• 80 ans du Front Populaire-RÉVOLTES ET COMBATS D'ESPOIR-Vendredi, 29/04/2016 - 20:30-Brest Arena

    Vendredi 29 Avril 2016 -20:30-Brest Arena

    1936 - 2016 : Il y a 80 ans !

    Pour commémorer le 80e anniversaire du Front Populaire, "la compagnie les Fous de la Rampe" et "la chorale Peuple et Chansons" interpréteront "Révoltes et combats d'espoir", une évocation historique, théâtrale et musicale.

    - Dialogues et réalisation artistique : Jean Dussoleil.

    - Compagnie "Les Fous de la Rampe" sous la direction de Jacques Kerampran.

    - Chorale "Peuple et Chansons" avec Gerard Baslé en chef de chœur.

    Tarif unique et placement libre
    12€

     

    - Infos : revoltesetcombatsdespoir@laposte.net

    - Réservations en ligne en cliquant sur "Je réserve" ci-dessous.

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  • source:  initiative-communiste.fr

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  • Hier, aujourd’hui, demain, VIVE LA COMMUNE ! – 18 mars 2016 : 145ème anniversaire de la Commune de Paris (IC.fr-18/03/2016)

    Par * et Jean-Pierre Hemmen**

    Il y a cent quarante-cinq ans, refusant de remettre au capitulard versaillais Thiers les canons de la Garde nationale, les travailleurs parisiens qui défendaient Paris contre l’assiégeant prussien, déclenchaient l’insurrection de la .

    La Commune dans le droit fil de l’histoire nationale

    La Commune de 1871 ne sortait pas du néant. Elle portait en elle l’ardent souvenir de la Commune révolutionnaire de 1793, qui avait été l’aile marchante de la Révolution française et l’ultime bastion robespierriste quand l’Incorruptible fut renversé par les conjurés corrompus de Thermidor. Et même si la Commune de 1871, œuvre du prolétariat émergent et annonciatrice des révolutions prolétariennes à venir, fut un évènement irréductiblement neuf, le lointain écho des insurrections populaires parisiennes passées continuait de résonner profondément en elle ; celui de février 1848 (élément déclencheur du Printemps des peuples d’Europe) et des barricades ouvrières noyées dans le sang de juin 1848 ; mais aussi  des Trois Glorieuses de 1830 (célébrées par le tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple). Sans oublier, par-delà Gracchus Babeuf et sa Conspiration pour l’Egalité (1796), les journées révolutionnaires du 14 juillet 1789 et du 10 août 1792 (Prise des Tuileries par les Sans Culottes parisiens et par les Fédérés marseillais). Et comment ne pas évoquer la Fronde du peuple, qui ébranla la monarchie absolue au XVIIème siècle, et bien plus lointainement encore, la première révolution parisienne de 1357 (conduite par Etienne Marcel et par ses « chaperons » bleus et rouges, en alliance avec la Grande Jacquerie du Nord dirigée par Guillaume Carle), ou les Communes médiévales qui, de Laon à Beauvais, parfois en alliance avec le pouvoir royal (Bouvines) et parfois contre lui, défiaient du haut de leurs Beffrois respectifs les privilèges arrogants des nobles et des prélats.

    De la Commune aux révolutions du 20ème siècle

    Tant de choses ont été dites sur la Commune que nous nous contenterons de renvoyer ici à deux livres majeurs : La guerre civile en France, où Marx montre ce qu’est, pour un , c’est-à-dire selon ses mots, pour un « matérialiste pratique », l’assimilation critique de l’héritage révolutionnaire, à égale distance du culte religieux et de l’ingratitude pseudo-« moderniste » : principal fondateur et dirigeant de la Première Internationale ouvrière (dont faisait partie l’ouvrier communard Eugène Varlin), exilé à Londres, Marx impulsa la solidarité internationale avec les Communards ; fort de cette légitimité concrète qui se prolongea par d’innombrables efforts après l’impitoyable répression versaillaise, Marx sut, dans le même texte, célébrer la hardiesse des Communards « montant à l’assaut du Ciel », fustiger le « nabot sanglant » Thiers et ses immondes massacreurs versaillais, et pointer impartialement les faiblesses politiques de la direction communarde. Non pour le plaisir de dénigrer des camarades de lutte qu’il révérait, mais pour tirer de leur défaite des enseignements susceptibles d’aider les révolutions futures à vaincre dans la durée.

    Et c’est bien en rebondissant sur les leçons critiques tirées par Marx de la défaite subie que Lénine écrivit de son côté en 1917, en pleine Révolution d’Octobre, l’éblouissante brochure intitulée L’Etat et la révolution : le chef de file des bolcheviks y montre de manière concrète comment s’articulent, dans la théorie marxiste de la transition au communisme, la question du double pouvoir, des alliances de classes visant à isoler la réaction, de la conquête politique du pouvoir d’Etat par le prolétariat, de la mise en place connexe de la dictature du prolétariat et de la démocratie des Soviets d’ouvriers, de paysans et de soldats (« démocratie la plus large pour les masses populaires, dictature implacable sur les forces contre-révolutionnaires », écrit Lénine pour définir le contenu de classe de la « dictature du prolétariat) ; le tout dans la perspective finale de la socialisation des moyens de production débouchant à long terme sur le « dépérissement de l’Etat », lui-même rendu possible par l’extinction progressive des classes sociales et par la transition qu’elle permettra entre l’actuel « pouvoir sur les personnes » et la future « administration des choses », comme eût dit Saint-Simon. Toutes conceptions qui certes, étaient déjà au travail, d’une manière encore confuse et éparse (il ne pouvait en aller autrement alors que le jeune prolétariat, encore très mêlé à l’atelier artisanal et à l’échoppe, n’avait pas encore édifié de Parti d’avant-garde à lui) dans les luttes héroïques des prolétaires parisiens du 19ème siècle (et de leurs camarades lyonnais, marseillais, etc., car la Commune de Paris eut de forts prolongements « provinciaux »), ces éclaireurs de la future révolution mondiale

    Parmi les nombreux enseignements que l’on peut tirer de l’expérience communarde, on nous permettra d’insister sur quatre points qui importent particulièrement à notre actualité militante, alors que le grand mouvement de lutte des Goodyear et des défenseurs du Code du Travail rendent un hommage indirect à la Commune ce 17 mars en appelant le peuple travailleur et la jeunesse à occuper la rue sous le slogan d’esprit typiquement communard, que lancèrent les militants du lors des luttes sur les retraites de 2003 : « c’est pas au patronat de faire la loi, la vraie démocratie, elle est ici ! ».  

    Des enseignements pour aujourd’hui et demain

    • Tout d’abord, il est absurde d’opposer la véritable démocratie, la démocratie prolétarienne et populaire, à la dictature du prolétariat. C’est pourtant ce que font, non seulement les dirigeants euro-réformistes du PCF qui, depuis 1976, voici tout juste quarante ans, dénigrent ce concept stratégique du marxisme*** et lui opposent une fumeuse « démocratie » sans rivages qui masque mal leur ralliement à la démocratie bourgeoise en pleine décrépitude fascisante et maastrichtienne : à l’unisson des députés « socialistes », ces mêmes réformistes en rupture de marxisme n’ont d’ailleurs pas craint de voter unanimement pour l’état d’urgence dont ils pouvaient prévoir qu’il servirait moins à combattre le terrorisme fanatique qu’à intimider et à menacer le mouvement populaire. C’est au même type de reniement qu’ont d’ailleurs procédé les dirigeants du NPA qui, à l’abri de leurs mégaphones criards, ont eux aussi solennellement répudié la référence marxiste à ce concept marxiste fondateur***. L’expérience historique de la Commune montre au contraire que c’est du même pas que doivent s’exercer la démocratie prolétarienne la plus large (la plus directe possible, avec contrôle des députés du peuple, interdiction pour eux de gagner plus qu’un salaire ouvrier, possibilité de révocation en cours de mandat si celui-ci n’est pas respecté…), et la lutte intransigeante contre les menées contre-révolutionnaires. Marx fit reproche aux dirigeants communards, il est vrai fort divisés, de n’avoir pas pris des mesures plus sévères pour museler la contre-révolution, et notamment, pour exproprier la Banque de France dont les avoirs étaient en fait le produit détourné du travail prolétarien. Le choix n’est donc pas entre une gentille révolution ignorant les mesures de rigueur à prendre contre ses ennemis mortels et la « méchante » dictature du prolétariat. Si des mesures rigoureuses ne sont pas prises avec détermination par le pouvoir révolutionnaire issu du peuple, alors en à n’en pas douter, comme le dit le poète communard Jean-Baptiste Clément, «Les châtiments du drapeau rouge / Sont remplacés par la terreur / De tous les chenapans de bouge, / Valets de rois et d’Empereur » : car les chefs réactionnaires sauvent très chrétiennement leur peau… mais ils se vengent très « païennement » au cours de la Semaine sanglante  On traque, on enchaîne, on fusille/ Tout ce qu’on rencontre au hasard ; / La mère à côté de la fille / L’enfant dans les bras du vieillard… », écrivait encore Clément). Et ce ne sont pas les militants chiliens de l’Unité populaire torturés par Pinochet et par son commanditaire yankee, le prix Nobel de la Paix Harry Kissinger qui pourront hélas, venir affirmer le contraire, ni le million de communistes indonésiens écrasés par Suharto en 1965 sous les applaudissements de la presse « démocratique » américaine et dans l’indifférence totale du « Figaro » et de l’ORTF d’alors…

