• Alors que la crise sociale fait rage et les mobilisations des travailleurs se multiplient, et alors que les débats préparatoires au débutent, les syndicalistes de classe du FSC prennent la parole pour établir un bilan, proposer des solutions et des moyens de mettre les travailleurs à l’offensive et en position de gagner. Initiative Communiste se devait de relayer cet important texte.

     

    CGT:le débat sur le bilan, les orientations et la stratégie de l’organisation est devenu incontournable !

    -Tribune des syndicalistes du

    Nous sommes dans une situation nationale et mondiale qui constitue un tournant d’ampleur historique où les choix effectués par les états, les peuples, les organisations vont peser pour les décennies qui viennent.
    Naturel donc que bouillonnent les idées, les projets et que s’affrontent par conséquent ET le diagnostic, l’appréciation sur les  causes de la situation ET les solutions.
    Tout le monde est confronté à cela, y compris le mouvement syndical et la CGT en particulier.

    Le présent document s’inspire de travaux du FSC depuis des années mais s’appuie également sur l’expérience militante, les contributions qui ne datent pas   d’aujourd’hui de militants connus et les récentes expressions sur le terrain syndical, du collectif Monatte, de Laurent Brun, de la fédération des cheminots , d’Emmanuel LEPINE de la chimie , du collectif Unité CGT …

    NOTRE DIAGNOSTIC :

    Le système capitaliste est plus que jamais en crise structurelle, incapable de faire face aux besoins des peuples et aux défis qu’il a lui-même créés.

    Une crise profonde qui ne date pas de la pandémie actuelle, mais que cette dernière aggrave, révélant notamment l’incapacité de ce système à répondre aux besoins sanitaires des populations, à les protéger.

    Tandis que les peuples et les pays qui se sont engagés dans d’autres voies et/ou ont une histoire de confrontation avec les ingérences, blocus, guerres larvées de l’Occident impérialiste, font preuve d’une beaucoup plus grande aptitude à assurer cette fonction de protection (Cuba, Chine, Russie, Vietnam).

    Mise à l’écart des médecins généralistes dans le traitement des malades de la covid 19 dans nombre de pays occidentaux.

    Véritable torpillage par les Etats-unis, l’Union Européenne et les multinationales de la pharmacie de toute possibilité de faire prévaloir un traitement et le vaccin comme bien commun de l’humanité.

    Faisant à l’inverse s’imposer la concurrence et les brevets.

    Tout cela illustre parfaitement cette incapacité à faire face à la pandémie, liée en profondeur à la prépondérance dans l’économie du profit capitaliste.

    Pas de coexistence possible entre l’intérêt général la propriété lucrative des moyens de production et le profit privé  qui en résulte.

    Pas d’accord possible entre les intérêts populaires et ceux de l’oligarchie.

    Pas de communauté  d’intérêt  dans l’entreprise sous  régime  capitaliste  et gestion managériale déshumanisante par les nombres !

    Cette conscience d’intérêts contradictoires et antagonistes se fraie un chemin de manières différentes et selon des degrés divers de conscience.
    Internationalement, en mettant de fait en cause la prétention du ” modèle” occidental à l’universalité, à une ” destinée manifeste” de domination, révélant l’usage du thème des  “droits de l’homme” comme un instrument d’ingérence aux finalités d’assujettissement et d’exploitation des peuples, avec la complicité de leurs propres dirigeants compradores, à défaut par leur élimination physique.

    Configuration qui ne manque pas d’attiser l’inquiétude, la hargne et l’agressivité du bloc occidental et de ses “chiens de garde “comme l’illustre chaque jour la presse-système des pays impérialistes aux mains des propriétaires des grands moyens de production.

    LEUR ” SOLUTION “

    Confronté à cette situation comme le souligne le collectif Monatte pour le capital il s’agit, en fait, de réorganiser, réaménager, recomposer la société pour l’adapter à ses besoins : après la poste, France Télécom/Orange, les perceptions, la justice, la recherche, c’est au tour de la SNCF, d’EDF, de la RATP, d’Aéroports de Paris, d’Air France, de l’éducation nationale et de l’hôpital public d’être ciblés dans le cadre de nouveaux projets d’éclatements et de privatisation prônés sans honte, au nom du libre marché et de la libre concurrence par l’Union européenne.

    Tandis que restructurations et concentrations industrielles repartent de plus belle !

    Et prenant prétexte de la dette, à laquelle chaque jour il essaient de soumettre un peu plus les peuples, notamment dans l’Union Européenne, de la numérisation de la société, des contraintes liées à la lutte contre le réchauffement climatique et le respect de l’environnement  ils se préparent déjà à aggraver la paupérisation, la précarisation des travailleurs et du peuple, de poursuivre les contre-réformes (santé, hôpital, Education,indemnisation du chômage, retraites…).

