontent sur un même territoire. Aucune conciliation possible. Le Pérou est à fleur de peau et vit un choc des perceptions produit d'une véritable lutte de classe.

    Petite dédicace musicale au groupe péruvien, Los Saicos, précurseur du punk dans les années 60.

     

    source: https://www.youtube.com/watch?v=H-5SnhwUhRI

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  •  Bolivie: L'ex-présidente de-facto Jeanine Añez condamnée à 10 ans de prison  (telesurtv.net-10/06/2022)

    Le premier tribunal anti-corruption de La Paz, Bolivie, a condamné vendredi l’ancienne présidente de fait Janine Añez à 10 ans de prison dans l’affaire coup d’Etat 2. 

    L’ancien commandant en chef des forces armées, William Kaliman, et l’ancien commandant général de la police, Vladimir Calderon, ont également été condamnés à la même peine.

    Le procureur, le procureur général et le Sénat avaient demandé 15 ans de prison pour Añez pour le délit de non respect de ses devoirs et prise de résolutions contraires à la Constitution et à la loi.

    Le ministère public a présenté, lors du procès ordinaire, des preuves et des témoignages qui ont aidé à conclure qu’effectivement, Añez avait violé les articles 153 et 154 du code pénal.

    L’affaire coup d’Etat 2 pour laquelle elle a été jugée concerne spécifiquement les actions réalisées avant qu’elle ne s’autoproclame présidente de la Bolivie en 2019.

    Alors qu’elle était sénatrice, Añez n’a pas respecté 3 articles du règlement du Sénat quand elle s’est proclamée présidente de ce corps législatif et ensuite, elle a violé trois autres articles du règlement des députés en installant une session de l’Assemblée illégalement.

    L’ancienne fonctionnaire, emprisonnée depuis le 13 mars 2021, a également violé 9 articles de la Constitution politique de l’État quand elles s’est autoproclamée illégalement présidente de la République.

    En plus d’Añez, six anciens chefs de l’armée et de la police ont été jugés et condamnés pour les faits survenus entre le 10 et le 12 novembre 2019 lors desquels sont mortes des dizaines de personnes.

     

    Source en espagnol :  https://www.telesurtv.net/news/bolivia-tribunal-condena-jeanine-anez-militares-golpe-estado-20220610-0033.html

    Source en français (traduction de françoise Lopez) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/06/bolivie-jeanine-anez-condamnees-a-10-ans-de-prison.html

     

     

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  •  Colombie : Duque envoie des troupes en Ukraine pour montrer son dévouement à l’OTAN (resumen-10/06/2022)

    Des troupes de l’armée colombienne se rendront en Ukraine en juillet ou en août. Le Gouvernement de Bogota prend le plus stupide des prétextes pour se justifier : il va soutenir l’armée ukrainienne dans des opération de déminage. Ainsi, il se moque du monde. Dans la guerre en Ukraine, ceux qui mettent les mines, ce sont les Ukrainiens (parce qu’ils reculent ) et ceux qui les enlèvent, ce sont les Russes (parce qu’ils avancent). C’est pourquoi l’opération des Colombiens en Ukraine est secrète.

    Les troupes colombienne devraient se rendre d’abord dans l’un des pays voisins de l’Ukraine. Leur séjour hors de leur pays durera de 5 à 9 mois. Selon le ministre de la défense colombien, Diego Molano, l’aide apportée à Kievs se situe dans le cadre de « l’allié important n’appartenant pas à l’OTAN. » La collaboration a été décidée auparavant avec le secrétaire à la défense étasunien Lloyd Austin.

    La Colombie n’a aucun intérêt militaire en Ukraine mais le Gouvernement pantin a intérêt à renforcer sa relation avec son protecteur. Le pays sud-américain est un partenaire privilégié de l’Alliance Atlantique. En octobre dernier, l’OTAN et la Colombie ont annoncé le renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité après la quatrième réunion de dialogue politique entre la Colombie et l’Alliance.

    La Colombie est devenue un outil essentiel des États-Unis en Amérique latine comme le Kosovo contre la Serbie, l’Ukraine contre la Russie ou Taiwan contre la Chine. Elle participe à la création d’une OTAN latino-américaine pour faire face au Venezuela, au Brésil, à la Bolivie, a l’Argentine, au Nicaragua et à d’autres pays du continent qui ne s’agenouillent pas devant les États-Unis.

    La Colombie a été le premier pays de la région à intégrer le programme d’Associations individuelles à la mesure de l’OTAN et à recevoir le statut de partenaires international de l’Alliance. 

    Le plan individuel de coopération entre la Colombie et l’OTAN a été signé le 31 mai 2018 lors de la visite de l’ancien président Juan Manuel Santos Calderon à Bruxelles et de sa rencontre avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Santos a dit alors que l’inclusion de la Colombie dans la liste des partenaires internationaux de l’alliance était « un énorme privilège » pour son pays.

    L’OTAN a maintenant 9 partenaires avec ce statut. En plus de la Colombie, il y a l’Australie, l’Afghanistan, l’Irak, le Japon, la Corée-du-Sud, la Mongolie, la Nouvelle-Zélande et le Pakistan. Mais l’Alliance reste fidèle à son principe disant que seul un pays européen peut devenir un nouveau membre. Mais Bruxelles considère chaque accord individuel avec ses partenaires dans le contexte de la création de conditions plus favorables pour l’OTAN dans ce pays : le déploiement de troupes et d’équipement, leur libre circulation sur le territoire, le travail des services de renseignement de l’Alliance, l’immunité diplomatique et la possibilité de réaliser des manœuvres militaires.

    Les associations internationales de l’OTAN appuient la tendance de la politique étrangère étasunienne de ces dernières années, c’est-à-dire, plus d’attention vers la région indo- Pacifique pour faire face à la Chine. On pourrait le dire aussi de l’Asie centrale et du Sud. Mais le moyen-Orient et l’Amérique latine n’ont pas disparu de la sphère d’intérêts des États-Unis. Par conséquent, l’OTAN a un « partenaire international » dans chaque région. La Colombie agit comme « une police régionale » pour l’Amérique latine.

    En échange, les signataires reçoivent des garanties de sécurité qui ne sont soutenues par rien de concret comme certaines préférences dans le commerce des armes et des bénéfices financiers. C’est la « transparence dans l’accès aux dernières armes » que les dirigeants politiques et militaires colombiens ont citée comme le principal bénéfice du traité avec l’OTAN.

    Les Colombiens ont également eu accès à des programmes spécifiques, à des séminaires et à des formations pour les militaires qui auparavant n’étaient disponibles que pour les pays membres. « L’augmentation des liens entre nos forces armées et l’OTAN a pour objectif de diminuer les catastrophes naturelles causées par le changement climatique, la cyber défense et le déminage des territoires. Le rapprochement avec l’OTAN permettra au pays d’épargner des ressources, » a dit l’ancien président colombien Santos.

    L’armée colombienne est un « régiment ordure » pour Washington. C’est encore plus vrai pour l’Ukraine. La Colombie ne s’éloigne pas d’un iota des principes de la stratégie des États-Unis envers l’Amérique latine : les pays de la région doivent reconnaître inconditionnellement l’hégémonie des États-Unis, mettre au point des réformes dans l’économie et dans la sphère sociale, ouvrir les conditions les plus commodes au capital étasunien , assurer sa domination sur leurs marchés pour la vente de ses biens et de ses services. Cela inclut le marché des armes.

