• une jeune fille lisant au bord de la Neva à Leningrad, 1960s

    Oui c’est vrai j’ai connu ce temps des merveilles, celui où les poètes remplissaient des stades, où le niveau intellectuels de ces enfants de moujiks était parmi le plus élevé du monde, j’ai connu après Cuba et le même miracle, celui où un peuple s’approprie toute son histoire, tous ses écrivains, musiciens, poètes pour mieux s’ouvrir sur la culture universelle, même en France, j’ai vu à Marseille les dockers faire la queue pour une exposition de Picasso, parce que c’était leur peintre, lire Aragon… Et ceux qui pensent que l’URSS était une faillite parce que la consommation était insuffisante, devraient entendre les Russes d’aujourd’hui parler de ce à quoi ils avaient accès non seulement, un logement, un travail, la santé, mais aussi cette culture, ce savoir. L’homme soviétique était cette jeune fille lisant sur les bords de la Néva. (note de danielle Bleitrach)

    Cela va faire trente ans que l’Homme Rouge, né le 7 novembre 1917, a été envoyé dans les poubelles de l’histoire. Le contexte socio-culturel qui a rendu son existence possible a été complétement dévasté par le rouleau-compresseur de la société de consommation.

    Pourtant, ceux qui le traquent, eux, n’ont pas disparu; bien au contraire, ils sont toujours aussi nombreux à pourfendre la “mentalité d’esclave” de cette “créature soumise et formatée” qui “survivrait encore dans l’ex-URSS”, encouragée par une “politique néo-soviétique de certains dirigeants”.

    Encore plus qu’à lutter contre les dernières survivances du monde qui a sombré, les actions de ces militants de la “décommunisation intégrale” servent à déformer et dévoyer toute mémoire de ce qui fut l’homme soviétique.

    Préserver la vision plus riche, plus juste, plus nuancée de cette période de l’histoire est la tâche des générations qui ont encore connu ces sociétés de l’intérieur. Qui furent, pendant un certain laps de temps, “l’homo soviéticus”…

    Dans son long texte “Mais qui fut-il, l’homme soviétique?”, le philosophe russe contemporain Alexandre Panarine (1940-2003) a réalisé l’un des meilleurs décryptages post-mortem de ce type anthropologique.*****”Le “communisme russe” a brillamment résolu le problème essentiel de l’identité russe, celui de ses rapports avec l’Occident et de sa “dualité civilisationnelle”. Attiré par l’Occident, l’homme russe a toujours essayé de résister à cette attirance, mais il a fatalement échoué dans les deux entreprises: devenir l’égal de l’homme occidental ou s’en éloigner suffisamment pour devenir un type culturel à part.

    Le “communisme russe” a opéré une métamorphose anthropologique : le Russe barbare, habillé “à la cosaque”, s’est transformé en un type reconnaissable et respecté: le “prolétaire, la classe d’avant-garde”, doté d’un capital symbolique colossal aux yeux des forces de gauche occidentales, celles qui régnaient sur les esprits. Désormais, ce prolétaire d’avant-garde pouvait dialoguer avec l’Occident, d’égal à égal. Les traditions occidentales et les traditions slaves ont pu s’exprimer et se réconcilier dans le “marxisme russe”.

    L’homme soviétique a ainsi surmonté la “dualité civilisationnelle” de l’âme russe (si bien exprimée dans les débats entre les slavophiles et les occidentalistes du XIX-ème siècle) et a dépassé son complexe d’infériorité traditionnel en s’emparant de l’étendard d’émancipation humaine porté également par les progressistes européens.

    L’homme soviétique aurait pu (et selon de nombreux concepteurs du marxisme-léninisme, aurait dû) devenir un être unidimensionnel, déterminé uniquement par sa conscience de classe. Mais, il en fut autrement: l’homme soviétique a échappé à ce cadre étroit grâce à l’héritage culturel classique qu’il a fait sien.

    Comment expliquer le fait que des millions de jeunes gens soviétiques – filles ou garçons – qui ont appris à lire et à écrire dans la première génération ont commencé à dévorer les livres de Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski (des lectures qui, en Occident, ont été réservées aux élites)? Comment expliquer ce phénomène que des millions d’adolescents de tout l’énorme pays se sont identifiés aux personnages des romans et des poèmes du XIXème siècle ? L’alphabétisation totale, lancée par l’URSS, ne l’explique pas à elle seule. L’idéologie, encore moins: au contraire, elle essayait d’encadrer les lectures en y mettant des notices et des limites pour imposer une “vision de classe” adéquate.

    Mais le peuple a triomphé de l’idéologie : il s’est approprié, avec passion et profondeur, les chefs d’œuvre nationaux, en se servant des possibilités du nouveau système – de ses bibliothèques de masse, de la large mise en circulation de livres, de toutes les formes de culture de masse, comme des clubs et des centres d’amateurs, où les “enfants du peuple” sont rentrés dans les costumes des héros de Pouchkine mais aussi de Byron ou de Shakespeare. Le contraste entre le lecteur moyen soviétique et le lecteur moyen américain fut saisissant…

    Ainsi, il est difficile de savoir exactement qui a réellement créé cette nouvelle communauté nationale nommée “le peuple soviétique” : l’idéologie marxiste ou les grands classiques russes?

    Où l’homme soviétique s’est-il vraiment formé : dans une usine, dans des appartements communaux surpeuplés, dans un moule politique très fermé ou dans un monde de Pouchkine, Lermontov, Dostoïevski, Tchekhov, Tolstoï dont les héros furent tourmentés par des questions existentielles? Ceux qui qualifient aujourd’hui l’homme soviétique de “lumpen” mu iniquement par la haine de classe, ignorent le fait que Pouchkine, chéri dans l’URSS comme un trésor national, a converti les hommes et les femmes soviétiques à la noblesse et leur a transmis son sens de la liberté et de l’honneur .Si c’est devenu possible, c’est qu’à l’époque soviétique les études n’avaient pas seulement une valeur pratique: la valeur existentielle, émancipatrice de la culture était évidente pour tous.

    Cela a permis de remplir l’abstraction communiste d’un contenu spirituel, ancré dans le réel. Le deuxième grand pas dans ce sens fut franchi lors de la grande guerre patriotique quand les dirigeants ont trouvé des mots clairs et simples – sur la Mère Patrie, sur les grands ancêtres, sur la terre et les traditions – qui ont permis à la nation de se ressouder pour accomplir un effort surhumain qui lui a été demandé. La guerre patriotique, dans ce sens, est devenue une antithèse au coup d’État communiste d’octobre. Ce dernier fut un acte de la minorité mue par une doctrine tandis que la guerre de 1941-1945 a stabilisé le nouveau système en tant que système de la majorité patriotique, attachée à sa terre.

    Ainsi s’est achevée la formation de l’homme soviétique en tant que type culturel et historique spécial, qui a réussi à combiner l’idée internationale de protestation contre l’exploitation bourgeoise avec la grande idée nationale.”

    Natalia ROUTKEVITCH, le 7/11/2020

    source: https://histoireetsociete.com/

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  • novembre40resistance.jpg

    L'article publié dans L'HUMANITÉ DIMANCHE du 10 au 17 novembre 2010 

     

    source: http://www.communcommune.com/article-il-y-a-72-ans-la-manifestation-etudiante-du-11-novembre-1940-112005836.html

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  • C'est à la Bellevilloise (rue Boyer Paris 20ème), le 31 octobre 1920, que le congrès de la Jeunesse Socialiste décide de rejoindre l'Internationale Communiste des Jeunes.

    La Jeunesse Communiste naissait il y a 100 ans.

    Il y a 100 ans, naissait la Jeunesse communiste (le Blog de Nico Maury-31/10/20

     

    Par 6943 mandats, 1958 contre et 350 abstentions, la Jeunesse Socialiste devient la Jeunesse Communiste et décide d'adhérer à l'Internationale Communiste des jeunes. En 1920 tout ce qui se réclame de la « Gauche » est organisé à la SFIO. Cependant la SFIO est entachée par sa participation au gouvernement d'union national qui a soutenue la Première Guerre Mondiale et ses millions de morts et millions de blessés.

    En 1917, un nouvel espoir émergeait du carnage européen de la guerre: la Russie Tsariste s'effondrait pour devenir en octobre le premier pays socialiste, le pays « des soviets ». Partout en Europe les militants socialistes allaient devenir des militants communistes.

    L'Avant Garde Ouvrière et Communiste est crée le 25 septembre 1920, elle se défini comme l'organe officiel du comité de l'Internationale Communiste des Jeunes. La Fédération Nationale des Jeunesses Communistes adhère à l'Internationale Communistes des Jeunes (ICJ).
     
    Il y a 100 ans, naissait la Jeunesse communiste
     
    Dès le XIXe siècle, quand s’organise le Mouvement ouvrier, des organisations de jeunesse se développent en son sein. Ce sont les jeunesses guesdistes, les jeunesses blanquistes, les jeunesses vaillantistes, etc. Comptant fort peu de militants, ces mouvements peinent pourtant à se rassembler et ce n’est qu’en 1912 – soit sept ans après l’unification socialiste ayant donné naissance à la S.F.I.O. – qu’une organisation unie voit le jour : les Jeunesses socialistes. Déchirés par la Première Guerre mondiale à l’image de leurs aînés de la S.F.I.O., les jeunes socialistes ne font pas tous les mêmes choix : certains optent pour l’union sacrée, d’autres optent pour le refus de la guerre impérialiste suivant en cela les socialistes russes (à commencer par Lénine), très isolés au sein de la IIe Internationale.

    Des millions de morts plus tard, la IIe Internationale coupable d’avoir laissé faire cette barbarie impériale, a beaucoup perdu en considération, d’autant qu’a émergé en 1917 une voie authentiquement révolutionnaire : la voie bolchevique. C’est dans cet élan de rupture avec les compromissions passées, de quête de paix et de changement, que se développe en France un courant croissant pour l’adhésion à la IIIe Internationale, l’Internationale communiste.
     
    Il y a 100 ans, naissait la Jeunesse communiste
     
     
    Les premiers combats (les années 1920)

    En France, les premiers à faire le pas furent les jeunes. Les Jeunesses socialistes tiennent en effet leur congrès à l’automne 1920 à Paris (« Congrès de la Bellevilloise ») et, le 1er novembre, par 6 943 voix contre 1 958 (et 350 abstentions), les délégués optent pour l’adhésion à l’Internationale communiste des jeunes. Les Jeunesses socialistes sont mortes ; les Jeunesses communistes sont nées – elles prendront le nom de Fédération nationale des jeunesses communistes de France en 1921. Maurice Laporte, dix-neuf ans, en devient le premier dirigeant.

    Les premières grandes batailles ne tardent pas. 1923, le gouvernement français de Raymond Poincaré (et son allié belge) décide d’envahir la Ruhr, en Allemagne. Aussitôt, la Jeunesse communiste française entre en contact avec la J.C. allemande et organise en commun des collages, des distributions de tracts, etc. Le journal de la J.C. destiné aux jeunes soldats français – Le Conscrit – multiplie les articles incendiaires pour dénoncer la politique d’agression menée par le gouvernement français. Les principaux dirigeants eux-mêmes défilent dans la Ruhr, de Maurice Laporte à Simon Rolland en passant par Gabriel Péri. C’est la plus grande campagne antimilitariste de l’époque. La répression est à la hauteur du défi : la direction de la J.C. est arrêtée (Maurice Laporte, Gabriel Péri, Maurice Tréand, Henri Lozeray, Raymond Guyot…).

