• Grèce : le nouveau memorandum de Syriza reprend les mesures du plan auquel les grecs ont dit OXI. Non c’est NON !

    Dans la nuit, pris dans l’étau de l’euro cette arme de destruction massive des capitalistes contre les peuples – la Banque Centrale Européenne a les moyens et elle démontre qu’elle s’en sert pour étrangler chaque jour un peu plus l’économie grecque, alors que la Commission Européenne a de fait exclu la Grèce de l’Eurogroupe-  Tsipras et son gouvernement ont donc transmis des propositions soit disant pour reprendre la négociation d’un nouveau memorandum d’austérité largement rejeté dans les urnes par les Grecs il y a moins d’une semaine.

    Tsipras dit OUI au plan d’austérité auquel les grecs ont dit NON

    Sous les applaudissements du FMI, de la Commission et des marchés financiers (le CAC 40 est en forte hausse de plus de 3 point ce vendredi 10 juillet après les annonces nocturnes des tenants de l’Europe Sociale !), Tsipras vient de fait de reprendre à son compte, en violation du NON magistral du peuple grec, les mesures de la Troika UE BCE FMI.

    Pas plus que l’on ne rend un crocodile végétarien, on ne peut rendre l’UE sociale

    Avec l’espoir – mais sans aucune garantie – que la BCE qui mène le racket de la bande Troika contre le peuple grec en coupant le robinet des liquidité à l’économie grecque dans une véritable prise d’otage financière accepte un rééchelonnement de la dette…. Où l’on voit de fait qu’il n’y a pas « d’autre europe » possible, et que « l’europe sociale »est un vaste et dangereux mensonge. Pour s’en sortir, il faut en sortir.

    www.initiative-communiste.fr site web du PRCF vous détaille une partie des désastreuses mesure annoncées mesures annoncées ( au passage qui ne peut constater que ces mesures sont exactement les même à celles mises en place par les gouvernements du parti maastrichien unique en France, déclinaison des implacables et identiques directives européennes) :

    Memorandum de la Troika rejeté dans les urnes le 5 juillet = Plan d’austérité de Tsipras du 9 juillet

    • Plan d’austérité permanent pour les prochaines années ayant pour but de réduire les dépenses publiques et d’accroitre les prélévements afin de dégager un excédent budgétaire croissant entre 2015 et 2018 de respectivement chaque année 1% en 2015, 2% en 2016, 3% en 2017 et 3,5% en 2018 !
    • Augmentation de la TVA
      Le taux normal de la TVA exploserait à 23%, y compris dans la restauration alors que le tourisme est l’une des principales ressources pour la balance des paiement de la Grèce. Et suppression des taux réduits de TVA pour les iles grecques dès octobre 2015, l’ensemble devant être réalisé pour 2016. C’est exactement ce que demandait la Troika.
    • Fiscalité : notamment, le plan d’austérité Tsipras prévoit :
      • suppression des exonérations de taxes pour les agriculteurs
      • moduler les taxes foncières afin d’obtenir un rendement de 2,65 milliards d’euro
      • supprimer les taxes aux frontières prélévées à la source et revenir sur les amendements à l’ITC (lois de 2015)
      • augmentation des taxes sur le tonnage et suppression des exonérations fiscales pour les armateurs
      • Revue des dépenses publiques de santé avec l’aide de la banque mondiale pour une réduction à hauteur de 0.5% du PIB.
      • réforme fiscale de l’impôt sur le revenu : l’impot sur les revenus annuel inférieur à 12 000€ augmentera de 11% à 15%, et au delà de 33% à 35%
      • augmenter les taxes sur les bénéfices des sociétés de 26% à 28%
      • taxer la publicité à la télévision
      • augmenter la taxe sur les bateaux de loisirs de plus de 5m de 10 à 13%
      • lancer un appel d’offre international pour céder les fréquences de télévision et autres droits à usage de bande de fréquence, vendre les fréquences pour la téléphonie mobile 4G et 5G
    • Réduire le budget militaire de 100 millions en 2015, 200 millions en 2016
    • Réforme des retraites
      • reconnaissance et mise en place de la loi de casse du système de retraite de 2010 issue des mémorandum de l’UE
      • fixer dans la loi un mécanisme automatique de corrélation des pensions au niveau des contributions
      • Réduire de 0.25% à 0.5% du PIB puis de 1% respectivement en 2015 et 2016 les montants consacrés aux pensions de retraites.
        • suppression des possibilité de départ en pré-retraite avec un age légal de 67 ans ou 62 ans pour ceux ayant cotisé plus de 40 ans. A partir de 2015, le minimum retraite ne sera versé pour ceux qui parte à la retraite qu’après 67 ans
        • Supprimer l’allocation de solidarité pour les petites retraites (EKAS) dès mars 2016
        • Geler les pensions jusqu’en 2021
        • augmentation des cotisations de sécurité sociale des retraités de 4 à 6%, cotisations étendues également aux retraites complémentaires
        • suppressions des régimes spéciaux financés par l’Etat
    • Services publics
      • réformer la grille des salaires de la fonction publique, sans augmentation, en introduisant des éléments d’individualisation des rémunérations
      • aligner les avantages avec les pratiques des pays de l’UE
      • moduler les niveaux de salaires et le nombre d’emplois publics afin de satisfaires aux objectifs d’excédents budgétaires et ce jusqu’en 2019. Embaucher des managers et ce d’ici fin 2015 pour évaluer la performance des fonctionnaires. Donner la main sur le recrutement des fonctionnaires à chaque services afin de rationaliser les ressources
    • Droit des travailleurs :
      • Lancer une consultation pour revoir les conventions collectives
      • établir un nouveau système de négociation collective d’ici fin 2015
    • Marché commun
      • intégrer pleinement les packs I et II de l’OCDE
      • libéraliser les professions d’ingénieurs, de notaires et d’actuaires… libéraliser le marché de la location de tourisme
      • adopter la réforme du marché du gaz
      • Franchir les étapes irréversibles pour la privatisation du service public de l’électricité (avec la privatisation de l’entreprise publique ADMIE) en lançant les appels d’offres
      • Introduire un marché de l’énergie conforme aux directives NOME de la Commission Européenne et renforcer la création d’une régulation « indépendante » du marché de l’énergie
    • Privatisations :
      • privatisations des actifs de la HRDAF
      • privatisation des aéroports et des ports notamment (Traignose et Egnatia, et du Piré, Hellenikon, Thessalonique… et ce avant la fin de l’année 2015). Le memorandum établira une liste « technique » sic.
      • Transfert des parts de l’Etat de OTE au HRDAF
      • Franchir des étapes irréversibles dans la privatisation des aéroports régionaux.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF

