"On ne lâche rien !" assure "Manu" sur le rond-point de Troyalach.

À Quimper, les Gilets jaunes sont toujours mobilisés. Mais des dissensions se font ressentir, après le refus de la mairie de leur prêter une salle municipale.

Ils ont quitté leur baraquement sous la pluie et le vent, un mardi 18 décembre. Mais ce n’était qu’un au revoir. Le soir même, deux Gilets jaunes revenaient camper sur le rond-point de Troyalac’h. Là où a commencé la mobilisation à Quimper (Finistère). Ils ont installé de nouvelles palettes, pour éviter d’avoir les pieds dans la boue. Relancé un feu pour faire face aux températures. Depuis, ils tiennent leurs positions. Ils ont même réveillonné ici. « On a fait ça sobrement. On ne s’est pas fait de cadeaux. Le cadeau, c’était d’être ensemble et de partager » , expliquent-ils.

Mais les Gilets jaunes veulent pouvoir avoir les pieds au sec, pour penser la suite de la mobilisation. « Nous voulons structurer le mouvement. Des idées, on en a, assure l’un des trois Gilets jaunes, présents sur le rond-point, ce mercredi 26 décembre au matin. On voudrait pouvoir en discuter, pour les faire vivre et relayer les informations. »

Un groupe dans l’ancienne école Saint-Corentin

La mairie de Quimper leur a prêté une salle, située dans le théâtre de Cornouaille, pour une réunion qui se déroulait jeudi dernier. « Mais elle nous a finalement indiqué que nous n’aurions pas de salle au-delà de cette date. Le dialogue a été rompu. »

Entre-temps, un petit groupe de Gilets jaunes a poussé la porte de l’ancienne école Saint-Corentin, route de Brest. Un bâtiment abandonné. « Nous avons eu des échanges avec le promoteur immobilier, explique Laëtitia. Il accepte notre présence jusqu’au mois de février » , date à laquelle le bâtiment doit être démoli. La dizaine de Gilets jaunes nettoie, répare et organise la « Maison du peuple » , destinée à organiser le mouvement, débattre mais aussi venir en aide aux plus démunis. Pour l’ouverture, vendredi à 18 h, un concert est organisé : entrée à prix libre, les dons serviront à offrir un repas aux sans-abri.

Un autre groupe dans un immeuble de bureaux

Mais ils ne sont pas les seuls à avoir créé leur QG. Un autre groupe, comprenant les administrateurs de la page Facebook « Gilets jaunes Quimper », a décidé d’élire domicile dans un immeuble de bureaux inoccupés du centre-ville. « Nous voulons qu’il soit ouvert à tous. » Ce sera donc « un lieu pour l’accueil, mais aussi pour un travail approfondi sur nos doléances et la mise en place de nos actions » . Il pourrait s’appeler la « Maison du citoyen » .

Avec leur installation dans ces bureaux, ces Gilets-là souhaitent se structurer en élisant des représentants. « Ils n’auront aucun pouvoir, leur rôle sera d’intégrer un comité de travail »  : communication et stratégie, revendications, action, sécurité.

Le groupe de l’école et le groupe des bureaux ne semblent pas tout à fait sur la même longueur d’onde. Un signe de la diversité qui caractérise ce mouvement depuis ses débuts ? En tout cas, sur le rond-point comme au sec, le mot d’ordre des Gilets reste : « On ne lâche rien. »

Flora CHAUVEAU

source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/ancienne-ecole-bureaux-rond-point-ou-sont-les-gilets-jaunes-de-quimper-6151286