    A l’inverse, la dictature du prolétariat n’a pas sa fin en elle-même, elle ne doit jamais perdre de vue que sa fin est de construire une société où, par l’extinction des classes sociales, l’Etat de classe devient progressivement obsolète, et sa tâche de chaque instant est de promouvoir l’activité politique des masses, d’élargir sans cesse la démocratie populaire et l’intervention des citoyens-travailleurs, pour faire en sorte, comme disait encore Lénine, que « la cuisinière puisse gouverner l’Etat ».

    • De même, est-il aberrant d’opposer l’internationalisme prolétarien (« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » !) au patriotisme populaire. Les Communards étaient à la fois d’ardents patriotes français qui refusaient de capituler devant Bismarck, et de magnifiques internationalistes qui portèrent aux responsabilités ces immigrés progressistes fameux qu’étaient Léo Frankel (hongrois), Dombrowski (héros de l’indépendance polonaise, qui défendit admirablement Paris), sans parler du révolutionnaire italien Garibaldi, qui fut alors élu député français, ou d’Elisabeth Dmitrieva qui, aux côtés de la Parisienne Louise Michel ou de la Bretonne Nathalie Le Mel****, joua un rôle majeur dans l’engagement révolutionnaire des indomptables femmes parisiennes. Comme nous ne cessons de le rappeler, la véritable scission de classe ne sépare pas les patriotes des internationalistes, comme voudraient ensemble le faire accroire les partisans nationalistes des Le Pen ou les adeptes néolibéraux de l’UE supranationale et de l’OTAN ; quand la lutte de classes se durcit, elle oppose invariablement, d’un côté de la barricade sociale, les partisans du cosmopolitisme capitaliste alliés aux nationalistes bourgeois (ce que, dans les conditions présentes, le PRCF appelle l’U.M.-Pen-S, en montrant les convergences des deux processus réactionnaires que sont, en France la fascisation xénophobe ET l’euro-désintégration des nations souveraines), et de l’autre côté de cette même barricade, les partisans du patriotisme républicain ET les défenseurs de la solidarité de classe internationale. Et c’est encore plus vrai de nos jours qu’en 1871 puisque le capitalisme a pris la forme de l’impérialisme, de l’écrasement des nations libres par le capital financier, voire de la vassalisation des nations dominantes en déclin par d’autres, comme on le voit avec la hideuse UE dominée par l’impérialisme allemand et ses néo-Kollabos « français » du grand patronat et du Parti Maastrichtien Unique (PS et ex-UMP). C’est pourquoi d’ailleurs, le mot d’ordre de la Troisième Internationale n’était plus seulement « Prolétaires de tous les pays unissez-vous», mais « Prolétaires de tous les pays, peuples opprimés du monde entier, unissez-vous » avec à l’horizon le mot d’ordre largement unificateur et défendu par Lénine du « droit de toutes les nations à disposer d’elles-mêmes ». Concrètement, cela se traduit par la nécessité, pour les vrais héritiers des Communards, d’appeler le peuple français, non pas à attendre sottement l’introuvable « Europe sociale » chère à Pierre Laurent, mais à exiger que la France sorte par la gauche, dans une dynamique révolutionnaire de rupture avec le capitalisme tueur de nation, de la mortifère UE atlantique et de son destructif euro.

    Vérification historique de cette dialectique matérialiste du patriotisme populaire et de l’internationalisme prolétarien, c’est toujours la classe dominante qui, du Moyen Âge (l’Evêque Cauchon livrant Jeanne Darc au bûcher anglais) à nos jours, s’est alliée à la domination étrangère pour se garder du peuple et préserver ses privilèges, alors qu’à l’inverse, le peuple travailleur défendait le sol national, comme on le vit pendant la Grande Révolution, quand les Soldats de l’An II issu du Faubourg Antoine sauvaient la France républicaine tandis que les Emigrés nobles de Koblenz trahissaient leur pays en combattant dans les rangs anglais ou autrichiens. Et en 1871, tandis que Thiers suppliait le victorieux Bismarck de libérer les soldats français faits prisonniers à Sedan, pendant qu’il jurait par écrit au maître du Second Reich allemand que lesdits soldats ne seraient « utilisés que contre Paris », les internationalistes présents à Paris défendaient la France occupée, comme les Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée, les Manouchian, Epstein et autre Roger Landini, restaient fidèles à la France des droits de l’homme pendant que Louis Renault produisait des tanks pour l’occupant nazi. Qui ne se souvient du mot de l’écrivain gaulliste Mauriac déclarant, à propos des mineurs rouges du Nord qui tinrent deux mois de grève sous la botte allemande en 1941, que « seule dans sa masse la classe ouvrière est demeurée fidèle à la France profanée » ?

    • il est suicidaire d’opposer la démocratie prolétarienne de masse au parti de classe et d’avant-garde. Ce qui fit tant défaut aux Communards, parmi lesquels dominaient encore les conceptions petites-bourgeoises et anarchisantes hostiles à l’organisation, les bolcheviks l’avaient construit et trempé au feu des luttes de la Révolution russe de 1905, non pas en l’opposant à, mais en l’appuyant sur cette création spontanée des masses ouvrières russes en mouvement qu’étaient les Soviets (Conseils) ouvriers et paysans. Sans le parti bolchevik, sans sa discipline d’action fondée sur le centralisme démocratique (démocratie la plus large avant la prise de décision, application par tous, minorité incluse, de la décision majoritaire), il n’y eût pas eu de Révolution prolétarienne victorieuse en Octobre 17 : car comment unir et discipliner les efforts d’un peuple-continent face à une réaction féodal-bourgeoise unie et armée jusqu’aux dents, si l’on ne dispose pas de cet élément indispensable à toute armée qui veut gagner et pas seulement « témoigner » : un ETAT-MAJOR politique ? Et inversement, que serait un parti d’avant-garde autoproclamé, un groupuscule se déclarant « le » parti sans manifester le moindre souci de fédérer les révolutionnaires et de devenir l’avant-garde effective DU mouvement populaire ici et maintenant ?

    C’est d’ailleurs en conjuguant la construction du parti communiste (dont Lénine choisit la dénomination d’origine française en triple référence à la Commune, à l’objectif final communiste, et non socialiste du parti, et aussi à ce qu’il appelait « l’Etat-Commune », l’état visant à son propre dépérissement, si lointain fût-il) et la dynamique propre des Soviets ouvriers, paysans et soldats, que triompha la Révolution d’Octobre, comme l’atteste de manière grandiose le livre-reportage de John Reed sur Les dix jours qui ébranlèrent le monde : car Octobre ne fut pas seulement une insurrection militaire victorieuse du prolétariat et de la garnison rouge de Petrograd, cette insurrection elle-même, qui remit aussitôt tout le pouvoir au soviets (où les bolcheviks avaient gagné démocratiquement la majorité), fut surtout nécessaire pour que s’engage un immense débat, gagné par les bolchéviks, dans chaque usine, chaque caserne, chaque village où il fallut se prononcer sur les trois premiers décrets du nouveau pouvoir soviétique, le Décret sur la paix aux peuples, le Décret sur la terre aux paysans et le Décret sur le contrôle ouvrier des usines.