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  • L'ancien président cubain Fidel Castro a félicité ce lundi Alexis Tsipras pour sa "brillante victoire politique" au référendum de dimanche, selon un communiqué des services du premier ministre grec

    Fidel Castro, 88 ans, souligne dans la lettre, transmise aux médias, avoir "suivi de près cette victoire" sur Tele Sur, la chaîne de télévision vénézuélienne à diffusion mondiale. Il indique que la Grèce est un pays "familier" pour Cuba, notamment par son histoire et ses enseignements, en particulier celui de "la plus complexe de tous les activités humaines : l'art et la science de la politique".

    "Votre pays, écrit-il, suscite l'admiration des peuples latino-américains et des Caraïbes", dans sa manière de "défendre son identité et sa culture contre les agressions extérieures". Il souhaite enfin "au cher collègue Alexis Tsipras, le plus grand succès".

    Plusieurs dirigeants sud-américains ont salué lundi la victoire d'Alexis Tsipras, dont Raul Castro, le président cubain, frère de Fidel Castro, la présidente argentine Cristina Kirchner, le président bolivien Evo Morales et le président vénézuélien Nicolas Maduro.

    source: editoweb.eu/nicolas_maury/

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  • Le Parti communiste de Grèce (KKE) est opposé au consensus antipopulaire des partis bourgeois.

    Traduction ML, depuis la version anglaise du site du KKE, pour Solidarité internationale PCF, 7 juillet 2015

    Une réunion des dirigeants des partis politiques s’est tenue au palais présidentiel, le lendemain du référendum du 5 juillet, sous la présidence de P. Pavlopoulos, Président de la République. Y assistaient le premier ministre et président de SYRIZA, A. Tsipras, le président exécutif de ND, E. Meimarakis, le président de POTAMI, S. Theodorakis, le secrétaire général du Comité central du KKE, D. Koutsoumbas, le président d’ANEL, P. Kammenos et le président du PASOK, F. Gennimata. La rencontre a duré 7 heures.

    Lors de cette rencontre, les partis SYRIZA, ANEL, ND, POTAMI et PASOK sont arrivés à un accord et ont signé une déclaration commune, interprétant le résultat du référendum comme une adhésion de l’euro et de l’UE et pavant la voie à un nouvel accord antipopulaire.

    Le secrétaire général du CC du KKE, D. Koutsoumbas, a exprimé son désaccord total avec la déclaration commune.

    Le secrétaire général du CC du KKE, Dimitri Koutsoumbas, a fait la déclaration suivante à la suite de la réunion d’hier des dirigeants des partis politiques :

    « Nous avons écouté l’exposé du premier ministre, à la rencontre qui a eu lieu sous la présidence du Président de la République, sur l’état de la poursuite des négociations et des discussions après le référendum.

    Pour notre part, nous avons exprimé clairement, une fois de plus, les positions du KKE sur la signification du référendum, surtout en rapport avec les problèmes énormes vécus par le peuple grec au sein de l’alliance prédatrice qu’est l’UE. Cette dernière a une ligne politique qui aggrave continuellement les difficultés vécues par les gens, dans leur revenu, qui aggrave la situation du pays et la situation de notre peuple pris globalement. Il a été démontré, une fois de plus, qu’il ne peut y avoir aucune négociation qui se fasse dans l’intérêt du peuple et des travailleurs, à l’intérieur du carcan de l’UE, dans une voie capitaliste de développement.

    Le KKE est en désaccord avec l’ensemble de la déclaration commune adoptée par les autres dirigeants et partis politiques. Notre désaccord repose sur notre analyse du vote du peuple grec hier. Il porte en particulier sur l’état des négociations et sur les tactiques que propose le gouvernement pour les pour les poursuivre et que tous les autres partis acceptent, du moins dans le cadre et orientation généraux.

    Personne n’a donné mandat à qui que ce soit pour signer de nouveaux mémorandums, de nouvelles mesures douloureuses pour notre peuple. Et ces mesures seront terribles ».

    En réponse à une question d’un journaliste qui demandait s’il parlait d’une « solution par la sortie de l’euro », D. Koutsoumbas a insisté :

    « Non. Nous nous sommes exprimés clairement sur ce sujet. Cette ligne politique peut aller dans deux directions. Ou bien, comme cela semble le cas et bien prévu – nous le verrons dans les jours qui viennent – ils signent un nouvel accord douloureux, comprenant des mesures dures pour le peuple, un nouveau mémorandum, ou bien nous allons connaître une faillite d’Etat, avec un « Grexit », avec une sortie de l’euro ou l’établissement d’une double monnaie ou encore quelque chose d’autre. Nous entendons parler de cela principalement par nos « partenaires ». Les partis politiques ne l’ont pas évoqué à la réunion des dirigeants politiques. Mais les « partenaires » en parlent. Donc notre peuple doit se préparer. La position du KKE est que ces deux issues possibles, c’est-à-dire un accord avec un nouveau mémorandum et de dures mesures ou bien un grexit ou quelque chose comme ça se feront aux dépens du peuple grec.

    La rupture avec l’UE, avec le capital et leur pouvoir est la condition préalable à une stratégie totalement différente, avec un pouvoir véritablement aux travailleurs et au peuple, allant vers la socialisation des moyens de production, un détachement de l’UE et une dénonciation unilatérale de la dette. C’est la proposition globale, totalement différente, que porte le KKE. Elle n’a rien à voir avec différents points de vue conduisant à une nouvelle paupérisation de notre peuple. Et je veux parler des points de vue qui existent au sein d’autres partis, minoritairement pour l’instant (notamment le parti qui gouverne et pour cela), qui parlent de sortie uniquement de la monnaie unique ».