    1925, c’est la guerre du Rif. Cette province du Maroc est entrée en sécession pour obtenir l’indépendance du pays tout entier alors aux mains des colons français et espagnols. Abd El-Krim mène la lutte et, dès 1925, lorsque la France rejoint dans la répression son allié espagnol (un certain général Pétain gère les opérations avec un certain général Franco…), la F.N.J.C.F. investit le terrain marocain : des chansons (Le Maroc aux Marocains notamment), des dizaines de milliers de journaux (à commencer par L’Avant-Garde), des millions de tracts et de « papillons », des soldats mis en grève… La J.C. déploie toute son énergie dans ce qui constitue la première grande campagne anticolonialiste de l’histoire de France. En tapant au cœur du système impérialiste français, la J.C. est de nouveau frappée durement par le régime français : plus de 300 arrestations dans toute la France et un total de plus de 70 ans de prison !

    L’ampleur de la répression à chacun des pas de la jeune Fédération freine son développement mais, plus profondément, par ses positions radicales et avant-gardistes, la J.C., anticolonialiste, anti-impérialiste, est en trop net décalage avec la masse des jeunes. Résultat : les effectifs s’effondrent et passent de près de 13 000 en 1924 à 4 000 en 1931.
     
    Il y a 100 ans, naissait la Jeunesse communiste
     
    A l’heure du Front populaire (les années 1930)

    Les années 1930 sont l’occasion d’un tournant important. La Section française de l’Internationale communiste (qui deviendra le P.C.F. en 1937) est dirigée depuis 1930 par Maurice Thorez, jeune homme de trente ans ; ce n’est pas sans conséquences, à terme, sur la J.C. Par ailleurs, le fascisme connaît un essor considérable : l’Italie est tombée en 1922 et l’Allemagne, terre où les partis ouvriers sont pourtant très forts et de vieille implantation, tombe en 1933. La France elle-même semble menacée par le fascisme en 1934 lorsque les ligues d’extrême droite se rassemblent et se dirigent contre l’Assemblée nationale. Sous l’impulsion de Maurice Thorez (trouvant un écho auprès du slovaque Eugen Fried et, surtout, du bulgare Georges Dimitrov), le Mouvement communiste international tout entier va se lancer dans un nouveau combat prioritaire : l’antifascisme. Pour mener à bien cet objectif, le rassemblement le plus large s’impose et c’est la logique des Fronts populaires.
     
    Pour ce qui est de la J.C., cela se manifeste par le développement d’activités susceptibles de toucher de larges pans de la jeunesse : activités récréatives (ping-pong, pianos, dominos, billard, radio…) ou d’éducation populaire (bibliothèque, sorties de plein-air ou dans des lieux de culture, projections cinématographiques…). Dans le même sens sont créées de nouvelles organisations de jeunesse liées à la J.C. : l’Union des jeunes filles de France en 1936 sous l’impulsion de Danielle Casanova (qui mourra quelques années plus tard, déportée) ; l’Union des jeunesses agricoles de France en 1937, sous la houlette d’Albert Ouzoulias, Léo Figuères et Gaston Plissonnier ; l’Union des étudiants et lycéens communistes de France, fondée en 1938 et dirigée par Pierre Hervé. Cet élargissement tous azimuts en ce temps de constitution du Front populaire rencontre un succès allant au-delà de toutes les prévisions : les effectifs sont multipliés par 20 en quatre ans, passant de 4 000 à 80 000 entre 1933 et 1937.

    A l’Internationale communiste des jeunes – dirigée à cette époque par celui qui est aussi le secrétaire de la J.C. française, Raymond Guyot –, des projets de vaste rassemblement sont formés et, pour la France, Raymond Guyot propose aux autres organisations de jeunesse de gauche une Fédération unique de la Jeunesse. La direction de la S.F.I.O., Léon Blum en tête, l’interdit aux Jeunesses socialistes et seule une fraction de la J.S. rejoindra la J.C. Côté Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.), tout rapprochement est prohibé par l’encyclique du pape Pie XI Divini Redemptoris. La Fédération unique de la Jeunesse ne naîtra pas mais les organisations de gauche travaillent davantage ensemble et de multiples congrès antifascistes de jeunes se réunissent de par le monde ; la J.C. y tient toujours une place de choix.
     
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    Face à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

    En 1939, le développement de la J.C. est violemment interrompu. Le gouvernement du radical Daladier interdit toutes les organisations communistes ainsi que leurs journaux. Clandestine, la J.C. n’abandonne pas pour autant le combat et occupe même la première place dans la résistance à Pétain puis à l’occupant nazi. Le P.C.F. est en effet extrêmement affaibli par la répression qui s’est abattue sur lui. La J.C., sous la direction d’André Leroy en zone occupée et de Léo Figuères en zone « libre », mène les combats les plus rudes. Un groupe va se distinguer tout particulièrement dans cette lutte antinazie de la J.C. : les Bataillons de la jeunesse menés par Albert Ouzoulias, 26 ans et le colonel Fabien, 22 ans. De l’attentat contre l’aspirant de marine Moser à Paris le 21 août 1941 à celui contre le Feldkommandant de Loire-Inférieure à Nantes le 20 octobre 1941, les Bataillons de la Jeunesse s’illustrent par les actes les plus éclatants.

    Les J.C. tapant fort, très fort, la répression est extrême. On connaît bien la triste aventure du jeune communiste Guy Môquet tué avec ses 26 camarades à Châteaubriant. Au-delà, c’est tout un système spécifique destiné à la traque des communistes qui est mis en place par les Allemands et les Français, dont la fine point est constituée par le Service de police anti-communiste (S.P.A.C.) qui a le mérite d’annoncer la couleur. L’efficacité de cette traque est terriblement marquante : les Bataillons de la jeunesse sont pour ainsi dire rayés de la carte en 1942. Plus largement, quand la guerre est finie, sur 40 membres du Comité central de la J.C., 23 sont morts et parmi les 17 survivants, combien sont encore dans les camps nazis, aux limites de la mort, comme Guy Ducoloné ou André Leroy !
     
    Il y a 100 ans, naissait la Jeunesse communiste
     
    Nicolas MAURY
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  • La 79e cérémonie d’hommage aux vingt-sept patriotes français fusillés le 22 octobre 1941 à la Sablière, à Châteaubriant, était placée sous l’autorité de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, représentée par Carine Picard-Nilès, ici au centre. 

    Plus de 600 personnes ont assisté à la 79e cérémonie d’hommage aux vingt-sept patriotes français fusillés le 22 octobre 1941 au lieu-dit la Sablière, à Châteaubriant. Un hommage sobre qui a eu lieu dans un contexte de crise et d’émotion.

    « Nous disons aux jeunes : prenez en main votre destin et faites vivre les mots solidarité, fraternité et amitié. Nous en avons tous besoin. Ne laissons pas ce monde à des brutes… » Il fait un soleil printanier quand, ce dimanche 18 octobre 2020, vers 15 h, Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, ponctue son discours devant plus de 600 personnes. En arrière-plan, l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine.

    Alain Hunault, maire de Châteaubriant, et Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt ont coprésidé la 79e cérémonie d’hommage. 

    « Une terre sacrée par la tragédie et le sacrifice »

    La 79e cérémonie d’hommage aux vingt-sept patriotes français fusillés le 22 octobre 1941 à la Sablière, à Châteaubriant, s’achève. Place à l’évocation artistique des Tréteaux de France qui débute par ces mots : la Sablière « est une terre sacrée par la tragédie et le sacrifice ».

     

    Donnée à l’issue de la cérémonie, l’évocation artistique présentée par les Tréteaux de France, scène drama-tique nationale, avait pour thème « la fille aux planches », écrit par Évelyne Loew et interprété par Marion Amiaud et Babette Largo. 

    Une demi-heure plus tôt, à 14 h 30, un car du Finistère se gare route de Vitré. Mais d’autres, en provenance de la région parisienne, manquent à l’appel. Couvre-feu oblige. À l’entrée de la Carrière des fusillés, la main d’une jeune femme aux ongles rouge vif propose du gel hydroalcoolique à un cortège d’au moins 400 personnes arrivées à pied.

    Distribution de gel hydroalcoolique à l’entrée de la Sablière à l’occasion de la 79e cérémonie d’hommage aux 27 patriotes français fusillés le 22 octobre 1941. 

    À sa tête, Mme Picard-Nilès, petite-fille d’Odette, 97 ans, ancienne internée du camp de Choisel, Alain Hunault, maire de Châteaubriant, Yves Daniel, député de la 6e circonscription, Pierre Chauleur, sous-préfet, deux têtes connues du Partir communiste français, Philippe Martinez et Ian Brossat… Un groupe de militants tend une banderole « Soyons dignes d’eux » et entonne à voix basse l’Internationale puis la Marseillaise.

    La 79e cérémonie d’hommage aux 27 patriotes français fusillés le 22 octobre 1941 à la Sablière à Châteaubriant. Ici, l’arrivée du cortège au lieu-dit la Sablière. 

    « Morts pour la France »

    Comme un rituel, la cérémonie commence par l’appel des vingt-sept prénoms et noms des fusillés et l’heure à laquelle ils sont « morts pour la France ». En vingt-cinq minutes, vingt-cinq gerbes sont déposées au pied d’un impressionnant monument défraîchi qui montre un groupe d’hommes autour d’un poteau d’exécution. Réalisé par le sculpteur Antoine Rohal et inauguré le 22 octobre 1950, il surplombe cette carrière assimilable à une clairière où 700 chaises avaient, l’avant-veille, été placées à bonne distance les unes des autres.

    Quatorze des vingt-sept portraits des 27 patriotes français fusillés le 22 octobre 1941 à la Sablière à Châteaubriant. 

    À gauche, quatorze portraits alignés, à droite, les treize autres. Inauguré en 1951, ce monument a été posé sur un socle : ses alvéoles représentent les hauts lieux de la Résistance en France et en Europe. Parce qu’il en a grand besoin, il va être restauré pour le tant attendu hommage de 2021. Pourvu qu’anniversaire ne rime plus avec crise sanitaire.

    Le monument (ici à gauche) posé sur un socle dans la Carrière des fusillés à la Sablière à Châteaubriant 

    « C’est les inscrire dans la vie »

    Tout autour de la carrière, ce jour-là, les drapeaux tricolores flottent au vent. Dessous, au premier rang, quarante-quatre jeunes venus d’Aubervilliers : « La mémoire est quelque chose de très important parce qu’on dit souvent que ça va mal dans les quartiers populaires, dit leur accompagnateur, Nour-Eddine Skiker, responsable du service jeunesse de cette commune de Seine-Saint-Denis.

    Au premier rang, quelques-uns des quarante-quatre jeunes venus d’Aubervilliers assister à la 79e cérémonie d’hommage aux 27 patriotes français fusillés à la Sablière. 
     

    Mais on oublie que l’Histoire est un dénominateur commun pour notre République et notre démocratie. Inscrire des jeunes dans un espace de commémoration comme celui-ci, c’est les inscrire dans la vie. »

    Jérôme BEZANNIER.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • , résistante FTP des maquis de Corrèze est décédée mardi 6 octobre 2020. Ses obsèques ont eu lieu jeudi 8 octobre. Le PRCF s’associe à l’hommage rendu par le .

    Elise Pranchère Mazenoux, communiste, est toujours restée fidèle et engagée aux valeurs du parti de la  : Fadi Kassem et Georges Gastaud, secrétaires nationaux du PRCF saluent la mémoire de notre camarade résistante communiste et témoigne des condoléances auprès de Pierre Pranchère son frère, vice président du PRCF ; résistante de toujours elle était l’une des signataires de plusieurs des appels pétitions initiés par le PRCF ces dernières années. Elise Pranchère, ton combat pour les valeurs de la résistance continue.