    C’est pourquoi il est aberrant que certains communistes actuels, qui croient pourtant s’opposer à la direction du PCF-PGE, traitent de haut la « matrice léniniste du communisme » à la manière du premier euro-mutant venu, rêvent aujourd’hui de revenir à la Première Internationale en sautant par dessus l’expérience de l’Internationale communiste et du premier camp socialiste de l’histoire qui, durant plusieurs décennies, a tenu tête à l’impérialisme en construisant une société, certes bien imparfaite, mais dénuée de chômage, d’exploitation capitaliste et de marchands de canons. Si l’on veut analyser en marxistes, et non pas en défaitistes et en petits bourgeois geignards, les causes de la défaite provisoire du socialisme, – et cette tâche n’est pas l’objet de ce bref article – il y a mieux à faire que jouer les repentis bien-pensants, que de renier le passé communiste, que de s’auto-flageller pour complaire à l’adversaire, que de rêver d’un retour à des formes anciennes, pré-bolchéviques du pouvoir prolétarien, alors même que le capitalisme est mille fois plus agressif, destructeur, fascisant, exterministe dirions-nous, que ne pouvait encore l’être le capitalisme du 19ème siècle. Comme le disait le poète communeux Arthur Rimbaud, « il faut être résolument moderne : tenir le pas gagné ! », et non pas pratiquer ce que fustigeait déjà Lénine, cette danse du ventre propre aux éléments menchéviks et qui se traduit par le tristement fameux « un pas en avant, deux pas en arrière ! ». Sauf à vouloir éternellement perdre les combats face à un ennemi de classe plus déterminé que jamais, et dans une situation où, même au cœur de nos pays impérialistes en crise, le déclassement et la misère de masse menacent très directement les travailleurs et la partie inférieure des ainsi-dites « couches moyennes » !

    • enfin, il est malhonnête d’opposer la construction multiséculaire de la nation, puis la mise en place révolutionnaire de la République une, laïque, souveraine, sociale léguée par Robespierre, à la décentralisation démocratique populaire, ou partiellement populaire, que portaient historiquement, non seulement la Commune de 1871, mais les insurgés médiévaux des « jurées-communes » du Moyen Âge. Ce sont historiquement le Premier et le Second Empire, et non les Sans Culottes, ni a fortiori les Communeux, qui ont suspendu les libertés communales en nommant les maires et en imposant un superpréfet à Paris. A l’inverse, la nation française et les communes se sont, malgré bien des accrocs, construites du même pas. Ce fut le processus, historiquement progressiste en un premier temps, de construction d’un Royaume de France centralisé qui vit les Capétiens – désireux de conjurer les frondes féodales – s’allier aux milices communales : à Bouvines (1214) la bataille contre la coalition du roi anglais, de l’Empereur allemand, du comte flamand et de plusieurs grands feudataires rebelles, fut gagnée, par Philippe-Auguste et par ses alliés communalistes aux cris de « Commune, Commune !» et cette victoire permit à Paris de consolider son rôle de capitale politique du Royaume. CE fut aussi un choix politique royal relevant de l’alliance de classe qui inspira François 1er quand il choisit d’ériger le français – c’est-à-dire la langue parlée par la bourgeoisie et par le peuple (au moins en Ile-de-France) comme langue administrative et juridique – en écartant le latin cher aux ecclésiastiques (sans pour autant interdire les langues périphériques). Quant à la République une et indivisible créée par les affreux « centralisateurs » Jacobins, les Marat, Robespierre, Saint-Just, Couthon, elle liquida les vieilles provinces ethniques héritées de la féodalité au profit des nouveaux départements – mais elle n’en confirma pas moins l’élection des maires et des conseils communaux sans mégoter sur leurs prérogatives… que réduit à rien l’actuelle contre-réforme territoriale d’inspiration maastrichtienne. Bref, avant de dire sottement qu’ « en général, le centralisme s’oppose à l’intervention politique locale », il faut s’interroger sur le contenu de classe du centralisme et de la « décentralisation » proclamée ; car le centralisme national ne s’oppose pas à la démocratie locale quand, sur tout le territoire français, la classe progressiste, hier la bourgeoisie jacobine, aujourd’hui le prolétariat virtuellement communard, portent l’initiative historique. Encore une fois, quelle éclatante différence avec notre sinistre époque contre-révolutionnaire où, tout à la fois, sous l’égide de la grande bourgeoisie devenue oligarchique, le regroupement autoritaire des territoires conforte les « métropoles » au détriment des communes, les super-régions aux dépens des départements, l’Empire européen berlino-formaté et l’Union transatlantique américano-centré, tous deux appyés sur la puissance planétairement dévastatrice de l’OTAN, mille fois plus dangereuse pour l’avenir de l’humanité que ne pouvaient l’être les reitres de Bismarck ou les hussards du duc de Brunswick !

    Il y aurait mille autres leçons à tirer de l’expérience culturelle et humaine sans précédent que fut la Commune sous la conduite des héroïques Varlin, Flourens, Ferré et autre Courbet, notamment sur la manière dont elle sépara clairement, pour la première fois en France, l’Etat républicain des Eglises, mais d’autres historiens de la laïcité et des Lumières l’ont dit cent fois mieux que nous ne saurions faire.

    Pour l’heure, alors que Hollande rampe devant les néo-versaillais du MEDEF et que ledit MEDEF accepte joyeusement de dissoudre la République souveraine, la langue française, l’héritage des Lumières, de 1936 et du CNR dans les eaux glacées de l’UE maastrichtienne et du tout-anglais « transatlantique », les vrais successeurs des Communards assument fièrement l’héritage des héroïques prolétaires et artisans parisiens qui ouvrirent pour le monde entier l’époque, provisoirement interrompue, des révolutions socialistes. Sans opposer Octobre 1917 au bref printemps rouge de 1871, l’heure est plus que jamais à la résistance populaire, à la contre-offensive tous ensemble et en même temps avec les Goodyear, les autres salariés du public et du privé, les retraités, les étudiants, les enseignants, les paysans et les artisans en lutte, pour que notre pays redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, le pays des Lumières communes.


    *G. Gastaud, philosophe, auteur de Marxisme et universalisme (Delga, 2015) et de Lumières communes, trajectoire dans la philosophie à la lumière du matérialisme dialectique (prochainement chez Delga), secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France

    **J.-P. Hemmen, directeur politique de la revue théorique « Etincelles », descendant de Pierre HEMMEN, officier de la Commune, militant de la Première Internationale, et de Jean Hemmen, militant du Komintern, organisateur des Brigades internationales d’Espagne, Résistant français fusillé au Mont-Valérien.

    *** Rappelons que le mot « communard » était originellement une insulte versaillaise : aux dires de Jaurès, les partisans de la Commune s’appelaient eux-mêmes les Communeux.

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  • , l’ «  » du Bassin minier

    Déchéance de la nationalité Olszanski, l’ « affaire Dreyfus » du Bassin minier (IC.fr-20/02/2016)

    La déchéance de nationalité ? Une sanction que la République française applique, depuis le milieu du XIXe siècle, à ses propres citoyens accusés de menacer ses fondements. En 1932, cette mesure affecte Thomas Olszanski, un mineur du Nord. Il est alors âgé de 45 ans. Son tort ? Avoir stigmatisé, comme permanent de la Fédération des mineurs de la CGT Unitaire (CGTU), l’attitude des magnats des Mines qu’il accuse de « bafouer les droits des Polonais », mais aussi l’Etat français « complice de leurs exactions ».

    Fils d’un paysan pauvre de Galicie polonaise sous occupation autrichienne, Thomas Olszanski s’installe dans le Bassin minier du Pas-de-Calais en 1909 pour y exercer comme mineur de charbon. Formé à l’école du syndicalisme révolutionnaire, il intègre en 1921 les rangs du Parti français et entreprend d’organiser, au sein de la CGTU, la main-d’oeuvre polonaise qui contribue largement à la relance de l’activité charbonnière dans une région sinistrée.

