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  • Message du KPRF* adressé au camarade Léon LANDINI, Président du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), pour honorer les combattants de LA !

    Honorés par cette marque de confiance, nous avons rappelé notre attachement à la continuité révolutionnaire que symbolise l’amitié franco-russe et l’évocation des deux premières expériences de socialisme et de dictature du prolétariat : LA COMMUNE de PARIS et l’URSS.

    Message lu en français par Fadi KASSEM, co-secrétaire national du PRCF, et en russe par Aymeric MONVILLE, secrétaire de la Commission Internationale du PRCF, au cimetière du Père Lachaise, devant le MUR DES FÉDÉRÉS.

    *KPRF : Section de Moscou du Parti communiste de Russie

     

    Message KPRF au PRCF- traduction René Barchi

     

     

      

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  • 18 MARS 1871, LE PROLÉTARIAT PARISIEN PREND LA TÊTE DE LA LUTTE PATRIOTIQUE CONTRE L’ENVAHISSEUR ET LA BOURGEOISIE DÉFAITISTE

    par Georges Gastaud, Secrétaire national du PRCF

     

    Le 18 mars 1871, le peuple travailleur de Paris refusait de remettre au gouvernement capitulard de Versailles les canons que les Parisiens avaient payés de leurs deniers pour défendre la capitale contre l’envahisseur prussien. C’était le début de la Commune de Paris, premier gouvernement prolétarien de l’histoire. Significativement, ce gouvernement reprenait le nom de la glorieuse Commune parisienne qui fut, en 1794, le dernier bastion des jacobins robespierristes traqués par les Thermidoriens. Par conséquent, le pouvoir communaliste de 1871 était issu d’une révolte tout à la fois patriotique et révolutionnaire contre l’invasion de la France, contre le régime impérial failli de Napoléon III et contre le pseudo-gouvernement républicain bourgeois dit, par antiphrase, de la “Défense nationale”, qui ne rêvait que de désarmer les ouvriers parisiens. Quitte à livrer, sans états d’âme, la France à Bismarck…

    THIERS SUPPLIANT BISMARCK DE L’AIDER À ÉCRASER PARIS INSURGÉ

    Aussitôt la Commune de Paris proclamée, le chef des Versaillais, cet Adolphe Thiers bien prénommé que Marx surnommera le “nabot sanglant”, s’empressait d’écrire au Chancelier prussien Bismarck pour l’implorer de libérer les soldats français faits prisonniers à Sedan. Thiers n’avait pas honte de s’engager par écrit auprès de Bismarck, père du second Reich allemand militariste et dynastique, à n’employer les soldats français éventuellement libérés “que contre Paris”… Le chef de la bourgeoisie versaillaise défaitiste renouvelait ainsi le geste antipatriotique et contre-révolutionnaire des Émigrés de Coblence, ces aristocrates déchus par la Révolution française, qui choisirent de rallier la Coalition européenne antifrançaise, dans la foulée de Louis XVI et de Marie-Antoinette, pour briser la Révolution et recouvrer leurs privilèges abolis par elle. Comme on sait, la grande bourgeoisie “française” des années 1930 et 1940 réagira de la même manière en préférant froidement Hitler au Front populaire et en faisant carrément le “choix de la défaite” puis de la “Kollaboration” pour abattre la République, s’abandonner à Pétain et se débarrasser des “Rouges”. Et de même que les Soldats de l’An II et autres Sans Culotte sauvèrent la France révolutionnaire à Valmy, Jemmapes et Fleurus, de même les Communards, et après eux, les Francs-Tireurs et Partisans (FTPF et FTP-MOI) surent combattre et mourir pour l’indépendance de la patrie tant pour eux, la défense de la France était indissociable de celle de la nouvelle “République sociale” dont ils rêvaient, depuis 1848, puis depuis le Front populaire, pour leur classe.

    LA COMMUNE PATRIOTE ET INTERNATIONALISTE

    Pour autant, les Communards n’opposèrent jamais le patriotisme républicain véritable à l’internationalisme prolétarien émergent. À l’instar des jacobins de 1793 qui avaient pour guide le publiciste piémontais Marat et pour grand inspirateur idéologique le Genevois Rousseau, à l’exemple des FTPF et autres FTP-MOI organisés par le PCF clandestin qui comptaient dans leurs rangs des Brigadistes d’Espagne et des antifascistes de tous les pays, les Communards n’hésitèrent pas à confier les plus hautes responsabilités au Hongrois Léo Frankel, à la Bulgare Elisabeth Dimitriev, sans parler de Dombrowski, héros de l’indépendance polonaise, et de Garibaldi, figure de l’unité italienne qui s’était porté volontaire pour défendre la France républicaine.

    LA COMMUNE DE PARIS, PREMIER POUVOIR PROLÉTARIEN DE L’HISTOIRE UNIVERSELLE

    Pendant les 70 jours que dura le siège de Paris, encerclé par le double cordon militaire constitué par les troupes réactionnaires de Versailles et par l’armée prussienne, les Communards eurent l’énorme mérite, non seulement de tenir bon héroïquement, mais d’expérimenter, sous des formes encore hésitantes et parfois inconséquentes – comme Marx l’établira dans La guerre civile en France – la première expérience historique de portée mondiale de la dictature du prolétariat allié aux couches les plus avancées de la petite-bourgeoisie artisanale et de l’intelligentsia républicaine dans les rangs de laquelle figuraient Courbet et autre Jules Vallès. En effet, pour la première fois dans l’histoire moderne, le peuple travailleur pouvait se reconnaître pleinement dans un gouvernement issu des masses insurgées, où toute fonction de direction était élective, où tous les postes d’élus étaient révocables par le suffrage populaire, où les intérêts concrets des travailleurs étaient au cœur des délibérations communales. Un gouvernement qui réprimait – pas toujours avec la rigueur nécessaire – les agissements contre-révolutionnaires de la bourgeoisie. Pour la première fois, les ateliers désertés par leurs patrons bourgeois furent remis aux travailleurs qui expérimentèrent, en peu de jours, la mainmise démocratique du prolétariat sur les moyens de production, mainmise sans laquelle il n’existe pas de socialisme véritable. Et malgré le blocus affameur et la terrible bataille militaire à armes très inégales, la Commune innova: pour la première fois en France, l’État fut séparé des Églises et le budget des cultes fut aboli. Enfin, la Commune promut comme jamais la citoyenneté des femmes dont l’engagement héroïque, celui des Louise Michel et autre Nathalie Le Mel, reste un exemple d’unité militante totale entre le combat pour l’émancipation sociale et l’engagement proprement civilisateur pour l’égalité hommes/femmes.


