• Bolivie : Le silence complice des Etats-Unis et de l'Union Européenne (resumenlatinoamericano.org-29/07/20)

    Ce qui se passe en Bolivie où on manipule la pandémie pour reporter les élections générales aurait peu de portée si les Etats-Unis et l'Union Européenne qui ne cessent de parler de démocratie quand il s'agit de pays qui rejettent leurs politiques d'ingérence mais tolèrent des Gouvernements de droite qui violent systématiquement la Constitution Politique et les Droits de l'Homme ne gardaient pas un silence complice. 

    En Bolivie, le processus démocratique a subi une interruption troublée en novembre 2019. Pour les partis et les organisations qui n'ont jamais vu les indigènes au Gouvernement avec plaisir, la violence qui s'est déchaînée était justifiée par une soi-disant « fraude » que le MAS avait commise pendant les élections. Pour ceux qui dirigeaient ce qu'on appelle le processus de changement et pour les mouvements sociaux, il s'agissait d'un coup d'Etat. Le débat concernant les 2 points de vue peut durer éternellement mais un aspect entre tous fait pencher la balance en faveur du coup d'Etat : la sénatrice Jeannine Añez était la seconde vice-présidente du Sénat et après la démission de la présidente de cette instance, Adriana Salvatierra, elle aurait dû d'abord être élue présidente du Sénat seulement après, elle pouvait devenir présidente du pays conformément à ce qu'établit la CPE en matière de succession. Mais ça n'a pas été le cas, le quorum n'a pas été atteint au Sénat et la session n'a pas eu lieu mais Añez s'est tout de même autoproclamée présidente de la Añez.

    L'Union Européenne, les Etats-Unis et le Brésil ont fermé les yeux et ont immédiatement reconnu la présidente de fait. En réalité, ce sont eux qui ont donné leur aval à cette illégalité constitutionnelle dans des négociations réalisées dans une université privée catholique. Accordons-leur, pour ne pas être naïfs, le bénéfice du doute et pensons qu'ils n'avaient peut-être pas d'autre possibilité pour surmonter la crise politique. Ce qui est grave, c'est que plus de 8 mois plus tard, ni l'Union Européenne ni les Etats-Unis ne semblent gênés par la longueur du temps pendant lequel il y a un Gouvernement supposé de transition et pire encore, surtout l'Union Européenne pousse pour que cette situation dure plus longtemps. Ce qu'on sait, c'est que son représentant actuel, Leo de la Torre, a été celui qui a travaillé avec le plus d'acharnement pour légitimer la présidence d'Añez et ce qu'on peut voir maintenant, c'est sa passivité suspecte face aux annonces de report des élections et face aux violations des Droits de l'Homme de dizaines de personnes emprisonnées pour raisons politiques et la séquestration de 7 ex-autorités du Gouvernement de Morales auxquelles on refuse des saufconduits pour quitter le pays et se rendre au Mexique, une transgression évidente du Droit international concernant le droit d'asile. Ce qui est paradoxal, c'est la grande activité de l'Union Européenne et des Etats-Unis face aux événements qu'ils considèrent comme illégaux et anticonstitutionnels de leur point de vue qui se déroulent au Venezuela ou au Nicaragua et qu'ils détournent leur regard face à ce qui se passe en Bolivie. Contre les 2 pays gouvernés par la gauche, ils bondissent immédiatement,menacent de sanctions et les prennent effectivement. Face aux menaces d'emprisonnement que le ministre Murillo profère tous les jours contre des militants du MAS, à l'occupation physique d'une clinique appartenant à l'Etat cubain et au harcèlement de toute personne soupçonnée de sympathies pour le MAS, les fonctionnaires des Etats-Unis et de l'Union Européenne préfèrent conserver une attitude d'évidente complicité. Ces délégations diplomatiques devront répondre un jour de leur complicité avec la dictature bolivienne.

    Il est vrai que la pandémie s'est répandue en Bolivie et que le Gouvernement de fait en est le principal responsable pour avoir privilégié la répression du MAS et des mouvements sociaux et n'avoir pas mis en place un plan cohérent pour affronter et contrôler le coronavirus. Mais il est vrai aussi que le temps de la transition est déjà épuisé étant donné qu'Añez a décidé de présenter sa candidature. Le combat contre la pandémie ne peut justifier qu'on refuse aux Boliviens le droit d'élire ses gouvernants par la voie des urnes.

    Jusqu'à quand les Etats-Unis et l'Union Européenne seront-ils complices d'un Gouvernement de fait qui ne veut pas partir, qui réprime les mouvements sociaux et qui provoque une panique psychologique dans la population grâce à la manipulation du COVID-19?

      Ernesto Reyes

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/07/29/bolivia-el-silencio-complice-de-eeuu-y-la-ue-en-los-planes-prorroguistas/

    Source en français (traduction de F Lopez) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/bolivie-le-silence-complice-des-etats-unis-et-de-l-union-europeenne.html

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