    La Colombie représente, alors, un certain modèle de capitalisme dans une région turbulente et volatile où beaucoup de pays ont des Gouvernements réformistes au pouvoir. Certainement, Washington peut envoyer des Colombiens en Ukraine pour l’apparence et pour la forme mais la Maison-Blanche n’a pas besoin de l’armée colombienne pour cela.

     

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/06/10/colombia-duque-envia-tropas-a-ucrania-para-demostrar-su-fidelidad-a-la-otan/

    Source en français (traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/06/colombie-duque-envoie-des-troupes-en-ukraine-pour-montrer-son-devouement-a-l-otan.html

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  •  Amérique latine : Discours d’Alberto Fernandez au sommet des Amériques  (resumen 9/06/22)Alberto Fernandez, Président de la République Argentine

     

    Monsieur le président des États-Unis,

    Mesdames et Messieurs les chefs d’État et de Gouvernement,

    Mesdames et Messieurs,

     

    Je veux commencer par estimer les efforts réalisés pour l’organisation de ce neuvième sommet des Amériques. Je regrette que nous n’ayons pas pu être tous présents, tous ceux qui auraient dû l’être , dans cet environnement si propice au débat.

    Aujourd’hui, je parle en tant que président tournant de la CELAC. Nous sommes la Communauté des Etats d’Amérique Latine et des Caraïbes. Là, nous cohabitons dans la diversité et nous nous respectons. Nous avons des points de vue différents mais nous partageons des préoccupations identiques dans ce présent si complexe.

    Le fait que l’Amérique latine et les Caraïbes soient sorties de la pandémie comme la région la plus endettée du monde en développement nous inquiète. Le poids moyen de la dette extérieure dépasse 70 % du produit intérieur brut de la régional. Le travail informel qui aujourd’hui dépasse 50 % nous préoccupe. Cette sorte de « loterie de la naissance » qui fait que ceux qui naissent dans des villages pauvres de notre région voient leur espérance de vie réduite de presque 15 ans par rapport à ceux qui naissent dans des quartiers chics, nous fait de la peine.

    Pourquoi souffrons-nous de telles pénuries si notre terre nous a équipés pour produire des aliments et de l’énergie comme peu de régions au monde ? La réponse se trouve dans l’ordre mondial. Le monde central a fixé des règles financières évidemment inéquitables. Quelques-uns concentrent la richesse alors que des millions d’êtres humains restent bloqués dans le puits de la pauvreté.

    Depuis la périphérie dans laquelle ils nous placent, l’Amérique latine et les Caraïbes regarde avec chagrin la souffrance des peuples frères. Cuba supporte un blocus depuis plus de 6 décennies imposé pendant les années de la « guerre froide » et le Venezuela en subit un autre alors que la pandémie qui frappe l’humanité emporte avec elle des millions de vies.

    Avec des mesures de cette sorte, on cherche à poser des conditions aux Gouvernements mais dans les faits, on ne fait que blesser les peuples. 

    Assurément, nous aurions aimé un autre sommet des Amériques. Le silence des absents nous interpelle. Pour que ceci ne se produise plus jamais, il faudrait établir clairement pour l’avenir que le fait d’être le pays hôte du sommet ne donne pas la capacité d’imposer un « droit d’admission » aux pays membres du continent. Le dialogue dans la diversité est le meilleur instrument pour promouvoir la démocratie, la modernisation et la lutte contre les inégalités.

    Président Biden, je suis certain que c’est le moment de s’ouvrir fraternellement pour favoriser les intérêts communs. Les années qui ont précédé votre arrivée au gouvernement des États-Unis d’Amérique se sont caractérisées par une politique immensément dommageable pour notre région mise en place par le Gouvernement qui vous a précédé. C’est le moment de changer ces politiques et de réparer les dégâts.

    On a utilisé l’OEA comme un gendarme qui a facilité un coup d’Etat en Bolivie. On s’est approprié la direction de la banque américaine de développement qui traditionnellement était dans des mains latino-américaines. Les actions de rapprochement avec Cuba dans lesquelles le pape François avait servi d’intermédiaire et qui avaient représenté des avancées obtenues par le Gouvernement de Barack Obama alors que vous étiez vice-président, ont été détruites. 

    L’intervention du Gouvernement de Donald Trump auprès du Fonds Monétaire International a été décisive pour faciliter un endettement insoutenable en faveur d’un Gouvernement argentin en décadence. Il l’a fait dans le seul but d’empêcher ce qui a fini par être le triomphe électoral de notre force politique. À cause d’une indécence d’une telle importance, aujourd’hui, tout le peuple argentin souffre.

    À ce sommet, nous devons analyser le présent et prévoir l’avenir en faveur d’une reconstruction créative du multilatéralisme. On ne peut pas imposer une pensée unique dans un monde qui exige l’harmonie symphonique face au drame commun.

    Ici, permettez-moi de souligner l’urgente nécessité de reconstruire les institutions qui ont été pensées précisément pour nous intégrer. 

    L’OEA, si elle veut être respectée et redevenir la plate-forme politique régionale pour laquelle elle a été créé, doit être restructurer et immédiatement remplacés ceux qui la dirigent. 

    La Banque Régionale de Développement, sans retard, doit à nouveau avoir à sa direction l’Amérique latine et les Caraïbes. La BID a besoin d’un processus de capitalisation pour avoir plus de moyens de financement et meilleurs. 

    Dans l’Amérique dans laquelle nous vivons, les exclusions du bien-être, du financement soutenable, de la diversification de la production, de la technologie pour le progrès social et de l’équité de genre ne sont pas non plus admissibles. Nous assumons le défi de nous occuper des causes profondes qui mettent en tension notre coexistence démocratique.

    Le monde est menacé par des opportunistes de la haine qui sèment le découragement parmi les peuples les plus frappés par la pandémie. C’est le moment de les affronter.

    L’Amérique latine et les Caraïbes connaissent la nécessité de l’intégration en tant que condition de base pour réussir leur développement.

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie a un impact sur nous. Il est urgent de construire des scénarios de négociation qui mettent fin à la catastrophe guerrière. Sans humiliation ni désir de domination. Sans géopolitique inhumaine ni privilèges à la violence.

    Que la tragédie humanitaire que nous vivons nous nous aveugle pas. Je suis convaincu que nous avons l’opportunité d’envisager le développement d’une véritable association stratégique commune. Je propose 2 grands objectifs : organisons la production d’aliments et de protéines sur tout le continent et développons notre énorme potentiel énergétique et minier essentiel pour la transition écologique. 

    Je viens d’un pays humaniste où la valeur des droits de l’homme est consacrée en tant que cœur de notre identité et nous défendrons toujours leur validité dans tous les domaines.

    Précisément pour cette raison, il nous est naturel de penser à la construction d’un avenir soutenable, résiliant et égalitaire comme le souligne le titre de ce sommet, je ne suis pas venu à Los Angeles pour discuter quand le faire. C’est aujourd’hui. La faim attaque. Nous ne devons discuter que de comment le faire.

    Face a tant d’inégalités, nous devons envisager la nécessité de politiques d’impositions progressives alors même que les élites de nos pays nous présentent comme un danger pour la qualité de la démocratie. Les revenus inespérés que la guerre a donnée en cadeau aux grandes corporations alimentaires, pétrolières et aux entreprises d’armes doivent être imposés pour améliorer la distribution du revenu.

    Pourquoi nous ont-ils élus si ce n’est pas pour mettre en place des mesures au bénéfice de l’ensemble de la population et non de quelques-uns ? Il n’y a aucune théorie de distribution de la richesse qui ait fonctionné. Et c’est le moment d’en prendre note et d’agir en conséquence.

