• Brest. Manifestation lycéenne : les bloqueurs bloqués (OF.fr-10/12/18-19h)

    Ce lundi matin, 10 décembre à Brest, protestant contre la réforme du bac et Parcoursup, environ 70 élèves de l’Harteloire ont filtré les entrées de leur établissement. Plus tard, tentant de rallier le lycée Iroise à leurs causes, ils ont trouvé portes closes…

    La semaine dernière, en France, de nombreux lycées étaient perturbés, mais c’était plutôt calme à Brest, excepté un petit tour en extérieur, le lundi, sous la pluie. « On avait bac blanc ! C’était compliqué de manifester dans ces conditions, justifie Arthur, élève en terminale scientifique (S) à l’Harteloire. Des élèves de première devaient bloquer le lycée et on devait les rejoindre ensuite, mais ça ne s’est pas réalisé ».

    Tracts, mégaphone, sono balançant de la musique.. Sur une banderole, il est écrit : « Nous sommes à l’orée d’une dictature » … Ce lundi matin, un peu avant 8 h, la semaine a démarré sur les chapeaux de roues à l’Harteloire avec un « barrage filtrant » . « On laisse passer les collégiens mais on bloque les lycéens » , expliquent Apolline et Lucie, en terminale S et L (littéraire).

    Délogés

    Les élèves ont tenté d’empêcher l’accès au lycée aux personnels via la rampe d’accès aux véhicules. Vers 8 h 30, ils ont été délogés par les forces de l’ordre. Avec une certaine rudesse selon les lycéens. « Quelques lycéens s’étaient assis sur la route. Un livreur du self a protesté. La proviseure nous a demandé de laisser passer. Ce qu’on avait commencé à faire, quand les policiers sont intervenus. » Apolline poursuit : « Ils nous ont poussés. Et quand ils ont déplacé la barrière, une lycéenne se l’est prise douloureusement dans une hanche. Ils ont menacé d’utiliser les gaz lacrymogènes et les « flash ball ». »

    Vers 10 h, les entrées du lycée ont été libérées et le groupe d’environ 70 lycéens est parti vers le lycée de l’Iroise, via la rue Jean-Jaurès. Une tactique lycéenne classique. Faire la tournée des lycées pour récupérer d’autres manifestants.

    Mais, à la cité scolaire de l’Iroise, ils ont trouvé portes closes. Grilles extérieures d’abord. Ils ont trouvé une entrée du côté du collège. Mais ensuite, toutes les issues du bâtiment ont aussi été fermées, protégées par des personnels, gardant les élèves à l’intérieur. « La dernière fois, les manifestants étaient entrés dans l’établissement et avaient déclenché les systèmes incendie. On a voulu les empêcher de recommencer », explique Michel Favé, le proviseur.

    Les manifestants ont voté de rester, pour attendre l’inter-cours de 11 h et la sortie d’élèves, mais la ruée attendue n’a pas eu lieu. Une demi-heure plus tard, avec un groupe plus clairsemé qu’au départ, ils ont pris la direction de Kerichen…

    Ils protestent contre la réforme du bac, la suppression des 1 800 postes d’enseignants, Parcoursup et la loi ORE qui « favorise les discriminations et la sélection » dans l’enseignement supérieur et la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers hors Europe.

    Ils sont particulièrement sensibilisés car, au collège de l’Harteloire, Anissa, élève de 3e, originaire d’Albanie, est menacée d’expulsion avec sa famille, alors qu’elle est scolarisée à Brest depuis plusieurs années. « C’est injuste ! » , lance Rozenn, en terminale S.

    Ce mardi matin, le syndicat lycéen UNL appelle de nouveau les lycéens à se mobiliser contre la politique du gouvernement.

    Une entrave au droit de manifester

    « C’est une entrave à un droit fondamental ! proteste Sud Éducation, dans un communiqué, ce lundi soir. Il n’est pas acceptable que l’administration ait recours à des mesures coercitives qui empêchent des élèves de sortir de leur établissement pour manifester » .

    Des proviseurs ont averti qu’en cas d’intrusion dans l’établissement, le PPMS (plan particulier de mise en sécurité) « confinement » serait déclenché, et les bâtiments, verrouillés.

    Le syndicat d’enseignants comprend leur volonté de ne pas laisser pénétrer des personnes extérieures dans un lycée. Mais il dénonce ce « dévoiement » d’un dispositif mis en place après les attentats de 2015, pour faire face à l’attaque d’un groupe terroriste armé, et utilisé aujourd’hui contre une intrusion éventuelle de lycéens.

    Laurence GUILMO.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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