    Le Collectif Maquis de Corrèze rend hommage à la résistante communiste Elise Pranchère

    Les obsèques d’Élise Pranchère, épouse Mazenoux ont eu lieu jeudi 8 octobre 2020 au cimetière de Saint-Merd-de-Lapleau, accompagnée par de très nombreux proches et amis.

    Élise Pranchère, que l’on a toujours appelée Lisette, est née à Brive-la-Gaillarde, fille de Martial et Henriette Pranchère, militants communistes et antifascistes. Elle résidait à Marcillac-la-Croisille, mais elle passa sa jeunesse et toute la période de la Résistance à Saint-Merd-de-Lapleau, berceau de la famille Pranchère.

    Tout début 1943, à 16 ans, Lisette s’engagea dans la Résistance, aux côtés de sa famille.

    Le témoignage de ses chefs FTPF, Francs-tireurs et partisans français, organisation de la lutte armée constituée par le Parti communiste clandestin est explicite.

    « Au début de mars 1943 elle aide à l’implantation du camp FTPF de la Vedrenne puis à son ravitaillement. » À cette période, Martial Pranchère, son père, membre du parti communiste clandestin, en compagnie de Germain Maureille, père du futur chef responsable de secteur FTPF, fait une opération de récupération de grain réquisitionné par les autorités de Vichy. « Par mesure de sécurité, vers la fin de mars, Lisette s’installe dans une vieille grange près du hameau du Graulier. Toute sa famille est engagée dans la Résistance et leur maison sert de boîte à lettres, de point de chute et d’hébergement. C’est à ce moment-là qu’elle devint agent de liaison du Lieutenant Jean Maureille, responsable du secteur. Après un accrochage entre un détachement AS-FTP contre les GMR (Gardes Mobiles Républicains), elle conduit les maquisards dans un lieu inaccessible et pendant une longue période leur ravitaillement fut assuré par sa famille et c’est elle qui leur porte les victuailles. Elle transporte les explosifs et les accessoires nécessaires sur les lieux des sabotages des voies ferrées, lignes haute tension et téléphoniques, souvent accompagnée par d’autres femmes du secteur. Elle prend part, souvent de nuit, à de nombreux transports d’armes, munitions, explosifs, notamment après l’attaque des camps du Bousquet, des Dillanges, du Graulier et de la Vedrenne (commune de Saint-Merd-de-Lapleau) par les GMR puis par les Allemands. 

    D’octobre 1943 à fin février 1944, elle prend part au moins à une dizaine de sabotages ; au début mai 1944 au parachutage à Noailles et à l’enlèvement et la mise en sécurité du matériel.

    Après le 15 mai, alors à la 23/46ème compagnie, agent de liaison du commandant Lucien Fieyre, Séverin, elle suit son unité en campagne sur Tulle et surtout sur Égletons, tenue par les Allemands. Elle prend part avec sa compagnie à la plupart des opérations et au parachutage régional de St. Julien-aux-Bois. De la fin juillet au 21 août 1944, elle participe aux combats d’Égletons et de ses environs, elle effectue les liaisons, les ravitaillements des unités de combat, les soins aux blessés et leur évacuation. »

    La famille Pranchère, communiste, comptait parmi la quinzaine de familles dénoncées par un collaborateur-délateur et qui ont été sauvées in extremis par le facteur patriote qui, systématiquement, subtilisait sur le trajet du service postal ferroviaire les courriers adressés à la Kommandantur. Cet individu, en dépit de ses actions, a poursuivi une carrière militaire en Indochine et en Algérie jusqu’au grade de capitaine.

    Sur le plan personnel, Lisette épousa Joannès Mazenoux en 1956 et mit sept enfants au monde.

    Elle était estimée pour son intelligence et son grand cœur, ses rebellions contre toutes les injustices.

    La Résistance passée a accompagné tout au long de leur existence ceux qui ont refusé la trahison de Pétain, l’occupation par les troupes hitlériennes et la collaboration. Tous, en fonction de leurs moyens ont transmis cette mémoire aux jeunes générations, tous ou presque ont été membres d’associations d’anciens résistants. Lisette était avec son frère Pierre Pranchère, dit Benjo, qui en est secrétaire général, membre du Collectif Maquis de Corrèze. Le Collectif a largement contribué à la sauvegarde de la mémoire de cette période et au maintien de la vigilance face aux inquiétantes résurgences des idéologies nazies et fascistes avec les cinq publications du livre Maquis de Corrèze.

    En 2014, Lisette, Paulette et Pierre Pranchère, fratrie résistante, participèrent au film sur la Résistance en Limousin réalisé par Jan Vasak. En conclusion de l’interview, devant la maison de sa sœur Paulette située dans le bourg de Saint Merd, elle déclara « si c’était à refaire, je le referai ».

    En 2018, Philippe Mallet, journaliste à FR3 Limousin réalisa une interview de la photographe du maquis. Lisette avait, au mépris de toutes les règles de prudence et des interdits, réalisé quelques mémorables photos de cette période.

    Tous ceux qui ont eu le privilège de la connaître garderont d’elle le souvenir d’une femme droite, ferme dans ses convictions, d’une extraordinaire lucidité, attachée au bien public, comme elle l’a démontré au cours de son mandat de conseillère municipale, de 1977 à 1983, dans sa commune de Marcillac-la-Croisille, mais aussi d’un immense courage dans les nombreuses épreuves de sa vie.

    Elle était une parmi les nombreuses résistantes, trop peu reconnues, qui ont fait l’honneur de la France aux côtés de leurs camarades hommes.

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  • Notre camarade Annie Lacroix-Riz, historienne visée par une attaque ignoble en lancée par Gilles Morin, un des historiens officiels du , nous informe que, conformément à la loi et après une action pour la Justice, la revue s’est trouvée obligée de publier un . Nous le reproduisons en intégralité, ci-dessous. Sans les fautes d’orthographe qui y ont été ajoutées par la rédaction de 20&21.

    Chers camarades et amis,

    Merci de prendre note de la publication de mon droit de réponse à Gilles Morin, dans la revue 20&21 (rubrique Archives, p. 160-163), laquelle l’a reproduite avec des fautes de frappe là où je n’en avais pas fait (j’ai scrupuleusement vérifié, sur la base de la lettre définitive adoptée en accord avec mes avocats, et ci-jointe) :

    p. 160, 17 libres au lieu de 17 livres ;

    p. 160, pensée dominantes au lieu de pensée dominante

    p. 161, transformées cette « nouvelle “Cinquième Colonne” » au lieu de transformé cette « nouvelle “Cinquième Colonne” »

    p. 162, grand patronat synarchie au lieu de grand patronat synarchique

    p. 163, pour l’apothéose, deux d’un coup : grand financeur Dulles [qui, il est vrai, a été « financeur »-corrupteur de tous les partis anticommunistes], installé par Roosevelt à Brene ‑‑ au lieu de grand financier Dulles, installé par Roosevelt à Berne.

    L’italique des noms d’ouvrages n’a pas été respectée non plus, façons surprenantes pour une revue académique.

    Je remercie très chaleureusement mes avocats et mes correspondants pour l’aide précieuse qu’ils m’ont apportée contre cet assaut calomnieux.

    Amitiés,

    Annie Lacroix-Riz – historienne, professeur d’histoire contemporaine émérite Paris VII Diderot

    On lira également avec un grand intérêt la mise au point historique faite par l’historienne nominée pour le prix Renaudot 2020 dans la catégorie Essai pour son excellent La Non Epuration.

     
     
     
     

    Observons que la reconnaissance apportée à ses travaux d’une grande qualité par un lectorat massif ainsi, comme le prouve cette nomination au Renaudot, que par la critique, est l’exact inverse des “universitaires” qui mènent une guerre totalitaire de censeurs pour défendre une histoire de complaisance, écrite selon les thèses du Capital. On se souvient comment parmi ceux-la mêmes qui attaquent sans cesse Annie Lacroix-Riz il faut compter ceux qui avaient prévu de rendre avec l’Elysée de Macron un hommage appuyé au fasciste Maurras, leader de l’Action Française. Avant que la honte et l’opprobre internationales ne les éclaboussent


    Réponse à « Du mésusage de l’histoire et des archives » Gilles Morin, 20&21

    L’article « Du mésusage des archives et de l’histoire » signé de M. Gilles Morin (ci-après l’« Article ») n’a rien d’une critique objective de mon travail d’historienne et de mon dernier livre « La NON-épuration en France de 1943 aux années 1950 ». Dès les premières lignes, l’ambition est en effet clairement affichée : faire cesser sa « résonance » dans les « les réseaux sociaux », laquelle« ne peut être négligée éternellement »! Selon M. Morin en effet, mon livre serait assimilable à un « réquisitoire implacable […] contre l’historiographie française de la  ».

    Le mobile ainsi clairement annoncé, la finalité de l’Article est affichée sans détour : incliner mon « éditeur, Armand Colin, une maison d’édition longtemps de référence dans le monde universitaire », à me congédier. C’est, en bon français, un appel à la censure.

    Pour y parvenir, tout l’arsenal idéologique de la bien-pensance est convoqué. L’Article compile ainsi contre ma personne les griefs de « complotisme », « manichéisme », « simplification idéologique », « populisme », falsification et, cerise sur le gâteau, « négationnisme ». Rien moins.

    Le volume contraint d’un droit de réponse m’oblige à ramasser ma réponse, alors que la charge occupe 10 pages. Je me bornerai donc aux attaques personnelles les plus virulentes, mettant en cause non seulement mon travail d’historienne, mais aussi mon honnêteté intellectuelle, que je vais ici réfuter une à une, dans le sens de leur présentation dans l’Article.

    D’emblée, M. Morin veut m’apprendre le métier d’historienne. Après l’ENS (1967), l’agrégation (1970), la thèse d’État (1981), 13 ans d’enseignement secondaire, 26 ans de professorat d’université, et 17 livres publiés sous ma seule signature, il était temps.

    L’Article disqualifie « l’accumulation de sources surplombantes » par une historienne ignorant « le B.A.-BA du métier », sur « plus de 100 pages de notes [excessif ?] en petits caractères » (selon l’usage). Il assène que « [c]et appareil critique prolifique mériterait à lui seul un long développement », mais s’en abstient … Quant à mes notes infra-paginales, décrétées inutilisables « par [m]es lecteurs » et transgressives des « normes du métier d’ », elles me permettent – étant à contre-courant de la pensée dominante – de justifier de tout. Je m’inscris encore en faux relativement à la prétendue accumulation de « sigles […] livres, etc. », sans « aucune table [fournie] pour les décrypter » : toutes mes sources sont identifiées : nature, date, auteur et destinataire du courrier (sauf anonyme ou « sans date ») ; sous-dossier ; « carton » de la série.

    J’ai dépouillé pendant plus de trente ans des archives militaires et diplomatiques françaises, américaines, anglaises, allemandes, italiennes, en vue des 7 ouvrages publiés chez Armand Colin. Pour ne pas faire du neuf avec du vieux, je renvoie aux pages correspondantes des 6 précédents, toujours sourcées, ou aux index. Ce n’est donc pas de « l’autoréférencement ». Pour ce qui est des références Wikipédia (42 notes sur 1882, soit 2%…), elles renvoient encore à des archives, signalent des bibliographies, souvent étrangères et non traduites, et critiquent ou complètent des fiches malhonnêtes (littérature dont témoigne ma propre fiche).

