• Diverses manifestations ont eu lieu à Bamako, au , pour demander la démission du président Ibrahim Boubacar Keita pour insécurité, corruption et répression. Au moins 11 personnes dont un mineur de 15 ans sont mortes au cours des manifestations et au moins 80 manifestants ont été blessés lors de la répression par les forces de sécurité. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles. 

    Le PRCF réaffirme son soutien total à la lutte du peuple malien ainsi qu’au parti SADI, membre du  très impliqué dans ce combat !

     

    Retour sur la situation au MALI, suite à la répression barbare du régime IBK contre la peuple malien, condamnée par le #Parti SADI et le #M5-RFP –(IC.fr-20/07/20)

    Voici les nouvelles que nous recevions aujourd’hui matin : 

    Point de situation le 20/0708h30

    À Bamako. Des barricades sont en cours de montage. L’avenue OUA est bloquée niveau de l’Ambassade d’Algérie.
    La route de l’aéroport est barricadée au niveau de l’Hôtel Olympe.
    Les deux ponts circulent encore.
    La route de Koulikoro niveau Banconi est barricadée ; la police se dirige vers les manifestants. Il y a des risques d’affrontements.
    Le carrefour Torokorobougou est bloqué, il y a des barricades et des pneus enflammés.
    Une barricade en cours d’installation en Commune 3 du côté de l’école de police, et dans le quartier de Sogoniko en allant vers la Tour d’Afrique.
    Les militaires sont sur place devant l’ORTM. La circulation est très ralentie.
    Les forces de l’ordre semblent concentrer les efforts sur les axes principaux et les ponts. Dans les quartiers, peu de présence pour le moment. À suivre.
     

    À Sikasso, les manifestants commencent à brûler des pneus et à ériger des barricades tout en bloquant des voies de circulation.

    Rassemblement à Ségou également depuis 7h.

    : “Cette CEDEAO doit comprendre que les Maliens ne se laisseront pas faire”

     

     

    Pour bien comprendre la situation, il convient de faire un retour sur les raisons de la situation actuelle.

    Note du #M5-RFP pour la mission de médiation de la CEDEAO sur la sortie de crise au MALI – 16-07-20

    Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a été enclenché pour obtenir la démission de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita des fonctions de Président de la République pour les raisons suivantes:

    • son incapacité à résoudre la crise multidimensionnelle qui frappe le pays : incompétence avérée, manque de leadership, et perte de légitimité ;
    • sa responsabilité face aux maux qui menacent aujourd’hui l’existence même du Mali, en tant qu’État républicain et démocratique ;
    • tout dialogue est infructueux ou quasiment impossible avec lui : refus du dialogue, non-respect de ses engagements, non application des résolutions et accords issus des concertations et négociations (Conférence d’entente nationale, Dialogue national inclusif, Dialogue avec l’opposition politique, etc.).
      Des millions de Maliennes et Maliens, de tout âge et de toute obédience, ont porté cette revendication avec le M5-RFP sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, à travers des rassemblements populaires historiques, et des actions légales, légitimes et pacifiques, en application de l’article 121 de la Constitution.

    Ainsi, le M5-RFP tient M. Ibrahim Boubacar Keita responsable des faits graves ci-après :

    1) Dégradation persistante de la situation sécuritaire constituant une menace sérieuse sur l’existence même du pays : insécurité permanente et quasi généralisée, attaques meurtrières récurrentes avec son lot de morts, de blessés, de réfugiés et de déplacés ;

    2) Violations graves et récurrentes de la Constitution et de la loi constituant une menace sur la forme républicaine de l’État : violation du serment de l’article 37 de la Constitution ; violation du principe de séparation des pouvoirs ; immixtion dans les procédures judiciaires, instrumentalisation de la Cour constitutionnelle ; délégitimation des institutions de la République ;

    3) Violation graves et persistantes des droits de l’Homme et des libertés individuelles et collectives :

    • Disparitions forcées de journalistes et de leaders politiques, arrestations arbitraires, incarcérations et tortures des responsables et manifestants du M5-RFP, en violation de leurs droits et libertés, et en méconnaissance de toutes les règles de procédure légales ;
    • Répressions sanglantes, ayant causé au moins vingt-trois (23) morts et des dizaines de blessés graves, par des forces spéciales antiterroristes () usant d’armements de guerre et de balles réelles contre des manifestants pacifiques à mains nues, dans les rues, les sièges des organisations politiques, les domiciles privés et même dans des lieux de culte ;

    4) Abandon de l’exercice de la souveraineté aux mains des groupes armés et abandon des populations à leur triste sort sur une grande partie du territoire national

    5) Fraudes électorales ne permettant plus aux élections de jouer leur rôle régulateur, notamment lors du scrutin présidentiel de 2018 et des élections législatives de 2020 ;

    6) Menace sur la cohésion nationale : tolérance, voire complicité avec des milices intercommunautaires, sur fond de d’assassinats en masse et de destruction de villages entiers.

    Toute cette situation s’explique par les pratiques de mauvaise gouvernance caractérisées de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta :

    • Corruption systémique et impunité érigées en système de gestion gouvernementale ;
    • Instauration d’une oligarchie par l’immixtion flagrante d’intérêts privés dans la gestion des affaires publiques ;
    • Détournements massifs de fonds publics, notamment ceux alloués à des secteurs stratégiques comme la défense et la sécurité, l’agriculture, l’éducation, la santé et les infrastructures.

    Porteur d’une espérance nouvelle pour le Mali qui a un besoin impérieux de refondation et de sauvegarde de sa démocratie républicaine fondée sur nos valeurs éthiques et sociétales, le M5-RFP exige :

    1. La démission de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta et son régime
    2. L’ouverture d’une Transition républicaine ;
    3. L’ouverture d’enquêtes judiciaires en vue de la poursuite, devant les juridictions nationales et internationales, des auteurs, commanditaires et complices des tueries, blessures et exactions commises contre les manifestants ;
    4. La libération du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE.

    Bamako, le 16 Juillet 2020

    Pour le M5-RFP
    Cheick Oumar SISSOKO / Issa Kaou N’DJIM / Choguel K. MAIGA

     

          Conférence de presse du M5-RFP               17 juillet 2020

     

    Un article de M. Sotbar qui relate un peu la chronologie des événements depuis août 2017

    Point de situation sur le Mali en date du 17 juillet 2020

    Ceux qui réduisent la crise malienne à une crise post-électorale consécutive aux élections législatives de mars 2020 se trompent lourdement. Cette crise politique profonde trouve son origine dans une accumulation de crises politiques qui s’ajoutent à la crise sécuritaire, à la crise économique, à la crise sanitaire et à la crise sociale de grande ampleur qui se pointe. Je retiens les périodes suivantes : août 2017, août 2018, avril 2019, mars 2020, juin 2020 et juillet 2020.

    Août 2017

    Cette crise s’inscrit dans la continuité du rejet du référendum constitutionnel avec les grandes manifestations du mouvement Ante A Bana. Le peuple malien craignait que ce référendum ouvre la porte à un 3ème mandat pour  et surtout il rejetait le fait que cet agenda électoral soit imposé par la communauté internationale dans le cadre de l’application des Accords d’Alger comportant certaines dispositions actant de fait la partition du Mali. Plus grave, de telles dispositions ont été entérinées en dehors de toute concertation avec les partis politiques de l’opposition, la société civile et même l’Assemblée Nationale n’a pas été consultée. Le passage en force des autorités maliennes en dehors du cadre Constitutionnel a accentué le niveau de défiance puisque le Gouvernement envisageait de tenir des élections régionales. D’ailleurs, la mise en place des autorités intérimaires régionales est une violence grave de la Constitution malienne.

