• Gilets Jaunes: les 6 mois d'un mouvement inédit (LT.fr-17/05/19-10h58)

    Gilets Jaunes: les 6 mois d'un mouvement inédit (LT.fr-17/05/19-10h58)

    Le 17 novembre 2018, éclataient les premières manifestations des gilets jaunes aux cris de « Macron démission ». Retour sur un mouvement social d’une durée inédite en France, rythmé par des manifestations chaque samedi et des pics de violences, et qui a durablement secoué le pays.

    Forte mobilisation, puis décrue. Depuis le début du mouvement, 47 695 manifestations et rassemblements de gilets jaunes ont été décomptés, aussi bien sur les ronds-points que lors des « actes » organisés chaque samedi en France depuis six mois, selon le ministère de l’Intérieur. 

    À son pic, lors de l’« acte » fondateur, le 17 novembre, ce mouvement inédit a rassemblé 282 000 personnes, selon les chiffres de l’Intérieur régulièrement contestés par les manifestants. Les trois samedis suivants ont, eux aussi, fortement mobilisé avec 166 000 manifestants dénombrés, le 24 novembre, et 136 000, lors des actes 3 et 4, début décembre. La mobilisation a ensuite été variable, avant de décroître depuis la fin mars. Pour l’acte 25, samedi dernier, 18 900 gilets jaunes ont manifesté dans le pays, dont 1 460 à Paris, selon les chiffres officiels. La page Facebook du « Nombre jaune » avait, elle, décompté 40 291 manifestants.

    Depuis le 17 novembre, le coût des dégradations commises durant ces manifestations s’élève par ailleurs à 200 millions d’euros, selon les chiffres de Bercy donnés fin mars.

    Lourd bilan humain. Depuis le début du mouvement, onze personnes sont mortes, principalement dans des accidents de la route. Côté manifestants, 2 448 personnes ont été blessées, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur arrêtés au 13 mai. Selon le décompte tenu par le journaliste indépendant David Dufresne, 24 de ces blessés ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée. Côté forces de l’ordre, Beauvau a recensé 1 797 blessés, principalement des policiers ou des gendarmes, mais aussi quelques pompiers.

    L’usage du lanceur de balles de défense (LBD) pendant les manifestations a été au centre d’une vive polémique sur les violences policières. Depuis le 17 novembre, il y a eu 12 908 tirs de LBD lors des manifestations de gilets jaunes, selon des chiffres de Beauvau. Plus globalement, 256 enquêtes pour des soupçons de violences policières ont été ouvertes. Une soixantaine d’entre elles ont été transmises aux parquets concernés.

    Au total, 12 107 personnes ont été interpellées en six mois, dont 10 718 ont été placées en garde à vue, selon l’Intérieur. Il y a eu près de 2 000 condamnations et autant d’affaires classées sans suite.

    D’importantes conséquences économiques. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a estimé le coût économique des blocages et manifestations à 0,2 point de croissance, soit quatre milliards d’euros, répartis sur 2018 et 2019. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee a estimé que le mouvement avait fait perdre 0,1 point de croissance à l’Hexagone au cours du seul dernier trimestre.

    La crise des gilets jaunes, de façon paradoxale, devrait par ailleurs avoir, à moyen terme, des effets positifs sur la croissance, les mesures d’urgence votées sous la pression des manifestants ayant dopé le pouvoir d’achat. En 2019, 10 milliards d’euros vont ainsi être rendus aux ménages, notamment via la hausse de la prime d’activité - de quoi améliorer le taux de croissance de la France de 0,3 point de PIB, selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Et cette dynamique devrait se poursuivre en 2020, l’exécutif ayant annoncé sept milliards d’euros de mesures supplémentaires, dont cinq milliards de baisses d’impôts, à l’issue du grand débat.

    Magasins fermés ou bien vandalisés, accès aux supermarchés bloqués : les manifestations des gilets jaunes ont fortement touché, au début du mouvement, l’activité commerciale, d’abord dans les zones périurbaines puis dans les centres-villes, et notamment à Paris. À Noël, la Fédération du commerce de détail (FCD) avait ainsi estimé le manque à gagner à deux milliards d’euros.

    Macron en première ligne. « Emmanuel Macron n’a pas triomphé de cette crise mais il est en train d’en sortir », résume Jérôme Fourquet, de l’Ifop. « En termes de popularité comme en intentions de vote, son socle électoral semble stabilisé et le mouvement ne semble pas se concrétiser dans les urnes. Mais il n’est pas sans effet pour autant : il a accentué le ressentiment d’une partie de la population très hostile au Président, déjà très impopulaire », souligne le politologue.

    « La crise montre à quel point le personnage d’Emmanuel Macron a conduit la France à une situation explosive, avec sa volonté de casser, de tout réformer, son style personnel, selon Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof. En même temps, le grand débat national montre sa capacité à relever le défi, son côté courageux ».

    Syndicats fragilisés. Bousculés par les gilets jaunes, les syndicats traditionnels, en crise depuis déjà plusieurs années, se voient obligés de se renouveler et de repenser leur positionnement, conscients que leur survie en dépend. « Les gilets jaunes ont obtenu plus en six mois que la CGT en 20 ans », constate de fait un représentant patronal, en référence aux mesures annoncées par Emmanuel Macron pour répondre à la crise, évaluées à 17 milliards d’euros par Bercy. « Cela les a secoués, ils en sont traumatisés », estime-t-il.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/france/gilets-jaunes-les-six-mois-d-un-mouvement-inedit-16-05-2019-12285520.php



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