• Mélenchon se pose en « candidat de la paix » (OF-10/04/2017)Jean-Luc Mélenchon, sur le Vieux-Port: "Je suis le candidat de la paix"

    Le candidat de La France insoumise a prononcé une ode vibrante à la paix, hier, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes rassemblées sur le Vieux-Port de Marseille.

    « Aujourd'hui, comme hier, je me réjouis que la France soit métissée, et tous ses enfants sont nos enfants », a lancé Jean-Luc Mélenchon, hier, sur le Vieux-Port. À Marseille, le candidat sait qu'il marche sur des oeufs. Il y a cinq ans, alors en plein envol dans les sondages, sa campagne avait connu un brutal coup d'arrêt après son discours du Prado, à quelques pas de là. On lui avait alors reproché d'« ouvrir les bras » aux peuples d'ailleurs. Discours qui lui aurait fait perdre des voix dans l'électorat populaire qu'il dispute au FN.

    Une minute de silence

    Après avoir semé le trouble dans son camp en critiquant le travailleur détaché, « qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place », Jean-Luc Mélenchon se devait de rassurer sur sa gauche. Sans céder à l'angélisme qui effraie l'électorat abstentionniste tenté par le vote FN. Difficile exercice d'équilibriste que l'orateur, qui concourt désormais pour la troisième place, a contourné en se plaçant sur le terrain de la politique internationale.

    Saluant un « grand peuple multicolore », le candidat de La France insoumise a fait observer une minute de silence en mémoire des migrants disparus en Méditerranée. « Il faut aller à la racine du problème », a lancé Jean-Luc Mélenchon, qui refuse d'incriminer ceux qui viennent chercher asile en France. « L'émigration est toujours un exil forcé, une souffrance. » La racine du problème, selon le candidat, c'est la guerre, économique ou militaire, qui se fait sur le dos des peuples. « Je suis le candidat de la paix », a répété Jean-Luc Mélenchon, arborant un rameau d'olivier à la boutonnière, nouvel « emblème » de sa campagne. « Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote. »

    Dénonçant l'intervention américaine en Syrie, il promet de faire interdire l'utilisation des armes chimiques et bactériologiques. Il préconise la sortie de l'Otan et propose une « conférence » des pays pour garantir l'intangibilité des frontières. La paix passe aussi par les énergies renouvelables qui « nous soustraient à la tyrannie des énergies carbonées et des guerres qu'elle porte en elle pour le pétrole ».

    Jean-Luc Mélenchon se donne deux adversaires : l'extrême droite et « l'extrême marché ». Il pointe ainsi la responsabilité des « nantis » et leur « obsession du libre-échange ». Mais au protectionnisme économique de Marine Le Pen, il oppose un « protectionnisme solidaire », qui se discutera de « peuple à peuple ».

    source: quotidien ouest-france (10/04/2017)

    Mélenchon à Marseille: "je suis le candidat de la paix".

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  • Jean-Luc Mélenchon passe pour la première fois devant François Fillon.Jean-Luc Mélenchon passe pour la première fois devant François Fillon. 

    Jean-Luc Mélenchon passe pour la première fois devant François Fillon dans les intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle qui placent toujours en tête Emmanuel Macron et Marine Le Pen, selon un sondage Kantar Sofres One Point pour Le Figaro, LCI et RTL publié dimanche.

    Le candidat de la France insoumise, qui a tenu un grand meeting ce dimanche sur le Vieux-Port à Marseille, gagne six points et est désormais crédité de 18 % des intentions de vote, devant François Fillon, le candidat de la droite et du centre dont le score reste stable (17 %) par rapport à la mi-mars.

    Le fondateur du mouvement En Marche ! et la candidate du Front national cèdent eux deux points, à 24 %.Quant au candidat socialiste Benoît Hamon, il passe en dessous de la barre des 10 %, à 9 %.

    Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France, gagne 0,5 point (3,5 %). Le candidat du NPA, Philippe Poutou, dont la performance au débat à onze a été remarquée, glane 1,5 point (2,5 %). François Asselineau est à 1 %, Nathalie Arthaud, Jean Lassalle et Jacques Cheminade à 0,5 %.

    Le Pen battue, quel que soit l’adversaire

    Pour le second tour, Marine Le Pen serait battue à la fois par Emmanuel Macron (39 contre 61), François Fillon (45 contre 55) et Jean-Luc Mélenchon (43 contre 57).

    Dans le cas d’un duel entre Emmanuel Macron et François Fillon, le candidat d’En Marche ! l’emporterait face à l’ancien Premier ministre (66 contre 34).

     

    Jean-Luc Mélenchon, désormais le 3e homme.

    Encore des électeurs incertains

    76 % (+1) des électeurs de Marine Le Pen se disent sûrs de leur choix et 75 % (+2) de ceux de François Fillon. Chez Emmanuel Macron, ils sont 55 % (+4) à se dire certains de leur vote, 61 % chez Jean-Luc Mélenchon (+4), 48 % chez Benoît Hamon (+2).

    80 % (+1) des personnes interrogées se disent en outre intéressées par cette élection (42 % « beaucoup », 38 % « assez »).

    L’enquête a été réalisée en ligne du 5 au 7 avril auprès d’un échantillon de 1 515 personnes inscrites sur les listes électorales représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.

    source: ouest-france.fr

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    L’un des points majeurs qui ressort de ce débat, c’est que la question du «  » s’impose de plus en plus dans la problématique politique nationale.

     Sur les onze candidats, Fillon défend certes la sacro-sainte « construction européenne », mais il n’en fait pas moins profil bas sur ce sujet épineux : il a flairé que la partie de la droite qui reste attachée à la nation se détache de la bien-pensance euro-béate et du tropisme atlantique exacerbé par Hollande. Il est d’ailleurs acrobatique de se dire « gaulliste » tout en dissolvant la France dans l’Europe néolibérale et germano-atlantique ! En outre, ce candidat proche des milieux d’affaires (à tous les sens du mot) avance l’idée d’une monnaie européenne mondiale susceptible de faire pièce au dollar. Ce qui signifie à la fois de nouvelles tensions inter-impérialistes avec les USA et une inféodation encore plus prononcée de la France bourgeoise à l’hégémonie du Deutsche-Mark, dont certains rêvent de faire une monnaie mondiale…

    C’est Macron qui s’affiche pour l’heure comme le candidat principal des euro-lâtres, quitte à défendre l’indéfendable circulaire européenne sur les « travailleurs détachés ». Signe des temps et de l’euroscepticisme qui monte partout, le poulain de la Banque Rothschild est cependant amené à tempérer sa « merkelophilie » coutumière et à clamer que lui, l’ultra-atlantiste flamboyant, il n’est pas pour autant un « Européen naïf ». Pauvre Bernard Guetta qui va bientôt rester seul à jouer les cabris de service dans la Matinale de France-Inter !