    Le changement climatique également nous fait affronter de nouveaux défis. Les Caraïbes souffrent de façon dramatique et on n’ a pas le temps d’attendre des réponses. Nous sommes créanciers environnementaux. Nous apportons de l’oxygène à la planète et nous ne sommes pas responsable des émissions de gaz à effet de serre. L’ injustice environnementale que nous vivons détruit notre continent. Nous devons affronter la transition écologique avec des aides financières suffisantes qui amènent l’innovation et la justice sociale.

    L’Argentine est un pays pacifique. Nous continuons à réclamer par les voies diplomatiques les droits légitimes que nous avons sur nos îles Malouines. Nous continuons à être confiants dans le dialogue. Après la tragédie de la pandémie, nous voyons les guerres comme la victoire de l’insensibilité humaine.

    Nous devons construire ensemble, unis, un nouvel humanisme qui, comme l’enseigne le pape François, commence par les derniers pour arriver à tous.

    Unis ou dominés.

    Unis pour la « maison commune », ou dominés par la cupidité économique.

    Unis pour le multilatéralisme ou dominés par la polarisation.

    Unis pour la démocratie avec l’inclusion sociale ou dominés par l’individualisme et la misère collective.

    Président Biden, je suis ici pour essayer de construire des ponts et abattre des murs. En tant que président de la CELAC, je veux vous inviter à participer à notre prochaine réunion plénière. Je rêve que dans une Amérique fraternellement unie, nous nous engagions à ce que tous les êtres humains qui habitent notre continent aient droit au pain, à la terre, au toit et à un travail digne. 

     

    Source en espagnol : https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/06/09/argentina-alberto-fernandez-intervino-en-la-cumbre-de-la-exclusion-con-un-discurso-critico/

    Source en français (traduction de Françoise Lopez pour Bolivar Infos) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/06/amerique-latine-discours-d-alberto-fernandez-au-sommet-des-ameriques.html

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  • Kiev demande ouvertement à l’UE de censurer la Presse. ( ancommuniste.fr - 9/06/22 )

    Kiev demande au chef de la commission européenne de faire pression sur les médias européens qui ont osé couvrir la reddition des nazis "Azov" d’une manière défavorable à Kiev.
    L’accès à la correspondance diplomatique a été obtenu par des pirates du groupe "HakNet" précédemment distingué.(Cf la pièce jointe)

    "... les dirigeants des pays doivent influencer les médias nationaux afin d’empêcher la diffusion des informations ci-dessus [sur la reddition d’"Azov"]"

    - Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Kuleba a demandé au président de la Commission européenne Josep Borrell de faire pression sur les médias de l’UE, qui ont osé parler de milliers de soldats qui ont quitté les catacombes d’Azovstal et se sont rendus.

    Telle est la liberté d’expression et la diplomatie made in Ukraine"

    Kiev perd la guerre et en bon nazis prétendent couvrir le tout derrière une muraille de mensonges.

    Photo :

    Dans cette capture vidéo publiée par le ministère russe de la Défense le 20 mai 2022, des soldats ukrainiens du régiment Azov se rendent aux forces pro-russes de la DNR après trois mois de combats à Marioupol

    Sputnik via AFP publiée par L’Express.

     

    Source : http://ancommunistes.fr

    Auteur : Annie Lacroix Riz

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  • Le retour de Luiz Inácio Lula da Silva sur le devant de la scène politique a fait l’effet d’une bombe au Brésil. En avril 2021, la Cour suprême du Brésil a annulé une série de verdicts pour corruption qui avaient exclu l’ancien président de gauche des élections nationales de 2018, affirmant qu’un juge partial chargé de son dossier avait compromis son droit à un procès équitable. Cette décision a mis le Brésil sur la voie d’un affrontement entre Lula — nom sous lequel il est universellement connu — et l’actuel président d’extrême droite Jair Bolsonaro lors des élections d’octobre 2022.

    Lula, qui lance officiellement sa campagne le 7 mai, promet de ramener le Brésil au bon vieux temps de sa présidence de 2003 à 2010, qu’il a terminée avec un taux d’approbation de 83 %. d’approbation. Cela signifierait relancer une économie en difficulté, sauver une démocratie menacée et guérir une nation marquée par le deuxième bilan le plus lourd au monde pour la COVID-19 et deux années de gestion chaotique et calamiteusse de la pandémie. Jusqu’à présent, ses promesses ont trouvé un écho : les sondages attribuent à Lula 45 % des voix, contre 31 % à Bolsonaro. Mais l’écart se réduit.

    Ciara Nugent, rédactrice du TIME, s’est entretenue avec Lula à la fin du mois de mars, au siège de son parti, le Parti des travailleurs (PT) à São Paulo, pour évoquer son séjour en prison, la guerre en Ukraine et la question de savoir si ses projets pour le pays sont fondés sur autre chose que la nostalgie. Cette transcription a été condensée et modifiée pour plus de clarté.

    TIME : Lorsque la Cour suprême a rétabli vos droits politiques l’année dernière, selon les médias brésiliens vous vous prépariez déjà à une vie plus tranquille loin de la politique. Avez-vous immédiatement pris la décision de revenir ?

    En réalité, je n’ai jamais abandonné. La politique vit dans chaque cellule de mon corps, dans mon sang, dans ma tête. Parce que le problème n’est pas la politique elle-même, mais la cause qui vous amène à la politique. Et je défend une cause.

    Luiz Inácio Lula da Silva prononce un discours devant des travailleurs syndiqués à la Praça Charles Muller, à São Paulo, lors de la Journée internationale des travailleurs, le 1er mai 2022. Luisa Dörr pour TIME
     

    Lorsque j’ai quitté la présidence en 2010, je n’avais pas l’intention d’être à nouveau candidat à la présidence. Mais au cours des 12 années qui se sont écoulées depuis que j’ai quitté le pouvoir, je constate que toutes les politiques que j’ai créées en faveur des pauvres — toutes nos politiques d’inclusion sociale, tout ce que nous avons fait pour moderniser les universités, les écoles techniques, augmenter les salaires, améliorer la qualité des emplois — tout cela a été détruit, réduit à néant. Parce que les personnes qui ont commencé à occuper le gouvernement après le coup d’État qui a chassé Dilma [Rousseff], étaient des gens qui voulaient détruire toutes les avancées que le peuple brésilien avait gagnées après 1943.

    On s’attend à ce que je devienne à nouveau président du Brésil, parce que les gens ont de bons souvenirs de l’époque où j’étais président. Parce que les gens avaient des emplois. Parce que les gens avaient de meilleurs salaires, parce que leurs augmentations de salaire étaient supérieures à l’inflation. Alors je pense que les gens regrettent cela, et ils veulent que ces choses soient améliorées.

    Le Brésil est aujourd’hui confronté à une situation très différente de celle qui prévalait lorsque vous avez remporté la présidence pour la première fois en 2002 — en termes d’économie, de polarisation politique, de situation internationale. Pouvez-vous réussir aussi bien que la première fois ?

    Dans le monde du football américain, il y a un joueur. Il se trouve qu’il a rencontré une Brésilienne. Une mannequin. Et il est le meilleur joueur du monde depuis longtemps. À chaque match qu’il va jouer, ses fans exigent qu’il joue mieux que lors du précédent. Avec la présidence, c’est la même chose. Je ne me présente que parce que je peux faire mieux que ce que j’ai fait auparavanr.