    MÉRITES ET LIMITES HISTORIQUES DE LA COMMUNE DE PARIS

    Certes, la Commune ne pouvait pas ne pas porter les marques d’un rapport des forces où le prolétariat, faute de grande industrie développée, était encore faible, où il n’était pas encore organisé en grand parti politique et en puissants syndicats de classe, où les conceptions petite-bourgeoises issue de Proudhon et du socialisme utopique et réformiste obscurcissaient encore la conscience claire des objectifs révolutionnaires à atteindre par le prolétariat. Aujourd’hui, ce que les Versaillais modernes, de Le Pen à Macron en passant par Retailleau et Cie, retiennent de la Commune, ce sont ses soi-disant exactions, alors qu’en réalité, la Semaine Sanglante déclenchée après la prise de Paris et la chute de la dernière barricade fit au moins 30 000 morts, femmes et enfants compris, c’est-à-dire davantage en huit jours qu’il n’y eut de guillotinés réactionnaires durant toute la “Terreur” à l’époque de Robespierre. Quant aux réformistes et autres idéologues anticommunistes et antisoviétiques “de gauche” actuels, ils n’exaltent de la Commune que ses faiblesses tant ils préfèrent les révolutions battues aux révolutions victorieuses, que ce soit la Révolution soviétique d’Octobre 1917, la Révolution chinoise de 1949, la Révolution vietnamienne vainqueur du colonialisme français et de l’impérialisme américain ou la Révolution cubaine qui tient toujours tête de nos jours à l’Empire étasunien. Pour notre part, nous admirons la Révolution communaliste de 1871 et c’est parce que nous voulons que son noble idéal émancipateur triomphe enfin, et que soit à jamais dépassée l’époque des contre-révolutions et de la réaction sanglante, que nous rappelons les grandes leçons que Marx, puis Lénine tirèrent, non seulement des côtés grandioses de la Commune, mais aussi de ses insuffisances historiquement explicables : oui, pour triompher, la classe ouvrière doit prendre résolument la direction politique de la lutte patriotique, du combat internationaliste, de la bataille pour la République sociale et pour le socialisme. Et oui, pour cela, comme le montre la défaite de 1871 et comme le prouve a contrario la Révolution d’Octobre, qui permit durant plus de 70 ans que le drapeau du peuple victorieux flotte de Berlin à Hanoï et de Vladivostok à La Havane, la classe ouvrière a plus que jamais besoin d’un parti de combat démocratiquement centralisé, armé des enseignements scientifiques du marxisme-léninisme, exerçant avec fermeté la dictature du prolétariat en alliance avec les autres couches populaires et prenant appui sur une démocratie foncièrement nouvelle, une démocratie socialiste. 

    LE COMBAT DES COMMUNARDS CONTINUE SOUS D’AUTRES FORMES POUR L’INDÉPENDANCE NATIONALE ET L’ÉMANCIPATION SOCIALE

    C’est en ce sens que nous, militants franchement communistes attachés tout à la fois au combat patriotique et au combat internationaliste de la Commune, en étroite solidarité avec tous les communistes du monde sans oublier les communistes allemands héritiers de Marx et d’Engels, militons plus que jamais pour reconstruire un grand parti communiste de combat, pour promouvoir le renouveau du syndicalisme de classe, pour placer la classe ouvrière et le monde du travail au centre d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste, pour sortir la France de l’UE impérialiste et supranationale et pour relancer dans notre pays, en alliance avec un Mouvement communiste international renaissant, la lutte pour le socialisme et le communisme. 

    Face au camp versaillais continentalisé et mondialisé que constituent de nos jours la despotique UE du capital et la très agressive Alliance atlantique, face à un capitalisme-impérialisme plus régressif que jamais, héritiers modernes des ouvriers parisiens de 1871, unissons-nous pour qu’un jour, à l’échelle de l’humanité et dans toutes les langues du monde, les peuples émancipés puissent crier “vive la Commune” !

    Georges GASTAUD, secrétaire national du PRCF

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Le 14 mars, à trois heures moins un quart de l'après-midi, le plus grand des penseurs vivants a cessé de penser. Laissé seul deux minutes à peine, nous l'avons retrouvé, en entrant, paisiblement endormi dans son fauteuil, mais pour toujours.

    Ce qu'a perdu le prolétariat militant d'Europe et d'Amérique, ce qu'a perdu la science historique en cet homme, on ne saurait le mesurer. Le vide laissé par la mort de ce titan ne tardera pas à se faire sentir.

    De même que Darwin a découvert la loi du développement de la nature organique, de même Marx a découvert la loi du développement de l'histoire humaine, c'est-à-dire ce fait élémentaire voilé auparavant sous un fatras idéologique que les hommes, avant de pouvoir s'occuper de politique, de science, d'art, de religion, etc., doivent tout d'abord manger, boire, se loger et se vêtir : que, par suite, la production des moyens matériels élémentaires d'existence et, partant, chaque degré de développement économique d'un peuple ou d'une époque forment la base d'où se sont développés les institutions d'Etat, les conceptions juridiques, l'art et même les idées religieuses des hommes en question et que, par conséquent, c'est en partant de cette base qu'il faut les expliquer et non inversement comme on le faisait jusqu'à présent.

    Mais ce n'est pas tout. Marx a également découvert la loi particulière du mouvement du mode de production capitaliste actuel et de la société bourgeoise qui en est issue. La découverte de la plus-value a, du coup, fait ici la lumière, alors que toutes les recherches antérieures aussi bien des économistes bourgeois que des critiques socialistes s'étaient perdues dans les ténèbres.

    Deux découvertes de ce genre devraient suffire pour une vie entière. Heureux déjà celui auquel il est donné d'en faire une seule semblable ! Mais dans chaque domaine que Marx a soumis à ses recherches (et ces domaines sont très nombreux et pas un seul ne fut l'objet d'études superficielles), même dans celui des mathématiques, il a fait des découvertes originales.

    Tel fut l'homme de science. Mais, ce n'était point là, chez lui, l'essentiel de son activité. La science était pour Marx une force qui actionnait l'histoire, une force révolutionnaire. Si pure que fut la joie qu'il pouvait avoir à une découverte dans une science théorique quelconque dont il est peut-être impossible d'envisager l'application pratique, sa joie était tout autre lorsqu'il s'agissait d'une découverte d'une portée révolutionnaire immédiate pour l'industrie ou, en général, pour le développement historique. Ainsi Marx suivait très attentivement le progrès des découvertes dans le domaine de l'électricité et, tout dernièrement encore, les travaux de Marcel Deprez.