    Permanent à la CGTU

    L’obtention de la nationalité française en juin 1922, lui offre de s’affranchir de la menace d’expulsion qui pèse sur les activistes étrangers d’extrême gauche. Mieux, ce sésame lui permet d’accéder à un poste de dirigeant syndical ; ce que la loi du 21 mars 1884 « relative à la création des syndicats professionnels » interdit aux étrangers… libres de se syndiquer mais non d’exercer une fonction d’encadrant ! En 1923, sa connaissance des langues française, allemande et surtout polonaise le propulse à la tête du secteur « main-d’oeuvre étrangère » de la Fédération unitaire des mineurs de France (CGTU) dont il devient un secrétaire. Et aussi un permanent national  D’un piquet de grève à l’autre, il sillonne l’Hexagone. La renommée de cet « agitateur volant » aux indéniables talents d’orateur, assure le succès de ses meetings dans les bassins miniers de charbon, de fer ou de potasse, même si la CGTU, largement bolchévisée, peine toujours, en cette fin des années 1920, à contrebalancer l’influence de la CGT réformiste parmi les Polonais.

    Quand récession rime avec répression tous azimuts

    Sa popularité inquiète davantage encore les autorités françaises quand le pays s’enfonce dans la crise qui ébranle l’économie capitaliste mondiale pour frapper l’industrie houillère régionale dès 1931. La récession est synonyme d’arrêt du recrutement, de chômage partiel puis de vagues de licenciements dont les étrangers sont les victimes principales… Dans les mines du Nord où ils constituent encore près de 40 % des effectifs, la répression s’intensifie. Brimades, amendes, déclassements sont plus que jamais le lot des militants insoumis. Soucieux de satisfaire une opinion publique en partie gagnée par le chauvinisme, l’Etat décide très vite du renvoi en Pologne par trains entiers de milliers de travailleurs considérés en surnombre dans l’économie et en profite pour se débarasser des éléments jugés indésirables. Les expulsions se multiplient. A l’heure de la rationalisation synonyme de course au rendement et de dégradations des conditions de travail, les contradictions de classe s’aiguisent.

    Sur la voie de la déchéance

    Déchéance de la nationalité Olszanski, l’ « affaire Dreyfus » du Bassin minier (IC.fr-20/02/2016)

    Dans ce contexte délétère, Thomas Olszanski reste intouchable. Parce que de nationalité française… La bourgeoise République envisage alors de lui en faire perdre le bénéfice en vertu de la loi « sur la nationalité » du 10 août 1927 d’inspiration pourtant libérale. Son article 9 prévoit en effet que perd la qualité de Français, celui, qui ayant acquis la nationalité française sur sa demande, en est déchu pour « avoir accompli des actes contraires à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat français ». Le 22 juillet 1932, le tribunal civil de Douai prononce sa dénaturalisation, lui reprochant d’avoir, lors d’un meeting, « pris la parole pour exorter les ouvriers français et étrangers à se révolter ». Ses écrits dans la presse communiste « à renverser le régime capitaliste » sont tout autant stigmatisés.

    Une campagne nationale de solidarité

    Son cas fait grand bruit. Des parlementaires, des intellectuels comme André Malraux ou Paul Nizan, exigent sa réintégration d’autant que l’article 6 de cette loi de 1927 reconnaît que « l’étranger naturalisé jouit de tous les droits civils et politiques attachés à la qualité de citoyen français ». Or, Olszanski n’a jamais dérogé à la loi. « Rien dans les paroles reprochées à Olszanski, ne différait des idées énoncées couramment par la presse de gauche », rappellera la presse communiste provencale (1). Un Comité de défense d’Olszanski dénonce une nouvelle « affaire Dreyfus ». Le Secours rouge international s’indigne : « De 1914 à 1918, Olsanski fait la guerre, la bourgeoisie le considère comme un bon Français. De 1922 à 1932 Olszanski milite dans les organisations d’avant-garde, la bourgeoisie le considère comme un indésirable, le dénaturalise et veut l’expulser. » L’organe régional du PCF dans le Nord (2) s’inquiète : « Si Olszanski était expulsé, il serait beaucoup plus difficile demain d’entraîner les mineurs polonais dans la lutte aux côtés de leurs camarades français. » Briser l’unité ouvrière à un moment où les appels au front unique se multiplient ! Telle est l’ambition du gouvernement d’Edouard Herriot à coloration radical-socialiste.

    Fidèle à la Pologne populaire

    Le décret tombe le 19 avril 1934. Olszanski doit quitter le territoire le 22 mai au plus tard. Il plonge alors dans la clandestinité. Sa « cavale » prend fin cinq mois plus tard. Après avoir purgé une peine d’un mois de prison à Béthune pour infraction à un arrêté d’expulsion, Thomas Olszanski, désormais apatride (3), est « abandonné » discrètement en Flandre belge, le 16 octobre 1934 à l’aube. Il gagne alors l’URSS où il sera rejoint par sa femme et trois de ses enfants. A la Libération, il décline l’offre du PCF, d’un retour en France. Celui qui se considère néanmoins toujours comme le « fils du prolétariat français », gagne la Pologne qui tourne le dos à son passé féodal. Thomas Olszanski rejoint les rangs du Parti ouvrier polonais (PPR) des communistes polonais. « C’est ainsi qu’après 40 années, je revins dans ma patrie : la Pologne Populaire. Ce retour, je le devais à l’Armée rouge et à l’Armée polonaise, à leurs victoires sur les ennemis de mes pères et aïeux, les seigneurs terriens et les capitalistes », témoigne-t-il. Ses Mémoires (4) paraissent en 1957, deux ans avant sa disparition à l’âge de 73 ans. Il aura écrit parmi les plus belles pages de l’histoire du communisme polonais en France… « Il n’a pas personnellement vécu l’essor des années du Front populaire… Mais il est parmi les plus notoires de ceux qui l’ont rendu possible », selon Henri Krasucki, le secrétaire général de la CGT de 1982 à 1992.

    Jacques Kmieciak

     

     

    Notes

    (1) Rouge Midi du 26 janvier 1937.

    (2) L’Enchaîné du 13 septembre 1932

    (3) A la fin de la Première Guerre mondiale, il n’a pas effectué les démarches nécessaires en vue d’acquérir la nationalité polonaise à laquelle il pouvait prétendre.

    (4) Un Militant syndicaliste franco-polonais « la vie errante » de Thomas Olszanski (1886 – 1959). Texte traduit par Milène Mihout. Presses universitaires de Lille, 1993. 395 p.

    Source: initiative-communiste.fr

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  • Gorbatchev officiellement suspecté de trahison (IC.fr 20/02/2016)

    Nous publions ci-dessous deux documents atterrants : ils montrent jusqu’à l’écoeurement à quel niveau de vassalité et de félonie rampante – non seulement à l’égard du PCUS et de l’ – auxquels ils avaient juré fidélité – mais à l’égard des citoyens de l’ex-, quels que fussent leurs opinions sur le  : ceux-ci ont été mis au courant de la destruction de l’ APRES le président des USA, les deux super-Judas « Gorby » (si soucieux du bon Noël de son bon Bwana Bush) et B. Eltsine ont fait montre.

    Quant à , outre que ses propos sont d’un ridicule et d’une veulerie achevés, il a en un sens trahi encore plus qu’Eltsine puisque ce dernier était partisan affiché de l’indépendance de la alors que , alors président de l’URSS, garant à ce titre de la Constitution en place et de l’exécution du vote des Soviétiques (qui en 1990 avaient dit OUI à 76% au maintien de l’ !), a violé ENCORE plus grossièrement (certes, la concurrence fut rude en matière de trahison !) que son collègue Boris, ses engagements constitutionnels…

    Nous avons ci-dessus comparé Gorby à Judas : mais à bien y regarder, c’est très injuste pour l’Iscariote qui eut, dit-on, la décence de se pendre après avoir vendu le Nazaréen pour trente deniers…

    En 1991, L’Humanité parlait toute honte bue de « bouleversements démocratiques à l’Est » et ne bougeait pas le petit doigt pour défendre les centaines de milliers de communistes persécutés à l’Est. Les futurs fondateurs de la Coordination communiste du PCF qui participèrent ultérieurement à la fondation du PRCF parlaient au contraire de contre-révolution et de trahison.

