• Jean-Luc Mélenchon : « Allez, viennent les jours heureux et le goût du bonheur » (yetiblog.org-12/04/2017)

    Nous voici entrés dans les derniers jours de cette campagne présidentielle, plus passionnante qu’on ne le craignait. Voici venu le temps du clip dit officiel, où les candidats résument leur projet, prononcent leurs derniers mots. Voici les derniers mots du candidat Jean-Luc Mélenchon :

     

    « Françaises, Français,

     

    Dans notre pays la République est davantage qu’une institution. C’est une manière de penser la vie en société.
    Liberté, égalité, fraternité, c’est bien davantage qu’une devise, c’est une feuille de route.
    Le 23 avril avec la force du peuple, tout est possible.

     

    Allez, viennent les jours heureux et le goût du bonheur. »

     

    Clip officiel de campagne présidentielle 2017 : Jean-Luc Mélenchon

    source: yetiblog.org

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  • source: youtube.com

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  • Entretien de J.L.Mélenchon à Ouest-France du 15/04/2017-Mélenchon expose sa nouvelle RépubliqueJean-Luc Mélenchon: "La qualité du traitement social réservé aux gens contribue à l'essor de l'économie"

    Même si son calendrier des réformes reste flou, le candidat des Insoumis défend l'idée de renverser les institutions et explique qu'il espère se retirer sitôt lancé le système.

    Entretien : Propos recueillis par Patrice MOYON et Michel URVOY.

    Quelles sont les valeurs qui fondent votre projet ?

    Ça tient en trois mots : la République, à travers le processus de l'assemblée constituante ; l'écologie, comme modèle à la fois économique et social ; et l'humanisme, que je place au sommet de la hiérarchie des normes de la société.

    Si vous êtes élu, que se passe-t-il dans trois semaines ?

    L'installation d'une nouvelle équipe gouvernementale, avec d'autres méthodes de travail, c'est le premier acte. Ensuite, il y a la mise en mouvement immédiate du processus constituant. Et les mesures sociales les plus urgentes pour que les gens puissent commencer à respirer un peu, parce que les situations de détresse se multiplient.

    Combien de temps dure le processus constituant ? Il risque de percuter les législatives...

    Ce n'est pas un risque, c'est une certitude ! D'abord, nous sommes dans le cadre de la Ve République. J'ai bien l'intention d'exercer la totalité des pouvoirs dans le cadre de la Constitution actuelle ! C'est dans le respect de la Constitution - l'article 11 - que va être convoquée l'Assemblée constituante. On va demander au peuple s'il est d'accord ou pas pour convoquer la constituante.

    Donc, par référendum ?

    On ne peut pas faire autrement ! Donc, tout ça va prendre du temps. Un référendum entre mai et juillet, ce n'est peut-être pas la première chose que l'on va faire. Peut-être qu'il faudra attendre la rentrée. Mais ce sont des choses qu'il serait un peu présomptueux de déterminer alors que l'on n'a pas passé le premier tour ! Entre-temps, il y aura l'élection de la nouvelle Assemblée nationale, dans le cadre des institutions actuelles. Et le premier objectif, ce seront des mesures d'ordre social.

    À voter par une Assemblée qui sera ce qu'elle sera !

    Une fois que les Français élisent un Président, en général, ils lui donnent les moyens de gouverner. Je ne vois pas pourquoi les gens qui m'auraient élu, tout d'un coup changeraient d'avis ! Mais certaines mesures vont être mises en mouvement du seul fait du calendrier : M. Trump vient pour une discussion sur l'Otan au mois de mai. Donc, c'est dès le mois de mai, à Bruxelles, que va être posée la question du retrait de la France de l'Otan. Il y a aussi une rencontre avec les partenaires européens en juin, après avoir fait le tour des capitales pour proposer la sortie des traités. Le plan A, c'est un processus de discussion, pas de confrontation. Après, permettez que pour des sujets aussi lourds que la planification écologique, le changement de la matrice politique du pays, on prenne le temps de les organiser.

    Vous dites rentrer chez vous une fois la nouvelle Constitution adoptée. C'est un effet de style ?

    Si nous avons changé de Constitution, je lui donnerai la possibilité de s'appliquer immédiatement en me retirant. À partir de là, le nouveau système sera en place. Alors, vous dire ce que je ferai à ce moment-là, je n'en sais rien. Mon aspiration personnelle est de dire : j'ai fait le travail, j'ai tout mis en route pour la même politique, si elle vous convient. Parce qu'il y aura des élections générales et des gens pour l'appliquer. Mais je ne jouerai pas avec les dates.