    Août 2018

    Cette crise s’inscrit dans la continuité de la crise post-électorale consécutive aux élections présidentielles de 2018 ayant fait l’objet d’une contestation sans précédent dans l’histoire du Mali. La réalité est que le bilan catastrophique d’IBK a été sanctionné par le peuple malien dans sa très grande majorité. Si le candidat de l’opposition Soumaila Cissé n’a pas été en mesure de rassembler certains candidats, il est à noter que certains alliés du camp présidentiel ont rejoint les rangs de l’opposition et que les autres alliés du camp présidentiel se sont abstenus de soutenir IBK. Malgré cela, de nombreux observateurs s’accordent sur le fait que la victoire de Soumaila Cissé était acquise en dépit de très nombreuses irrégularités, notamment dans le Nord du Mali en complicité avec les groupes armés touaregs, et que le Centre du Mali favorable au candidat de l’opposition a été embrasé pour empêcher les électeurs de se rendre dans les bureaux de vote. Les recours déposés tant au 1er tour qu’au 2ème tour ont été rejetés par la Cour Constitutionnel dans un mépris affligeant. En clair, la Constitution a été violée puisque la sanction démocratique du peuple lui a été refusée.

    Avril 2019

    Manifestation du 5 avril 2019


    Cette crise s’inscrit dans la continuité de la grande manifestation du 5 avril 2019 suite au massacre de plusieurs dizaines de civils dans le village peul d’Ogossagou. Il faut d’abord rappeler que la crise sécuritaire s’est soldée par près de 5000 morts militaires et civils depuis 2012. C’est un bilan humain insupportable et ce d’autant plus que la crise sécuritaire initialement présente dans le Nord du Mali s’est déplacée dans le Centre du Mali sous une forme différente et bien plus préoccupante du fait de l’ampleur des victimes civiles et de la menace qu’elle constitue pour l’unité nationale. En effet, la conflictualité de la crise du Nord est en retrait parce que la plupart des rebelles touaregs, déjà minoritaires parmi la population touarègue et ultra minoritaire par les populations du Nord Mali, se sont rangés du côté des autorités maliennes et aujourd’hui c’est plutôt le rôle de la communauté internationale qui interpelle dans son refus de désarmer les groupes armés et d’empêcher l’armée malienne d’occuper la plénitude du territoire Nord malien. Par ailleurs, les combattants islamistes ne prennent plus pour cible les populations civiles. En revanche, il y a une insécurité résiduelle qui profite aux bandits et aux trafiquants rendant le quotidien difficile pour les populations civiles et chaque déplacement est un chemin de croix incertain. En ce qui concerne le Centre du Mali, la conflictualité s’est fortement intensifiée avec la création de milices autochtones encouragées par les autorités maliennes et la stigmatisation systématique des populations peules considérées à tort comme alliées par défaut au groupe islamiste d’Amadou Koufa. Cette stigmatisation a engendré des exécutions sommaires dont s’est rendue coupable l’armée malienne, qui en plus de perdre le soutien des populations civiles est devenue elle-même une cible par vengeance. D’un côté les populations civiles se retrouvent prises en otage entre les groupes islamistes et l’armée malienne, de l’autre côté l’armée malienne perd de plus en plus d’hommes, accroissant le cycle mortifère de la violence et de la radicalisation. Le Premier Ministre de l’époque Soumeylou Boubeye Maiga est tenu pour responsable de cette politique de pourrissement et c’est la raison pour laquelle sa tête a été réclamée et obtenue. C’était aussi une façon de donner un avertissement au chef de l’Etat malien IBK. Devant l’ampleur de la mobilisation et eu égard à la mobilisation de certains chefs d’Etat de pays voisins, notamment les présidents mauritanien et ivoirien, un Accord Politique de Gouvernement APG a été trouvé avec une partie de l’opposition avec une feuille de route devait conduire à l’organisation d’un Dialogue National Inclusif pour résoudre à la fois la crise sécuritaire et la crise politique. Une partie de l’opposition sous la pression de la base militante a préféré se mettre en retrait compte tenu du manque de crédibilité du régime IBK.

    Mars 2020

    Cette crise s’inscrit dans la continuité de la crise post-électorale consécutive aux élections législatives de mars 2020 au cours desquelles le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé a été pris en otage dans des conditions obscures. L’Accord Politique de Gouvernement, APG, puis le Dialogue Nationale Inclusif DNI devait permettre d’éviter une nouvelle contestation des résultats des élections après l’intervention de certains chefs d’Etat suite à la crise post-électorale des présidentielles de 2018. Rappelons au passage qu’une partie de l’opposition a refusé à la fois l’APG et le DNI parce que le contenu du premier et les termes de référence du second n’étaient pas conformes avec la teneur du compromis qui avait été trouvé et ce d’autant plus que la base militante commençait déjà à se radicaliser en redoutant un nième gouvernement d’union nationale perçu plus comme un partage de « gâteau » que comme une solution permettant de résoudre la crise. Qu’à cela ne tienne, même les recommandations du DNI n’ont pas été prises en compte dans l’organisation des élections législatives en plus d’un taux de participation menaçant sérieusement la légitimité du scrutin en raison de la crise sanitaire mondiale du covid 19 impactant désormais l’Afrique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les résultats ont été violemment contestés dans plusieurs circonscriptions électorales dans un contexte de couvre-feu devenant de plus en plus insupportable du fait de la brutalité de son application par les forces de l’ordre qui se sont rendues coupables de quelques exactions. Le cumul de ces frustrations a entraîné des manifestations réprimées dans le sang et il y a même eu un mort à Sikasso et à Kayes.

    Juin 2020

    Cette crise s’inscrit dans la continuité de l’importante manifestation du 5 juin 2020, conduite par l’Imam Dicko, des partis de l’opposition et des mouvements de la société civile, a pris d’assaut la place de l’Indépendance du Mali en exigeant la démission d’IBK et de son régime. Un ultimatum a été lancé pour recevoir cette démission jusqu’à 18h au plus tard. N’ayant pas eu de réponse, une partie des manifestants s’est dirigée vers le domicile d’IBK et il y a quelques échauffourées dispersées par les forces de l’ordre après des affrontements au cours desquels on a pu constater une certaine passivité des éléments de la Gendarmerie d’une part et une intervention de la population pour éviter que des éléments de la Police interceptés ne se fassent pas lyncher.
    Devant l’absence de réponse à la hauteur des attentes et des enjeux, une nouvelle manifestation s’est tenue le 19 juin 2020. Entre temps, la base de la contestation s’est élargie avec de nouvelles organisations politiques et de la société civile, y compris un syndicat de Police. Le mouvement s’est également structuré davantage avec la création d’un comité stratégique constitué de personnalités politiques de premier plan en plus des leaders historiques de la contestation, et surtout avec une mise à l’écart tactique de l’Imam se positionnant désormais en autorité morale dont la vocation est de conduire la prière et non de conduire la Nation, en plus de gages données sur la défense des principes laïcs et démocratiques. Outre la demande de démission qui a été maintenue, une feuille de route pour la Transition a été esquissée afin de faire taire les critiques sur l’absence de plan pour gérer l’après. Alors que les manifestants étaient bien décidés à déloger IBK et son régime, l’Imam Mahmoud Dicko a finalement décidé d’appeler au calme et à la raison sous la pression de la Communauté Internationale.
    Toujours sous la pression de la Communauté Internationale, l’Imam Mahmoud Dicko a usé de son autorité morale pour forcer la main du comité stratégique du M5-RFP (Mouvement du 5 juin 2020 – Rassemblement des Forces Patriotiques) dans l’optique d’un Mémorandum respectant l’esprit de la démission d’IBK dont le rôle serait cantonné une présidence honorifique et la gestion serait confiée à de nouvelles instances en charge de la conduite de la Transition. L’appel au calme et à la raison le 19 juin 2020 et cette proposition ont failli fragiliser le M5-RFP et certains criaient déjà à la trahison tant la base était bien décidée à aller au bout de sa révolution pacifique.
    Là encore, devant l’absence de réponse à la hauteur des attentes et des enjeux, à part des discours aux allures de bavardage hors sujet, le M5-RFP sous la pression de sa base était désormais de lancer une nouvelle mobilisation populaire. Outre le mépris du M5-RFP, IBK et son régime ont tenté de mener une contre-manifestation avortée faute de mobilisation et ont essayé d’opposer l’Imam Dicko porteur d’un islam wahabite et plus radical à titre personnel et les tenants d’un islam malékite et plus tolérant à la tête du haut Conseil Islamique. Sauf que dans les faits, même si l’immense majorité des manifestants à l’image de la population malienne est musulmane, l’islam malékite demeure largement majoritaire dans la société malienne. Il appartient donc aux leaders du courant malékite d’être du côté du peuple malien au lieu de se fourvoyer dans une confrontation religieuse fratricide qui ne fera in fine que réduire leur influence.