    Au plan international l’inquiétude du bloc atlantiste et de ses vassaux quant à la pérennité de sa suprématie impérialiste grandit.

    Se traduisant par de graves dangers de guerre et de chaos (comme cela s’est passé et se passe en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen …) et légitimant par conséquent le développement de la lutte pour la PAIX et pour le droit des peuples  à disposer d’eux-mêmes et à construire leur avenir sans ingérences extérieures, dans le respect des conventions internationales.

    LE MOUVEMENT SYNDICAL ET LA CGT SONT-ILS PRÊTS À FAIRE FACE À CES DÉFIS ?

    Dans l’état actuel des choses, pour nous comme pour beaucoup d’autres, la réponse est hélas clairement NON !

    Certes le climat psychologique, l’effet de sidération résultant de la pandémie, de sa durée, pèsent sur les esprits. Mais les obstacles à une mobilisation d’ampleur,  “le confinement des consciences et des luttes” viennent de loin. 

    Depuis plus de 30 ans les directions confédérales successives sont installées dans un déni, celui de la mutation réformiste et du tournant euro-compatible de la CGT effectué durant les années 1990 et de ses effets délétères sur les conditions d’emploi, de travail et de vie de nos concitoyens.

    En rupture avec les principes de classe qui guidaient la CGT, notamment depuis la Libération, ces directions confédérales successives ont imposé : 

    • le prétendu « syndicalisme rassemblé » privilégiant l’alliance avec la CFDT, 
    • le soi-disant « dialogue social » financé par le patronat, 
    • l’adhésion à la Confédération européenne des Syndicats (CES), 
    • l’institutionnalisation, 
    • l’apolitisme, 
    • le refus du ” Tous ensemble en même temps” et du blocage des profits… un certain secrétaire général se laissant même aller à défendre une bien trompeuse « communauté d’intérêts” dans l’entreprise…

    Il en est résulté des reculs sociaux graves, des défaites malgré de nombreux combats toujours plus défensifs, une bureaucratisation, un affaiblissement et une perte de crédibilité des organisations syndicales …

    Nous en sommes toujours là en dépit du dévouement et de la combativité de nombreux militants et de maintes bases syndicales!

    L’INVENTAIRE, LE BILAN, LA CRITIQUE DES ORIENTATIONS PRISES DANS CES ANNÉES 90 ET LA DÉTERMINATION D’UNE AUTRE ORIENTATION STRATÉGIQUE SONT DONC DEVENUS INCONTOURNA-BLES ! 

    Incontournables pour enfin redresser la situation et repartir à l’offensive!

    Qu’est-ce qui est donc critiquable et dont il faut se dégager résolument ?

    Le syndicalisme rassemblé

    Dans les faits il a privilégié l’alliance avec la jaune CFDT au détriment des contenus revendicatifs, de l’organisation de l’action. Alliance de sommet sur des objectifs corsetés par l’acceptation du cadre de domination des capitalistes.

    Médiatisé et promu notamment par la Confédération Européenne des Syndicats,  cadre considéré comme indépassable et dont il conviendrait seulement d’en limiter les ” abus“.

    Le dialogue social et les compromis négociés

    C’est un instrument patronal (la patron du MEDEF tente d’ailleurs de relancer la chose en ce moment même, chose largement financée du côté patronal) dont la finalité est de bloquer les luttes et qui vise à l’institutionnalisation  et à la bureaucratisation des organisations.


    Comme le dit de manière claire Stéphane Sirot ” La République a toujours voulu faire des syndicats la béquille de l’état“.
    Se dégager de ce carcan, là réside la véritable indépendance syndicale!
    Priorité absolue au travail en bas auprès des salariés dans les entreprises, les bureaux, les labos, les hôpitaux, les écoles, les universités … pour déterminer les objectifs de lutte et les moyens d’action … dans l’unité avec tous ceux qui partagent ces objectifs et ces moyens!
    Et l’histoire, l’expérience ont tranché depuis longtemps :

    SEULES les luttes de masse ont permis des avancées et ont imposé les CONQUIS sociaux en 36 comme en 45, comme en 68 …


    L”appartenance à la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

    La CGT a adhéré à la CES dans une période de désarroi idéologique et en acceptant les conditions imposées  de cette appendice de l’Union européenne, à l’époque sous le contrôle de Nicole Notat. Leurs objectifs étant de “normaliser” la CGT selon leurs critères, c’est-à-dire en exigeant dans les faits son renoncement aux principes de la   de la socialisation des moyens de production,.