    Votre projet est considérable : 173 milliards de dépenses, 100 milliards d'investissements. Pour quelles priorités ?

    D'abord, il faut bien comprendre qu'injecter de telles sommes dans l'économie est un circuit, avec des recettes à la sortie. Mon programme rapporte plus qu'il ne coûte. Quand le taux de TVA est de 20 %, vous récupérez déjà 20 milliards sur l'investissement. De même, quand on dit 173 milliards, c'est 173 milliards qui se transforment en paie, en consommation, et donc en impôt sur le revenu et à nouveau en taxes. Ce ne sont pas des choses écrites sur un coin de table ! Nous avons fait tourner les modèles économiques. Le FMI, qui n'est pas une organisation gauchiste, dit que, pour un euro investi et emprunté, il y a trois euros d'activité. Nous avons choisi un coefficient multiplicateur de 1,5 et non de 3.

    Le retour sur investissement n'est pas immédiat !

    Tout le problème que nous aurons à traiter, c'est celui de la montée en puissance pour qu'il n'y ait pas trop de temps entre le moment où la somme est injectée et où le retour s'amorce. Et si 100 milliards ne suffisaient pas, il faudrait recommencer avec 100 milliards au bout de deux ans. Il faut se rendre compte que M. Fillon Premier ministre a fait 600 milliards de dette. Et quand il propose 500 000 fonctionnaires de moins, c'est 500 000 paies en moins, de la consommation en moins, des impôts en moins.

    Vous êtes le candidat dont les dépenses supplémentaires sont les plus élevées...

    Mettez ce chiffre en parallèle avec les 100 milliards nécessaires pour le carénage des centrales nucléaires. Et là, personne ne dit rien !

    Quelle serait la première mesure importante ? Le Smic ?

    Quand vous avez un programme qui est mûri pendant plus d'un an de travail commun, c'est assez difficile de dire la mesure du premier jour. 80 % des personnes payées au Smic sont des femmes, le plus souvent des temps partiels. Il est à peine 100 € au-dessus du seuil de pauvreté ! Pour ces personnes, 173 € de plus par mois, c'est une somme considérable.

    Pour les entreprises aussi !

    Dans le même temps, je prévois une baisse de l'impôt des petites entreprises et un taux d'escompte à 0 % pour elles. De la même manière, s'efforcer que les cantines scolaires deviennent gratuites le plus rapidement possible est un cercle vertueux. Il y a six millions de personnes en insécurité alimentaire ! Et c'est ce qui va donner un coup de fouet à l'agriculture bio de masse, à travers des appels d'offres locaux.

    Si les Français se disent que Mélenchon est fou, si les épargnants, les actionnaires prennent peur et quittent le pays, vous faites quoi ?

    Je ne le crains pas. La solvabilité d'un pays, c'est un tout. Peu de nations sont aussi solvables que les grandes nations européennes. La dette de la France, c'est du bon papier. Il n'y a aucune raison d'aller mettre ses économies ailleurs. D'ailleurs, ça ne servirait pas à grand-chose : nous allons voter la loi sur l'impôt universel. Du moment que vous êtes Français, où que vous soyez, vous paierez ce que vous devez à la France.

    Vous envisagez quand même un blocage des avoirs !

    Il y a plusieurs économistes de mon équipe qui disent qu'il faut rétablir un contrôle des capitaux. C'est une affaire technique. Ils se débrouilleront, c'est eux les experts ! On a connu des fuites de capitaux en 1981, mais, aujourd'hui, les chocs sont amortis par la zone euro.

    Vous voulez interdire les licenciements boursiers. Ça vise qui ?

    Il s'agit de limiter les droits du capital dans les entreprises qui licencient pour faire monter les cours de Bourse. Ça part de l'idée que la qualité du traitement social réservé aux gens contribue à l'essor de l'économie. Aujourd'hui, on pense que plus on maltraite les gens, moins on les paie, mieux ça va aller ! De même, le pouvoir de vote des actionnaires dépendra de la durée de leurs investissements. Il s'agit de combattre ceux qui rachètent des entreprises pour les dépouiller. J'ajoute le droit de préemption des salariés pour racheter leur entreprise quand elle est mise en vente, s'ils se mettent en coopérative.

    Vous croyez à une croissance bleue et pas seulement verte ?