    Juillet 2020

    Le 10 juillet 2020, le peuple malien a répondu à l’appel encore plus massivement et cette mobilisation devait sonner le départ de la désobéissance civile dont les modes d’action ont été détaillés devant les manifestants bien déterminés à prendre en main leur destin. Alors que les manifestants essayaient de contenir quelques badauds, qui voulaient profiter de l’occasion pour piller et saccager, le déploiement de la Force Antiterroriste (FORSAT) équipée de balles réelles a mis le feu aux poudres. Certains manifestants ont été pourchassés et exécutés sommairement jusque dans les lieux de culte. Non seulement cette force antiterroriste, formée et équipée par la communauté internationale, n’a pas vocation à intervenir dans des missions de maintien de l’ordre, mais l’usage de la force létale contre des manifestants aux mains nues est un crime passible d’une traduction devant la Cour Pénale Internationale.
    La Communauté Internationale, si prompte à donner des leçons sur le respect de la légalité constitutionnelle oublie qu’elle est comptable de cette crise politique parce qu’on a refusé deux fois la sanction démocratique du peuple malien à travers une mascarade électorale à laquelle elle a pris part en tant qu’observateur. Il n’y a pas pire violation de la Constitution que celle de refuser au peuple l’exercice de sa souveraineté démocratique. Il n’y a pas pire crime pour un régime que celui de tirer à balles réelles sur le peuple qu’on est sensé protéger. C’est par politesse que le M5-RFP a reçu la délégation de la Communauté Internationale, sinon IBK et son régime se sont définitivement disqualifiés et il ne leur reste plus qu’à répondre de leurs actes parce qu’on ne peut pas revendiquer d’être « chef » et jouir des avantages du pouvoir jusqu’à l’ivresse sans en assumer la responsabilité.

    Compte tenu de la crise sociale post-covid et crise économique, et de la situation insurrectionnelle avec son lot de dégâts matériels et humains, ce n’est plus tenable. Soit IBK et son régime se rendent et se mettent à la disposition de la justice, soit l’armée devra prendre ses responsabilités pour les mettre aux arrêts et transmettre le pouvoir aux civils pour diriger la Transition.

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  • Une fois réalisé le coup d'Etat en novembre une série de dispositions ont été prises en Bolivie pour donner une légitimité à une présidente putschiste arrivée au pouvoir de façon anticonstitutionnelle et avec les militaires qui ont été, avec la police, non pas les artisans du coup d'Etat mais ceux qui lui ont donné une légitimité.

    Un coup d'Etat qui a pu être mené à bien à cause d'une mauvaise décision de la direction du processus de changement qui a obligé à démissionner, une fois qu' Evo et Álvaro ont été à l'étranger, la troisième personne dans l'ordre de succession, la Présidente du Sénat, Adriana Salvatierra (MAS-IPSP), ce qui a créé une vacance du pouvoir non prévue dans la Constitution Politique de l'Etat.

    Malgré cela et l'installation au pouvoir d'un Gouvernement putschiste, le MAS a pu conserver sa majorité des 2/3 à l'Assemblée, ce qui a garanti une dualité des pouvoirs, un contrepoids à toute décision prise par la putschiste Jeanine Áñez. C'est pour cette raison qu'on a pu imposer la date du 6 septembre pour les élections qui, s'il n'y avait pas eu la pandémie, auraient dû avoir lieu le 3 mai.

    Mais la pandémie, dont nous pourrions penser qu'elle est arrivée à point nommé pour les pérenniser au pouvoir, a été désastreuse pour les putschistes au Gouvernement. Non seulement parce qu'ils ont très mal géré la crise sanitaire dans un pays dont les conditions d'isolement géographique aidaient à contenir le virus mais parce que pendant ces mois, les scandales de corruption dans lesquels ont été impliqués plusieurs autorités du Gouvernement putschiste, de la Présidente de la principale entreprise d'Etat, YPFB, à la plus importante entreprise de télécommunications du pays,ENTEL, en passant par les commissions de plusieurs millions attribuées pour l'achat de respirateurs destinés à affronter la pandémie qui conduit en prison le Ministre de la Santé putschiste, ont été nombreux. 

    Arce Catacora, qui a été un militant du PS-1 de Marcelo Quiroga Santa Cruz, est en tête, en ce moment, de tous les sondages et dépasse dans certains cas le second de 40% en intentions de vote et de plus des 10 points nécessaires pour gagner au premier tour. 

    C'est pourquoi les putschistes ont mis en marche une stratégie composée de 2 variables :

    Premièrement, une intention évidente d'écarter des élections Arce Catacora en annulant l'identité juridique du MAS-IPSP pour des déclarations télévisées du candidat à la présidence à propos des sondages. La loi interdit aux partis en campagne de faire la promotion de sondages mais Luis Arce n'a diffusé aucun sondage, n'a pas montré de graphiques ni de fiche technique, il a seulement fait un commentaire sur un plateau de télévision et de plus, il n'a pas fait campagne jusqu'au 24 juillet car le processus électoral qui devaient avoir lieu en mai, puis en août et finalement en septembre, ont été interrompues et suspendues à cause de al pandémie. Il est évident que le processus n'a pas été continu et que ce que cherchent les putschistes, c'est de revenir à l'époque où la Bolivie choisissait des présidents qui avaient 17% à 22% des voix et excluait les majorités sociales, en particulier le mouvement indigène d'origine paysanne qui, dans sa plus grande partie, est représentée par le MAS-IPSP. 

    Mais, de plus, si la voie juridique et électorale ne résout pas leur problème, les putschistes, avec le Ministre du Gouvernement Arturo Murillo “El Bolas” et le Ministre de la Defensa Fernando López à leur tête,, travaillent à la création d'un groupe de guérilléros « indigènes-indépendants » qui aurait pour objectif de commettre des actes de violence (incendies, pillages et même assassinats) contre la population civile pour pouvoir en accuser le MAS. Tout cela avec le soutien de la succursale de la CIA à l'ambassade des Etats-Unis à La Paz. Ce groupe illégal serait composé de militaires et de policiers d'active ou à la retraite, la plupart d'origine indigène, et de membres de l'Union des Jeunes de Santa Cruz, d'extrême-droite. On a des informations disant que ce groupe a déjà été entraîné en 2019 dans une grande propriété près de Santa Cruz de la Sierra par des mercenaires des Etats-Unis et d'Israël sous la supervision d' Erick Foronda, un agent de la CIA qui fait actuellement fonction de Secrétaire privé de la Présidente bâtarde Jeanine Áñez.

    Parmi les responsables de cette opération se trouverait aussi Rolf Olson, du bureau politique de l'Ambassade des Etats-Unis en Bolivie qui est le lien direct entre Murillo et López, et le Commandant des Forces Armées, le Général Sergio Carlos Orellana.

    Si aucune des 2 voies citées ne fonctionne pour supprimer un MAS en tête des sondages, on n'écarte pas l'idée d'un coup d'Etat classique dirigé par Orellana et Murillo.

     

    Katu Arkonada  

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/07/19/bolivia-a-las-puertas-de-un-golpe-de-estado-electoral-y-politico-militar/

    Source en français (traduction de Françoise Lopez) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/bolivie-aux-portes-d-un-coup-d-etat-electoral-politique-et-militaire.html

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  •  

    Cochabamba, en Bolivie, risque de rééditer les tristes images de Guayaquil au pire moment de la pandémie. Tout comme dans la seconde ville équatorienne, les morts de Covid-19 gisent sur les rues de Cochabamba. Les épidémiologistes ont lancé des mises en garde contre une flambée explosive de nouveaux cas.

    Aujourd’hui, cette région bolivienne est la troisième du pays la plus endeuillée par la pandémie, après celle de Santa Cruz, dans l’est et Beni, dans le nord-est. 45% du territoire est considéré comme zone rouge de contagions.

    Près de 40 mille Boliviens ont contracté la maladie dont 7 ministres du gouvernement de facto avec à la tête l’auto-proclamée présidente Jeanine Añez.