    Autrement dit renoncement de la mise à bas de la propriété lucrative des moyens de production qui structure les rapports sociaux d’exploitation de domination. 

    Pour s’en tenir à des faits récents observons :

    que c’est Laurent Berger, si prompt à s’en prendre à toute lutte qui déplaît à la classe dominante (cf.son attitude à l’égard des Gilets jaunes du combat contre les retraites ou encore de celui des cheminots) qui en est devenu le président.
    Et le décalage qui existe entre l’avis très critique porté par la CGT sur le plan de relance alors que côté CES c’est une approbation et un soutien sans nuances.

    La Confédération européenne des syndicats salue l’adoption par le Conseil du plan de relance européen de 750 milliards d’euros et du cadre financier pluriannuel 2021-2027 de 1 074 milliards d’euros. C’est une bonne nouvelle pour les 60 millions de travailleurs de l’UE …

    déclaration de  la CES de septembre 2020

    Cette appartenance revient à une intégration de fait des syndicats dans l’Union européenne qui est une construction politique de type oligarchique destinée à faire prévaloir les intérêts de ladite oligarchie et à liquider les peuples comme entités politique, à détruire les souverainetés nationales et populaires.


    De ce point de vue appartenance à la CES ET soumission aux institutions européennes du grand capital vont de paire.
    Et là aussi pour retrouver son indépendance et sa liberté d’action la CGT devra se retirer des griffes des structures supranationales, et combattre l’UE du capital CAR l “Europe sociale ” est un leurre corseté par les traités ultra-libéraux  qui structurent toute l’activité et la production de ses institutions !

    apolitisme et indépendance syndicale 


    Le souci d’indépendance (voire de méfiance) par rapports aux partis politiques remonte à loin.
    Dès 1906, dans une conjoncture particulière (rapport à la SFIO)  la Charte d’Amiens établit cette exigence.
    Et dans le contexte actuel de luttes des places et de visée du vizir à la place du vizir on peut comprendre la méfiance, le rejet du politique et des partis comme l’abstention populaire massive aux élections.


    Mais c’est Laurent Brun qui souligne le fait que face à la domination depuis longtemps des luttes défensives ( y compris 1995 ) :

     ” pour arriver à une lutte offensive, il faut avoir pour perspective de reprendre le stylo qui écrit la loi et donc de forcément reprendre le pouvoir.”
    Et ” il faut qu’on arrive à retrouver une ré-articulation efficace entre la construction du rapport de force dans l’entreprise et la perspective politique de prise du pouvoir”.

    Laurent Brun secrétaire général de la CGT Cheminots

    Et remarquons qu’un autre aspect de la Charte d’Amiens souvent ignoré fait lui allusion à la “double besogne ” du syndicalisme

    “Dans l’oeuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’oeuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le , aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale…”

    Charte d’Amiens

    Tandis que l’évocation de l’indépendance syndicale a historiquement  servi de couverture à la collaboration de classe et aux mauvais coups contre les travailleurs et les organisations combatives.

    Le syndicalisme révolutionnaire a ses lettres de noblesse.
    Il est clairement ancré dans un et de lutte résolue.

    Mais l’action syndicale ne saurait suffire à elle seule pour faire triompher DURABLEMENT les intérêts des salariés et du peuple.

    L’action syndicale ne peut que déboucher sur la question du pouvoir et de sa prise par le peuple travailleur, car seule la détention du pouvoir d’état comme en attestent toutes les révolutions est à même d’assurer cette pérennité.

    A condition de surcroît d’exercer une contrainte sans faiblesse sur les classes dirigeantes  lesquelles, dès lors qu’elles sont frappées dans leurs intérêts s’acharnent à retrouver leurs privilèges.

    ET MAINTENANT

    Depuis plus de 30 ans au nom de la modernité on nous prône de différents côtés la nécessité de s’adapter pour sortir de la crise du syndicalisme.
    Le plus souvent cela signifiant l’adaptation aux besoins du capital et le renoncement à une transformation radicale de la société avec à la clé la longue liste des répressions sociales que le peuple travailleur ne cesse plus de subir, en s’épuisant dans des luttes catégorielles sans fin.

    ALORS, à revers, ne convient-il pas de remettre à l’horizon de nos objectifs d’action, LA PROPRIETE COLLECTIVE DES GRANDS MOYENS DE PRODUCTION ET DES BIENS COMMUNS ?