    La France a le deuxième domaine maritime mondial après celui des États-Unis. Je crois que ce secteur peut permettre la création de 300 000 emplois. Ce chiffre, ce n'est pas moi qui le donne, mais les professionnels de ce secteur. Je pense que ça fera plus si on s'y met sérieusement.

    Comment vous-y prenez-vous ?

    L'économie de la mer nécessite d'abord la formation de plusieurs dizaines de milliers de cadres, ouvriers, ingénieurs et techniciens. Il faudrait au moins un lycée professionnel de la mer par département côtier. Vous n'en avez pas dans les Bouches-du-Rhône ! Ensuite, on a besoin d'une planification très sérieuse. Tout ne demande qu'à démarrer. Il y a un potentiel et un savoir-faire extraordinaires. Nous avons des chercheurs. Ce qu'il faut, c'est de l'argent.

    La gestion du dossier STX vous a-t-elle déçu ?

    Je ne comprends pas que les industriels français de ce secteur n'aient pas été plus offensifs. Vous avez un carnet de commandes plein et la garantie de l'État. Ce n'était tout de même pas une folle aventure capitalistique.

    Étiez-vous favorable à une nationalisation ?

    Vous savez bien ce qui s'est passé. On a accepté l'Italien et, en contrepartie, on a laissé le champ libre à Vivendi en Italie. Moi, je veux que ce chantier naval redevienne français. C'est la plus grande forme dont on dispose en France pour construire des bateaux, notamment militaires. On ne va pas aller les faire en Chine.

     Europe :«Si la négociation n’aboutit pas, nous nous en allons»

    Quels traités européens voulez-vous renégocier ?

    En 2005 et en 2012, la volonté populaire a été détournée par les Présidents. Et on va attendre que l’Europe se soit effondrée pour réagir ? Les Anglais sont partis. Dans l’Europe de l’Est, on voit apparaître une opinion très antieuropéenne.

    Que voulez-vous obtenir dans cette renégociation ?

    Il ya déjà sur la table un projet de né- gociation d’un traité européen. C’est un processus qui est ouvert. Quand j’arriverai, je ne serai donc pas l’iconoclaste qui déclenche un scandale. Je veux qu’on modifie plusieurs points clefs et notamment celui lié à l’harmonisation sociale. Aujourd’hui, elle est interdite.

    Mais rien n’interdit des discussions ?

    Vous pouvez aussi appeler ça une coopération renforcée. Mais c’est un marché de dupes. Tous les pays doivent être concernés.

    Qu’est-ce qui vous choque dans la situation actuelle ?

    Aujourd’hui, l’harmonisation se fait par le bas. Certains baissent leurs impôts, d’autres leurs cotisations sociales. On pourrait très bien imaginer des critères de convergence sociale, comme on a eu des critères de convergence économiques au moment du passage à l’euro.

    Et si la négociation n’aboutit pas ?

    Nous nous en allons. Mais je pense que la parole de la France sera entendue.

    C’est un bras de fer risqué…

    Vous avez vu comment Monsieur Schäuble a traité la Grèce ? Alexis Tsipras avait les moyens de négocier. S’il avait menacé en disant « je ne peux plus payer », la Grèce aurait été mise en banqueroute. Pour les Français, la facture liée au mécanisme de stabilisation financière aurait été de 40 milliards d’euros et de 60 milliards pour les Allemands. Il y avait bien une marge de négociation. Je fais un pari raisonnable. Nos partenaires européens doivent comprendre qu’on ne peut plus continuer comme ça. Sinon, l’Europe va se fracasser.

    Mais quitter l’euro priverait la France de soutiens pour financer sa relance !

    Il faut aller au bout de la discussion : vous pensez réellement que la France manque d’argent ? Notre seul problème, c’est la peur que nous avons de nous avancer sur la scène et de dire que nous allons changer les choses. Le patrimoine de la France est de 13 000 milliards d’euros. Quel pays a une puissance aussi grande que le nôtre ? Dans les comptes de l’assurance vie, nous avons 1 500 milliards d’euros. Il nous suffirait de dire que l’avantage fiscal est annulé pour l’euro investiàl’extérieur du pays et maintenu s’il est investi en France. Cela nous donnerait 750 milliards disponibles.

    L’isolement de la France ne vous inquiète pas ?

    Ça n’existe pas.

    Restez-vous Européen ?

    Tous les hommes de gauche depuis un siècle sont Européens. Nous savons tous que l’Europe c’est la paix. Nous sommes sur un volcan. Faire de la politique, c’est refuser de subir les événements. Pas de quoi se mettre à la remorque de quatre ou cinq comptables qui ont réussi en dix ans à ruiner tous les pays qui nous entourent.