    Mes « fameuses sources » (listées dans La Non-épuration, p. 625-631) seraient aussi défectueuses par leur « nature […] et leur utilisation », et insuffisantes. Mais l’Article oublie les américaines (Foreign Relations of the United States, FRUS, et omet l’aspect local des fonds F1a (rapports départementaux et des commissaires régionaux), F1cIII (préfets régionaux d’Occupation; préfets d’après-Libération), et BB18 et 30 (cas surtout individuels et locaux). Pour étudier les pratiques de l’appareil d’État, du niveau décisionnel aux grands exécutants, j’ai bien entendu légitimement privilégié « les archives du sommet de l’État », qui sont, sans preuve, qualifiées de « miroir déformant ».

    J’ai croisé l’ensemble de ces sources. J’ai consulté pendant plus de trois ans les fonds BB18 et BB30, transformés ici en maigres « résumés », pas les fonds Z/5 et Z/6. Un article d’Anne Simonin (https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2009-3-page-96.htm#no88), à la « lecture bien différente du rôle des femmes collaboratrices », offrirait le contre-modèle de généralisation : sur 111 notes, il compte 8 références d’archives Z/5, dont deux pour un même document ; tout le reste se réfère à l’imprimé. Sur la Collaboration, j’use de sources originales, m’abstiens d’interprétations psychologiques et m’efforce d’établir des faits, décrétés trompeurs. Une collaborationniste peut vouloir « faire libérer son mari », être milicienne et dénoncer des « juifs, communistes ou résistants ».

    L’Article décrète ensuite « contestables » mes « statistiques », qui violeraient la « méthode, voire [la] déontologie ». Je le réfute purement et simplement. Ainsi le « chiffre de “plus de 100 000 noms » est-il étayé par des sources policières « “recoup[ées]” soigneusement », affirme le directeur général de la Sûreté nationale (lettre de Pélabon au garde des Sceaux de Menthon, 12 avril 1945, BB18, 7115, 8BL, 495, Répression des faits de collaboration, AN, p. 31 et note 66, p. 519). Il correspond à celui du juge Pierre Béteille, chef, de 1936 à 1939, des instructions sur toutes les ligues et la Cagoule puis chargé en 1944-1945 des instructions sur les ministres de Vichy. Ce n’est pas davantage « l’auteure [qui] brandit […] le chiffre de 120 000 cagoulards » : c’est le rapport de synthèse d’avril-juillet 1945 de Béteille pour l’avocat général Mornet de la Haute Cour de Justice sur le CSAR ou Cagoule d’avant-1940 (p. 31 et note 67, source fonds Mornet, BDIC, p. 519). Je conteste encore formellement « la multitude de doublons », que l’Article ne documente au demeurant pas.

    Quant au « vieux mythe des 75 000 fusillés communistes », absent de mon ouvrage, il est invoqué sans motif, sauf à verser dans la caricature. Les effectifs d’« exécutés et massacrés » compilés à cette date n’en sont pas moins partiels. Selon Les Fusillés (Pennetier et al., p. 17-20), il y aurait « entre 15 000 et 20 000 […] morts par balles dans une volonté de répression, sans compter les autres morts en camp de concentration et au combat ». Ils seraient même « bien plus nombreux » : deux fois plus que les 20 000 condamnés. (Non-épuration, p. 28-29). J’ai relevé de nombreux noms de résistants fusillés, absents dudit dictionnaire.

    M’enjoignant de « vérifier les faits et de croiser les sources, mais aussi de les contextualiser » (avec des documents postérieurs à la Libération?), M. Morin postule, sans preuve, que les occupants « gonflaient leurs bilans [répressifs] pour mieux satisfaire leurs maîtres à Berlin ». Je pratique les archives allemandes depuis la décennie 1990. Des dépouillements systématiques m’ont amenée à constater que leurs rapports, œuvre de rédacteurs inchangés de la République de Weimar à la RFA, sont au contraire d’une extrême précision, comme ceux des forces de répression françaises. Bien en peine de démontrer ce gonflement des chiffres, M. Morin recourt alors à l’équation entre « États totalitaires » allemand et soviétique ‑‑ affirmation non pas historique mais idéologique, alignée sur la résolution du Parlement européen du 17 septembre 2019…

    Pour ma part, j’ai avancé des exemples précis, par chapitres entiers (6 sur 9), de protection des élites par le sommet de l’État : par les magistrats non épurés, et ce, en complète adéquation avec l’étude administrative exhaustive de Jean-Claude Farcy ; par les forces policières et les préfets, sauvés d’emblée, dès l’automne 1944, par Adrien Tixier et François de Menthon. Récusant mes sources « surplombantes », M. Morin prend la partie pour le tout : il invoque l’exemple du Nord-Pas-de-Calais (1974) et l’étude des chambres civiques ‑ instance précisément créée pour épargner la cour de justice aux « couches supérieures » ‑ dont Anne Simonin conclut en 2008, pour la Seine, à une épuration socialement égalitaire.

    Mes considérables sources préfectorales et policières françaises et allemandes seraient non fiables car « datées »! Cette nouvelle définition des « sources originales », bornées aux dernières déclassifiées, est strictement irrecevable : mes « sources », françaises et allemandes, de 1944-1945, sont bien « originales », c’est-à-dire « datées » de l’époque étudiée et non destinées à la publication. Je n’ai ainsi pas eu d’« intuition », j’ai démontré. Et je ne reproche pas à Bénédicte Vergez-Chaignon d’avoir négligé des sources fermées avant 2010, mais d’avoir, en écartant des sources alors disponibles, transformé cette « nouvelle “Cinquième Colonne” » en fausses « “rumeurs” communistes » (L’épuration, « Ils sont partout », p. 321-324; Non-épuration, p. 105-109). Je lui impute aussi d’autres gravissimes distorsions de sources, notamment celle transformant en martyre d’une foule sauvage l’agente tarifée de la Gestapo Jeanne Devineau, responsable de la mort de nombreux résistants. (Épuration, p. 339; index Non-épuration).

    Il échet encore de rectifier que les élites financières constituent une partie seulement de mon ouvrage, mais significative : en témoigne la décision du 8 janvier 1945 de René Pleven, ministre des Finances, de confier aux banques elles-mêmes le rapport sur leur activité sous l’Occupation, à remettre dans la semaine suivante (note 26, p. 576). J’ai annoncé (p. 514) un second volume consacré aux élites stricto sensu, capital financier compris.

    Le colloque sur Adrien Tixier, typique des sessions hagiographiques à parrainage officiel (http://www.lours.org/archives/default3d8c.html?pid=650), ne prime pas sur les sources directes. Me reprocher de « ne retenir que ce que l’on veut de la bibliographie » est une assertion gratuite voire infamante. J’ai abondamment confronté à mes sources, partie intégrante des « sources majeures disponibles », L’épuration de MM. Rouquet et Virgili qui, d’une bibliographie postulée exhaustive, ont éliminé mes propres travaux (mesquinerie d’autant plus piquante que j’ai dirigé la thèse sur l’épuration du premier…). J’ai motif à en critiquer le mutisme sur le sauvetage anglo-américain immédiat de Barbie et sur la bibliographie anglophone, accablante sur le sauvetage-recyclage des criminels de guerre décidé en pleine guerre, et non « en 1947 ».

    S’agissant de l’ouvrage de Peter Novick, The Holocaust in American Life de 1999, il repose sur des sources remarquables. Celui de 1969 sur l’épuration date d’une époque où les sources françaises étaient verrouillées : Robert Paxton a dû rédiger sa France de Vichy (1973) sans une archive française. André Philip, qui fut dès 1943, les Foreign Relations of the United States l’attestent, plus pro-américain que gaulliste (Les élites) ne soutint l’épuration que jusqu’à sa promotion ministérielle. Je l’ai décrit, depuis ma thèse d’État (1981) à l’aide de sources, dont celles de la SFIO. M. Morin manque ainsi à prouver ma malhonnêteté sur Tixier et Philip, héros de ses contributions, comme sur le reste.

    Quant à Hauck, je n’ai ainsi rien insinué le concernant. Il fut « néo », courant socialiste dirigé par Marcel Déat, séduit par le modèle fasciste et nazi et financé par le grand patronat synarchique pour la vigueur de son anticommunisme de « gauche » (Le choix, passim). Il fut un des rarissimes hommes de cette catégorie précocement ralliés à de Gaulle. C’est son anticommunisme qui lui valut séjour à Londres, contrairement à Pierre Cot, jugé trop procommuniste et prosoviétique. Hauck n’accusait l’extrême droite (de Passy-Dewavrin), très majoritaire là-bas, que d’affaiblir de Gaulle en renforçant l’influence du PCF sur le camp résistant. C’est la hantise de sa correspondance (Londres-Alger 1939-1945, 304, archives du Quai d’Orsay, et index Hauck, avec sources). Je relève enfin que la flatteuse notice de Hauck publiée dans Le Maitron, œuvre de l’auteur de l’Article, est vide d’archive originale, ce qui lui permet sans doute d’échapper au grief de « mésusage des archives »…

    Nonobstant la référence pavlovienne aux « procès de Moscou », je revendique les termes de « clique » et d’« obligés ». Abetz, « pourrisseur » des élites et de la presse françaises dans les années 1930, puis « ambassadeur » d’Hitler à Paris, est longuement décrit, avec ses féaux, dans mes ouvrages sur les années 1930-1940. Je tiens en effet pour « obligés » du grand financier Dulles, installé par Roosevelt à Berne, des hommes qui, de « gauche » ou de droite, en touchaient depuis 1943 « 25 millions de francs par mois » (Robert Belot, Gilbert Karpman, L’affaire suisse. La Résistance a-t-elle trahi de Gaulle ? Paris, Armand Colin, 2009, p. 197-198 et 157, cité in Les élites, note 152, p. 457). Ces moyens énormes devaient abattre de Gaulle au moins autant que le PCF.

    Le paragraphe de l’Article dédié à la « drôle d’histoire du communisme » aligne les obsessions politiques de son auteur, mais sans lien avec le sujet. Je ne « déplore [ainsi pas] un retour à l’État de droit », je démontre que l’État présumé nouveau bafoua, avec un appareil d’État intact, tous les principes clamés à Londres et Alger. Quant à la question des communistes et des grèves, effectivement absente de La Non-épuration, elle est amplement traitée dans ma thèse d’État, ainsi que dans mes deux livres qui en sont issus (La CGT de la Libération à la scission (1944-1947), Paris, Éditions Sociales, 1983, et Le choix de Marianne : les relations franco-américaines de 1944 à 1948, Paris, Éditions Sociales, 1986). Le reste de l’Article m’impute encore des « portes ouvertes […] enfoncées » et fausses « révélations », que je réfute catégoriquement.

    J’en viens alors à la conclusion de l’Article, qui est toute politique. Elle est calquée sur ma malveillante fiche Wikipédia et s’inspire des tombereaux d’injures à mon égard échangées, via les réseaux sociaux, entre collègues. Il s’agit de fustiger tous ceux qui osent faire « une critique positive de [m]on livre » pour m’interdire l’édition, chez Armand Colin et tous autres éditeurs et la présence sur Internet, support ciblé par des projets gouvernementaux insistants.

    Le procédé est méprisable. Il confine à l’abject lorsque mes travaux sont taxés « de négationnisme ». Mais lorsque je suis assimilée, en invoquant Vidal-Naquet, aux « falsificateurs de l’histoire » niant le « génocide des juifs », il devient carrément obscène pour la petite-fille de quatre grands-parents juifs étrangers, dont l’un déporté et assassiné à Auschwitz.