    Enfin, si l’on fait abstraction de B. Hamon, dont nous reparlerons ci-dessous, la palme de l’européisme, ou plutôt, du social-européisme, revient de droit à… Nathalie Arthaud. Derrière son discours intemporel et pseudo-marxiste sur le « camp des travailleurs », la candidate de L.O. est la meilleure avocate de l’UE puisqu’elle présente toute idée de Frexit, y compris de Frexit progressiste et par « la porte à gauche », comme une « diversion » à l’affrontement Capital/Travail. Déjà A. Laguiller avouait ingénument jadis qu’elle se sentait « plus Européenne que Française » ; et pour cause, c’est un des traits du trotskisme impénitent que d’encenser les « Etats-Unis socialistes d’Europe », cette vésanie de Trotski que Lénine pourfendait déjà en observant qu’ « en régime capitaliste, les Etats-Unis d’Europe ne peuvent être que réactionnaires ou utopiques ». Il n’est pourtant pas compliqué de comprendre que la lutte des classes ne se déroule pas dans l’abstrait et que l’affrontement de classes serait plus facile à gagner pour les prolétaires si, à chaque lutte pour les retraites, la Sécu, les salaires, l’emploi industriel en France, ils n’avaient pas à affronter toute la bourgeoisie européenne coalisée par ses traités supranationaux, par sa monnaie unique, par sa BCE et par son arrimage à l’OTAN, complété demain par une « défense européenne » entièrement tournée contre Moscou. Lesquels traités supranationaux non modifiables stipulent en toutes lettres et de manière totalitaire que « l’UE est une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ». Ce qui prohibe par avance, non seulement le socialisme, mais toute avancée vers le progrès social…

    En face de ces trois candidats-là, et si l’on passe sur deux candidats sympathiquement marginaux et qui sont eux aussi plus ou moins euro-critiques, on a à des degrés divers des candidats plus ou moins conséquemment eurosceptiques.

    Bien que le NPA, issu de la LCR trotskiste, ne lève pas le petit doigt pour mobiliser sérieusement contre l’UE, son candidat P. Poutou se déclare contre les traités supranationaux. Mais comme dans le même temps il déclame contre « le » patriotisme et contre « la » nation, sans distinguer entre le nationalisme fasciste et le patriotisme progressiste (issu des Sans Culottes, des Communards, du Front populaire et des FTP), comme il dit même vomir toute forme de protection douanière et qu’il accepte de fait le libre-échangisme unilatéral de l’UE/OMC, son « euroscepticisme » superficiel est au final des plus fragiles : il s’agit plutôt une manière de se protéger des critiques communistes que d’une volonté arrêtée de mobiliser les travailleurs, comme y appelle le PRCF, pour ces « quatre sorties » qui se conditionnent l’une l’autre : sorties de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.

    Nous avons déjà traité mille fois le cas de l’euroscepticisme à géométrie variable de Mme Le Pen. Non seulement elle critique l’UE sur des bases fascisantes et pour pouvoir mettre « la France en ordre » (brrrr !), mais ses propos de mardi ont confirmé qu’elle n’est pas, et qu’elle n’a d’ailleurs jamais été, pour une franche sortie de l’UE. Sa « sortie concertée de l’UE » est une faribole, comme le lui ont fait observer à la fois François Fillon et François Asselineau, puisqu’elle subordonne une sortie française de l’euro et de l’UE à l’accord préalable de Berlin et des vingt-six autres Etats-membres de l’UE et qu’en outre, elle dit vouloir soumettre à référendum le résultat de sa consultation sans dire d’avance ce qu’elle-même appellerait à voter. Bref, comme le lui a fait remarquer un candidat, c’était là exactement la position de David Cameron, si bien que le PRCF avait raison – nous sommes les seuls (sauf erreur) à l’avoir observé en juin dernier– qu’en réalité, Marine Le Pen faisait partie du camp des vaincus du Brexit (D. Cameron espérait ouvertement la victoire du « remain »). Dans ces conditions, comme l’a également observé Fillon (qu’il s’agisse d’un redoutable ennemi de classe ne fait pas de lui un sot !), le FN n’a donc aucun programme économique et social puisqu’en réalité, il ne veut pas sortir de l’euro/UE… alors que toutes ses promesses « sociales » sont conditionnées à cette sortie ! Il faut rappeler aux ouvriers qui croient qu’en votant FN, ils défendraient la souveraineté française et les acquis sociaux… Quant à nous, militants franchement communistes, nous disons depuis des mois que si Marine Le Pen était élue, il lui faudrait probablement, pour obtenir une majorité gouvernementale, donc une majorité parlementaire, abandonner officiellement toute velléité de sortie de l’euro : cet abandon, ou plutôt, ce « report » sine die de la sortie de l’euro, servirait alors de « monnaie d’échange » entre le FN et la partie la plus à droite des LR, du type « droite forte » : ces derniers refuseraient sans doute de jouer avec la sacro-sainte UE (même pour faire semblant !), mais résisteraient-ils longtemps à la tentation d’appliquer avec le FN le programme géant de matraquage du mouvement ouvrier et des quartiers populaires que comporte le mot d’ordre ouvertement fascisant de Mme Le Pen : « la France en ordre » ? En dernière analyse, la « présidente » Le Pen serait donc condamnée (mais l’extrême droite nationaliste a déjà avalé goulument des boas bien plus impressionnants, notamment en 1940…), soit à inaugurer les chrysanthèmes en attendant son heure, soit à tenter un coup de force, soit… à se faire le bras armé de l’euro-dissolution de la France, le dernier recours du capital, dans la Grande Europe Blanche et pseudo-chrétienne à laquelle aspire l’ultra-droite continentale sous le nom de l’ « autre Europe » : fusion finale de la fascisation et de l’euro-dissolution sur la base d’un même dévouement à la seule chose qui compte pour ces gens-là : le sauvetage du capitalisme.

    1. Dupont-Aignan n’est pas plus tranchant que le FN sur sa rupture avec l’UE. Son euroscepticisme affiché, son attachement – sans doute sincère mais inconséquent – à la patrie française, ne se donnent pas les moyens de leur politique. Lui aussi est un grand « renégociateur d’Europe » (en paroles, car si on ne se donne pas le rapport des forces concret pour négocier, la renégociation est un vœu pieux ; et si on se les donne, l’affrontement qui suivra peut conduire au Frexit). Mais son souverainisme bourgeois, qui lorgne bien plus du côté droit que du côté gauche de l’éventail politique (on attend encore que N. D.-A. dise enfin qu’il ne gouvernera jamais avec quelque lepéniste que ce soit… au lieu de faire des avances à Philippot) le disqualifie, non seulement pour briguer les voix progressistes, mais pour prétendre réellement affranchir la France des diktats de l’UE s’il parvenait à l’Elysée.
    2. Asselineau a le mérite de proposer clairement le « Frexit » et d’indiquer comment il compte procéder juridiquement. Mais d’une part, bien qu’il s’en défende, sa sortie de l’UE est droitière puisqu’il dit des horreurs sur le temps de travail, qu’il désavoue les luttes ouvrières (voir sa position sur la chemise arrachée du DRH d’Air-France) et qu’il milite pour l’augmentation importante des crédits militaires, comme le réclament à la fois Trump et Obama, et qu’il exclut d’emblée tout lien entre « son » Frexit et rupture anticapitaliste. En apparence sa position est alléchante : « on sort et après on verra». Mais pour « sortir », il faut identifier la nature de classe de la prison européenne, construite dès l’origine par le grand capital pour combattre l’URSS et le socialisme, portée par tout le MEDEF (à fond pour le dépassement de l’ « Etat-nation », lire le manifeste patronal de 2011 intitulé Besoin d’aire) et que seule la classe ouvrière peut, en dirigeant un large front anti-oligarchique, attaquer franchement et briser le carcan euro-atlantique : souvenons-nous qu’en mai 2005, les couches supérieures de la société ont massivement voté Oui à l’euro-constitution alors que les ouvriers ont voté Non à 79 % (les employés ont dit Non à 65%). Bref, impossible d’engager le Frexit, et moins encore de le mener à bien, si d’emblée on n’associe pas la bataille pour l’indépendance nationale à la lutte pour la paix et surtout, à la lutte pour les salaires, pour sauver les 35 h, pour revenir aux remboursements Sécu à 100%, pour le retour à la retraite à 60 ans avec 37 ans ½ de cotisation, pour les nationalisations démocratiques (tout autre chose que des étatisations destinées à socialiser les pertes capitalistes). Bref il est utopique, par-delà tous les discours juridico-technicistes, de parler de Frexit si l’on exclut d’emblée d’affronter la classe capitaliste, dont l’oligarchie financière est l’aile marchante. Comment d’ailleurs quelqu’un qui reste sciemment étranger au mouvement ouvrier et à ses luttes, fût-il un patriote et un gaulliste sincère, pourrait-il mener à bien une bataille d’ampleur nationale et internationale qui implique d’activer l’Europe des luttes et un Front populaire, antifasciste et patriotique tourné contre le grand capital ? Pas de révolution socialiste sans Frexit, objections-nous à N. Arthaud et à P. Poutou, mais pas non plus de Frexit, et moins encore de Frexit progressiste si l’on ne perçoit pas toute la vérité de classe que comportait cette remarque de Lénine (qui n’aimait pas moins son peuple que nous n’aimons le nôtre) : « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint d’aller au socialisme ».

