• Collectif citoyen à Quimper. Nouvelle génération debout (LT-13/04/2016)

    Tanguy, Renaud et Antoine ont lancé un collectif citoyen. Tanguy, Renaud et Antoine ont lancé un collectif citoyen.

    L'élan « Nuit debout », par nature informel et ouvert, a inspiré des Quimpérois. Ils font partie de la génération des petits boulots et de la précarité, ne se retrouvent pas dans les syndicats ou les partis et veulent reprendre la parole dans l'espace public. Ils manifestent aussi contre la loi Travail. Antoine, Renaud et Tanguy témoignent.

    Tanguy, Renaud et Antoine : trois jeunes Quimpérois à l'avenir incertain. Représentatifs de leur génération ? Peut-être. Tanguy Jézéquel, 29 ans, a multiplié les contrats, jusqu'à aujourd'hui. « J'ai fini à la chaîne de nuit chez Doux à Châteaulin. Je ne pouvais plus continuer, j'ai un problème aux mains ». Tanguy a travaillé aussi dans la sécurité. Toujours des petits contrats. « Parfois trois heures pour surveiller un match de foot ». Tanguy touchera bientôt le RSA, soit 524 € par mois. L'avenir est en pointillé vers une reconversion obligatoire car le travail à l'usine, c'est fini dans l'immédiat. « Je tourne en rond, il me faut pourtant travailler » dit-il. Renaud Fouquet a 20 ans et il vit toujours chez ses parents. « Je suis en recherche d'emploi dans n'importe quel domaine. Jusqu'à présent je n'ai eu que des CDD, une semaine pas plus. Tout cela ne mène à rien ». Antoine Salesse a aussi 29 ans. Belge d'origine, installé en Bretagne depuis plus de cinq ans, il est surveillant dans l'Éducation nationale, une fonction qui sera obligatoirement limitée dans le temps. « Pôle Emploi n'arrive plus à remplir sa mission faute de moyens, dit Antoine. Il y a deux ans, je voulais me reconvertir. On m'a dit de trouver le financement et que l'on m'accompagnerait ».

    « Une insulte »

    Une certaine précarité est leur horizon commun. Et aussi le Ludik, le bar à jeux de société de la rue Le-Déan. C'est là qu'ils se retrouvent avec d'autres. C'est là qu'est montée l'envie de faire quelque chose contre la loi El Khomri sur le code du travail.
     
    « Ça nous a fait mal d'entendre des hommes politiques traiter d'illettrés les opposants à la réforme du Code du Travail en disant qu'ils n'avaient rien compris, dit Antoine. J'ai pris aussi comme une insulte le qualificatif de sexiste qui a été ajouté parce que nous attaquions une loi portée par une ministre. Ensuite, il nous restait à entendre que nous étions manipulés et donc incapables de penser par nous-mêmes ». « J'ai lu le texte de loi, continue-t-il. Quand on lit que les droits fondamentaux de la personne dans toute relation de travail peuvent être limités par les nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise, on constate que le salarié n'est plus protégé ». Les trois Quimpérois ont participé aux premières manifestations début mars. « Nous étions frustrés, car après le défilé, les syndicats repliaient les banderoles et c'était fini ». Aucun n'a été syndiqué, ni encarté dans un parti.

    Réunion ce soir à 18 h 15

    Il y a quinze jours, le trio a donc lancé un site Facebook pour faire entendre une autre voix, dans le prolongement des premières Nuits debout de Paris. « Nous voulons offrir un espace de parole à tous ceux qui ne l'ont plus, disent-ils. Nous avons créé un collectif citoyen où chacun peut venir parler de la société idéale ». « Nous ne sommes pas contre les syndicats, dit Antoine. D'ailleurs samedi, ils nous ont offert le micro. Nous sommes complémentaires ». Plusieurs dizaines de personnes se sont agrégées sur la page Facebook. Une première réunion aura lieu aujourd'hui, à 18 h 15, au bar le Poitin Still. « C'est ouvert à tous, dit Tanguy. Nous allons discuter de l'avenir, d'actions. Cela peut être une occupation de place, une nuit debout ».

    Site
    Facebook Quimper : Collectif Citoyen contre la Loi Travail.
     
     
    Ronan LARVOR
    source:   letelegramme.fr

     

    A lire également: Pour de nouveaux jours debout-rélexion sur un article de Frédéric Lordon, par Georges Gastaud militant franchement communiste,  syndicaliste rouge auteur de "marxisme & universalisme" (éditions Delga)

    « Baisse des retraites complémentaires du privé, les salariés peuvent s’en prendre à la CFDT ! (IC.fr-10/04/2016)La Nuit debout entre organisation et spontanéisme- par Hervé Kempf (Reporterre.net 13/04/2010)) »
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 13 Avril 2016 à 11:10

    Les citoyens progressistes et communistes ne peuvent que se réjouir de la venue de nouveaux militants (contre le projet El Khomri) (et pour nuits debouts).  Au regard de l’insanité du monde occidental régnant encore actuellement sur la majorité de la planète comme sur la France, la question d’une philosophie - politique conduite sous une perspective communiste ou capitaliste se pose toujours avec autant d’acuité.
    Honnêteté pour tous ou loi du plus fort pour la minorité friquée et criminelle ! En effet les peuples doivent choisir ; en responsabilité, assumant les conséquences de leurs actes.
    Ce
    thème image bien le combat humaniste qui est et restera toujours d’actualité, contre l'atrocité du capitalisme.
    C’est bien de communisme qu’il fait défaut actuellement sur l’ensemble de la planète. A moins de préférer : rapine, prédation, exploitation, terrorisme, chômage, guerre, tuerie, massacre, destruction et malhonnêteté permanents et partout autour de soi ; qui serait de ce clan, de cette classe ?
    Lénine, continuateur de More, Bruno, Saint Just, Babeuf, Marx, Engel, Gavroche et de bien d’autres humanistes seront toujours de bonne inspiration pour les milliards de personnes qui pourraient vivre plus dignement et renverser l’insanité criminelle actuelle. Un rassemblement révolutionnaire de classe des producteurs est indispensable pour le renversement politique de la classe capitaliste prédatrice ; un rassemblement syndical de classe est indispensable pour combattre pied à pied les mauvais coups sociaux portés l’ensemble des producteurs actuels, futurs (étudiants) et anciens (retraités). Dans la diversité des réflexions et des actions un lien indispensable, unitaire, cohérent est à cultiver et à renforcer en permanence.
    Penser l’inverse serait bien provocateur et malhonnête. Penser l'inverse c'est se condamner à reproduire
    les impasses passées où les nouveaux oublient les luttes des anciens dont on bénéfice encore des retombées victorieuses et désertent l’organisation réfléchie de lutte de classe.

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