1 « Aucun soutien de la région Bretagne pour l’aéroport de Lorient »
L’effondrement du marché de l’aérien, depuis la crise sanitaire, va frapper de plein fouet l’aéroport de Lorient Bretagne Sud. La décision d’Air France de mettre un terme aux lignes vers Roissy et Lyon, dès mars prochain, pose clairement la question de l’avenir de l’équipement. « La compagnie a communiqué tardivement alors que cette décision était déjà prise avant la crise », déplore Pierre Montel. La facture est salée pour la CCI du Morbihan (1,20 M €/an) qui est seule aux commandes de l’équipement, jusqu’au terme de la concession, fin 2021. La chambre consulaire se dit prête, à nouveau, à candidater à l’appel d’offres de la DGAC, mais seulement au sein d’un groupement de partenaires.
Avec qui ? Sans livrer d’informations précises, le président considère néanmoins « n’avoir reçu aucun soutien de la région Bretagne, propriétaire de plusieurs aéroports bretons. Mais pas Lorient. On nous avait promis une aide mais on ne voit rien venir ». Laissant entendre que le dossier est tout désigné pour s’inviter dans la campagne des régionales. La suite ? « Il faut sauver l’équipement », défend Pierre Montel mais pas à n’importe quel prix, citant en (contre) exemple son voisin de Quimper qui engloutit « 3 M€ dans une OSP pour maintenir un trafic faible vers Orly ». Lui mise sur la reprise du trafic d’affaires et surtout sur l’émergence d’un partenariat entre Lorient et l’aéroport de Nantes-Atlantique, (seule ?) planche de salut pour faire redécoller le trafic en Bretagne Sud.
2 Une réalité économique contrastée en 2020
Près d’un millier d’appels depuis le 15 mars vers la cellule de crise. Les lignes de la CCI ont chauffé à blanc durant la crise sanitaire avec, au final, 684 entreprises accompagnées et près de 74 800 salariés placés en activité partielle. L’avenir s’écrit en pointillé pour de nombreux chefs d’entreprise. Une enquête de la CCI révèle que 20 % de commerçants (sur 13 000) se questionnent sur leur avenir. « C’est sujet majeur en 2021 », affirme Pierre Montel, qui observe néanmoins une hausse de la création d’entreprise en 2020 (+ 5 %) et un effet bénéfique des aides de l’État sur les radiations (-18 %). Seul bémol, la crise freine les reprises d’entreprise (-28 %), particulièrement pour les bars et les restaurants, « des secteurs la chambre devra apporter son expertise ».
3 Une seule direction entre la CCI du Morbihan et des Côtes d’Armor
Pour peser face aux métropoles brestoise et rennaise, les deux CCI du Morbihan et des Côtes d’Armor jouent la carte de l’union en créant une direction commune. « On raisonne en bassin d’emploi. Ce rapprochement aura une incidence sur nos ambitions en matière de formation (5 M € de chiffre d’affaires) », espère Pierre Montel qui attend également les résultats d’une enquête sur le soutien psychologique apporté aux chefs d’entreprise, sérieusement malmenés en 2020.
Régis NESCOP
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