• Bolivie: Aux portes d'un coup d'Etat électoral, politique et militaire (resumenlatinoamericano.org-19/07/20)

    Une fois réalisé le coup d'Etat en novembre une série de dispositions ont été prises en Bolivie pour donner une légitimité à une présidente putschiste arrivée au pouvoir de façon anticonstitutionnelle et avec les militaires qui ont été, avec la police, non pas les artisans du coup d'Etat mais ceux qui lui ont donné une légitimité.

    Un coup d'Etat qui a pu être mené à bien à cause d'une mauvaise décision de la direction du processus de changement qui a obligé à démissionner, une fois qu' Evo et Álvaro ont été à l'étranger, la troisième personne dans l'ordre de succession, la Présidente du Sénat, Adriana Salvatierra (MAS-IPSP), ce qui a créé une vacance du pouvoir non prévue dans la Constitution Politique de l'Etat.

    Malgré cela et l'installation au pouvoir d'un Gouvernement putschiste, le MAS a pu conserver sa majorité des 2/3 à l'Assemblée, ce qui a garanti une dualité des pouvoirs, un contrepoids à toute décision prise par la putschiste Jeanine Áñez. C'est pour cette raison qu'on a pu imposer la date du 6 septembre pour les élections qui, s'il n'y avait pas eu la pandémie, auraient dû avoir lieu le 3 mai.

    Mais la pandémie, dont nous pourrions penser qu'elle est arrivée à point nommé pour les pérenniser au pouvoir, a été désastreuse pour les putschistes au Gouvernement. Non seulement parce qu'ils ont très mal géré la crise sanitaire dans un pays dont les conditions d'isolement géographique aidaient à contenir le virus mais parce que pendant ces mois, les scandales de corruption dans lesquels ont été impliqués plusieurs autorités du Gouvernement putschiste, de la Présidente de la principale entreprise d'Etat, YPFB, à la plus importante entreprise de télécommunications du pays,ENTEL, en passant par les commissions de plusieurs millions attribuées pour l'achat de respirateurs destinés à affronter la pandémie qui conduit en prison le Ministre de la Santé putschiste, ont été nombreux. 

    Arce Catacora, qui a été un militant du PS-1 de Marcelo Quiroga Santa Cruz, est en tête, en ce moment, de tous les sondages et dépasse dans certains cas le second de 40% en intentions de vote et de plus des 10 points nécessaires pour gagner au premier tour. 

    C'est pourquoi les putschistes ont mis en marche une stratégie composée de 2 variables :

    Premièrement, une intention évidente d'écarter des élections Arce Catacora en annulant l'identité juridique du MAS-IPSP pour des déclarations télévisées du candidat à la présidence à propos des sondages. La loi interdit aux partis en campagne de faire la promotion de sondages mais Luis Arce n'a diffusé aucun sondage, n'a pas montré de graphiques ni de fiche technique, il a seulement fait un commentaire sur un plateau de télévision et de plus, il n'a pas fait campagne jusqu'au 24 juillet car le processus électoral qui devaient avoir lieu en mai, puis en août et finalement en septembre, ont été interrompues et suspendues à cause de al pandémie. Il est évident que le processus n'a pas été continu et que ce que cherchent les putschistes, c'est de revenir à l'époque où la Bolivie choisissait des présidents qui avaient 17% à 22% des voix et excluait les majorités sociales, en particulier le mouvement indigène d'origine paysanne qui, dans sa plus grande partie, est représentée par le MAS-IPSP. 

    Mais, de plus, si la voie juridique et électorale ne résout pas leur problème, les putschistes, avec le Ministre du Gouvernement Arturo Murillo “El Bolas” et le Ministre de la Defensa Fernando López à leur tête,, travaillent à la création d'un groupe de guérilléros « indigènes-indépendants » qui aurait pour objectif de commettre des actes de violence (incendies, pillages et même assassinats) contre la population civile pour pouvoir en accuser le MAS. Tout cela avec le soutien de la succursale de la CIA à l'ambassade des Etats-Unis à La Paz. Ce groupe illégal serait composé de militaires et de policiers d'active ou à la retraite, la plupart d'origine indigène, et de membres de l'Union des Jeunes de Santa Cruz, d'extrême-droite. On a des informations disant que ce groupe a déjà été entraîné en 2019 dans une grande propriété près de Santa Cruz de la Sierra par des mercenaires des Etats-Unis et d'Israël sous la supervision d' Erick Foronda, un agent de la CIA qui fait actuellement fonction de Secrétaire privé de la Présidente bâtarde Jeanine Áñez.

    Parmi les responsables de cette opération se trouverait aussi Rolf Olson, du bureau politique de l'Ambassade des Etats-Unis en Bolivie qui est le lien direct entre Murillo et López, et le Commandant des Forces Armées, le Général Sergio Carlos Orellana.

    Si aucune des 2 voies citées ne fonctionne pour supprimer un MAS en tête des sondages, on n'écarte pas l'idée d'un coup d'Etat classique dirigé par Orellana et Murillo.

     

    Katu Arkonada  

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/07/19/bolivia-a-las-puertas-de-un-golpe-de-estado-electoral-y-politico-militar/

    Source en français (traduction de Françoise Lopez) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/bolivie-aux-portes-d-un-coup-d-etat-electoral-politique-et-militaire.html

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