• Gilles Perret. « Les Gilets jaunes ont été largement malmenés » (LT.fr-29/04/19-11h43)

    François Ruffin (à gauche) et Gilles Perret (au centre) ont passé six jours sur les ronds-points de France en décembre 2018 à la rencontre des Gilets jaunes. François Ruffin (à gauche) et Gilles Perret (au centre) ont passé six jours sur les ronds-points de France en décembre 2018 à la rencontre des Gilets jaunes.

    Le réalisateur Gilles Perret sera ce mardi au cinéma Eckmühl à Penmarc’h et au quai Dupleix à Quimper. Il présentera son documentaire « J’veux du soleil » tourné avec son complice François Ruffin. Un road-movie touchant à la rencontre des gilets jaunes.


    Comment est née l’idée de ce documentaire ?

    Je connais François Ruffin (fondateur du journal Fakir et réalisateur de « Merci patron ! ») depuis bientôt quinze ans. Il avait prévu d’écrire un bouquin en se rendant sur les ronds-points. J’ai réussi à le convaincre de m’embarquer avec ma caméra. Dès le 17 novembre, nous sommes allés voir de plus près le mouvement des gilets jaunes, par curiosité, sans a priori, sûrement aussi parce que nous sommes des provinciaux. Nous avons découvert des personnes qui n’avaient pas l’habitude de manifester. On s’est alors dit qu’il se passait quelque chose. Ça ne ressemblait pas du tout à l’image véhiculée par les médias, surtout les chaînes d’infos en continu, qui se focalisaient sur les casseurs à Paris.

     

    Où êtes-vous allé et pendant combien de temps ?

    Nous avons tourné sur six jours début décembre 2018. Nous sommes partis d’Amiens vers Montpellier avec deux ou trois points de passage prédéfinis. Mais globalement, nous nous sommes laissés guider sur le parcours. Malgré le délai très court, nous avons collecté 24 h de rushs, avec des témoignages très riches.


    Avec quelle ambition ?

    Donner la parole aux gilets jaunes. Il n’a jamais été question de faire une analyse du mouvement. On voulait redonner un peu de dignité à ces gens qui ont été largement malmenés. Ils ont été traités de tous les noms : homophobes, racistes ou encore antisémites. C’était dégueulasse. Tout n’est pas formidable dans le mouvement mais dans son immense majorité, il est composé de personnes qui sont dans la difficulté. Ce sont des travailleurs précaires qui n’arrivent pas à vivre de leur salaire.

    « J’veux du soleil » comptabilise environ 150 000 entrées à ce jour. 

    À de nombreuses reprises dans le film, les gilets jaunes se perçoivent comme appartenant à une même famille. Le besoin de se retrouver semble très fort.

    Nous avons constaté deux caractéristiques communes aux ronds-points occupés : le rejet d’Emmanuel Macron et de tout ce qu’il incarne et la fraternité retrouvée, l’envie d’être ensemble. C’est assez incroyable de voir tous ces liens qui se sont créés. Spontanément, les gens sont sortis de leur solitude. C’est très touchant.


    Êtes-vous surpris de voir le mouvement se poursuivre aujourd’hui ?

    Non parce que beaucoup de gens n’ont pas grand-chose à perdre. Et puis, ça leur a donné une force. Quand on relève la tête, que l’on existe et que l’on est reconnu, il n’y a plus de retour en arrière possible. Il y a une forme de beauté derrière tous ces visages, ces tranches de vie. La beauté n’est pas réservée à une élite.


    Comment imaginez-vous l’issue de ce mouvement ?

    C’est dur à dire, je ne suis pas prophète. En tout cas, le mouvement a fait vieillir l’idéologie libérale qui nous a été déversée pendant 30/40 ans. Il est désormais permis de croire à des alternatives. C’est un moment important de notre histoire.


    Votre proximité avec François Ruffin (député La France Insoumise dans la circonscription de la Somme) ne fait-elle pas de vous son porte-parole ?

    Nous assumons notre amitié et je revendique ma subjectivité. Je n’ai pas de problème avec cela. J’aimerais que les journalistes qui ont dézingué le mouvement en fassent autant et disent aussi où ils se situent. Sur les ronds-points, de toute façon, les trois quarts des gilets jaunes ne connaissaient pas François Ruffin. Ils se foutent bien de l’étiquette politique.

    Le réalisateur a tourné sur six jours début décembre 2018, d’Amiens à Montpellier.
     
     
    Comment est l’accueil dans les salles depuis la sortie du film (début avril) ?

    Il y a beaucoup d’émotions, les gens sont la plupart du temps debout à la fin de la projection. Ils sont saisis par cette histoire. François Ruffin y met une bonne dose d’humour et ça fait du bien. L’idée, c’était de faire un film rythmé où l’on ne s’ennuie pas.


    Existe-t-il des salles qui refusent de diffuser le film ?

    Ça arrive, il y en avait beaucoup au début mais la plupart ont depuis rétropédalé en le visionnant. Il faut dire aussi, la demande du public est forte (NDLR : le film comptabilise environ 150 000 entrées à ce jour). Il faut souligner qu’en France, notre système de label Art et essai offre des espaces de liberté où l’on peut encore tenir des discours dissidents.


    Pratique
    Projection du documentaire « J’veux du soleil » en présence du réalisateur Gilles Perret mardi 30 avril à 18 h au cinéma Eckmühl à Penmarc’h et à 20 h 30 au Quai Dupleix à Quimper.
     
    Steven LECORNU

    source:  https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/gilles-perret-les-gilets-jaunes-ont-ete-largement-malmenes-29-04-2019-12270625.php#3HGWawwCqPrDskKL.99
    « Centrale au gaz. Manifestation le 4 mai à Landivisiau (LT.fr-28/04/19-19h48)Brest-Youth for Climate-1er Mai 10h30-Place de la Liberté »
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :