• Le pseudonyme de Lénine viendrait du nom d'un fleuve sibérien la Léna.Le pseudonyme de Lénine viendrait du nom d'un fleuve sibérien la Léna

    Le moment d'histoire. Eté 1902. Lénine arrive à Locquivy-de-la-Mer avec sa soeur. Encore peu connu du grand public, le bolchevik vient se reposer un mois dans le petit port des Côtes-d'Armor.

    Quand Lénine passait ses vacances à Loguivy (22).... (OF-14/02/21)Saint-Brieuc, 27 juin 1902. Un télégramme émanant du ministère de l’Intérieur sort la préfecture des Côtes-du-Nord de sa torpeur estivale. Le câble annonce l’arrivée imminente dans le département du « sieur Leinine (sic), opposant virulent au régime tsariste. » Branle-bas de combat dans le bureau d’Edmond Robert, le préfet de l’époque. Certes, le révolutionnaire russe est encore très peu connu. Mais déjà considéré comme un « agitateur dangereux », il doit être surveillé comme le lait sur feu.

    Pas question, en effet, d’entacher les relations diplomatiques privilégiées entre la France républicaine et la Russie tsariste. Depuis des mois, la police française renseigne son homologue russe sur les activités des nombreux opposants au tsar Nicolas II vivant en exil.

    « Prolétaires de la mer »

    C'est le cas de Vladimir Illitch Oulianov, alias Lénine (1870/1924). A cette époque, le révolutionnaire russe vit dans un petit appartement du centre de Londres, avec sa femme Nadejda Kroupskaïa. Le couple s'occupe activement d'un journal au nom évocateur: l'Iskra (L'Etincelle), dont les exemplaires sont acheminés cladestinement en Russie par bateau puis par chemin de fer.

    Le 26 juin 1902, Lénine participe à une réunion d’émigrés politiques russes à Paris. Il y retrouve sa sœur aînée, Anna Lelizarova. Et sympathise avec Léon Levenson, un artiste peintre marié avec une Loguivienne, Victorine Hellio. Ce dernier lui propose de venir se reposer quelques jours en Bretagne, avant de rejoindre Londres. Malade et fatigué de bourlinguer à travers l’Europe, Vladimir Ilitch Oulianov accepte. Il fera le voyage en train, avec sa sœur et les trois enfants de celle-ci. Sa mère les rejoindra quelques jours plus tard.

    Ces retrouvailles familiales vont durer à peine un mois, jusqu’au 25 juillet. Il en reste aujourd’hui peu de traces. Rien en tout cas dans les archives du ministère de l’Intérieur. Dans ses mémoires, Lénine évoque très rapidement ce séjour « plutôt agréable sur la côte nord de la Bretagne », où il alterne « baignades, promenades, lecture et correspondance. » Il flâne des heures entières sur les quais du petit port, observant les pêcheurs, ces « prolétaires de la mer. »

    Mais ce repos n’est pas déconnecté des activités politiques : il prépare la sortie d’un nouveau journal et il est très probable qu’il rencontre le communiste Marcel Cachin, venu passer quelques jours dans sa ville natale de Paimpol.

    Mais c’est surtout grâce à l’écrivain Roger Gargadennec que l’on en sait un peu plus sur le séjour loguivien de Lénine. En 1972, il retrouve par hasard et publie dans Les cahiers de l’Iroise une lettre adressée le 24 juillet 1902 par le révolutionnaire à un certain Leiteisen, docteur en médecine d’origine russe et membre influent du Parti ouvrier français.

    Dans ce courrier, Lénine indique son adresse postale du moment : « Mme Leguen (pour M. Olinoff). Loguivy (par Ploubazlanec). Côtes-du-Nord. France. »

    «Je me suis beaucoup plu ici !  »

    Surveillé par la Sureté, Lénine a sans doute francisé son nom (Olinoff au lieu d'Oulianov) par souci de discrétion. La confortable maison qu'il loue à Madame  Leguen donne directement sur le port de Loguivy.

    Dans cette lettre, Lénine donne quelques détails intéressants sur son périple et sa santé. « Maman et Anne ne se plaisent pas beaucoup ici et peut-être vont-elles repartir, mais elles ne savent pas encore pour où. Moi, je pars demain pour retourner chez moi. D’une manière générale, je me suis beaucoup plu ici et je ne me suis pas mal reposé, à part seulement que, hélas, j’ai cru être bien portant avant de l’être vraiment : j’ai négligé la diète et maintenant je continue à traîner avec moi la catarrhe. Mais ce ne sont là que des sottises… Votre Lénine. Écrivez-moi à Londres… »

    Lénine reviendra dans l’Ouest. À Pornic (Loire-Inférieure), cette fois, pendant l’été 1910. Le futur dictateur aura alors sur le dos les limiers des fameuses Brigades du Tigre et les agents de l’Okhrana, la police secrète tsariste. Mais ceci est une autre histoire…

    Joël BIGORGNE

    Ouest-France 14/02/2021

    Le port de Loguivy, à Ploubazlanec, au début du XXe siècle. Les « pensions » de familles, dont celle de Mme Leguen, sont rassemblées près du rocher.

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  • Militant communiste, ministre PCF du travail à la libération,  est assurément un héros national. Une  est lancée pour qu’il soit honoré au .

    Ouvrier dans la métalurgie dès ses 13 ans, il devient un des leaders des grèves à Lyon. Dirigeant de la jeunesse communiste après le congrès de Tours, il devient dès 1928 secrétaire des la fédération unitaire des métaux, puis en 1929 membre du comité central du PCF.

    Député de la Seine en 1936, lui qui est rapporteur de la loi sur les conventions collective ne recule jamais pour défendre les travailleurs, refusant la politique munichoise préparant la collaboration, il est l’un des députés d’honneurs qui refusent de condamner le pacte germano soviétiqueIl est alors arrêté le 7 octobre 1939, et déporté à travers 14 prisons jusqu’à la Maison Carrée d’Alger. Libéré en 1943 après le débarquement allié, il est le représentant de la CGT à l’assemblée consultative provisoire dont il préside la commission du travail et des affaires sociales. Il est l’un des principaux rédacteurs du programme du Conseil National de la Résistance. Il est élu membre des Assemblées Constituantes à la libération, puis député jusqu’à sa mort en 1951. Nommé ministre du Travail à la Libération. En moins de deux ans, avec la mobilisation du PCF et de la CGT, il réussi à instituer la . On lui doit également la majoration de 50% des heures supplémentaires, ainsi que la suppression de l’abattement de 10% sur les salaires des femmes. Mais pas seulement. Le droit du travail, les comités d’entreprises, la médecine du travail, ou le statut des mineurs sont parmi les réalisations réussies en quelques mois avec la mobilisation active du PCF et de la CGT de classe. Oui Ambroise Croizat est un véritable héros de notre histoire de France, celle des travailleurs. Sa place est au panthéon, et son oeuvre, celle des communistes doit être défendue et prolongée. Au moment où le régime Macron à la suite de ses prédécesseurs, satisfaisant aux ordres du grand patronat et de son Union Européenne, vide les caisse de la sécurité sociale, oui l’heure est à défendre avec Croizat la Sécurité Sociale.

    La pétition

    L’objectif d’Ambroise Croizat était de briser l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident de travail. Sa volonté, sa vision étaient de ne plus faire de la retraite l’antichambre de la mort, mais bien une nouvelle étape de la vie. Notre pays doit à ce militant communiste la générali­sation des retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail, la reconnaissance des maladies professionnelles, la prime prénatale… En tant que député du Front populaire, dès 1936, il avait déjà pris une part considérable dans l’instauration des congés payés, des conventions ­collectives et de la ­semaine de quarante heures.

    Tous les Français, aujourd’hui, bénéficient d’une carte vitale, sésame qui leur permet si souvent d’être soignés selon leurs besoins, sans distinction de leurs moyens, grâce à la socialisation des richesses créées. Certes, de nombreux coups ont été assénés à la Sécurité sociale et au Code du travail depuis que Croizat n’est plus. Certes, la Sécurité sociale est avant tout une œuvre collective, comme Croizat, syndicaliste à la CGT, le rappelait. Mais qui peut dire que cet homme d’État n’a pas joué le premier rôle, en tant que ministre, pour apporter à la France l’une de ses plus belles réformes ? Qui peut dire que cette réalisation ne constitue pas un pilier indispensable à notre République sociale ?

    La Sécurité sociale fait partie du patrimoine vivant de tous les Français. Un patrimoine qui n’est ni à muséifier ni à vernir, mais à entretenir et développer toujours plus, dans le respect de sa philosophie initiale, en tant que bien commun, comme le montre la crise du Covid-19. Le XIXe siècle aura été marqué dans notre pays par l’accès de tous à l’éducation. Le XXe retiendra à n’en pas douter, avec le recul, la fondation du système de santé public créé par Croizat comme l’une de ses plus grandes conquêtes.

    Tous s’en réclament aujourd’hui, même si tous n’en sont pas dignes. Reste qu’Ambroise Croizat est définitivement digne du Panthéon, qui s’honorerait à l’accueillir, avec son épouse Denise, comme le souhaite sa famille.

    Pour signer la pétition cliquer ICI

    (site internet de L'Humanité)

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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    L'exposition «Lénine à  Longjumeau»

     

     

    Ecole de formation du Parti bolchevique en 1911 à Longjumeau

     

     

     

    source: http://www.communcommune.com/

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  • Des soldats soviétiques libérant les détenus du camp d’Auschwitz – Janvier 1945

    • Un article à retrouver dans le prochain numéro “La lutte contre l’” de la revue Etincelles. Abonnez vous !

     

    Encore un nouveau documentaire sur , en l’occurrence Vie et destin du Livre Noir. Staline et les juifs d’URSS, actuellement distribué sur France 5. Cette fois-ci sur le Staline de l’après-guerre et ses rapports avec les juifs soviétiques, l’holocauste, puis les juifs dans la guerre froide, le sionisme, la naissance d’Israël, mais aussi les artistes et écrivains juifs comme Solomon Mikhoels, Vassili Grossman, Ilya Ehrenbourg. J’énumère volontairement tous les thèmes abordés qui ne peuvent se résumer au seul syntagme « les juifs d’ ». Car contrairement à ce que peine à comprendre le documentaire, les juifs soviétiques n’ont jamais formé un bloc sociologique uniforme mais une réalité complexe.

    A cette absence de nuances s’ajoute le fait que tout documentaire actuel sur Staline ressemble à un parcours balisé où, à chaque étape, il faut automatiquement conclure que Staline a tort ou est moralement répréhensible. Et l’on arrive ainsi à un récit parfois absurde.