    07/07/2015-source: solidariténationale-pcf.fr/

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  • Carnets grecs du PTB (4) : la fierté d’un peuple

    Le peuple grec a parlé. Et il a dit « non ». Le jour du référendum, ce dimanche 5 juillet, les membres de la délégation de solidarité envoyée par le PTB ont couru dans tous les sens. Ils nous racontent cette journée historique pour le peuple grec. Et pour le peuple européen en général.

    Le PTB a envoyé une délégation en solidarité avec le peuple grec pendant la campagne du référendum et jusque ce lundi 6 juillet. Parmi cette délégation, Michaël Verbauwhede, député bruxellois, et Steff Coppieters nous font vivre les événements sur place avec ce journal de bord.

    Avant de se rendre au centre-ville pour les résultats, nous visitons encore deux bureaux de vote. Pour plus d’efficacité, nous allons chacun de notre côté. Steff se rend à Kolonaki et Michael se rend au port du Pirée. Le contraste est très surprenant. Le Pirée, quartier ouvrier, vote visiblement massivement pour le « non ». Alors que Kolonaki, quartier plus riche, vote pour le « oui ». Au Pirée, Aline (35 ans et mère de deux enfants) a voté « οχι » (non). « Pas pour moi, mais pour tous mes amis sans emploi, les pensionnés, et mes enfants. Je veux un avenir pour eux. Et comme ça tourne là, ce n’en est pas un. » 

    Crédit téléphonique gratuit pour les partisans du « oui »

    Retour au centre-ville. La tension devient palpable, car les sondages de sortie d’urnes donnent plutôt des résultats serrés. Nous nous rendons à la place Klafthmonos, lieu de rassemblement de Syriza et des partisans du « non ». Mais les premiers résultats tombent très vite. A la surprise générale, le « όχι » sort largement en tête. Mais les résultats restent très partiels. La tension monte encore d’un cran car les résultats tombent bureau par bureau, sans que l’on puisse avoir une vue d’ensemble. Vers 20h30, un responsable du ministère des affaires intérieures annonce des premiers résultats officiels : « όχι » arrive largement en tête, avec plus de 60 % des suffrages. C’est l’explosion de joie à Klafthmonos. Joie très contagieuse. Les militants s’embrassent, lancent des slogans, les téléphones chauffent. Un jeune militant du « non » nous dit : « C’est fou ! On pensait que ce serait super serré. Personne ici n’imaginait une différence aussi grande entre le “oui” et le “non” ! On avait vraiment peur des pressions. Par exemple, mon opérateur téléphonique m’a envoyé un message pour m’offrir 1500 mb de données gratuites, si je propageais le “oui”. Les gens n’ont pas eu peur. C’est une victoire complète. »

    Les résultats continuent à s’accumuler et confirment la tendance : le peuple grec n’a pas cédé au chantage de la Troïka ni à la panique insufflée par leurs représentants en Grèce, la « Troïka de l’intérieur » comme on appelle ici les partis de droite, oligarques, médias privés, etc. Les images de la Place Syntagma (non loin de là) sont explicites : c’est là que ça se passe, et c’est là que nous nous rendons, sans oublier bien sûr de trinquer avec une ΑΛΦΑ (Alfa, la pils locale) avec Marie, Marina et Sophie, des jeunes camarades de Comac (mouvement de jeunes du PTB) présentes aussi à Athènes. Les rues sont bien remplies, les voitures klaxonnent, les drapeaux grecs flottent au vent. Michael se fait interviewer par une télé italienne et un journaliste français de l’Humanité.

    Les slogans fusent. « Embros laé, min skyvis to kefali! O monos dromos einai antistasi kai pali » (En avant, peuple, ne baisse pas la tête ! Le seul chemin, c’est la résistance et la lutte). Les plusieurs milliers de personnes présentes font la fête, devant des centaines de journalistes du monde entier (Europe, USA, Asie, Amérique latine, etc.) présents en nombre pour couvrir l’évènement. Leur présence est d’ailleurs le signe de la portée internationale du « δημοψήφισμα » (Prononcez « dimopsíphisma », le référendum).

    L’heure est à la fête, et au bain de foule aussi pour Zoe Konstantopoulou, présidente du Parlement grec. Steff tombera d’ailleurs nez à nez avec elle, dans la cohue. « D’où venez-vous ? » lui demande-t-elle. « De Belgique. Je suis du PTB, le parti de Raoul Hedebouw. » « Ah ! Dites-lui que je tiendrai ma promesse et que je viendrai en Belgique, rapidement si possible. » La fête continue jusqu’aux petites heures.

    Un « όχι » d’une importance européenne

    Après une très courte nuit, un mal de tête est là. Un litre d’eau et un café sont plus que nécessaires. On apprend très vite la démission de Yanis Varoufakis, ministre des Finances. Le référendum provoque aussi une secousse politique : Antónis Samaras, ex-Premier ministre et leader de la Nouvelle Démocratie, démissionne.

    Dans la rue, les Unes de journaux sont explicites : c’est une victoire incontestable pour le « non ». Le sentiment qui domine à Athènes, c’est la fierté et la dignité. La dignité d’un peuple, un peuple au final pas très nombreux (11 millions d’habitants, comme la Belgique) qui a pourtant tenu tête à l’Hydre de la Troïka (cf. Carnets grecs 1) et aux pressions gigantesques de l’intérieur comme de l’extérieur. Tous les dirigeants européens, sans exception, faisaient campagne ouvertement pour le « oui » (ironiquement, certains Grecs disent que c’est peut-être même une raison pour laquelle le « non » l’a emporté). La fierté aussi d’avoir donné un « όχι » aussi clair. Les Grecs ont conscience que le non à plus d’austérité était d’une importance européenne.