    Car Marx était avant tout un révolutionnaire. Contribuer, d'une façon ou d'une autre, au renversement de la société capitaliste et des institutions d'Etat qu'elle a créées, collaborer à l'affranchissement du prolétariat moderne, auquel il avait donné le premier la conscience de sa propre situation et de ses besoins, la conscience des conditions de son émancipation, telle était sa véritable vocation. La lutte était son élément. Et il a lutté avec une passion, une opiniâtreté et un succès rares. Collaboration à la première Gazette rhénane en 1842, au Vorwärts de Paris en 1844,48 à la Deutsche Zeitung de Bruxelles en 1847, à la Nouvelle Gazette rhénane en 1848-1849, à la New York Tribune de 1852 à 1861, en outre, publication d'une foule de brochures de combat, travail à Paris, Bruxelles et Londres jusqu'à la constitution de la grande Association internationale des travailleurs, couronnement de toute son œuvre, voilà des résultats dont l'auteur aurait pu être fier, même s'il n'avait rien fait d'autre.

    Voilà pourquoi Marx a été l'homme le plus exécré et le plus calomnié de son temps. Gouvernements, absolus aussi bien que républicains, l'expulsèrent ; bourgeois conservateurs et démocrates extrémistes le couvraient à qui mieux mieux de calomnies et de malédictions. Il écartait tout cela de son chemin comme des toiles d'araignée, sans y faire aucune attention et il ne répondait qu'en cas de nécessité extrême. Il est mort, vénéré, aimé et pleuré par des millions de militants révolutionnaires du monde entier, dispersés à travers l'Europe, et l'Amérique, depuis les mines de la Sibérie jusqu'en Californie.

    Et, je puis le dire hardiment : il pouvait voir encore plus d'un adversaire, mais il n'avait guère d'ennemi personnel.

    Son nom vivra à travers les siècles et son œuvre aussi !

    F. ENGELS

    source : https://www.marxists.org/francais/engels/works/1883/03/fe18830317.htm

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    Martha Desrumeaux (1897-1982) naît dans le Nord, à Commines,dans une famille pauvre, d’un père employé du gaz, licencié pour insolence et d’une mère amputée d’une jambe. Perdant son père, à 9 ans (pompier volontaire, écrasé par une charrette à eau), elle est placée comme bonne à tout faire, puis devient ouvrière du textile, dans des conditions de travail très difficiles.

    Martha adhère à la CGT à 13 ans, aux Jeunesses socialistes à 15 ans, influencée par les discours de Jaurès. Évacuée pendant la Première Guerre mondiale, elle est employée à Lyon dans une usine textile et prend la direction d’une grève victorieuse. Elle devient « la Pasionaria du Nord ». Elle n’a alors que 20 ans et ne sait ni lire ni écrire, mais prend conscience du rôle du collectif dans le règlement des conflits.

    Elle adhère au en 1921 et s’implique dans les combats antimilitaristes, anticolonialistes, antifascistes. Première femme élue au comité central en 1927, elle fait connaissance de Clara Zetkin à Moscou lors du 10e nniversaire de la Révolution d’octobre.

    Martha crée le journal L’Ouvrière pour les droits des au travail et combat pour l’amélioration des conditions de travail de celles-ci. Élue membre de la Commission exécutive au congrès de la CGTU, elle accompagne la marche de la faim des chômeurs en 1933.

    Elle s’attache à la réunification des syndicats du Nord, difficile du fait du contentieux entre unitaires et confédérées. Au comité de fusion CGTU-CGT, c’est elle qui représente la CGTU.

    Animatrice du Front Populaire dans le Nord, elle participe à sa victoire avec Léon Jouhaux et Léon Blum. Seule femme ouvrière aux accords de Matignon en 1936, elle aide Benoît Frachon à négocier des augmentations de salaires (le patronat refusant le moindre geste). La même année, Martha prend la direction des Jeunes filles de France, aux côtés de Danielle Casanova, pendant féminin des Jeunesses communistes.

    En 1937, elle organise le recrutement des combattants des Brigades Internationales dans le Nord.

    Pendant la Deuxième Guerre mondiale, menacée de répression anticommuniste du fait de l’interdiction du PCF en 1939, Martha s’occupe de son organisation clandestine. Avec Joseph Hentgès, elle participe au passage en Belgique d’une partie des personnels dirigeants, ainsi qu’à faire transiter des personnes physiques et du matériel de propagande. Réfugiée en Belgique, elle s’attelle aussitôt à la réorganisation du PCF clandestin.

    Revenue en juin 1940 dans la région de Lille, elle fait partie du triangle de direction Desrumeaux-Hentgès-Pattiniez pour lutter contre le statut spécifique de la Zone interdite. Réorganisant le transport des tractset journaux communistes clandestins vers la France au printemps 1941, elle reprend contact avec les mineurs, impulse la grève dans le bassin minier de mai-juin 1941, et y participe: 100 000 mineurs sont en grève, la production est totalement arrêtée. Figure de la intérieure française, Martha est arrêtée par la Gestapo le 26 août à Lille. Après un séjour à la prison de Loos, elle est déportée à Ravensbrück en 1942, y organise le soutien aux plus faibles et la résistance avec Marie-Claude Vaillant Couturier, sabotant avec les autres femmes les outils de travail. Elle survit grâce à une résistance physique et morale hors du commun, organisant les conditions de survie des prisonnières du camp. Elle y est atteinte du typhus avant d’être libérée et fait partie des 177 femmes sur 300 revenues en France, lors d’un échange de femmes SS. Lors de meetings, elle explique les horreurs des camps de concentration.

    En 1944, le droit de vote étant accordé aux femmes, Martha est élueau Conseil municipal de Lille et co-secrétaire de la CGT, fonction qu’elle quitte en 1950 du fait de sa maladie. Elle est nommée déléguée à l’Assemblée nationale consultative en 1945 et y représente les prisonniers et les déportés. Elle milite au sein de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP). Ouvrière et féministe, elle milite à l’Union des femmes de France (UFF).