    La saturation des hôpitaux et l’incapacité plus qu’évidente du système de santé pour détecter les clusters marquent aujourd’hui la réalité sanitaire de la Bolivie, dont les habitants ont vu en quelques mois seulement partir en fumée tous les acquis du gouvernement de l’ex-président Evo Morales.

    Mais on dirait que les autorités s’en passent royalement. Elles n’investissement pas dans le secteur de la santé et qui plus est, elles ont rejeté l’aide médicale qu’auraient pu apporter aux malades la Chine et Cuba. 

    Au beau milieu de la pandémie, le régime de facto multiplie les attaques contre le MAS, le Mouvement vers le Socialisme, le parti du président évincé par un coup d’État en novembre dernier.

    Bon nombre de membres et de sympathisants du parti d’Evo Morales ont été arrêtés ou placés en garde à vue. Tel est le cas de Patricia Arce, maire de la ville de Vinto et candidate au Sénat 

    Tout récemment, le Parquet de la Bolivie de Jeanine Añez a accusé l’ex-président du délit de terrorisme et ordonné sa détention préventive.

    Voilà une nouvelle preuve de la persécution politique contre les militants du MAS dont le mandat a introduit un changement radical en Bolivie par l’adoption de politiques sociales et économiques en faveur des couches les plus vulnérables.

    L’ONU a exprimé sa préoccupation pour l’utilisation d’institutions judiciaires et fiscales à des fins politiques. Le rapporteur spécial sur l’indépendance des magistrats et des avocats, Diego García, a dénoncé l’augmentation des arrestations illégales sous le régime de facto 

    La Bolivie est devenue un État de non droit. Les autorités putschistes et notamment sa présidente illégale, soit dit en passant candidate à la présidence aux élections de septembre, tentent de dégager le chemin afin de se perpétuer au pouvoir.

    Elles font tout pour sortir de la course à la présidence, Luis Arce, le candidat du MAS, que les sondages des intentions de vote donnent gagnant.

    María Josefina Arce

     

    source:  http://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/228036-bolivie-recrudescence-du-covid-19-et-persecution-politique

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  • Déclaration du Bureau politique du  suite à la répression sauvage perpétrée par les forces de l’ordre du régime  contre des manifestants pacifiques, les 10 et 11 juillet 2020 à Bamako, qui a fait plusieurs morts et de nombreux blessés.

    Notre peuple dans un sursaut collectif, a décidé d’écrire une nouvelle page dans sa lutte contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita qui ne cesse de poser chaque jour, des actes de trahison contre ses intérêts et qui ne connaît ni mesure, ni décence dans le reniement de ses engagements et l’arbitraire de ses décisions de violation des droits des citoyens.

    Depuis sept ans, son régime s’est tristement engagé dans un processus de transformation de notre État républicain et démocratique en un État clanique qui viole constamment notre Constitution, un pouvoir patrimonial, oligarchique et familial qui fait main basse sur tous les secteurs stratégiques de notre économie, instrumentalise l’État, privatise son appareil de répression, verrouille l’accès aux commandes de l’État et des structures parapubliques, nomme aux postes de responsabilités les cadres à sa dévotion, au mépris de toutes les règles de fonctionnement d’un État  de droit.
    Cette gestion familiale et oligarchique a déclenché une prise de conscience générale à tous les niveaux et s’est traduisant par la constitution du M5-RFP, illustration de la convergence historique de larges composantes de notre peuple pour l’avènement d’un  nouveau.
    À la suite de la gigantesque mobilisation nationale du 10 juillet 2020 qui a donné le ton a la campagne de désobéissance civile sur toute l’étendue du territoire, le régime aux abois a déclenché une guerre civile contre le peuple qui manifeste les mains nues. 
    Les éléments de la FORSAT, en réalité des escadrons de la mort, véritables milices au service de la famille du Président, appuyés par des éléments de la Sécurité d’État et des milices créées par quelques enragés du régime, instaurent la terreur à travers :
    – Des assassinats ciblés de manifestants (on dénombre plusieurs morts) ;
    – Des interpellations irrégulières, des enlèvements de dirigeants du M5/RFP dont plusieurs se trouvent en prison voire même portés disparus ou entrés dans la clandestinité ;
    – L’instrumentalisation des éléments de la Police Politique du régime pour opérer des casses et des destructions de biens publics et privés (comme à l’ORTM et ailleurs) afin de discréditer la lutte pacifique du RFP-M5. 

    Le Parti SADI :
    – S’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés sous les balles du régime assassin d’Ibrahim Boubacar Keita ; 
    – Souhaite prompt rétablissement aux blessés et exprime sa profonde reconnaissance au personnel sanitaire des Hôpitaux publics et communautaires qui apportent soins et assistance aux nombreux blessés ; 
    – Rend hommage au courage et à la détermination de la jeunesse qui paye un lourd tribut à la répression et qui refuse désormais de confier son avenir a un régime corrompu et sans âme ;
    –  Prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur les dérives répressives du régime d’Ibrahim Boubacar Keita dont il exige le départ pur et simple ;
    – Appelle le peuple malien à poursuivre la résistance pacifique, à suivre les mots d’ordre du M5/RFP jusqu’à la chute du régime ;
    –  Condamne sans réserve les arrestations des dirigeants du M5-RFP et des militants et exige leur libération immédiate et sans condition.

    Bamako, le 12 juillet 2020
     Le Bureau Politique

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • M5-RFP-1er-juill

    Le Peuple malien et tous les observateurs et amis du Mali témoignent, de façon unanime, que le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a situé toutes ses actions dans le cadre de la loi et de la légitimité.

    Après les rassemblements des 5 et 19 juin 2020, le M5-RFP a encore, de façon exceptionnelle, mobilisé le 10 juillet 2020 à Bamako, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, des millions de Maliennes et de Maliens pour dire non à la corruption, à l’impunité, à la malgouvernance, et demander légitimement la démission de Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime oligarchique et ploutocratique.En effet, face au refus de Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA d’écouter le Peuple, le M5-RFP a, en toute responsabilité, appelé nos compatriotes à exercer leur droit constitutionnel de désobéissance civile pacifique décliné en dix (10) points assortis de recommandations fortes pour éviter tout débordement ou violence.C’est ainsi que, déjà depuis la place de l’indépendance, un des éléments infiltrés lourdement armé a été démasqué, protégé et remis aux forces de l’ordre.Par la suite, des manifestants ont pacifiquement occupé la cour de l’ORTM, près de deux (2) heures pendant lesquelles des responsables du M5-RFP, présents sur les lieux, ont rappelé aux militants les consignes de retenue et de non-violence constamment données par le Comité stratégique. Le professionnalisme des forces de sécurité présentes, qui fraternisaient quasiment avec les manifestants a été salué par les mêmes responsables ainsi qu’en témoignent des enregistrements vidéo.C’est alors qu’à la surprise générale, paniqué par ces scènes de fraternisation, le régime de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita a envoyé ses éléments de répression avec des consignes claires : réprimer et tuer. Ainsi, avec les premiers tirs à balles réelles, la manifestation pacifique a été violemment dispersée par ces forces de répression.Les morts, les blessés graves, les douilles de balles ramassées sur les lieux confirment la volonté claire et préméditée de tuer de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita qui, sans aucun doute, a utilisé des forces parallèles aux forces régulières de sécurité de notre Pays. En témoignent, d’ailleurs, les langues étrangères utilisées par beaucoup d’agents de ces forces, ainsi qu’ont pu le constater de nombreux citoyens.Des responsables du M5-RFP dont Issa Kaou N’Djim, Adama Ben Diarra, Oumarou Diarra et de nombreux militants ont, par la suite, été arrêtés ou enlevés en dehors de toutes règles et au mépris de leurs droits les plus élémentaires.Le Siège du M5-RFP a aussi été attaqué et saccagé par des éléments de répression encagoulés et venus à bord de SOTRAMA, qui ont emporté des documents et matériels, et empêché les militants et responsables d’y accéder.Ces assassinats, arrestations et attaques, loin de démobiliser ou intimider le Peuple malien, le renforcent dans sa conviction que Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, ayant déjà la mort de milliers de civils et de militaires sur la conscience en raison des détournements des fonds alloués à l’équipement des Forces de défense et de sécurité, a désormais les mains tachées du sang des victimes innocentes froidement abattues à Sikasso, Kayes et Bamako.Il est aujourd’hui clair que les prétendus appels au calme ou autres mains tendues de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, véritables opérations de communication éculées qui ne trompent plus personne, ne changent en rien la réalité des faits : Monsieur Ibrahim Boubacar Keita doit DÉMISSIONNER.En conséquence, le M5-RFP tient Monsieur Ibrahim Boubacar Keita seul RESPONSABLE des dérives en cours et réaffirme sa ferme détermination à atteindre pleinement son objectif : sauver Mali.Le M5-RFP engage ses militants, partout où ils se trouvent à mettre en application toutes les consignes contenues dans son document intitulé « LES 10 COMMANDEMENTS DE LA DESOBEISSANCE CIVILE » du 10 juillet 2020.Le Comité stratégique du M5-RFP prie pour le repos de l’âme des défunts dont le jeune Fayçal CISSE fauché par balles le 10 juillet 2020, présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.En raison du saccage du Siège de la CMAS, le point de presse du M5-RFP est reporté au dimanche 12 juillet 2020 à 16H30 au siège de la CMAS, pour informer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de la situation.Bamako, le 11 Juillet 2020