    Mais l’Europe n’a-t-elle pas besoin d’être unie ?

    Elle a surtout besoin d’initiatives politiques. Les frontières sont menacées dans un certain nombre d’endroits en Europe. Ceux qui se contentent de le constater et d’avoir pour ré- ponse que nous allons nous armer nous mettent dans une situation dangereuse. La méthode utilisée pour le changement de frontière en Ukraine, c’est les sanctions et la militarisation. C’est une erreur ! C’est parce que les frontières ont été mises en cause que je propose une conférence pour la sécurité de l’Atlantique à l’Oural, pour discuter avec les Russes. Parce que d’autres problèmes de frontières vont surgir, avec l’Écosse ou en Irlande par exemple !

    Poutine peut-il lâcher la Crimée ?

    En tout cas, on doit mettre sur la table qu’on n’accepte pas ce genre de changement.

    « Je ne vais pas faire Cuba en France »

    Votre soutien à Hugo Chávez, mais aussi à Castro, qui n'a cessé de violer les droits de l'homme, suscite la polémique...

    Ils sont morts tous les deux. Je les ai défendus dans des circonstances où ils étaient attaqués. Cuba a défendu tous les mouvements de libération nationale d'Amérique latine et dû subir l'embargo des États-Unis, pourtant condamné par l'Onu. Mais je n'ai jamais approuvé la façon dont était organisée politiquement Cuba. Je n'ai pas l'intention de faire Cuba en France.

    La politique menée par Chávez au Venezuela a conduit le pays à la ruine !

    Le Venezuela avait une politique de social-démocrate. Personne n'a été exproprié. Il n'y a pas eu de nationalisations non plus. J'ai soutenu Chávez contre l'agression des Américains. Aujourd'hui, le problème de ce pays, c'est d'abord la baisse du prix du pétrole. Je n'y suis pour rien. Je trouve que c'est un signe d'extrême désarroi intellectuel de m'affronter sur un terrain pareil avec une telle caricature.

    François Hollande parle du « péril Mélenchon »...

    Je trouve que les détestations personnelles de François Hollande l'aveuglent. Quand je suis à 18 %, il pense que je sens mauvais. Mais qu'a-t-il dit quand Marine Le Pen était à presque 30 % ?

     

    source: ouest-france  & ouest-france.fr    (15/04/2017)

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  • Début de panique à droite-vers un second tour avec Jean-Luc Mélenchon (communcommune 12/04/2017)

    La "Une" du Figaro   en  date du  12/04/2017                                                                                                  

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  • Le soutien affiché de Hollande à Emmanuel Macron en fait son héritier (LT)

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  • Claude Couamme

    interprète Allain Leprest

    Vendredi, le Douarneniste reprend les textes du poète-parolier. Un chanteur peu connu et pourtant reconnu par ses pairs.

    Douarnenez-Claude Couamme  interprète Allain Le prest-Vendredi 14 avril -20 h 30 à l'Ivraie

    Trois questions à...

    Claude Couamme, ancien instituteur de Pouldavid et chanteur.

    Qu'allez-vous proposer à l'Ivraie ?

    Je vais reprendre les titres d'Allain Leprest. Cet auteur de chansons françaises nous a quittés en 2011. Je l'adore. Il s'adresse aux humains et il est d'une simplicité confondante. Certains l'appelaient le nouveau Rimbaud. Il n'était pas très connu car il a été boudé par la télé et la radio. Mais il était reconnu par ses pairs comme Jean Ferrat ou Claude Nougaro. Ce dernier disait de lui : « C'est un des plus foudroyants auteurs de chansons que j'ai entendus au ciel de la chanson française ». Dans ses chansons les plus connues, on retrouve Le copain de mon père, SDF ou Mec.

    Un chanteur peu connu qui attire du monde ?

    Il m'émeut et il émeut le public. J'ai pu proposer ses titres à l'université du temps libre près de Rennes et les gens sont sortis de la salle en me disant : « Mais, pourquoi on ne le connaît pas ? » Ça fait près d'un an qu'on prépare le concert. Sur scène, nous sommes deux, moi et Patrick Le Gall. Il m'accompagne au piano et à l'accordéon.

    Parlez-nous un peu de vous...