    L’intense activité militante et féministe de Martha Desrumeaux lui a valu au moins un hommage : un collège à Lille (anciennement Matisse) et un espace vert portent son nom à Paris dans le 12e arrondissement. Mais il en manque un ! Elle a lutté toute sa vie pour l’émancipation du genre humain et plus particulièrement pour celle des femmes soumises au patriarcat. C’est une géante qui aurait toute sa place au (où il n’y a que cinq femmes et aucune de la classe ouvrière).

    un article extrait de XX.elles le bulletin de la du PRCF

     

    Le souffle de Martha 

    Lundi 2021 à 20h30 – Sur LCP

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Le 5 mars 1871 à Zamosc, alors en Pologne russe, dans la petite bourgeoisie juive, naissait la militante qui allait fonder avec Karl Liebknecht et Clara Zetkin le Parti communiste allemand

    Rosa Luxemburg, souvent retranscrit en français Rosa Luxembourg, en polonais Róża Luksemburg, née le 5 mars 1871 à Zamość dans l’Empire russe (actuelle Pologne) et morte assassinée le 15 janvier 1919 à Berlin en Allemagne, est une militante socialiste et communiste, et une théoricienne marxiste. Née sujette polonaise de l’Empire russe, elle s’exile en Suisse pour suivre des études, puis prend la nationalité allemande afin de poursuivre en Allemagne son militantisme socialiste. Figure de l’aile gauche de l’Internationale ouvrière, révolutionnaire et partisane de l’internationalisme, elle s’oppose à la Première Guerre mondiale, ce qui lui vaut d’être exclue du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). Elle cofonde la Ligue spartakiste, puis le Parti communiste d’Allemagne. Deux semaines après la fondation de ce dernier, elle meurt assassinée à Berlin le 15 janvier 1919 pendant la révolution allemande, lors de la répression de la révolte spartakiste.

    , par les jeunes communistes des JRCF..

     

    Janvier 1919 / janvier 2019

    HONNEUR A ROSA LUXEMBURG, A KARL LIEBKNECHT ET A L’IMMORTELLE INSURRECTION SPARTAKISTE DES PROLETAIRES ALLEMANDS.

     

    Déclaration du PRCF et des JRCF – 14 janvier 2019

     

    Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, chefs de file du prolétariat allemand, opposants de la première heure à la boucherie impérialiste de 1914/18, figures éminentes du prolétariat mondial, cibles permanentes des sociaux-traitres de la Deuxième Internationale, fondateurs avec Lénine et Clara Zetkin de l’Internationale communiste en gestation, étaient assassinés par les « Corps francs » préfascistes lancés à leurs trousses par Ebert et Noske, les dirigeants au pouvoir de la social-démocratie allemande. L’écrasement sanglant de l’insurrection spartakiste et la répression anticommuniste annonçaient la fascisation ultérieure de l’Allemagne et du continent européen, la marche vers une nouvelle guerre impérialiste mondiale et l’isolement durable de la jeune Union soviétique sur la scène mondiale.

    Lénine, qui avait maintes fois polémiqué durement avec Rosa, mais qui n’en avait pas moins une grande estime pour la théoricienne marxiste, pour la dirigeante indomptable, pour la personnalité attachante et pour la combattante héroïque, écrivait alors ces lignes fameuses :

    « Il arrive parfois que les aigles volent plus bas que les poules, mais les poules ne parviendront jamais à s’élever à la hauteur des aigles. En dépit de ses erreurs, elle fut – et elle reste pour nous – un aigle. Et non seulement sa mémoire sera toujours conservée précieusement par les communistes du monde entier mais sa biographie et ses œuvres complètes […] serviront de leçon utile pour la formation de plusieurs générations de communistes dans le monde entier. » (Note d’un publiciste, fin février 1922).

    Quoique invariablement situés du même côté de la barricade anti-impérialiste, anti-opportuniste et antirévisionniste, Lénine et Rosa se sont en effet confrontés durement, quoique fraternellement, sur plusieurs questions stratégiques. Que ce soit sur la question nationale, où Lénine reprochait à la Polonaise Rosa de sous-estimer l’importance du « droit des nations à disposer d’elles-mêmes » (alors qu’il convient d’associer l’émancipation sociale à la défense anti-impérialiste des nations opprimées), que ce soit sur la question du Parti communiste de combat et de sa nécessaire discipline (Rosa et Karl ont payé de leur vie le retard des gauches allemandes à s’organiser en dehors du SPD et leur fidélité organisationnelle prolongée à un parti irréversiblement dénaturé) ou que ce soit sur les rapports dialectiques entre mouvement spontané des masses (soviets d’ouvriers et de soldats) et organisation centralisée du parti prolétarien (deux dimensions que la Révolution russe a su articuler et sans lequel il n’y aurait pas eu la victoire d’Octobre 1917), il y eut confrontation théorique constante. Mais pour finir, Rosa et Karl qui, il est vrai, avaient passé l’essentiel de la guerre derrière les barreaux du Deuxième Reich, appuyèrent chaleureusement la révolution prolétarienne russe et rallièrent les efforts de Lénine pour fonder une nouvelle Internationale communiste, totalement indépendante de la IIème Internationale corrompue et totalement enlisée dans l’union sacrée avec les alliances impérialistes sanguinaires.

    C’est pourquoi en ce 100ème anniversaire de la Révolution spartakiste, tous les vrais communistes rendent hommage à Rosa et à Karl

    • En fustigeant les dirigeants de la social-démocratie qui, partout et toujours, ont nourri l’anticommunisme, la contre-révolution, l’antisoviétisme, les guerres coloniales et impérialistes, en se cachant derrière l’hypocrite paravent de « la » démocratie (pour la bourgeoisie !) et des « droits de l’homme » (… bourgeois à exploiter autrui) ; plus que jamais que retentisse et que s’élargisse l’héroïque appel lancé par Liebknecht en 1914, «l’ennemi principal est dans ton propre pays », cette oligarchie qui travestit en « patriotisme » la défense des intérêts du grand capital ; honte à ceux qui aujourd’hui, brandissent leur étiquette « communiste » ou « syndicaliste » pour prôner l’ « union de la gauche » avec le PS maastrichtien et avec ses surgeons à la Hamon, ou qui vendent aux syndiqués l’introuvable « Europe sociale », c’est-à-dire un empire entièrement tourné contre les droits sociaux, contre le socialisme, contre le peuple russe et contre les souverainetés nationales ;
    • En appelant les travailleurs salariés et les communistes d’Allemagne et de France à renforcer leurs liens combatifs, comme ce fut trop brièvement le cas à l’époque des appels communs de Thorez et de Thälmann, face à l’Axe prédateur Paris/Berlin et à la mortifère UE supranationale arrimée à l’OTAN ;
    • En combattant les guerres et les ingérences impérialistes en cours, que ce soit en Afrique, au Proche-Orient ou aux frontières de la Russie : ni empire européen dominé par la « Grande Allemagne » victorieuse de la RDA, ni « Françafrique » déstabilisant sans fin l’Afrique et le Proche-Orient ;
    • En appelant les travailleurs et les communistes à une solidarité de combat avec les militants du mouvement populaire réprimés (Gilets jaunes de France, syndicalistes de lutte…), mais aussi tous les communistes d’Europe de plus en plus persécutés par les pouvoir fascisants de l’UE, notamment en Pologne, où le KPP est menacé de délégalisation dans la honteuse indifférence de tant de « progressistes » européens.
    • En restant fidèles à la passion pour la vie de Rosa dont tous les écrits théoriques et toutes les lettres de prison témoignent qu’elle avait pressenti la nature exterministe du capitalisme-impérialisme moderne et qu’elle avait mille fois raison de clamer, après Engels, que notre époque doit et devra nécessairement choisir entre « socialisme et barbarie ».