    Je suis sûr que je peux résoudre les problèmes [du Brésil]. Je suis certain que nos problèmes ne seront résolus que lorsque les pauvres participeront activement à l’économie, lorsque les pauvres participeront au budget, lorsque les pauvres travailleront, lorsque les pauvres pourront manger. Cela n’est possible que si vous avez un gouvernement qui se consacre aux pauvres.

    Beaucoup de gens au Brésil disent qu’il y a eu plusieurs incarnations de Lula, notamment en matière de politique économique. Quel Lula avons-nous aujourd’hui ?

    Ecoutez, si il y a un candidat qui, sur ce plan ne devrait pas inquiéter les gens, c’est bien moi. Vous savez pourquoi ? Parce que j’ai déjà été président deux fois. Et on ne discute pas de politique économique avant de gagner les élections. D’abord, il vous faut gagner les élections. Et ensuite, il vous faut savoir qui vous aurez dans votre équipe et ce que vous ferez. Mais si vous vous interrogez à mon sujet, il sufit de regarder ce qui s’est passé au Brésil lorsque j’étais président de la République. Regardez comment le marché s’est développé. Le Brésil lançait à peine quelques introductions en bourse. Avec mon gouvernement, on en a compté 250. Le Brésil avait une dette de 30 milliards de dollars, et après mon mandat, nous avons commencé à prêter de l’argent au FMI. Le Brésil n’avait pas un seul dollar de réserves en devises fortes. Aujourd’hui, nous avons 370 milliards de dollars de réserves en devises fortes. […] Donc vous devez comprendre qu’au lieu de s’interroger sur ce que je vais faire, il suffit de regarder ce que j’ai fait.

    Lula lors d’un rassemblement à Sao Bernardo Do Campo pendant sa campagne présidentielle de 1989. Antonio Ribeiro-Gamma-Rapho/Getty Images
     

    Pendant votre première présidence, le pétrole, entre autres produits, a alimenté une grande partie de ce succès économique. Aujourd’hui, avec la crise climatique, nous essayons d’utiliser moins de pétrole. Le favori des élections de mai en Colombie, Gustavo Petro, a proposé un bloc anti-pétrole, par lequel les pays arrêteraient immédiatement toute exploration pétrolière. Accepteriez-vous de vous joindre au mouvement ?

    Ecoutez, Petro a le droit de proposer ce qu’il veut. Mais, dans le cas du Brésil, ceci ne correspond pas à la réalité. Dans le cas du monde, ceci ne correspond pas à la réalité. Nous avons encore besoin du pétrole pour un certain temps, on ne peut pas simplement …

    Mais l’idée est de continuer à extraire et utiliser le pétrole qu’on a déjà trouvé, mais d’arrêter d’explorer pour trouver de nouveaux gisements. Est-ce que vous pourriez envisager cela ?

    Non, tant qu’on n’a pas de source alternative d’énergie, on continuera d’utiliser l’énergie qu’on a. Pensez à cette chère Allemagne : Angela Merkel a décidé de fermer toutes les centrales nucléaires. C’était sans compter sur la guerre en Ukraine. Et aujourd’hui, l’Europe dépend de la Russie pour son énergie. Ce qu’on peut faire, c’est entamer un processus à long terme pour réduire [le besoin en pétrole] à mesure qu’on développe d’autres alternatives. On ne peut pas imaginer que les États-Unis cessent d’utiliser le pétrole du jour au lendemain.

    Je veux maintenant parler de la guerre en Ukraine. Vous vous êtes toujours vanté d’être capable de parler à tout le monde — aussi bien à Hugo Chavez qu’à George Bush. Mais le monde d’aujourd’hui est très fragmenté sur le plan diplomatique. Je voudrais savoir si votre approche fonctionne toujours. Pourriez-vous parler à Vladimir Poutine après ce qu’il a fait en Ukraine ?

    Nous, les politiciens, récoltons ce que nous semons. Si je sème la fraternité, la solidarité, l’harmonie, je récolterai de bonnes choses. Si je sème la discorde, je récolterai des querelles. Poutine n’aurait pas dû envahir l’Ukraine. Mais Poutine n’est pas le seul coupable. Les États-Unis et l’Union européenne sont également coupables. Quelle a été la raison de l’invasion de l’Ukraine ? L’OTAN ? Alors les États-Unis et l’Europe auraient dû dire : « L’Ukraine ne rejoindra pas l’OTAN. » Cela aurait réglé la question.

    À l’intérieur d’un magasin à São Paulo en 2004, on voit Lula à la télévision en train de prononcer un discours répondant aux accusations de corruption contre son gouvernement. Alex Majoli-Magnum Photos
     

    Pensez-vous que la menace d’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN a été la véritable raison de l’invasion russe ?

    C’est la raison qui a été avancée. Si il existe une raison secrète, nous n’en savons rien. L’autre enjeu était l’adhésion de l’Ukraine à l’U.E. Les Européens auraient pu dire : « Non, le moment n’est pas venu pour l’Ukraine de rejoindre l’U.E., nous allons attendre.» Il était inutile qu’ils favorisent cet affrontement.

    Mais je pense qu’ils ont réellement essayé de parler avec la Russie.

    Non, ils ne l’ont pas fait. Les conversations ont été rares. Si vous voulez la paix, il vous faut être patient. Ils auraient pu s’asseoir à une table de négociation pendant 10, 15, 20 jours, un mois entier, pour essayer de trouver une solution. Je pense que le dialogue ne fonctionne que lorsqu’on le prend au sérieux.

    Si vous étiez président en ce moment, que feriez-vous ? Auriez-vous été en mesure d’éviter le conflit ?

    Je ne sais pas si j’en serais capable. Si j’étais président, j’aurais téléphoné à [Joe] Biden, à Poutine, à l’Allemagne et à [Emmanuel] Macron. Parce que la guerre n’est pas la solution. Je pense que le problème est que si vous n’essayez pas, vous ne réparez pas les choses. Et vous devez essayer.

    Il m’arrive d’être inquiet. J’étais très inquiet lorsque les États-Unis et l’Union européenne ont reconnu [Juan] Guaidó [alors chef du parlement vénézuélien] comme président du pays [en 2019]. On ne joue pas avec la démocratie. Pour que Guaidó soit président, il faudrait qu’il soit élu. La bureaucratie ne peut pas se substituer à la politique. En politique, il s’agit de deux chefs d’État qui gouvernent, tous deux élus par leur peuple, qui doivent s’asseoir à la table des négociations, se regarder dans les yeux et parler.

    Et maintenant, il m’arrive de m’asseoir et de regarder le président ukrainien parler à la télévision, être applaudi, être ovationné par tous les parlementaires [européens]. Ce type est aussi responsable de la guerre que Poutine. Parce que dans la guerre, il n’y a pas qu’un seul coupable. Saddam Hussein était tout aussi coupable que Bush [pour le déclenchement de la guerre en Irak en 2003]. Parce que Saddam Hussein aurait pu dire : « Vous pouvez venir ici et vérifier et je vous prouverai que je n’ai pas d’armes de destruction massive.» Mais il a menti à son peuple. Et là maintenant, le président de l’Ukraine aurait pu dire : « Allons, arrêtons pour un temps de parler de cette histoire d’OTAN, d’adhésion à l’UE. Commençons d’abord par discuter un peu plus. »

    Lula, ancien président brésilien et candidat à la présidence pour 2022, photographié à São Paulo le 23 mars. Luisa Dörr pour TIME
     

    Volodomyr Zelensky aurait donc dû parler davantage à Poutine, alors même qu’il y avait 100 000 soldats russes à sa frontière ?

