• Angélique Kourounis a réalisé un travail de longue haleine pour aboutir à cette inquiétante radioscopie.
     
    La Grèce a été l'objet d'un débat très fourni lundi soir au Coat-Kaër, où Angélique Kourounis présentait son passionnant documentaire « Aube dorée, une affaire personnelle ». Un contexte politique si lointain... et peut-être si proche.
     
    Angélique Kourounis était invitée par l'association Bretagne-Grèce Solidarité Santé, qui recueille du matériel médical et des médicaments destinés au peuple hellène (lire Le Télégramme de vendredi dernier). Mais lundi soir, on a surtout évoqué l'émergence étonnante et plutôt angoissante d'un parti néo-nazi sur des terres à qui l'on attribue pourtant volontiers la création de la démocratie il y a plus de 2.000 ans. L'intérêt du documentaire en question réside dans le fait que par delà la dénonciation des agissements ultra-violents d'Aube dorée, devenue via les élections la 3e force politique de la Grèce, Angélique Kourounis ait tenté de se mettre dans la tête de ces militants d'extrême-droite.
     
    Les « idéologues »... et les autres
     
    Il y a bien sûr les « idéologues », ceux qui profitent du drame social vécu par leur pays ces dernières années pour approcher du pouvoir et si possible établir une dictature qui serait sans nul doute encore plus impitoyable que celle des colonels au début des années 70. Mais la journaliste a voulu aussi comprendre comment des Grecs apparemment sains d'esprit, mais rattrapés pour beaucoup par la misère, ont pu se jeter sans états d'âme dans les bras d'extrémistes qui savent très bien y faire en organisant avec une « générosité » plus que suspecte des distributions de nourriture... réservées aux Grecs « de souche ». Et c'est par un long travail d'approche qu'elle a pu gagner leur (relative) confiance ; condition nécessaire pour pénétrer ce milieu. On ne peut pas dire qu'Angélique Kourounis soit très optimiste, et tout le monde dans sa bouche en prend pour son grade. Les policiers, par exemple, dont une bonne partie selon elle sont complices des ratonnades commises dans les rues d'Athènes, ces dernières années, contre les immigrants qui ont une autre couleur de peau. Avec sa sensibilité de gauche, elle en veut aussi aux banquiers européens qui ont imposé à son pays une cure d'austérité impitoyable. Elle dénonce les errements de la classe politique qui n'a rien fait selon elle pour éviter le désastre. Mais elle s'est prend aussi à Syriza et à Alexis Tsipras, qu'elle soupçonne d'un machiavélisme « à la Mitterrand ». Selon elle, le parti au pouvoir est plutôt « tendre » avec l'extrême-droite, et elle se demande s'il ne s'agit pas d'un calcul politique, comme celui du président socialiste en 1986 avec la proportionnelle : les voix qui se portent sur l'extrême-droite, dit-elle, ne se porteront pas sur le parti conservateur...
     
    Une belle complexité
     
    Laissons-lui la responsabilité de ses analyses; et le débat qui a suivi la projection a démontré surtout que le contexte politique grec est d'une belle complexité, et que tout le monde sans doute, qu'il s'agisse des Grecs eux-mêmes, de l'Europe ou du FMI, porte une part de responsabilité dans cette lente descente aux enfers. En tout cas, Angélique Kourounis a fait son travail de journaliste avec une belle abnégation, puisque son enquête a duré cinq ans... et avec pas mal de courage. A cause des menaces de l'extrême-droite, son documentaire n'a pu être présenté en public qu'une seule fois pour l'instant dans son propre pays.
     
    Jean-Jacques BAUDET

    source: letelegramme.fr
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  • Quimperlé. Un film sur Aube dorée et l'extrème-droite en Grèce (OF.f r-15/03/2017)

     

    Angélique Kourounis, journaliste et réalisatrice, a présenté son film sur l’extrême droite néonazie « Aube dorée, une affaire personnelle », à l’espace Benoîte-Groult, lundi soir. | 

    Pas loin de 100 personnes ont assisté lundi soir à la projection du long-métrage d'Angélique Kourounis sur Aude dorée et l'extrème-droite en Grèce, à l’espace Benoîte-Groult, à Quimperlé

    Trois questions à…Angélique Kourounis,réalisatrice.