    Qui a alors trompé les communistes, non seulement en URSS, mais en France ?

    Et qui, dans notre pays, a su marcher à contre-courant en les éclairant malgré l’énorme vague antisoviétique qui déferlait alors sur le monde ?

    Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF


    Gorbatchev suspecté de trahison (Document)

    Par FortRuss le 22 décembre 2015
    Un député Russe demande une enquête contre Gorbatchev pour trahison, avec des transcriptions de deux des plus importants appels téléphoniques de notre temps

    Un membre de la Chambre Publique de la Fédération de Russie, Georgy Fedorov, a envoyé une requête au procureur général Iouri Tchaïka lui demandant de vérifier le contenu des conversations entre les dirigeants de l’URSS et le président des États-Unis dans le cadre des articles du Code pénal concernant la «trahison» et la «divulgation de secrets d’Etat » et, si nécessaire, d’engager des poursuites.

    Cette requête a été motivée par des transcriptions déclassifiées de conversations téléphoniques dans lesquelles les chefs politiques, à savoir Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine, donnent des informations à George HW Bush à propos de la destruction de l’URSS.

    Les transcriptions de conversations téléphoniques tenues les 8 Décembre et 25 Décembre 1991, ont été publiées dans les médias (en particulier, le journal Komsomolskaïa Pravda).

    Selon Konsomolskaya Pravda, Boris Eltsine a appelé le président américain Bush et a eu une conversation avec lui de plus de 28 minutes, immédiatement après la signature de l’accord de Bialowieza (sur la création de la CEI), le 8 Décembre 1991

    Deux semaines plus tard, le 25 Décembre, le premier (et dernier) président de l’Union Soviétique, Mikhaïl Gorbatchev a téléphoné à George W. Bush, et ​​la conversation a duré 22 minutes.

    Les détails de ces conversations pour une longue période peuvent seulement être devinés. Nos services spéciaux ne les ont pas. Les Américains les ont, mais ils ont été classés. Ils avaient été gardés dans l’état du Texas dans la bibliothèque présidentielle. Et c’est seulement en 2008, que le jeune Bush a levé la classification «secret» et des copies des documents sont maintenant dans le Centre Eltsine nouvellement ouvert à Ekaterinbourg.

    « Lors de la planification préliminaire de notre musée, nous avions trouvé ces transcriptions dans le catalogue de la bibliothèque Présidentielle de George Bush. Nous avons envoyé une demande et avons reçu des copies électroniques.

    « On dit souvent que Eltsine et Gorbatchev se sont « précipités » pour annoncer au président des États-Unis l’effondrement de l’Union Soviétique, mais ce n’est pas la façon dont cela s’est passé. En fait, la situation était compliquée. Lors de l’effondrement de l’URSS, il était nécessaire d’informer le Président des États-Unis que l’arsenal nucléaire de l’Union Soviétique était sous contrôle « , a déclaré Dmitri Pushmin, chef du centre d’archives Eltsine.

    Georgy Fedorov estime que le contenu de ces conversations donne une preuve directe qu’Eltsine et Gorbatchev ont consciemment travaillé pour les Etats-Unis et la destruction de l’URSS, et que ces hommes sont des renégats et des traîtres. A cet égard, il a fait appel au Bureau du Procureur général pour enquêter et engager des poursuites pénales en vertu des lois sur la « haute trahison  » et la  » divulgation de secrets d’Etat « .

    » Si il y a des personnages historiques envers lesquels je me sens une haine profonde et sincère, c’est Eltsine et Gorbatchev. J’ai toujours été convaincu que la destruction de l’URSS a été le résultat de la trahison de l’élite, dont des chefs d’Etat, directement.

    « Mais jusqu’à récemment, mon opinion ne reposait simplement que sur des observations générales et des informations informelles. Mais maintenant que les transcriptions de ces conversations ont été présentées au public, tout se met en place. Ces hommes sont des traîtres, et ils devraient être jugés selon la loi « , dit-il dans une interview avec Planète russe.

    Et voici les transcriptions

    « Je tiens à vous informer vous personnellement, Monsieur le Président »

    Conversation téléphonique avec le président de la République de Russie, Eltsine

    Participants: George W. Bush, le président américain, Boris Eltsine, le Président de la République russe

    8 Décembre 1991, 13.08 – Bureau ovale 13h36,

    Président Bush : Bonjour, Boris. Comment allez-vous ?

    Président Eltsine : Bonjour, Monsieur le Président. Je suis très heureux de vous entendre. Monsieur le Président, nous avions convenu que, en cas d’événements d’une extrême importance, nous allions nous en informer l’un et l’autre, moi à vous, et vous à moi. Aujourd’hui, dans notre pays, il y a eu un événement très important, et je tiens à vous informer personnellement, avant que vous ne l’appreniez par la presse.

    Président Bush : Naturellement, je vous remercie.

    Président Eltsine: Nous sommes réunis ici aujourd’hui, Monsieur le Président, les leaders de trois républiques – la Biélorussie, l’Ukraine et la Russie. Nous nous sommes réunis et après de longues discussions qui ont duré presque deux jours, nous sommes arrivés à la conclusion que le système actuel et le Traité de l’Union, qu’ils nous poussaient à signer, ne nous conviennent pas.

    Donc, nous sommes réunis et, il y a seulement quelques minutes, nous avons signé un accord commun. Monsieur le Président, nous, les dirigeants des trois républiques – Biélorussie, Ukraine et Russie, – notant que les négociations sur le nouveau traité [de l’Union] sont dans l’impasse – reconnaissons qu’il existe des raisons objectives pour que la création d’Etats indépendants devienne une réalité.

    En outre, notant que la politique à courte vue de la Direction Centrale nous a conduit à des crises économiques et politiques, qui ont touché toutes les sphères de la production et les diverses catégories de la population, nous, la communauté des Etats indépendants de Biélorussie, Ukraine et Russie avons signé un accord. Cet accord, composé de 16 articles, conduit, en fait, à la création de la Communauté ou groupe d’États indépendants.

    Président Bush : Je comprends.

    Président Eltsine : Les membres de la Communauté visent à renforcer la paix et la sécurité internationales. Ils garantissent également le respect de toutes les obligations découlant des accords et traités internationaux signés par l’ancienne Union Soviétique, y compris la dette extérieure.
    Nous sommes également en faveur d’un contrôle unifié sur les armes nucléaires et de leur non-prolifération. Cet accord a été signé par les chefs de tous les Etats impliqués dans les négociations, – la Biélorussie, l’Ukraine et la Russie.

    Président Bush : Bien

    Président Eltsine : Le président et le chef du Soviet suprême de Biélorussie est avec moi dans la pièce d’où j’appelle. Je viens aussi de terminer une conversation avec le président du Kazakhstan Nazarbayev. Je lui ai lu l’intégralité de l’accord, y compris l’ensemble des 16 articles. Il soutient pleinement toutes nos actions et est prêt à signer l’accord. Il s’envole immédiatement pour l’aéroport de Minsk pour la signature.

    Président Bush : Je comprends.

    Président Bush : Boris, je vous suis reconnaissant pour votre appel et votre ouverture d’esprit. Nous allons immédiatement examiner tous les 16 points. Que pensez-vous que sera la réaction de la Direction Centrale ?

    Président Eltsine : J’avais, tout d’abord, discuté avec le ministre de la Défense Shaposhnikov. Je voudrais vous lire l’article 6 de l’accord. Chapochnikov est effectivement en total accord et soutiendra notre position. Et maintenant, je vous ai lu l’article 6 … […]

    Président Bush : Nous, bien sûr, nous voulons les examiner tous attentivement. Nous comprenons que ces questions devraient être abordées par les participants et non par des tiers comme les États-Unis.

    Président Eltsine : Ça, nous pouvons vous le garantir, Monsieur le Président.

    Président Bush : Eh bien, bonne chance, et nous vous remercions de votre appel. Nous allons attendre la réaction de la Direction Centrale et des autres républiques. Je suppose que le temps nous le dira.