    La suite n’est pas claire et aucun Grec ne se risque à un pronostic. Nous rentrons simplement dans une nouvelle étape du combat opposant l’Europe des peuples (avec en première ligne le peuple grec) contre cette UE néolibérale et mortifère.

    Notre mission s’achève ici. Nous décollons vers 17 heures, heure grecque. Des souvenirs pleins la tête. Des expériences à partager. Et plus déterminés que jamais à se battre pour une autre société, une société des gens d’abord, et pas du profit.

    Michaël Verbauwhede & Steff Coppieters

    source: solidaire.org/   [6/07:2015]

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  • Le NON l’emporte en Grèce à plus de 60%… De multiples perspectives sont ouvertes, ce qui est important c’est le processus… autant que le dévoilement de ce que sont les institutions européennes. Il faut partir de là… il fallait que le NON l’emporte parce que la conduite incroyable des dirigeants européens à l’égard d’un social-démocrate des plus classiques témoigne clairement de la nature de la guerre contre les peuples menée par l’UE, le FMI… Mais la suite reste problématique même si le vote grec met tout le monde au pied du mur.

    A CHAUD, IL FAUT SE SITUER DANS CE PROCESSUS DYNAMISE PAR LE NON GREC (Danielle Bleitrach sur lepcf.fr 6/07/2017)

    Premier constat à rebrousse idées reçues : les Grecs ont bien de la chance d’avoir un parti communiste, un vrai, un syndicalisme de masse et de classe qui n’ait pas été laminé (comme dans le cas de Podemos), mais continue à « muscler » la société grecque. Oui le KKE passe pour le mauvais coucheur de l’Histoire et pourtant quel est son rôle dans la résistance grecque ? Imaginez ce que serait la société française avec un parti communiste pratiquant la politique des années soixante dix y compris sur l’Europe, Quoiqu’il en dise Hollande lui-même serait obligé de renvoyer Macron dans les couloirs de sa banque d’affaire. En ce qui concerne la Grèce, la position du KKE a eu de l’écho y compris chez une partie de ce qui ont voté NON. il faut affiner mais d’une part il y a une forte abstention plus de 40% et 5,7% de votes nuls qui paraissent marquer le refus de choisir entre l’austérité et l’austérité prôné par le KKE, 5,7% ce n’est pas rien dans un tel contexte. Des gens qui légitimement ont des doutes sur ce qu’on peut attendre de l’Europe. De l’autre il y a un vote massif des banlieues et villes populaires en faveur du NON (le cas cité est celui du vote à plus de 92% d’un bastion ouvrier du port d’Athènes), une bonne partie de ces gens là n’a pas plus d’illusion., depuis des années il paye le prix fort de sa connaissance de ce qu’est l’UE.. Il y a de la réserve pour la résistance populaire et parmi ceux qui ont voté déjà une grande partie semble prête à la sortie de l’euro. C’est pourquoi au-delà du vote on peut parler de processus.

    Parce que celui qui doit être embêté c’est Draghi. Dès ce soir le gouvernement grec a sollicité la fin du blocage instauré par la BCE contre les banques grecques. Dans la plupart des cas un tel blocage devait produire de la panique, de la colère contre le gouvernement, c’était de fait un coup d’Etat que l’UE opérait contre une consultation démocratique, un viol de toutes les règles démocratiques, les siennes et celles du peuple grec, un viol relayé par tous les médias, tous les politiciens européens. . Ou la BCE poursuit dans son soutien aux créanciers et à leurs absurdes exigences visant à renvoyer Syriza ou elle cède dans ce cas on s’apercevra des limites de la politique de Syriza par rapport à l’espoir des Grecs…Blocage féroce des allemands et autres finlandais, slovaques ou accord reddition qui décevra le peuple : Il n’y aura pas d’autres issues que la sortie de l’euro et c’est face à la déception d’un peuple que le choix du KKE peut aider à ne pas subir une « ukrainisation », l’assaut des bandes d’Aube dorée lancées par le capital. .

    Nous sommes au niveau mondial dans de très grands bouleversements qui exigent de la part de nos responsables politiques une capacité d’innovation et de sortie des cadres imposés, seul un peuple en résistance contre le néolibéralisme et l’austérité peut produire de tels dirigeants. nous sommes devant le possible effondrement d’une hégémonie unipolaire née de la seconde guerre mondiale. Quand on sait qu’au même moment du pari grec, une très importante réunion des Brics a lieu à Oufa en Russie, on ne peut s’empêcher de penser qu’Obama invitant l’UE et les créanciers à la modération mesure les effets sismiques de la situation européenne. Nous sommes dans une situation qui impose un changement profond, le seul obstacle est l’absence de perspective et la non mobilisation de ce fait des peuples. Mais le fait est que dans de multiples endroits ils sont contraints à la résistance, on ne leur laisse plus d’autre choix. Je ne croix pas que le peuple grec se soit fait duper sur la non sortie de l’euro, pas quand le vote^est proche des 60% en faveur du NON.

    Nous gauche, communistes français ne pouvons pas continuer à jouer la partie par procuration, nous devons en tirer leçon. Il ne faut pas renouveler l’erreur de notre incapacité à faire fructifier le NON au traité constitutionnel, Si la droite et le PS ont pu l’anéantir c’est parce qu’il n’y a pas eu des communistes et même une gauche capable d’organiser notre peuple dans sa résistance. Ce NON était un vote de classe, il a été tiré vers des manœuvres de sommet dans lesquelles le peuple français ne s’est pas reconnu et la complaisance des pouvoirs face au FN a fait le reste. Serons-nous toujours aussi médiocres ? . Aujourd’hui dans son discours au parti de Gauche, Melenchon offrant sa personne à l’élection présidentielle m’a étrangement rappelé Mitterrand en mai 68 faisant la même offre et cassant un mouvement déjà fortement endommagé par les pseudo-révolutionnaires de Charletty. Quant à Chassaigne il atteint un sommet en proposant que la France mette son veto à la sortie de la Grèce de l’euro, sans même laisser le temps aux Grecs de faire leur choix face aux négociations. Tout cela est dérisoire.