    Pour le M5-RFP

    Cheick Oumar SISSOKOIssa Kaou N’DJIMChoguel K. MAIGA

      

    Commentaire de Laurent BRUN,
    Secrétaire de la Fédération CGT des Cheminots
     

      

    En ce moment des manifestations monstres ont lieu au Mali pour la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Les cheminots maliens y prennent part et ils ont besoin de notre soutien. Depuis vendredi des barricades ont été dressées à Bamako, des bâtiments publics sont occupés, il y a des pillages et des affrontements. Ces dernières 48h une répression féroce s’est mise en place, il y’a eu au moins 4 morts, des dizaines de blessés et les opposants sont arrêtés.
    Situation globale : la France intervient militairement contre des groupes jihadistes ou séparatistes du nord. Mais l’Etat malien ne se reconstruit pas. Il laisse la population s’enfoncer dans la misère, ce qui est un terreau fertile pour les extrémistes. L’explosion sociale est une chance de régler politiquement le sujet pour éviter l’exploitation de la misère par les groupes armés. Les revendications du mouvement sont diverses (nationalistes, religieuses, sociales...) mais c’est bien le marasme économique qui provoque la colère. L’histoire de la ligne ferroviaire Bamako Dakar illustre les problèmes.
    Situation du chemin de fer : La ligne Dakar-Bamako a été construite pendant la période coloniale française, notamment pour les besoins d’échanges économiques du colonisateur (amener les productions jusqu’à la mer pour rejoindre ensuite la métropole). Il n’y a pas d’alternative routière.En 1947, la grève des "bouts de bois de dieu" éclate avec la revendication « a travail égal salaire égal » entre blancs et noirs. 20000 cheminots participent au conflit qui dure 5 mois mais finit par faire plier l’administration coloniale. Cette grève marque l’organisation des cheminots maliens.
    Avant privatisation 1 Ar voyageurs et 2 AR fret quotidiens. Cette ligne fait vivre des dizaines de villes et villages.
    2003 : la Banque Mondiale impose la privatisation. Création d'une DSP par l'Etat Malien pour 3 trains par semaine. Les groupes internationaux se succèdent pour l’exploitation de la concession avec une constante : ils ne font aucun investissement.2012 : problèmes sur la voie et le Matériel. Alerte des syndicats et associations. Le mouvement est étouffé par une forte répression syndicale et l’émergence de syndicats favorisés par la Direction de la compagnie.2014 : sur 22 locomotives, seules 3 sont encore opérationnelles.2015 : concession arrêtée. Relance publique d'exploitation mais situation trop dégradée. 2018 : La ligne est à nouveau stoppée. 1200 cheminot sont laissés sans salaire, dans la misère totale pendant plusieurs mois. Ils entament une grève de la faim qui va durer 7 mois et conduire à la mort de plusieurs d’entre eux mais aussi à des drames liés (avortements par manque de soins, impossibilité de payer l’école des enfants, etc.).
     
    Apprenant cette situation, la CGT cheminots déclenche en urgence une collecte de solidarité. 10000€ sont rapidement réunis soit 6 550 000 Francs Cfa. L’argent ne pouvant être envoyé (c’est une zone de guerre), une délégation de 3 cheminots français apportent la collecte sur place, ce qui permet aux 450 familles les plus en difficulté de se remettre un peu à flot.
     
    A l’occasion de cette opération de solidarité, les États du Mali et du Sénégal s’engagent à la relance de la ligne de chemin de fer, mais depuis, il n’y a eu aucun acte concret. La question de la reprise du personnel dans une nouvelle entreprise n’est pas non plus tranchée.
     
    Cette situation ubuesque illustre bien l’inaction de l’Etat malien. La révolte sociale qui le secoue, bien qu’hétérogène, est le produit de cette situation dans tous les domaines (santé, éducation, énergie, eau, logement...).
    Nous pouvons aider nos collègues maliens en adressant des messages de protestation contre la répression et de soutien à la revendication de la réouverture de la ligne Bamako-Dakar avec reprise du personnel :
     
    Ambassade de France au Mali
    cad.bamako-amba@diplomatie.gouv.fr
     
    Ambassade du Mali en France
    paris@ambamali.fr
     
    Merci pour eux.
     
    Laurent Brun, 
    secrétaire de la fédération CGT des Cheminots, le 12/07/20
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  • Manifestation du CPGB-ML à Londres en Mai 2009

    Nous publions ce point de vue très intéressant de nos camarades du Communist Party of Great-Britain – marxist-leninist, car il nous semble aller à l’encontre de l’euro-régionalisme et du pacte girondin actuel dont l’objectif est la dissolution de notre patrie en autant de pseudo-Länder soumis à l’OTAN et la BCE.

    Contrairement à l’Irlande qui fut – et demeure pour sa partie nord – une colonie de la Grande-Bretagne, l’histoire de l’ est différente et il n’y a pas plus de raison, au prix d’une régression du concept de nation à tels ou tels fantasmes ethnicisants de séparer artificiellement l’Angleterre de l’, pas plus qu’il n’y en aurait à isoler nos compatriotes bretons du reste de leur pays.

    Rappelons aussi que  signifie sortie britannique et pas seulement sortie anglaise et que c’est parce qu’elle vise à être unie que la classe ouvrière britannique défend sa souveraineté.

    En cette époque de divisions communautaristes et identitaires de notre pays, divisions fomentées par la classe dirigeante actuelle, nous espérons également que cette analyse rappellera aux plus progressistes de nos compatriotes que le communisme, surgi avec Babeuf et la conjuration des Egaux, n’a pu naître que sur le terreau de la République une et indivisible de Robespierre.

    A. Monville commission internationale du PRCF

    Ecosse : une part de la nation britannique (par le Parti communiste de Grande-Bretagne – marxiste-léniniste)

    La résolution suivante a été adoptée à une écrasante majorité par les délégués au sixième congrès du CPGB-ML en octobre.
    Affirmant qu'”une nation est une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de composition psychologique stable et évolutive sur le plan historique, qui se manifeste dans une communauté de culture” (J.V. Staline), ce congrès est d’avis qu’au moment de l’union en 1707 de l’Angleterre et de l’Écosse, l’Écosse n’était pas une nation car elle manquait de plus d’une caractéristique essentielle à la nation.

    Ce congrès note qu’au cours du demi-siècle qui suivit le soulèvement jacobite et la bataille de Culloden en 1746, qui aboutit à la suppression des Jacobites, la destruction du système féodal fut suivie d’un développement phénoménal du capitalisme en Ecosse, au cours duquel l’Ecosse acquit toutes les caractéristiques de la nation. Cependant, précisément à cette époque, la dialectique de l’histoire était telle que le peuple écossais, tout comme le peuple anglais, a jeté son sort dans la construction d’une nation britannique commune. Le développement du capitalisme en Écosse a non seulement comblé le fossé entre les hautes terres et les basses terres d’Écosse, mais a également rendu l’économie écossaise impossible à distinguer de celle de l’Angleterre. En 1815, il n’y avait plus d’économies anglaise et écossaise distinctes, mais seulement une économie britannique commune.