    Président Eltsine : je suis convaincu que le reste des républiques nous comprendront et nous rejoindront très bientôt.

    Président Bush : Je vous remercie encore pour votre appel après un tel événement historique.

    Président Eltsine : Au revoir

    ——————————-

     « En fin de compte, j’ai décidé de le faire aujourd’hui »

    Conversation téléphonique avec Mikhaïl Gorbatchev, Président de l’Union Soviétique

    Participants: George W. Bush, président des États-Unis, Mikhaïl Gorbatchev, Président de l’URSS

    25 Décembre, 1991, 10:03-10h25, Camp David

    Président Bush : Bonjour, Michael

    Président Gorbatchev : George, mon cher ami. Heureux d’entendre votre voix.

    Président Bush : Je suis heureux de vous entendre en ce grand jour, un jour historique. Merci de votre appel.

    Président Gorbatchev : Permettez-moi de commencer par l’agréable: Je voudrais vous souhaiter, ainsi qu’à Barbara et à toute votre famille un Joyeux Noël. J’avais réfléchi à quand je devrais faire ma déclaration – mardi ou aujourd’hui. Et finalement j’ai décidé de la faire aujourd’hui, en fin d’après-midi. Et donc je veux d’abord vous souhaiter un Joyeux Noël et mes meilleurs vœux.

    Et maintenant, je dois dire que, dans environ deux heures, je vais parler à la télévision de Moscou, avec une courte déclaration au sujet de la décision que j’ai prise. Je vous ai envoyé une lettre, George. J’espère que vous allez bientôt la recevoir. Dans la lettre, j’y ai exposé les choses les plus importantes.

    Maintenant, je tiens à réaffirmer combien j’ai apprécié ce que nous avons fait pendant tout le temps que nous avons travaillé ensemble – lorsque vous étiez vice-président, et plus tard, quand vous êtes devenu président des États-Unis.

    J’espère que tous les dirigeants des pays de la Communauté, et ​​en particulier la Russie, comprendront la valeur du partage des leçons apprises par les dirigeants de nos deux pays. Je souhaite qu’ils comprennent leur responsabilité pour la préservation et l’amélioration de cette ressource importante.

    Dans notre Union, les débats sur quel type d’états ​il faut créer, ne sont pas allés dans la bonne direction, celle que je pensais être juste. Mais je tiens à vous assurer que j’utiliserai toute mon influence politique et ma crédibilité pour faire en sorte que la nouvelle Communauté devienne efficace.

    Je suis heureux que les dirigeants de la Communauté aient déjà obtenu des accords à Alma-Ata sur les questions nucléaires et stratégiques importantes. Je souhaite que, à Minsk, d’autres questions seront prises en compte pour fournir un mécanisme de coopération entre les républiques.

    George, laissez-moi vous dire ce que je crois, et qui est extrêmement important.

    Président Bush : Je vous écoute.

    Président Gorbatchev : Bien sûr, vous devez suivre, par la reconnaissance de tous ces pays. Mais je voudrais que vous preniez en compte combien il est important, pour l’avenir de la Communauté, de prévenir toute aggravation de processus de désintégration et de destruction. C’est donc de notre devoir commun – pour aider le processus de coopération entre les républiques. Je voudrais insister sur ce point.

    Maintenant, à propos de la Russie – ce qui est le deuxième sujet le plus important de nos discussions. Il y a, en face de moi sur la table, le décret du Président de l’URSS sur ma démission. J’abandonne également les responsabilités de commandant suprême et je délègue l’autorité pour l’utilisation des armes nucléaires au Président de la Fédération de Russie.

    Voilà, je lance les choses jusqu’à l’achèvement du processus constitutionnel. Je peux vous assurer que tout est sous contrôle strict. Dès que j’annoncerai ma démission, le décret entrera en vigueur.

    Il n’y aura pas de désaccord. Vous pouvez passer une soirée de Noël tranquille. Pour en revenir au sujet de la Russie, je tiens à dire une fois de plus que nous devons faire tout notre possible pour la soutenir. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour soutenir la Russie. Mais nos partenaires doivent également essayer, et jouer leur rôle pour prendre soin et soutenir la Russie.

    Quant à moi, je ne vais pas aller me cacher dans la forêt ou dans les bois. Je vais rester politiquement actif, et maintenir une vie politique. Mon objectif principal est d’aider le processus qui a commencé avec la perestroïka et la nouvelle pensée en politique étrangère.

    Les représentants de votre presse ici m’ont souvent demandé quelles étaient nos relations personnelles. En ce moment historique, je veux que vous sachiez combien j’apprécie notre coopération, notre partenariat et notre amitié. Nos rôles peuvent changer, mais je tiens à vous assurer que ce que nous avons accompli, ne changera pas. Raisa et moi vous souhaitons à vous et Barbara tout le meilleur.

    Président Bush : Michael, tout d’abord je tiens à exprimer ma gratitude pour votre appel. J’ai écouté votre message avec grand intérêt. Nous allons continuer à être impliqués, en particulier en ce qui concerne la République de Russie, et ses énormes difficultés qui pourraient même empirer cet hiver.

    Je suis très heureux que vous n’alliez pas vous cacher dans la forêt, et que vous continuiez l’activité politique. Je suis absolument sûr que ce sera bénéfique pour la nouvelle Communauté.

    Je vous suis reconnaissant pour votre clarification sur les armes nucléaires. Ceci est une question vitale d’une importance internationale, et je vous suis reconnaissant à vous et aux dirigeants des républiques de l’excellent processus d’organisation et de mise en œuvre. J’ai pris note que la responsabilité constitutionnelle sur cette question va à Boris Eltsine. Je vous assure que nous allons continuer à coopérer étroitement sur ​​ce plan … […]

    Président Gorbatchev : Merci, George. Je suis heureux de tout ce que j’entends aujourd’hui. Je vous dis au revoir et vous serre la main. Vous m’avez dit beaucoup de choses importantes, et je vous suis reconnaissant pour cela.

    Président Bush : Meilleures salutations, Michael.

    Président Gorbatchev : Au revoir

    Fin de la conversation

    Article original: http://fortruss.blogspot.be/2015/12/russian-mp-calls-for-treason-inquiry.html

    Traduction Avic

    Source: Réseau International

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  • 8 Février 1962 – 8 Février 2016 : 54e anniversaire de l’assassinat de 9 ouvriers à CHARONNE !

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  • Clémentine Autain: comparaison et déraison -et ce n’est pas un hasard, il ne s’agit pas de la part de Clementine Autain de « déraison » mais bien de sa haine réelle de l’Union soviétique. Il ne s’agit pas de son amour des « migrants » mais bien d’une volonté ‘aller jusqu’au bout de la fin de l’histoire antinazie des communistes pour mieux soutenir ses frères trotskistes néoconservateurs des Etats-Unis… Et c’est ce genre d’inividu qui prétend diriger le PCF avec l’accord des communistes, interdire la solidarité avec les communistes ukrainiens, « plutôt Hitler que Staline »… Je suis d’accord avec le texte de Mark Cohen mais je le crois encore trop limité à la seule question de l’anti-islamisme, ce n’est pas là le vrai sujet, levrai sujet c’est la destruction du PCF comme affaire programmée  (note de Danielle Bleitrach-15/01/2016)

     

    Doit-on salir les libérateurs d'Auschwitz pour blanchir les salafistes-par Marc COHEN

     

    Deux jours après le fameux tweet de Clémentine Autain évoquant les « deux millions de viols » commis par l’Armée Rouge en Allemagne en 1945, pour relativiser les horreurs du Jour de l’An à Cologne, je reste sidéré.

    On a beau s’attendre à tout, venant d’une personnalité politique en lutte pour sa reconnaissance sociale, on n’y croit pas. On a tort.

    Dans le combat de cette soi-disant « gauche de la gauche » contre la prétendue « islamophobie », tous les coups sont permis.

    Au nom de quels objectifs inavouables peut-on comparer des viols commis en temps de paix et des crimes sexuels de guerre?

    Au nom de quel dévoiement du féminisme peut-on reprendre au compte du progressisme la petite musique de nuit des nostalgiques du nazisme ? Car ce genre d’excuse comparative est un exercice de première année d’étudiant en rhétorique négationniste. « Il y a eu Auschwitz, dont les chiffres ont été truqués, mais les viols de l’Armée Rouge, ça c’est du lourd ! »

    C’est de cette rhétorique réviso chimiquement pure que Clémentine Autain nous a resservi là, et dont elle a osé se servir pour faire taire ceux et surtout CELLES qui s’indignaient de la passivité de certaines pseudo-féministes face aux atrocités de Cologne. Recyclant au passage un argumentaire fantasmatique sorti tout droit du cerveau de Goebbels.

    La thématique du « soldat barbare mongolo-juif bolchevik » qu’il faut bloquer à tout prix sur la rive droite de l’Oder pour l’empêcher de violer « nos femmes et nos filles » a été martelée par la propagande nazie dès l’été 1944. Son objectif était double : mobiliser les Allemands face à l’avancée de l’Armée Rouge et bien sûr, entamer le processus de négation des innombrables crimes contre l’humanité commis par les nazis depuis 1933.

    Pour les nazis, le vrai et seul coupable, c’est l’Autre, c’est le youdo-rouge ivre de sang pur germanique. Voilà avec quels arguments la « légitime défense » allemande s’est dispensée de toute considération humaine tant vis-à-vis de six millions de juifs d’Europe assassinés que vis-à-vis des populations civiles soviétiques (des milliers d’Oradour) ou des prisonniers de guerre de l’Armée Rouge qu’on extermina systématiquement par les assassinats ciblés, la faim, l’absence de soins et l’esclavage (un traitement de défaveur qu’eurent aussi à subir les prisonniers noirs français ou américains, souvent abattus dès leur capture). Le tout dans l’indifférence générale de 99,99 % des gentils Allemands.

    Très malheureusement, cette polarisation hitlérienne sur les deux millions de viols commis par l’Armée Rouge  (il serait plus raisonnable de parler de plusieurs centaines de milliers de crimes, mais sans doute est-ce moins vendeur) fut abondamment relayée dans l’immédiat après-guerre par nombre d’historiens fantaisistes anglo-saxons soucieux avant tout de réintégrer une Allemagne très superficiellement dénazifiée dans le Camp du Bien.

    Alors on a écrit de longs chapitres sur les femmes allemandes violées, sur les fameux « Komm Frau ! » lancés par les soldats russes à leurs malheureuses victimes blondes et pulpeuses. Tout comme chez nous, en France, on a droit régulièrement aux lamentos des belles âmes sur les pauvres tondues de la Libération. Ce fut autrefois un exercice très pratiqué par les nostalgiques du nazisme, c’est aujourd’hui un baratin classique du journalisme compassionnel.

    Baratin, oui, baratin. Certes, il y a eu plusieurs centaines de milliers de viols de civiles et de militaires allemandes par des soldats de l’Armée Rouge. C’est absolument incontestable et absolument honteux. Comme le sont tous les viols de guerre. Comme a été, est, et sera toujours infâme chaque viol.

    N’empêche,  je vais vous dire ma vérité. Les femmes allemandes violées, c’est grave. Les femmes françaises tondues, c’est triste. Mais elles ont survécu. Elles ont eu des dizaines d’années pour exposer l’ampleur de leur ressentiment. Des millions d’autres femmes n’ont pas eu cette chance. Des millions d’autres femmes juives notamment. Elles ne furent que quelques dizaines de milliers à survivre à l’enfer inventé pour eux par les nazis, par les Allemands. Nombre de ces survivantes furent libérées, comme à Auschwitz, par l’Armée rouge. Cette Armée rouge que tu oses salir aujourd’hui, Clémentine Autain, dans ton misérable combat pour empêcher qu’on dise leur fait à tes amis salafistes.

    Je ne sais pas, Clémentine Autain, si tu as commis cette horreur par bêtise ou par calcul, par inculture ou par méchanceté. Ce que je sais, c’est que tu n’as plus rien à voir avec le communisme, ni avec l’antifascisme.

    À moins, à moins que… Regarde bien cette photo de combattantes volontaires de l’Armée Rouge, Clémentine. Ces femmes te regardent. Salue-les. Implore leur pardon. C’est ta dernière chance de salut ici-bas. Ou alors va jouer aux billes avec tes potes barbus ou si tu préfères avec leurs amis négationnistes qui chantent le même refrain que toi.

    Doit-on salir les libérateurs d'Auschwitz pour blanchir les salafistes-par Marc COHEN rédacteur en chef de causeur

    source: histoireetsociete.wordpress.com

     

     

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  • Pont-l'Abbé-La rue Youenn Drezen conservera-t-elle son nom ? (OF.fr -4/01/2016)

    Daniel Quillivic devant la plaque du nom de rue de Pont-l'Abbé,qu'il souhaite voir disparaître après s'en être expliqué sereinement avec les riverains. | 

    Baptisée en grande pompe en 1979, à Pont-l'Abbé, la rue Youenn Drezen, voit son nom contesté en référence au passé collaborationniste de son parrain.

    Daniel Quillivic, enseignant à la retraite à Pont-l'Abbé, le proclame. « La rue Youenn Drezen, une voie à renommer » !, soutient-il. Une revendication qu'il exprimait à l'occasion des élections municipales 2014, en adressant un document exhaustif, reprenant son argumentation, aux 4 listes, alors en lice à Pont-l'Abbé.

    « Le patronyme de cette rue constitue un outrage permanent à notre vivre ensemble », y résumait-il. « Né Français, Youenn Drezen ne se reconnaissait pas comme tel et qualifiait notre Fête nationale du 14 juillet, de journée de deuil. Ceci, dans une France occupée par des nazis qui prônaient ouvertement l'antisémitisme entre-autres discriminations racistes, soutenait le collaborateur en octobre 1942, lorsqu'il glorifiait l'occupant dans l'hebdomadaire Je suis partout », rappelle Daniel Quillivic.

    Renommer la rue Youenn Drezen constituerait un acte militant, estime encore Daniel Quillivic. En novembre 2014, le maire Thierry Mavic se disait, selon lui, « totalement en phase » avec l'étude qu'il avait mené s'agissant du comportement de Youenn Drezen, pendant la Seconde guerre mondiale. Une opinion, à concilier avec celle des riverains qui souhaiteraient ne rien changer et conserver le nom de la rue pour des raisons de commodité.

    « En 1979, lors de l'inauguration, Per Jakez Helias faisait le discours, qu'il convenait alors à l'événement, en présence des élus et de représentants syndicaux communistes de la CGT et personne ne trouvait rien à redire », se souvient un habitant de la rue. « Il s'agit pourtant d'un outrage permanent imposé à la mémoire de l'écrivain Auguste Dupouy, père de 2 fils Résistants qui périrent dans des camps de concentration et dont la rue se situe à la perpendiculaire de celle de Youenn Drezen », souligne Daniel Quillivic. Des antagonismes difficiles à concorder sur la forme.

    Elles ne rebuteraient cependant pas Thierry Mavic, le maire de la ville. « Le 12 décembre dernier, Il m'a promis une prochaine réunion administrative, avec les riverains de la rue, à laquelle je serais invité, afin de les convaincre du patriotisme de ma démarche qui valent bien quelques petits désagréments temporaires pour l'honneur du territoire et des Bigoudens », conclut Daniel Quillivic.

    source: ouest-france.fr

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  •  

    ●A propos de la déchéance de nationalité ! lettre ouverte de Léon Landini au président de la RépubliqueAout 2010, Léon Landini – résistant FTP MOI, président de l’amicale des bataillons Carmagnole Liberté, président du PRCF – écrivait une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy après son discours de Grenoble, sur la question de la nationalité.

    Cette lettre est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.

     

     

    Lettre ouverte de Léon Landini à Monsieur le Président de la République 

     

     

    Le 10 août 2010

    Léon Landini

    A                           

     

    Monsieur le Président de la République

    Palais de l’Elysée

    55, rue du Faubourg Saint-Honoré

    75008 Paris

     

     

    Monsieur le Président, 

     

     

    C’est choqué ! que j’ai pris connaissance du discours que vous avez prononcé le 30 juillet dernier à Grenoble. 

     

    En effet, ce jour là, vous avez déclaré : « Que la nationalité française puisse être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique ». 