    Je ne connais pas le président de l’Ukraine. Mais son comportement est un peu bizarre. On dirait qu’il fait partie du spectacle. Il est à la télévision matin, midi et soir. Il est au parlement britannique, au parlement allemand, au parlement français, au parlement italien, comme s’il menait une campagne politique. Il devrait être à la table des négociations.

    Pouvez-vous réellement dire cela à Zelensky ? Il ne voulait pas de la guerre, elle lui a été imposée.

    Mais cette guerre, il la voualit. Si il n’en avait pas voulu, il aurait négocié un peu plus. C’est tout. J’ai critiqué Poutine lorsque j’étais à Mexico [en mars], en disant que c’était une erreur d’envahir. Mais je pense que personne n’essaie actuellement d’aider à instaurer la paix. Les gens attisent la haine contre Poutine. Cela ne résoudra rien ! Nous devons parvenir à un accord. Mais les gens encouragent [la guerre]. Vous encouragez ce type [Zelensky], et il pense qu’il est la cerise sur le gâteau. Nous devrions avoir une conversation sérieuse : « OK, vous étiez un bon comédien. Mais ne faisons pas la guerre dans le but de vous voir passer à la télé ». Et nous devrions dire à Poutine : « Vous avez des tas d’armes, mais vous n’avez pas besoin de les utiliser contre l’Ukraine. Parlons-en ! »

    Que pensez-vous de Joe Biden ?

    En fait, j’ai prononcé un discours pour féliciter Biden lorsqu’il a annoncé son programme économique. Le problème est qu’il ne suffit pas d’annoncer le programme, il vous faut le mettre en oeuvre. Et je pense qu’actuellement Biden traverse un moment difficile.

    Et je ne pense pas qu’il ait pris la bonne décision concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Les États-Unis exercent une grande influence politique. Et Biden aurait pu éviter [la guerre], ne pas la favoriser. Il aurait pu parler davantage, participer davantage. Biden aurait pu prendre un avion pour Moscou afin de parler à Poutine. Tel est le genre d’attitude que l’on attend d’un dirigeant. Intervenir afin que les choses ne dérapent pas. Je ne pense pas que c’est ce qu’il a fait.

    Biden aurait-il dû faire des concessions auprès de Poutine ?

    Non. De la même manière que les Américains ont persuadé les Russes de ne pas déployer de missiles à Cuba en 1961, Biden aurait pu dire : « Nous allons discuter un peu plus. Nous ne voulons pas de l’Ukraine dans l’OTAN, point final.» Il ne s’agit pas là d’une concession. Laissez-moi vous dire une chose : si j’étais président du Brésil et qu’on me disait : « Le Brésil peut intégrer l’OTAN », je dirais non.

    Pourquoi ?

    Parce que je suis un mec qui ne pense qu’à la paix, pas à la guerre. […] Le Brésil n’a de différends avec aucun pays : ni avec les États-Unis, ni avec la Chine, ni avec la Russie, ni avec la Bolivie, ni avec l’Argentine, ni avec le Mexique. Et le fait que le Brésil soit un pays pacifique nous permettra de rétablir les relations que nous avions créées entre 2003 et 2010. Le Brésil redeviendra un protagoniste sur la scène mondiale, parce que nousallons prouver qu’il est possible d’avoir un monde meilleur.

    Lula et son avocat Cristiano Zanin quittent le bâtiment de l’Institut Lula à São Paulo, au Brésil, le 5 avril 2018, le jour où le juge fédéral Sergio Moro a émis un mandat d’arrêt contre Lula. Marcelo Chello-AP/Shutterstock
     
     
    Une foule de partisans porte Lula lors d’un rassemblement devant le bâtiment du syndicat des métallurgistes à São Bernardo do Campo, à São Paulo, au Brésil, le 9 novembre 2019, après la sortie de prison de l’ancien président. Nelson Almeida-AFP/Getty Images
     

    Comment allez-vous réussir à faire cela ?

    Il nous faut établir une nouvelle gouvernance mondiale. Les Nations Unies d’aujourd’hui ne représentent plus rien. L’ONU n’est pas prise au sérieux par les gouvernements actuels, car chacun prend des décisions sans la respecter. Poutine a envahi l’Ukraine unilatéralement, sans consulter l’ONU. Les États-Unis ont l’habitude d’envahir des pays sans demander l’avis de qui que ce soit et sans respecter le Conseil de sécurité. Nous devons donc reconstruire l’ONU, pour inclure plus de pays et plus de gens. Si nous faisons cela, alors nous pourrons commencer à améliorer le monde.

    Au Brésil, pendant la pandémie, la population noire a connu un risque de décès plus élevé que la population blanche, et un taux de chômage plus élevé également à cause de la pandémie. Et le problème de la violence policière au Brésil n’a fait qu’empirer sous le gouvernement Bolsonaro. Qu’allez-vous faire pour améliorer la situation, et tout particulièrement pour les Brésiliens noirs ?

    J’ai lu beaucoup de choses sur l’esclavage quand j’étais en prison. Et parfois, il m’est difficile de comprendre ce que signifie avoir vécu pendant 350 ans en esclavage. Il m’est difficile de comprendre que l’esclavage est présent dans l’esprit des gens. Et à la périphérie des villes brésiliennes, nous avons des milliers de jeune gens qui meurent pratiquement chaque mois, chaque année. Cela ne peut pas durer. Lorsque j’étais président, nous avons promulgué une loi pour enseigner l’histoire africaine dans les écoles brésiliennes. Afin que nous arrêtions de voir les Africains comme des gens inférieurs. Alors vous voyez, c’est ce genre d’éducation que nous devons avoir à la maison et dans les écoles. Mais Bolsonaro a réveillé la haine, les discriminations. Et il y a d’autres présidents en Europe, en Hongrie. Beaucoup de fascistes, de nazis, qui surgissent partout, dans le monde entier.

    Doit-on tenir Bolsonaro pour responsable du racisme au Brésil ?

    Non, je ne dirais pas qu’il est responsable du racisme au Brésil. Ce dernier est chronique au Brésil. Mais il l’encourage.

    Un vendeur de rue vend des serviettes de bain avec des photos de Bolsonaro et Lula près de Eldorado dos Carajás, en septembre 2021. Jonne Roriz-Bloomberg/Getty Images
     

    Vous avez traversé de nombreuses tragédies personnelles au cours des cinq dernières années. Cela vous a-t-il changé ?

    Non. Je mentirais si je vous disais que je n’ai pas été blessé, que cela ne m’a pas fait très peur lorsque les menteurs ont monté ce stratagème pour me faire condamner. Je réalisais tout à fait ce qu’il se passait au Brésil, je savais que la procédure de destitution de Dilma devait se poursuivre. Ce que je veux dire, c’est que destituer Dilma n’avait aucun sens puisque deux ans plus tard, je serais à nouveau président. Alors bien sûr, ils devaient me mettre hors-jeu. Mais ils n’avaient pas le moindre prétexte. Ils ne peuvent pas m’empêcher de me présenter à la présidence. Alors qu’ont-ils fait ? Ils m’ont fait un coup, ils m’ont piégé en utilisant des mensonges. Pour me mettre en prison. Maintenant je suis libre et tous mes procès ont été annulés.

    Oui, les condamnations ont été annulées. Mais comment cette période vous a-t-elle affecté ?

