• Bolivie : Pour le Prix Nobel de la Paix à Evo Morales ( Bolivar Infos 4/03/20)

     Bolivie : Pour le Prix Nobel de la Paix à Evo Morales ( Bolivar Infos 4/03/20)

    Lettre de candidature par Adolfo Pérez Esquivel (Prix Nobel de la Paix 1980)

    C'est pour moi un honneur de présenter au Comité la candidature au Prix Nobel de la Paix d'Evo Morales Ayma, dirigeant syndical, dirigeant social, premier président indigène d'Amérique Latine, qui réussi à mettre en place avec succès des programmes de lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre le changement climatique et enfin, en faveur de la Paix.

    La réponse à la question « Quelle sorte de structure sociale empêche pendant plus de 200 ans qu'un indigène soit Président d'un pays dont la population est en majorité indigène ? » n'est pas simple.

    Presque deux tiers de la population de la Bolivie se reconnaît comme faisant partie d'une identité collective indigène mais ses structures étaient définies par le fait que la mobilité sociale dépendant de la couleur de la peau, de la langue maternelle et du nom de l'individu. Ainsi , on faisait la promotion des anti-valeurs basées sur le racisme et la discrimination contre la majorité indigène. 

    Dans une société comme la société bolivienne, pour les élites, le terme « indien » était considéré comme une insulte et la pratique des langues originaires était proscrite. La pauvreté était intimement liée à la condition ethnique. C'est dans cette ambiance que s'est développée la lutte politique et syndicale d'Evo Morales Ayma. Toujours par les moyens pacifiques et les voies démocratiques.

    Il y a 14 ans, la Bolivie était le pays le plus pauvre de l'Amérique du Sus, le pays avec le plus d'inégalités, la plus basse espérance de vie et qui dépendait de la coopération internationale au point que celle-ci payait les salaires des médecins et des maîtres.

    Maintenant, la Bolivie a une croissance double de celle de ses voisins. Son PIB dépasse les 5% par an alors que celui des autres pays est en moyenne de 2%.

    En 2006, son PIB était de 9 000 000 000 de dollars , aujourd'hui, il est de 40 000 000 0 00 et son PIB per capita est passé de 1 000 dollars à 3 500. 

    La Bolivie a le taux de chômage le plus bas de la région.

    La Bolivie était le pays qui avait subi le plus de coups d'Etat dans son histoire. Pendant ces 14 ans, la stabilité politique a régné.

    La Bolivie a été déclarée territoire libre d'analphabétisme par l'UNESCO.

    On a créé un système de santé publique avec accès universel à la santé. Plus de 12 000 000 de consultations médicales ont été effectuées et la malnutrition a été réduite de moitié.

    L'indemnité prénatale universelle a été accordée à plus de 2 000 000 de femmes et d'enfants 

    Plus de 900 000 étudiants et presque 14 000 écoles ont bénéficié du bon Juancito Pinto, conçu pour éradiquer le travail des enfants et l'abandon de la scolarité.

    1 300 000 personnes du troisième $age ont reçu une pension universelle de base pendant ces dernières années.

    On a construit un système politique dans lequel les femmes sont représentées de façon égalitaire et en respectant la parité. Plus de 50% des organes législatifs est composé de femmes.

    En 1995, seulement 9% des femmes étaient propriétaires de terres. Actuellement, 45% des femmes sont propriétaires. En 2005, 1 femme sur 10 était au chômage, aujourd'hui, c'est moitié moins.

    Le travail des enfants a été réduit de 80% en Bolivie.

    Le salaire minimum est passé de 440 boliviens en 2005 à 2 122 boliviens actuellement.

    En 2006, 3 300 000 personnes avaient des revenus supérieurs au revenu moyen, en 2019, c'est 6 000 000 de personnes.

    On a universalisé l'accès à l'eau, aux télécommunications et à l'énergie électrique et on l'a reconnu comme un droit.

    L'extrême pauvreté a été réduite de façon impressionnante : elle est passée de 38% à 15% en 14 ans. 

    La brèche entre les genres a aussi été réduite considérablement. Maintenant, selon le Forum Economique et Social, la Bolivie est à la 17° place dans le monde, avant beaucoup de pays développés.

    En résumé, selon l’Organisation des Nations Unies, en 2019, la Bolivie a été qualifié pour la première fois de Pays à Haut Développement Humain.

    On parle beaucoup de miracle économique. Ces résultats surprenants sont le résultat de la lutte du peuple bolivien dirigée par Evo Morales.

    La lutte contre la pauvreté et les inégalités ont fait de la Bolivie, un pays qui était en train de construire un paix soutenable et durable.

    Ces changements structurels portent atteinte aux intérêts des élites qui ne veulent pas que les choses changent. Pendant 14 ans, ces élites ont essayé plusieurs fois de renverser le Gouvernement légitime et légal d'Evo Morales.

    Ces tentatives ont finalement réussi le 10 novembre 2019. Les Forces Armées et la Police ont forcé le Président à démissionner et exécuté ainsi un coup d'Etat.

    Evo Morales a préféré démissionner pour éviter un affrontement. Il a réussi à sauver sa vie grâce à la générosité du Gouvernement du Mexique qui lui a accordé l'asile et un avion qui, après de nombreuses difficultés, a réussi à lui faire quitter la Bolivie. 

    Malheureusement, le Gouvernement putschiste a perpétré des massacres et actuellement, il persécute systématiquement les ex-autorités du Gouvernement qu'il a renversé.

    Le Gouvernement de fait a également commencé à prendre des mesures économiques destinées à détruire le modèle économique qui a sorti tant de gens de la pauvreté.

    Ce sont ces raisons ainsi que d'autres qui m'incitent à présenter cette candidature.

    Je suis convaincu que décerner le Prix Nobel de la Paix à Evo Morales Ayma serait une juste reconnaissance et un stimulant pour la lutte contre l'inclusion, pour l'éradication de la pauvreté et pour le développement soutenable.

     

    Source: http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/03/bolivie-pour-le-prix-nobel-de-la-paix-a-evo-morales.html

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