    Au final, et même si elle ne nous satisfait pas pleinement, nous l’avons déjà dit et redit –, la position de J.-L. Mélenchon reste encore la plus radicale avec sa formule : « l’UE, on la change ou on la quitte ». Il s’agit en effet, pour « armer » la négociation avec Angela Merkel (négociation à laquelle nous PRCF ne croyons pas, rappelons-le : l’UE est structurellement verrouillée !) d’avoir en réserve le plan B de sortie de l’UE. Mais d’emblée, pour mener les réformes de la France insoumise si J.-L. M était élu, il faudrait, comme il le promet, suspendre d’emblée les traités supranationaux, durant le temps de leur « renégociation ». C’est-à-dire que la sortie en droit de l’OTAN, enclenchée sans négociations dès l’élection de J.-L. M., serait complétée par une sortie suspensive de facto de l’UE, faute de laquelle aucune mesure progressiste ne pourrait être prise sans être aussitôt « cassée » par Bruxelles… et Berlin. Finalement cette procédure est plus directe, plus « frontale » au bon sens du mot, plus parlante en un mot pour les masses populaires, que ne le serait la sortie « par l’article 50 » que brandit F. Asselineau à l’instar de Mrs Theresa May. En effet cette sortie par l’article 50,

    1.  soumet les conditions de la sortie française au diktat des pays restant dans l’UE (tant sont lourdes les conditions de sortie « accompagnées » prescrites par les traités européens), et…
    2.  prend deux années, durant lesquelles les réformes progressistes seraient bloquées : les capitaux fuiraient alors le pays, les travailleurs rongeraient leur frein, les électeurs du Frexit rumineraient leur déception pendant que les forces euro-formatées passeraient à la contre-attaque pour imposer l’euro-désintégration terminale. Comment les militants de l’UPR, tout au moins ceux qui se réclament du progressisme, peuvent-ils ne pas voir que le passage par les fourches caudines de l’article 50 du traité de Lisbonne signifie que durant deux ans, la France resterait soumise aux diktats européens ? Un peu comme si un détenu, candidat à la Grande Evasion, indiquait d’avance par quel tunnel, obligeamment fléché par le geôlier en personne, il allait passer à telle date et à telle heure ; histoire sans doute que le gentil geôlier, nommé Angela ou Juncker, dispose tout à loisir des pièges à loup tout le long du parcours avec, si possible, un couperet ou une herse à la sortie !

    Cela signifie-t-il que nous soyons ravis de la réponse qu’a faite Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon sur la question européenne. Disons-le franchement : nous sommes restés sur notre faim malgré le brio oratoire du candidat que nous soutenons. Car soucieux de capter l’électorat PS en débandade, J.-L. M. a voulu jouer les « modérés » entre, d’une part les « Frexiteurs » proclamés, à la François Asselineau, et les « euro-réformateurs » putatifs à la Benoît Hamon. En disant, « pour finir, le peuple votera ». Cela peut certes rassurer certains socialistes dramatiquement aveugles aux réalités de classe qui verrouillent l’UE. Mais cela ne rassure nullement la classe ouvrière qui a déjà « payé pour voir » ce qu’est l’UE depuis le plan Charbon-Acier de Schuman et plus encore depuis le Traité de Maastricht de 92 : au nom de l’UE justement, on a déjà liquidé le charbon et l’acier français, mais aussi le Textile et l’essentiel de la métallurgie, sans parler des services publics et de la Sécu passés à l’essoreuse des « critères de Maastricht » (c’est-à-dire de l’euro, certains « économistes de gôôôche » n’ayant toujours pas compris que l’euro, créé pour élargir la zone mark, est impossible sans les « critères de convergence » et la BCE !). Preuve de ce que nous avançons, c’est Hamon qui a eu le dernier mot face à J.-L. M. sur l’Europe en lui faisant observer qu’en réalité, son offensive à trois temps « suspension des traités / renégociation sous menace de sortie / référendum de sortie », ne peut conduire qu’au Frexit : car évidemment, si pendant plusieurs mois, la France est de fait sortie de l’UE suite à la suspension unilatérale des Traités, l’UE n’existera plus de facto durant cette période, y compris dans une large mesure, pour les autres pays. Dans ces conditions, ne serait-il pas plus clair, et finalement plus « porteur », y compris électoralement – car le PRCF n’a pas vocation à jouer les donneurs de leçons maximalistes – de dire clairement que l’on ouvre largement le débat sur cette question, que l’on veut bien négocier mais qu’en l’état actuel des rapports de forces entre une éventuelle France insoumise et l’Axe transatlantique, l’axe principal est qu’il ne faut pas craindre de sortir du mouroir des peuples qu’est l’UE, qu’il serait d’ailleurs fort compliqué de quitter l’OTAN sans quitter l’U.E. (qui se déclare son « partenaire stratégique ») ? Ce n’est pas si l’on sort de l’U.E. que l’on ne s’en « sortira pas », c’est au contraire si on y reste… que l’on « y restera », au sens le plus funeste de cette expression. Si, sans rompre nécessairement avec la formule « en mouvement » du P.G., « l’Europe de Merkel on la change ou on la quitte », on portait l’accent principal dans la campagne sur la suspension immédiate des Traités et sur le fait que l’on n’a pas peur de claquer la porte de la dictature supranationale, on effaroucherait peut-être certains électeurs bobos issus du PS ou d’Europe-Ecologie, mais on toucherait le cœur de la classe ouvrière, c’est-à-dire aux millions de travailleurs qui, comptent rester chez eux le 23 avril, voire voter M. Le Pen parce qu’ils la croient à tort opposée à l’UE. Bref, il y a là un choix de classe pour J.-L. Mélenchon. Qu’il opte pour la première solution et sans doute, il aura la satisfaction, et nous avec lui, d’avoir distancé le PS et d’avoir préservé un espace politique progressiste indispensable aux résistances futures. Ce n’est pas rien ! Mais qu’il opte pour la second solution, ou du moins qu’il en affiche la possibilité sans aucune frilosité, et il captera l’attention de millions d’électeurs populaires qui hésitent… et qui peuvent encore, hélas, opter pour le pire faute d’une candidature à la fois clairement progressiste et 200% euro-critique. Et J.-L. M., dont il faut saluer la progression dans les sondages, pourra alors envisager vraiment, non seulement de dépasser Fillon, mais d’être au second tour face à Le Pen. Un « trou de souris » électoral certes encore minuscule à ce jour, mais qu’il convient d’agrandir en durcissant le discours contre l’UE et non pas en le « modérant » ; d’autant que pour finir, du point de vue de Hamon, de Macron et des médias, plan A ou plan B, plan A et plan B ou plan B tout seul, « c’est le même prix » en termes de dénigrement politique.