    Vous présentez votre documentaire, Aube dorée, une affaire personnelle, sur l’extrême droite néonazie partout en Europe. Pourquoi ?

    Nous avons commencé à tourner dans toute l’Europe : en Allemagne, en Belgique, en Espagne, bientôt en Suisse. Là, en Bretagne. Pour faire connaître les dangers du néonazisme et de l’extrême droite. En Grèce depuis cinq ans, Aube dorée est la troisième force. Au début, j’ai pensé que c’était le résultat d’un vote de colère, de désespérance. Quatre ans plus tard, c’est un choix. Certes, il y a la crise, mais c’est le dégoût par rapport au monde politique, le manque d’espoir total qui donne ces votes. Mon but est de tirer la sonnette d’alarme. Ce film a été fait grâce à des lanceurs d’alerte bénévoles. C’est cinq ans d’enquête.

    Quel accueil recevez-vous en Bretagne ?

    Il est très émouvant. Je découvre une France que je ne connaissais pas. Ça met du baume au cœur. Il y a là, du monde dans cette salle. Je ne m’attendais pas à tant de monde. Mais même devant dix personnes, ça ne me dérange pas de présenter le film. Je profite des projections pour rassembler des médicaments. Ce soir, des gens en ont apporté. Une personne a même donné de quoi mesurer l’insuline. L’association Bretagne Grèce solidarité santé travaille avec des dispensaires là-bas. Je me sens profondément redevable aux Bretons.

    Vous craignez la montée de l’extrême droite ?

    Oui. Ce film montre la montée d’Aube dorée et de ses idées. Là, je le présente en France à une période où, si j’en crois un sondage récent, 92 % des gens dont majoritairement des jeunes, n’ont pas confiance dans le système. En France, si Le Pen est au second tour, ce sera chaud.

    Entretien avec Béatrice GRIESINGER.

    Source : http://www.ouest-france.fr/bretagne/quimperle-29300/quimperle-un-film-sur-aube-doree-et-l-extreme-droite-e-grece-4860714

     

     

     

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  • Docu. Projection d'« Aube dorée » jeudi au K  à Douarnenez (LT 13/03/2017)

    « Aube dorée, une affaire personnelle », d'Angélique Kourounis,
    est une enquête autour du parti d'extrême droite grec. (Photo DR)


    Le film « Aube Dorée, une affaire personnelle » sera projeté jeudi, à 20 h 30, au cinéma Le K. La réalisatrice, Angélique Kourounis, animera un débat après la projection. Journaliste, élevée en France, correspondante en Grèce de plusieurs médias français (Radio-France, Charlie-Hebdo...), elle a travaillé pendant sept ans sur « Aube Dorée ». Cette soirée s'insère dans sa tournée dans le Finistère, organisée à l'initiative des associations « Avec les Grecs-Cornouaille » et « Bretagne-Grèce Solidarité Santé ». Créé en 1992, Aube dorée est un parti grec néo-nazi, exploitant la misère de nombreux Grecs. « Parti violemment xénophobe, homophobe, antiféministe, ultra-réactionnaire, à l'organisation paramilitaire et capable d'agressions meurtrières », décrivent les organisateurs, Aube Dorée est aujourd'hui le troisième parti grec, avec 18 sièges au Parlement grec, certes loin derrière Syriza, parti de gauche (145 sièges sur 300), la Nouvelle Démocratie, parti de droite (75 sièges), mais devançant la Coalition Démocratique, formée des socialistes et de démocrates (17 sièges).
     
    Collecte de médicaments
     
    Le film d'Angélique Kourounis est une enquête au coeur du quotidien de ses militants. Elle y questionne ce qui peut motiver leur action au sein de ce parti politique. Après avoir obtenu le prix spécial du jury au festival de Los Angeles, « Aube dorée, une affaire personnelle » vient d'être sélectionné au festival de Berlin et sera projeté prochainement au Parlement européen. À noter qu'une collecte de médicaments non périmés est organisée également à l'occasion de la projection, « pour une solidarité concrète avec les habitants de la Grèce ne pouvant accéder aux soins médicaux pour des raisons financières », expliquent les organisateurs.
     