    Honneur à Rosa Luxemburg et à Karl Liebknecht qui restent des exemples pour l’ensemble des travailleurs et des jeunes intellectuels politiquement conscients. Que le nom de Spartakus, égalant le prestige mondial du chef de file des esclaves insurgés contre l’oligarchie romaine, brille à jamais au ciel étoilé des grands révolutionnaires !

    “Votre « ordre » est bâti sur du sable. Dès demain la révolution « se dressera à nouveau avec fracas » proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi : J’étais, je suis, je serai ”

    Rosa Luxemburg

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Voici l'un des articles intitulé «1924: la grève victorieuse des Penn Sardin»- par Marina BELLOT.

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  • de 1943 aux années 1950 est un de ces livres d’ qui fera date. Évidemment, il a été censuré par la grande presse – et ce bien que l’ouvrage a été nominé pour le prix Renaudot dans la catégorie essai – car cette censure a frappé la quasi totalité des travaux d’Annie Lacroix-Riz. Il est vrai que les recherches de l’historienne – spécialiste de l’entre deux guerre et de la – ont le tort non seulement d’établir factuellement les responsabilités de la classe capitaliste mais également de le prouver sur la base documentée et implacable des archies. Malgré cette censure, son “Le choix de la défaite” s’est imposé comme un succès d’édition et ses conférences sont visionnées par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux.

    Sur la collaboration : Jean Moulin trahi, l’entretien d’Annie Lacroix-Riz sur Radio Béton (IC.fr-26/02/21).

    On aurait pu penser qu’un brèche dans le blocus médiatique aurait pu s’ouvrir au regard de la durée du « débat » historiographique et politique sur les tenants et aboutissants de la réunion de Caluire, sur ce sujet régulièrement traité de la trahison de Jean Moulin. Cela n’a pas été le cas. illustration de la censure implacable. Mais sur certaines radios associatives, ici, Radio Béton (ou, Canal Concorde, récemment), il a cependant été permis de dire un mot de ce qui a constitué une ligne de fracture décisive, de classe, de la , laquelle mérite définition claire.

    On retrouvera cette session radio en cliquant ici : https://polemixetlavoixoff.com/serie-congres-de-tours-episode-10-avec-lhistorienne-annie-lacroix-riz-1943-jean-moulin-trahi-par-un-resistant/, classée par Jean-Baptiste Diaz, l’animateur de Radio Béton, dans la « Série Congrès de Tours – Episode 10 – Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1943 – Jean Moulin … Trahi par un “résistant” »,

    Une émission à écouter et réécouter et à faire circuler largement car elle contribue à faire le point (plus long, et archives précisées à l’appui de, La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950, p. 432-462).

     

    Jean Moulin paie de sa vie son oeuvre d’unification de la Résistance au profit de De Gaulle. Certains ne pardonnent pas à Moulin d’avoir reconnu les communistes qui de 41 à 43 sont quasiment les seuls résistants actifs. Sans eux, De Gaulle n’est rien. Et chez les FTP communistes : de très nombreux étrangers, notamment des anciens des Brigades Internationales

    L’essentiel de la résistance française active est communiste : FTP : Francs Tireurs Partisans qui comptent de très nombreux étrangers dans leurs rangs. Jean Moulin – l’émissaire de De Gaulle – sait que sans les rouges, le Général ne pèse rien face aux alliés. Moulin convainc les communistes de se joindre à De Gaulle. En contrepartie, les communistes, majoritaires, dictent le Programme du CNRConseil National de la Résistance. CNR auquel se joignent aussi de très tardifs « résistants », voire d’anciens vichystes et collabos qui veulent se blanchir pour la Libération.

    Mais Moulin paye de sa vie l’unification de la Résistance. Car certains « résistants » de fraîche date sont viscéralement anticommunistes. Jean Moulin est trahi et balancé aux nazis par René Hardy, membre de Combat, tardif mouvement de « résistance » anti-rouge et anti-gaulliste, financé par les USA.

    Car partout en haut lieu, on comprend dès l’été 1941 que l’Allemagne va perdre la guerre et que le monde d’après sera sous domination étasunienne. Mais avant leur défaite, les nazis veulent assassiner un tas de gens, dont les communistes. En 1943, des tractations s’engagent alors entre nazis et Américains …

    Trahi par un « résistant », l’admirable Jean Moulin sera accompagné au Panthéon par … Mitterrand, ex-vichyste décoré par Pétain.

    Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz, Professeur émérite à l’Université Paris VII.Qui fait notamment la lumière sur l’affaire Moulin dans son ouvrage La non-épuration en France.

    Intégralité de la Série Congrès de Tours : Ici.

     

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  • Retrouvez en vidéo la révolution cubaine et ses figures comme et Che Guevara avec les archives de l’INA.

     

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  • 1965 : un communiste présumé est interrogé sous la menace d’une arme par des soldats indonésiens. (Université de Melbourne)

    Le massacre de la gauche indonésienne en 1965-66, soutenu par Washington, a été l’un des grands crimes du XXe siècle. Une nouvelle génération d’universitaires a découvert l’histoire longtemps occultée du massacre de près d’un million de personnes au nom de l’anticommunisme. 

    Analyse du livre : Buried Histories: The Anticommunist Massacres of 1965–1966 in Indonesia [non traduit en français : Des histoires enfouies : les massacres anticommunistes de 1965-1966 en Indonésie, NdT] par John Roosa (University of Wisconsin Press, 2020).


     

    Dans la nuit du 30 septembre 1965, un coup d’État raté a entraîné la mort d’une poignée de généraux indonésiens, d’un lieutenant et de la fille de cinq ans d’un général qui avait échappé à l’enlèvement. En quelques jours, une figure militaire relativement inconnue, Suharto, a passé outre la chaîne de commandement. Suharto a accusé de ces meurtres le Parti communiste indonésien (PKI), le plus grand parti communiste en dehors de l’Union soviétique et de la République populaire de Chine. Et il a juré vengeance.