    Le Congrès note en outre que le peuple écossais – de toutes les classes sociales, et pas seulement des sections bourgeoises – a joué un rôle vital dans la construction de la nation britannique, dont il fait partie intégrante depuis. La nation britannique n’est ni un racket anglais ni un projet élitiste des cercles dirigeants d’Angleterre et d’Écosse. La nation britannique est bel et bien une communauté stable et évolutive sur le plan historique, avec une langue et un territoire communs, avec une vie économique commune qui soude les différentes parties de l’Angleterre et de l’Écosse en un tout économique, et avec une composition psychologique commune.

    Ce congrès affirme que, contrairement aux mythes nationalistes écossais, l’Écosse n’était ni une nation opprimée ni soumise au colonialisme anglais. Elle n’était pas non plus une associée subalterne de l’Angleterre. Loin de là : les Écossais ont joué un rôle égal, et souvent prépondérant, dans la vie économique, culturelle et sociale de la Grande-Bretagne, ainsi que dans l’établissement de l’empire britannique qui, à une époque, régnait sur un tiers de l’humanité.

    Le Congrès affirme en outre que, contrairement aux mythes propagés par les nationalistes écossais de ” gauche “, le mouvement ouvrier écossais n’a à aucun moment été animé par des sentiments séparatistes et nationalistes. Si, de temps à autre, le mouvement militant de la classe ouvrière écossaise s’est plongé dans l’histoire écossaise et a utilisé les noms de figures du passé comme William Wallace et Robert le Bruce, ce n’est que pour invoquer des figures du passé qui ont lutté contre l’autorité établie. Les noms de ces personnages, et les chants qui leur sont associés, ont été tout autant invoqués par les ouvriers des moulins du Lancashire, alors qu’inversement la Magna Carta a été invoquée à tort dans la lutte contre la bourgeoisie non seulement par les ouvriers du Lancashire et de nombreux autres endroits en Angleterre mais également par ceux de l’Écosse. En effet, il n’était pas rare que les travailleurs écossais, lors de leurs manifestations militantes, chantent ” God Save the King “.

    Ce congrès est d’avis que, historiquement, les travailleurs d’Écosse, tout comme ceux d’Angleterre, ont fait face à l’État britannique et se sont efforcés de le réformer ou de le renverser. A aucun moment, la classe ouvrière écossaise n’a été d’avis que sa misère pourrait prendre fin par la séparation de l’Ecosse de l’Angleterre. Les travailleurs écossais se considéraient en très grande majorité comme britanniques, tout comme les travailleurs anglais. Ils étaient fermement convaincus qu’ils auraient coulé ou nagé en tant que prolétaires britanniques.

    Au vu de ce qui précède, ce congrès estime que le mouvement nationaliste écossais est une entreprise rétrograde et réactionnaire, dont le succès ne peut qu’entraîner dans son sillage une rupture catastrophique dans l’unité du prolétariat britannique historiquement constitué. Ce congrès est en outre d’avis que, nonobstant toute apparence d'”indépendance” extérieure qui pourrait résulter d’un vote favorable au référendum de 2014, la seule séparation réelle réalisée dans la pratique serait celle des collègues de travail du reste de la Grande-Bretagne. En temps de crise, le nationalisme, comme le racisme, est un outil utile pour nos dirigeants pour diviser notre mouvement et nous empêcher de combattre efficacement le système d’exploitation capitaliste.

    Ce congrès estime en outre que la volonté apparente du SNP de maintenir le financement des services d’éducation et de santé n’est rien de plus qu’un pot-de-vin à court terme pour les travailleurs écossais, visant à les persuader de placer leurs espoirs de sortie de crise sur des politiciens capitalistes, tout en les éloignant d’une lutte commune contre la privatisation avec leurs collègues anglais. En réalité, ils permettent simplement à la classe dirigeante d’attaquer les travailleurs une section à la fois, l’aidant ainsi à atteindre son objectif de sauver son système pourri en faisant payer les plus pauvres pour la crise.

    Ce congrès est donc résolu :

    1. Travailler pour un NON au référendum écossais.
    2. Tenir au moins une autre école du parti sur le thème du nationalisme écossais, dans le but d’aider les camarades à prendre confiance en eux pour défendre la cause du parti auprès des travailleurs qui ont été infectés par des sentiments nationalistes.
    3. Produire deux brochures : l’une basée sur l’article de Lalkar, qui présente les arguments scientifiques contre le nationalisme écossais, et l’autre qui utilise un langage simple pour aborder des questions et des préoccupations communes, comme (par exemple) “Etes-vous en train de me demander d’être fier d’être britannique ?”, “N’êtes-vous pas en faveur d’un renforcement des pouvoirs locaux pour le peuple écossais” et “Est-ce que l’indépendance de l’Ecosse n’affaiblira pas l’impérialisme anglais”.

    Proletarian Issue 51 (décembre 2012)

    Le débat sur le futur de l’Ecosse : un point de vue communiste. Par le Scottish Communists.

    Alan MacKinnon (ancien président du Scottish CND) et Johnnie Hunter (organisateur écossais de la Young Communist League) ont débattu en aout 2017 de ce qui était proposé avec le référendum sur l’indépendance organisé en 2014 par le gouvernement SNP.

    Le meeting était l’occasion de lancer une brochure du CPB du même titre qui peut être acheté pour 1 £ chez Unity Books.
    A gauche, il y a ceux qui pensent que la séparation est un raccourci magique vers le socialisme et qui voient dans la division de la classe ouvrière britannique sur des bases nationalistes un atout à défendre plutôt qu’un recul massif dans la lutte contre un vaste programme de coupes.
    Que signifie réellement l’ indépendance dans ce club capitaliste qu’est l’Union européenne?
    Peut-être même y a-t-il même ceux qui pensent que les Écossais sont plus progressistes que le reste de la Grande-Bretagne?

    les communistes écossais répondent de la façon suivante : “Une analyse marxiste et de classe est nécessaire et fait largement défaut dans le discours général, même à gauche. En tant que communistes, nous apportons cette analyse à tous et insistons pour que nous examinions la réalité plutôt que tout sentiment romantique ou des voeux pieux. C’est ce dont nous avons besoin pour prendre la bonne décision en tant que pays allant de l’avant.”

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  • Le film est loin d'être un manifeste en faveur de « la cause cubaine », comme le prétendent les intolérants qui ne manquent jamais, et d'un point de vue artistique, il présente à la fois des réussites et des déficiences 

    Affiche de promotion du film.

    La plateforme Netflix vient de sortir Cuban Network et le film est regardé et commenté.

    La principale valeur du film d'Oliver Assayas est que, fidèle à la vérité historique, il est explicite sur le droit des Cubains à infiltrer les organisations contre-révolutionnaires des exilés cubains installés à Miami, et de veiller ainsi à la sécurité de leur pays, une action vitale pour stopper la vague d'attentats terroristes durant les années 1990, sous le regard complaisant du gouvernement des États-Unis.

    Le film est loin d'être un manifeste en faveur de « la cause cubaine », comme le prétendent les agitateurs qui ne manquent jamais, et du point de vue artistique, il a certaines réussites et certaines déficiences (déjà signalées dans ces mêmes pages, à l'occasion de sa première lors du dernier Festival du Nouveau cinéma latino-américain de La Havane).

    Mais la contre-révolution vociférante ne pardonne pas. Tout comme elle a déversé des flots d'insultes contre le film et l'a boycotté à Miami sans l’avoir vu – sachant seulement qu'une histoire sur les Cinq Héros avait été présentée au Festival du film de Venise (2019) –, elle fulmine aujourd’hui contre son lancement récent par Netflix, et recueille des signatures parmi les énergumènes enragés pour réclamer son retrait de la plus importante plateforme internationale de streaming. 

    « Nous demandons à Netflix de retirer le film Cuban Network de sa programmation pour dommages et préjudices », est une exigence ridicule exprimée dans un document qui déclare également que le film « défend les espions castristes meurtriers, condamnés aux États-Unis ». 

    Vieux schémas, mensonges répétés, postures pathétiques, non pas contre un film vaste, controversé, révélateur, imparfait, mais contre une vérité qui semblerait s’échapper d’une maison, et que les signataires de la pétition – sans aucun argument solide à proposer – prétendent aujourd'hui effacer de la carte par tous les moyens.

