• Chez Nokia, à Lannion, des salariés dans le doute et sans illusions (LT.fr-31/10/20-6h)

    « On se réunit tous les jours à distance. C’est important de rester connectés, au moins via le télétravail », explique Philippe Le Scouarnec, salarié de Nokia, en poste depuis 35 ans sur le site de La « On se réunit tous les jours à distance. C’est important de rester connectés, au moins via le télétravail », explique Philippe Le Scouarnec, salarié de Nokia, en poste depuis 35 ans sur le site de Lannion. 

    Un peu d’espoir à court terme. De gros doutes à long terme. Une semaine après, la révision à la baisse par Nokia du nombre d’emplois supprimés sur le site de Lannion peine à rassurer ses salariés.

    « De la poudre aux yeux ». Voilà comment Philippe Le Scouarnec, 56 ans dont 35 sur le site racheté par Nokia il y a quatre ans, qualifie l’annonce, la semaine dernière, de l’ouverture d’un nouveau centre européen de cybersécurité, à Lannion. À la clé, 112 nouveaux postes, dont 97 dans le Trégor. Au même moment, l’entreprise finlandaise revoyait à la baisse son plan de suppressions d’emploi : 162 postes sont maintenus, à Lannion, sur les 402 postes devant être supprimés. « Mon poste est toujours supprimé, explique-t-il. Mais les critères sociaux (ancienneté, expertise, situation familiale, NDLR) et l’espoir qu’il y ait suffisamment de départs volontaires dans ma catégorie professionnelle me donnent un peu d’espoir ».

    Maël Hamon, 24 ans dans quelques jours, est dans une situation inverse. Son poste devait être supprimé. Les récentes annonces ont changé la donne. Paradoxalement, il n’est pas plus rassuré : « Je suis jeune, célibataire et sans enfant. Si je suis en concurrence avec quelqu’un d’autre, je suis viré ». Le Trégorrois l’avoue : il regarde ailleurs. À contrecœur.

    Maël Hamon Nokia LannionMaël Hamon a intégré Nokia Lannion il y a un an. « Ils m’ont formé pendant plusieurs mois, savaient que j’étais du coin et que je n’allais pas partir comme ça ». Il déplore le flou des dernières annonces et s’interroge sur son propre avenir. 

    Tous ceux avec qui nous avons échangé doutent de la pérennité du site. Le projet sur la cybersécurité n’y change rien. « Il y a déjà des gens qui travaillent dans ce domaine à Lannion, remarque Maël. Mais ils doivent être renvoyés dans le cadre du plan social ! » L’incompréhension demeure. « Les annonces de la semaine dernière nous ont surpris, c’était pas mal. Mais elles restent floues ».

    « On m’a toujours dit « Tu ne finiras pas ta carrière à Lannion ». Ça n’a jamais été aussi vrai »

    « Je ne me fais pas d’illusion sur l’avenir du site », confie Luc (*). Avec plus de 20 ans de boîte, le quadragénaire commençait à scruter les opportunités professionnelles. Son poste est finalement maintenu. Il n’exclut pourtant pas de s’en aller un jour : « Ça a simplement diminué le caractère urgent. Je suis moins prêt à prendre n’importe quelle opportunité (…) On m’a toujours dit « Tu ne finiras pas ta carrière à Lannion ». Ça n’a jamais été aussi vrai ».

    Delphine, ex-NokiaDelphine n’a pas attendu que se concrétise le plan social chez Nokia pour s’en aller. Son mari aussi travaille chez Nokia. « Il fallait qu’au moins un de nous deux retrouve un emploi. J’ai eu de la chance d’avoir une opportunité. Je l’ai saisie ». 

    Certains n’ont pas attendu. C’est le cas de Mathieu, en passe de quitter le navire. Les annonces de maintien de poste ? Elles ne changent rien pour lui. Pour ses collègues ? « Ça remet le doute. Certains cherchent du boulot. Doivent-ils accepter ? ». Delphine, 38 ans (et plus de dix chez Nokia) est déjà partie. Avec un compagnon salarié de Nokia, deux enfants, la situation lui semblait périlleuse. « Il fallait qu’au moins un de nous deux retrouve un emploi ». Pour elle, c’est chose faite depuis début octobre. Son nouvel emploi est à quelques centaines de mètres de ses ex-collègues qu’elle soutient à distance : « Tout ce qu’ils peuvent obtenir, tout ce qu’ils peuvent prendre, il faut qu’ils essaient ».

    * Le prénom a été modifié.

    Jérôme BOUIN

    source: https://www.letelegramme.fr/

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