• Cluster à l’hôpital de Carhaix : les soignants positifs « sont tous en arrêt » (LT.fr-4/11/20-16h13)

    Le Pr Éric Stindel, président de la commission médicale d’établissement du CHRU de Brest-Carhaix, affirme qu’une unité covid devrait de nouveau être ouverte à l’hôpital de Carhaix d’ici quelques joursLe Pr Éric Stindel, président de la commission médicale d’établissement du CHRU de Brest-Carhaix, affirme qu’une unité covid devrait de nouveau être ouverte à l’hôpital de Carhaix d’ici quelques jours. Le retard de son ouverture est lié, selon lui, au fait que 18 personnels sont actuellement en arrêt de travail du fait de la pandémie. 

    Dix-huit personnels de l’hôpital de Carhaix ont été testés positifs à la covid. Le Pr Éric Stindel, président de la commission médicale d’établissement, souligne qu’ils sont tous en arrêt de travail.

    Vous avez dévoilé, mardi soir, à nos confrères de France Bleu, l’existence d’un foyer de contamination au sein du personnel hospitalier de Carhaix. Qu’en est-il exactement ?

    La situation évolue en permanence et il est important de prendre un peu de recul sur les chiffres. Ce matin (mercredi matin NDLR), il y avait 18 professionnels de Carhaix positifs et six patients résidant en Ehpad ou à l’hôpital.

    S’agit-il de patients positifs mais asymptomatiques ?

    Tout à fait, car tous les patients qui ont la covid, qu’on qualifie de covid + car ils sont symptomatiques, sont pour l’instant rapatriés vers Brest.

    À quel moment les tests sont-ils réalisés ?

    Il y aura, dans les mois qui vont venir, des tests en permanence. Dès qu’on a une suspicion, on les déclenche. Ce matin, on avait 5 % de prélèvements positifs sur les 700 faits au laboratoire. Ce n’est pas un chiffre énorme mais en évolution permanente. Depuis le tout début de la crise, 233 professionnels ont été testés positifs au sein du CHRU de Brest-Carhaix.

    Lors de la première vague, on n’a décelé aucun cas positif à Carhaix. Vous avez rappelé l’importance de la vigilance. Cela veut-il dire que le personnel en a manqué ?

    Je n’ai pas dit ça pour stigmatiser qui que ce soit. Il est difficile d’être en permanence à 100 % sur le qui-vive. Je vis dans l’hôpital. Je vais dans les salles de pause, je vais à l’internat ou au self. Je vois ce qui se passe. De temps en temps, dans le cadre de leur boulot, comme tout humain normal, par moments ils sont deux et ils boivent le café ensemble. Si on veut être extrêmement rigoureux, c’est très difficile socialement. Cela sous-tend que l’un conserve le masque quand l’autre boit, et vice-versa. Il faut être prudent tout le temps car il y a une circulation virale en ce moment dans la région, qui n’est pas celle de la région parisienne, mais qui est en croissance. La pause doit rester un moment où l’on est vigilant.

    Vous avez indiqué que les agents testés positifs mais asymptomatiques pouvaient continuer à travailler sous réserve d’appliquer les mesures de protection. Selon les syndicats de l’hôpital de Carhaix, les agents qui ont été testés positifs sont tous actuellement en arrêt de travail…

    Je confirme. C’est un point sur lequel je n’étais pas certain mardi soir. Je l’ai vérifié ce matin : tous les professionnels de Carhaix sont en éviction pendant sept jours. Maintenant, je confirme aussi qu’il existe, depuis très longtemps, un texte du Haut conseil de santé publique qui permet de maintenir les professionnels de la santé, à partir du moment où il y a un risque d’arrêt de la continuité du service public.

    Les syndicats s’étonnent qu’une unité covid n’ait pas encore été mise en place à Carhaix alors que cela avait été fait lors du premier confinement. Ils pointent un manque d’anticipation et une gestion dans l’urgence…

    L’unité covid fait actuellement l’objet d’une discussion avec l’ensemble des acteurs de Carhaix depuis une semaine déjà. On ne déborde pas de ressources humaines. Or, leur organisation, dans un contexte où l’on met 17 professionnels en éviction, rend l’exercice un peu difficile. C’est ce qui explique ce retard à l’ouverture. Nous allons ouvrir l’unité covid d’ici peu. Cela pourrait se décider très vite. Une réunion se tient ce mercredi à Carhaix à cet effet.

    Les syndicats s’étonnent par ailleurs que le plan blanc, qui prévoit la déprogrammation d’actes chirurgicaux, ne soit qu’au niveau 1, alors que l’hôpital se trouve dans une situation plus inquiétante que la première fois…

    C’est faux ! La dernière fois, on a eu, au maximum de la crise, 66 patients hospitalisés. Aujourd’hui, on est à 45. Dire qu’on est dans une situation plus tendue ne correspond donc pas à la réalité. Les lits de réanimation ne sont pas à saturation puisqu’on a, à Brest, à l’heure où l’on se parle (à 12 h, ce mercredi, NDLR), 25 lits de réanimation prévus pour des patients covid +, or nous n’avons actuellement que 14 personnes hospitalisées. Donc, il reste 11 lits pour accueillir des patients covid +. Et il nous reste aussi 40 lits de réanimation pour des patients covid négatifs. Nous avons, qui plus est, la possibilité de monter encore la capacité de 66 à 95 lits en réanimation. Je veux bien qu’on déclenche le plan blanc de niveau 2, mais cela sous-entend de rappeler des personnels qui seraient en congés ou en repos. On ne va pas déclencher ça alors que pour l’instant, on est loin d’avoir saturé nos structures. Il faut aussi se garder des réserves et des forces parce qu’il va falloir tenir dans la durée.

    Le manque de personnel revient régulièrement dans la bouche des syndicats. Des renforts seront-ils bientôt d’actualité ?

    Nous avons reçu les syndicats, mercredi dernier, lors d’un CHSCT extraordinaire. On a fixé une nouvelle date pour ce mercredi après-midi, à 15 h, à Brest, et ils viennent de me demander la tenue d’une réunion extraordinaire alors qu’elle est déjà programmée. Carhaix y participera en visioconférence. On leur a dit qu’on avait embauché 68 personnels nouveaux, dont 48 infirmières et 20 aides-soignantes. Ces nouveaux embauchés sont là pour renforcer les secteurs covid. Le taux d’absentéisme est actuellement de 8,85 %. On n’est donc pas dans une situation catastrophique et je pense qu’il est raisonnable de conserver des ressources pour les semaines et mois à venir.

    Propos recueillis par Jean-Noël Potin

    source: https://www.letelegramme.fr/ 

    « À Brest, les personnels de l’Établissement français du sang en grève ce jeudi (LT.fr-4/11/20-20h15)Cluster à l'Hôpital de Carhaix : les syndicats très remontés (LT.fr-4/11/20-17h07) »
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