    • pour une politique de santé digne de ce nom
    • pour une véritable réindustrialisation
    • pour l’emploi
    • pour les salaires
    •  pour la diminution du temps de travail
    • pour une véritable restauration des services publics saccagés depuis longtemps, de l’hôpital, de l’école, de l’université, des institutions de l’énergie, de l’environnement, de la culture, du monde agricole …

    Pour retrouver collectivement du contrôle sur nos vies, dans et hors les activités de production….

    Le capitalisme nous tue ; le capitaliste a besoin des travailleurs pour faire profit, le travailleur n’a pas besoin du capitaliste pour travailler et produire ce dont il a besoin. Nous pouvons nous passer d’eux !

    Contrôle sans lequel l’intérêt général ne prévaudra JAMAIS!

    Cet objectif d’appropriation collective figurait d’ailleurs dans les statuts de la CGT et ce n’est qu’au 45e congrès en décembre 95, sous la houlette de Lydia Brovelli, qu’est supprimée la formule faisant référence à la ” socialisation des moyens de production et d’échange“.
    Suppression indicatrice justement d’un abandon par le syndicat de l’objectif de transformation sociale .

    L’heure est à nouveau à la définition d’objectifs de conquête ambitieux seuls à même de remobiliser les travailleurs en surmontant les divisions qui minent la société, en désignant les causes profondes de la crise, ses instigateurs, ses bénéficiaires et en pointant les moyens d’en sortir !

    Il nous faut donc conjuguer les luttes pour les revendications et les objectifs immédiats avec les luttes pour les nationalisations et contre la casse des services publics encore debout : médicament et santé (Sanofi), banques, compagnies d’assurances, énergie, transport dont le rail…

    PLUS QUE JAMAIS donc, il y a urgence à sortir du marais dans lequel les forces syndicales nationales sont engluées. De nombreuses structures, militants travaillent pour le syndicalisme de classe et de masse mais les divisions continuent de retarder la nécessaire réaction dont nous avons besoin.

    Sans attendre, il en va de la responsabilité de tout délégué syndical, de tout syndiqué, à quelque niveau que ce soit  des organisations, que d’ouvrir en grand le débat et de procéder à la redéfinition d’une stratégie, des buts et des moyens de la mettre en œuvre, ouvrant enfin des perspectives globales de bouleversement du rapport de force entre le travail et le capital !

    Note sur le rôle de l’Union Européenne

    « La fédération [européenne] devra posséder le pouvoir négatif d’empêcher les États individuels d’interférer avec l’activité économique […] Une fédération signifie qu’aucun des deux niveaux de gouvernement [fédéral et national] ne pourra disposer des moyens d’une planification socialiste de la vie économique ».

    Friedrich von Hayek, 1939, économiste libéral, fondateur de la Société du Mont-Pélerin.
    Hayek, F., « The Economic Conditions of Interstate Federalism » (1939), in Individualism and Economic Order, University of Chicago Press, Chicago, 1948

    Télécharger le tract 4 pages du Front Syndical de Classe

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Incroyable attelage syndical  pour soutenir le plan Macron-Merkel-par Jean-Pierre PAGE et Pierre LEVY (fsc.org 31/05/20)

    Cinq organisations syndicales françaises dont la CGT, et la Confédération des syndicats allemands (DGB) ont publié, le 20 mai, un texte commun. Son propos explicite et avoué est de soutenir l’initiative commune du président français et de la chancelière allemande pour une « relance » européenne.

    Les directions syndicales n’ont vraiment pas perdu de temps : moins de quarante-huit heures après la conférence de presse conjointe d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, elles exhortent à « emboîter le pas » à la proposition franco-allemande, tout en revendiquant plus d’intégration et donc moins de souveraineté. Simultanément, les organisations patronales allemande, italienne et française se sont exprimées de manière tout à fait convergente. Bel unanimisme !

    « Emboîter le pas »… l’expression est savoureuse. Et sur le fond, l’événement est inédit. Certes, depuis deux décennies, le cousinage avec des centrales d’obédience sociale-démocrate au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES) a profondément transformé l’idéologie qui prévaut au sein de la direction confédérale de la CGT. Jusqu’à présent cependant, celle-ci n’était jamais allée jusqu’à donner un satisfecit aux deux grands défenseurs des travailleurs qui siègent respectivement à l’Elysée et à la chancellerie fédérale.

    Le texte ne se contente pas d’un soutien. Il appelle à aller plus loin dans la voie conjointe et indissociable : encore plus d’Europe, et encore plus de « vert ». Il y a quinze ans tout juste, la direction confédérale de la CGT essuyait un cinglant désaveu quand le Comité Confédéral National se positionnait clairement pour rejeter le projet de traité constitutionnel. Aujourd’hui, les dirigeants confédéraux récidivent, en pire : ils n’hésitent pas à marteler que « seule une réponse européenne ambitieuse » pourra faire repartir la croissance.