    Définitivement, les archives et la situation actuelle avèrent le jugement de 1948 du philosophe Vladimir Jankélévitch dans Les Temps Modernes sur la farce de l’épuration : «ils encombrent les devantures des libraires de leurs publications ; les revoici au grand complet, atteints d’un furieux prurit d’accuser, de disserter, de pontifier ; ils sont déjà redevenus les bien-pensants ; demain la Résistance devra se justifier pour avoir résisté».

    Annie Lacroix-Riz

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Par Nikos Mottas.

    Une fois de plus, l'Union européenne recourt à un anticommunisme hideux à l'occasion de la "Journée européenne du souvenir des victimes du stalinisme et du nazisme" (connue sous le nom de "Journée du ruban noir", qui est célébrée chaque année le 23 août. 

    Dans une déclaration commune, la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova et le commissaire européen à la justice Didier Reynders reproduisent les mêmes vieilles calomnies anticommunistes sur le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939. Sans aucun respect pour l'histoire, les fonctionnaires de l'UE reproduisent le mensonge flagrant sur la prétendue "alliance entre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie". 

    Dans leur déclaration, Jourova et Reynders écrivent sans vergogne que le pacte de non-agression Molotov-Ribbentrop a "plongé l'Europe dans les ténèbres" et "a entraîné la violation des droits fondamentaux de millions d'Européens et a coûté la vie à des millions d'autres".

    Une fois de plus, l'UE prouve que l'anticommunisme est un élément essentiel de son idéologie officielle. La déclaration ci-dessus des responsables de l'UE déforme l'histoire afin de diffamer l'Union soviétique et le communisme. 

    Vera Jourova et Didier Reynders cachent le fait que le pacte Molotov-Ribbentrop a suivi l'accord de Munich de 1938 entre l'Allemagne nazie, l'Italie, la Grande-Bretagne et la France. Les apologistes de l'impérialisme tentent de minimiser l'importance des accords de Munich de 1938 ; cependant, ils ont eu un impact énorme en tant qu'acte d'apaisement envers les nazis. À la suite de cet accord, l'Allemagne nazie a annexé la Tchécoslovaquie et a intensifié son agression expansionniste à l'égard de l'Europe de l'Est. 

    L'UE cache délibérément que bien avant le pacte de non-agression Molotov-Ribbentrop de 1939, l'Union soviétique a tenté à plusieurs reprises de conclure un accord défensif avec la Grande-Bretagne et la France. Même quelques mois avant le pacte Molotov-Ribbentrop, le 23 juillet 1939, les Soviétiques ont proposé à la Grande-Bretagne et à la France la formation d'un plan de défense, en cas d'attaque allemande ; ils ont refusé, tant que les Britanniques négociaient secrètement à Londres un pacte de non-agression avec les représentants d'Hitler. 

    Munich, le 30 septembre 1938-De gauche à droite : Neville Chamberlain (Grande-Bretagne), Edouard Daladier (France), Adolf Hitler (Allemagne nazie), Benito Mussolini (Italie fasciste).

    Ce que l'UE et ses gouvernements et partis bourgeois tentent de faire, c'est de "semer la graine" de l'anticommunisme auprès des jeunes générations. C'est pourquoi ils déforment de manière flagrante l'histoire en assimilant sans vergogne le communisme au nazisme. 

    L'UE établit des "journées de commémoration contre le totalitarisme" afin de cacher que le seul totalitarisme existant est celui de la barbarie capitaliste. Derrière la rhétorique sur la "démocratie" et les "droits de l'homme", l'UE cache sa participation aux crimes, guerres et interventions impérialistes. 

    Mais quel genre de "démocratie" existe-t-il en Pologne, ou dans les États baltes, où les partis communistes sont persécutés, où les symboles communistes sont interdits, où les communistes sont emprisonnés ? 

    Quels "droits de l'homme" l'UE défend-elle lorsqu'elle participe à des guerres impérialistes contre les peuples d'autres pays (Yougoslavie, Libye, Irak, Syrie, etc.) ou lorsqu'elle encourage et parraine ouvertement des coups d'État fascistes comme celui qui a eu lieu en Ukraine ? 

    Les citoyens européens doivent tirer des conclusions. L'anticommunisme de l'UE va de pair avec l'intensification de l'attaque contre les droits des travailleurs ; il est lié au renforcement des mécanismes de répression dans chaque État membre. 

    Il faut que les impérialistes de l'UE et leurs laquais (conservateurs, sociaux-démocrates ou libéraux) en soient conscients : L'anticommunisme ne passera pas ! 

    Nikos Mottas


    source :  http://www.idcommunism.com/2020/08/eu-and-black-ribbon-day-the-anticommunist-falsification-of-history-shall-not-pass.html

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  • Il y a 76 ans, Ernst Thälmann (KPD) était assassiné par les nazis à Buchenwald

    Dans la nuit du 17 août 1944, le Secrétaire général du KPD ( Kommunistische Partei Deutschlands ), Ernst Thälmann , était assassiné dans le camp de concentration de Buchenwald - article et traduction Nico Maury

    Dans l'après-midi du 17 août 1944, une escouade de SS avait emmené Thälmann à la prison de Bautzen (arrêté en 1933, Thälmann avait été transféré à plusieurs reprises d'une prison à l'autre, presque toujours à l'isolement) à une soixantaine de kilomètres à l’est de Dresde. Vers minuit, une voiture l'amène à Buchenwald et exécuté par trois coups de feu. Il a été incinéré le soir même.

    L'ordre d'assassiner le dirigeant communiste venait d'Hitler lui-même. Le 14 août 1944, pour le Reichsführer-SS Heinrich Himmler, réuni avec Hitler au Wolfsschanze, "Thälmann doit être exécuté". La presse nazie tenta de faire passer sa mort pour une conséquence du bombardement du camp du 24 août 1944.

    Son bourreau, Wolfang Otto ("Kommando 99"), ne sera jamais condamné pour le meurtre de Ernst Thälmann. Bien que condamné à 20 ans de prison par un tribunal militaire américain en 1947, il sera libéré en 1952 pour "bonne conduite" par la justice ouest-allemande.

    source: https://www.editoweb.eu/nicolas_maury/

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  • Ce mardi 18 août marque le 70e anniversaire de l’assassinat du député communiste serésien Julien Lahaut. L’homme longtemps accusé d’avoir crié le " Vive la République " entendu lors de la prestation de serment du futur roi Baudouin en tant que prince royal une semaine plus tôt. On sait aujourd’hui que ce cri devait être lancé par l’ensemble des élus de ce parti mais que la voix captée par les documents sonores de l’époque était celle du député carolorégien Henri Glineur. Cet anniversaire est marqué, comme chaque année, par une commémoration au cimetière des Biens communaux de Seraing.

    Il y a 70 ans, le député communiste belge, Julien Lahaut, était assassiné à Seraing

     

    18 août 1950. 21h15. Deux hommes sonnent à la porte du 65 rue de la Vecquée à Seraing. C’est le domicile du député communiste Julien Lahaut, président du parti communiste belge (fonction honorifique). C’est son épouse qui ouvre la porte. Les deux hommes demandent à parler au député. Un d’eux se présente comme le " camarade Hendrickx ". Julien Lahaut arrive. Trois coups de feu résonnent. Ils sont tirés avec un pistolet automatique de calibre 45. Un d’entre eux sera mortel, une balle dans l’abdomen. Une quatrième balle sera tirée dans sa joue, puis une cinquième qui ne touche que le seuil de la maison. Julien Lahaut est mort. Les deux hommes prennent la fuite en voiture. Deux complices les y attendent. Ils ne seront finalement pas punis pour cet assassinat.

    Très populaire

    Julien Lahaut est pourtant une personnalité politique très populaire. 100.000 personnes l’accompagneront lors de ses funérailles. Le personnel des grandes entreprises liégeoises observera un arrêt de travail à ce moment. L’homme est né à Seraing le 6 septembre 1884 et très jeune, il est marqué par les questions sociales et le combat syndical. A 7 ans déjà, il jouait à manifester dans la rue, avec un drapeau rouge, en chantant " Vive la révolution ".

    Un idéal qui se trouvera renforcé lors de la première guerre mondiale. A ce moment, il est engagé volontaire, affecté à l’unité des auto-canons qui se retrouve sur le front russe au moment du déclenchement de la révolution russe (1917). Il en reviendra imprégné des idéaux communistes. En 1932 et 1936, il est un des leaders des grandes grèves de l’époque. C’est aussi en 1932 qu’il est élu député, un des trois premiers communistes à siéger à la Chambre. Il y sera réélu sans discontinuer jusqu’à son assassinat. Autre fait marquant, en 1941, en pleine occupation allemande, il mène la " grève des 100.000 " qui voit de très nombreux ouvriers métallurgistes liégeois arrêter le travail. Une action qui fera réagir Hitler en personne. Un mois et demi plus tard, il sera arrêté et déporté.

    Une enquête bâclée

    Au moment de l’assassinat, plusieurs pistes sont évoquées, dont un lien avec le " Vive la République " et la mouvance léopoldiste. C’est une semaine plus tôt, le 11 août 1950, que le roi Léopold III avait transféré ses pouvoirs au Prince royal Baudouin, avant d’abdiquer en sa faveur près d’un an plus tard.

    Mais cette piste ne sera pas la bonne. Et dès le départ, l’enquête n’a pas bien débuté. Tout d’abord, le juge d’instruction en charge du dossier (parce qu’il était de garde ce soir-là) était le plus inexpérimenté des juges liégeois. C’était sa première grande enquête criminelle. Les lieux n’ont pas été sécurisés, le corps a été déplacé, de nombreuses personnes sont présentes, des traces ont été détruites et des indices déplacés.

    En 1972, l’enquête sera classée sans suite, ce qui fera scandale. Il faudra attendre le résultat d’une enquête menée par trois historiens pour que la vérité sur cet assassinat soit connue, en 2015. Les quatre complices et auteurs ont été identifiés : François Goossens, les frères Eugène et Alex Devillé et Jan Hamelrijck. Tous quatre sont des militants anticommunistes, membre d’un réseau dont le chef, André Moyen, bénéficie de relations et protections au sein de la police judiciaire et parmi les dirigeants de plusieurs grandes entreprises. Aucun ne sera condamné pour cette affaire et cet assassinat s’inscrit donc aussi dans un contexte de guerre froide qui avait déjà vu un premier projet d’homicide de Julien Lahaut voir le jour en 1948.

    70 ans après

    Septante ans plus tard, la commémoration de cet assassinat reste un rendez-vous annuel pour les communistes belges et leurs héritiers. Julien Lahaut est aussi un des deux seuls parlementaires en exercice à avoir été assassiné depuis l’indépendance de la Belgique, le second étant André Cools. Outre le mystère et le scandale entourant cette mort, la popularité de l’homme est aussi un élément qui intervient dans la mémoire persistante du député serésien, comme le précise l’historien Jules Pirlot, président du Carcob (Centre des archives du communisme en Belgique) : " Il y a eu des tas de gens qui étaient au courant et qui se sont tus. Ça, c’est une partie de la réponse à pourquoi ces commémorations. Julien Lahaut, on commémore aussi parce qu’il a été assassiné et que les assassinats politiques sont très rares en Belgique. C’est un cas spécial. A cause de sa popularité extrême puisqu’il était déjà une légende de son vivant, et à cause de ce mystère qu’il y a autour de l’assassinat. Quand il y a eu un classement sans suite au début des années’70, c’était évidemment un scandale. Et puis il y a eu les révélations en’87. Un journaliste et un historien flamands qui faisaient une enquête dans les milieux d’extrême droite flamands sont remontés à l’équipe du criminel et on sait dès lors qui est l’assassin. Donc chaque fois ça relance cette volonté à la fois de connaître la vérité mais aussi de ne pas oublier ", explique-t-il.