    En définitive, cette critique mesurée et constructive est surtout un appel à l’intervention franchement communiste dans le débat présidentiel. Alors que la direction, voire les directions du PCF (dans une série de départements) feignent de soutenir J.-L. Mélenchon et rabattent insidieusement sur B. Hamon (« union, union, union !», indépendamment de tout contenu !) pour sauver la vieille alliance vermoulue PS/PCF aux législatives (c’est-à-dire la lutte des places remplaçant le combat de classe !), quelle force ce serait si, se joignant au PRCF qui diffuse intensivement son matériel programmatique aux usines et aux services publics, tous les militants franchement communistes de France appelaient ensemble, non seulement à soutenir sans mégoter la candidature Mélenchon (pas de soutien sans critique, certes, mais pas de critique sans soutien non plus !), mais à exiger le Frexit progressiste et la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie dans la perspective d’une révolution socialiste poussant à leur terme les affrontements de classes à venir ? Bref, ne reprochons pas sans fin à Mélenchon d’être lui-même et à la sympathique, mais composite, France insoumise de n’être pas la révolution prolétarienne en marche : ce serait aussi vain que de reprocher à un carré d’avoir quatre angles droits. Tout d’abord, prenons comme une chance politique, qu’il nous faut jouer crânement en déployant tout notre soutien critique, le fait que Mélenchon fasse un bon score et pourquoi pas, que son possible accès au second tour, désormais plus totalement inconcevable, remette le camp progressiste à l’offensive. Dans ces conditions, les communistes doivent distinguer ce qui dépend de nous immédiatement d’eux de ce qui n’en dépend pas aussi directement : leur unité d’action à la porte des usines sur la base d’un tract-programme commun, contournant totalement la direction euro-formatée du PCF socialo-dépendant. Ensemble, appelons les travailleurs à agir sans attendre l’été, et à se prononcer pour les « quatre sorties » en unissant le drapeau rouge du prolétariat international au drapeau tricolore de l’indépendance nationale.

    En un mot, à nous de jouer dès maintenant, sans « compter les points », en réveillant l’intervention franchement communiste unie et en soutenant le syndicalisme de classe et de masse : sans cela, on pourra dire de l’élection française le 8 mai prochain (quelle ironie de l’histoire !), que, comme au football, cette élection « s’est jouée à onze, et qu’à la fin, c’est (encore) l’Allemagne (capitaliste) qui a gagné ».

    Un commentaire de – 5 avril 2017

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  • Publiée le 7 avr. 2017

    Le 7 avril 2017, Jean-Luc Mélenchon était l'invité du 20h de France 2. Il a condamné l'attaque chimique en Syrie qui a fait plusieurs dizaines de morts et a appelé à punir les coupables tout en trouvant une issue diplomatique au conflit sous l'égide de l'ONU. Jean-Luc Mélenchon a expliqué qu'il était pour que la France sorte de l'OTAN afin de retrouver son indépendance et de ne pas être entraînée dans les mécanismes de guerre des alliances militaires. Sur le plan national, il a réaffirmé qu'il abolirait la loi El Khomri et qu'il convoquerait l'Assemblée constituante chargée d'en finir avec la monarchie présidentielle en rédigeant la Constitution d'une 6e République. Jean-Luc Mélenchon a, enfin, abordé les questions de culture et a affirmé que le jeu vidéo était « la grande création culturelle de notre temps ».

    Cette vidéo est mise en ligne avec l'accord de la chaîne. Retrouvez le replay officiel ici : http://www.francetvinfo.fr/elections/...

    ***RETROUVEZ JEAN-LUC MÉLENCHON SUR***
    - Le site de campagne : http://www.jlm2017.fr
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    source: https://www.youtube.com/watch?v=MwvuVvToLdQ

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  • Quelques chevaux de retour de la social-démocratie et quelques européistes du PCF-PGE tentent de tromper quelques gogos en bêlant « Unité pour gagner ! »;
    En fait leur vrai mot d’ordre c’est « unité pour nos places ».
    Ces gens ne poursuivent qu’un seul objectif : permettre aux appareils vermoulus du et du PCF-PGE de sauver les meubles dont ils font partie.
    Unité.
    Depuis toujours ce beau mot sert à cacher de sombres objectifs inavouables.
    L’unité n’a de sens que sur des objectifs clairement fixés. Sur un contenu.
    Sinon pourquoi ne pas demander l’unité avec Macron ? Avec Fillon ? Avec Le Pen ? L’ Union sacrée pour sortir le pays de la crise dans laquelle il est englué…Cela s’est déjà vu : en 1914 le Parti socialiste, le centre, la droite, l’extrême-droite, tous s’unirent pour défendre la patrie, en fait pour envoyer le peuple de France à la boucherie pour les intérêts des grands capitalistes qui se partageaient avec la chair et le sang des jeunes Français leurs zones de marchés,de colonisation, de domination, de pillage.

    L’unité n’est acceptable que si elle aboutit à un contenu qui fasse avancer la cause du peuple. Sinon il s’agit de compromission.

    Or s’unir avec les débris du PS ce serait trahir les intérêts du peuple et de la nation.
    Si nous sommes face à une droite dure, thachérienne, versaillaise, vénale, pourrie, si nous sommes face à un parti fasciste conquérant, si nous sommes face à un robot fabriqué dans les arrières salles du MEDEF et soutenu par Robert Hue et Braouézec, la faute à quoi, à qui ? Les citoyens ne ce sont pas réveillés un matin en se disant on va voter pour les LR ou le FN ou Macron. C’est le résultat de la politique du PS depuis sa trahison (une de plus!) de 1981 avec François Mitterrand, fossoyeur de la gauche. Puisque Mitterrand, Jospin ou Hollande-Macron- ont tous mené la même politique : celle de l’UE et du MEDEF et de la droite, le peuple de gauche refuse de donner ses suffrages aux traitres et vendus du PS et ses satellites (PCF-PGE, PRG, EELV…) et du coup les droites progressent.
    Les chamailleries et gesticulations ridicules et vaines des frondeurs en peau de lapin ne peuvent pas faire attestation de virginité pour Hamon, apparatchik depuis trente ans du PS, lui dont le titre de gloire est d’avoir transformé la grande UNEF en annexe de Solférino aussi pourrie que la maison mère ou la CFDT. Hamon ne cache même pas sa filiation avec Michel Rocard, chef de file de la tendance la plus libérale, la plus européiste, bref la plus à droite du PS.