    D’abord, une telle affirmation apparaît comme farfelue au regard de l’expérience de ces dernières années la zone euro, avec l’austérité qui en est indissociable, a eu les pires résultats au monde. Du reste, sa politique de restrictions et de rentabilité à tout prix en matière de santé n’est pas étrangère aux dramatiques conséquences de l’épidémie de Covid 19 et au désastre de sa gestion. Cela a d’ailleurs conduit des pays comme l’Italie à faire appel, avec succès, à la solidarité de Cuba, de la Russie et de la Chine.

    D’autre part et surtout, les dirigeants européens, et la Commission européenne en particulier, définissent désormais comme priorité numéro un leur « Pacte vert », qui vise ouvertement une « transition écologique ». Est explicitement visée l’industrie « carbonée » : l’automobile, la construction aéronautique (ainsi que le transport aérien), mais aussi les raffineries et la sidérurgie sont en première ligne.

    Au nom d’un « verdissement » que réclament de plus en plus d’appels patronaux et de médias dominants, il s’agit de se débarrasser des secteurs qui rassemblent bien souvent la classe ouvrière aux traditions de luttes les plus ancrées. La liquidation des mineurs avait joué un rôle précurseur. Du reste, le président de la confédération européenne des syndicats industriels IndustriAll, le syndicaliste belge Luc Triangle, signalait que ledit Pacte vert allait menacer pas moins d’onze millions d’emplois, précisant qu’il n’évoquait là que les emplois directs. Pourtant, IndustriAll est partie prenante de la CES, et donc insoupçonnable d’être climato-sceptique…

    Dans le « monde d’après » dont essayent de nous faire rêver les élites dirigeantes, patronales, politiques, syndicales et médiatiques, il est peu probable que les millions de futurs chômeurs se recasent tous comme auxiliaire de vie, comme designer de sites Web, voire comme techniciens d’isolation des bâtiments.

    On notera enfin que parmi les axes de Bruxelles dans le cadre de la « transition écologique » figure la proposition de « rendre à la nature » (sic !) 10% des surfaces agricoles. On a bien lu : à l’heure où des centaines de millions d’êtres humains souffrent de la faim, la Commission ose sans trembler suggérer de diminuer les surfaces à cultiver – au nom de la « biodiversité » !

    Et que dire de la désignation de Black Rock comme expert « social et environnemental » de la Commission européenne ? Premier gestionnaire de fonds mondial, la firme US administre 7 000 milliards de dollars d’actifs. Elle a fortement inspiré Macron dans sa réforme des retraites.

    Mais qu’importe : pour les organisations signataires du texte « cinq + un », on « ne doit rien délaisser des ambitions affichées avec le ‘Green Deal’ », appellation officielle du « Paquet vert » de Bruxelles ainsi officiellement désigné dans la langue du pays qui vient de dire adieu à l’UE…

    Curieusement, si les signataires saluent l’initiative Merkel-Macron, ils restent discrets sur son contenu exact. Il faut donc le préciser : Paris et Berlin proposent que l’UE emprunte 500 milliards sur les marchés financiers. Puis répartisse cette somme entre les pays bénéficiaires en fonction de leurs difficultés économiques et sanitaires (Italie, Espagne…). Quant au remboursement de cette somme et des intérêts, il sera à la charge des pays les plus « riches ». Autrement dit de l’Allemagne… et de la France – détail sur lequel le maître de l’Elysée ne s’est pas étendu.

    Pour ce dernier comme pour sa collègue de Berlin, cela doit être ainsi fait « au nom de la solidarité » vis-à-vis des pays du sud, et c’est sans doute cet affichage qui séduit les dirigeants syndicaux. Tout syndicaliste digne de ce nom devrait pourtant savoir qu’il n’est de solidarité que de lutte.

    La réalité – et nul ne s’en cache vraiment – c’est qu’à Paris et à Berlin, on s’inquiète pour l’avenir de la zone euro. Car la crise provoquée par des années d’austérité, et qui risque de tourner au carnage social et industriel dans les mois qui viennent, menace de creuser encore plus le fossé entre les différents pays de la monnaie unique. Les dirigeants français, et plus encore allemands, doivent donc jouer les pompiers pour sauver une zone euro menacée par l’éclatement. Une stratégie dans l’intérêt bien compris de la classe possédante qu’ils défendent, et au détriment de tous les peuples d’Europe, au nord comme au sud.

    Pour bien comprendre l’empressement des syndicalistes dont la CGT courant à la rescousse du duo franco-allemand, il faut avoir en tête que la Commission européenne présente son propre plan le 27 mai, et que celui-ci sera ensuite discuté par les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt-sept pays membres de l’UE (notamment lors d’un sommet les 18 et 19 juin).

