• Finistère. En 1902, des sanctions pour usage abusif du breton (OF.fr-31/07/20-15h03)

    Émile Combes et Mgr Dubillard.Émile Combes et Mgr Dubillard.

     

    Le 29 septembre 1902, Émile Combes, président du Conseil et ministre des cultes, estime que l’emploi du breton dans les instruction religieuses est abusif. Il adresse une circulaire qui modifie le certificat de résidence des prêtres. Ce dernier doit attester que les instructions religieuses, y compris le catéchisme, sont données en français, et non plus en breton.

    Émile Combes, président du Conseil et ministre des cultes au début du XXe siècle, souhaite imposer la langue nationale sur l’ensemble du territoire. Le 16 janvier 1903, à la Chambre des députés, il fait un discours où il cite l’enquête diocésaine de Quimper. Cette dernière démontre qu’en Finistère, dans 256 paroisses sur 310, la prédication se fait en breton, sans qu’il soit possible de le faire en français.

    Par 339 voix contre 185, la circulaire ministérielle est approuvée, interdisant l’usage du breton au catéchisme et à l’église. Les députés finistériens de gauche votèrent ce jour-là avec l’opposition de droite contre le gouvernement.

     Pour le chanoine Le Floc’h, la question de l’enseignement du breton à l’école est alors enterrée, le sujet évoqué par les deux députés bretons n’ayant pas d’écho. Le clergé ne tint pas compte de la circulaire pour le catéchisme mais le breton resta exclu de l’école », souligne Kristel Loussouarn, archiviste de l’évêché.

    À la suite de la séance du 16 janvier 1903, la Semaine religieuse répond au défi lancé par Émile Combes.  Ces menaces n’empêcheront pas les prêtres bretons de faire leur devoir, qui est d’enseigner la religion dans la langue comprise de ceux dont ils ont la charge. 

    Chaque camp reste sur ses positions. Le 30 mars, 28 traitements supplémentaires de prêtres sont supprimés. L’évêque envoie un courrier aux  punis   Nous continuerons à prêcher et catéchiser en français là où l’auditoire est français, alternativement en français et en breton là où l’auditoire est mélangé, et exclusivement en breton là où l’auditoire est exclusivement en breton. 

    L’attitude du préfet du Finistère

    Dans plusieurs lettres, le préfet du Finistère essaie d’expliquer à l’évêque dans quel état d’esprit il applique les consignes du ministère des Cultes. Les premiers traitements supprimés en janvier 1903 le sont avant tout « à titre d’exemples afin de ne pas multiplier les mesures de rigueur ».

    Les cas isolés de suppression de traitement qui suivent sont, à l’inverse, à l’encontre de prêtres identifiés par les pouvoirs publics comme présentant « un mauvais vouloir manifeste » ou opérant « un acte de résistance à l’autorité du ministère des Cultes. » À la fin de 1904, 110 traitements sont supprimés, ce qui représente la somme, alors énorme, de 185 000 francs. À la fin 1905, 83 prêtres restent toujours sans traitement.

    Le 9 décembre 1905, la Séparation de l’Église et de l’État clôt cette affaire puisque le clergé ne recevra plus de traitement de l’État. « Le clergé breton n’avait pas plié », soulignent les archives diocésaines.

     

    source: https://www.ouest-france.fr/

     
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