    De plus les programmes de gauche de JLM et de droite de Hamon sont incompatibles.

    Hamon veut payer les gens à ne rien faire, JLM veut augmenter les salaires.
    Hamon parle écologie mais ne s’attaque pas aux causes du dérèglement de la planète: le capitalisme. JLM au moins fait le lien entre la question sociale et environnementale.
    Hamon veut que la France reste dans l’OTAN et que nous dépensions 2% du PIB pour l’Armée. Ce qui plongerait notre peuple dans une austérité plus grande encore. Et risque de nous entraîner dans des guerres sans fin, en particulier avec la Russie. Russie que Hamon diabolise en se positionnant en politique étrangère encore plus à droite que Fillon ou Le Pen…
    Alors que JLM demande une sortie claire et nette de l’OTAN s’inscrivant ainsi dans le camp de la paix.
    Hamon reste un indécrottable européiste, un défenseur de l’euro et de l’UE.
    Alors que JLM pose au moins la question de la sortie de l’UE avec sa formule, certes encore pleine d’illusions, « L’UE on la change ou on la quitte ».

    Alors l’unité pourquoi faire : telle est la question.

    Sauver les Laurent, Dartigolles et autres Filoche du naufrage où leur lâcheté les a mené ? Un tel objectif reviendrait à vouloir sauver les dinosaures. C’est inutile.
    L’unité est belle. L’unité est grande quand, comme en 1936, elle permet grâce à l’action des travailleurs et des masses de battre le fascisme et d’imposer à Blum des conquêtes dont il ne voulait pas.
    L’unité est belle. L’unité est grande quand, comme en 1945, elle permet d’imposer à la bourgeoisie grâce à un rapport de forces national (PCF de Thorez et Duclos à 30%) et international (le prestige et le poids de l’URSS vainqueur du nazisme) le programme du CNR qui place le monde du travail au centre de la reconstruction nationale.
    Aujourd’hui l’unité doit se faire entre progressistes, révolutionnaires, patriotes, républicains autour d’un vaste Front résolument anti -UE dans la perspective du socialisme. La candidature de JLM va dans ce sens et cela malgré ses illusions et ses indéterminations.

    Antoine MANESSIS

    source: initiative-communiste.fr

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  • Les enjeux de l’élection présidentielle:  la gouvernance contre le peuple (Le GS 4/04/2017)

    par Diana JOHNSTONE

    Il ne faut pas trop rire de l’élection présidentielle française de 2017. Elle se présente de plus en plus comme la rencontre historique entre deux conceptions de la vie politique, totalement opposées. D’un côté, la gouvernance, c’est-à-dire la gestion de la société par une élite cooptée, sur le modèle des grandes entreprises. De l’autre côté, le système traditionnellement appelée « démocratie », c’est-à-dire le choix par le peuple de leurs dirigeants au moyen d’élections libres et équitables.

    Souvent dans l’histoire, les événements politiques en France ont marqué les époques et clarifié les dichotomies, à commencer par la distinction, aujourd’hui sur le déclin, entre « gauche » et « droite ». Cette élection pourrait en être un.

    C’est quoi, la “gouvernance” ?

    Il devient de plus en plus clair que l’élite dirigeante transatlantique a décidé depuis un bon moment que la démocratie représentative traditionnelle ne convient plus au monde globalisé basé sur la libre circulation du capital. Il faut passer au nouveau système, la « gouvernance », un terme emprunté au monde des affaires. Il s’agit de la bonne gestion de grandes entreprises, unies dans un seul but et qui visent à un maximum d’efficacité. Cette origine se reconnaît dans certains aspects de la gouvernance politique : l’unanimité quant aux « valeurs » et objectifs ; l’utilisation de comités spécialisés pour traiter certaines questions délicates, un rôle attribué à la « société civile » et aux « organisations non-gouvernementales » ; l’utilisation de la psychologie et de la communication pour former l’opinion publique ; l’isolement des trublions ; et surtout la cooptation des dirigeants.

    La vie politique en Occident correspond de plus en plus à cette description. Malgré l’alternance des partis au pouvoir, les politiques les plus fondamentales sont toujours les mêmes.

    Aux Etats-Unis, le remplacement de la démocratie par la gouvernance est facilité par le système des deux partis. Les électeurs n’ont de choix qu’entre deux candidats, tous les deux sélectionnés et approuvés par les principaux actionnaires de l’entreprise nationale. Tout allait bien jusqu’au moment où la grande favorite de toute l’élite, Hillary Clinton, fut battue par un intrus, Donald Trump. La réaction hystérique sans précédent montre bien le refus de l’élite de céder le pouvoir à l’outsider, qui est toujours loin d’avoir pris tout le pouvoir. Quoi qu’il arrive, l’accident Trump illustre le mécontentement grandissant de la part des populations soumises à une globalisation dite inévitable qui les laisse sans perspective.

    Hillary Clinton elle-même affectionne le terme « gouvernance » pour qualifier ses objectifs, notamment dans ses relations avec Goldman Sachs et la « société civile ». Mais même Hillary n’était pourtant pas un produit aussi pur de la gouvernance que le candidat français Emmanuel Macron.

    La Gouvernance personnifiée

    Il suffit de regarder les couvertures des magazines pour saisir le rôle de Macron dans l’élection actuelle. Son joli minois accompagne une pléthore d’articles triviaux qui célèbrent le Wunderkind comme une vedette du show business. En janvier, la magazine Foreign Policy présentait Macron au public étasunien comme « le politicien français anglophone et germanophile que l’Europe attend ».

    Son parcours professionnel ne laisse aucun doute sur les raisons pour lesquelles les médias apprivoisés perçoivent dans cet Emmanuel-là le Messie de la croissance.

    Né à Amiens il y a 39 ans, Emmanuel Macron a passé une grande partie de sa vie à l’école. Comme la plupart des dirigeants français, Macron a accumulé des diplômes prestigieux. Il a raté l’ENS mais a fait Sciences Po et l’ENA, et fut admis en 2004 à l’Inspection Générale des Finances. A l’IGF il s’est fait remarquer par un homme d’influence, Jean-Pierre Jouyet, qui l’a recommandé à Jacques Attali, le plus spectaculaire des gourous de haut niveau, qui, depuis 35 ans, régale les dirigeants de ses visions futuristes (Jérusalem en tant que future capitale du monde, par exemple). En 2007, Attal a coopté Macron dans sa prestigieuse « Commission pour la libération de la croissance française », chargée par le Président de la République de formuler des recommandations afin de relancer la croissance économique en France.

    L’objectif principal de ce cénacle de grands patrons était d’ « instaurer une nouvelle gouvernance au service de la croissance ».

    Inutile de souligner que les 40 membres de la commission représentaient les intérêts du grand capital, et pas seulement le capital français. Parmi les voisins invités à formuler la liste de 316 propositions pour remodeler la France se trouvaient la Deutsche Bank et Nestlé. Tout ce beau monde légua au jeune Macron un carnet d’adresses bien rempli.

    En 2008, sur recommandation d’Attal, Macron est passé à la Banque Rothschild, où il est rapidement devenu millionnaire, grâce à sa commission sur un achat par Nestlé d’un montant de neuf milliards de dollars.