    J’ai passé 580 jours en prison. J’ai beaucoup lu. J’ai beaucoup réfléchi. J’étais prêt à quitter la prison sans ressentir aucun ressentiment, en me rappelant seulement que cela faisait partie de l’histoire. Je ne peux pas oublier. Mais je ne peux pas mettre ça sur la table chaque jour. Je veux penser à l’avenir.

    Pour que vous compreniez ma vie, je n’ai mangé du pain pour la première fois qu’à l’âge de 7 ans. Ma mère, bien souvent, n’avait rien à mettre sur le fourneau pour nous. Et je ne l’ai jamais vue désespérée. Elle disait toujours : « Demain, nous aurons assez. Demain sera meilleur. » Et c’est cela qui s’est ancré dans ma conscience, dans mon sang. C’est cela qui fait ce que je suis. Il n’existe aucun problème qu’on ne puisse surmonter.

    Je suis fier d’avoir prouvé qu’un métallurgiste sans diplôme universitaire est plus compétent pour gouverner ce pays que l’élite du Brésil. Parce que l’art de gouverner consiste à utiliser son cœur, pas seulement sa tête.

    Vous vous mariez bientôt. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre fiancée ?

    Je n’aime pas parler d’elle. Elle est assez grande pour s’exprimer toute seule.

    Vous a-t-elle appris quelque chose ?

    Tout à fait. Quand on perd son épouse, et qu’on pense, eh bien, ma vie n’a plus de sens. Et puis, tout d’un coup, apparaît cette personne qui vous donne envie de vivre à nouveau. Je suis amoureux comme si j’avais 20 ans, comme si c’était ma première petite amie. Je vais me marier de la manière la plus paisible possible, et je vais mener une campagne heureuse.

    Un mec aussi heureux que je le suis n’a pas besoin de s’emporter, pas besoin de dire du mal de ses adversaires — laissez-les faire ce qu’ils veulent. Si je le peux, pendant la campagne, je ne parlerai que d’amour. Je ne pense pas qu’il soit possible d’être un bon président si on ne ressent que de la haine en soi, si tout ce qu’on veut, c’est se venger. Eh bien non, il faut penser à l’avenir. Le passé, c’est le passé. Je veux construire un nouveau Brésil.

    Source de l'article en anglais : Time, Ciara Nugent, 04-05-2022

    Source de l'article en français  : https://www.les-crises.fr

    Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

     

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  • Conflit au YÉMEN : des marchands d'armes français accusés de « complicité de crimes de guerre » par trois ONG. ( Communcommune.com - 6/07/22 )

    YÉMEN : des entreprises d'armement françaises accusées de «complicité de crimes de guerre»

    Trois ONG ont porté plainte pour «complicité de crimes de guerre» contre Dassault, Thalès et MBDA France, accusées d'avoir vendu à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis des armes utilisées contre des civils dans le conflit au Yémen.

    Trois ONG ont annoncé le 2 juin avoir déposé une plainte devant le tribunal judiciaire de Paris pour «complicité de crimes de guerre» contre Dassault, Thalès et MBDA France, entreprises qu'elles accusent d'avoir vendu à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis des armes utilisées contre des civils au Yémen. Selon le Mwatana for human rights, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme (ECCHR) et l’association Sherpa, soutenus par Amnesty international France, ces trois entreprises ont vendu et continuent à vendre des armes à la coalition conduite par l’Arabie saoudite, «tout en sachant qu'elle commet des crimes de guerre depuis 2015», a déploré Cannelle Lavite, juriste au sein de l’ECCHR. Les plaignants les poursuivent également pour complicité de crimes contre l'humanité.

    La guerre au Yémen oppose, depuis près de huit ans, les rebelles Houthis soutenus par l'Iran, aux forces gouvernementales appuyées par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Le conflit, qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, considéré par l'ONU comme l'une des pires catastrophes humanitaires actuelles, connaît actuellement une accalmie grâce à une trêve entrée en vigueur le 2 avril et reconduite le 2 juin pour deux mois supplémentaires.

    Selon les ONG, Dassault a rendu possible des attaques «contre des civils et des infrastructures civiles» en vendant et surtout en assurant la maintenance de 59 Mirage acquis par les Emirats arabes unis, leur permettant de «rester opérationnels », a poursuivi Cannelle Lavite. Dans la même logique, la vente actée en décembre de 80 avions Rafale à ce pays peut être interprétée comme «un encouragement» à commettre des violations du droit international humanitaire, a-t-elle insisté. La société MBDA France est de son côté visée pour avoir exporté des missiles Storm Shadow et Scalp aux belligérants, alors que le groupe Thalès est pointé pour leur avoir fourni son système de guidage de missiles Damoclès ou Thalios, selon la même source. «Si on fournit des armes à un auteur présumé de crimes récurrents, on facilite la commission de ces crimes», a insisté Cannelle Lavite.

    Les ONG dénoncent un «deux poids, deux mesures»

    L'ONG yéménite Mwatana for human rights affirme avoir recensé «mille attaques contre des civils» ayant fait «au moins 3 000 morts et 4 000 blessés» grâce à des «armes récentes» vendues aux Emirats et à l'Arabie saoudite, selon son directeur exécutif Abdulrasheed al-Faqih. «On a informé tout le monde de ces attaques : la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne... mais ils n'ont jamais arrêté les exportations d'armes», a-t-il regretté, reprochant aux pays occidentaux de se montrer moins prompts à réclamer des enquêtes internationales pour crimes de guerre au Yémen qu'en Ukraine contre les forces russes.

    "Les armes européennes sont-elles gentilles ?"

    «Si les gens sont tués par des armes européennes ou américaines, on n'accorde pas d'importance à leur mort», peste-t-il. «Mais quand les armes sont russes, c'est différent. Les armes européennes sont-elles gentilles ?», a ironisé le directeur de l’ONG. «La guerre au Yémen n’a pas bénéficié du même traitement médiatique que le conflit entre Kiev et Moscou», relève L’Humanité, qui a consacré un dossier à ces ventes d’armes françaises, en rappelant que «le premier ministre français Manuel Valls s’était [...] bruyamment félicité, en octobre 2015, de la signature de près de 10 milliards d’euros de contrats avec Riyad», malgré des preuves de bombardements de civils effectués par la coalition. «Les marchands de mort français ont bien sûr bénéficié du soutien plein et entier d’un exécutif jamais embarrassé par sa lune de miel avec les pétromonarchies du Golfe», affirme le quotidien. Evoquant le cas du cimentier Lafarge, dont la mise en examen pour «complicité de crimes contre l'humanité» a été récemment confirmée, L'Humanité estime que la justice pourrait s'appuyer sur ce précédent pour se saisir de ce dossier explosif.

    Par ailleurs, trois ONG, dont Mwatana, poursuivent en Italie depuis 2018 le fabricant d'armes RWM Italia, coupable selon elles d'avoir fourni les bombes ayant tué six civils, dont quatre enfants, en 2016 dans le nord du Yémen. A la suite d'une action en justice en 2019, le Royaume-Uni avait un temps interrompu ses ventes d'armes à l'Arabie saoudite, avant de les reprendre. Cinq ONG, dont Mwatana, l’ECCHR et Amnesty international, ont également déposé une plainte en 2019 devant la Cour pénale internationale (CPI) contre 11 fabricants d'armes européens, dont Dassault, Thalès, MBDA, et la division «Défense et Espace» d'Airbus.

    En avril 2019, le média d'investigation Disclose avait révélé l'existence d'une note du renseignement militaire français datant d'octobre 2018 et confirmant l'utilisation d'armes de fabrication française au Yémen.