     

    Retirer la nationalité française à toute personne d’origine étrangère ? 

     

    De quelles personnes s’agit-il exactement ? Comment allez-vous déterminer « l’origine étrangère » d’une personne ? Allez-vous, comme l’ont fait les gouvernements fascistes de Pétain et Laval  à l’encontre des juifs, remonter jusqu’à la troisième génération ? 

     

    Et dire que je pensais, je croyais, j’étais convaincu qu’en devenant Français, (que ce soit par naturalisation ou de toute autre façon), on avait acquis les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes obligations que tous les autres Français. 

     

    Voici qu’avec votre discours, je découvre avec stupeur, que vous considérez qu’il y a deux sortes de Français. Les uns Français-Français et les autres demi-Français et susceptibles à tout moment, selon le bon vouloir d’un président de la République, de garder ou de perdre cette nationalité.

     

    Il s’agit là d’une véritable offense faite à l’égard de ceux qui, étrangers ou d’origine étrangère, ont dans les années 40 combattu l’occupant les armes à la main et acquis, souvent grâce à leur héroïsme, la nationalité française.

     

    Après votre déclaration, Il apparaît indispensable de rappeler les immenses sacrifices consentis au cours des deux dernières guerres par ceux que l’on appelait alors « Les coloniaux » et dont les enfants ou les petits-enfants, aujourd’hui Français, sont les premiers visés par cette nouvelle loi, que vous voulez nous imposer.

     

    Les immenses nécropoles se trouvant sur le front de l’Est, aussi bien que celles se trouvant devant Rome ou Monte-Cassino, prouvent que des dizaines et des dizaines de milliers de « coloniaux morts pour la France» reposent loin de leur terre natale. 

     

    Le souvenir de leur sacrifice devrait vous permettre d’avoir un peu plus de retenue et de traiter avec un peu plus d’égards la progéniture de ces soldats très souvent « malgré eux », qui ont perdu leur vie, afin que notre pays puisse reconquérir son indépendance et sa liberté.

     

    Votre volonté de « dénaturaliser » « toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique » va-t-elle s’arrêter là ? Quelle garantie avons-nous que, par la suite, la même sanction ne frappera pas ces mêmes personnes parce qu’elles auront fait grève et occupé leur usine ? Ou bien encore parce qu’elles auront simplement participé à une manifestation que vous n’auriez pas appréciée ?

     

    Le ministre de l’Intérieur, le sieur Brice Hortefeux, qui a déjà été condamné le 4 juin dernier à 750 € d’amende par un tribunal pour injure raciale, nous montre le chemin que votre gouvernement désire prendre.

     

    Il demande d’étendre la déchéance de la nationalité française aux cas d’excision, de traite d’être humains ou d’actes de délinquances graves.

     

    Qu’appelle-t-il actes de délinquances graves ? Ne serait-ce pas précisément ce que je viens d’évoquer quelques lignes plus haut ?

     

    Je constate avec amertume et colère que certains membres de votre gouvernement utilisent à l’égard des immigrés, à peu près le même langage et les mêmes méthodes que j’ai connus avant et pendant l’occupation.

     

    Votre gouvernement qui se prétend le défenseur de « L’identité nationale » détruit chaque jour d’avantage la « spécificité » française, jusqu’à notre langue qu’il malmène afin de la faire disparaître.

     

    En tant qu’ancien combattant volontaire de la Résistance, comment ne serais-je point révolté, lorsque j’apprends qu’un de vos proches, Denis KESSLER, ait pu écrire : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire le programme du Conseil National de la Résistance … Il est grand temps de le réformer et le gouvernement s’y emploie », sans que personne dans votre entourage ne le contredise.

     

    En ce qui me concerne, fils d’Italiens, 

    Quelles que soient les raisons que vous puissiez invoquer, je trouve scandaleux que l’on puisse menacer de retirer la nationalité française à des d’hommes et à des femmes qui, bien qu’étrangers, ont dans un passé récent représenté l’honneur de notre pays.

    mes parents sont venus en France en 1922. 

    Je suis né en 1926 dans le Var et j’ai obtenu la nationalité française par option à l’âge de dix ans.

     

    Durant toute mon adolescence j’ai connu les agressions et les insultes racistes. C’est régulièrement que l’on me criait au visage : « Sale macaroni ! Va dans ton pays ! La France aux Français ! ».

     

    Pourtant en 1942, lorsque la Côte d’Azur fut envahie, les premières bombes lancées contre les troupes d’occupation italiennes entre Marseille et Vintimille, c’est à Fréjus-Saint-Raphaël qu’elles ont explosé. Celles-ci avaient été préparées par mon frère Roger, de douze ans mon aîné et déposées par moi et mes compagnons tous étrangers ou d’origine étrangère.

     

    En mai 1943, mon père et mon frère furent tous deux arrêtés et effroyablement torturés par les carabiniers italiens. Je fus arrêté à mon tour à Lyon en mai 1944, et « interrogé » par Barbie lui-même. Je suis Grand Mutilé de Guerre. (Fracture du crâne, vertèbres cervicales abimées, testicules écrasés etc. ….)

     

    Mes états de services, mentionnent une quarantaine d’ennemis abattus parmi lesquels, je le souligne, des représentants du maintien de l’ordre de Pétain. 

     

    A la Libération, mon père, mon frère, mes deux sœurs et moi-même, avons tous obtenu la carte de Combattant Volontaire de la Résistance. 

     

    Mon frère arrivé en France à l’âge de 10 ans, marié à une Française et ayant deux enfants français, ne fut naturalisé qu’en 1947, il avait 33 ans. Bien qu’étranger, il fut pendant la Résistance capitaine FTP-MOI, il a été homologué comme Lieutenant de l’armée française avec parution au « Journal Officiel ». Il est Mutilé de Guerre et Médaillé de la Résistance – Depuis son décès, une rue de Saint-Raphaël porte son nom.

     

    Ma sœur Mimi est Chevalier de la Légion d’Honneur et Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.

     

    Quant à moi : je suis Grand Mutilé de Guerre – Ancien officier FTP-MOI – Officier de la Légion d’Honneur – Médaillé de la Résistance – Décoré par l’Union Soviétique – Président de l’Amicale des Anciens Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI) des Bataillons Carmagnole-Liberté et président de diverses associations d’Anciens Combattants.

     

    Je tiens à vous rappeler que les FTP-MOI, composés quasi exclusivement de combattants étrangers ou d’origine étrangère, sont aujourd’hui reconnus par de nombreux spécialistes de l’histoire contemporaine « Comme le fer de lance de la Résistance armée française ».

     

    En revanche, une part importante « des bons Français » qui avant guerre insultaient les étrangers, se retrouvaient en prison pour collaboration avec l’ennemi ou dénonciation de résistants. Qui était le plus Français ? 

    Non, Monsieur le Président, il est intolérable qu’une telle mesure, mettant en cause les gens d’origine étrangère, puisse devenir une loi. 

     

    En espérant que vous vous ressaisirez et que désormais en France, pays de la liberté, chaque homme et chaque femme sera traité avec le respect et la dignité qui lui sont dus, sans que le fait d’être d’origine étrangère ne devienne pour chacun d’eux une épée de Damoclès. 

     

    Salutations d’un Résistant d’origine étrangère. 

     

    Léon LANDINI. 

     

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  • Ce film est à la fois le portrait d’un homme, l’histoire d’une longue lutte vers la dignité et le portrait d’une institution incarnée par ses acteurs du quotidien. Un film qui nous parle de tous les possibles de la sécurité sociale. 

     

    Ambroise Croizat, le bâtisseur de la sécu © Dr

    Ambroise Croizat, le bâtisseur de la sécu

    Il y a 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République. Un vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour.

    Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humaniste qui soit se nommait Ambroise Croizat. Qui le connaît aujourd’hui?
    Il est temps de raconter cette belle histoire de «la sécu». D’où vient-elle, comment a-elle pu devenir possible, quels sont ses principes, qui sont ses fondateurs, et qu’est-elle devenue au fil des décennies ?

     

    Coproduction : Rouge Productions-France 3 Rhône-Alpes - Réalisation : Gilles Perret


    Doc 24 Rhône-Alpes

     

    sources: france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/

    youtube.com

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