    Après avoir été instituteur à Pouldavid, j'ai commencé à chanter en 2006. C'est une passion que j'ai toujours eue. Je ne chante que de la chanson française, notamment des hommages à Jean Ferrat que je partage en Bretagne et dans toute la France. Entre 2010 et 2013, j'ai fait plus de 60 concerts hommage à Jean Ferrat.

    Vendredi 14 avril, à 20 h 30, Claude Couamme sera en concert à l'Ivraie.

    Recueilli par Enora HEURTEBIZE.

    source: ouest-france 13/04/2017

     

    Claude Couamme CHANTE

     ALLAIN LEPREST

    VENDREDI 14 AVRIL 20H30 
          L'IVRAIE- 19, rue Voltaire DOUARNENEZ

     LIBRE PARTICIPATION

     

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  • source:youtube.com

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  • Le chercheur et historien engagé Emmanuel Todd décrypte la campagne présidentielle et se dit dans l’incertitude quant à son vote.

    Emmanuel Todd donne son point de vue sur la campagne présidentielle française. Emmanuel Todd donne son point de vue sur la campagne présidentielle française. (Sipa)

     

    Atypique et incontrôlable. Il est l'un des grands intellectuels de la vie des idées en France. Depuis la sortie de Qui est Charlie?, sa parole se fait rare dans les médias. L'auteur de L'Illusion économique et de L'Origine des systèmes familiaux a soutenu François Hollande en 2012 avant de s'en éloigner au bout d'un an. Aujourd'hui, plus en retrait de la vie publique, il pointe du doigt la désagrégation du système politique français.

    "Qui est Charlie?", paru au Seuil en 2015, a suscité une immense polémique.
    Mon modèle expliquait, statistiquement, le comportement de la moitié des manifestants du 11 janvier 2015. Lors de la sortie du livre, des gens qui se pensaient bons, justes et républicains, mais que je décrivais comme égoïstes, islamophobes et antirépublicains, ont fait une crise. J'avais écrit que la France avait fait un gros accès d'hystérie pendant et après la grande manifestation. Quelques mois plus tard, la parution de Qui est Charlie? a produit un petit accès d'hystérie. N'importe quel psychiatre admettrait que le livre a touché juste. Bien des "Charlie" ont été dévoilés à eux-mêmes. 

    «Avec Qui est Charlie?, j'ai fait mon devoir d'intellectuel. J'ai fait face à mon pays.»

    Comment avez-vous vécu la violence des attaques?
    Au-delà de la polémique, je prends acte que j'appartiens au camp des vaincus. Le livre n'a pas redressé la situation. On continue dans l'obsession de l'islam. Les gens que je critique dans le livre, comme Finkielkraut et Zemmour, représentent maintenant l'idéologie dominante. La dernière fois que j'avais vu Alain Finkielkraut, lors d'un déjeuner que vous aviez organisé, nous étions dans deux camps opposés mais de force égale. A l'époque, il souffrait d'un lumbago ; aujourd'hui, il siège à l'Académie française. Et je suis une sorte de paria. Mais je suis fier d'avoir écrit ce livre. Si j'étais croyant, je dirais que je me sens, en tant qu'être humain, justifié par ce bouquin. Quatre millions de personnes ont défilé dans la rue et j'ai écrit : "Non, vous n'êtes pas des gentils." On m'a beaucoup dit, à l'époque, que j'étais un mauvais Français. Je suis tombé récemment sur un exemplaire de Pour l'Italie (1958), de Jean-François Revel. Il y rappelle que les gens qui représentent la France dans les manuels scolaires ont été souvent de leur temps des parias. La force de la France, c'est de produire des individus qui sont capables de critiquer la France. Face à la violence des réactions, qui m'a rendu malade, je me suis posé des questions. Allais-je devoir être breton, ou redevenir juif? Finalement, je me suis dit "je vais être vieux" : c'est plus simple et plus réaliste comme identité. Mais le texte de Jean-François Revel, qui fut l'un de mes maîtres, m'a rappelé que j'ai fait mon devoir d'intellectuel. J'ai fait face à mon pays.

    La journaliste Elisabeth Lévy vous décrit comme un "brillant savant" doublé d'un "idéologue énervé."
    C'est ça, la grandeur de la France : on peut dire ce que l'on veut et même n'importe quoi.