    Pour la mémoire de celui qu’un comte polonais avait surnommé " L’homme qui portait le soleil dans sa poche et en donnait un morceau à chacun " durant sa captivité lors de la seconde guerre mondiale, il reste aussi de nombreux livres, une pièce dont il est le héros (" L’homme qui avait le soleil dans sa poche ", de Jean Louvet), et cinq rues portant son nom (à Seraing, Liège, Charleroi, Courcelles et Morlanwez).

    source: https://www.editoweb.eu/nicolas_maury

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  • Un combat humaniste contre la justice de classe !

    Tous les médias, même les médias dominants aux mains de milliardaires, ont célébré  dès l’annonce de son décès le 28 juillet dernier. Le plus souvent, cependant, ils ont honoré l’avocate féministe qui a défendu “la Cause des femmes” et permis des avancées majeures pour les femmes dans les années 70, en taisant ou en passant très vite sur les combats de l’avocate anticolonialiste, anti-impérialiste qui, dès les années 50, a pris la défense des militants et des peuples opprimés avec un courage et une détermination admirables, malgré l’hostilité et les menaces des militaires dont, avec force, elle dénonçait les tortures et les exactions pendant la guerre d’Algérie.

    Aujourd’hui, surtout parmi la jeunesse, qui connaît vraiment ce que furent les guerres de libération des Tunisiens, des Algériens, des Vietnamiens, des Espagnols et de tant d’autres, pour se délivrer du colonialisme français, de l’impérialisme états-unien, du fascisme de Franco… ?

    Gisèle Halimi a pris fait et cause contre l’oppression sous toutes ses formes, notamment pour défendre le Peuple palestinien assassiné par le régime raciste et belliqueux israélien. Par son intelligence et sa force de conviction, elle a réussi, malgré les procès à huis clos, dans des plaidoiries exceptionnelles où elle a pris parti pour les inculpés, informer et gagner l’opinion publique nationale et internationale à la cause des accusés.

    D’abondants documents, (vidéos, entretiens radio-diffusés, articles, films…) ainsi que ses nombreux livres passionnants, permettent de découvrir cette petite fille pauvre, née en Tunisie alors colonisée par la France, devenue une intellectuelle militante dont la vie tout entière a été consacrée à la défense des pauvres et des opprimés, femmes et hommes.

    Son parcours exceptionnel mérite qu’on le fasse connaître car nous lui devons beaucoup, dans une période où beaucoup d’intellectuels sont absents des combats essentiels contre le capitalisme exterministe qui détruit les peuples et la planète, relayé par les médias dominants. Dans l’article que nous lui consacrons, vous trouverez de nombreux liens pour aller directement sur les documents cités. La navigation sur internet vous permettra d’en découvrir beaucoup d’autres…

    A.MC pour Initiative Communiste


    C’est à une grande figure tuniso-française de la cause féminine, des droits humains et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes à qui le Ministère des Affaires Culturelles de Tunisie rend hommage.

    Gisèle Halimi, née Zeiza (Gisèle), Elise Taïebest née en Tunisie le 27 juillet 1927, dans le quartier de la Goulette, en banlieue de Tunisdans une famille modeste judéo-arabe, d’une mère juive séfarade et d’un père d’origine berbère ayant acquis la nationalité française.

    Les origines de son engagement et de ses combats politiques

    La malédiction de naître fille

    Comme elle le raconte dans La Cause des femmes (Grasset, 1974), son père, Édouard, est si désolé d’avoir une fille qu’il met plusieurs semaines à avouer sa naissance à ses amis. Il faut rappeler qu’alors, une fille est considérée un peu comme une malédiction“, dira-t-elle en 1989.

    La fille, à l’époque, était une charge d’abord parce qu’économiquement, on ne la formait pas pour gagner sa vie : il n’était pas question d’indépendance économique. Ensuite, c’était un lourd fardeau à cause de tous les tabous sur la virginité, du fait qu’une fille sortant avec un garçon était “sale”. Je suis née et j’ai grandi dans cet amoncellement de tabous concernant les filles. Très tôt, je me suis posé la question du pourquoi : pourquoi ces différences, pourquoi ces handicaps majeurs qui nous réduisaient par rapport aux hommes ? Posé la vraie question : qu’est-ce qu’on est ?

    Source : https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/gisele-halimi-15

    Discrimination, injustice et révolte

    Gisèle est confrontée à la discrimination entre filles et garçons dans l’exécution des tâches ménagères. Mais indocile, âgée d’à peine 12 ans, elle va suivre une grève de la faim pendant 3 jours, refusant de servir ses frères. Dès son adolescence, elle s’indigne des carcans d’épouse et de mère et, à 14 ans, elle refuse un mariage arrangé avec un marchand d’huile de plus de 20 ans son aîné.

    J’étais l’aînée qu’il fallait marier. Ça m’est apparu comme quelque chose de monstrueux. Me marier c’était me faire endosser le destin de ma mère… qui faisait un enfant tous les 2 ans, qui s’arrangeait avec la religion pour avorter comme elle pouvait…

    Source : https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2005-2-page-5.htm

    Enfant, elle découvre aussi l’injustice qui fera naître sa révolte.

    C’est à partir de ma vie même, de mon vécu, que j’ai pris conscience de la discrimination qui frappait les femmesde l’injustice intolérable, que je me suis révoltée et que, par la suite, en lisant goulûment, j’ai théorisé.       

    Source : Gisèle Halimi dans la revue Travail, genre et sociétés 

    «L’injustice m’est physiquement intolérable… Toute ma vie peut se résumer à ça. Tout a commencé par l’Arabe qu’on méprise, puis le juif, puis le colonisé, puis la ».

    Source : https://www.franceculture.fr/droit-justice/france-culture-rend-hommage-a-gisele-halimi-combattante-des-droits-des-femmes

    L’injustice, Gisèle l’a découverte toute enfant, à 10 ans, quand elle a su ce que veut dire souffrir pour ses jeunes camarades tunisiens, marqués par la faim et la misère. « Ce sont des séquences affreuses que j’ai gardées dans ma mémoire pour l’éternité », répétait-elle souvent. De ces blessures et des vicissitudes de la vie, elle ne perdra ni ses convictions tranchées de justice et d’égalité, enracinées dans le terreau familial, ni cette forme de candeur dont elle ne se départira jamais, entretenue, dans son exercice ardu d’avocate et surtout de militante politique.

    Source : entretien de Djamila Boupacha pour el Watan

    Un oncle et une tante, communistes et athées…

    Justice et égalité

    Ses convictions de justice et d’égalité, elle les a trouvées chez son oncle Jacques (frère de son père) et sa tante, inscrits au Parti Communiste tunisien.

    En novembre 2011, sur France CultureVirginie Bloch Lainé donne la parole à Gisèle Halimi dans une série d’entretiens “La cause des femmes”. Dans le deuxième volet, intitulé Gisèle Halimi ou l’auto-éducation, elle lui dit :

    Vous aviez un oncle communiste très politisé, l’oncle Jacques“. “Un oncle et une tante” répond G. Halimi… un oncle qui était une référence presque mythique dans la famille… On l’aimait ou on le détestaitla majorité le détestait répond Gisèle Halimi…. En plus, il était comme tout bon communiste, complètement athée, ce qui horrifiait ma mère, fille de rabin !… “Mais vous, vous en pensiez quoi, du communisme ? insiste V. Bloch Lainé. “Ben, ça m’avait beaucoup séduit, dit G. Halimi. Ce qui horrifiait ma mère … il plaisantait avec Dieu et disait “Dieu soit loué et mes appartements aussi…” Moi, j’étais très séduite….”

    Source https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/gisele-halimi-25

    Union des Jeunes filles de Tunisie

    C’est à cette époque là, qu’à l’instar de l’Union des Femmes de Tunisie” proche du Parti Communiste tunisien (PCT), Gisèle Halimi a voulu créer “l“Union des Jeunes filles de Tunisie” avec un projet d’éducation : alphabétisation d’abord et déjà d’indépendance économique.” Il en sortira un petit journal qu’elle vend sur la voie publique. Mais le projet est boycotté par les Tunisiennes :”c’est mort de sa belle mort assez vite” dira Gisèle Halimi.

    Indépendance économique et départ pour la France

    Les filles des milieux pauvres ne pouvaient pas financer leurs études. Très bonne élève, Gisèle obtiendra une bourse qu’elle gardera tout au long de sa scolarité et qui lui permettra d’étudier. À 17 ans, les deux baccalauréats avec mention en poche, elle veut rejoindre Paris pour aller étudier, car à Tunis il n’y a pas d’université.

    Pour assurer son indépendance financière, elle donne, grâce à son oncle et à sa tante communistes, des cours particuliers à leur fils qu’ils lui paient et à des jeunes, en retard dans leurs études qu’ils lui trouvent. Cela lui permettra de se faire une petite cagnotte pour partir à Paris.

    On est en 1945. Pour se rendre en France, il y a très peu de transports. Ce sont les avions de l’Armée qui font le rapatriement. Avec obstination, elle viendra chaque jour pendant plus d’un mois, avant d’obtenir un ordre de rapatriement, car elle n’est pas prioritaire.

    Études à Paris

    Gisèle Halimi a soif de connaissance !

    « Comprendre, savoir, c’est une arme formidable » dit-elle.

    https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/gisele-halimi-35

     À Paris, elle s’inscrit à plusieurs universités, La Sorbonne pour le Droit et la Philosophie, Sciences Po et même en PCB (examen préparant à l’entrée en Médecine),…  tout en occupant un emploi de téléphoniste.

    Elle sera en butte aux propos racistes de ses condisciples qui ignorent tout de son pays, la Tunisie …

    Elle obtient son diplôme d’avocate en 1947 et revient en Tunisie en 1949 où elle s’inscrit au Barreau de Tunis dominé par les avocats français… tous les avocats tunisiens sont arrêtés. Nous sommes à l’époque du colonialisme français !

    L’intellectuelle militante anticolonialiste et anti-impérialiste défend la cause des opprimés !

    Plaider pour changer le monde

    Gisele Halimi

     

    Avant de devenir l’avocate féministe célèbre de la “Cause des femmes” que tous les médias encensent aujourd’hui, Gisèle Halimi défend, dès son plus jeune âge, la “cause des opprimés”.

    Ses combats anticolonialistes en Tunisie et en Algérie sont clairement présentés dans le document Le Maitron, dictionnaire biographique Mouvement ouvrier et Mouvement social

    Soutien à la cause tunisienne

    De rebelle qu’elle a toujours été, Gisèle Halimi devient militante et engage des combats pour l’indépendance de la Tunisie, son pays colonisé par la France, en 1949 dès son retour de Paris où elle a obtenu son diplôme d’avocate..

    J’avais onze ans lorsque éclata, à Tunis, la grande répression du 9 avril 1938 [une date charnière dans l’histoire du mouvement nationaliste tunisien]. Des mitraillettes tiraient dans la rue, des tanks barraient le boulevard Bab-Benat, des soldats — beaucoup de Noirs, des Sénégalais, j’en avais été frappée — sillonnaient, l’arme au poing, les ruelles de la Médina. Le sang coula, notamment à la Zitouna [université religieuse située alors dans la mosquée éponyme],où plusieurs étudiants furent abattus. (…) Je me souviens encore de cette journée nationaliste

    Source : http://Extrait de “Le lait de l’oranger” Mémoires du pays natal https://www.monde-diplomatique.fr/mav/160/HALIMI/58885

     À vingt et un ans, Gisèle Halimi a plaidé devant les tribunaux d’exception pour Habib Bourguiba (futur président de la Tunisie indépendante) qui fut son premier client, alors, en exil, purgeant une énième peine pour sa Patrie. Elle n’était, à cette époque, qu’avocate stagiaire.

