• Brest. Aux urgences, surcharge de travail permanente (OF.fr-11/06/19-20h12)

    Brest. Aux urgences, surcharge de travail permanente (OF.fr-11/06/19-20h12)Tanguy, 28 ans, est infirmier aux urgences de la Cavale-Blanche où l’activité a augmenté de 14 % en 5 ans.

    Ce mardi 11 juin, c’est un nouveau jour national de grève. À la Cavale-Blanche, au CHRU de Brest, salariés et syndicats préparent de nouvelles actions. Pour Tanguy, infirmier mobilisé, son travail est devenu « inhumain » !

    « J’ai intégré les urgences de la Cavale-Blanche il y a cinq ans, après mes études. Je suis tombé amoureux de ce service. Pour l’adrénaline. Et puis, c’est hyper varié avec des patients de tous horizons, de toutes pathologies. On travaille avec des médecins, des assistantes sociales, des secrétaires, etc. Chaque journée est différente. On n’a pas le temps de s’ennuyer. C’est un métier difficile. Mais on apprend tous les jours.

    140 patients par jour

    Mais les patients affluent. En cinq ans, on est passé de 110/120 passages par jour à 140, en moyenne. Avec des pics à 180 ! L’activité augmente, de jour comme de nuit. Et ça ne s’arrête pas… En 2018, c’était un total de 50 794 passages, dont 1 692 urgences dentaires. Pour 2019, on s’attend à 53 655 patients, en hausse de 5,6 %.

    Les conditions de travail se dégradent. Cette surcharge de travail permanente nous étouffe. On est dépassé.

    Ça bouchonne. À 6 h 30, quand je prends mon service, c’est déjà plein. Avec des patients sur des brancards. Parfois sans repas.

    Ça devient inhumain. Je ne suis pas infirmier pour ça.

    De quatre à six heures pour un médecin

    En moyenne, il faut attendre de quatre à six heures avant qu’un médecin voit un patient en salle de consultation. Et pour être hospitalisé, c’est quatorze à quinze heures. Face à cette hausse des délais, des patients ou leurs accompagnants deviennent agressifs, ce qu’on peut comprendre.

    Chez les personnels, les arrêts de travail sont nombreux. Dimanche dernier, j’ai reçu cinq appels téléphoniques pour revenir travailler, lundi.

    En 2016, La direction a mis en place une Upu, une « Unité post-urgences » pour quinze patients qui attendent un lit d’hospitalisation dans le service correspondant à leur pathologie. Théoriquement, il pourrait y en avoir 23. Mais faute de personnels, ce n’est jamais le cas. Lundi dernier, à 12 h 30, les quinze lits étaient tous occupés.

    En début d’année, une Apu a été mise en place : une « Attente post-urgences » avec huit à onze lits, ouverte du dimanche au vendredi. Les patients ont eu leurs soins mais sont sur des brancards en attendant un lit d’hospitalisation. Ça peut durer des heures. Pas de fenêtre, pas de robinet, pas d’intimité pour changer les gens… À 23 h, s’il n’y a toujours pas de place dans les services, on les remet dans le couloir. Douze patients ont dormi sur des brancards dans la nuit de samedi à dimanche.

    Pour les urgences brestoises, nous demandons la création d’un poste d’infirmier de nuit, d’un infirmier et d’un aide-soignant du matin, et d’un agent des services hospitaliers.

    Mais la colère n’est pas propre au CHRU de Brest. C’est généralisé à toutes les urgences des CHU français. Cette année, dans le cadre du collectif national inter-urgences, c’est l’occasion de faire entendre notre colère par-delà l’hôpital brestois.

    Dimanche, on sera au marché de Saint-Louis pour sensibiliser la population et faire signer une pétition. »

    Selon la direction du CHRU, il y a eu 19 grévistes (dont quatre assignés) sur 24 heures et trois débrayages d’une heure (dont trois assignés).

    Laurence GUILMO

    source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-aux-urgences-surcharge-de-travail-permanente-6392701

    « Crise aux urgences. Plusieurs centaines de personnes rassemblées devant le ministère de la Santé (OF.fr-11/06/18-13h07)Quimper : les syndicats restent mobilisés sur le plan de redressement de l’hôpital (Côté Quimper-11/06/19-17h27) »
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