• Guyana : Quelle sera la politique étrangère du nouveau Gouvernement (resumenlatinoamericano.org-12/08/20)

    Le 2 août dernier, Irfaan Ali est devenu le neuvième président de l'histoire du Guyana. L'annonce de la victoire du Parti Progressiste du Peuple-Civique (PPP/C) sur la coalition au Gouvernement dirigée par l'ex-président David Granger a été faite exactement 5 mois après les élections de mars.

    Le processus électoral est né avec des bâtons dans les roues et le parti au Gouvernement a réalisé d'innombrables manœuvres pour retarder les élections. Tout a commencé le21 décembre 2018 quand à l'Assemblée, la motion de censure contre le Gouvernement de Granger a été approuvée de façon surprenante. Cela signifiait que des élections devaient être organisées dans les 90 jours. Accusations de fraude, présentation de recours juridiques et manœuvres de la Commission Electorale ont retardé les élections pour laisser David Granger le plus longtemps possible au pouvoir.

    Le vote a été réalisé sous le contrôle d'observateurs internationaux de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), de la Mission d'Observation Electorale de la Union Européenne, de l'Organisation des Etats Américains (OEA), de la Communauté des Nations (Commonwealth, relent du colonialisme britannique) et du Centre Carter (une ONG fondée dans les années 80 par Jimmy Carter, l'ex-président des Etats-Unis.)

    Les élections finies, il y a eu des accusations de fraude dans le décompte des voix de al région la plus peuplée du pays et tous les observateurs ont été d'accord pour dénoncer certaines irrégularités. En effet, quand on a réalisé le nouveau décompte total des voix, déjà pendant la pandémie de COVID-19, le président Granger n'a autorisé à venir que les membres du CARICOM.

    A la différence des élections en Bolivie où ni l'OEA ni les Etats-Unis (et leurs sujets latino-américains) et l'Union Européenne n'ont douté une seconde qu'il y avait fraude, da,s ce cas, ils n'ont fait que remercier le peuple du Guyana pour sa patience et se sont vus obligés de prendre position quand la fraude est devenue très évidente.

    Mais les derniers temps, la pression internationale, avec des appels, des résolutions et même des sanctions contre des fonctionnaires du Gouvernement annoncées par le Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Mike Pompeo, a attiré fortement l'attention. Une fois de plus, ils l'ont fait au nom de la démocratie.

    Bien que le Guyana semble être un petit pays sans importance, il présente un grand intérêt pour la région et les Etats-Unis le savent mieux que personne. Tout d'abord, la richesse et la variété de ses ressources naturelles en font presque un diamant brut à exploiter pour les Nord-américains et l'Union Européenne.

    La découverte en 2015 de réserves de pétrole qui pourraient faire de l'un des pays les plus pauvres d'Amérique Latine et des Caraïbes l'und es pays les plus riches du monde, est une opportunité unique pour les Etats-Unis qui, à travers leurs entreprises privées avec Exxon Mobil à leur tête ont déjà commencé à produire. Evidemment, le progrès a déjà aggravé la crise environnementale que traverse le pays et est en train de détruire les industries agricoles, rizières et sucrières.

    Ensuite, sa situation géographique est d'un intérêt vital en cas d’intervention militaire contre Nicolás Maduro puisqu'il est limitrophe du Brésil et du Venezuela. Le différend entre le Venezuela et le Guyana pour l'Esequibo qui est en train d'être résolu à la Cour Internationale de Justice n'est pas une donnée sans importance pour cette structure géopolitique complexe.

    Après quelques jours de gestion, le Gouvernement d'Irfaan Ali a déjà annoncé son soutien à la candidature de Mauricio Claver-Carone à la Banque Inter-américaine de Développement. L'Etasunien d'origine cubaine, conseiller de Trump et représentant de la ligne dure contre Cuba et le Venezuela, a été proposé par Trump pour occuper la présidence de cet organisme lors d'une cérémonie sans précédent dans son histoire qui a suscité les critiques de personnalités politiques de toutes tendances. L'Argentine, le Chili et l'Union Européenne sont en train de chercher des alliés pour freiner cette élection.

    Quant aux politiques locales, le Gouvernement guyanais a déjà annoncé un fonds de plusieurs millions destiné aux victimes de a pandémie, le nécessité de « rouvrir l'économie » et a affirmé qu'il envisagerait le retour dans les amphithéâtres sur la base des statistiques concernant le coronavirus.

    Que sera l'avenir du Guyana? S'lignera-t-il sur les politiques du Nord ou le Gouvernement se consacrera-t-il à construire un pays souverain ?

    (Nicolás Retamar. Diplômé en Communication Sociale (Université Nationale de Quilmes, Argentine) et enseignant. Rédacteur de NODAL. Collaborateur du Centre Latino-américain d’Analyse Stratégique (UCLAE, www.estrategia.la)

     

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/08/12/guyana-como-sera-la-politica-exterior-del-nuevo-gobierno/

    Source en français (traduction de Françoise Lopez) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/08/guyana-quelle-sera-la-politique-etrangere-du-nouveau-gouvernement.html

    « Le Président de la République Française vu par le "Times"-combien de temps allons nous supporter de voir notre pays ainsi ridiculisé? Bolivie : Les fascistes annoncent qu'ils vont venir « débloquer » (resumenlatinoamericano.org-14/08/20) »
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