    Reprenez vous et réfléchissez au contenu réel de ce qui peut aujourd’hui mobiliser le peuple français.

    Cela dit ne boudons pas notre plaisir. c’est tout de même extraordinaire de voir la gueule de certains vendus politiciens ou journalistes, celui qui tire une tronche pas possible c’est Woerth et qui se prétend le représentant de tous les autres gouvernements et il ajoute : « eux aussi ils sont élus, on dirait qu’il y a seulement la Grèce qui soit une démocratie »…

    Au fait monsieur Woerth, je ne vous le fais pas dire, souvenez vous du vote des Français pour le traité constitutionnel et la manière dont il a été étouffé à Lisbonne.

    Danielle BLEITRACH

    source: lepcf.fr [6/07/2015]

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  • Traduction ML (depuis la version allemande) pour Solidarité internationale PCF, 6 juillet 2015

    Déclaration du secrétaire général du CC du KKE, Dimitris Koutsoumbas, sur le résultat du référendum du 5 juillet 2015

    Nous saluons les milliers de personnes qui ont suivi l’appel du KKE à ne pas céder au chantage. Nous saluons en particulier les électrices et électeurs qui ont inséré le bulletin du KKE reprenant sa proposition de formulation de la question pour le référendum faite au Parlement mais bloquée par le gouvernement. Comme cela, le peuple a été privé du droit de voter sur cette proposition, la possibilité lui a été ôtée de pouvoir choisir entre plusieurs propositions.

    Face à la question parcellaire et contradictoire du référendum-éclair, une partie de la population a pu déjouer la confusion, donner une première réponse avec des bulletins nuls ou blancs, alors qu’un grand nombre de personnes sont restées à l’écart de ce vote, ne serait-ce qu’à cause de difficultés financières et des coûts trop élevés des transports pour se rendre sur les lieux de vote.

    Dès la décision prise d’organiser le référendum, nous avons constaté, à juste titre, qu’indépendamment de l’issue du vote, il ne peut y avoir de solutions alternatives, véritablement positives pour le peuple, dans le cadre de l’UE, des voies capitalistes, de la reconnaissance des dettes. Toutes les autres forces politiques, aussi bien dans le camp du NON que dans celui du OUI portent des solutions incluses dans ce cadre. Elles se retrouvent toutes à défendre la nécessité de se conformer aux règles de l’UE, à défendre les intérêts des parties du capital qu’elles représentent respectivement.

    Nous nous adressons particulièrement aux électrices et électeurs qui ont voté aujourd’hui pour le NON et ont cru qu’il pourrait ainsi être mis fin à la politique d’austérité, qu’ils pourraient résister efficacement aux mesures les plus dures et au mémorandum. Nous appelons tous ceux qui se sentent aujourd’hui renforcés par la victoire du NON, à ne pas rester passifs et à ne pas valider la tentative du gouvernement de transformer ce NON en un OUI à de nouveaux accords antipopulaires. Nous leur tendons la main pour les combats à venir contre l’aggravation de leurs conditions de vie.


    Parallèlement, nous nous adressons aussi aux électrices et aux électeurs qui ont voté OUI sous la pression de leur employeur, dans la peur de la fermeture des banques, dans l’idée de protéger leur salaire, pension et quelques économies. Nous les appelons à réfléchir à nouveau à leur vote, à résister à partir d’aujourd’hui aux chantages, à ne pas glisser dans des directions conservatrices et réactionnaires, à ne pas apporter de l’eau au moulin des partis précédemment au gouvernement.

    Le gouvernement de collation SYRIZA-ANEL ne doit pas pouvoir oser utiliser le résultat du référendum pour infliger à notre peuple de nouveaux et lourds sacrifices, de nouveaux mémorandums valables dans la durée. Les accords que M. Tsipras a promis de signer, sur la base de sa proposition d’il y a trois jours aux « trois institutions », c’est-à-dire à la Troïka, conduisent, avec une précision mathématique, à un nouveau mémorandum encore pire. Il légitime ainsi les mémorandums précédents, y compris les lois qui les ont mis en œuvre, et, encore plus grave : il n’hésite pas à conduire le peuple à une véritable faillite. L’autre alternative possible, dont la Troïka a parlé, c’est-à-dire une voie de sortie de l’euro, représente également une option qui frapperait seulement la classe ouvrière et les autres couches populaires.

    Il n’en est que plus urgent et nécessaire que le mouvement et le peuple reprennent massivement la proposition du KKE de sortie de la crise. Les conditions préalables en sont : la socialisation des monopoles, le détachement de l’UE, la dénonciation unilatérale de la dette, l’établissement d’une planification centrale scientifique pour le développement de la société, pour le peuple, avec le peuple réellement au pouvoir. Le KKE se tiendra au premier rang de tous les combats de notre peuple dans la période à venir. Nous continuerons à renforcer le caractère antimonopoliste et anticapitaliste de la lutte, sa jonction avec le KKE.

    Nous organisons et préparons la résistance, la disposition à résister dans l’éventualité de nouveaux développements négatifs. Nous soutenons les plus faibles, les méprisés. Nous organisons des initiatives pour aider les familles des couches populaires à survivre, avec des comités d’action sur les lieux de travail, dans les entreprises, les hôpitaux, les supermarchés, dans les bureaux, avec des comités populaires dans les quartiers, avec des groupes de solidarité et d’entraide, avec des groupes et comités de contrôle.

    Notre réponse à la tentative de polarisation et de division du people réside dans l’unité de la classe ouvrière, la diffusion des positions de classe dans le mouvement, dans le renforcement du rassemblement populaire. La proposition du KKE réunit la majorité du peuple dans le présent et pour l’avenir, contre l’ennemi véritable, l’UE, le capital et sa domination.

    Athènes, 5 juillet 2015

    source: solidarite-internationale-pcf.fr [6/07/2015]

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  • Grèce : victoire du NON ! C’est NON à l’UE ! 61 % de OXI

    La très large victoire du OXI révèle la volonté farouche du peuple grec de dire non à l’austérité perpétuelle et à l’humiliation nationale auxquelles la Troïka veut le condamner. Renouant avec leur glorieuse histoire de résistance, les Grecs viennent de vaincre l’Europe de la réaction et de la contre-révolution coalisée contre eux.

    La victoire du OXI c’est aussi un avertissement à l’adresse de Tsipras et Syriza. L’heure n’est plus aux tergiversations, il faut affronter ce qui fondamentalement met les Grecs et le pays dans une situation d’urgence humanitaire : l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme .

    Grèce : victoire du NON ! C’est NON à l’UE ! 61 % de OXISi le gouvernement grec ne relève pas ce défi la brèche que le OXI a ouverte sera rapidement une parenthèse refermée.

    Sinon un danger planerait sur la Grèce : le fascisme mou issu d’un putsch de l’UE ou le fascisme pur sucre d’Aube Dorée dont les liens avec certains cercles de l’armée et de la police ne sont un mystère pour personne. Aube Dorée fait parti du dispositif para-étatique de la bourgeoisie grecque et des ses parrains européens et américains.

     

    Enfin la victoire du OXI est un encouragement pour tous les peuples d’Europe et le notre en particulier. Les Français, renouant avec leur tradition révolutionnaire, peuvent s’unir dans un vaste Front Antifasciste, Populaire et Patriotique pour porter la sortie, par la porte de gauche, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, pour remettre à l’ordre du jour la seule alternative au capitalisme: le socialisme.

     

    www.initiative-communiste.fr site web du PRCF le 5 juillet à 21h

     

    Résultats du referendum :

    >OXI (non) : 60%

    >NAI (oui)  : 40%

    >Nuls         : 5,6%

                                                             >taux de participation : 60%

    à partir de résultats partiels, source ministère de l’intérieur grec

    Grèce : victoire du NON ! C’est NON à l’UE ! 61 % de OXI

    Communiqué du Parti Communiste de Grèce (KKE)

    Déclaration du Secrétaire Général

    du Comité central du KKE, Dimitris Koutsouba

    Grèce : victoire du NON ! C’est NON à l’UE ! 61 % de OXI

    La classe ouvrière, les classes populaires de notre pays unies et alliées, vigilante et prête à l’action veille à ce qui va se passer. Que cela conduise à un nouvel accord-guillautine, un memorandum constitué essentiellement de mesures d’austérité ou que cela initie des suites avec un double cours de l’euro conduisant notre peuple à la faillite.

    Le KKE continuera à être en première ligne, à l’avant garde pour que notre peuple puisse résoudre immédiatement les problèmes de sa survie, pour construire une alternative pour supprimer toute les mesures anti-peuple, pour rompre avec l’UE, avec le pouvoir du Capital, pour une nouvelle société de la prospérité pour le peuple

    le 5 juillet 2015

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  • Résultats du referendum en Grèce, le non largement en tête selon des résultats partiels

    Résultats du réferendum en Grèce, le NON largement en tête !

    Résultats partiels à 05-07-2015 20:48 – heure d’Athènes (19 h 48-heure française)
    • bulletin dépouillés : 2 059 877
    • proportion : 24,47%
    • participation : 57,82%
    • nul et blanc : 5,56%
    • NON : 60,54%
    • OUI : 39,46%

    Source ministère de l’intérieur Grec

    http://ekloges.ypes.gr/current/e/public/index.html?lang=en#{%22cls%22:%22main%22,%22params%22:{}}

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  • Carnets grecs du PTB (3) : « Le jour le plus long »

    Jour-J. Premières impressions du référendum : tout se passe dans le calme, le « οχι » (non) suscite de l’espoir et les électeurs du « ναι » (oui) ressemblent à des caricatures. L’impact des pressions des élites économiques grecques seront sans doute déterminantes. La journée s’annonce encore longue.

    Alors que la campagne pour le référendum bat son plein, le PTB a envoyé une délégation en solidarité avec le peuple grec. Parmi cette délégation, Michaël Verbauwhede, député bruxellois, et Steff Coppieters nous font vivre les événements sur place avec ce journal de bord.

    Bureau 1 : Exarchia

    Encore une courte nuit. Malgré la fatigue accumulée ces derniers jours, l’adrénaline nous réveille quasiment toutes les heures.

    A 8h30, nous avons rendez-vous avec deux journalistes belges (La Libre Belgique et VRT) à Exarchia (un quartier à Athènes).  Nous visitons un premier bureau de vote dans le quartier.

    C’est très calme. Dans la rue, comme dans l’école qui sert de bureau de vote. A l’intérieur, seuls les « témoins » avec une attestation sont autorisés. En Grèce, chaque parti peut envoyer des témoins pour contrôler le bon déroulement des opérations. Ces témoins sont aussi présents lors du dépouillement.

    Dans la cour de l’école, nous discutons avec les témoins du « non ». Une femme portant un autocollant « nai » (oui) s’adresse à eux en disant qu’ils n’ont pas le droit d’être là. Elle essaie de les intimider et de les chasser du bureau de vote. Sans succès.

    Nous discutons ensuite avec un témoin, partisan du « oui ». Il est membre de la Nouvelle Démocratie (ND, parti de droite conservateur). « La collaboration entre PASOK (parti social-démocrate grec, au pouvoir en alternance avec ND) et ND se passe très bien pour la campagne du oui. Aujourd’hui par exemple, j’ai pris mes "ordres" auprès du responsable local du PASOK. » Comme quoi, pour faire payer la population grecque, les deux anciens grands partis « ennemis » s’entendent à merveille.

     Bureau 2 : Petralona

    10h. En route pour un deuxième bureau de vote : Petralona, un quartier en direction du Pirée. Pour faciliter le transport des Grecs et en raison de la limitation des retraits bancaires, les transports en commun sont entièrement gratuits.