    Absurde en ce qu’il transforme en vulgaire émule « manqué » de Hitler l’artisan de la victoire de l’Armée rouge qui mit fin au génocide en libérant Auschwitz, et dont les déclarations solennelles contre l’ – comparé notamment au cannibalisme – abondent. Emule manqué, car seule la mort l’aurait détourné d’un bien sombre dessein. Et le documentaire de reprendre une rumeur dont l’écrivain Vassili Grossman, très inspiré par l’unilatéralisme du rapport Khrouchtchev, s’est fait tardivement l’écho : quelque temps avant sa mort, Staline préparait la déportation de tous les juifs en Sibérie, l’exécution de victimes expiatoires sur la place Rouge et le retour des pogroms de l’ère tsariste.

    Sur France Culture, lors de l’émission censée présenter le documentaire (« Le cours de l’histoire », 11 décembre 2020), l’on n’a même pas pris soin de distinguer la rumeur de la réalité. Car sans que les auteurs du documentaire Antoine Germa et Guillaume Ribot ni l’éminente « kremlinologue » Cécile Vaissié n’y trouvent à redire, le présentateur avait préparé un extrait audio censé emporter l’adhésion. A savoir Elie Wiesel, en 1980, citant Soljenitsyne et affirmant sans hésitation – et surtout sans preuves – la thèse du génocide auquel l’on aurait échappé que de justesse.

    Bref, comme dans le final fort célèbre de ce parangon du western qu’est L’Homme qui tua Liberty Valance, le journaliste, après avoir écouté un récit trop fade à son goût, se lève brusquement, déchire sa copie et déclare : « Ici c’est l’Ouest, et quand la légende est plus belle que la réalité, on imprime la légende ! » Il faut croire que dans le « Far Est », où règne Calimity Staline, c’est à peu près la même idée : quand la légende est plus bien horrible que la réalité, on imprime et on filme et on refilme encore… la Légende noire.

    De la rumeur à l’histoire

    Pourtant, Jaurès Medvedev, dissident bien connu, adversaire du système soviétique, avait consacré en 2003 au même sujet un ouvrage que nos documentaristes auraient pu lire ou faire traduire du russe, Stalin i evreïskaïa problema. Livre où il l’auteur n’a aucune peine à démontrer qu’aucune trace de ce génocide ni même de préparation de ce génocide n’a pu être trouvée, malgré le fait que c’est constamment répété dans les mauvais livres.  

    Et pour ceux qui veulent également des preuves par l’absurde, Medvedev d’ajouter qu’on ne déporte pas trois millions de personnes sans préparation ni sans risque de déstabiliser complètement l’économie. Rappelons que dans les dernières années Staline, on est en pleine guerre froide et que fait rage la guerre de Corée. Il faut donc constater que Jaurès Medvedev, lui-même juif et anti-stalinien, n’avait pas envie d’enfourcher ce dada de l’histoire sans preuves et sans archives. C’est la même thèse qui est défendue dans The Unknown Stalin, livre publié en anglais avec son frère Roy Medvedev, lui aussi pourtant peu connu pour sa complaisance envers Staline.
    Ajoutons qu’à la lecture du livre russe, l’on n’est pas au bout de ses surprises. Pour les « blouses blanches », l’enquête amène Jaurès Medvedev à conclure que si la campagne de presse hostile aux médecins cesse étrangement dans la Pravda quelques jours avant la mort de Staline, ce ne peut être que sur injonction de Staline lui-même, vers le 27 et le 28 février, le petit père des peuples n’ayant sans doute pas eu envie que la campagne s’exacerbe au plan international.

    Reste donc à démêler les fils des affaires compliquées du meurtre de Solomon Mikhoels, de la dissolution et de la répression du Comité juif antifasciste, de l’arrestation de l’épouse de Molotov, de l’affaire dite de Leningrad, des « blouses blanches ». En évoquant tout cela, là encore, Medvedev parle d’antisionisme mais pas d’antisémitisme stricto sensu chez Staline. A cette nuance près qu’à la même époque, comme tout le monde le sait (mais pas le documentaire), l’URSS envoie des armes à Israël, l’URSS a été le premier pays à établir des relations diplomatiques avec Israël, ce que les États-Unis n’ont fait qu’en 1949.

    Ces affaires font depuis longtemps l’intérêt des chercheurs tant ils reflètent les rivalités des clans du Kremlin sur fond d’un Staline déclinant voire crépusculaire. Mais là encore, le psychologique ne saurait faire oublier le contexte. Car même pour le soutien à la naissance d’Israël, à lire toujours Jaurès Medvedev, ce n’est pas l’attitude de Staline envers les juifs qui peut servir de boussole ou de clef d’explications, mais bien plutôt l’idée, en enfonçant un coin entre les peuples arabes et leurs anciens « tuteurs », de bouter Britanniques et Américains du Moyen-Orient. La pression que ceux-ci exerçaient sur l’URSS, notamment en Turquie et en Iran, était jugée, et sans doute à juste titre, intolérable. Il n’est pourtant pas difficile de comprendre que l’esprit de l’époque en URSS est marqué par la peur d’une deuxième invasion. La première ayant coûté 20 à 30 millions de morts au pays cette réaction semble assez compréhensible.

    L’antisémitisme comme « fil rouge » ?

    Mais le documentaire se tire à bon compte de cette masse de faits contradictoires en trouvant, comme une aiguille dans une botte de foin, un fil rouge, que Jaurès Medvedev, pourtant spécialiste de la question et ayant consulté les archives disponibles, n’évoque même pas : la volonté de censurer le « Livre noir ».

    Fondée sur une idée d’Albert Einstein, rencontré aux Etats-Unis lors de la campagne de soutien à l’URSS pendant la guerre, le « Livre noir » devait principalement dénoncer le génocide des juifs par les nazis. Piloté par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman et porté par de nombreux écrivains, il s’agissait bien sûr d’un tour de force intellectuel et moral, d’autant que, par exemple pour Grossman, celui-ci avait perdu sa mère dans l’holocauste. Or le documentaire nous apprend que ces travaux ont servi de matériau de base au jugement de Nuremberg. La partie de Grossman, poignante, sur Treblinka, circule notamment en brochure lors du procès. En ce sens, cet effort trouve là sa destination majeure et accomplit là son rôle majeur au regard de l’histoire.

    Il faut bien sûr déplorer que, pour ce qui est de la parution de ce long et douloureux travail sous forme de livre, les autorités soviétiques aient bloqué – y compris après la mort de Staline – la parution du livre en URSS. La raison principale étaient qu’elles ne souhaitaient pas qu’on évoquât trop les collaborateurs des nazis dans les républiques soviétiques alors envahies (Ukraine, Biélorussie, pays baltes). Il faut bien sûr s’interroger sur ces désastreuses pratiques de censure et cette frilosité maladive à mettre les problèmes sur la table, ce qui n’a pas peu contribué à affaiblir la patrie du socialisme. Mais le documentaire saute une étape du raisonnement en impliquant que tout s’explique par ledit antisémitisme de Staline. L’autre incohérence du propos, dans ledit documentaire, est que la censure du livre n’a pas seulement concerné l’ère Staline.

    Personne n’entend ici « absoudre » Staline de tout ce qu’on pourrait trouver à lui reprocher, mais si l’idée est de montrer qu’un pays marqué par l’internationalisme et la lutte contre le  aurait pu tolérer d’avoir à sa tête un monstre hanté par l’idée d’exterminer le peuple juif, c’est encore une fois raté.

    Justifier l’injustifiable

    Naturellement on imagine bien les raisons très contemporaines qui poussent à promouvoir ces documentaires aussi inutiles qu’incertains, à savoir la comparaison entre nazisme et communisme votée par le Parlement européen le 19 septembre 2019. Pour justifier ce rapprochement aussi absurde qu’odieux, on comprend bien qu’il faut à tout prix semer la confusion sur une réalité pourtant simple à comprendre : mettre dans le même sac nazisme et communisme, c’est fondamentalement mettre un équivalent entre ceux qui ont mis en place le génocide et ceux qui y ont mis fin. Car, enfin, il faudrait d’ailleurs demander à tous ces députés macroniens, écolos, sociaux-démocrates etc., qui n’ont pas rougi de voter avec l’extrême droite si pour eux le destin du peuple juif leur est si indifférent au point de penser qu’entre Hitler et Staline peu importe qui a remporté la victoire en 1945 ?

    , janvier 2021.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Entretien avec , coauteur de : Quand l’espoir venait de l’Est, paru aux éditions Delga, 2020

     

    En novembre 2013, “ONT” chaîne TV biélorusse, a dépêché à Thil une équipe de tournage. Elle a réalisé un reportage sur le sujet. Il a été diffusé en mai 2014 à l’occasion du 70-ème anniversaire de l’évasion des jeunes filles. Voici  le lien de la version française que j’ai doublé en 2014 :

    De même qu’un petit reportage de quelques minutes diffusé par FR3-Lorraine en juin 2014 dans le cadre du 19-20 :

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  • Dans la France occupée, les prisonniers et déportés soviétiques commencèrent à apparaître à la fin de 1941. Leur arrivée fut massive en 1942 pour travailler dans les mines, dans les champs, et participer à la construction du Mur de l’Atlantique. Il existait de nombreux camps pour les Soviétiques, surtout dans le Nord et l’Est de la France. 

    Ainsi, dans Nord-Pas-de-Calais il y avait quinze camps de prisonniers soviétiques. D’autres étaient situés en Bourgogne, il y en avait même trois près de Grenoble. Nous ne savons pas exactement combien de citoyens soviétiques étaient en France pendant l’Occupation. Nous savons cependant qu’environ 150 000 prisonniers militaires et civils soviétiques sont rentrés chez eux après la guerre depuis le territoire français.

    Environ 40 000 soldats soviétiques morts en captivité et au cours de combats dans des unités de partisans sont enterrés en sol français. Environ 260 lieux de sépulture des soldats soviétiques ont été répertoriés par l’Association Mémoire russe. L’endroit le plus terrible est le Stalag XII-F où plus de 20 000 prisonniers soviétiques sont morts. Près de 5 000 soldats soviétiques sont enterrés dans la principale nécropole militaire soviétique en France, à Noyer-Saint-Martin dans la Somme. Environ 700 sépultures sont situées à Strasbourg. Neuf citoyens soviétiques ont été fusillés au Mont Valérien.Dans le Nord de la France, la mémoire des exploits du bataillon de partisans commandé par le lieutenant de l’Armée rouge Vasil Porik, héros de l’Union soviétique, est toujours vivace. Et dans le sud du pays, on se souvient aussi du 1er Régiment soviétique de partisans en France, qui a participé à la libération de Toulouse, Montpellier, Nîmes, etc.

    Ce  ouvre cette page peu connue de l’ de la Seconde Guerre mondiale. Plus connus sont les exploits des pilotes français du régiment de chasse Normandie-Niemen, qui ont combattu sur le front de l’Est. Ce livre rend hommage aux Soviétiques et émigrés russes qui ont contribué à la libération de la France. (Extrait de la préface de Sergueï Dybov, président de l’association Mémoire russe).

