« La proportion de grévistes dans les équipes de conduite de la nuit et du matin des centrales nucléaires (environ 900 salariés) est de 90 % », a indiqué Thierry Zehnder, coordinateur des luttes à la fédération énergie CGT.
Des barrages filtrants ont été mis en place tôt jeudi matin, dans plusieurs centrales dont Penly (Seine-Maritime), où une cinquantaine de grévistes ont organisé un cortège funèbre avec cercueil et couronne pour « Hercule ».
Selon Sébastien Michel, secrétaire fédéral FCE-CFDT, la mobilisation est également importante chez Engie dans les infrastructures gazières qui craignent l’impact d’une future réglementation excluant le gaz des bâtiments neufs.
CGT, CFE-CGC, CFDT et FO avaient mobilisé fortement le 26 novembre, avec 23 % de grévistes chez EDF à la mi-journée (31,56 % en fin de journée, selon la direction.
Rare unanimité des politiques
Alors que la presse fait état d’un accord entre l’Élysée et Bruxelles sur la scission d’EDF, les fédérations syndicales ont interpellé la semaine dernière les députés et les sénateurs dans une lettre ouverte. Dans une rare unanimité, des députés des groupes socialiste, Les Républicains, La France insoumise et Liberté et Territoires ont rejoint mardi une conférence de presse des élus communistes pour s’opposer à ce projet de réorganisation de l’électricien.
Les quatre fédérations syndicales viennent en outre d’écrire aux grandes associations d’élus du pays « pour les alerter sur les multiples dangers du projet de démantèlement d’EDF ».
Le projet « Hercule » prévoit de scinder EDF en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (vert) cotée en Bourse pour la distribution d’électricité et les énergies renouvelables et une troisième (azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques dont les concessions seraient remises en concurrence sous la pression de Bruxelles. « Total, Engie et les grands énergéticiens européens sont déjà en embuscade », selon le quotidien Libération de mercredi, qui assure que les négociations avec Bruxelles sont terminées.
Interrogée mercredi au Sénat, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, Bérangère Abba, a assuré que la négociation se poursuivait. « Le souhait du gouvernement n’est évidemment pas de déstabiliser un des fleurons industriels français (…). Seulement, nous devons nous assurer que le groupe dispose d’un cadre de régulation adapté et de capacités d’investissements qui sont accrues pour participer pleinement à la transition ».
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