    Par la suite, inscrite au barreau de Tunis en 1949, elle exerce jusqu’à 1956, en défendant ses compatriotes nationalistes, simples citoyens, activistes ou syndicalistes, car l’UGTT fut, avec le Parti bourguibiste et les cadres et militants du Parti communiste, le vivier de la lutte anticolonialiste.

     

    Soutien à la cause algérienne

    Gisèle Halimi est aussi “une des ferventes défenseuses de la cause nationale lors de la guerre de libération de l’Algérie” (APS). C’est ainsi qu’elle devient l’avocate du  (Front de Libération Nationale) et qu’elle défend les militants du MNA (Mouvement National Algérien) poursuivis par la justice française. En 1960, apprenant qu’une Algérienne de 22 ans, Djamila Boupacha, militante du FLN, accusée d’avoir posé une bombe a été arrêtée, torturée et violée par des soldats français, elle accepte de la défendre.

    Commence alors une longue bataille, dans laquelle Gisèle Halimi entraîne Simone de Beauvoir. Celle-ci écrit une tribune pour Le Monde POUR DJAMILA BOUPACHA et crée un comité, avec, notamment, Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion.

    Djamila est finalement jugée en France, à Caen, en 1961. En dépit de la brillante plaidoirie de Gisèle Halimi, elle est condamnée à mort, mais sera amnistiée et libérée en 1962 après les accords d’ Évian qui mettent fin à la guerre d’Algérie.

    6 septembre 1960, Le Manifeste des 121

    Gisèle Halimi rejoint de nombreux intellectuels français, universitaires, artistes, écrivains, cinéastes … dont Robert Barrat, , Pierre Boulez, André Breton, Marguerite Duras, Edouard Glissant, Claude Lanzmann, François Maspero, Françoise Sagan, Nathalie Sarraute, Jean-Paul Sartre, Simone Signoret, François Truffaut, Vercors, Pierre Vidal-Naquet, entre autres, qui ont publié, le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté de Robert Barrat  (militant catholique de la lutte anticolonialiste) le Manifeste des 121″, ou « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », un article qui prônait la désobéissance militaire et l’indépendance de l’Algérie. Il sera censuré et le journal Vérité-Liberté saisi.

     

    Le manifeste se termine sur trois propositions finales : 

    • « Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. »
    • « Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d’apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français. »
    • « La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres. »

    La lutte courageuse de Gisèle Halimi contre la  !

    Gisèle Halimi dénonce les exactions et l’usage de la torture par l’armée française, ce qui lui vaudra une arrestation et une brève détention.

    De 1956 aux accord d’Évian de 1962, je n’ai cessé de faire des allers-retours entre Alger et Paris où j’étais désormais installée pour assurer la défense des Algériens arrêtés, insurgés, indépendantistes. C’était pour moi une évidence. Mais les pouvoirs spéciaux votés en 1956 avaient pris le droit en otage. La justice n’était souvent qu’un simulacre. J’ai découvert, horrifiée, l’étendue des exactions commises par l’armée française, la torture érigée en système, les viols systématiques des militantes arrêtées, les condamnations sur aveux extorqués, sans compter les disparitions et exécutions sommaires. J’étais abasourdie ».

    Source : https://www.franceculture.fr/droit-justice/france-culture-rend-hommage-a-gisele-halimi-combattante-des-droits-des-femmes

    L’indépendance de l’Algérie,

    (Archive INA 1974)

    je crois qu’un peuple qui est humilié est un peuple qui se battra jusqu’au bout pour recouvrer sa dignité“.

    Source : Gisèle Halimi “L’indépendance de l’Algérie” | Archive INA

     

    Engagement anti-impérialiste

    – Crimes de guerre des États-Unis au VIÊT-NAM

    Au niveau international, Gisèle Halimi participe à une commission d’enquête sur les crimes de guerre américains durant la Guerre du Viêt Nam. Alors que la contestation s’amplifie aux États-Unis et dans le monde occidental, des intellectuels et activistes se réunissent autour du philosophe britannique Bertrand Russell afin d’enquêter et de porter un jugement sur l’intervention américaine au Viêt Nam et fondent, le 15 Novembre 1966, un tribunal d’opinion, également connu sous le nom de Tribunal international des crimes de guerre et Tribunal RussellSartre pour dénoncer la politique des États-Unis dans le contexte de la guerre du Viêt Nam. Jean-Paul Sartre en deviendra président exécutif le 17 novembre 1966.

    – Contre la dictature franquiste : procès de Burgos

    Gisèle Halimi, avocate de Djamila Boupacha, de Mehdi Ben Barka, présidente de la commission d’enquête du Tribunal Russell sur les crimes de guerre américains au Vietnam, observatrice judiciaire aux procès de Rabat et d’Athènes, a été envoyée par la Fédération internationale des Droits de l’Homme au procès sommaire de Burgos qui a suscité de violentes réactions mondiales et internationales en 1970.

    Source http://”http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Temoins/Le-Proces-de-Burgos

    – Guerre de l’OTAN contre la YOUGOSLAVIE

    Son engagement international la conduit à une prise de position contre la guerre de Serbie. En 1999, elle signe, pour s’opposer à la guerre, la pétition « Les Européens veulent la paix », initiée par le collectif “Non à la guerreNon à l’OTAN“.

    Le « plus grand défi militaire » – d’après l’expression de Clinton – de l’histoire de l’OTAN, fut en fait un passage à tabac sadique d’un petit pays par les forces militaires les plus puissantes du monde.

    Ces bombardements impitoyables sur la Yougoslavie furent les premières concrétisations d’une longue série d’agressions prédatrices réalisées par une institution non élue, l’OTAN, qui se place au-dessus des lois, des nations et des peuples.

    Michel Collon Tuer une nation. L’assassinat de la Yougoslavie de Michael Parenti

     

    – Soutien à la cause du PEUPLE PALESTINIEN

    Gisèle Halimi fut l’une des avocates de Marwan Barghouti, emprisonné par Israël et refusant de reconnaître les tribunaux de l’occupant, et l’une des premières signataires de la pétition lancée en 2002 par CAPJPO (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient) contre l’occupation par Israël de la Palestine. 

    « L’humanité s’est transformée en une grande famille, donc nous ne pouvons pas assurer notre prospérité si nous ne garantissons pas la prospérité de tous. Si vous voulez être heureux, vous devez vous résigner à voir les autres aussi heureux », Bertrand Russell, 1872-1970

    Gisèle Halimi fera également partie du comité de parrainage du Tribunal Russel sur la Palestine, dont les travaux ont débuté le 4 mars 2009, aux côtés d’Henri Alleg, ex-directeur du journal communiste “Alger Républicain” (auteur de La Question sur la torture pratiquée par l’armée française en Algérie), Raymond Aubrac résistant, Pr Albert Jacquard biologiste généticien et essayiste, Stéphane Hessel diplomate et militant politiqueNaomi Klein (journaliste canado-états-unienne auteur de la Stratégie du choc) Ilan Pappé (historien israélien), Michel Warschawski (historien, militant pacifiste israélien) Jean Ziegler (sociologue suisse rapporteur pour l’ONU), Zebda (groupe de musique français), Howard Zinn (historien états-unien) et de nombreux autres membres au niveau international.

    Tribunal Russell pour la Palestine

    Issu d’une initiative privée, il se présente comme un « tribunal d’opinion » qui a pour objet de juger en fonction d’une méthode judiciaire plusieurs aspects de la politique israélienne, spécialement dans les territoires occupés.

    « J’ai participé au premier Tribunal Russell, celui que présidait Jean-Paul Sartre sur les crimes américains au Vietnam. Je me souviens du jour où le grand Bertrand Russell nous a convoqués à Londres et a dit : « Maintenant, cela suffit avec le crime de silence. » J’espère que cette fois aussi nous réussirons à briser le silence”. Quant à la solution ? “Quand on est là-bas, elle est une évidence : mettez fin à l’occupation israélienne, et l’aurore se lèvera. Si les troupes se retirent, les voix de la paix se feront entendre » expliquait Gisèle Halimi à l’Humanité en 2002.

    Source : https://www.humanite.fr/gisele-halimi-une-vie-de-combats-691963

    GAZA « JE NE VEUX PAS ME TAIRE »

    Appel publié le 28 juillet 2014, six ans, jour pour jour, avant sa disparition !

    « Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire ».

    Source – https://www.humanite.fr/gaza-je-ne-veux-pas-me-taire-548310

     

    La Cause des femmes : la passion  de convaincre !

    Les années 1970 sont un moment de désillusion pour Gisèle Halimi, qui se rend compte que ses “copains libertaires” avec qui elle a fait Mai 68 considèrent en fait, tout libertaires qu’ils soient, que les femmes doivent rester à leur place, se taire et continuer d’être aux petits soins des hommes.

    Si elle considère que le féminisme est la vraie politique, elle admet cependant que le féminisme peut être politique, qu’il existe un féminisme de droite, et un féminisme de gauche. Ce dernier s’attache d’avantage à l‘émancipation économique des femmes, et s’intéresse aux changements de société dans ses racines mêmes. 

    https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/gisele-halimi-45

    Combat pour le droit à l’avortement

     – Manifeste des 343, 5 avril 1971

    Une du Nouvel Observateur

    Féministe depuis son adolescence, Gisèle Halimi est signataire du Manifeste des 343 femmes, publié dans le n°334 du

    le 5 avril 1971, qui déclarent avoir avorté et réclament le libre accès aux moyens contraceptifs. Acceptant le risque de subir des sanctions, elle est la seule avocate signataire du Manifeste.

    Un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples. On fait le silence sur ces millions de femmes.

    Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l’avortement libre.

    Le Nouvel Observateur, n 334, 5 avril 1971 °https://www.nouvelobs.com/societe/20071127.OBS7018/le-manifeste-des-343-salopes-paru-dans-le-nouvel-obs-en-1971.html

    343 femmes, connues et inconnues, anonymes et publiques, parmi lesquelles Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Marguerite Duras, Brigitte Fontaine, Gisèle Halimi, Nicole Higelin, Bernadette Lafont, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Delphine Seyrig, Nadine Trintignant... s’accusent volontairement d’avoir eu recours à l’avortement. En affirmant avoir avorté, ces 343 « salopes » (terme employé par Charlie Hebdo en Une, le 12 avril 1971, resté dans la postérité) tombaient directement sous le coup de la loi. Leur objectif était de frapper les consciences et d’obtenir le droit pour les femmes d’avorter, ce qui était, à l’époque, un délit condamné par la justice.

    En 1975, Simone de Beauvoir revenait sur l’impact de ce manifeste des 343 salopes sur le vote de la loi Veil, donnant le droit à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse).

    En ce qui concerne l’avortement, nous les féministes, nous pouvons être fières car je me demande si cette loi aurait eu lieu si on n’avait pas commencé par signer le manifeste des 343.

    Source : https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/5-avril-1971-le-manifeste-des-343

     

    Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir fondent en juillet 1971, peu après le Manifeste des 343, “Choisir la cause des femmes” qui est, à la base, un mouvement de lutte pour la dépénalisation de l’avortement.