    Pratique Jeudi, à 20 h 30, au K, suivi d'un débat avec la réalisatrice. Prix d'entrée habituels.

     source: letelegramme.fr
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  • Le film-documentaire  « Aube dorée, une affaire personnelle »  et sa réalisatrice Angélique Kourounis en Finistère du 13 au 18 mars.

    Le film « AUBE DOREE, une affaire personnelle » (Que se passe-t-il dans la tête du néonazi de tous les jours ?) effectue en ce mois de mars 2017 un véritable Tour de l’Ouest de la France. Il sera projeté dans 15 salles en Bretagne (Locmiquélic, Baud, Lorient, Quimper, Quimperlé, à nouveau Quimper, Concarneau, Douarnenez, Brest, Berrien, Plourin-les-Morlaix, Saint-Malo, Auray, Rennes et Vannes) et 2 salles en Normandie (Alençon et Caen). A l'exception de la séance du 8 mars, chaque projection sera suivie d'un débat avec la réalisatrice Angélique Kourounis et accompagnée d'une collecte de médicaments non-périmés à destination des dispensaires solidaires et autogérés grecs.


    Le film : un documentaire de 90 minutes qui dissèque la montée du parti néo-nazi,l'Aube dorée, dans une Grèce ravagée par la politique austéritaire de l'Union européenne,

    Ce film de la journaliste-réalisatrice Angélique Kourounis a été produit par OmniaTV, Arte et Yemaya Productions, avec le soutien de Reporters Sans Frontières, Hellenic League for Human Rights et Rosa Luxemburg Stiftung (Grèce), Charlie-Hebdo, Politis et Econostrum.

    Synopsis

    « Mon homme est juif, un de mes fils gay, un autre anar et moi féministe de gauche, fille d’immigré. Si Aube Dorée vient  aux affaires notre seul problème sera dans quel wagon nous monterons ». Une journaliste enquête depuis des années sur l’organisation du parti néo nazi grec Aube Dorée.
    L’effondrement économique, l’instabilité politique et les relations familiales sont au premier plan de ce documentaire qui essaie de comprendre ce qui se passe dans la tête des Aubedoriens qui se posent en victimes du système.Une Aube Dorée qui ne s’est jamais cachée quant à son idéologie. Ses scores aux élections dans le passé  étaient peut être négligeables, mais cette idéologie défendue par une partie du clergé, cultivée par la plupart des média, et transmise par le système politique est devenue le terreau sur lequel l’organisation a pu se développer.
    « La réalisatrice approche la question d’Aube Dorée via ses propres obsessions, ses inquiétudes et ses peurs. Elle a dédié plusieurs années de travail à ses recherches autour du parti néo-nazi grec qui occupe toujours la troisième place sur l’échiquier politique grec après des décennies d’actions meurtrières. C’est son troisième film sur la question mais le premier documentaire d’auteure. »

    Après le prix spécial du jury  au festival de Los Angeles, Aube Dorée une affaire personnelle a reçu le prix Avéroès junior au Primed 2016 à Marseille et il vient d'être sélectionné au festival de Berlin. Il a été sélectionné dans 15 festivals, nominé à 14 reprises et primé 2 fois. En dehors du Grec, il a été traduit dans 6 langues : Français, Anglais, Espagnol (et Catalan), Italien et Allemand.

    Les projections du film ont lieu depuis un an en France mais aussi un peu partout  en Europe ainsi qu’au Canada, en Nouvelle Zélande et en Australie. Et, prochainement en Allemagne, Suisse, Autriche, Espagne, Italie et Chypre... Le film devait être projeté au Parlement européen ; la séance a été annulée...

     

    La bande-annonce :  https://goldendawnapersonalaffair.com/fr/

    Les sept projections-débats en Finistère et les diverses initiatives de solidarité concrète qui accompagnent chacune de ces séances

    Mercredi 8 mars 2017 : A 18H à Quimper, MJC-MPT de KERFEUNTEUN, 4, rue Teilhard de Chardin (projection seule)