     )

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  • Candidat à la Présidence du Mouvement vers le Socialisme (MAS): Luis Arce

    La présidente de fait de la Bolivie, Jeanine Áñez, tombe de plus en plus le masque obligatoire de démocratie qu'elle a dû mettre, avec la complicité des Etats-Unis et de l'Union Européenne, pour justifier le renversement violent d'Evo Morales en novembre de l'année dernière. Maintenant, dans une démonstration flagrante que dans ce pays, il n’existe pas de garanties constitutionnelles et que le règle est la persécution, une attaque se prépare contre le candidat à la présidence pour le Mouvement Vers le Socialisme (MAS), Luis Arce.

    La forme juridique donnée à cette décision politique antidémocratique est la plainte déposée mardi contre Luis Arce devant le Ministère Public pour les soi-disant dégâts qu'aurait causé à l'Etat la mise en marche de l'Agence Publique pour l’administration des apports sociaux aux travailleurs.

    Ce n'est pas la première fois que le candidat du MAS est attaqué depuis qu'il est rentré en Bolivie après avoir séjourné quelques temps au Mexique. Le jour-même de son arrivée à La Paz, le 28 janvier, à l'aéroport d'El Alto, on lui a remis une citation à comparaître devant la justice dans l'affaire Fonds Indigène. L'action engagée ce mardi est plus perverse au moment où l'ex-ministre de l'Economie de Morales est en tête des intentions de vote aux élections du 6 septembre prochain.

    Mais ce n'est pas une surprise. Le Gouvernement de fait fait tout ce qui est en son pouvoir pour rester au pouvoir qu'il a pris illégalement le 12 novembre 2019 après une réunion que les ambassadeurs de l'Union Européenne, León del Torre, et du Brésil, Octávio Henrique Dias García Côrtes,ainsi que d'autres organisations politiques et civiques ont organisée dans les locaux de l'Université Catholique Bolivienne (UCB) pour donner une certaine légitimité au coup d'Etat, selon María Galindo, une féministe radicale et une opposante invétérée au président Evo Morales. C'est pourquoi la reconnaissance de la présidente de fait par les Gouvernements des Etats-Unis et du Brésil quelques heures plus tard n'a pas été une surprise.

    La meilleure arme d'Áñez et de ses collaborateurs pour essayer de rester au pouvoir est l'épidémie de coronavirus dont l'expansion n'a pas pu être contrôlée jusqu'à présent à cause de l'absence de plan cohérent du Gouvernement et de l’énorme pénurie de respirateurs et de matériel de biosécurité au milieu de dénonciations de corruption lors de l'achat du matériel.

    On ne connaît pas encore la réaction du candidat de gauche ni les mesures qu'il va prendre dans le domaine juridique mais les organisations sociales ont déjà déclaré qu'elles résisteraient aux tentatives du Gouvernement de fait destinées à interdire au MAS de participer aux élections.

    La politique répressive du Gouvernement de fait n'a pas changé d'un iota depuis le coup d'Etat et il est probable que le montage de « faux positifs » continue à augmenter pour justifier une nouvelle vague de violence. Ce qui a varié, par contre, c'est la disposition de la société, en particulier des organisations sociales, qui se trouvent dans une étape de recomposition et de plus en plus unies, à exiger des élections générales.

    Ernesto Reyes

    Source en espagnol :  http://www.cubadebate.cu/noticias/2020/06/30/dictadura-boliviana-se-dispone-a-detener-a-candidato-del-mas-que-lidera-intencion-de-voto/#.Xvw3KSFR2-4

    Source en français (traduction de Françoise Lopez):   http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/bolivie-la-dictature-s-apprete-a-arreter-le-candidat-du-mas.html

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  • Après 100 jours de quarantaine, la Bolivie fait état, au 24 juin, de 27 487 contagions, de 876 décès et d'une moyenne de 1000 contaminations par jour. Et aussi, de la fermeture partielle d'hôpitaux et de laboratoires, de la contagion du personnel de santé, du manque d'équipements de biosécurité et de malades décédés dans la rue suite à l'absence de mesures politiques et à la corruption du gouvernement de facto.

    Le système sanitaire s'est effondré au Béni et à Santa-Cruz, et il devrait rapidement se produire la même chose à Cochabamba et à La Paz. Ces quatre départements concentrent 92% des contagions et la ville de Santa-Cruz en est le foyer principal.

    La Bolivie est le seul pays de la région à affronter la pandémie sous une dictature et se dirige, en l'absence de politique d'état de prévention et d'endiguement du COVID-19, vers un effondrement total au niveau national. Il n'existe pas de plan d'intervention d'urgence coordonné, ni de comité scientifique qualifié alors qu'il y a un besoin pressant de médecins spécialisés et d'équipes sanitaires. La Présidente de fait, Jeanine Añez, se contente de gérer les chiffres officiels de contagions et de morts.

    Trois Ministres de la Santé qui se sont succédés pendant la quarantaine, ont présenté leur "plan stratégique" fondé sur des promesses d'approvisionnement en équipements sanitaires dont l'acquisition n'a pas pu être vérifiée. Añez n'a pas su atteindre l'objectif de la quarantaine qui était de fournir des intrants, des équipements sanitaires, des infrastructures, du personnel soignant, etc. au système de santé, afin de répondre à la forte demande qui pouvait se produire. 

    Il n'existe pas de coordination entre le niveau du pouvoir central et les niveaux administratifs départementaux et municipaux, ni avec les différents secteurs de la société, ce qui rend impossible tout engagement dans une approche sérieuse de la conjoncture.

    Le "Comité Scientifique" manque de qualification : six associations scientifiques de médecine d'urgence, de thérapie intensive, de médecine interne, d'infectiologie, de pédiatrie et de l'Université Mayor de San Andrès (UMSA) ont été exclues de sa formation. Il se compose de huit médecins sans expérience en la matière dont le président est le gendre d'Añez, Mohammed Mostago, qui a fait office de conseiller pour définir les actions du plan contre le COVID-19 et effectuer les achats de fournitures et d'équipements sanitaires. Impliqué dans le "cas des respirateurs", il s'est enfui aux Etats-Unis au motif que "son travail de conseiller était terminé" en plein effondrement sanitaire.

    Depuis le début de la quarantaine, de nombreuses manifestations de médecins ont eu lieu dans le pays, réclamant instamment des équipements de biosécurité, le renforcement des compétences, le recrutement de personnel, etc. Les Maires eux-mêmes ont exigé que leur soit attribués les budgets nécessaires pour verser les salaires impayés des médecins. 

    Le département du Beni, dont est originaire Añez, se trouve en plein collapsus et 50% des médecins y ont été contaminés, selon Jorge Gomez, directeur du Service Départemental de la Santé (SEDES), en raison du manque d'équipements de biosécurité. Trinidad, sa capitale, est le foyer de l'épidémie.

    Le 22 mai, le Gouverneur du Beni a déclaré l'état de catastrophe sanitaire et s'est vu obligé de demander de l'aide à un district limitrophe du Brésil. 

    Le 25 mai seulement, six Ministres dont l'actuelle Ministre de la Santé, Eidy Roca se sont rendus au Beni avec 10 ambulances et des dons en matériel de biosécurité de l'ONG "Main à main" ainsi que 3 avionnettes ambulances. On vend ainsi l'image d'une Bolivie "pauvre" qui survit grâce à la charité.

    L'héritage reçu

    Añez impute "l'héritage reçu" à Evo Morales. Pourtant, en Bolivie, le budget santé n'était que de 362 millions jusqu'en 2005 ; en l'espace de seulement 13 ans, Evo l'a multiplié par 7.

    Entre 1825 et 2005 (époque républicaine), il y avait 2870 hôpitaux dans tout le pays ; entre 2006 et 2018, le gouvernement d'Evo en a construit 1061 de plus.

    Presidente Morales entrega moderno hospital de segundo nivel e ...

    De 1825 à 2005, le recrutement de personnel de santé s'élevait à 17 175 items ; de 2006 à 2018, ce chiffre a augmenté de 18 550 items atteignant un total de 35 725.

    En 2005, il n'y avait que 579 ambulances dans tout le pays, le gouvernement populaire d'Evo a porté leur nombre à 2076.