    Quatre pays en particulier rechignent à être les dindons de la farce de la (pseudo)-solidarité, et sont de ce fait accusés de « radinerie » par d’autres dirigeants européens (dont l’ancien banquier de chez Rothschild). Non pas tant parce qu’ils seraient des défenseurs du peuple, mais parce que leurs électeurs sont les plus réticents à se sacrifier « au nom de l’Europe ». En l’occurrence : les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède.

    Ces deux derniers pays ont comme particularité d’être dirigés par des sociaux-démocrates, très liés à leurs syndicats nationaux selon la tradition scandinave. Or ni les syndicalistes danois, ni leurs camarades suédois ne sont enthousiastes pour que les travailleurs de ces pays payent les pots cassés des drames italiens, espagnols et, à nouveau, grecs causés par les politiques communautaires.

    On peut raisonnablement penser qu’au sein de la « grande coalition » qui gouverne l’Allemagne, les sociaux-démocrates se soient donc vu demander de tenter de convaincre leurs petits camarades scandinaves. Parallèlement, le DGB allemand pourrait bien avoir mobilisé ses homologues français pour tenter de faire pression, à travers le texte commun, sur les confédérations suédoise, danoise – et autres. Avec l’aide décisive de Laurent Berger, à la fois leader de la CFDT et président de la CES.

    Il revient donc aux syndiqués CGT de décider si la direction confédérale était fondée à s’embarquer dans cette galère.

    Des milliers et des milliers de militants CGT ont, depuis plus d’un siècle, employé leur énergie, déployé intelligence et courage, et parfois donné leur vie en liant le combat pour défendre les intérêts de classe et la souveraineté du pays.

    Face à la classe dominante qui réussit aujourd’hui à marquer des points en étendant son emprise idéologique, la meilleure manière d’être fidèle aux générations qui ont fait la CGT est de poursuivre ce double combat.

     

    Jean-Pierre Page,

    ancien responsable du département international de la CGT

    Pierre Lévy,

    journaliste, ancien responsable CGT au sein d'un groupe de la métallurgie

     

    source: http://www.frontsyndical-classe.org/

     

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  • Déclaration du Front Syndical de Classe

    Sous la houlette de Laurent Berger, les dirigeants syndicaux européistes  dont Philippe MARTINEZ,  en soutien à l'opération Macron-Merkel !  (FSC.org-30/05/20)

     

     

    Sous la houlette de Laurent Berger,

    les dirigeants syndicaux européistes

    dont Philippe MARTINEZ, 

    en soutien à l'opération Macron-Merkel !

     

    Le 18 mai dernier Macron et Merkel dans une déclaration commune annoncent leur intention de mettre en place un plan de relance au niveau européen. Deux jours plus tard, cinq confédérations françaises dont la CGT et la fédération des syndicats allemands se positionnent dans une tribune en soutien de cette initiative.

    Pour le Front Syndical de Classe comme pour de nombreux militants CGT, la signature de Philippe Martinez de cette tribune aurait nécessité la réunion des instances de direction confédérale et constitue un fait gravissime. Voici pourquoi :

     

    Le contexte

    Le contexte souligne la gravité de cette démarche d'accompagnement syndical. Nous sommes en effet dans une période historique charnière, en butte à un système capitaliste en crise profonde confronté à une pandémie mondiale dont il est largement responsable et qu'il est structurellement incapable de combattre efficacement (abandon des classes populaires, casse du service public hospitalier, délocalisations des productions de masques, médicaments, absence de planification, concurrence entre entreprises pharmaceutiques privées…). Et qui accélère une grave crise économique qui était latente. 

    Dans ce moment exceptionnel, en opposition totale aux politiques mises en œuvre par les forces réactionnaires et social-démocrates depuis des décennies, la pandémie a fait affleurer dans les réalités et les consciences la nécessité des solidarités, le rôle essentiel des professions invisibilisées en temps "normal", l'impératif de l'intervention de la puissance publique, les nationalisations, l'importance du secteur public… et finalement l'idée que ce système économique est incompatible avec le progrès humain et bientôt la vie tout court.

    Autant de points d'appui pour l'après en propositions concrètes, en objectifs de lutte, et dans la lutte idéologique tandis que les peuples, notamment en France font preuve d'une profonde méfiance à l'égard du pouvoir dans la gestion de la crise sanitaire et dans sa capacité à promouvoir une issue positive à celle-ci.