    Lundi 13 mars 2017 : A 20 H.30 à Quimperlé, Salle Ellé, Centre de Coat Kaer, rue Coat Kaer (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Mardi14 mars 2017 : A 20H30 à Quimper, MJC-MPT de KERFEUNTEUN, 4 rue Teilhard de Chardin (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Mercredi 15 mars 2017 : A 20H30 à Concarneau, Maison des associations -26 rue du Maréchal Foch (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Jeudi 16 mars 2017 : A 20H30 à Douarnenez, Cinéma " Le K", 39 rue Louis Pasteur (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Vendredi 17 mars 2017 : A 20H à Brest, Cinéma « Les Studios », 136 rue Jean Jaurès (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Samedi 18 mars 2017 : A 14H30 à Plourin-Les-Morlaix, Centre social -Ti An Oll, 1 rue des genets (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Samedi 18 mars 2017 : A 20H30 à Berrien, Salle Asphodèle (suivi d’un débat avec la réalisatrice)

    Entrée et participation libres (sauf dans les salles de cinéma)

    Chaque projection-débat sera accompagnée d'une collecte de médicaments non-périmés destinés aux dispensaires et pharmacies solidaires et autogérés en Grèce. Nous invitons les spectateurs à apporter tous les médicaments dont ils n'ont plus l'usage. 30 à 40 % de la population grecque ne disposent plus d'aucune protection, une autre partie n'a pas de ressources suffisantes pour se soigner.

     

    A NOTER QUE LE FILM EST MIS A DISPOSITION, GRATUITEMENT, POUR TOUTE PROJECTION DANS LES ECOLES.


    Contacts 29 :
     Avec Les Grecs-Cornouaille : <aveclesgrecscornouaille@gmail.com>
    Avec Les Grecs-Brest : < aveclesgrecs.brest@gmail.com >

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  • Un message fort de solidarité de collégiens et lycéens grecs à la MPT de Penhars (penhars-infos 3/02/2017)

    Communiqué

    La Maison pour tous de Penhars et l’association « Avec Les Grecs Cornouaille » vous proposent une exposition de dessins et peintures réalisés par les élèves de plusieurs écoles grecques de la région d’Athènes. La collection a été constituée à l’occasion d’un concours organisé par l’Ecole des Beaux – Arts d’Athènes sur le thème de la paix et des valeurs humaines.

    Cette initiative est née dans le contexte difficile que la Grèce connaît ces dernières années en raison de sa situation économique à laquelle se rajoute la crise des migrants.

    Le message que les enfants envoient est un message non seulement de paix, mais de rejet catégorique de la guerre et de la souffrance, un message de solidarité et d’unité entre les peuples.

    L’exposition est installée dans le hall de la MPT du 2 février jusqu’au 11 mars 2017. Un échange festif autour de cet événement aura lieu à la MPT le vendredi 10 mars à 19h.

    L’entrée est libre et gratuite sur les heures d’ouverture de la MPT. Renseignements auprès de Silvia Jambon au 02 98 55 20 61.

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  • En Grèce, les propriétaires endettés entre désespoir et colère

    En Grèce Depuis la crise de 2008, plus de 800 000 personnes en Grèce se sont vu confisquer leur bien immobilier qu’elles ne pouvaient plus rembourser. Expulsées ou menacées de l’être, elles tentent de s’organiser face aux créanciers.

    « Je ne la leur laisserai pas ! Mes amis vont tous venir camper chez moi, jour et nuit ! C’est ma maison, je n’ai rien d’autre. » Mairi Orphanou, 61 ans, se bat de toutes ses forces. Le dos voûté, le rouge à lèvres passé, elle repousse d’un geste fatigué sa crinière blonde et raconte son histoire, entre deux quintes de toux. « Ils m’ont pris ma maison au début de la crise ! Mon frère avait contracté un emprunt de 60 000 € pour sauver son entreprise. Je m’étais portée garante, et tant que je travaillais, on remboursait. On avait déjà remboursé la moitié. Mais pour les 30 000 qui restent, Eurobank a mis ma maison aux enchères… »

    En Grèce, les propriétaires endettés entre désespoir et colèreMichalis Hanis risque de perdre sa maison, comme des dizaines de milliers de Grecs. / EiriniI VourloumisS/The New York Times-Redux-REA

    Mairi fait parti des 839 056 personnes en Grèce sous le coup depuis 2008 d’un jugement qui a notifié la confiscation de leur bien immobilier. Depuis 2010, elle et son frère s’accrochent à un dernier espoir en luttant au sein de l’organisation Den Plirono – littéralement : « Je ne paie pas ».