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     
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  • 21  novembre 2020, DÉCÈS DE DANIEL CORDIER:

    Hommage au dernier compagnon de la libération, mais aussi refus indigné du négationnisme anticommuniste régnant honteusement en matière de mémoire résistante !

    À QUAND L’HOMMAGE NATIONAL QU’ILS  MERITENT AUX RÉSISTANTS COMMUNISTES DANS LEUR ENSEMBLE ?

    Déclaration de , philosophe, fils de Résistant gaulliste, co-secrétaire national du PÔLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE (PRCF), de , agrégé d’histoire,co- secrétaire national du PRCF, d’Annie Lacroix-Riz, historienne, petite-fille de déporté juif, professeur émérite à Paris VII, de Gilliatt de Staërck, responsable national des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France et de Vincent Flament, secrétaire général du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe.

    Avec l’appui de Gilda Landini-Guibert, agrégée d’histoire, de Marie-Claude Berge, certifiée d’histoire, 

    • et l’accord de Léon Landini, président de l’Amicale des anciens du Bataillon FTP-MOI Carmagnole-Liberté, ancien officier des FTP-MOI, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, président du PRCF, 
    • de , ancien maquisard corrézien des Francs-Tireurs et Partisans Français, Combattant volontaire de la Résistance, ancien député de la Nation, ancien député européen, ancien membre du Comité central du PCF, actuel vice-président du PRCF,
    • de Jean-Pierre Hemmen, fils de Jean Hemmen (militant du Komintern, organisateur des Brigades Internationales d’Espagne, Fusillé de la Résistance au Mont Valérien), réprimé pour avoir refusé de servir sous les ordres du général Speidel, ancien général de la Wehrmacht promu commandant en chef de l’OTAN

    Le 21 novembre 2020


     

    Ex-secrétaire de Jean Moulin et Compagnon de la Libération, M. Daniel Cordier vient de mourir. Il témoignait dans le film de Gilles Perret intitulé Les Jours heureux dont notre camarade  est le témoin principal et où l’on aperçoit aussi Pierre Pranchère et son épouse Marcelle lors d’un débat passionné qui les opposait tous deux à Stéphane Hessel, l’auteur de Indignez-vous!, au sujet de la nature foncièrement irréformable de l’Union européenne.

    Léon Landini, ancien officier des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’Oeuvre Immigrée (FTP-MOI), et Pierre Pranchère, ancien maquisard corrézien des Francs-Tireurs et Partisans Français, qui tous deux sont entrés en Résistance bien avant l’âge de vingt ans, deviennent ainsi, à notre connaissance, les plus anciens Résistants toujours vivants, bien vivants et combatifs de notre pays : Léon Landini, au titre de la guérilla urbaine des FTP-MOI, ces bataillons directement formés et dirigés par le Parti communiste français clandestin. Quant à Pierre Pranchère – dont la sœur Élise, comme lui résistante FTPF des Maquis de Corrèze, vient hélas de mourir –, en tant que combattant volontaire de la Résistance, ancien membre des Francs Tireurs et Partisans Français (dirigés par le Front national de lutte pour l’indépendance et la liberté de la France, que le PCF clandestin fonda en mai 1941, organisme pluraliste précurseur du . L’autre particularité de ces deux camarades, âgés mais toujours vaillants, engagés dans les combats du présent et forts de leur mémoire vive de la Résistance, est qu’ils sont tous deux membres de la présidence et de la direction nationale du Pôle de Renaissance Communiste en France, ainsi que Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance Jean Hemmen, et lui-même réprimé dans les années 1950 pour avoir refusé de porter l’uniforme sous le commandement ultime de l’ex-officier nazi de la Wehrmacht Hans Speidel, bourreau de la France et de la Russie, devenu commandant en chef des forces de l’OTAN. 

    •  
    • Pierre Pranchère

    REFUSER L’EURO-RÉSOLUTION NÉGATIONNISTE et ANTICOMMUNISTE !

    Scandalisés, ces témoins vifs de la mémoire résistante de notre pays n’en assistent pas moins de leur vivant à la tentative odieuse de nier l’apport, central pourtant, de la Résistance communiste en France et de l’Union soviétique au niveau mondial dans la mise en déroute des armées du Reich. On voit ainsi le Parlement européen voter en septembre 2019 une motion scélérate avec le concours de tous les députés français, de Bardella à Glucksmann en passant par Jadot, les LR et les macronistes (exceptés, et c’est tout à leur honneur, les députés Insoumis): cette euro-résolution de la honte amalgame le Troisième Reich exterminateur à son principal vainqueur militaire, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, dont le Général de Gaulle disait lui-même en 1944, lors d’une visite d’Etat à Staline que “la Russie soviétique a joué le rôle principal dans la libération des Français“. Cette même résolution scélérate du Parlement européen avalise l’interdiction des partis communistes dans plusieurs pays socialistes annexés à l’UE-OTAN. Elle appelle explicitement à proscrire sur tout le territoire de l’UE les “symboles du  totalitaire”, visant on ne peut plus clairement le drapeau rouge libérateur orné de l’emblème ouvrier et paysan (le marteau et la faucille) qui flotta sur le Reichstag vaincu au printemps 1945. La lutte antifasciste des communistes, première force en France et dans toute l’Europe de la Résistance antifasciste armée, des Brigades antifranquistes d’Espagne à la Libération de Paris par les FFI commandés par les communistes Henri Rol-Tanguy et André Tollet, est ainsi odieusement amalgamée, sous le couvert d’un “antitotalitarisme” attentatoire au pluralisme et à la liberté d’expression des communistes, à leur pire ennemi, le nazi-fascisme, ce bras armé exterminateur et génocidaire de l’impérialisme capitaliste et de ses innombrables collabos occidentaux. C’est intolérable, non seulement parce que cela criminalise les héros de la Résistance intérieure, très souvent et majoritairement communistes, comme en témoignent encore les stèles dressées à Châteaubriant, aux Glières, au Mont Valérien, à la Citadelle d’Arras, etc., mais parce qu’en mettant sur un même pied les nazis et leurs plus francs ennemis, les communistes, l’euro-résolution scélérate de septembre 2019 banalise le nazi-fascisme – dont les nostalgiques de l’extrême droite relèvent la tête partout en Europe – tout en diabolisant l’idéal révolutionnaire et universaliste des communistes, tout à la fois patriotes ardents et indomptables internationalistes. L’idéologie “antitotalitaire” actuelle se révèle ainsi pour ce qu’elle est, un masque de la fascisation du sous-continent européen de plus en plus tenté par la répression anticommuniste et par les atteintes à toutes les libertés démocratiques comme on le voit en France même avec la répression démesurée des gilets jaunes ou avec les lois liberticides que ne cessent d’empiler les gouvernements maastrichtiens successifs. 

    REFUSER LE NÉGATIONNISME ANTICOMMUNISTE HEXAGONAL…

    Pire encore, dans notre pays, des forces du déshonneur comme le pseudo-philosophe Michel Onfray, osent traiter d’antisémite le PCF en le mettant sur le même plan que les nazis, alors que c’est très majoritairement grâce au PCF et à ses bataillons FTP-MOI, dont le plus connu, celui dit de l’Affiche rouge chanté par Aragon, Ferrat et Ferré et dirigé par Epstein et Manouchian, que les juifs de France ont pu prendre les armes, participer au premier rang à la libération de leur patrie française, et infliger de très lourdes pertes à l’Armée des tortionnaires antisémites nazis. On entend aussi le groupuscule royaliste “Action française” oser réclamer la dissolution du PCF, traité de parti des “collaborateurs” (sic) alors que cette officine créée par Charles Maurras fut  officiellement interdite par la République début 1936 en tant que ligue factieuse et que Maurras, emprisonné en d’octobre 1936 à juillet 1937 pour ses appels au meurtre  contre « le juif Blum », fut frappé d’indignité nationale au terme de son procès de janvier 1945 pour son engagement total du côté des traîtres vichystes et de l’Occupant; lequel occupant, à Lyon, où il résidait, l’avait gratifié, contre les résistants, d’un permis de port d’armes depuis l’occupation de la zone Sud de novembre 1942.

    Tout cela dans un climat profondément malsain où des individus tels que Cohn-Bendit demandent, dans les colonnes du “Monde“, la mise en place d’une “fédération franco-allemande”, que prépare d’ailleurs le Traité d’Aix-La-Chapelle, et qui, dans les rapports de forces actuels, aboutirait au phagocytage pur et simple de notre pays, à la mort de la nation française, à l’effacement à jamais de notre culture et de notre langue : or c’est sur de toutes autres bases que devrait être fondée une amitié franco-allemande reposant sur la mémoire antifasciste, sur l’arrêt de la politique ouest-allemande d’humiliation et d’effacement des traces de la RDA antifasciste, sur des rapports d’égalité et de coopération entre tous les États de l’Europe débarrassés de la funeste “économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée” dont se réclame le Traité de Maastricht et qui n’est que le masque de la loi du plus fort et du plus riche.

    APPEL AU PEUPLE FRANÇAIS ET AUX HISTORIENS DIGNES DE CE NOM

    Nous ne pouvons, dans ces conditions, en aucun cas compter, pour rendre l’hommage qu’elle mérite à la Résistance communiste, sur les autorités françaises, qui participent de ce négationnisme anticommuniste permanent :  pour exemple, aucun héros communiste de la Résistance, aucun ministre communiste de la Libération ayant fondé la Sécurité sociale, le statut des mineurs et de la fonction publique, ayant créé EDF ou nationalisé Renault, ayant fondé les retraites par répartition, les comités d’entreprise et le CEA, etc., les Thorez, Croizat, Marcel Paul, Joliot-Curie, etc., aucun intellectuel communiste mort pour la France comme Georges Politzer, Jacques Solomon, Jacques Decour, Danielle Casanova, aucun mineur communiste ou cégétiste ayant mené la Grande Grève patriotique de mai-juin 1942, aucun survivant communiste des camps de concentration, telle Marie-Claude Vaillant-Couturier, ne sont jamais entrés au Panthéon.

    Nous nous adressons donc directement  au peuple français, aux historiens dignes de ce nom, à tous les militants progressistes, à tous les médias véritablement libres pour qu’ils dénoncent le négationnisme anticommuniste et que justice soit enfin rendue à ceux, morts ou vivants qui, des Brigades d’Espagne à la Libération de Paris et aux combats de Rhin et Danube (Colonel Fabien par ex.) en passant par l’Appel du 17 juin 1940 (Appel à la résistance de Charles Tillon), l’Appel du 10 juillet 1940 de Maurice Thorez et Jacques Duclos, par la participation des étudiants communistes à la manifestation interdite du 11 novembre 1940, par les coups de feu de Fabien et de Debarge sur des occupants allemands, par la Grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais, aux multiples maquis FTP et aux bataillons FTP-MOI, par la libération de la Corse, puis du Limousin par les FTPF, puis à la préparation minutieuse de l’insurrection parisienne. Sans parler des innombrables combats menés après guerre par les communistes pour la liberté des peuples, le progrès social, les libertés démocratiques, l’indépendance nationale et la paix.

