• Ecoles d'ingénieurs. La fusion qui inquiète à Brest (LT.fr 25/11/2016)

    Les deux écoles d'ingénieurs Mines à Nantes et Télécom Bretagne à Brest et Rennes ne feront plus qu'une au 1e r janvier 2017. Cette fusion dont l'objectif revendiqué est « de créer une école attractive » inquiète des salariés finistériens qui débrayaient hier. Ils redoutent la perte d'identité et d'attractivité du site brestois.
     
    Le nouveau logo est déjà prêt, et le nouveau nom aussi. La future école issue de la fusion des Mines Nantes et de Télécom Bretagne s'appellera IMT Atlantique Bretagne - Pays-de-la-Loire. Évoquée la première fois il y a trois ans, cette fusion deviendra réalité au 1e r janvier 2017. Elle fait suite à la réflexion engagée par le ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, sur les évolutions les plus pertinentes de ses écoles, avec l'ambition d'apporter les meilleures réponses aux attentes des étudiants, des entreprises et des pouvoirs publics. Hier, à Rennes où Télécom Bretagne a aussi une antenne, le Conseil d'école du site brestois a donné un avis positif à cette fusion qui doit encore être validée par le conseil d'administration de l'Institut Mines Télécom. Du côté des deux directions nantaise et brestoise, plutôt que de parler de fusion, on préfère insister sur « la création d'une nouvelle école ». Que ce soit en matière de formation ou de recherche, la nouvelle entité recrutera pour un même cursus d'ingénieur généraliste et un seul diplôme. La première promotion devrait être intégrée en septembre 2018.
     
    Une école positionnée sur les enjeux du XXIe siècle
     
    Dans la corbeille des mariés, Mines Nantes apporte les sciences et technologies de l'information, de l'énergie, et de l'environnement, tandis que Télécom Bretagne fournira son expertise dans le numérique : systèmes de communication, traitement de l'information, génie logiciel, sécurité, imagerie médicale et satellitaire. En scellant ainsi leurs destins, les deux directions affichent l'ambition de devenir l'établissement d'enseignement supérieur français de référence à l'international sur la combinaison de l'énergie, de l'environnement et du numérique, en étant le premier à se positionner à la croisée des enjeux techniques et sociétaux majeurs du XXIe siècle. Les deux établissements prévoient aussi de partager leurs relations avec le monde industriel et les universités internationales. « Dans le paysage global, aujourd'hui, il faut atteindre une certaine dimension. Cette union doit permettre de rester dans la compétition internationale, et c'est un vrai plus en termes de visibilité », estime Pierre Karleskind, vice-président de Brest métropole en charge de l'enseignement supérieur.
     
    Une concurrence fatale au site brestois ?
     
    Cette fusion ne fait pourtant pas que des heureux. À l'initiative de Sud Solidaires, un débrayage, hier, sur le site du Technopole Brest-Iroise à Plouzané, où est implanté Brest Télécom, a réuni près de 70 salariés (sur 350, dont 60 % d'enseignants-chercheurs). Pour Gérald Ouvradou, « cette fusion fait peser de sérieux risques sur la pérennité du site brestois ». Si des économies d'échelle n'ont pas été évoquées, les grévistes redoutent « une dilution de l'identité de l'école et une perte de l'image d'excellence de la formation au numérique mais aussi la mise en concurrence de sites aux contextes géo-économiques très différents ». « Attirer des étudiants à la pointe du Finistère n'était déjà pas chose aisée, en allant vers le diplôme unique, on va souffrir la comparaison du fait de l'éloignement », prédit Philippe Gravey, enseignant-chercheur, qui rappelle le rôle pionnier qu'a joué ce campus pour le dynamisme de la pointe Bretagne. Et alors que les enseignants sont susceptibles à l'avenir d'exercer sur les trois campus, la distance est aussi pointée comme un sérieux handicap, surtout « avec la mauvaise liaison ferroviaire entre les deux villes ». Dans l'énumération, les personnels grévistes redoutent « une perte de la culture d'entreprise ». En avril dernier, 70 % des salariés du site de Brest avaient répondu à un sondage, et 77 % de ceux-là s'étaient prononcés pour l'abandon ou le report de cette fusion. La CFDT, syndicat majoritaire, qui n'appelait pas à débrayer hier, avait elle-même demandé un moratoire d'un an. « Il faut savoir que la situation statutaire des personnels est très différente d'un site à l'autre. Or, les directions ne disent rien sur la façon dont elles envisagent de faire converger ces statuts », reproche Sud Solidaires. À cette fusion, les syndicats auraient préféré une collaboration renforcée, et la mise en place d'une passerelle dans les cursus d'étudiants.
     
    Jean-Luc PADELLEC

    source: letelegramme.fr
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