    « On te prend ta maison ? Appelle-nous ! »

    Chaque mercredi, tous deux se rendent devant les tribunaux et empêchent avec d’autres la mise aux enchères des biens immobiliers de personnes endettées. Des mois que ça dure. Le 1er février, quatorze mises aux enchères étaient prévues. Aucune n’a eu lieu, faute de notaire – qui fait ici office de commissaire-priseur. La profession s’est mise en grève après que certains ont été pris à partie.

    Ilias Papadopoulos, à la tête du mouvement Den Plirono, ne cache pas sa satisfaction. Sa banderole aux lettres rouges sur fond jaune, brandie à chaque mobilisation, annonce la couleur : « On te coupe le courant ? L’eau ? On te prend ta maison ? Appelle-nous ! » Numéro de téléphone à la clé.

    « Les Grecs ne sont pas des voleurs, poursuit-il. Personne n’achète une maison avec l’idée qu’il ne la paiera pas. On a tous obtenu un prêt que l’on pensait honnêtement pouvoir rembourser. La crise nous a piégés. Transformer en SDF tous ces gens issus de la classe moyenne qui s’effondre ne va pas arranger la situation ! »

    De leur côté, les banques grecques, telle Eurobank, ont indiqué qu’elles ne comptaient pas récupérer ce vaste parc immobilier : « Pour en faire quoi ?, interroge Kostas Papanikolaou, lui-même banquier. Les remettre en vente ? Cela a un coût, et de toute façon le marché s’est effondré. » Certes, reconnaît-il, le système bancaire manque de liquidités et certaines ventes pourraient à ce titre présenter un intérêt. « Mais pas les résidences principales. Le risque d’implosion sociale est trop fort ».

    Un des plus forts taux de propriétaires en Europe

    Deux faillites de l’État, de multiples guerres et une dictature ont depuis longtemps appris aux Grecs que « seule la terre reste ». À la fois obsession commune et sagesse populaire, ceci explique que le pays compte l’un des plus forts taux de propriétaires en Europe, d’autant que l’accès à la propriété a longtemps été facilité par l’État qui dispensait les prêts à des conditions très avantageuses.

    Une décennie plus tard, pourtant, faute de locataires et en raison de taxes immobilières envolées, ce qui semblait une richesse est devenue un fardeau. Et sur les murs d’Athènes, les affichettes « Polite » – « A vendre » – fleurissent désormais. À un prix souvent dérisoire : 10 000 € pour un pied à terre en centre-ville…

    Un contribuable grec sur deux – soit 4,14 millions de personnes – s’est endetté envers l’État. Et les créances douteuses – qui ne sont plus remboursées par les débiteurs – atteignent désormais 45 % du PIB : environ 110 milliards d’euros. Les banques grecques, dans ces conditions, n’ont d’autre choix que de les réduire en proposant un rééchelonnement aux clients ou en procédant aux mises aux enchères.

    Pour prouver sa bonne volonté, le gouvernement grec a pour sa part proposé de procéder aux saisies sur Internet, afin de contourner les blocages : 10 000 biens seraient concernés en 2017, 15 000 en 2018… « On va riposter, menace Ilias Papadopoulos. On occupera les officines des notaires et les succursales des banques. On fera comme les Espagnols, on occupera les maisons menacées. Pas question de se laisser faire ».

    Les conditions des créanciers

    La crise de la dette publique en Grèce a débuté en 2008. Depuis 2010, le pays a reçu 260 milliards d’euros de prêts des pays de la zone euro et du FMI.

    Ses créanciers se retranchent derrière le mémorandum d’austérité signé par le premier ministre Alexis Tsipras en juillet 2015, indiquant la nécessité de réduire les créances douteuses du pays d’environ un tiers d’ici à 2019.

    Cet engagement est l’une des conditions imposées à la Grèce pour le versement des 86 milliards d’euros de prêts octroyés en 2015.

    L’autre condition : faire voter d’ici à l’an prochain une loi permettant la vente de ces créances douteuses restantes des banques grecques à des fonds étrangers.

    Lire l’article original de Thomas Jacobi (à Athènes) sur La Croix ici.