    Nécessité et possibilité, tout est réuni pour promouvoir et préparer une riposte unitaire du monde du travail contre ce système et pas seulement contre certaines de ses conséquences.

     

    Or, au sortir du confinement, que proposent Macron et Merkel le 18 mai ? 

    Pour eux, pas d'autre issue – à l'inverse des évidences révélées par la crise – que la fuite en avant vers une Europe fédérale supranationale soi-disant sociale proclamée sans aucune espèce d'effet depuis plus de 30 ans ! 

    Tenons-nous en à l'essentiel dans le fatras des déclarations d'intention :

    la France et l’Allemagne proposent d’autoriser la Commission européenne à financer ce soutien à la relance en empruntant sur les marchés au nom de l’UE d'un montant initial de 500 milliards d'euros.

    Les médias dominants et les éditocrates de tout poil s'empressant de proclamer urbi et orbi qu'il s'agit d'un magnifique plan de solidarité envers les plus faibles (sous-entendu les pays du sud de l'Europe), seulement combattu par les « radins » attachés à l'orthodoxie budgétaire. Ils assurent que les avances consenties, les aides ne devront au final pas être remboursées ou seront renvoyées aux calendes grecques, cela sans aucune espèce de condition!

    Emmanuel Macron rajoutant que "Ce ne seront pas des prêts mais des dotations" directes aux pays les plus touchés.

     

    Mensonges :

    Dès le 9 avril dernier Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) mettait les choses au point en déclarant « totalement impensable » d'annuler les dettes de la zone euro après la crise !

    La déclaration commune Macron-Merkel précise d'ailleurs dans ses attendus apparemment secondaires que : « Ce soutien à la relance complète les efforts nationaux et la série de mesures arrêtée par l’Eurogroupe ; elle s’appuiera sur un engagement clair par les États membres d’appliquer des politiques économiques saines et un programme de réformes ambitieux. »

    Il s'agit donc là du traditionnel positionnement des grandes puissances financières, comme celui du Fonds Monétaire International (FMI), d'assortir l'« aide » aux pays endettés de conditions impératives d'ajustements structurels (baisse des salaires et des pensions, réduction des dépenses de santé et des dépenses publiques, privatisation des secteurs non encore concernés …) . 

    La dette fonctionnera donc, selon l’habitude, comme un outil politique destiné à contrôler les décisions des États et à mettre sous dépendance austéritaire les peuples livrés à la domination et aux diktats des marchés financiers. En outre, une dette commune fait naturellement voler encore un peu plus en éclat la souveraineté des Etats et dessinent un mécanisme fédéral de lien direct entre Bruxelles et les différentes euro-régions.

    La proposition commune franco-allemande comportant par ailleurs un fort volet de projet économique combinant un « pacte vert », menace potentielle contre les « industries carbonées » où existe encore une classe ouvrière organisée et combative et une accélération de la transformation numérique menace majeure contre des centaines de milliers d'emploi.

     

    L'alignement syndical

    La déclaration syndicale du 20 mai se place donc en soutien remarqué de la déclaration Macron-Merkel et de celle parallèle des patrons de Business Europe du 11 mai. Elle se prononce pour une « convergence économique, fiscale et budgétaire des États membres de l’Union européenne » avec le modulo « les 500 milliards ce n'est pas assez ! ». Elle considère au final que seule une réponse européenne est adéquate et enjoint les autres États d'emboîter le pas à la proposition franco-allemande ! 

    Sans la moindre critique sur cette proposition, sans en révéler les aspects masqués et les dangers qu'elle recèle pour les travailleurs assujettis à la dette publique contractée sur les marchés financiers et « qu'il va bien falloir payer ». Autant dire que la facture, très supérieure à celle de 2008-2010, sera comme la précédente présentée inéluctablement aux travailleurs, aux salariés, aux sans emploi, aux précaires, aux femmes …

    Et en validant au final le cadre même de l'UE et sa fuite en avant fédérale, stratégie centrale des forces dominantes du capitalisme européen pour écraser les conquis et détruire les espaces de souveraineté populaire.

     

    La Déclaration syndicale du 20 Mai, est donc une double trahison :

    • trahison du rejet populaire du Traité européen de 2005 (TCE) dont nous fêterons la défaite ce 29 mai 2020.

    • trahison des intérêts des travailleurs auxquels on cache les clauses contraignantes qui vont accompagner cet emprunt et ces dettes et sans dire un mot sur les licenciements massifs déjà clairement annoncés par le patronat bénéficiaire des « emprunts », eux, non remboursables (Renault, General Electric, grande distribution ...)