    EN REFUSANT LE NÉGATIONNISME ANTICOMMUNISTE, DÉFENDONS LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE ANTIFASCISTE TOUT ENTIÈRE, L’INDÉPENDANCE DE NOTRE PAYS ET LES LIBERTÉS DÉMOCRATIQUES DE TOUS!

    À l’occasion du décès de Daniel Cordier, nous lançons un avertissement solennel au peuple français : réappropriez-vous par vous-même votre mémoire le plus souvent niée, mutilée ou déformée par des historiens bien-pensants, seuls dotés de l’accès à un large public, et des grands médias totalement acquis à la cause du capitalisme et de l’anticommunisme. Il n’y va pas seulement de la vérité et de la justice due aux héros communistes de notre émancipation, il y va en définitive de l’indépendance de notre pays, de la solidité des acquis sociaux, de la défense des libertés démocratiques pour TOUS.


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  • C'est une page d'histoire assez méconnue en France.

    De janvier 1918 à mai 1919, l'Allemagne connait des grèves insurrectionnelles, des mutineries, la révolte spartakiste de Berlin et d'éphémères Républiques des soviets rapidement réprimées par des forces coalisées allant des sociaux démocrates à ceux qui seront le bras armés des nazis quelques années plus tard (les corps francs).

    En Alsace-Lorraine, une République des soviets est proclamée. Le 13 novembre le drapeau rouge flotte sur la cathédrale de Strasbourg.

    Du 10 novembre au 22 novembre 1918 (date de l'entrée des troupes françaises dans cette région), la République des soviets prendra des décrets pour la liberté d'expression, l'augmentation des salaires, l'amélioration des conditions de travail, et la libération des prisonniers politiques.

    Les autorités françaises, appelées en urgence par la bourgeoisie locale, démantèleront toutes les avancées obtenues.

     
    En novembre 1918 était constituée la République des soviets d'Alsace-Lorraine
     
    Avant la signature de l'armistice du 11 novembre 1918 qui met fin à la Première Guerre mondiale, les principales villes d'Alsace-Lorraine connaissent une agitation politique forte. Des Soviets d'ouvriers et de soldats (Soldaten und Arbeiterräte) sur le modèle russe se forment à Mulhouse le 9 novembre, puis à Strasbourg, Colmar et ensuite Metz à partir du 10.

    La Révolution allemande

    Dans l'Empire Allemande la processus est identique. Les Mutineries des marins de la Hochseeflotte (flotte militaire de Haute mer) et des ouvriers de Kiel le 5 novembre 1918 lance une insurrection régionale qui aboutira à l'abdication du Kaiser Guillaume II et marquent le début de la Révolution allemande de 1918-1919.

    Les Soviets de soldats des différents secteurs de Kiel formèrent un Haut-Conseil regroupant les délégués de toutes les unités. Cette insurrection soviétique gagna d'autres villes portuaires de l'Allemagne, puis même les grands centres ouvriers de la Ruhr et de Bavière (avec une Bayerische Räterepublik ou Münchner Räterepublik et une seconde République des soviets sera proclamée le 7 avril 1919 et écrasée militairement le 3 mai 1919).

    Le 6 novembre, tout le nord-ouest de l'Allemagne s'organise et crée des Soviets ouvriers ;
    Le 7 novembre, Kurt Eisner (SPD) proclame la république des soviets en Bavière ;
    Le 8 novembre, la révolution gagne la Saxe, la Hesse, La Franconie et le Wurtemberg, poussant les princes à l'abdication ;
    Le 9 novembre, le Kaiser Guillaume II abdique, la "première République de Weimar" depuis le balcon du Reichstag par Philipp Scheidemann (SPD) et Karl Liebknecht proclame en parallèle la "République Libre Socialiste". Ce même jour, le Soviet de Strasbourg proclame la "Republik Elsaß-Lothringen".

    La révolte des spartakistes sera réprimée dans le sang par le ministre de la Reichswehr, Gustav Noske (SPD). Les sociaux-démocrates s’appuieront sur les Corps francs (des unités paramilitaires) qui serviront de base à la constitution du parti Nazi. Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg seront victimes de cette répression des sociaux-démocrates.

    En novembre 1918 était constituée la République des soviets d'Alsace-Lorraine
    République soviétique alsacienne


    15.000 marins et ouvriers d'Alsace et de Lorraine rentrent de Kiel et propagent les idées révolutionnaires dans cette partie occidentale de l'Empire Allemand. Des milliers de Strasbourgeois vont lancer une insurrection contre la garnison de la ville et créer un soviet de soldats et d’ouvriers.

    Les murs de la ville sont couverts d’affiches qui proclament : "Nous n’avons rien de commun avec les États capitalistes, notre mot d’ordre est : ni Allemands ni Français ni neutres. Le drapeau rouge a triomphé". Le 13 novembre le drapeau rouge flotte sur la cathédrale de Strasbourg.

    Durant la même semaine, le Soviet ouvrier et militaire de Metz prend forme, et rejoint celui de Strasbourg, Colmar, et autres. Du 10 au 20 novembre, un comité révolutionnaire de 13 membres (élu par les Soviets d'ouvriers et de soldats) siège au Palais de Justice de Strasbourg. Il est dirigé par le syndicaliste Rebholz.

    Cet exécutif des conseils crée la liberté d'expression, permet l'augmentation des salaires, l'amélioration des conditions de travail, et la libération des prisonniers politiques.

    le drapeau rouge sur la cathédrale de Strasbourg
    le drapeau rouge sur la cathédrale de Strasbourg
     
    La bourgeoise s'organise pour bloquer l'insurrection ouvrière en Alsace

    En même temps, "un Conseil national (Nationalrat) d'Alsace-Lorraine" est constitué sous l'impulsion des notables fait appel aux troupes françaises pour qu’elles mettent fin au soviet. Un slogan court les quartiers bourgeois : "Plutôt français que rouges !". Les socialistes, traîtres parmi les traîtres, proclament "la République Française" par Jacques Peirotes (SPD), élu maire de Strasbourg devant la statue du général Kléber.

    Ce même Jacques Peirotes fait appel au Grand Quartier Général français et demande aux généraux de "hâter leur entrée à Strasbourg, la domination des rouges menaçant de prendre une fin tragique".

    Les troupes françaises entrent en Alsace-Lorraine à partir du 17 novembre et sont accueillies par la bourgeoisie triomphalement. La première décision du commandement militaire français est l’abrogation des décrets des soviets et la dissolution de ces derniers.

    Les autorités françaises mirent en place une politique d'épuration et de fichage des populations. 112 000 résidents alsaciens et lorrains, décrétés "Allemands" ou insuffisamment francophiles seront expulsés.

    La République française s'emparait ainsi de l'Alsace-Lorraine.
     
    Nicolas MAURY
     
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  •  

    Je suis entrain de lire un livre sur les .

    Et je me pose la question: comment se fait- il qu’on n’en parle jamais ou si peu? Un travail d’histoire et de mémoire est fait en particulier dans notre département au sujet de la Retirade ; des expos, un film vient de sortir sur les camps de notre département, un musée magnifique a ouvert ses portes depuis quelques années à Rivesaltes, il en existe un aussi à La Jonquere, et rien, motus sur ces hommes étrangers qui se sont engagés auprès du peuple espagnol pour faire barrage au fascisme.       

    Quelle est cette omerta? Pourquoi cette amnésie? Cela dérangerait- il trop nos consciences pour qu’on n’en parle pas? Qu’est ce qui se passe dans notre inconscient collectif, pour enfouir cet épisode de l’histoire au fond du trou de l’oubli?         

    Pourtant, dans cette période trouble que nous vivons, faire un rappel historique pour dire que des hommes, et femmes mais peu nombreuses, de toutes nationalités se sont battus pour défendre la LIBERTÉ, et au nom d’une idée ont donné leur vie pour que vivent dignement d’autres hommes, serait, me semble-t-il la moindre  des choses, serait faire un devoir de mémoire, serait rendre hommage à cet esprit d’abnégation qui les a poussés à s’engager dans une lutte qui en apparence n’était pas la leur, mais qui malheureusement a concerné la planète. Ils savaient que l’ tombant sous le joug du fascisme était la porte ouverte à la 2 ème guerre mondiale.         

    Alors on écrit, on montre des photos, on parle de la Retirade, fruit des conséquences de la guerre d’Espagne, mais on ne peut regarder en amont, comme si on culpabilisait de ce qui est arrivé.         

    Le livre raconte jour  après jour les combats qui se sont déroulés sur les différents fronts de la guerre. Ce livre est un petit livre édité par «  L’ Amicale des Anciens Volontaires Français en Espagne Républicaine ». Il s’intitule : Épopée d’Espagne. Brigades Internationales. 1936- 1939. En plus du texte, il y a des photos et des cartes des différents fronts de la bataille.          Parler de ce livre, actuellement est non seulement un devoir de mémoire, mais aussi un cri d’espoir pour montrer aux jeunes, dans le tumulte d’aujourd’hui , que l’on peut dépasser les clivages, les croyances, les soi-disant communautés, pour aboutir TOUS ENSEMBLE, unis, vers une seule communauté, la Communauté Humaine.         

    Parmi ces hommes, deux célèbres, deux écrivains, Hémingway et Malraux, mais combien d’anonymes de toutes nationalités ont formé ces brigades : le général Kléber ( Stern, un Autrichien) , le lieutenant-colonel Dumont ( Français) Douglas ( Jacob Vladimir Schmutchkievitch, Soviétique) la Compagnie Juive : Naftali Botvine, le docteur Pierre Rouquès ( Français) , Gallo ( Luigi Longo, Italien) Frantz Dalhem ( Allemand) ….. la liste est longue, et je ne peux faire l’impasse  de deux personnes qui me sont proches, mon beau-père André Tourné, et mon oncle paternel, tombé sur le front de l’Èbre, Philippe Marsal, que je n’ai pas connu.           

    Si je réfléchis, c’est peut être aussi pour ça que je me sens redevable, envers eux, mes proches, de faire ce retour sur le passé. Et puis, aussi, faire balance sur l’actualité, puisqu’on nous parle actuellement de De Gaulle partout et en particulier sur les chaînes télévisées. Mais il n’y a pas eu que de Gaulle.

     L’Histoire ce sont les Hommes qui la font. Tous ensemble.

    S. Tourné

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  • LETTRE OUVERTE.

    Leon Landini.