     

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  • Nouvelles du stand "Avec Les Grecs" à la fête de l'Huma-Bretagne

    Nouvelles du stand "Avec Les Grecs" à la fête de l'Huma-Bretagne

    Nouvelles du stand "Avec Les Grecs" à la fête de l'Huma-Bretagne

    Nouvelles de l'expo des dessins et du stand "Avec Les Grecs" à la fête de l'Huma-Bretagne (3 & 4 /12/2016)

    Nouvelles de l'expo des dessins et du stand "Avec Les Grecs" à la fête de l'Huma-Bretagne (3 & 4 /12/2016)

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    Gant : René Touridine, André Locussol
    Pennad-komz kaset da benn gant : Cécile Goualle, Claire Peres

    Ils ont participé à la caravane BRETAGNE-GRÈCE SOLIDARITÉ SANTÉ et des collectifs bretons Avec les Grecs. Partie de la pointe Finistère début octobre, elle a fait étape dans différentes villes bretonnes avant de rejoindre Lyon puis Thessalonique et Athènes. Un périple qu'ont vécu nos deux invités qui reviennent sur leurs rencontres et analysent la situation économique et sociale d'un pays toujours confronté à la crise.

    http://www.radiobreizh.bzh/ bzh/episode.php?epid=22633

     

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  • Le régime d’austérité que subit la Grèce a précipité le pays dans une crise sanitaire. Près d’un tiers de la population ne peut plus se soigner et le système de santé est à la dérive. L’auteure de cette tribune raconte comment des dispensaires sociaux et solidaires se sont multipliés comme autant de résistances à cette situation.

    ______________________________________________________________________

    Christine Chalier est membre du collectif Solidarité France-Grèce pour la santé. Ce collectif et d’autres qui lui sont liés ont organisé une Caravane solidaire pour acheminer des fonds et du matériel médical et paramédical aux dispensaires sociaux et solidaires grecs.


    Le 1er octobre, une caravane solidaire avec le peuple grec est partie de plusieurs endroits de France. De la pointe du Raz, de Brest, de Coutances, de Caen, de Narbonne et d’Auxerre, une dizaine de véhicules ont convergé vers Vénissieux avant de s’embarquer pour la Grèce. À chaque étape, les caravaniers ont organisé des événements festifs dans le but d’informer sur la situation sanitaire en Grèce et de collecter des fonds et du matériel médical et paramédical pour les dispensaires sociaux et solidaires grecs, qui en ont cruellement besoin. La caravane a rallié sa première étape grecque le 19 octobre, la grande ville de Thessalonique, visitant son dispensaire autogéré et l’usine autogérée VioMe, pour faire le plein de produits solidaires. Elle a rejoint ensuite Athènes, puis Volos… [1].

    Cette magnifique et folle entreprise est l’expression d’une solidarité concrète qui s’exerce en France depuis trois ans déjà avec le peuple grec soumis aux diktats de la « Troïka » [2] et étranglé par l’austérité qui lui est imposée. Depuis 2013, et dans le sillon du collectif Solidarité France-Grèce pour la santé, de nombreux collectifs ont essaimé dans toute la France pour affirmer leur soutien à toutes les résistances à l’austérité en Grèce, et particulièrement au mouvement des dispensaires sociaux et solidaires, qui en sont une émanation frappante.

    L’essai d’un plan qui sera bientôt appliqué à l’échelle de l’Europe

    Ce soutien n’est pas déconnecté des principaux concernés. En mai 2015, le collectif Solidarité France pour la santé a constitué une délégation unitaire de 26 personnes formée de professionnels de la santé, de syndicalistes, de membres organisés et inorganisés, qui s’est rendue à Athènes pour visiter une dizaine de dispensaires, rencontrer les volontaires de ces structures autogérées de résistance et d’émancipation, mais aussi les personnels hospitaliers de deux grands hôpitaux d’Athènes ainsi que d’un hôpital psychiatrique, des syndicalistes, des députés et le ministre et son ministre délégué de la Santé.

    De ce séjour à Athènes, de ces rencontres riches en émotion, en compréhension mutuelle et en appréhension du fait que ce qui est en train de se passer en Grèce n’est que la phase expérimentale d’un plan qui sera bientôt appliqué à l’échelle de l’Europe, est né le désir d’écrire un livre pour coucher sur le papier et partager cette expérience. Ce livre, Les Dispensaires autogérés grecs, publié en septembre aux éditions Syllepse, est l’unique ouvrage de référence sur les dispensaires sociaux et solidaires autogérés en Grèce, dont la montée est concomitante avec l’effondrement du système de santé.