    Le Système Unique de Santé (SUS) a été mis en place, garantissant la protection médicale universelle et gratuite à 51% des Boliviens et Boliviennes qui ne bénéficiaient d'aucune assurance de santé. Un transfert de technologie a été réalisé de l'INVAP argentin à trois centres d'oncologie de Bolivie, ce qui est complètement inédit dans l'Histoire du pays.

    Des médecins boliviens ont bénéficié de bourses pour se spécialiser à Cuba, en Russie, en Argentine, en Chine, entre autres pays. La création d'un Ministère des Sciences et de la Technologie était prévue pour cette année, projet interrompu par le Coup d'Etat. 20 hôpitaux de seconds et troisièmes niveaux que le gouvernement de Morales était sur le point d'inaugurer, ont été laissés à l'abandon, de même que les avionnettes ambulances achetés sous son gouvernement.

    La pandémie

    Le premier cas de COVID-19 dans le pays a été enregistré le 10 mars. Le 22 mars, une quarantaine stricte a été établie, puis est devenue une quarantaine active le 1er juin afin de rouvrir certains secteurs de l'économie, comme cela se faisait dans d'autres pays, et de contrôler en même temps la courbe des contagions.

    Quelque chose de très insolite est arrivé alors en Bolivie : le gouvernement central, sans aucun plan de sortie progressive de la quarantaine rigide, s'est dégagé de sa responsabilité d'endiguer le COVID-19 en la transférant aux administrations départementales et aux mairies.

    Plusieurs régions du pays se sont "auto encapsulés" en voyant se répandre la contagion et ses niveaux augmenter.

    A La Paz et à Cochabamba, plusieurs hôpitaux ont fermé, entre autres celui du Thorax et le "Viedma" suite à la contagion massive du personnel qui n'a pas été remplacé, et la quarantaine y a été renforcée cette semaine.

    La mauvaise gestion d'Añez a eu pour effet que des personnes sont mortes dans la rue, certaines devant les portes mêmes des hôpitaux et d'autres chez eux. Ces images ont rappelé la cruelle réalité de Guayaquil.

    Un fait choquant est survenu à Cochabamba où le cadavre d'un homme a été retrouvé dans la rue : il s'est avéré que cette personne atteinte de Covid-19 s'était déplacée d'hôpital en hôpital, sept au total, durant cinq heures en demandant une aide médicale, sans l'obten

    D'autres cas similaires ont été relevés au Beni, à Santa-Cruz et à La Paz. Le 24 juin, un patient atteint de COVID-19 s'est suicidé en voyant son état clinique s'aggraver faute de médicaments, en se jetant du troisième étage de l'Hôpital Solomon Klein, à Cochabamba.

    D'autre part, l'Institut Médico-Legal a rapporté 50 décès quotidiens pour insuffisance respiratoire sévère de personnes qui attendaient chez eux le résultat de leurs tests à Santa-Cruz. A Cochabamba, 13 corps ont été retrouvés à leur domicile et des fosses communes ont dû être aménagées en raison de l'encombrement du crématorium destiné aux cadavres non-identifiés.

    Le Ministre des Travaux Publics, Ivan Arias, affirme que les décès dans les rues sont survenus du fait que des gens "attendent la dernière minute pour se rendre à l'hôpital". En revanche, la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme soutient que "ces décès sont dus à l'impossibilité pour les personnes contaminées à obtenir une assistance médicale, en raison de la saturation des hôpitaux".

    Le pays a besoin de toute urgence de fournitures et d'équipes de santé.

    D'après l'Association Bolivienne de Médecine d'Urgence et de Thérapie Intensive (SBMCTI), il n'y a que 210 médecins urgentistes et il est indispensable de doubler ce chiffre ; mais Añez interdit la venue de médecins cubains.

    100 lits seulement sont destinés au Covid-19 dans tout le pays, alors qu'il en faudrait au moins 700. A ce propos, l'achat de 500 lits pour les unités de soins intensifs et de 450 000 réactifs a été annoncé e 16 avril. Les lits ne sont jamais arrivés et jusqu'au jour du 3 juin, soit presque deux mois plus tard, seuls 70 000 réactifs sont disponibles. 

    Les ex-Ministres de la Santé, Anibal Cruz et Marcelo Navajas, avaient promis 500 respirateurs il y a trois mois de cela ; le 15 mai sont arrivés 170 respirateurs surfacturés et inutilisables pour les patients gravement atteints par le COVID-19. Le 22 juin, on a appris que 10 respirateurs avaient été achetés, encore une fois à un prix abusif, et ont disparu.

    Le pays manque de réactifs depuis le début de la quarantaine et les tests sont réservés aux patients qui présentent "une symptomatologie active", de telle sorte que la Bolivie est devenue le pays de la région où l'on pratique le moins de tests. Les résultats de ces tests en nombre insuffisant ne sont souvent connus que post-mortem, car, étant acheminés par voie terrestre, ils mettent plus d'une semaine à parvenir aux laboratoires de Cochabamba, Santa-Cruz et La Paz. Il y a de cela un mois à peine, des laboratoires ont été mis en service à Tarija, au Beni et à Chuquisaca. Le collapsus de ces laboratoires est imminent faute de personnel en nombre suffisant. Au Centre National des Maladies Tropicales (CENETROP), le laboratoire le plus important de Santa-Cruz s'est déclaré en état d'urgence, du fait qu'il n'a pas reçu les thermocycleurs nécessaires pour l'analyse des tests, 4000 analyses restant de ce fait en suspens.

    Colapsan los hospitales y la gente muere en la calle

    Le plus choquant, c'est qu'il n'y a que 33 laboratoires pour tout le pays, d'après ce qu'a annoncé Mohammed Mostajo le 16 avril dernier, dont 23 relevant du Programme HIV et Tuberculose, et 10 donnés par le Programme de Développement des Nations Unies (PNUD), ce qui représente 3 laboratoires pour chacun des 9 départements du pays.

    Par ailleurs, les tests coûtent en moyenne 150 dollars dans les cliniques privées, ce qui fait de la Bolivie le deuxième pays de la région en ce qui concerne la cherté des tests. Le 18 juin, Añez, qui tient un faux discours sur sa préoccupation pour la santé publique, a empêché l'entrée en Bolivie d'un avion provenant de Chine avec une cargaison de 1 600 000 équipements de biosécurité surtaxés à 400% : 800 000 masques N95, 200 000 gants, 50 000 combinaisons, 20 000 bonnets et 10 000 lunettes destinés à des entreprises privées et au Ministère de l'Energie, qui était intervenu dans la transaction.

    Le vol a été annulé pour éviter un nouveau scandale de corruption après la fuite de l'information.

    On assiste à une gestion macabre des chiffres épidémiologiques dans le but d'empêcher la tenue des élections. Au début de la quarantaine, ces chiffres étaient bas et ont été vendus comme un "succès". Mais du jour au lendemain, quand le peuple bolivien a exigé la tenue d'élections, ils se sont envolés et Eidy Roca, l'actuelle Ministre de la Santé, prévoit plus de 130 000 contagions pour la date des élections le 6 septembre, triplant quasiment les projections de l'ex-Ministre de la Santé, Anibal Cruz, qui évoquait 48 000 contagions. Les putschistes manipulent les chiffres épidémiologiques depuis le début de la pandémie, en fonction de leurs intérêts et calculs électoraux pour empêcher la tenue des élections.

    Du fait de l'inaction du gouvernement de fait, les chiffres épidémiologiques ne sont pas connus avec exactitude, non seulement parce que les tests ne sont pas réalisés à grande échelle et que nombre d'entre eux sont en attente d'analyses, mais aussi parce qu'Añez dissimule et manipule systématiquement les informations à ce sujet.

     Véronique Zapata*

    *Journaliste et psychologue Bolivienne. Collaboratrice du Centre Latinoaméricain d'analyses stratégiques. 

    Source en espagnol : http://estrategia.la/2020/06/25/colapsa-bolivia-unico-pais-que-atraviesa-la-pandemia-con-dictatura/

    Source en français (traduction de Frédérique Buhl) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/06/bolivie-un-pays-en-collapsus-le-seul-a-affronter-la-pandemie-sous-une-dictature-officialisee-un-pays-en-collapsus-le-seul-a-affronte

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