    [Vu sur l’application RT News]

    Source : http://www.communcommune.com

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  • Donetsk : les forces armées ukrainiennes tentent de compromettre le voyage de M. Poutine dans le Donbass par des bombardements. (H&S-6/05/22) 

    Les forces armées ukrainiennes ont bombardé ce dimanche un nouveau compte de roquettes dans les zones résidentielles de la ville de Donetsk, dans l’est du Donbas, faisant plusieurs morts et blessés, ont rapporté des sources officielles ukrainiennes. En Ukraine, des explosions ont été signalées dans la capitale Kiev. Aucun décès n’a été annoncé, mais au moins une personne serait blessée. Dans l’est de l’Ukraine, le gouverneur de Louhansk confirme que la ville de Sievierodonetsk est désormais coupée en deux parties, l’une tenue par les forces ukrainiennes, l’autre conquise par les forces russes. Ces nouvelles sont diffusées par l’occident et disent comment les uns et les autres usent des missiles et canons.
    Voilà à quoi servent les canons Cesar dont hier la 2 n’a pas craint d’assurer une insolente promotion en donnant les moyens à des régiments nazis, mercenaires encadrés par l’OTAN de continuer à bombarder des populations civiles comme ils le font depuis 2014, grâce à un coup d’ETAT. Les cibles russes sont militaires, les cibles des ukrainiens sont civiles en priorité. Le tout au nom des libertés contre le “méchant” Poutine, le premier à s’en féliciter est MELENCHON qui se faisant accepte une guerre ouverte entre la France et la Russie, qu’un tel individu puisse être ou se présenter comme le leader de la gauche est invraisemblable.(note de danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

    https://svpressa.ru/war21/article/336121/

    Qu’est-ce qui se cache derrière le bombardement barbare de la capitale du DNR ?
    Vera Zherdeva 5 juin 19 h 02

    Le 4 juin était un “samedi noir” à Donetsk. La ville a été littéralement pilonnée par les “Grads” des forces armées ukrainiennes. Au total, une cinquantaine de roquettes ont été tirées sur des zones résidentielles des districts de Voroshilovsky, Kuybyshevsky et Petrovsky, Yasynuvata. Selon les informations opérationnelles du JCCC, cinq civils ont été tués. Vingt autres personnes, dont un enfant, ont été blessées.

    Les obus ont endommagé des maisons, un gymnase, un lycée et un jardin d’enfants. Les pompiers ont travaillé sans relâche alors que des appartements et des voitures brûlaient.

    Il existe de nombreuses vidéos sur YouTube dans lesquelles les habitants nous disent que les bombardements intenses de quartiers résidentiels ne se sont pas produits depuis longtemps. Même des quartiers qui n’avaient jamais été bombardés auparavant ont été touchés.

    – Les gens sont découragés et le prennent très mal”, a déclaré Vlad Yevtushenko, correspondant de guerre à Donetsk. – Il est clair qu’ils sont confus et effrayés. Les civils ne sont pas préparés au fait qu’ils seront frappés par des Grads alors qu’ils se sont réunis chez eux avec leurs familles.

    “SP : – Pourquoi l’AFU a-t-elle soumis la ville à un bombardement aussi massif ?

    – Ils avaient la possibilité de le faire et ils l’ont fait. Et ils le feront encore dès que l’occasion se présentera. Maintenant, ils ont à la fois les forces et les moyens. Et ils se tiennent à une distance qui leur permet de bombarder Donetsk et d’autres zones peuplées.

    Il est très difficile pour nous qui vivons loin des hostilités d’imaginer ce que les habitants de Donetsk vivent chaque jour depuis huit ans. Mais la soirée du 4 juin restera dans les mémoires pendant longtemps, voire pour toujours. Dans la vidéo du bombardement, on entend des grondements sourds et on peut voir des éclairs bleutés qui ressemblent à des éclairs d’orage horizontaux. Mais l’image ne traduit pas un dixième de la réalité.

    Fin mars et début avril, nous, un groupe de journalistes russes et étrangers, avons effectué une tournée de presse à Donetsk, Volnovakha et autour de Mariupol. Nous sommes venus à Donetsk pour passer la nuit et nous sommes restés dans la ville pendant trois soirs. Et chaque soir, les forces armées ukrainiennes bombardaient la ville. Les obus de Grad résonnaient et tonnaient. Dans la rue, on avait l’impression que le sol tremblait, tandis qu’à l’intérieur, les fenêtres commençaient à tinter. On s’assoit tranquillement, on boit du thé et on pense : ça viendra sur nous ou pas ? Puis vous vous levez et fermez les rideaux (qui sont d’ailleurs opaques), car le mot “blackout”, évoqué dans les livres et les films sur la Grande Guerre patriotique, vous vient à l’esprit. Bien que vous vous rendiez compte que c’est une action complètement inutile.

    Ainsi, le soir du 4 juin, les zones résidentielles proches de l’hôtel où nous nous trouvions à l’époque ont été bombardées.

    Il y a un cinéma, une église, un parc municipal à proximité. Il n’y a pas d’installations militaires.

    A en juger par les commentaires sur le Net, la nouvelle du bombardement barbare d’une ville paisible n’a laissé que peu de gens indifférents. Mais les gens se demandent pourquoi la sécurité de Donetsk n’est pas encore assurée.

    “L’objectif principal était de protéger la population du Donbass. Une opération spéciale est en cours depuis trois mois et Donetsk est toujours bombardé. Que se passe-t-il ?”

    De tels faits démentent les affirmations des politiciens qui prétendent “craquer comme des noix”. Est-il vraiment impossible de supprimer les positions de tir ? Où est le combat de contre-batterie ?”.

    Nous pouvons nous référer ici à nos propres “sources informées”, qui expliquent la situation comme suit : les forces armées ukrainiennes bombardent Donetsk depuis des positions bien fortifiées situées non pas dans la vaste steppe ukrainienne, mais dans des localités sous leur contrôle. Et c’est juste contre les maisons des civils. Si une frappe de représailles est lancée contre les points de tir, beaucoup de civils en souffriront. Encore le bouclier humain. Cette tactique a été utilisée par l’AFU à Volnovakha et à Mariupol, laissant des ruines au sens propre du terme.

    L’analyste politique Sergei Markov estime que l’une des raisons de la folie de samedi pourrait être le désir de l’AFU de provoquer la Russie dans une frappe de représailles sévère. C’est l’une des raisons tactiques possibles. Il est également probable que le régime de Kiev recourt à des tactiques d’intimidation afin de montrer aux habitants de Zaporizhzhya, Kharkiv, Mykolaiv et Odessa l’exemple de Donetsk : s’ils passent à la Russie, les mêmes attaques terroristes sur le centre-ville les attendent. Un autre objectif possible est d’exercer une pression psychologique sur les habitants des villes déjà libérées afin qu’ils ne coopèrent pas avec les nouvelles autorités.

    Car si une telle coopération est établie, la vie paisible y sera rapidement rétablie et tout ira bien. Et Kiev a besoin que les gens traitent les autorités russes comme une puissance occupante, afin que les habitants effrayés ne les contactent pas et qu’ils se retrouvent dans une espèce de vide.

    Il est également possible que ce soit une manifestation de pure méchanceté, où ils tirent parce qu’ils veulent plus de sang. Après tout, un régime a été formé qui tue et torture non pas pour une raison rationnelle, mais par un désir irrationnel de faire le mal.