    Petit arrêt café frappé (la spécialité locale, indispensable pour tenir la journée…) au bar « Krikos ». Marius, le serveur a déjà voté. Pour le « οχι ». Sans trop de surprise, son collègue aussi. Et pour cause. Dans ce bar créé par des anciens chômeurs et géré comme une coopérative, le « non » a plutôt la cote. Marius : « Depuis la crise, on a connu une vague de suicides immense en Grèce. Je ne suis pas sûr qu’avec le "non", ca va d’office être mieux, mais en tout cas, avec le "oui", ce sera pire. Le "non", c’est un "non" de l’espoir. L’espoir que les choses changent en Grèce. Mais il faudra encore se battre ! » Il nous explique aussi les pressions pour voter « oui ». « Le patron de ma sœur veut la forcer à voter "oui". Si elle vote "non", il menace de ne pas la payer. Heureusement, elle va voter à 200 kilomètres d’où elle travaille. »

    Un peu plus loin, dans la même rue (Odos Geneou Kolokotroni), une école sert là encore de bureau de vote. Il y a un peu plus d’animation. Et il y a aussi Pascal. Pascal est businessman, et revient spécialement du Qatar pour voter. Sans surprise là non plus, il porte un autocollant « NAI ». Sa raison ? « Je ne peux pas m’imaginer vivre et voyager sans un passeport européen. Si la Grèce quitte l’UE, je la quitte. Et ce n’est pas un problème pour moi, j’ai des affaires à l’étranger ». La raison de la pauvreté en Grèce ? « Les pauvres, s’ils sont dans cet état là, c’est parce qu’ils n’ont pas ma mentalité : be, do, have. S’ils sont pauvres, c’est parce qu’ils ne font que désirer les choses, sans prendre les choses en main. Par exemple, ils jouent au loto. » Sa solution ? « C’est simple, le Premier Ministre ("mais j’ai du mal à le considérer comme un Premier Ministre", rajoute-t-il) n’a qu’à virer la moitié du secteur public. » Rien que ça. Pas sûr que cela fasse chuter le chômage en Grèce…

    Les Grecs font la file pour la démocratie

    Heureusement, nous retrouvons aussi Iris, une Franco-grecque qui sort du même bureau de vote. Pour le « οχι » : « 5 ans d’austérité, c’est assez. Bien sûr qu'il y a des problèmes en Grèce (comme la corruption), mais l’austérité ne résout rien à ça. Et puis, une partie de la dette est illégitime, comme l’a montré le Comité d’audit de la dette. Ce n’est pas à la population grecque de payer encore. »

    Dans la rue, sur les terrasses des cafés, le débat est animé. Encore un démenti pour tous ceux qui présentent les Grecs comme incapables de choisir et de comprendre les enjeux. Le débat est très vivace. Et si hier, les Grecs faisaient la file pour la banque, aujourd’hui, ils la font pour la démocratie. 

    Les bureaux de vote restent ouverts jusqu’à 19 heures (heure locale, 18 heures en Belgique). Les premiers résultats sont attendus vers 21 heures (heure locale).

    Michaël Verbauwhede et Steff Coppieters

    source: solidaire.org   le journal du PTB

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  • Carnets grecs du PTB (2) : « La peur doit changer de camp »

    Giorgios a voté… ND (droite). « Mais qu’est-ce que je regrette ! Là je vais voter pour le non. Ca ne peut plus continuer. 5 ans d’austérité, c’est assez ! On ne doit pas avoir peur. » Carnet de bord, deuxième partie, sur la manifestation massive pour le « non », du climat de peur entretenu par les partisans du « oui » et  d'une fille de 16 ans qui porte l’avenir en elle.

    Alors que la campagne pour le référendum bat son plein, le PTB a envoyé une délégation en solidarité avec le peuple grec. Parmi cette délégation, Michaël Verbauwhede, député bruxellois, et Steff Coppieters nous font vivre les événements sur place avec ce journal de bord.

    Après une courte nuit, rendez-vous à Omonia avec un journaliste grec. De peur des pressions, il préfère rester anonyme. Il confirme que la pression des médias privés et de l’élite économique est terrible pour faire gagner le « oui ». « Les agences de presse étrangères envoient des renforts ici, qui arrivent avec des idées totalement préconçues. Ils passent leur temps à filmer des scènes devant les banques, entretenant encore la peur. Les journaux grecs ne sont pas en reste. Une chaine de télé grecque a diffusé un reportage de 45 minutes sans arrêt d’images sur les files devant les banques, la panique, les rues désertes, les restaurants vides. Un bandeau circulait en-dessous avec comme seule phrase « seule la peur circule en rue aujourd’hui ». Bien sûr que des magasins sont fermés, mais c’est à cause de la crise et des mesures d’austérité ! ». Les journalistes sont aussi victimes de ce climat : « Mon employeur a menacé de me licencier si je ne décrivais pas dans mes reportages des scènes de panique. C’est honteux. Qu’ils aillent se faire foutre. Je ne me laisse pas faire ! »

    La meilleure réponse : 100 000 personnes disent οχι à Syntagma

    Aux alentours de 19 heures, la foule était très compacte dans le centre déjà très vivant d’Athènes. Après la grande canicule de la journée, la vie reprend ses droits en rue. Mais la foule présente est sans commune mesure avec la foule habituelle qu’on peut voir dans ce quartier central d’Athènes. Pour nous rendre à Syntagma, lieu du rassemblement du « non », nous avons du laisser passer deux métros pleins à craquer.  Il nous a fallu plus de 15 minutes pour sortir de la station de métro. Dans les sous-sols, la foule scandait des slogans hostiles aux médias privés, et criait οχι ! οχι ! (non)

    La place Syntagma était pleine à craquer. Jeunes et vieux, issus de couches diverses de la population étaient présents. La foule débordait sur les rues adjacentes. Nous étions dans le fond de la place, impossible d’avancer plus loin, quasiment le dos contre le mur sous la pression de la foule. La police et les médias parlent des 20 000 personnes, mais c’est très largement sous-estimé. En réalité, certains avancent le chiffre de 100 000 personnes. Des militants expérimentés évoquaient la plus grande manifestation depuis très longtemps sur Syntagma.  

