En outre, les religieux et laïcs concordataires retraités reçoivent de l’État des pensions de retraite, ou de réversion pour leur épouse, calculées sur leur dernier salaire et leur nombre d’années de service. Un agent du culte ayant exercé pendant 40 ans ou plus a le droit à 75% de son dernier traitement. Selon le bureau des cultes d’Alsace-Moselle, l’État verserait des pensions à environ 800 retraités des cultes concordataires et leurs épouses, pour une enveloppe totale de 16 millions d’euros annuels.
Un majorité de curés, de rabbins et de pasteurs
Les ministres du culte officiants forment le corps ecclésiastique le plus important. Les 424 desservants de l’Église catholique représentent plus d’un quart des agents des cultes concordataires. Cette dénomination peu connue correspond à une catégorie uniquement administrative définissant les indices de salaire. « Ce sont des grades. Ils démarrent vicaires, puis peuvent devenir curés ou desservants, c’est la même chose au niveau du travail », explique l’évêché de Strasbourg.
Sont ainsi considérés comme curés par le bureau des cultes d’Alsace-Moselle, uniquement les prêtres officiant dans des paroisses de chef-lieu de canton. Les autres sont des desservants. Par exemple, le curé de Bischheim (17 000 habitants) est aux yeux de l’État un desservant tandis que celui de Saverne (11 000 habitants) est un curé.
Au sein des cultes protestants, les pasteurs constituent 83% des 261 agents des cultes protestants car s’y confondent les luthériens, qui officient par directoires, et les réformés, prêchant dans des synodes. En effet, sous l’appellation de cultes protestants sont rassemblés le culte luthérien, dirigé par le président de l’Église protestante de la confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine, ainsi que le culte réformé, sous la conduite du président de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine.
Dernier culte concordataire, tant historiquement qu’en nombre de ministres du culte, le judaïsme ne compte que 28 agents du culte en Alsace-Moselle. Tous sont rabbins, à l’exception d’un grand rabbin et un secrétaire par consistoire départemental. Le judaïsme libéral est quant à lui exclu du régime du Concordat.
Des traitements a priori égaux
Les ministres des cultes concordataires sont rémunérés au même salaire selon leur place dans la hiérarchie. Les curés, les rabbins et les pasteurs reçoivent tous un salaire compris entre 1 621 et 2 624 euros net. Cette logique est respectée pour tous les ministres du culte, sauf pour les autorités religieuses locales dont les échelons indiciaires diffèrent. Par exemple, l’évêque d’Alsace, Monseigneur Ravel, en poste depuis 4 ans, est rémunéré 4 171 euros par mois quand le grand rabbin de Strasbourg, le Rabbin Weill, lui aussi désigné il y a 4 ans, n’est rémunéré qu’à hauteur de 2 624 par mois.
L’État n’est pas seul à supporter le coût du Concordat. Les communes assurent ponctuellement l’entretien des lieux de cultes lorsque les fabriques d’église, les directoires et les consistoires n’ont pas les ressources nécessaires. « Pour les gros travaux, les communes nous aident mais pour les frais quotidiens ce sont les fabriques d’église qui interviennent », explique le chanoine Bernard Xibaut. Les communes d’Alsace et de Moselle sont également tenues d’assurer le logement des ministres du culte qui n’en disposent pas avec leur charge ecclésiastique.
L’Etat ne paye que pour l’entretien des lieux de cultes qui lui appartiennent : les cathédrales, les grands séminaires et les palais épiscopaux. L’Alsace-Moselle compte deux cathédrales, Notre-Dame de Strasbourg et Saint-Étienne à Metz, deux palais épiscopaux à Strasbourg et le séminaire Sainte-Marie-Majeure de Strasbourg.