    • Président de l’Amicale des Anciens Francs-Tireurs et partisan de la Main d’œuvre Immigrée des Bataillons Carmagnole- Liberté de la région Rhône-Alpes. (Unité de laquelle Charles Tillon a déclaré : « Carmagnole-liberté, un des plus beaux fleurons, si ce n’est le plus beau fleuron de la Résistance armée française »).
    • Officier de la Légion d’Honneur.
    • Médaille de la Résistance.
    • Interné de la Résistance.
    • Grand Mutilé de Guerre suite aux tortures endurées lors de son arrestation.
    • Décoré par le gouvernement de l’Union Soviétique au titre de la Résistance.
    • Président du Pôle de Renaissance  en France (PRCF)

    ADRESSE AUX DIRIGEANTS DES ASSOCIATIONS SE RÉCLAMANT DE LA MÉMOIRE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION

     

    Mesdames et Messieurs les dirigeants des Associations, chargées de défendre la mémoire des Résistants et des Déportés.

     

    Au moment où l’ensemble de nos médias, sous les directives de l’Union Européenne, à longueur d’ondes ou de colonnes, banalisent quotidiennement le nazisme et le fascisme, criminalisant sans cesse le communisme, il est indispensable que sur ce sujet, nos écrits soient d’une clarté absolue, reflétant avec rigueur la vérité historique sans aucune concession ni complaisance.

    Pas d’oublis volontaires, pas de phrases sibyllines, qui contribuent  à permettre aux falsificateurs patentés de l’ contemporaine, leur campagne de dénigrements  et de criminalisation envers l’Union Soviétique et les communistes et en conclusion envers toute la Résistance et plus particulièrement contre le programme du Conseil National de la Résistance, que nos gouvernants s’attachent avec virulence à faire totalement disparaître.

    J’ai l’honneur, sinon l’avantage, de faire partie de la génération de Résistants qui se sont engagés très jeunes dans le combat antifasciste et patriotique et qui arrivent aujourd’hui au terme d’une longue existence, longue mais toujours militante.

    Pour la bonne compréhension des choses, il m’est utile dès à présent de vous indiquer que je résidais à Saint-Raphaël  dans le Var et que pendant la guerre, la zone « dite libre » dans laquelle je vivais avec ma famille, n’a été occupée qu’à partir  du 11 novembre 1942.

    La Côte d’Azur faisait partie de la zone qui fut à ce moment-là occupée par l’armée italienne. Ce qui signifie que jusqu’au 11 novembre 1942  il n’y a pas pu y avoir d’attaque directe contre l’occupant, car il n’occupait pas encore notre région.

    Cela n’a pas empêché mon frère Roger, mon aîné de 12 ans, (dont une rue de Saint-Raphaël porte le nom) de faire, dès décembre 1940; dérailler 8 wagons de marchandises dans la gare de triage de Fréjus-Plage, où se trouvaient des wagons en partance pour l’Allemagne, créant dans la dite gare un bel embarras pendant plusieurs jours.

    En ce qui me concerne, j’ai, le 12 septembre 1942, à l’âge de 16 ans et demi,  participé au déraillement d’un train de marchandises allemand entre Cannes et Saint-Raphaël et cela je le répète, alors que la Côte d’Azur n’avait pas encore été occupée. Ce déraillement fut probablement un des tout premiers qui eut lieu entre Marseille et Vintimille.

    Dès le 11 novembre 1942, c’est-à-dire dès l’occupation de la zone « dite  libre », les FTP-MOI raphaëlois ont tout de suite attaqué directement les troupes d’occupation italiennes.

    D’abord en sectionnant les lignes téléphoniques que les soldats italiens installaient pour pouvoir communiquer entre eux. À ce moment-là les Italiens annoncèrent que s’ils surprenaient quelqu’un en train de couper les fils du téléphone, il serait abattu sur le champ. Ces menacent ne ralentirent en rien  nos actions qui au contraire s’amplifièrent. 

    Ensuite, nous les avons attaqués en déposant des  bombes dans les locaux où se trouvaient des soldats italiens, en blessant gravement plusieurs d’entre eux.

    À cette époque-là je participais activement aux actions des FTP-MOI.  

    C’est à Saint-Raphaël qu’explosèrent, entre Marseille et Vintimille, les premières bombes déposées contre les troupes d’occupation.

    À la suite de ces diverses attaques, l’OVRA, (police politique italienne) après une courte enquête, a commencé les arrestations. Début mars 1943 ils ont arrêté deux de nos camarades FTP-MOI de Saint-Raphaël. Le même jour ils sont venus chez moi, mais n’étant pas à la maison j’ai pu ainsi échapper à l’arrestation.

    Fin mars 1943, étant donné mon jeune âge, je n’avais pas encore 17 ans, les camarades de la direction régionale des FTP-MOI, me firent muter en Creuse, où je rejoignis  un maquis FTPF commandé par Jean Baptiste Virvialle.

    Peu de temps après mon arrivé en Creuse, mon père et mon frère, qui étaient restés à Saint-Raphaël, ont été arrêtés par les carabiniers italiens et effroyablement torturés.

    Par la suite ils furent déportés en Allemagne, mais au cours de leur transport, grâce à l’aide de cheminots résistants, ils purent  s’évader et réussirent à me rejoindre en Creuse.

    Mon frère fut présenté au commandement régional des  FTPF du Limousin par Jean Baptiste Virvialle.

    Il lui fut alors demandé s’il acceptait de partir à Lyon pour participer au commandement d’une unité de FTP-MOI composée de tout jeunes combattants.

    Il accepta et quelques temps plus tard je partis le rejoindre.

    À Lyon je fus intégré au bataillon Carmagnole.

    Après la Libération j’ai reçu plusieurs distinctions honorifiques.

    La lecture de mes états de service permirent au Ministère de la Défense, de me nommer Officier de la Légion d’Honneur. Mes états de service mentionnaient entre autres :

    • A participé à une quarantaine de déraillements et sabotages de dépôts de locomotives.
    • Dans les diverses attaques auxquelles il a participé, il y fut abattu une quarantaine d’ennemis.
    • Se distingua particulièrement, pour avoir le 13 juin 1944, avec trois de ses camarades, attaqué à la grenade, en plein jour et en plein centre de Lyon, un convoi de parachutistes allemands, faisant, uniquement ce jour-là, une trentaine de morts ou de blessés graves.
    • A participé à l’attaque de divers garages où étaient parqués des véhicules allemands, sabotant les moteurs de plus de 300 voitures et camions.
    • A participé à l’attaque de plusieurs usines travaillant exclusivement pour l’armée allemande.

    Sachez que je ne rappelle pas tout cela pour me faire valoir, car je n’ai jamais eu d’autre juge que ma propre conscience.

    Ce que je dis, je le dis haut et fort, car je m’adresse à vous au nom de 52 de mes camarades qui sont morts sous les tortures de Klaus Barbie et cela sans lâcher un seul nom à leurs tortionnaires. Pour certains nous n’avons jamais connu leur nom ni même retrouvé leurs corps après la Libération.

    S’ils ont pu supporter l’insupportable et s’ils ont pu se couvrir de gloire à leur insu, c’est parce qu’ils avaient la conviction de lutter pour une France libre, forte, indépendante, démocratique et souveraine, en un mot ils se battaient pour un monde meilleur, de justice et de paix.

    Aujourd’hui, malgré mon âge (94 ans) ma colère monte, lorsque je vois la manière dont le sens de notre combat est déformé, voire nié, insulté et traîné dans la boue et m’inquiète fort en pensant  que lorsque les derniers résistants communistes auront quitté ce monde, les calomnies déjà énormes contre la Résistance, et surtout, contre la Résistance communiste, ne connaitrons probablement plus de limites et que cette inversion de la réalité historique ne soit en fait, qu’une aide puissante à la fascisation de notre pays.

    Avec à la clé, de nouvelles persécutions contre mes camarades communistes, progressistes et syndicalistes qui subissent d’ores et déjà une grave répression.

     

    Un jeune professeur d’histoire de mes amis, ne m’a-t -il pas rapporté récemment que l’un de ses bons élèves, formaté par ce qu’on lui avait alors « appris » en classe à propos de l’Union soviétique, s’était montré tout surpris d’apprendre par son nouveau professeur, que les communistes français avaient massivement résisté à l’occupant et à ses collaborateurs, car jusqu’alors il lui avait été enseigné que les communistes, c’est-à-dire ceux qui fournirent les gros bataillons des Fusillés de Châteaubriant, du Mont-Valérien, de la Citadelle d’Arras, etc., étaient les « alliés de Hitler.

    Je me rends compte avec hargne que la calomnie anticommuniste et antisoviétique est multiforme et acharnée.

    En France, voilà que maintenant on s’attaque sur les « excès de l’épuration », alors que mon amie Annie Lacroix-Riz, petite-fille de déportée juif et professeur d’histoire émérite de l’Université Paris-Diderot, vient de publier un livre significativement intitulé « La NON-épuration en France », où elle montre avec une foule de références archivistiques qu’au contraire de la doxa actuelle, la France n’a pas été épurée de la vermine nazie, et l’Allemagne fédérale encore moins.

    Des nazis et des collabos qui monopolisaient les postes de pouvoir, à l’instar du sanglant Maurice Papon, sont passés sans débotter de la déportation des juifs à la répression des communistes et autres manifestants pour l’indépendance algérienne.

    Même et y compris le répugnant Bousquet, responsable en France de la mort et de la déportation de dizaines de milliers de juifs. Après la Libération il fut invité à l’Élysée à la table de Mitterrand.

    Aujourd’hui, c’est tout juste, s’il ne faut pas glorifier Louis Renault, qui fut condamné à l’indignité nationale pour sa collaboration économique juteuse avec les Allemands, et traiter comme des usurpateurs, voire des bandits, les communistes français qui furent le fer de lance de la Résistance armée, que ce soit au sein la guérilla urbaine (parmi lesquels, se distinguèrent les FTP-MOI du groupe Manouchian « dit de L’Affiche rouge », ou encore La 35ième Brigade Marcel Langer de Toulouse.

    Marcel Langer fut condamné à mort par les tribunaux des « Sections Spéciales ».

    Le 23 juillet 1943, au moment où ses gardiens « français » l’emmenaient vers la guillotine il s’écria Vive la France !  À bas les boches ! Vive le Parti Communiste !

    Et bien tout comme Marcel Langer, mon ami, mon camarade, mon frère de combat, Simon Frid, âgé de 21 ans, fut  condamné à être guillotiné, toujours par le tribunal des « Sections Spéciales » mis en place par Pétain et ses séides.

    Le 4 décembre 1943, dans la cour de la prison Saint-Paul à Lyon, au moment où les gardiens emmenaient Simon vers la guillotine, il se débattit  et déclara à ses gardiens lâchez-moi et je vais vous faire voir comme sait mourir un jeune communiste, et il alla tout seul  se placer sous la machine à couper les têtes.

    Au moment précis où le couperet tomba, tous les prisonniers de la prison Saint-Paul, afin de lui rendre hommage, se mirent à chanter la MARSEILLAISE ET L’INTERNATIONALE (Une rue de Lyon porte désormais son nom). 

    Par ailleurs, les résistants communistes se distinguèrent aussi bien dans les maquis de Corrèze, du Vercors, de St-Antonin, de l’Ariane, etc…….