    Le slogan des féministes de “Choisir la cause des femmes” : “La contraception, ma liberté. L’avortement, mon ultime recours. Donner la vie, mon choix”.

    Gisèle Halimi en 1970 avec Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre

     

    Le féminisme de Gisèle Halimiun humanisme

    En s’émancipant, les femmes aident les hommes à s’émanciper. C’est ensemble qu’ils doivent lutter contre l’aliénation.

    Gisèle Halimi a toujours insisté sur le fait que le féminisme est un combat qui a pour particularité de ne pas éliminer l’oppresseur – l’homme.

    Le féminisme, par ses combats, a jeté les bases d’un changement social important, avec plus de justice, plus d’égalité.

    Les féministes françaises n’ont jamais voulu exclure ou liquider les hommes. Leur projet global de société est essentiellement mixte. Les hommes doivent avoir l’«intelligence théorique» de leur libération à travers la nôtre. Nous les convaincrons…

    Source : Le complot féministe Gisèle Halimi

     

     1972, les procès politiques de Bobigny

    °° Procès de Marie-Claire Chevalier

    Le 11 octobre 1972, se tient à huis-clos le procès de Bobigny où Gisèle Halimi défend une jeune fille de 16 ans, Marie-Claire Chevalier qui avait avorté suite à un viol.

    Malgré le huis-clos, elle saura mettre l’opinion publique du côté des inculpées. Dans une plaidoirie passionnante, elle dénonce la loi de 1920 qui interdit la contraception et l’avortement, une loi, dira-t-elle

    « d’un autre âge »« la pierre de touche de l’oppression qui frappe les femmes » : « Cette loi, Messieurs, elle ne peut pas survivre et, si l’on m’écoutait, elle ne pourrait pas survivre une seconde de plus : pourquoi ? Pour ma part, je pourrais me borner à dire : parce qu’elle est contraire, fondamentalement, à la liberté de la femme, cet être, depuis toujours opprimé ».

    Photo : Gisèle Halimi et Marie-Claire Chevalier, accompagnées par des militantes et sympathisantes du MLF, pendant le procès de Bobigny, en 1972. VILLEDIEU/SIPA / VILLEDIEU/SIPA

    Gisèle Halimi refuse de demander pardon au nom de sa cliente ; elle transforme sa plaidoirie en une tribune pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse et fait elle-même le procès de la loi liberticide de 1920 sur l’avortement.

    Nous, les femmes, nous ne voulons plus être des serves... Est-ce que vous accepteriez, vous, Messieurs, de comparaître devant des tribunaux de femmes parce que vous auriez disposé de vos corps ?” 

    Source https://information.tv5monde.com/terriennes/deces-de-gisele-halimi-inlassable-avocate-des-droits-des-femmes-323794

    °° Procès de Michèle Chevalier et des 3 femmes qui l’ont aidée à pratiquer un avortement clandestin

    Gisèle Halimi convoque Simone de Beauvoir, Michel Rocard, les Prix Nobel de médecine Jacques Monod et François Jacob, témoignent à la barre du Palais de Justice de Bobigny en novembre 1972, où l’on juge Michèle Chevalier, mère qui a aidé sa fille Marie-Claire à avorter.

    À la sortie du tribunal, le 22 novembre 1972, elle déclare ainsi devant les micros et les caméras des journalistes, entourée de nombreuses militantes et sympathisantes :

    « Ce jugement est quand même un pas irréversible pour un changement de la loi, pour deux raisons. D’abord parce qu’il a exprimé le désarroi de tous les juges devant ce problème. […] Et c’est un pas parce que le procès lui-même, quel qu’ait été le jugement, le procès lui même a marqué un pas irréversible. Disons que le tribunal a été troublé.»

    Source : https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1972-gisele-halimi-au-proces-de-bobigny-un-pas-irreversible/

     

    # Le procès qui a changé le regard de la France sur le viol

    En 1978, lors d’un autre procès symbolique, à Aix-en-Provence, devant les assises des Bouches-du-Rhône, Gisèle Halimi représente deux jeunes femmes belges violées par trois hommes qui plaident non coupables, Anne Tonglet et Araceli Castellano. De ces viols, l’une d’elle tombe enceinte et se fait avorter, une pratique encore illégale à l’époque en Belgique.

    Pour Gisèle Halimi, l’enjeu de cette bataille est de :

    changer les rapports entre les hommes et les femmes” car “il ne peut y avoir de société où le couple soit basé sur un rapport de force physique“.”En fait, une femme violée, c’est une femme cassée. C’est une femme qui ne s’en remettra jamais, elle entre dans une espèce de coma“, disait l’avocate en 1977 lors d’une interview télévisée. 

    Source :https://information.tv5monde.com/terriennes/deces-de-gisele-halimi-inlassable-avocate-des-droits-des-femmes-323794

    Hors du prétoire, Gisèle Halimi est bousculée, injuriée, menacée. Les hommes sont condamnés. Ce procès permet une révision de la loi : la loi de 1980, qui reconnaît le viol comme un crime puni de 15 ans de prison.

    Voilà ce que l’avocate et co-fondatrice de “Choisir la cause des femmes” Gisèle Halimi disait à propos du viol en 1977

    Sur la prostitution

    Sur le viol, on a progressé, mais c’est une violence visible. Tandis que la prostitution, on l’habille comme un choix. Et c’est cela qu’il faut combattre radicalement.

    On ne peut pas être féministe et défendre ce servage des femmes. De même qu’une femme a le droit de choisir de donner la vie, que l’on ne peut pas l’obliger à mettre au monde un enfant, de la même façon, on ne peut pas accepter qu’elle ait à commercialiser son sexe.

    Idem pour les « mères porteuses ». Quand j’étais à l’Assemblée Nationale, j’ai fait voter une loi qui interdit la location des ventres. Tout cela tient ensemble. Louer son utérus, c’est une forme de prostitution.

    Accepter la prostitution ou les mères porteuses, c’est créer des catégories de femmes construites sur l’argent. Ce n’est pas supportable. On a d’un côté les femmes riches et stériles, de l’autre les femmes fécondes et pauvres. Les unes étant au service des autres. Il faut tenir bon sur l’interdiction totale de commercialisation des organes.

    Source : https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/tribunes/gisele-halimi-avocate-et-feministe/

     

    Les combats de Gisèle Halimi vont se poursuivre quand elle sera élue député de l’Isère.

    1981-1984, Députée de la 4ème circonscription de l’Isère

    Gisèle Halimi se présente aux élections législatives parce qu’elle croit en la puissance du pouvoir législatif. Élue à l’Assemblée nationale (députée de la 4ème circonscription de l’Isère) de 1981 à 1984, elle siège comme apparentée au groupe socialiste,  puis y dénonce un « bastion de la misogynie».

    Elle intervient notamment pour l’abolition de la peine de mort, contre la prolifération des centrales nucléaires, contre les “mères porteuses” et dépose une dizaine de propositions de loi en faveur des femmes (congé parental, quota électoral (parité)dépénalisation de l’homosexualité (projet adopté le 20 décembre 1981), remboursement de l’IVG..).

    La politique n’a pas voulu de moi, et je le lui rendais bien. Je trouvais que la politique, dans ce que j’envisageais comme projets de vie et d’avenir, était réductrice, en particulier pour les femmes. La politique, dans l’ensemble, est une politique mâle, surtout à l’époque. C’était quelque chose de masculin. Les chefs étaient tous masculins, les grands orateurs, les leaders, ceux qu’on encensaient étaient masculins… De temps en temps, il y avait comme une petite tache de couleur féminine dans les groupes, pour justifier une mixité qui n’en était pas une, puisqu’une vraie mixité est paritaire. Cette politique ne me séduisait donc pas. […] Je pensais que la vraie politique, c’était le féminisme.

    Source : https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/gisele-halimi-45

    Elle se déclarera déçue par François Mitterrand dont elle avait pourtant soutenu la candidature dès 1965, avec la création du Mouvement démocratique féminin (MDF) pour soutenir sa candidature à la présidence de la République, ainsi qu’en 1981 où elle fut élue députée.

     

    Gisèle Halimi défend la laïcité

    Elle interviendra, notamment, dans les débats controversés sur le port du voile à l’école

    La vraie question – les signes religieux à l’école sont-ils compatibles, dans certaines conditions, avec nos principes constitutionnels ? -, noyée dans le flou de certaines approches, divise.

    Sont en cause le principe de la laïcité de l’État (art. 2 de la Constitution), qui constitue à la fois un principe politique et un mode d’emploi juridique, et son corollaire direct dans l’enseignement public, la liberté de conscience, d’opinion et d’expression (art. 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen). L’égalité des sexes (préambules des Constitutions de 1946 et 1958) est un autre principe de même valeur que le précédent. Il convient d’y insister pour contrer une certaine mollesse à le défendre, dans cette problématique.

    Théoriquement, la laïcité, dont le fondement même est né de la loi de 1905 (séparation de l’Église et de l’État), garantit aux citoyen(ne)s la neutralité du service public, conséquence de l‘indépendance du politique à l’égard du religieux.

    Laïcité  : une loi pour la cohésion, par Gisèle Halimi

    https://fresques.ina.fr/elles-centrepompidou/fiche-media/ArtFem00115/gisele-halimi-sur-le-port-du-voile-a-l-ecole.html

    En plateau, Gisèle Halimi, présidente du mouvement “Choisir”, s’explique sur son départ du mouvement SOS Racisme, favorable au port du voile islamique à l’école. Plus largement, elle soulève la question de la dignité des femmes musulmanes. – Journal télévisé de FR3, 2-11-1989

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    1998Militante altermondialiste, elle participe à la création d’Attac

     

     

    En 1998, Gisèle Halimi fait partie de l’équipe qui crée ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne). Elle rédigera les statuts de l’association avec Bernard Cassen.

    Connue surtout pour son travail admirable sur les droits des femmes, l’on sait peut-être moins que Gisèle était aussi internationaliste et particulièrement sensible à la pauvreté et aux injustices que supportent les peuples du « Tiers Monde » comme on disait alors. Née elle-même en Tunisie, elle défendait l’idée lancée dans un éditorial d’Ignacio Ramonet, directeur du Monde Diplomatique, d’une taxe sur les transactions financières qui pourraient être collectée et transférée aux communautés du Sud.

    C’est Gisèle qui a accepté cette charge et qui, avec le concours de Bernard, a rédigé nos statuts. Et c’est Gisèle que nous avons consulté en premier chaque fois qu’un avis sur une question de droit se présentait. Elle était notre collègue, notre conseillère, notre camarade.

    Une femme qui luttait pour les femmes, oui, mais aussi qui luttait pour un monde plus juste pour tous.

    Source : https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/gisele-halimi-n-est-plus-attac-est-en-deuil

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    « Mère, femme, avocate, militante politique : tout ça c’est la même chose. Je ne suis pas à tiroir. Je suis un être humain. Je voudrais être à part entière et je voudrais que toutes les femmes le soient »

    Ainsi se définissait Gisèle Halimi, sur un plateau de télévision en janvier 1974, face à une militante anti-avortement. Aujourd’hui Madame | ORTF | 08/01/1974

     

    Les féministes françaises n’ont jamais voulu exclure ou liquider les hommes. Leur projet global de société est essentiellement mixte. Les hommes doivent avoir l’«intelligence théorique» de leur libération à travers la nôtre. Nous les convaincrons.

    Gisèle Halimi : Le «complot» féministe dans Le Monde Diplomatique – Août 2003

     

    Merci, Gisèle Halimi pour votre courage et votre dévouement à la cause des opprimés … peuples, hommes et femmes !

    A.M-C

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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