    Comment expliquer une ascension digne d’un roman de Balzac ? Il était « impressionnant » se souvient Attali. Emmanuel « était très habile, extrêmement apprécié de tous les membres de la commission. Il n’a contrarié personne et s’est créé des relations personnelles et, pour un gamin de cet âge, arriver immédiatement à être visible par 40 personnes puissantes, influentes et qui jugent, c’est un accélérateur de carrière extraordinaire. »

    Voilà le mot clé de l’ascension sociale : les « relations ».

    Alain Minc, un autre bon connaisseur des réseaux du pouvoir, commente la réussite de Macron en expliquant qu’un banquier d’affaires doit être intelligent, souple, rapide et charmant – qualités nécessaires pour « un métier de pute ».

    Macron exprime sa sagesse en petites phrases.

    « Il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires. »

    Ou bien :

    « On se fout des programmes ! Ce qui compte c’est la vision !

    Il est clair qu’il possède une vision parfaite des sommets.

    Comment former les gouverneurs de la gouvernance

    Le chemin vers le sommet est balisé de contacts. L’élite de la gouvernance se reproduit par la cooptation. Ils se reconnaissent, ils se sentent, ils s’entendent.

    Aujourd’hui, en réaction à une telle observation, la police de la pensée risque de crier au complotisme. Mais il n’y a ni complot ni conspiration car il n’y an a pas besoin. Ceux qui pensent de la même manière s’accordent sans problème. On n’a pas besoin de consigne.

    Par ailleurs, les sentinelles de la pensée qui crient « conspi » dans ces cas semblent croire que ceux qui possèdent un immense pouvoir, surtout un pouvoir financier, ne l’utilisent pas. « Que le peuple décide ! » pensent-ils généreusement. A la manière de George Soros, par exemple.

    En réalité, ceux qui possèdent beaucoup de pouvoir non seulement l’utilisent, mais ils sont convaincus qu’il doivent l’utiliser, pour le bonheur de l’humanité, pour le bien général. De leur position supérieure, ils ne doutent pas qu’ils savent ce qu’il faut faire, alors pourquoi permettre aux masses ignorantes de causer un gâchis ? C’est dans cet esprit qu’il y a quarante ans, David Rockefeller a fondé la Commission Trilatérale, pour remédier à un « excès de démocratie » qui amènerait les classes travailleuses à formuler trop de revendications.

    L’idéologie de nos jours fait en sorte que les masses se divertissent en se querellant sur les questions d’identité, sur quel groupe est plus victime que les autres, sur combien de genres il faut reconnaître, et qui il faut « haïr » pour lutter contre le crime de « haine ».

    Pendant ce temps, les membres de l’élite délibèrent entre eux et décident.

    Grâce à Jouyet, Macron fut coopté en 2007 par le club des Gracques, qui se consacre à la propagation des « valeurs » basées sur l’idée que l’Etat social keynésien est dépassé par la globalisation et la construction de l’Europe.

    En 201, Macron fut coopté par le Club de la Rotonde, qui conseilla au Président Hollande d’infliger à la France un “choc de compétitivité” – c’est-à-dire de favoriser l’investissement en réduisant les dépenses publiques et le coût du travail.

    En 2012, Macron fut accueilli par la French-American Foundation, qui se vante de sélectionner les « jeunes leaders » de l’avenir.

    En 2014, l’arriviste est arrivé. Le 31 mai et le 1er juin de cette année, Macron assistait à la réunion annuelle de Bilderberg, tenue à Copenhague. Cet aréopage de sommités fut fondé en 1954 par le Prince Bernhard des Pays-Bas. Pas un mot n’en sort pour informer le public du consensus qui peut s’y réaliser.

    Et le programme ?

    Abondamment vu et approuvé, Macron passa du rôle de conseiller du Président Hollande à Ministre de l’Economie, des Finances et du Numérique dans le gouvernement de Manuel Valls, où il se pressa de faire adopter le programme de la Commission Attali, sous prétexte de promouvoir la croissance et, bien sûr, de « créer des emplois ». On compte parmi ses exploits la vente du secteur énergie d’Alstom à General Electric, contre le refus de son prédécesseur Arnaud Montebourg.

    Au gouvernement, Macron a réussi à faire adopter les mesures les plus impopulaires de la Présidence Hollande, ce qui n’est pas peu dire. Sa « Loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », dite Loi Macron, allait dans le sens des directives de Bruxelles exigeant de nombreuses dérégulations de l’économie, mais n’a pas pu obtenir une majorité au parlement. Elle a dû être adoptée par le recours à l’Article 49.3 de la Constitution qui permet au Premier Ministre d’adopter une loi sans vote du parlement.

    Sa réussite suivante, la « réforme » (ou démantèlement) de la Loi Travail, portait le nom de la jeune Ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui donnait un joli visage et une appellation évoquant la « diversité » à une législation qui a suscité des semaines de protestations, divisé le Parti Socialiste et obligea Valls à utiliser encore une fois l’Article 49.3.

    A la suite de cela, l’histoire vira à l’humour noir. Le passage « à feu et à sang » de Macron à travers le gouvernement Hollande/Valls a laissé le Parti Socialiste divisé et démoralisé. Á la suite de quoi, Macron quitte le champ de ruines politiques pour se présenter comme l’alternatif, l’héroïque champion de « l’avenir », « ni droite ni gauche », dans son nouveau mouvement vigoureusement appelé En Marche !. Il condamna ce qu’avait fait le gouvernement socialiste dans la perspective de faire la même chose, mais plus intensément et sous une autre étiquette.

    En ce moment, Macron arrive en tête des sondages avec Marine Le Pen pour le première tour. Les grands médias font ce qu’ils peuvent pour que le charme du banquier suffise pour gagner l’élection à la Présidence de la République.

    Les Médias et le Peuple

    Malgré l’influence croissante d’Internet, la grande majorité de la population compte toujours sur la télévision et la presse pour s’informer. Dans cette élection, assez déroutante pour les gens peu politisés, les médias ont atteint un record de partialité. Echaudés par la catastrophe Trump, les gardiens médiatiques de la bonne pensée en France singent leurs collègues étasuniens en cherchant des boucs émissaires à blâmer pour les déconvenues de la gouvernance globale. Cela doit être la faute des Russes ! Ou des « fake news » prodiguées par les sites qui ne suivent pas la ligne du journal Le Monde.

    Parmi les onze candidats, les gardiens médiatiques de la bonne pensée s’émerveillent du jeune génie Macron, traitent ses rivaux principaux en délinquants, jettent quelques os aux petits candidats anodins, et ignorent les autres. Soutenu par les grands médias, Macron est le candidat de la gouvernance autoritaire, contre tout ce qui reste de la démocratie française.

    Diana Johnstone
    31 mars 2017

    source:
    https://www.legrandsoir.info/la-gouvernance-contre-le-peuple.html
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  • INTERVIEW - Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a accordé un long entretien au JDD où il analyse la dynamique dont il bénéficie, juge ses adversaires et développe ses idées.

    Jean-Luc Mélenchon photographié vendredi à Paris par le JDD. Jean-Luc Mélenchon photographié vendredi à Paris par le JDD. (Eric Dessons/JDD) 
      

    Les sondages vous mettent à l'honneur. Comment expliquez-vous cette dynamique?
    Cette élection ne ressemble à aucune autre. J'y suis préparé. J'ai écrit il y a vingt-six ans un livre au titre prémonitoire : A la conquête du chaos. Il se passe quelque chose, c'est vrai : la conjonction de la grande marche du 18 mars pour la VIe République et du débat du 20 mars a provoqué mon décollage. La nature de ma candidature a changé.

