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Les élections de mai auront lieu, si elles ont lieu, alors que le régime putschiste n'a pas perdu de temps pour essayer de renverser tout ce qu'Evo a réussi. Les industries du pays sont partagées entre les putschistes, des complices corrompus, pour tout mettre en banqueroute et tout privatiser.

A cela il faut ajouter que la CIA, une large gamme d'ONG financées par la USAID, la NED et les corporations travaillent pour soutenir ce qui est insoutenable face à la volonté de la majorité de revenir à la prospérité créée par le Gouvernement d'Evo.

L'OEA, créée pour renforcer la volonté des Etats-Unis en Amérique Latine, qui a joué un rôle important pour contester les résultats des élections et légitimer le coup d'Etat, est en place.

L'USAID sera présente avec plus de 40 ONG qui ont comploté avec les putschistes.

Pendant ce temps, le parti MAS de Morales espère encore reprendre le pouvoir démocratiquement malgré tout ce que fait contre lui le « chien de garde » depuis Washington.

Dans cette situation troublée, la présidente putschiste, Jeanine Áñez, a déjà approuvé un projet de loi qui accorde l'impunité à la police et à l'armée si elles tuent des civils pour maintenir l'ordre.

Il faut souligner maintenant que les résultats d'une enquête du journal étasunien The Washington Post a écarté la possibilité d'une fraude aux élections d'octobre dernier, une chose qui a été rendue publique dès le début et que la complicité du secrétaire général de l'OEA, le discrédité Luis Almagro, a mis sous le tapis lors de l'exécution de l'émeute.

Les auteurs, les chercheurs du Laboratoire des Sciences et des Données Electorales de l'Institut de Technologie du Massachusetts John Curiel et Jack R. Williams, rappellent qu'à partir de ce qu'a dit l'OEA, la machinerie putschiste en est arrivée jusqu'à faire démissionner Evo sous la pression des Forces Armées et de la Police Nationale dont les chefs sont à présent aux Etats-Unis et profitent des milliers de dollars qu’ils ont reçu en paiement.

Si ce qu'envisagent Curiel et Williams se réalise, maintenant, les candidats du MAS peuvent gagner au premier tour, si on les laisse faire.

Pour renforcer la dénonciation du Washington Post, le Mexique a annoncé fin février qu'étant donné ces révélations, il exigera que l'OEA « éclaircisse et explique les déficiences de son rapport » qui affirme qu'il y a eu fraude lors de la réélection du président constitutionnel Morales.

A ce sujet, le porte-parole du Ministère des Relations Extérieures du Mexique a signalé qu'il est impensable que l'analyse des 2 chercheurs soit influencée par des intérêts politiques.

« Dans notre perspective, étant donné les résultats de l'étude qui remettent en question l'analyse de l'Organisation des Etats Américains et les déclarations de son secrétaire général Luis Almagro, l'Organisation devra éclaircir et expliquer les déficiences contenues dans son rapport révélées par des 2 chercheurs, » a déclaré le porte-parole de la chancellerie mexicaine.

Toutes ces questions sont toujours sans réponse en Bolivie. Dans un article récent à ce sujet, l'enseignant vénézuélien Sergio Rodríguez Gelfestein a écrit que ces élections « ne s'inscrivent pas dans un cadre de démocratie mais sous une dictature qui contrôle la majeure partie de l'Etat et a comme principales références l'ambassade des Etats-Unis, les forces armées, la police, les médias et les églises catholique et protestante. »

Cette semaine, signale-t-il, alors que le processus électoral entre dans ses 40 derniers jours, le « Mouvement Vers le Socialisme - Instrument Politique pour la Souveraineté des Peuples » (MAS) a réussi à surmonter les problèmes qui se sont posés au début à propos du choix de ses candidats et s'est uni autour du binôme choisi. »

Toutes les organisations sociales proches du MAS ont accepté Luis Arce, l'artisan de la réussite économique, et David Choquehuanca comme candidats à la présidence et à la vice-présidence et se sont lancées dans la campagne.

Rodríguez dit que si en Bolivie, un Gouvernement démocratique et un système également démocratique prévalaient, la victoire du MAS (comme celle d'Evo Morales) ne pourrait être mise en doute mais la grande inconnue est de savoir si la dictature va accepter une victoire du MAS aux élections ou si, comme beaucoup d'analystes s'y attendent, elle recourra à la fraude pour rester au pouvoir.

Dans une grande mesure, ajoute-t-il, cela va dépendre de l'importance de la victoire, de la force de la participation et surtout de sa capacité à contrôler et à surveiller les voix dans les urnes. 

Il pose aussi la question de savoir si Washington lâchera prise et il pense que le rôle que joue l'OEA en tant qu'instrument des Etats-Unis dans les élections pour les falsifier comme elle l'a fait au Honduras et en Bolivie mais n'a pas pu le faire au Venezuela.

Cependant, le droite est divisée. Elle présente 7 candidats et aspire à ce que le MAS n'atteigne pas les 40% et n'ait pas 10 points d'écart par rapport au second candidat pour trouver un candidat qui fasse consensus pour un éventuel second tour.

Dans l'immédiat, les prochains présidents de la Bolivie gouverneront avec une épée de Damocles au-dessus de la tête, sachant que la démocratie avance jusqu'à ce que l'oligarchie décide de l'arrêter avec la complicité du Gouvernement des Etats-Unis, souligne-t-il.

Une croissance équitable mise au service de la majorité ne vaut pas grand-chose si elle se fait au détriment des profits des oligarchies. Défendre la souveraineté et les intérêts du pays ne sert à rien tant qu'il existe un secteur de traîtres puissant qui peut acheter les forces armées et les institutions pour faire le travail sale et ensuite, être payé, assure le professeur en réponse à cette question brûlante : Les ennemis du peuple permettront-ils le retour à la démocratie ? 

Luis Beatón

Source: http://bolivarinfos.over-blog.com/