    Comment appréhendez-vous l'élection présidentielle de 2017?
    Nous sommes en pleine désagrégation du système. L'élection est une pure comédie. La constitution de la Ve République fait en théorie du président un monarque. En vérité, la France est dans la zone euro, nous ne contrôlons plus notre monnaie, nous avons perdu la maîtrise du budget et du déficit, et, à l'heure de la globalisation, notre président n'a plus aucun pouvoir. La France est prisonnière d'une zone euro dont le patron est l'Allemagne. Les gens confondent vote et démocratie, croient que s'exprimer, c'est décider. Mais il faut que le vote représente la nation entière et que le président élu ait un réel pouvoir, et qu'il respecte ses électeurs, pour que l'on soit dans une véritable démocratie. Aucune de ces conditions n'est réalisée. La primaire de la droite a été une mascarade avec un sous-électorat de droite atypique, vieux et riche, se choisissant un thatchérien qui a trente ans de retard. Symétrique, le sous-électorat de gauche a choisi Hamon et sa version revenu minimum du "on rase gratis". C'est la fête. Tout est permis. Grâce à Hollande, nous savons qu'il n'y a plus d'exécutif en France. Nous allons désigner celui qui va nous représenter à Berlin. 

    «Les élites trahissent le peuple, mais le peuple est médiocre. »

    Vous sentez-vous des accointances avec le programme économique de Marine Le Pen?
    J'ai suffisamment pris la défense des Français d'origine musulmane pour que mon rejet de Marine Le Pen soit un fait d'évidence. Et je ne dédouane pas ses électeurs. Je ne suis pas un politicien, et j'ai été libéré de mon patriotisme naïf par la sortie de Qui est Charlie? Je ne me sens plus obligé de dire que les Français sont merveilleux. Les élites sont affligeantes, mais le peuple est décevant. Les gens du Midi de la France n'ont aucune excuse pour voter FN parce qu'ils ne vivent pas dans le naufrage industriel. Les gens du Midi qui votent Front national doivent être jugés pour ce qu'ils sont : de purs racistes anti-Arabes. Quant aux ouvriers du Nord, ils pourraient lutter pour l'égalité en votant pour Mélenchon. Ils préfèrent en majorité taper sur plus faibles qu'eux, les immigrés, les Arabes. Les élites trahissent le peuple, mais le peuple est médiocre. La société française est un ramassis d'égoïsme et de ressentiment, dans toutes les couches sociales. Les Français se comportent mal et il faut le leur dire. S'ils continuent, l'histoire les punira, par une vraie perte de liberté et une vraie chute de leur niveau de vie.

    Dans ce contexte, Marine Le Pen avance une vérité : il faut sortir de l'euro et pratiquer le protectionnisme. Mais la condition première du succès, pour mener à bien un changement aussi drastique, ce serait la solidarité nationale et la fraternité. L'épreuve est à aborder en commun, par tous les Français. Or, parmi les Français, il y a ceux qui sont d'origine arabe ou musulmane. Avant même l'épreuve, le Front national divise la société. A quelle condition pourrions-nous le prendre au sérieux? Soyons réalistes, laissons-lui son fond de commerce anti-immigrés ; il ne faut pas rêver. On pourrait toutefois prendre Marine Le Pen au sérieux si, à la suite d'une crise spirituelle, elle traçait une ligne claire entre les Français d'origine maghrébine, qui sont des Français pleins et entiers, et l'immigration actuelle et à venir. Le FN ne serait toujours pas gentil, mais il révélerait au moins une envie sérieuse de gouverner.

    Pour qui allez-vous voter à la présidentielle de 2017?
    Lors de la sortie de Qui est Charlie?, on m'a signifié que je n'étais plus un vrai Français. J'en ai tiré une conclusion logique et me suis d'abord retiré le droit de vote. De plus, le poids des vieux plombe les élections en France et j'ai 65 ans. Pourquoi ne pas donner l'exemple du retrait? M'abstenir ne serait pas une souffrance : aucun des candidats ne m'est totalement compréhensible. Mais nous sommes en phase terminale et peut-être y aura-t-il urgence à voter. Qui sait? D'emblée, il y a des gens pour lesquels je ne pourrais pas voter comme François Fillon, Marine Le Pen ou Benoît Hamon. 

    Vous allez voter pour Emmanuel Macron?
    Non, impossible aussi, évidemment. Je ne l'ai pas cité car j'avais oublié son existence. J'ai une sympathie instinctive pour Emmanuel Macron à cause de son mariage inhabituel. Il a été capable de défier le monde sur un sujet grave. Il a eu, à un moment de sa vie, un courage que je n'aurais pas eu. J'ai regardé le débat télévisé. J'ai apprécié son naturel, au milieu de tous ces vieux crabes. Il est exceptionnel d'assurance pour ne rien dire. Mais il a un programme, très clair, amalgame de tous les lieux communs du système bancaire. Le côté sympathique, c'est que la banque n'est pas raciste. Les gens qui ne s'intéressent qu'à l'argent n'ont rien contre les immigrés. Et puis lui aussi veut obéir à l'Allemagne. 

