Le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (le Bafa) est estimé à environ 1 000 €, et mobilise 29 jours. Une fois le diplôme en poche, l’animateur peut se voir proposer un salaire pouvant légalement démarrer à 2,20 € de l’heure pour environ 10 h de travail par jour​. Avec le coût de la formation et une faible rémunération, le mouvement familles rurales en Bretagne, qui gère notamment des accueils de loisirs dans 71 communes rurales bretonnes, craint, dans un communiqué, une pénurie d’animateurs et d’animatrices en centre de loisirs ​avant les vacances de la Toussaint et un avenir incertain pour l’accueil des enfants en temps périscolaires​.

Crise des vocations

Pour Jean-Daniel Lemercier, directeur fédéral de familles rurales d’Ille-et-Vilaine, cette pénurie est la conséquence de difficultés de recrutement rencontrées depuis plusieurs années et accentuée par la crise sanitaire sans précédent que nous traversons depuis presque 2 ans. La difficulté à constituer des équipes pédagogiques était déjà présente. Son origine est à chercher dans un besoin croissant d’animateurs lié à la hausse de fréquentation des accueils de loisirs, mais surtout dans la crise des vocations. Un désintérêt alimenté par un manque de reconnaissance et un coût de la formation BAFA trop élevé pour les jeunes. La crise sanitaire a encore amplifié et accéléré ce phénomène. En effet, de nombreuses sessions BAFA ont été annulées. C’est le cas de 18 % des sessions BAFA et BAFD proposées par notre mouvement en Bretagne de janvier 2020 à aujourd’hui​.

« On est obligé de limiter le nombre de places »

Aujourd’hui, 40 % des enfants fréquentent un accueil de loisirs, notamment lors des vacances scolaires. Pour les parents, c’est une réponse nécessaire à un besoin de garde, mais aussi un lieu éducatif de qualité. Certains enfants peuvent passer 10 heures par jour à l’accueil de loisirs. Ces espaces éducatifs rythment donc leur quotidien. Ils sont source de sociabilisation, d’autonomie, d’éveil, d’épanouissement, de pratique d’activités diversifiées », ​précise le communiqué. 

Plusieurs accueils de loisirs ont été contraints de limiter le nombre de places et doivent, trop souvent, refuser des enfants. Les déceptions sont grandes : les parents sont mis en difficulté, les équipes pédagogiques sont fortement sollicitées et éprouvées par ce climat de tension légitime, les organisateurs sont inquiets du devenir de leurs structures et les élus voient la qualité du service diminuer​.

« Il faut une meilleure rémunération »

Familles Rurales interpelle donc les élus des communes co-organisateurs ou commanditaires de ces accueils, mais aussi les institutions de tutelle pour trouver ensemble les solutions indispensables à la survie de ces structures. Les familles sont appelées à être bienveillantes et soutenir les équipes pédagogiques réduites et sous tension qui sont directement mises en difficulté. Des solutions existent : une valorisation du métier d’animateur, un meilleur niveau de rémunération, des incitations au BAFA grâce à des aides au financement, etc​.

source: https://www.ouest-france.fr/