    La "nature" de votre candidature, qu'est-ce à dire?
    Deux faits se combinent : les qualités de mon programme et sans doute les miennes - restons modeste là-dessus [moue amusée] - et le fait que les autres candidats se sont démonétisés à une vitesse incroyable et de manière inattendue. Que François Fillon puisse être plongé dans de tels abîmes personnels, personne n'aurait imaginé cela. Madame Le Pen aussi a été aspirée dans les affaires. Sa campagne s'en ressent. Elle rabâche les vieilles lunes de l'extrême droite. On a l'impression que Le Pen père est revenu! Curieusement, Emmanuel Macron montre une sorte de faiblesse interne : ses erreurs de vocabulaire inquiètent. Quant à Benoît Hamon… [Silence.]

    "Le 'bruit et la fureur', ce n'est plus l'attente de la société"

    Oui?
    Euh, il a, disons, beaucoup de mal à convaincre. Il n'était pas prévu que le candidat du PS se soit encalminé ainsi. Tout cela donne un relief particulier à ma candidature. Je deviens une figure rassurante. Je pense que les gens ont soif d'humanité! Aujourd'hui, le "bruit et la fureur", ce n'est plus l'attente de la société. Le pays est excédé. Et Marine Le Pen représente une forme d'aventure violente pour le pays.

    Vous aussi, non?
    Non, justement. Je suis un chemin balisé. Du coup, j'apparais pour beaucoup comme une solution raisonnable… [Il se reprend.] Non, pas raisonnable… [Sourire.] raisonnée. Avec moi, il y a des étapes, un calendrier, une méthode. Ma présidence ne serait pas un saut dans le vide comme celle de Madame Le Pen.

    «L'âge a son influence sur moi. Je suis plus détaché. Je n'organise pas ma carrière!»

    Une des solutions de la candidate du FN qui inquiète le plus est sa sortie de l'euro et de l'Europe ; serait-ce différent avec vous?
    Avec Le Pen, nous sommes sûrs de sortir. Elle n'a pas prévu de négocier, mais de capituler. Moi, j'ai présenté une formule : un plan A et un plan B. Le plan A, c'est la renégociation pour sortir des traités budgétaires et de l'austérité. Si cela échoue, j'ai un plan B. Le plan B, c'est de s'en aller avec ceux qui sont d'accord avec nous.

    Mélenchon, jusqu'à il y a peu, c'était "le gros rouge qui tache" ; c'est fini, ça?
    Gros? Bon… On a bien réfléchi à tout ça. Nous avons tiré les leçons de la campagne de 2012. J'ai 65 ans. L'âge a son influence sur moi. Je suis plus détaché. Je n'organise pas ma carrière! Je suis plus philosophe que jamais et moins impétueux. La conflictualité a montré ses limites. Ma relation aux médias, par exemple, a évolué. Plutôt que de les affronter, je les contourne avec ma chaîne YouTube. Je peux donc choisir les médias où parler. Enfin m'élire, c'est reprendre le pouvoir : il y aura une nouvelle Constitution et la possibilité de révoquer un élu, même le président!

    "Dans cette période trouble, je suis une sortie de crise par le haut"

    En quoi est-ce rassurant?
    Les gens savent que pour changer de vie, il ne suffit plus de changer de président. Il faut changer de régime. Dans cette période trouble, je suis une sortie de crise par le haut. Passer à la VIe République, ce n'est pas l'aventure, c'est la révolution tranquille des citoyens.

    Le paradoxe de votre VIe République, c'est qu'elle vous conduit à vous présenter pour démissionner, car il n'y aura plus de président… Vous ne voulez donc pas être président?
    Vous plaisantez? J'exercerai tous les pouvoirs prévus par la Ve République jusqu'au passage à la VIe République. Après, mieux vaudra sans doute quelqu'un d'autre que moi!

    Mitterrand aussi avait promis d'en finir avec la Ve. Il ne l'a pas fait. Quelles garanties donnez-vous?
    La convocation de la Constituante sera la première chose que je lancerai. Elle est dans mon programme, elle n'était pas dans ses 110 propositions.

    Vous sortez un livre au titre claquant : De la vertu*. Ce mot recèle quelque chose d'effrayant ; cela renvoie à Robespierre et par là même à la Terreur…
    Le malheureux! On lui a mis sur le dos toutes les violences de la Révolution. Bien sûr, je suis pétri par les principes de 1789. Mais pour la vertu, c'est plutôt le philosophe Marc Aurèle et les stoïciens que j'ai à l'esprit. Eux se demandaient : "Comment être sûr que ce que je fais est bien?"

    «Faisons une loi de vertu républicaine. Elle décidera l'inéligibilité à vie des élus condamnés pour fraude»

    Comment rendre la République vertueuse?
    Faisons une loi de vertu républicaine. Elle décidera l'inéligibilité à vie des élus condamnés pour fraude. Et ceux qui ne paient pas leurs impôts en France ne doivent plus pouvoir exercer de mandats sociaux ni représenter la nation. Inclus les sportifs en équipe de France. Plus on est important, plus le châtiment doit être exemplaire. L'entreprise Lafarge doit être punie. En Syrie, elle a collaboré avec l'ennemi. C'est un crime. La société Servier doit être réquisitionnée. Ils sont responsables de milliers de morts. La "vertu" est un mot creux sans la sanction qui la protège.

    Cela va-t-il de pair avec une réforme de la justice? Faut-il rendre les procureurs indépendants?
    A mes yeux, le parquet doit rester l'avocat de la société. Que les procureurs ne reçoivent pas d'instructions personnelles, cela va de soi. Mais il est essentiel qu'il reçoive des consignes générales, sur les sujets importants. Par exemple, sur la fraude électorale. Pourquoi n'y a-t-il pas un mot sur ce sujet? Mais l'essentiel est de sortir la justice de la clochardisation matérielle.

    "Je ne m'occupe pas de Hamon. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable"

    Vous prônez la séparation de l'Etat et de l'argent ; qu'entendez-vous par là?
    L'Etat ne doit pas être sous l'influence des puissances de l'argent. Quand il y a des corrompus, il faut aussi punir les corrupteurs. Expulsons les lobbies des assemblées. De même, la publicité doit être remise en cause et interdite dans les milieux scolaires. Et le Medef? Pourquoi ces privilèges? Pourquoi ne pose-t-on jamais la question de sa représentativité? Tous les syndicats de salariés sont mis en concurrence électorale. Pourquoi les syndicats patronaux ne le sont-ils pas? Cela donne au Medef des moyens de pression disproportionnés! Par ailleurs, il faut arrêter de gaver d'argent public le CAC 40. Quel est le bilan du CICE? Il est désastreux. Un emploi conservé grâce au CICE coûte 280.000 euros. Un emploi créé par les 35 heures coûtait 13.000 euros.

    Vous avez récemment déclaré que les services publics ne coûtaient pas cher, contrairement à la concurrence ; cela paraît contre-intuitif…
    Avez-vous vu le prix des mutuelles? Et celui du gaz ou des autoroutes depuis qu'ils sont privatisés? Et quand les prix baissent, c'est souvent les salariés - et la nature - qui paient la différence. Les gens le sentent bien désormais. Ils ont dépassé le dogme quasi religieux du libéralisme triomphant. Maintenant, il faut retrouver un point d'équilibre.