    Voilà ce qui a déclenché une série d’événements mystérieux et souvent déroutants qui ont conduit à la chute du président fondateur de l’Indonésie, Sukarno – personnage anti-impérialiste qui avait cherché à forger l’unité nationale en combinant les forces du nationalisme, de la religion et du communisme – et à la montée de l’Ordre nouveau de l’autoritaire général Suharto (1966-1998), une période de dictature militaire d’extrême droite, de corruption à grande échelle et d’une campagne débridée d’investissements étrangers. Suharto a tout à la fois préfiguré et dépassé son analogue chilien, Augusto Pinochet.

    Le cercle d’officiers gravitant autour de Suharto a immédiatement incité l’opinion publique à s’opposer au PKI. Prétendant qu’il y avait une conspiration massive qu’ils ont appelé Gestapu ou G30S/PKI (abréviation de « Mouvement du 30 septembre/PKI »), ils ont mis en garde contre une menace imminente de soulèvement communiste à l’échelle nationale. Sur ordre de Jakarta, les commandants régionaux ont lancé des campagnes d’arrestation, de torture et d’exécution.

    Nous n’en avons pas le chiffre exact, mais l’armée et ses acolytes ont tué entre cinq cent mille et un million de personnes en l’espace d’une année, et un nombre équivalent de gens ont été envoyés dans d’atroces prisons partout dans le vaste archipel du pays, dont la plus tristement célèbre est l’île de Buru. Les prisonniers y ont travaillé comme esclaves pendant des années. Après leur libération, ils ont été soumis à la répression officielle et traités comme des parias sociaux. Même les enfants des anciens prisonniers ont été victimes de graves discriminations.

    Le PKI était la cible présumée de cette purge sanglante, mais celle-ci a également fait disparaître de nombreux autres gauchistes, y compris des féministes, des syndicalistes et des artistes. Parce que les tueurs ont dirigé l’État pendant des décennies, une génération d’Indonésiens a ingéré un flux constant de propagande tapageuse qui prétendait à tort que le PKI avait planifié sa propre campagne de meurtres de masse. Même après la chute de Suharto et la restauration de la démocratie, ce mensonge reste le récit officiel de l’État indonésien. Comme l’ont montré les récentes manifestations anticommunistes à Jakarta et les raids sur les livres dans les villes de province, tirer à boulets rouges sur le communisme reste toujours une puissante composante de la politique indonésienne contemporaine.

    Un silence international

    Si ces événements ont fait la une des journaux internationaux en 1965, ils ont rapidement été oubliés en Occident. Pourquoi « l’un des pires massacres du XXe siècle » – comme l’a décrit un rapport de la CIA de 1968 – a-t-il été balayé sous le tapis si rapidement ? En 1973, un document secret de la CIA exprimait son soulagement face au changement radical de direction au sommet :

    Sukarno a exprimé sa volonté de leadership dans une rhétorique révolutionnaire et il était convaincu que l’Indonésie devait dominer ses voisins ; Suharto parle de solutions pragmatiques aux problèmes de la région et considère Jakarta comme leader parmi ses pairs.

    L’anticommunisme virulent de Suharto et sa volonté de servir les intérêts de la guerre froide américaine ont encouragé des flux réguliers d’aide militaire et de capitaux étrangers. La réticence de Washington à condamner les crimes du Nouvel ordre a toujours été partagée par les deux partis.

    Après avoir dans un premier temps célébré la chute de Sukarno et la neutralisation du PKI, non sans avoir apporté quelques éclaircissements sur son caractère malheureusement sanglant, la presse occidentale n’a plus guère parlé de l’Indonésie. Une fois que Suharto a éliminé le PKI, la guerre au Vietnam est passée au premier plan. Après 1975, ce sont les atrocités communistes,qu’elles soient réelles ou imaginaires, qui ont dominé dans la presse quand on parlait d’Asie du Sud-Est.

    Un visiteur passe devant une photo de Suharto, l’ancien dictateur indonésien, au musée Suharto le 06 mai 2016 à Yogyakarta. (Ulet Ifansasti / Getty Images)

    Seuls quelques journalistes ont couvert le massacre indonésien. Des livres comme celui de John Hughes, Indonesian Upheaval paru en1967, ont repris le récit complaisant que faisait l’armée indonésienne. Hughes a véhiculé les stéréotypes orientalistes parlant de paysans javanais en proie à une orgie de violence inouïe et de pieux hindous balinais marchant calmement au-devant de leurs tueurs. Dans son livre, In the Time of Madness: Indonesia on the Edge of Chaos, publié en 2006, Richard Lloyd Parry a suivi ses traces.

    Dans le film Manufacturing Consent (La fabrique du consentement), Noam Chomsky note que la presse occidentale n’a pas su aborder la violence anticommuniste de droite aussi minutieusement que les violations des droits humains dans les États communistes. Il a opposé l’importante couverture du régime des Khmers rouges (1975-78) par le New York Times au peu d’attention que le journal a accordé à l’invasion génocidaire de Suharto et à l’occupation du Timor oriental (1975-1999).

    Pendant des décennies, les militants politiques et les universitaires ont été exaspérés par l’indifférence générale à l’égard de la détention injustifiée, de la torture violente et du meurtre de masse de centaines de milliers d’Indonésiens. Amnesty International et TAPOL [« prisonniers politiques » en indonésien, NdT], rejoints par le Réseau d’action du Timor oriental en 1991, se sont engagés dans des campagnes visant à dénoncer les violations des droits humains commises par le Nouvel ordre. Pourtant, leurs efforts ont souvent semblé futiles, les médias grand public n’accordant que peu d’attention à la situation.

    Les universitaires ont souvent hésité à se manifester. Benedict Anderson et Ruth McVey ont rédigé un rapport secret critiquant le régime en 1966, et George McT. Kahin a fait publier par l’université de Cornell le « Cornell Paper » en 1971 ; tous ces spécialistes de l’Indonésie se sont ensuite vus interdire l’entrée dans le pays. Cela a eu un effet dissuasif sur les autres universitaires qui critiquaient le régime.

    Faire des recherches sérieuses sur le sujet étaient pratiquement impossible dans l’État policier de Suharto. De nombreux universitaires ont choisi l’autocensure dans l’espoir d’obtenir de très convoités visas de recherche. Avant mon premier voyage en Indonésie en tant qu’étudiant de troisième cycle en 1990, la faculté m’a averti de ne pas parler de 1965.