    Et tout particulièrement, lors de l’insurrection libératrice de Paris, l’insurrection était commandée par le communiste Rol-Tanguy.

    Tout comme, la grande grève patriotique des mines, de mai-juin 1941 dirigée par le PCF et la CGT clandestins, ou 100 000 mineurs cessèrent  le travail et cela au prix de centaines de martyrs fusillés par les nazis à la Citadelle d’Arras.

    Aujourd’hui des politiciens véreux, aidés dans leur tâche par de faux historiens, calomnient la Résistance Communiste en prétendant que nous n’avons résisté qu’après l’invasion hitlérienne de l’URSS.

    Pour démontrer ces falsifications, je souhaite rappeler, avec des arguments irréfutables, que les communistes se sont engagés  les premiers et sans avoir attendu juin 1941.

    Comme preuve voici d’abord quelques phrases prélevées sur une lettre adressée au Général de Gaulle, par le poète Jean Brüller (dit Vercors) qui n’était pas communiste.

    • « Pourquoi a-t-il fallu  que je retrouve sous votre plume les calomnies ordinaires que l’on porte contre les communistes …. Car mon Général, je mentirais par omission en ne témoignant pas pour eux.
    • La première lettre que j’ai reçue, en août 1940, qui m’appelait à la Résistance était signée du communiste Jean-Richard Bloch.
    • La première réunion à laquelle j’ai assisté en octobre 1940, chez le poète Arcos, s’était faite à l’initiative du même, accompagné du communiste Joliot-Curie, du communiste Wallon, du communiste Maublanc, du communiste Francis Jourdain.
    • La première revue clandestine fondée en décembre 1940 La Pensée Libre – était une revue communiste.
    • Le premier organe clandestin des intellectuels résistants fut fondé en avril 1941 par le communiste Jacques Decour (fusillé en 1942).
    • L’un des tout premiers résistants que j’ai « pratiqué » fut arrêté presque sous mes yeux, puis torturé à mort, c’était le communiste Holweg » ….. Je ne parlais que du court passage (quelques lignes) où vous reprenez contre les communistes français l’accusation courante de s’être abstenus de la Résistance jusqu’à l’entrée en guerre de l’URSS (….)
    • Cependant quel autre « Parti » a édité clandestinement une revue résistante dès 1940 ? Les radicaux, les socialistes, les modérés ? Quel « réseaux » issu d’un « Parti » a fonctionné avant les réseaux communistes ?

    Mais si cette démonstration ne suffisait pas à vous convaincre,  je pourrais également citer des écrits d’un livre d’Henri Noguères, ancien Président de la Ligue des Droits de l’Homme, ancien Résistant et historien, qui lui non plus n’était pas communiste.

    Il écrit : « Je pense que c’est faire un injuste procès à un grand nombre de Résistants et de faire insulte à de nombreux morts communistes que de propager cette idée reçue selon laquelle la résistance n’aurait commencé pour le Parti Communiste qu’au lendemain de l’agression contre l’URSS.

    Tillon à Bordeaux, Marcel Paul en Bretagne, Romagon en Champagne, Ouzoulias à Paris, Lecœur dans le nord (et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres) ont regroupé dès 1940 tant de militants communistes dans la Résistance active. Notamment en créant l’Organisation Spéciale (O.S) qu’il n’est pas convenable ni même simplement décent de prétendre, comme l’ont fait tant de mémorialistes à mémoire courte et sélective et tant d’historiens à vue basse plus soucieux d’atteindre leur objectif  que de faire preuve d’objectivité, que seuls des communistes agissant à titre individuel ont participé aux combats de la Résistance pendant toute la première année ».

    Et il ajoute : « il est toutefois une supériorité que nul ne peut contester aux communistes : c’est la part déterminante, prise par la résistance communiste dans le domaine de l’action directe …. Ils ont été pendant très longtemps pratiquement les seuls à frapper l’occupant en multipliant les attentats individuels, les embuscades, les sabotages ferroviaires, les attaques de locaux.

    L’ensemble de la Résistance, en reconnaissant par la suite la nécessité de donner priorité à l’action immédiate, rendra hommage à la tactique de guérilla à outrance préconisée par les FTP. »

    Puis, il y a également l’appel lancé à Bordeaux le 17 juin 1940 par Charles Tillon dirigeant national du Parti Communiste Français, qui est, si nécessaire, une preuve supplémentaire.

    Cet appel à la Résistance, distribué à plusieurs milliers d’exemplaires par les militants communistes dans les rues de cette ville, est à ma connaissance le seul véritable grand appel à la résistance, qui en juin 1940 a été distribué en si grand nombre. (Mais cela n’est pratiquement jamais rappelé).

    Charles Tillon avait été envoyé à Bordeaux par la direction nationale de son Parti, pour prendre contact avec les communistes recherchés par la police.

    Dans cette région du Sud-Ouest, il représentait le PCF et toutes les initiatives qu’il prenait étaient prises au nom de son Parti.

    Cela n’a pas empêché le Musée de la Résistance nationale de Champigny, en évoquant cet appel dans un bulletin pédagogique destiné au concours de la Résistance dans les collèges et lycées, d’écrire : « En juin 1940 Charles Tillon est dans la région de Bordeaux. Député communiste entré dans la clandestinité depuis les mesures contre le Parti Communiste …. De sa propre initiative  il rédige un tract condamnant la guerre impérialiste et le fascisme hitlérien et appelant à la lutte pour l’indépendance nationale ……

    Pourquoi de sa propre initiative ? N’était-il pas le porte-parole et le représentant du PCF dans cette région ?

    Jamais personne n’a osé poser la question de savoir si  le discours, que le  Général de Gaulle a prononcé le 18 juin 1940 à Londres, était ou n’était pas réalisé de sa propre initiative ?

    Arrivé à ce point, il me semble nécessaire de démontrer  que l’engagement des communistes dans la lutte contre le fascisme et le nazisme a, et de loin, précédé tous les autres.

    Pour cela il me faut vous rappeler que dès 1936, lors de la guerre d’Espagne, les communistes créèrent les Brigades Internationales pour voler au secours de la République espagnole agressée.

    Environ 3500 Brigadistes payèrent de leur vie cet engagement contre le fascisme et le nazisme.

    Ce n’est que quelques années tard, que notre pays reconnaissant leur mérite, décida d’honorer ces hommes et ces femmes, qui furent les premiers à défendre la liberté de la France, en s’opposant les armes à la main au fascisme et au nazisme.

    Leur engagement et leur sacrifice furent reconnus et honorés par le gouvernement français, qui leur fit attribuer « la carte d’Ancien Combattant ».

    À présent je veux revenir au tout début de la création des premières organisations de résistance en France.

    Tous les mouvements de résistance ne sont pas nés au même moment.

    À l’exception du Parti Communiste qui ne faisait que continuer sa lutte contre le fascisme et le nazisme entamé depuis des années.

    D’autres organisations sont nées plus tard, certaines à partir d’un journal. C’est le cas de « LIBÉRATION » de « COMBAT » et de FRANC-TIREUR ».

    Je crois utile d’attirer votre attention sur le fait que le premier numéro de « Libération » est daté de juillet 1941, celui de « Combat » et celui de Franc-tireur sont datés de décembre 1941. (Avaient-ils tous attendu l’attaque contre l’Union Soviétique pour s’engager ?)

    Il est vrai que pour certains, la Résistance n’a commencé que par des mots et cela a même parfois duré longtemps, puisqu’on les appelait les « attentistes ».

    Ce qui me faisait dire à l’époque, « heureusement que les communistes montrent l’exemple, sinon les autres auraient longtemps attendus le jour J.

    Pourtant même avec le recul du temps, je persiste à penser que cette appréciation demeure valable et que sans l’engagement des communistes entraînant dans leur sillage les patriotes désireux de chasser l’ennemi, la Résistance armée française n’aurait pas été en mesure de jouer le rôle qu’elle a joué, tout particulièrement dans les derniers mois précédant  la Libération.

    « Un peuple qui ne se bat pas pour sa liberté est un peuple indigne de la liberté »

    De leur côté, des « attentistes » n’ont eu de cesse de nous reprocher que par nos actions militaires nous étions responsables de la mort d’otages innocents. (Et cela a continué à m’être reproché même y compris après la libération).

    Là, une question se pose : nos actions sont-elles vraiment responsables de l’exécution d’otages ?

    La première réponse qui s’impose, est un principe : « Un peuple qui ne se bat pas pour sa liberté est un peuple indigne de la liberté »  

    Pour éviter les sanctions de l’occupant, avions-nous le droit de rester passifs et d’attendre que d’autres se fassent tuer à notre place afin de nous rendre notre liberté ?

    La deuxième réponse est que les nazis n’avaient nullement besoin de prétexte pour tuer et massacrer des innocents. Auschwitz, Treblinka et plus près de nous Oradour, et Maillet en sont la preuve.

    En région lyonnaise, entre le 14 juillet 1944 et le 20 août 1944, sans aucune raison et sans justification, 450 détenus ont été massacrés par les nazis.

    Dans la seule journée du 20 août 1944, 120 personnes extraites du Fort-Montluc (où j’étais moi-même interné) ont été massacrées (et le mot  est faible) à Saint-Genis-Laval (banlieue lyonnaise). Trois de mes compagnons de cellule ont été emmenés et abattus ce jour-là.

    Au moment où les SS les embarquaient, Alfred Vial, un de mes codétenus me serra contre lui en me disant :

    « si tu t’en sors et qu’un jour tu rencontres un de mes parents tu lui diras qu’au moment d’être fusillé je crierai vive le Parti Communiste. »

    Quant aux otages, il est bon de rappeler que le plus grand nombre d’entre eux étaient des « nôtres », c’est-à-dire des  résistants et le plus souvent des communistes.

    En ce qui me concerne, bien qu’ayant participé à un certain nombre d’opérations militaires, je n’ai jamais eu connaissance que des otages ont été abattus après une action aussi importante soit-elle, réalisée par mon unité.

    Et dernier point sur ce sujet. Depuis plus d’un demi-siècle, que je feuillette des lettres de fusillés,  je n’ai jamais trouvé une seule ligne condamnant les actions de Résistance, ou demandant d’arrêter les combats.

    Dans la dernière lettre que mon ami Simon Frid a adressée à sa sœur avant d’être guillotiné, il a écrit à la fin de sa lettre et après sa signature « Vengez-moi !» en aucun cas il ne demandait de cesser les combats.

    Comment cacher l’interdiction du Parti Communiste Français et la répression dès 1939

    Toutefois pour la bonne compréhension de tous ces évènements, il m’apparait nécessaire de faire un retour en arrière. Le 26 septembre 1939, le Conseil des ministres décide la dissolution du Parti Communiste Français. Quiconque contrevient à ce décret encours une peine pouvant aller de un à cinq ans de prison. Ce Parti n’a donc plus d’existence légale. Contrairement à certaines légendes, le Parti n’a pas d’appareil clandestin.