    «Benoît Hamon légitime l'idée qu'il n'y a pas de problème avec l'euro.»

    Vous renvoyez dos à dos Benoît Hamon et François Fillon?
    J'ai une détestation particulière pour Benoît Hamon à cause de son discours sur une quantité de travail limitée qui devrait nous amener à accepter 10% de chômage et faire des Français des assistés. Mais ce taux de 10% est dû à l'appartenance à la zone euro. Benoît Hamon légitime l'idée qu'il n'y a pas de problème avec l'euro. C'est un sous-marin de l'Inspection des finances et du delorisme. C'est aussi un apparatchik archétypal, qui n'a jamais travaillé et produit. Il est normal qu'il ne croie pas au travail, ça ne lui est jamais arrivé. Je ressens le discours de Benoît Hamon comme un facteur de passivité et de corruption morale. Dans le cas de François Fillon, il y a tout ce que l'on sait déjà : il vit dans son monde, il aime l'argent, il est sorti de la réalité… Mais ce qui reste scandaleux, c'est la manière dont la droite n'a pas été capable de s'en débarrasser. Nous nous plaignons de l'incivilité dans les banlieues, mais nous posons-nous la question de l'effet moral sur la jeunesse d'une droite, dite républicaine, qui soutient un candidat mis en examen pour détournement de fonds publics et escroquerie? 

    Aucun candidat ne trouve grâce à vos yeux?
    Si je décidais de voter, les deux candidats vers qui je pourrais éventuellement me tourner seraient Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan. Ils ressemblent à des êtres humains. Jean-Luc Mélenchon est un homme de gauche, courageux sur la question allemande, mais mou sur les priorités : échapper à l'euro mortifère et passer au protectionnisme raisonnable. Mélenchon papote trop sur des sujets secondaires comme les institutions. Il n'est pas réaliste sur le plan géopolitique. Sortir de l'Otan? Surtout pas! Si l'on veut échapper à Berlin, il va falloir s'appuyer sur Washington. C'est juste le moment d'être pro-américain. La réflexion de notre gauche sur les Etats-Unis frôle le degré zéro : "Trump est méchant." Aucun intérêt. En ce qui concerne Dupont-Aignan, sa constance patriotique force l'admiration et il a une netteté comme personne qui manque à Jean-Luc Mélenchon. Il y a un problème pour moi avec Dupont-Aignan : il est de droite et je suis de gauche. Mais j'adorerais que les électeurs de droite, touchés par la grâce patriotique et sociale, votent en masse pour Nicolas Dupont-Aignan! 

    «Pour ce qui concerne la compréhension de la dynamique historique générale, j'ai plutôt assuré»

    Le clivage droite/gauche ne serait-il pas remplacé par un clivage fermé/ouvert?
    Toute personne doit se situer sur deux axes : le patriotisme et le clivage droite/gauche. Je suis patriote et de gauche. Je n'ai par ailleurs aucune leçon d'ouverture au monde à recevoir : j'ai été formé à la recherche en Angleterre, 95% des livres que je lis sont en anglais, un tiers de mes e-mails sont avec des Japonais. Voici bien l'ultime escroquerie : ceux qui évoquent le clivage fermé/ouvert se pensent évidemment ouverts. Mais ces types représentent en général la quintessence de la franchouillardise. Ils ignorent le monde, le retour général au protectionnisme, notamment aux Etats-Unis, qui ont pourtant lancé le libre-échange. Partout, hors de France et d'Allemagne, on considère la zone euro comme le boulet de l'économie mondiale. Il y a plus d'ouverture au monde dans un syndicaliste CGT que dans Pascal Lamy, ex- "patron" de l'Organisation mondiale du commerce. 

    Comment vit un intellectuel en politique?
    Je suis un chercheur. Pour ce qui concerne la compréhension de la dynamique historique générale, j'ai plutôt assuré : j'ai prédit, entre autres, l'effondrement du système soviétique, l'affaiblissement du système américain, les révolutions du monde arabe, le dysfonctionnement de l'euro. Mais s'il y a un domaine dans lequel j'ai montré ma totale incompétence, c'est bien la perception des individus. Comme psychologue, je suis nul. Je suis un chercheur en chambre et un introverti contrarié. Je ne sens vraiment bien les êtres humains qu'à travers des agrégats statistiques. Ainsi, toute ma vie, j'aurai surestimé le niveau de moralité des politiques et le sens de l'humour des Français. Comprendre les individus, c'est le principal, et c'est pour ça que sur ma pierre tombale, j'aimerais comme épitaphe : "Je n'ai rien compris, mais c'était génial."