    Tout à coup, une historiographie rigoureuse

    La crise économique de l’Asie du Sud-Est de la fin des années 1990 a particulièrement frappé l’Indonésie, et une révolution du pouvoir populaire a renversé Suharto en 1998. D’un seul coup, les règles ont changé. Les prisonniers politiques ont été libérés et le président intérimaire B. J. Habibie a autorisé le Timor-Oriental à organiser un référendum sur l’indépendance. Le successeur élu de Habibie, Abdurrahman Wahid (connu sous le nom de Gus Dur), a reconnu la complicité des organisations islamiques dans les massacres de 1965-66 et a envisagé la nécessité d’une réconciliation.

    Des universitaires et des militants ont saisi l’occasion. Mon ami Bonnie Triyana, alors étudiant en licence, allait fonder le premier magazine d’histoire populaire du pays, Historia. Il a réussi à obtenir l’accès à des archives militaires provinciales et à des dossiers sur la destruction d’un village du centre de Java. John Roosa, un doctorant américain récemment diplômé qui s’était spécialisé dans l’histoire de l’Asie du Sud au cours de ses études supérieures, avait un proche qui avait été incarcéré sous Suharto. En utilisant les relations nouées lors de sa visite de la prison et les contacts de la communauté locale des militants, il a commencé à interroger d’anciens prisonniers politiques.

    Une partie de ce travail a servi de base au livre de Roosa, Pretext for Mass Murder: The September 30th Movement and Suharto’s Coup d’État in Indonesia [non traduit en français : Un prétexte pour un massacre : Le mouvement du 30 septembre et le coup d’État de Suharto en Indonésie, NdT], l’histoire politique complète de l’événement qui a déclenché le génocide indonésien. Publié en 2006, Pretext for Mass Murder a marqué un changement radical en comparaison avec les études de 1965. Aujourd’hui professeur associé d’histoire à l’Université de Colombie britannique, Roosa a écrit une suite à Pretext for Mass Murder.

    Produit de plus de deux décennies de travail, le livre de Roosa : Buried Histories: The Anticommunist Massacres of 1965–1966 in Indonesia [ non traduit en français : Histoires enfouies : Les massacres anticommunistes de 1965-1966 en Indonésie, NdT] est une étude minutieusement rédigée de ces événements. Le livre fait la lumière sur les mécanismes précédemment cachés du massacre et dissipe un certain nombre de mythes sur ce moment sombre de l’histoire indonésienne. Basé sur des dizaines d’entretiens et des recherches dans les archives, Buried Histories est une addition bienvenue au travail scientifique de plus en plus important sur ce que d’aucuns ont appelé un génocide politique.

    Sukar, 83 ans, un villageois qui a été témoin du massacre anticommuniste en Indonésie, à côté de la pierre tombale disposée par des militants et des familles de victimes sur le site où des victimes pourraient être enterrées, au milieu de la forêt de teck du village de Plumbon le 3 mai 2016 à Semarang, dans le centre de Java, en Indonésie. (Ulet Ifansasti / Getty Images)

    Les lecteurs de Jacobin savent sans doute qu’il existe une série de livres récents sur les événements de 1965-66, dont beaucoup sont passés en revue ici. Si des historiens tels que Geoffrey Robinson, Jess Melvin et Annie Pohlman ainsi que des journalistes comme Vincent Bevins ont tous apporté une contribution importante à ce sujet, on peut se demander ce qu’un autre livre pourrait offrir. Heureusement, la réponse est qu’il peut encore beaucoup apporter.

    Buried Histories est un livre en deux parties. L’introduction remarquablement écrite parvient tout à la fois à humaniser cette histoire terrible et à présenter un aperçu des événements ainsi qu’un résumé de l’historiographie. Les chapitres 1 à 4 exposent les questions qui ont eu un impact sur l’Indonésie dans son ensemble, tandis que les chapitres 4 à 7 proposent des études de cas sur des régions précises.

    Bien qu’ils soient centrés sur des contextes locaux distincts, chaque chapitre propose un plaidoyer convaincant et judicieux qui est pertinent pour l’histoire nationale de l’Indonésie dans son ensemble. La conclusion énumère de manière concise les principaux acteurs responsables des meurtres : hauts responsables de l’armée, commandants régionaux et milices civiles. Une dernière section décrit les difficultés et les dangers rencontrés quand on veut mener une réflexion honnête sur cette histoire dans l’Indonésie contemporaine.

    Une rivalité gramscienne

    Roosa commence par évoquer la lutte entre le PKI et l’armée pendant la période de la Guided Democracy de Sukarno (1957-1965). Constatant que sous la direction de D. N. Aidit, le PKI a abandonné une stratégie basée sur l’insurrection armée pour se tourner vers une stratégie de compétition électorale, Roosa utilise la théorie de l’hégémonie d’Antonio Gramsci pour décrire comment Aidit, après la suspension de la démocratie sous Sukarno, a construit l’influence du parti en mobilisant des organisations de masse de compagnons de route.

    La SOBSI [La Fédération pan-indonésienne des organisations de travailleurs, NdT] a organisé le mouvement syndical, le LEKRA [Le Lembaga Kebudajaan Rakjat était un mouvement littéraire et social très prolifique associé au parti communiste indonésien, NdT] a rassemblé des artistes et le BTI [organisation paysanne affiliée au PKI, NdT]a aidé les paysans à mettre en œuvre la réforme agraire. Le parti était également étroitement allié à Gerwani [650 000 membres en 1957, NdT] probablement le plus grand mouvement féminin du monde au début des années 1960, bien qu’il ne soit pas contrôlé par le PKI.

    Dans un effet miroir avec la stratégie Gramscienne du PKI, l’armée a étendu son pouvoir à toute l’Indonésie sous couvert de Commandement territorial. Cette structure organisationnelle a permis à l’armée de placer ses officiers dans les bureaux des gouvernements provinciaux, donnant à l’armée une influence significative, voire un contrôle total de la bureaucratie administrative, ainsi que d’excellentes sources de renseignements.

    Si tant le PKI que l’armée ont réussi à étendre leur influence sur l’ensemble de ce vaste archipel, seule l’armée avait accès aux armes. Lorsque le conflit a éclaté en octobre 1965, il a été très facile pour l’armée de prendre le contrôle de l’État et d’agir contre ses opposants non armés et sans méfiance. Roosa indique qu’il existe des preuves concrètes montrant que les officiers formés aux États-Unis attendaient le bon prétexte pour attaquer le PKI, une théorie que Vincent Bevins souligne dans son ouvrage, La méthode de Jakarta.

