• Coronavirus. Une infirmière du CHRU de Brest « virée » pour avoir aidé Paris (OF.fr-31/03/20-20h15)

     

    « Lundi 30 mars 2020, quand j’ai lu dans Ouest-France que le CHRU de Brest lance un appel à volontaires pour aider les hôpitaux parisiens, mon sang n’a fait qu’un tour ! C’est ce que j’ai fait mais on me le reproche. Mon contrat avec l’hôpital de Brest n’est pas renouvelé à partir du 5 avril. Pour abandon de poste ! C’est odieux ! » Cette jeune femme de 25 ans est amère et en colère, dégoûtée par ce qu’elle considère comme une injustice en pleine épidémie de coronavirus. Et un manque de gratitude.

    Infirmière contractuelle au CHRU de Brest depuis juillet 2019, elle est mère d’un enfant de dix-huit mois et son mari est malade. Pourtant, elle n’a pas hésité à répondre à l’appel urgent de l’AP-HP (assistance publique-hôpitaux de Paris), le 20 mars 2020, en manque de soignants pour lutter contre le coronavirus.

    « Depuis mi-mars, l’hôpital de Brest a fermé des services pour se préparer à l’épidémie. Et des personnels se retrouvent en congés forcés, chez eux, faute d’activité. J’étais dans ce cas pour deux semaines, du 16 au 29 mars », explique l’infirmière.

    Le 21 mars, elle se porte volontaire. « sous condition d’acceptation du CHRU ». L’hôpital Bichat lui répond le jour même. « Par mail, la directrice de garde, Hélène Gendreau, m’a assuré : « Je vais contacter la direction des ressources humaines du CHU de Brest et nous allons sécuriser cette situation ». Mardi 31 mars, au téléphone, nous avons eu Hélène Gendreau mais elle était débordée et n’a pas voulu aborder la situation de l’infirmière brestoise.

    « Je me sens utile »

    La jeune femme est partie le dimanche 22 mars après avoir organisé la garde de sa fille. Elle a travaillé d’abord à l’hôpital Bichat puis à Lariboisière. « J’ai enquillé six nuits exténuantes en une semaine ! » Elle précise : « À Paris, je suis seule, et confinée. Je m’expose et j’expose ma famille à des risques, mais je me sens utile ! »

     

    Ce mardi 31 mars, elle est revenue à Brest pour une journée, pour voir sa fille. Mercredi, elle repart à Paris, pour trois nouvelles nuits d’enfer, d’affilée… Tout en sachant que c’est le chômage qui l’attend au bout. Le 26 mars en effet, elle a reçu un mail de la direction du CHRU, l’informant que son contrat n’est pas renouvelé « pour le moment » et que sa mise à disposition pour l’AP-HP ne va pas au-delà du 5 avril (alors qu’initialement, c’était jusqu’au 22 avril ! ) : « Au regard de la situation sanitaire et des mesures de confinement prises par le gouvernement, vous vous devez de rester en région parisienne. » Et l’invitant à se rapprocher de l’hôpital Bichat…

    Sauf qu’elle habite Brest, ainsi que sa famille ! L’infirmière reconnaît qu’elle a parfois eu des soucis avec sa hiérarchie concernant les jours de repos, qu’elle doit planifier pour la garde de sa fille. Mais pas de conflit. « Le 16 mars, le CHRU s’était engagé à renouveler mon contrat ». Selon elle : « Je me fais virer parce que je suis partie prêter main-forte à l’AP-HP alors que j’aurai dû rester confinée, à Brest, à une heure et demie de mon hôpital. Pourtant le président de la République a déclaré « la guerre ». La situation en Ile-de-France est très grave. »

    Thomas Bourhis, responsable de la CGT, lui apporte son soutien : « C’est une excellente professionnelle. Le problème est qu’elle est contractuelle et que la direction n’a pas apprécié son initiative d’aller à Paris. » Nous avons contacté la direction du CHRU, en vain.

    Source : ouest-france

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