    «Mon défi n'est pas de "rassembler la gauche", il est de fédérer le peuple»

    Vous voilà devenu le candidat de l'équilibre?
    J'ai toujours pensé que l'équilibre résultait d'un bon système de tensions [rire]. Qui pourrait prétendre faire table rase? Cela n'a jamais été à mon programme. Je ne suis pas Philippe Poutou. Cela dit, quand on regarde son programme et celui de Nathalie Arthaud, ils sont moins radicaux que le Programme commun. C'était bien la peine de nous faire des objections aussi acides à l'époque.

    Demandez-vous à Hamon de vous rejoindre?
    Non. Je ne m'occupe pas de lui. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau! Les électorats ne s'additionnent pas. Vous en avez eu la démonstration avec Benoît Hamon et Yannick Jadot. Additionnés, ils devraient être à 19%! Ils se sont divisés par deux. Hamon est une bonne personne. Mais il représente le PS, le parti du discours du Bourget, qui complote encore un accord aux législatives avec Macron, devenu son candidat officieux. Mon défi n'est pas de "rassembler la gauche", étiquette devenue bien confuse ; il est de fédérer le peuple. Je ne veux pas de tambouilles à l'ancienne. Je ne veux pas de cette indigeste soupe de sigles. Vous n'avez pas besoin d'être de gauche depuis un siècle pour être d'accord avec moi. Personne ne se renie en votant avec moi. Les indécis sont la clé du vote ; c'est eux que je veux convaincre!

    "Il y a des gens de droite qui, dégoûtés par Fillon, préfèrent voter pour moi"

    Mais vous vous revendiquez toujours de la gauche?
    Le mot a été dénaturé. Quand vous dites "gauche", les gens entendent Hollande et son équipe. Ils ont la nausée - et moi aussi!

    Croyez-vous que des électeurs de droite puissent se retrouver en vous?
    Je le constate. Il y a des gens de droite qui, dégoûtés par Fillon, préfèrent voter pour moi. Ceux-là, comme moi, sont pour l'indépendance du pays. L'ancienne période où il fallait être d'accord avec tout pour voter pour un candidat est révolue. Beaucoup votent pour passer le balai.

    «Je suis l'assembleur d'un nouveau projet, le mix entre la République, le socialisme et l'écologie»

    Est-ce la vraie mort du PS?
    Le PS a explosé. C'est juste un emballage. La synthèse bancale à l'œuvre depuis le viol du "non" au référendum de 2005 ne fonctionne plus. La confusion est démasquée. Macron et moi avons réussi à incarner les deux termes de l'alternative, le règne du marché ou celui de la solidarité. Je suis l'assembleur d'un nouveau projet, le mix entre la République, le socialisme et l'écologie.

    Il y a néanmoins une hypothèse où vous pourriez vous retrouver du même côté que Macron : si l'un de vous est au second tour face à Marine Le Pen…
    On verra! Le deuxième tour sera aussi stupéfiant que le premier. Il y a 10 ou 15 millions d'électeurs qui n'ont pas pris leur décision. Qui peut dire ce qui va sortir de tout ça? Les gens savent que le choix à faire est grave. C'est l'heure des caractères. Ça colle avec moi, non?

    Vous président, votre majorité parlementaire irait-elle de La France insoumise au PS?
    Nous avons déjà désigné 500 candidats. Le moment venu, on verra qui veut nous aider et respecter la charte de solidarité qui engagera nos députés. Le peuple ne voudra pas la pagaille. Il nous donnera les moyens d'appliquer notre politique.

    Anna Cabana, Hervé Gattegno et Arthur Nazaret - Le Journal du Dimanche- 02 avril 2017

    * De la vertu, avec Cécile Amar, Ed. de l'Observatoire, 137 p., 5 euros.

     

    source: lejdd.fr

     

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    par Jean Ortiz

    "Le seul vote utile, au premier tour, et pas par défaut, est celui qui a le contenu politique le plus élevé, qui met en mouvement des milliers d’insoumis, de cocos, de rebelles, de militants de la lutte des classes, d’anticapitalistes, de simples citoyens progressistes..."

    Oui 15% et 10% cela peut faire 25% (cela peut), s’il y a une forte dynamique populaire, unitaire, et une campagne claire de pédagogie politique sur les besoins, les enjeux, tournée vers surtout les abstentionnistes et les électeurs en colère, tentés par le Front national. Oui il faut mettre autour d’une table, qui ne soit pas bancale, Hamon, Mélenchon, Jadot, Pierre Laurent,  et tenter de parvenir à une plateforme partagée, à quelques objectifs communs de rupture par rapport aux politiques menées depuis 30 ans, par les uns et les autres.

    Certes Benoît Hamon a infléchi vers la « modération » son discours, assume désormais une partie du bilan hollandais, reste atlantiste, ambigu, hésitant sur la politique « européenne » (il n’est pas le seul) et internationale, et est allé voir la dame Merkel... Son positionnement relève cependant d’une social-démocratie « de gauche ». (soyons généreux).

    Mélenchon mène une campagne tambour battant, sur un programme proche de celui de feu le Front de gauche ; il a fait se lever des forces jeunes, plurielles, nouvelles, et porte l’espoir de la gauche de transformation sociale, de la gauche debout. Certes on pourra lui reprocher son supposé « populisme » (ce mot valise a un contenu positif en Amérique latine, et j’y adhère), son excessive « personnalisation », ce qui tient à la nature de la Cinquième République, et à son charisme incontestable et, avouons-le, qui fait du bien. Ici, le charisme du leader sert à tirer vers le haut le « peuple de gauche », vers un charisme et une implication collectifs. Je sais... « il n’y a pas de sauveur suprême », et gnagnanan et gnagnanan, mais la révolution cubaine aurait elle été possible sans le rôle de Fidel Castro ?

    Le seul vote utile, au premier tour, et pas par défaut, est celui qui a le contenu politique le plus élevé, qui met en mouvement des milliers d’insoumis, de cocos, de rebelles, de militants de la lutte des classes, d’anticapitalistes, de simples citoyens progressistes... Oui la droite collabo est de retour, mais arrêtons la manipulation hypocrite, la dramatisation à outrance. On fera les comptes au soir du premier tour. Menons vraiment, en attendant, la bataille des présidentielles. Oui Marine le Pen, Fillon, Valls, Macron, veulent liquider définitivement le « modèle social français » issu du CNR, mais notre peuple le sent, le sait. Proposons lui une vraie alternative.

    Une majorité d’électeurs de gauche (53%) souhaite que Mélenchon devienne le candidat commun de la gauche de rupture. Il a pris les devants en investissant le terrain depuis des mois. Hamon, poussif, est affaibli par « les siens », (loin derrière Mélenchon), et il nous propose une alliance de « ralliement » à lui, caporalisée en coups lisses par Cambadélis. Il est torpillé, trahi par « les siens », qui tombent définitivement les masques. Aujourd’hui, « les siens », c’est plutôt nous... Conclusion évidente : Mélenchon est le mieux placé, le plus « central », pour faire « revenir à gauche » des milliers d’électeurs en colère et prêts à tout, même au pire. Penser que seul le plus mou-mollasson peut rassembler large, c’est une vision néolibérale de la politique.

    source: humanite.fr/blogs

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