    Opérations mentales

    Les deux chapitres suivants du livre de Roosa expliquent l’utilisation de la propagande et de la torture par l’armée. S’engageant dans ce que les généraux ont appelé les « Opérations mentales », immédiatement après l’échec du coup d’Etat, les journaux et la radio contrôlés par l’armée ont accusé le PKI d’être responsable des meurtres et ont mis en garde contre une plus grande campagne d’effusion de sang. Selon cette campagne de propagande, probablement planifiée à l’avance et très certainement orchestrée, l’armée s’était trouvée dans l’obligation d’écraser le PKI afin d’empêcher le parti de s’engager dans un massacre de masse.

    Cet argument « tuer ou être tué » était un mensonge. La presse a prétendu, à tort et à travers, que le PKI détenait un arsenal d’armes secrètes et creusait secrètement des fosses communes pour ses victimes à venir. Répandant des rumeurs fausses mais morbidement fascinantes sur des adhérentes détraquées de Gerwani qui auraient mutilé sexuellement les généraux, l’armée s’est servi de la misogynie pour mobiliser un fort sentiment anti-PKI.

    Une fois que les arrestations de masse ont commencé, l’armée s’est tournée vers l’utilisation généralisée de la torture. À première vue, l’utilisation systématique de la torture semble simplement sadique et sans but pratique, mais Roosa soutient de manière convaincante qu’elle a servi à promouvoir les mensonges de la machine de propagande. Les prisonniers étaient torturés jusqu’à ce qu’ils fassent des aveux absurdes.

    En suivant le travail d’Annie Pohlman et de Saskia Wieringa, Roosa montre que les femmes ont été victimes de viols et autres formes de violence sexuelle à grande échelle. En dépit de leur ignorance de ce qui s’était passé dans le cercle restreint des dirigeants du PKI d’Aidit, les membres de la base du parti, les syndicalistes et des centaines de milliers d’autres personnes prises dans le filet de l’armée ont été torturés jusqu’à ce qu’ils avouent avoir participé à une conspiration majeure, impliquant souvent ainsi d’autres innocents.

    Eko Soetikno, 75 ans, à son domicile, le 4 mai 2016 à Kendal, dans le centre de Java, montre la photo qui le représente avec l’écrivain indonésien Pramoedya Ananta Toer qui a été emprisonné sur l’île de Buru. (Ulet Ifansasti / Getty Images)

    Bien qu’elles soient évidemment fausses, ces déclarations pouvaient servir de preuve pour justifier la campagne de violence de l’armée. Une fois qu’une personne avait signé des aveux, ceux-ci devenaient un fait juridique aux yeux de l’État, justifiant les arrestations et rationalisant la recherche d’autres membres de la prétendue conspiration G30S/PKI. La torture a principalement fait apparaître la théorie de la conspiration des Opérations mentales.

    Le raisonnement de Roosa met en lumière l’utilisation similaire de la torture par les Khmers rouges au Cambodge. Les aveux tout aussi absurdes extorqués dans la prison de Tuol Sleng à Phnom Penh étaient un moyen pour le régime de Pol Pot de rationaliser ses actions et de confirmer son idéologie. Alors qu’ils étaient aux antipodes de l’éventail politique de l’Asie du Sud-Est de la guerre froide, tant les communistes cambodgiens que les anticommunistes indonésiens ont instrumentalisé la violence pour faire de leurs fantasmes paranoïaques une réalité bureaucratique.

    Surprises mortelles

    La deuxième section de Buried Histories se penche sur la destruction du PKI à Surakarta, les disparitions à Bali, le massacre de Kapal à Bali et l’attaque de l’armée contre les travailleurs syndiqués du pétrole à Sumatra. Dans chaque cas, Roosa dissipe le mythe orientaliste de John Hughes qui attribue le massacre à des foules hystériques de patriotes anticommunistes, de musulmans enragés et d’hindous fatalistes. Au lieu de cela, comme Robinson et Melvin, il démontre que les dirigeants de l’armée à Jakarta ont soigneusement orchestré la violence, qui a été mise en œuvre sur le terrain par des officiers régionaux qui se sont souvent appuyés sur le crime organisé et les organisations de masse anticommunistes, comme le Nahdlatul Ulama musulman [représente l’islam traditionnel indonésien, ou plus précisément javanais, NdT] pour acquérir des forces.

    Le succès de l’armée repose sur le déploiement bien planifié de la force militaire contre des civils non préparés. Les plans ayant été mis en place bien avant que les membres du PKI n’aient la moindre conscience qu’ils étaient en danger, la résistance dans une telle situation était pratiquement impossible. La campagne nationale de massacre de masse a duré environ six mois. Commencés à Aceh, à l’extrême ouest, puis se déplaçant vers l’est en passant par Sumatra, Java et allant jusqu’à Bali, les massacres ont consisté en une série d’attaques surprises contre un parti civil légal et ses organisations partenaires. Roosa montre comment les membres du PKI dans le centre de Java et à Bali se rendaient volontiers aux postes de police lorsqu’ils étaient convoqués, n’ayant aucune idée des horreurs qui les attendaient.

    En mettant en parallèle des chapitres nationaux avec des études de cas régionales, Buried Histories nous montre à la fois la forêt et les arbres. Tout au long du texte, Roosa ne perd jamais de vue les horreurs infligées à des individus qui ne savaient pas qu’ils étaient en danger. À la fin du livre, il aborde les différentes tentatives de reconnaissance de ces crimes et le rejet permanent d’une évaluation morale et éthique de cette sombre histoire.

    En ces temps d’autoritarisme croissant et de polarisation de la violence politique, Buried Histories est une lecture indispensable. Après une année au cours de laquelle des agents fédéraux non identifiés se sont saisi de citoyens américains dans les rues de Portland, nous ferions bien de regarder Indonésie 1965 pour nous servir de véritable cas d’école.

    Michael G. Vann, 23/02/21

     

    Michael G. Vann est professeur d’histoire à l’université d’État de Sacramento, il est l’auteur, avec Liz Clarke, de The Great Hanoi Rat Hunt : Empire, Disease, and Modernity [non traduit en français : La grande chasse au rat de Hanoi : empire, épidémie et modernité dans le Vietnam colonial français, NdT].

     

    Source en anglais : Michael G. Vannhttps://jacobinmag.com/

    Source en français (traduction par les lecteurs du site Les Crises): https://www.les-crises.fr/

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