     

    A l'inverse

    Il est impossible de prétendre lutter contre la politique de Macron en France et de soutenir ses choix et initiatives au niveau européen. L'heure n'est pas à l'accompagnement des choix politiques de l'oligarchie européenne, qui entend poursuivre dans ses projets politiques et économiques, mais :

    comme les hospitaliers (16 juin), engageons la lutte immédiate pour imposer au pouvoir les mesures nécessaires en ne comptant QUE sur nos luttes. Pour l'hôpital, un puissant investissement financier, des créations de postes, des lits, l'arrêt de toute fermeture, la revalorisation massive des carrières …

    comme de très nombreux camarades et organisations de la CGT dans leur appel du 1er mai, nous appelons à « redevenir RESISTANTS », à l'unité d'action des travailleurs et du peuple pour de nouvelles conquêtes et changer de société » !

    En dénonçant au passage l'entreprise récurrente où « tout est dit pour affaiblir le cadre de l'exercice de la souveraineté populaire, la Nation, comme communauté politique essentielle. »

    comme la CGT du Val de Marne nous appelons à la reconquête des " Jours heureux " et à engager d'ores et déjà la lutte et à rassembler dans l'immédiat sur les mesures d'urgence qu'impose la situation.

     

    Une signature dont il faut se dégager !

    La signature par Philippe MARTINEZ de la tribune commune du 18 mai, une fois de plus après la déclaration commune du 19 mars avec la même clique syndicale et le MEDEF sans concertation des organes de direction et des militants et donc en rupture avec la démocratie syndicale constitue une forfaiture.

    Nous demandons DONC que la signature de cette tribune intersyndicale soit désavouée. 

    Pour cet objectif, la protestation doit monter et s'enfler dans la CGT afin que ne soit pas compromis l'immense investissement des militants et des organisations de ces dernières semaines, mois et années.

    Il s'agit d'un choix majeur d'orientation et d'un choix d'INDEPENDANCE : la CGT doit se libérer des financements extérieurs, ceux de l'Europe et ceux du patronat dans le financement du « dialogue social » (18 millions d'euros par an) ! Financements qui sont le salaire de la trahison et de l'assujettissement à la bourgeoisie et à l'idéologie de la collaboration de classe.

    Les principes qui pendant des décennies ont fait l'efficacité et le prestige de la CGT ne sont pas morts. Ils vivent dans les centaines de lutte que l'organisation et ses militants animent.

    Face à une bourgeoisie en difficulté pour poursuivre sa politique, l'heure est venue que toute l'organisation assume les engagements qu’exige la situation exceptionnelle dans laquelle nous sommes en renouant avec le syndicalisme de classe et de masse, en quittant la CES et en engagent une offensive vitale pour le monde du travail et plus largement encore l'avenir de l’humanité.

    Le Front Syndical de Classe

    Source: http://www.frontsyndical-classe.org/

     Documents à lire également:

    Télécharger « 200518-Initiative franco-allemande pour la relance européenne face à la crise du coronavirus (déclaration MacronMerckel).pdf »

    Télécharger « 200511-Déclaration de patronats de l'UE (BDI-Confindustria et MEDEF).pdf »

    Télécharger « 200520-Déclaration de syndicats de l'UE (CFDT, CFTC, FO, UNSA, CGT et DGB).pdf »

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  • Union populaire contre union sacrée – par le Front Syndical de Classe (17/04/20)

    Alors que le régime Macron cherche à profiter de l’état de choc résultant de l’épidémie de covid-19 – 18 681 décès dans les hopitaux et Epahd selon le décompte partiel publié par le gouvernement le 17 avril 2020 – pour faire oublier sa terrible responsabilité dans la catastrophe sanitaire, il s’active aussi pour mobiliser une “union sacrée” afin que rien ne change de la domination de la dictature de la classe capitaliste notamment à travers l’Union Européenne. Et que la priorité du système reste leurs profits plutôt que nos vies. Le mot d’ordre du régime et de ses médias, l’Union Sacrée, comme en 14/18, avec les mêmes soutiens, à l’image d’un Berger, patron de la CES/CFDT, cosignant avec EELV et les ministres LREM une tribune anti sociale.

    Face à cela, les syndicalistes de classes – défenseurs des travailleurs – ne sont pas inactifs. En témoigne le nouvel appel lancé par le  à une union populaire pour contrer cette union sacrée du capital et de ses complices habituels réformistes et euro rassemblés.

    Union populaire contre union sacrée – par le Front Syndical de Classe (17/04/20)

    Union populaire contre union sacrée – par le Front Syndical de Classe (17/04/20)

    document: Télécharger « 200417-FSC union populaire c union sacrée.pdf »

    sources: http://www.frontsyndical-classe.org/ &  https://www.initiative-communiste.fr/

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