    Il existe une autre version, la plus intéressante selon l’analyste politique : empêcher le président Poutine de venir à Donetsk. Des sources ukrainiennes ont déclaré que, selon les services de renseignement ukrainiens, un tel voyage est en préparation. Le dirigeant russe pourrait également se rendre à Lougansk et Mariupol. Des déclarations très fermes sont attendues au cours de cette visite. Ainsi, l’AFU, en menant des frappes horriblement brutales à Donetsk, tente d’intimider le service de la garde fédérale pour qu’il bloque la visite de Poutine.

    Mais il y a aussi une raison stratégique globale à la poursuite du bombardement de zones habitées pacifiques, dit Sergei Markov.

    – Il s’agit certainement d’une manifestation de la politique de terrorisme d’État, car les frappes ne visent pas des cibles militaires. Et cette politique est soutenue par les États-Unis et l’Union européenne. C’est la principale cause sous-jacente de la tragédie en cours. Et nous avons toujours peur de faire face à la terrible réalité : les États-Unis et l’UE ont lancé une guerre terroriste contre la Russie. Elle est limitée jusqu’à présent, pas directe. Mais ces limites vont se évoluer rapidement. Et, malheureusement, ni notre élite, ni notre opinion publique ne peuvent croire qu’une telle guerre contre la Russie est déjà en cours. Nous n’en sommes pas encore conscients.

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, dimanche 5 juin, les forces armées ukrainiennes continuent de bombarder Donetsk. Quinze obus de 155 mm ont déjà été tirés sur la ville. Et pourtant, ce n’est pas encore le soir.

     

    source: https://histoireetsociete.com/

     

     

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  • Notes sur la guerre russo-ukrainienne. ( LGS.info - 05/06/22 )

    1) Au lendemain de l’invasion, l’Europe avait deux options :

    Elle pouvait accompagner les nécessaires sanctions d’une demande auprès de Zelensky et de Poutine de lancer des négociations immédiates sur la base des deux requêtes fondamentales du contentieux : la neutralité de l’Ukraine et le respect des accords de Minsk. Si Zelensky ne s’était pas senti couvert et protégé pour la poursuite de la guerre, on pouvait probablement obtenir la paix en une semaine.
    Ou bien, et c’est le choix qui a été fait, l’Europe pouvait se mettre à dire que Poutine était le nouvel Hitler, un fou, une bête, elle pouvait se mettre à ravitailler l’Ukraine en argent, instructeurs et armements lourds, elle pouvait déchaîner une vague de russophobie gênante et persévérer sur cette ligne jusqu’à dire (Josep Borrell) que la guerre devait se décider sur le terrain (les diplomates qui s’improvisent guerriers en risquant la peau des autres).

    2) En fournissant à l’Ukraine des quantités d’armes et sans aucune garantie quant à leur destination finale, l’Europe a créé à ses portes un bassin guerrier insensé, auquel participent non seulement l’armée régulière, non seulement des milices mercenaires, mais aussi des groupes et groupuscules paramilitaires, incontrôlables, qui agissent de façon autonome, souvent avec des buts plus terroristes que militaires (comme le bombardement, le 30 mai, sur une école de Donetsk), et qui n’obéiront jamais à une paix éventuellement signée par Zelensky.

    On prévoit (et ç’a été dès le départ une volonté des EU) un conflit durable, peut-être, après la déclaration d’une trêve, un conflit d’intensité réduite, qui engagera l’armée russe pour longtemps et qui mènera à la destruction totale de l’Ukraine – du moins celle située à l’Est du Dniepr.

    3) Comme il arrive toujours, plus le conflit dure, plus il se produit de deuils, plus les esprits se chargent d’une haine irrévocable, et plus il y aura d’espace pour un abandon des derniers freins dans la conduite de la guerre (la Russie a progressivement augmenté le poids du type d’armement utilisé, l’Ukraine a commencé à cibler le territoire russe dans la province de Belgorod). Quelle sera la limite de cette escalade ? Nous verrons.

    4) Entre-temps, nous avons tous tranquillement écarté le fait que, outre des gazoducs et des centrales nucléaires, il y a en Ukraine quelques-uns des plus importants dépôts de plutonium et d’uranium enrichi du monde. Bref, nous jouons à la guerre, en une escalade progressive, dans une des zones les plus dangereuses de la planète quant à de possibles répercussions générales. Il est utile de rappeler que la distance entre l’Italie et l’Ukraine est de 1500 km à vol d’oiseau, celle entre l’Ukraine et les EU de 7500 km (avec un océan entre deux).

    5) Sur le plan économique, l’Europe a ainsi mis en jeu son accès à des sources énergétiques abondantes et à des prix modérés. Comme l’Europe est la zone du monde la plus majoritairement consacrée à la transformation industrielle et la moins dotée de ressources naturelles, cela équivaut à s’être fabriqué un nœud coulant et à mettre le cou dedans. L’Europe soutient et alimente une guerre à ses portes, plus encore, elle fait tout ce qu’elle peut pour la faire durer longtemps et pour trancher définitivement toutes les relations avec le reste de l’Eurasie. Bref, nous coupons les ponts avec cette partie du monde avec laquelle nous sommes économiquement complémentaires (la Russie pour les ressources, la Chine pour les fabrications de base, tous les BRICS en tant que plus grand marché du monde). En même temps, nous nous subordonnons de nouveau et sans alternatives à un concurrent de premier ordre avec lequel nous sommes en concurrence directe sur le plan industriel mais qui, à la différence de l’Europe, est énergétiquement autonome.

    6) A ce stade, la Russie n’a plus un intérêt essentiel à parvenir à une paix rapide. Sur le plan économique, elle paie certes un certain prix, mais sur le plan stratégique, elle devient le point de référence mondial pour une « revanche » de cette partie majoritaire du monde qui se sent brimée depuis des décennies par l’hégémonie américaine. Cette victoire stratégique permet à la Russie de cultiver une alliance essentielle avec la Chine, une alliance absolument invincible et inébranlable de quelque point de vue que ce soit : territorial, démographique, économique et militaire.

    7) Par contre, l’Europe a creusé sa tombe. Si les gouvernements européens ne réussissent pas d’une façon ou d’une autre (et, à ce stade, cela se fera de toute façon avec des coûts importants) à renouer les relations avec le reste de l’Eurasie, son destin est scellé.

    Les deux siècles d’ascension sur le plan mondial commencés au début du XIXe siècle s’acheminent vers une conclusion sans gloire. A partir déjà de l’automne, nous commencerons à ressentir les premiers signes de ce qui s’annonce comme une nouvelle et durable contraction économique, contraction qui, impliquant les pays européens en bloc, aura des caractéristiques jusqu’ici inédites, beaucoup plus lourdes que la crise de 2008, parce qu’il n’y aura pas de « garanties de fiabilité financière » qui tiennent.

    Si, aujourd’hui, on regarde bien les Draghi, les Macron, les Scholtz, et leurs soutiens parlementaires (en Italie, le spectre parlementaire presque tout entier), la seule question qui reste c’est : quelqu’un paiera-t-il ?

    Qui paiera pour l’opération la plus autodestructrice sur le continent européen depuis la Deuxième Guerre mondiale ? Les journalistes téléguidés qui ont fomenté la narrative propagandiste qui sert à alimenter la guerre ? Les politiciens qui ont activement soutenu la guerre ou qui se sont agenouillés devant les diktats du président du Conseil ?

    Ou bien, face aux nouveaux chômeurs et aux nouveaux working poors, réussiront-ils encore une fois le tour de passe-passe consistant à expliquer qu’il n’y avait pas d’alternative ?

    Auteur : Andrea ZHOK

    Source : https://www.legrandsoir.info

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