    Après cette dissolution, toutes les liaisons sont interrompues, des communistes ont été amenés à prendre seuls ou à quelques-uns des initiatives afin de démontrer au peuple français que la bataille pour la liberté et pour un monde meilleur ne faisaient que commencer.

    Des erreurs ont pu être commises, mais on m’a toujours dit que pour ne pas se tromper il n’y avait qu’à ne rien faire.

    Toutefois, il est vrai que certains de nos camarades avaient été troublés par la campagne d’intoxication médiatique menée à l’époque contre le pacte de non-agression germano-soviétique, en laissant croire, (comme cela se fait de plus en plus, encore de nos jours) qu’il s’agissait d’un pacte d’alliance.

    Les menaces de prison, les arrestations de dirigeants et d’élus communistes avaient rendu timorés certains de nos compagnons.

    Les raisons d’avoir peur n’étaient pas vaines, car dès le mois de janvier 1940un député socialiste, François Chasseigne propose de « mettre les chefs communistes hors d’état de nuire en prenant la mesure qui s’impose à savoir un coup de pistolet derrière la nuque ».

    Le 20 février 1940, c’est au tour d’un autre député socialiste Georges Barthélemy d’éructer en séance que « que les dirigeants communistes devraient être traduits immédiatement devant des tribunaux militaires pour ensuite, non pas subir le feu du peloton d’exécution, ce serait trop d’honneur, mais être poussés sous le couperet ».

    C’est leur « sympathique » confrère Albert Sérol  (encore un socialiste), qui finalisera ces belles déclarations par le décret du 12 avril 1940, qui porte son nom, prévoyant la peine de mort pour « tout français qui aura participé sciemment à une entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale »

    Des mesures contre les communistes furent immédiatement prises.

    À la mi-octobre 1940, 317 municipalités communistes avaient été dissoutes. 2500 conseillers généraux déchus de leurs mandats, des milliers de militants emprisonnés, 39 députés communistes écroués à la Santé.

    Pour s’engager dans la Résistance dans ces conditions il fallait « en avoir » comme disent les jeunes d’aujourd’hui.

    Pourtant, malgré des conditions extrêmement difficiles et dangereuses, dès juin et juillet 1940 et bien que désorganisés, les communistes conscients que les combats ne s’arrêteraient pas avec la capitulation de Pétain et l’occupation de la France, commencèrent à ramasser les armes abandonnées par l’armée française en déroute. Dès l’occupation, des attaques directes, aussi bien contre l’outil industriel que contre l’armée occupante eurent lieu.

    Cependant, les actions de ces pionniers de « l’action immédiate » demeuraient largement incomprises par le peuple de notre pays, pourtant elles démontraient par l’exemple et par de nombreux sacrifices, que la violence devenait la plus grande école du patriotisme résistant.

    Et je vais le rappeler ci-dessous.

    Toutefois, malgré des conditions extrêmement difficiles et dangereuses,  nous les Résistants communistes, même lorsque l’armée allemande ne fêtait que des victoires, nous nous battions toujours avec la CONVICTION que l’armée Rouge réagirait le moment venue.

    Ce ne fut que le Jour où nous apprîmes, que l’armée nazie venait d’être archi- battue à Stalingrad, que l’État-major allemand fut fait prisonnier avec 300 000 de ces soldats, que nous avons laissé éclater notre joie.

    Nous nous embrassions comme des enfants. Désormais les choses allaient changer, nous ne nous battions plus avec la conviction de vaincre, mais désormais, grâce à   Stalingrad  c’était avec la CERTITUDE que la Victoire était toute proche.

    Et nous ne fûmes pas les seuls à avoir compris que les choses allaient changer. Des collaborateurs convaincus et zélés comprirent que le vent ne soufflait plus en leur faveur et ils cherchèrent des solutions pour échapper à la punition qu’ils avaient 100 fois méritée.

    Certains se débrouillèrent pour prendre l’avion pour se rendre à Londres et en revinrent chargé de gloire,  d’autres adhérèrent à des réseaux de soi-disant résistants qui attendaient toujours le jour et même et y compris jusqu’après la Libération. Quand ils n’en trouvèrent pas, ils les créèrent.  

    Après la Libération nous avons retrouvé des juges qui pendant la guerre avaient lourdement condamné des Résistants et qui après la Libération continuaient leur fonction de juge, condamnant encore des anciens Résistants pour des actions  que ces Anciens Résistants avaient effectuées pendant la guerre contre des collaborateurs. À ma connaissance, plus d’un millier de Résistants furent condamnés.

    Mon camarade et ami, Jean-François Rossi qui en 1942 avait réussi à s’enfuir de Paris pour échapper à une  condamnation à mort prononcée par  les nazis, il arriva à rejoindre la Côte-d’Azur et vint se cacher chez la famille Landini.

    Toutefois, s’il avait pu échapper aux boches pendant la guerre, après la Libération il n’échappa pas à la justice toujours « dite française ». Arrêté il fut maintenu 48 jours au secret, parce que son unité avait pendant la guerre exécuté un notaire qui avait à plusieurs reprises dénoncé  et fait arrêter des résistants. Après 48 jours de prison il fut mis en liberté provisoire. Ce sont les véhémentes protestations de ses camarades résistants qui finirent par lui obtenir cette libération. 40 ans, plus tard, lorsqu’il décéda il était toujours en liberté provisoire.

    Cela étant, je tiens à rappeler que l’O.S. l’Organisation Spéciale du Parti Communiste a été, après la Libération, reconnue et officiellement homologuée par le Ministère des Armées comme Unité Combattante à partir du 30 octobre 1940.  

    Les Francs-Tireurs et Partisans Français, (FTPF) ainsi que les Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI) furent eux aussi officiellement reconnus et homologués comme Unité Combattante à partir  du 1er mai 1941.  

    Tout cela bien entendu bien avant l’attaque contre l’Union Soviétique

    Voici d’ailleurs quelques-unes  des actions ou opérations militaires, accomplies et répertoriées par les communistes dès 1940.

    • Le 6 juin 1940 :Le Parti Communiste Français, charge le philosophe Georges Politzer (qui sera fusillé par les nazis) de remettre au ministre Anatole de Monzie un texte en cinq points rédigé par Benoît Frachon. Le dernier point est ainsi libellé : « Il faut armer le peuple et faire de Paris une citadelle inexpugnable ».
    • Le 16 juin 1940 :Les communistes brestois constituent leur premier dépôt d’armes au Bouguen, provenant d’armes abandonnées par l’armée anglaise.
    • Le17 juin 1940:  L’appel de Charles Tillon appelant à la Résistance.
    • En Juillet 1940 : À Nantes, une famille d’instituteurs communistes nommée Leroy, a saboté une centrale électrique et participé à une distribution de tracts appelant à la résistance.
    • Le 10 juillet 1940: L’appel de Maurice Thorez et de Jacques Duclos qui déclare : « Un peuple comme le nôtre ne sera jamais un peuple d’esclaves.
    • En août 1940 : Dans le Nord, les communistes, Eusebio Ferrarri, les frères Martel, les frères Camphin, Debarge et quelques autres incendient plusieurs véhicules de l’armée d’occupation et font sauter un train allemand.
    • Le 29 septembre 1940 : Le Commissaire central du département, adresse un rapport au Préfet de l’Aube :
    • « Activité du Parti Communiste. J’ai l’honneur de vous signaler que le Parti communiste aurait organisé le ramassage sur tout le territoire des armes abandonnées par l’armée française pour en constituer des dépôts clandestins.
    • Le  5 octobre 1940: Un rapport de Vichy fait état : « Que le communisme est devenu le symbole de l’indépendance nationale par contraste à la résignation générale ».
    • Octobre 1940:  Le S.S. Sturmbahfuhrer Karl Bomelburg, chef de la Gestapo de Paris, signale à ses supérieurs le danger important auquel l’occupant est confronté : « quoiqu’interdit le Parti Communiste est le seul des anciens Partis qui déploie encore une forte activité ».
    • Le 30 octobre 1940 : L’O.S. (l’Organisation Spéciale du Parti Communiste) qui combattait déjà depuis quelques temps contre les occupants. Parmi les premiers animateurs de l’OS se distingueront des hommes qui paieront de leur vie la gloire des premières opérations militaires contre l’occupant.

    La liste des survivants artisans de l’OS est moins longue que celle des morts. Tous fusillés en 1941 et 1942.

    • Novembre 1940 «Julien Hapiot, dirigeant communiste dans le Nord et Georges Capel incendient un parc automobile Allemand ».
    • Le 4 décembre 1940: Roger Landini (déjà mentionné).
    • Le même mois:  Eusébio Ferrarri et Félicien Joly font sauter un train allemand et dynamitent la génératrice et la station de Bénory-Cumichy.
    • Le 11 décembre 1940 Au sud-Est de Dijon, les groupes de l’OS dirigés par Jean Mahon, Chalon et Grillot, font dérailler un train de marchandises partant pour l’Allemagne.
    • Le 10 mars 1941:  Un groupe de l’OS abat trois soldats allemands au port de commerce de Brest.
    • Le 30 avril 1941:  Un sous-officier allemand est abattu à Lambersart dans le Nord par le groupe de l’OS d’Eusebio Ferrari.
    • Début mai 1941:   Le groupe d’Eusebio Ferrari abat à nouveau des soldats hitlériens à Lambersart.

    Il y a encore de très nombreuses attaques enregistrées et menées contre les troupes d’occupation à travers la France, mais je présume que ces quelques exemples suffisent amplement pour confirmer les écrits de Vercors et de Noguères.

    Cela étant, aujourd’hui, l’ensemble des médias mettent scandaleusement en cause l’URSS, sans tenir aucun compte de la déclaration écrite par le Général de Gaulle en 1944, lors de la signature du Traité d’assistance mutuelle franco-soviétique, signé à Moscou. Dans cette déclaration on y retrouve la phrase suivante : « la Russie soviétique a joué le rôle principal dans notre libération ».

    Par ailleurs, une ignominieuse campagne a toujours été et continue d’être menée contre l’URSS l’accusant d’être responsable de la guerre car elle avait signé un pacte de non- agression avec l’Allemagne.

    Pour démontrer que des preuves existent, prouvant que l’Union Soviétique n’avait pas d’autres solutions que de signer un pacte de non-agression avec l’Allemagne.

    Je vais une fois encore, pour étayer mes dires, utiliser des déclarations d’une personnalité que l’on ne peut pas dire qu’il était proche de l’URSS ou des Communistes. En l’occurrence il s’agit de Winston Churchill, il écrit : « L’offre des soviétiques fut ignorée dans les faits. Ils ne furent pas consultés face à la menace hitlérienne et traités avec une indifférence,  pour ne pas dire dédain, qui marqua l’esprit de Staline. Les évènements se déroulèrent comme si la Russie soviétique n’existait pas. Nous avons après-coup terriblement payé pour cela ».