    Les premiers mémorandums appliqués en 2010, qui prétendaient vouloir « redresser » la Grèce, ont provoqué une vague de chômage massive avec des répercussions catastrophiques au niveau sanitaire. En Grèce, la couverture sociale est liée à l’emploi, sa perte équivaut donc de façon systématique à sortir du système de santé. La CMU n’existe pas. Plus de 30 % de la population grecque est dans l’impossibilité de se soigner. Dans le même temps, acculé par les directives et les préconisations européennes, le réseau hospitalier n’a eu de cesse de subir des restructurations, tandis que le secteur privé est florissant. En mai 2015, 400 postes étaient non pourvus sur les 1.400 existants. On estime qu’environ 35.000 lits d’hospitalisation ont ainsi disparu au niveau national, et que les effectifs des personnels soignants ont baissé de 25 % (départs en retraite non remplacés, licenciements des contrats précaires). Le nombre de médecins qui ont quitté les hôpitaux est estimé à 6.000 et celui des médecins partis à l’étranger faute de travail, à 7.000, tout comme celui des jeunes diplômés. Une véritable hémorragie des cerveaux.

    Une cinquantaine de dispensaires sociaux et solidaires sur le territoire grec 

    En mai 2015, Andreas Xanthos, le ministre grec de la Santé, a affirmé à la délégation de Solidarité France-Grèce pour la santé, que la Grèce vit « une catastrophe sanitaire ». Les conséquences sont la réapparition de pathologies qui avaient quasiment disparu comme la malaria, la hausse des suicides, des malades chroniques, comme le diabète et l’hypertension, qui manquent de traitements, la flambée du VIH, des cancers au traitement raccourci ou carrément plus soigné.

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    Discussion entre les caravaniers et les membres du dispensaire d’Illion.
     

    En 2008, c’est pour répondre aux besoins des migrants échoués sur l’île de Crête qu’Andreas Xanthos, alors médecin microbiologiste, a contribué à fonder le premier dispensaire social et solidaire, à Réthymnon. En 2011, c’est la grève de la faim de 300 ouvriers migrants qui luttaient pour leurs droits qui a favorisé la création du dispensaire social et solidaire de Thessalonique. On en compte aujourd’hui une cinquantaine sur le territoire grec. À partir de 2012, ces dispensaires, qui soignent gratuitement et procurent médicaments, mais aussi écoute et accompagnement vers l’accès au droit et l’autonomie, ont accueilli de plus en plus de citoyens grecs. Ces dispensaires se sont organisés selon trois principes : le travail bénévole, les soins gratuits, l’indépendance. Ils sont généralement constitués de professionnels de santé qui offrent leur temps, mais aussi d’habitants du quartier qui participent à l’entretien (ménage, tâches administratives...) et à la vie du dispensaire. Soignants, encadrants et patients ont la possibilité de participer à l’assemblée générale qui décide des tâches et des orientations de la structure, de ses choix, de son fonctionnement. Cette démarche a permis à de nombreuses personnes de rester « debout ». Elle a aussi entraîné une modification de la relation soignants-soignés, puisqu’il n’y a plus de relation marchande. Les dispensaires sociaux et solidaires grecs sont aussi des organes d’organisation et de mobilisation de la population pour le droit à la santé, avec une dimension militante importante.

    Nous, citoyens français, avons beaucoup à apprendre des mouvements de résistance qui se développent et continuent de tenir tête à l’austérité en Grèce.


    - Les dispensaires autogérés grecs. Résistances et luttes pour le droit à la santé, par Christine Chalier, Éliane Mandine, Danielle Montel, Bruno Percebois, Jean Vignes, éditions Syllepse, 160 p., 8 €.


    [1Le carnet de route de la caravane est disponible ici.

    [2Le Fonds monétaire international, l’Union européenne et la Banque centrale européenne.


    Lire aussi : En Grèce, la clinique solidaire soigne les blessés de la guerre économique

    Source : https://reporterre.net

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