    Propos recueillis par Marie-Laure Delorme - Le Journal du Dimanche

    source: lejdd.fr

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  • Le PRCF était au Meeting de à Marseille ce dimanche 9 avril 2017

    Une équipe de militants du PRCF des Bouches du Rhône, accompagnée de camarades du Vaucluse et des Hautes Alpes, étaient là, pour faire entendre dans la campagne présidentielle la voix des travailleurs, les propositions des communistes et notamment celle des 4 sorties : de l’UE, de l’Euro, de l’OTAN – au cœur du meeting – et du Capitalisme.

    Les militants du PRCF 13 témoignent :

    En plus du beau temps qui était au rendez vous, nous avons pu constater que de nombreuses personnes de différents bords étaient présentes de par les discussions que les militants du PRCF ont pu avoir avec ces personnes. En effet, nous n’avons pas été inactifs ou passifs, mais bien à l’action. Présents pour mener la campagne pour le Frexit populaire et proposer les solutions du programme 100% communiste du PRCF. La délégation d’un quinzaine de militants du PRCF était ainsi la seule à distribuer un tract avant que le meeting ne commence en haut de la Canebière. Un point fixe autour d’une banderole et des affiches du PRCF a également permis de nouer des discussions très riches et sympathiques.

    En tout, c’est près de 3000 tracts qui ont ainsi été très facilement distribués avec un excellent accueil et des centaines de quatre pages avec le programme du PRCF apportés par nos camarades du 05.
    Nos camarades de Toulon étaient excusés, mais nombre de supporters de rugby de cette ville étaient présents. Ils ont pu constater que Marseille était loin de supporter le FN !

    Malgré les consignes données par Mélenchon, la foule – dont la jeunesse était frappante avec de très nombreux syndicalistes de la CGT, des jeunes communistes… – arborait tout à la fois le drapeau tricolore et, en nombre également, le drapeau rouge, notamment celui du PCF, de loin le plus présent. Il faut d’ailleurs s’inquiéter de ce qu’à la fin du meeting Mélenchon n’ait pas fait chanter l’Internationale, mais uniquement la Marseillaise. Et sans aucun doute, cela appelle à une intervention bien plus forte des communistes dans la campagne. De même la question de l’Union Européenne – et de la nécessaire sortie de cette prison des peuples, de cette machine à soutenir le fascisme et la guerre en Europe des Pays Baltes à l’Ukraine. Rappelons que les milliards volés au peuples grec, espagnol, italien, portugais, français… sont distribués sans regarder à la dépense par l’UE pour financer les bombes que déverse la junte fasciste de Kiev sur le Donbass.

    Ce meeting, une nouvelle démonstration de force réussie, a permis également de prendre acte de la mobilisation de masse et de l’enthousiasme populaire bien réel qui se cristallise autour de cette candidature Mélenchon – et les militants communistes du PRCF en rappellent, avec raison, les limites sérieuses, en particulier sur la question de la sortie de l’UE. Force est d’ailleurs de constater, pour ce que nous avons pu observer au sein de la foule de Marseille que, oui, la sortie de l’OTAN et le combat pour la Paix mobilisent et la foule a salué, comme il se doit, le discours responsable et digne de Mélenchon sur cette question ; mais, bien plus que les envolées sur les questions de défense de l’environnement (tout à fait nécessaires et bienvenues) ce sont bien les propositions de justice sociale, de combat de l’exploitation capitaliste qui ont soulevé un très fort écho dans une foule répondant par des énergiques « dégagez » et « résistance » interrompant le discours.

    Oui, ce meeting démontre que la victoire, tous ensemble et en même temps, est possible. Et il montre surtout que dans la réponse populaire se trouvent les clés et les moteurs de cette victoire. Charge à chacun, chaque travailleur de se mobiliser. A Marseille, les communistes du PRCF étaient présents pour y aider, en apportant tout à la fois le soutien indispensable et les propositions critiques nécessaires.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr

    source:initiative-communiste.fr

    -Meeting pour la paix à Marseille avec Jean-Luc Mélenchon -

    source: youtube.com

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