Cinq agents suspendus
En cette rentrée, l’obligation du passe sanitaire au CHU a entraîné à cette date cinq suspensions d’agents (sur un total d’environ 600) à l’hôpital de Carhaix : un rééducateur et quatre soignants. Des chiffres dévoilés en réunion de Comité technique d’établissement exceptionnel, jeudi 16 septembre dans la matinée, par la direction des ressources humaines du CHU. « Mais ce chiffre ne recouvre sans doute pas toutes les situations », alerte Caroline Tromeur, secrétaire du syndicat CGT à Carhaix. « Pour les personnes en arrêt maladie au 9 septembre, la suspension ne sera en effet effective qu’à la fin de l’arrêt. » Le syndicat rappelle qu’il n’est pas contre la vaccination, mais en revanche, contre la vaccination obligatoire, et déplore « des pressions faites par l’encadrement ». « Beaucoup d’agents l’ont fait sous la contrainte, et certains étaient très angoissés », ajoute-t-elle. Le syndicat pointe du doigt notamment la question des femmes enceintes : « On estime que dans ce cas, on devrait pouvoir en discuter. »
Un manque de personnel
La suspension d’agents au moment où la situation s’avère compliquée, côté effectifs, n’est pas pour rassurer le syndicat. « Nous sommes déjà en manque de personnel », lance Véronique Guéguen, du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Le syndicat dénonce « une situation très tendue, notamment côté infirmiers. Il n’y a pas de marge de manœuvre. ». « Il est temps de se demander pourquoi ces professions ne font plus rêver les gens », souligne Caroline Tromeur, qui regrette une revalorisation salariale trop timorée malgré les promesses du Ségur de la santé. Véronique Guéguen évoque les « 41 lits fermés actuellement par manque de personnel. Un service, la médecine gériatrique, n’a pas pu rouvrir. Le service de soins de suite et rééducation est également toujours fermé. Cela représente tout de même 25 % du nombre de lits de l’hôpital. » Une situation qui a pour conséquence d’engorger les urgences. Françoise Le Guillou ajoute que l’activité est en ce moment très intense, ce qui ne facilite pas les choses : « Du fait de la fermeture de services liée au confinement au printemps 2020, une partie du public n’a pas reçu les soins nécessaires. On est sans doute en train de subir aujourd’hui les retards de prise en charge ! »
Inquiets pour l’anesthésie
Selon Catherine Bernard, « il a aussi manqué une ligne de garde d’anesthésie pendant 15 jours, fin août début septembre ». Avec une seule ligne opérationnelle, il a donc fallu, selon elle, déprogrammer des opérations. « Si on manque d’anesthésistes, cela pose la question du maintien de plusieurs services : la maternité, les soins continus, le bloc opératoire et la chirurgie », s’inquiète Caroline Tromeur, dont le syndicat devait rencontrer la direction de l’hôpital local, jeudi après-midi. Contactée, cette dernière n’avait pas donné suite à nos appels au moment de la publication de cet article.
Source : https://www.letelegramme.fr