    Même dans les stations de métro, les gens crient « οχι ! »

    La grande diversité des manifestants sautait aux yeux : des jeunes, des vieux, des parents avec leurs enfants, membres de Syriza, d’autres partis de gauche ou du mouvement social. « Nous descendons en rue pour vaincre la peur », nous dit Ira, une Grecque originaire d’Australie, venue avec ses nièces manifester. Les enfants nous montrent fièrement une pancarte « Non ! Pour notre avenir ». Mais c’était loin d’être un meeting réservé à la « gauche ». Nous avons ainsi rencontré un groupe de jeunes ayant voté aux dernières élections pour Nouvelle Démocratie (parti de droite, conservateur, NdlR) mais qui vont voter résolument pour le « οχι ». Car pour eux, sans une victoire du « non », difficile de s’imaginer un avenir en Grèce.  

    Nous rencontrons aussi Giorgios, la vingtaine, venu avec un ami, Eleftherios. Giorgios travaille 9 heures par jour, plus deux heures de trajet, pour 600 euros par mois. « Mais bon, j’ai au moins un travail, pas comme tous mes amis ». Giorgios a aussi voté… ND. « Mais qu’est-ce que je regrette ! Là je vais voter pour le non. Ca ne peut plus continuer. 5 ans d’austérité, c’est assez ! On ne doit pas avoir peur. » Un peu plus loin, Andreas, une quarantaine d’années, est présent avec sa femme. « A ceux qui nous prédisent la catastrophe si le "non" l’emporte, je leur dis que la catastrophe a déjà eu lieu pour la majorité de la population. Ceux qui craignent le "non", ce sont ceux qui ont des privilèges ou qui se sont enrichis ces dernières années. »

    Vaincre la peur était effectivement le message de la soirée et l’enjeu de la campagne du « non » : ce qui effraie les gens de voter pour le « non », c’est la peur des conséquences. 

    Les manifestants à Syntagma semblaient immunisés des messages de panique, et se détournaient des messages des tabloïds. Comme ce flyer appelant à voter pour le « non » : « Dignité : nous dépassons la peur, nous éteignons notre TV ».  

    La grande diversité des manifestants sautait aux yeux : des jeunes, des vieux, des parents avec leurs enfants, membres de Syriza, d’autres partis de gauche ou du mouvement social. « Nous descendons en rue pour vaincre la peur »

    Le Premier Ministre Alexis Tsipras a aussi dénoncé dans son speech la campagne de peur des médias. « Aujourd’hui, nous fêtons et chantons pour vaincre la peur, pour vaincre le chantage. En ce moment, tous les yeux de l’Europe sont tournés vers vous. Vous, le peuple grec, les trois millions de pauvres, le 1,5 millions de travailleurs sans emploi. »

    Son speech a été plusieurs fois interrompu par un puissant « οχι » de la foule. Tsipras a évoqué la démocratie, la souveraineté, et une Europe qui doit être là pour l’ensemble de la population au lieu d’être une Europe pour une petite élite. « C’est une fête de la démocratie » a-t-il conclu.

    Des concerts rythmaient aussi la soirée. Les manifestants chantaient et dansaient sur Syntagma. Malamas, un chanteur grec venu chanter après le speech d’Alexis Tsipras, a parfaitement résumé l’avis de la place Syntagma : « Tout scientifique sait que s’il réalise deux fois la même expérience, il obtiendra le même résultat. Votons "οχι" aux nouvelles mesures d’austérité ! » 

    On n’aurait pu rêver d’une meilleure réponse à la terreur de la campagne du « oui ».

    Comment Joséphine, serveuse, répond à Didier Reynders

    Minuit passé, après la manifestation gigantesque. Nous nous asseyons au restaurant « Alexandre le Grand », près d’Omonia. Un smartphone vibre. Didier Reynders (MR) tweete : « Un référendum, cela ne se fait pas en 8 jours ». Et le Ministre belge des Affaires étrangères continue : « Si un même type de référendum avait lieu hors Union Européenne, on aurait dit que ce n’était pas très démocratique ». Alors que nous lui répondons, la serveuse vient prendre notre commande. Joséphine travaille dans le restaurant familial.

    «  Les gens qui sont pour le "oui", ce sont surtout des gens qui ont de l’argent », selon une jeune serveuse.

    Devant un tract « οχι » sorti d’une de nos poches, elle nous demande dans un anglais impeccable : « Ah, vous étiez à la manif ? C’était comment ? J’aurais bien voulu y aller, mais impossible, je dois travailler ici. » La conversation s’engage. « Bien sûr, je suis pour le "non", comme toute ma famille. C’est la catastrophe ici. Je vois tous les jours des gens dormir dans la rue. Des hommes, des femmes, des enfants. Si on a un cœur, on ne peut pas laisser la situation comme ça. Avec le "οui", on sait que ça va être pire. Au moins avec le "non", il y a un espoir que ça change. On ne doit pas avoir peur. Les gens qui sont pour le "oui", ce sont surtout des gens qui ont de l’argent. C’est pour ça que les générations de politiciens, les Papandreou, Karamanlis, etc., tous ces gens qui veulent conserver leurs privilèges sont pour le "oui" ». Joséphine est aussi très critique sur le rôle des médias privés qui roulent pour le "oui". « Je ne les crois plus. Je dis à mes amis d’être critiques. Par exemple, la Une du journal Espresso il y a quelques jours, c’était une photo d’un vieillard en pleurs avec comme titre "Les larmes de la désolation". Mais la photo datait du tremblement de terre en Turquie en 2011 ! ». « Vous voterez οχι alors ? ». « Ah non, non. Moi je ne peux pas voter, je n’ai que 16 ans… Malheureusement. ». Oui, malheureusement.

    Devant tous les Reynders de ce monde, qui estiment le peuple grec incapable de décider de son avenir, Joséphine, 16 ans, nous démontre exactement l’inverse. Une fille de 16 ans qui, contrairement à cette Union européenne néolibérale, porte l’avenir en elle. Son avenir, celui de la Grèce, et celui d’une Europe de la coopération et de la solidarité.

    Michaël Verbauwhede et Steff Coppieters

    source: solidaire.org   [4/07/2015]

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