    Et ailleurs, il ajoute en citant le pacte germano-soviétique : « Le fait que semblable accord ait pu être conclu marque le point culminant de la faillite de la politique étrangère suivie depuis plusieurs années par l’Angleterre et la France. »

    Pourtant, c’est  au prix d’énormes sacrifices, de millions et de millions de morts, tombés devant Stalingrad, Leningrad, Koursk et Berlin, démontrant  combien les Soviétiques, payaient cher,  leur,  et notre Libération.

    En ce moment plus que jamais, on présente toujours le traité germano-soviétique de 1940 comme s’il s’agissait d’une alliance agressive alors qu’il s’agissait d’un pacte de non-agression résultant de la fin de non-recevoir répétée et opposée à Moscou par les autorités franco-anglaises qui ont constamment éludé ou saboté la proposition de triple alliance anglo-franco-soviétique qui eût fortement, pour le moins, donné à réfléchir aux agresseurs allemands. Comme l’a d’ailleurs écrit Churchill.

    Souvenons-nous qu’au contraire, les autorités françaises et anglaises de l’époque, tétanisées par leur anticommunisme et cédant à ceux qui disaient « plutôt Hitler que le Front populaire », ont d’abord abandonné l’Espagne républicaine à Franco, Hitler et Mussolini, laissé Hitler réarmer et occuper la Rhénanie;

    Permis à ce dernier d’annexer l’Autriche, à nos gouvernants de signer le scandaleux pacte de Munich dépeçant notre alliée la Tchécoslovaquie, poussé la Pologne des colonels à refuser la main tendue antihitlérienne avancée par Staline. Puis organisé cette « drôle de guerre » au cours de laquelle pas un coup de fusil n’était tiré contre la Wehrmacht à l’Ouest, tandis que deux corps expéditionnaires français attaquaient en Finlande et en Syrie pour signifier à Moscou qui était leur véritable ennemi.

    Par ailleurs, l’URSS avait tout à craindre du Japon impérial et militariste qui s’apprêtait à l’attaquer à l’Est, quelle autre solution avait-elle, pour ne pas lutter seule contre le monde capitaliste tout entier, que de signer un pacte provisoire de non-agression qui lui permettait de gagner du temps, de produire massivement des munitions, de briser l’alliance scellée entre Hitler, Mussolini et l’Empereur nippon ? La réalité, c’est que ce pacte, si douloureux soit-il, était un mal nécessaire dans des conditions données, et qu’il a permis provisoirement de scinder le front fasciste mondial, tout en préparant, l’armée Soviétique à faire front et à vaincre la plus puissante armée de monde.

    Quand l’Union soviétique eut contenu, puis, par ses propres moyens, écrasé  « L’invincible » Wehrmacht à Stalingrad, devant Moscou et devant Leningrad.

    La mise en place de la Coalition antihitlérienne mondiale doublée, tout en soutenant dans chaque pays la mise en place de puissants Front patriotiques antifascistes dont le PCF fut l’initiateur en France (sous la forme du Front national pour l’indépendance de la France) avant que ne pût prendre forme le Conseil national de la Résistance qui unifiait la France libre sise à Londres et Alger, et les formations de FTPF (dirigées par le Front national) et de FTP-MOI (dirigés par le PCF clandestin).

    Prétendre donc, comme le fait actuellement le Parlement européen, que le pacte germano-soviétique fut le déclencheur de la seconde Guerre Mondiale  est un mensonge qui dédouane Hitler et ses complices fascistes, qui multipliaient les agressions depuis 1933 et dont il n’eût tenu qu’aux dirigeants bourgeois et anticommunistes occidentaux de se prémunir en acceptant la main tendue de l’URSS.

    C’est en réalité le pacte profasciste implicite des « démocraties » occidentales de plus en plus autoritaires et fascisantes, qui espéraient tourner Hitler contre l’URSS, et ont liquidé  chez eux le mouvement ouvrier de classe, qui a permis la seconde guerre mondiale.

    Et c’est au contraire, dans une très large mesure, la résistance communiste porteuse d’union patriotique et antifasciste à l’échelle nationale et mondiale, qui a brisé l’hitlérisme, préparé la libération et, s’agissant de la France, permis les magnifiques avancées sociales et démocratiques mises en place à 90% entre 1945 et 1947, quand Thorez, Croizat, Marcel Paul, Billoux, Charles Tillon, Casanova, qui tous étaient ministres communistes du gouvernement d’union patriotique.

    Mais ce n’est pas tout. Tout récemment, sans que la presse s’en fasse l’écho et sans que les grands défenseurs patentés des droits de l’homme n’aient protesté, le parlement européen, de Johann Bardella (RN) aux « Verts » en passant par les « socialistes », les macronistes et les « républicains », a voté une résolution scélérate qui place sur le même plan le Troisième Reich exterminateur et l’URSS en amalgamant odieusement comme « totalitarismes » les tortionnaires racistes et antisémites qu’étaient les nazis, aux militants communistes, leurs pires ennemis, partisans de principe d’une humanité débarrassée de l’oppression de classe, de genre ou de nation !

    Cette fausse fenêtre entre nazis et communistes vise en réalité, en mettant un signe d’égalité entre l’État génocidaire de Hitler et le premier pays socialiste de l’histoire, entre Klaus Barbie et Jacques Duclos et Benoît Frachon, (qui dirigeait le PCF clandestin durant toute l’Occupation et présidait l’Assemblée nationale de  1945 à 1947) à BANALISER les premiers et à criminaliser les seconds, cette motion liberticide et proprement fascisante signée par Jadot, Glucksmann, Bardella, Loiseau, Bellamy, tout en CRIMINALISANT les communistes, dont les auteurs de ce texte fascisant appellent ouvertement à interdire les symboles (à demi-mots, cela vise la faucille et le marteau et jusqu’aux T-shirts Che Guevara). Honte à ces tristes individus, dont certains osent se dire antifascistes et « de gauche », et cela, dans une Union européenne dont les hautes autorités ne voient aucun problème à coopérer avec de francs nostalgiques de Hitler (Pays baltes, Autriche, Ukraine), de Mussolini (Salvini), du régent fasciste Orban (Hongrie), tout en appelant à s’armer toujours plus pour prendre une sorte de revanche contre le peuple russe dans le cadre de l’OTAN.

    C’est pourquoi je vous adjure d’être fidèles à la mémoire des héros et des martyrs de la Résistance et de la déportation qui étaient clairement ANTIfascistes sans être bien au contraire ANTIcommunistes – car nous étions tous conscients que le sort du monde se jouait à l’Est, où étaient concentrées les 2/3 des armées nazies, et que le Débarquement de Normandie, dont De Gaulle n’était même pas averti, est arrivé bien tardivement dans l’histoire de la seconde guerre mondiale. Clairement, sans la moindre concession à l’air du temps actuel, qui est contre-révolutionnaire, antisoviétique et anticommuniste, je vous adjure de ne pas céder au « politiquement correct », de ne pas céder à l’euro-latrie ambiante, de regarder en face la nature violemment réactionnaire de la « construction » actuelle, et de refuser catégoriquement l’amalgame entre communistes et fascistes. Car à l’arrivée, tout cela ne fait que conforter la fascisation des États européens, dont le nôtre qui est de plus en plus violemment policier, liberticide et anti-syndicaliste et au final, que menacer les libertés de tous.

    Qu’on se souvienne du mot du pasteur allemand Niemöller, pourtant violemment anticommuniste et pangermaniste initialement qui mettait en garde les amis des libertés en leur disant « quand on a enfermé les communistes… ». Souvenons-nous aussi du mot de l’écrivain antifasciste Bertolt Brecht qui disait « il est encore fécond le ventre dont a surgi la Bête immonde ». La Bête immonde, c’est la fascisation galopante, qui a repris dans notre pays et sur notre continent ; le « ventre fécond », c’est l’anticommunisme et l’antisoviétisme à retardement, expressions concentrées de la haine de classe à l’encontre de tous ceux qui combattent l’exploitation capitaliste et les guerres impérialistes.

    Au soir de mon existence, je vous remercie de vous engager de plus en plus fort car sous l’emprise de l’anticommunisme et d’une nouvelle chasse aux sorcières continentale, notre pays n’est plus en démocratie. Il est vrai qu’il n’est plus en démocratie depuis le référendum de 29 mai 2005, où notre peuple refusant majoritairement par référendum d’être enchainé à une Union Européenne et que  Sarkozy et ses acolytes, réunis au château de Versailles, trahissant la volonté du peuple français nous aliénèrent à l’Union Européenne.

    Quant à cette Europe atlantique, anticommuniste, russophobe, antisociale, non seulement elle n’est pas une protection contre la guerre et le fascisme, mais, dominée par les grands intérêts financiers et largement pilotée depuis Berlin, elle n’est plus qu’une prison des peuples dangereuse pour le monde du travail, les libertés démocratiques et la paix.  

    Avant de conclure je souhaiterai en quelques mots, évoquer la libération du camp d’Auschwitz. Événement  qui depuis quelques jours occupe une grande partie des émissions télévisées. 44 chefs d’États étaient présents à ces cérémonies.

    Pourtant je regarde assez souvent la télé, peut-être l’ai-je raté, mais à aucun moment un hommage amplement mérité n’a été rendu à l’Armée Rouge qui a laissé beaucoup de ses soldats en route afin de venir libérer Auschwitz.

    Voici comment, par de soi-disant oublis on ne dit pas toute la vérité et l’on cache aux téléspectateurs, ce que les internés survivants d’Auschwitz, doivent à l’Armée Rouge, car à quelques jours près les nazis auraient eu le temps de tout faire disparaître, n’avaient-ils déjà pas fait sauter une partie des fours crématoires ?

    Rappeler l’holocauste subi par les juifs, j’y suis particulièrement sensible car beaucoup de mes frères de combats étaient d’origine juive.

    Mais je ne suis pas capable de laisser dire  sans m’insurger violemment, que les juifs se sont laissés sans réagir, déporter comme des moutons et cela me révolte.

    Les FTP-MOI étaient composés majoritairement de camarades juifs. Et depuis de très longues années, je suis souvent le seul à mettre en évidence la part primordiale prise par mes compagnons dans la Libération de notre pays.

    Divers historiens ont reconnu et écrit que les FTP-MOI ont été le fer de lance de la Résistance Armée dans notre pays.

    Alors pourquoi cela n’est-il pratiquement jamais rappelé par certaines  organisations juives ? Serait-ce parce-que les FTP-MOI étaient une organisation, créée par le Parti Communiste ? Je ne vois aucune autre raison qui permettrait d’effacer les combats, le courage et l’héroïsme manifestés par des hommes et des femmes pendant les sombres années, où la mort les attendait à chaque pas. HOMMAGE ET RESPECT à ces héros que certains voudraient oublier.

    Léon LANDINI

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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